Débarquement de la flotte du Cygne et de l'Arbre Blanc

Tior et Laurelin avait profité de cette nouvelle traversée du golfe de Lhûn pour se reposer un peu. Le dunàdan et l' elfe revenaient épuisés du sauvetage de l' Anòrien et ils n' avaient que peu parler durant le court voyage.
De retour au port de Forlong, ils avaient échangés une longue et franche accolade et s' étaient quittés sans ajouter mots. Il n' était point besoin de long discours et le dernier regard qu' ils s' adressèrent suffisait à attester de l' estime mutuelle que l' elfe et le dunàdan se portaient désormais.
Laurelin s' inclina une dernière fois en signe d' adieu et tourna les talons pour se diriger vers la demeure du Maître des clefs. Son vieux Maître et ami Vonrowë l' attendait pour entamer le voyage vers Imladris et il ne souhaitait pas le faire attendre plus avant.
Les quais des Havres étaient peuplés d' humains qui se rassemblaient en groupes pour se préparer à la longue marche qui allaient les emmener vers le nord. Les visages étaient graves et fermés. Les bannières de l' arbre blanc flottaient un peu partout.
Cela faisait bien longtemps qu' une telle armée n' avait foulée les terres de Mithlond.
Il traversa le port le laissant à sa nouvelle agitation et longea les silencieuses plages de sable blanc. Perdu dans ses pensées, il se laissait bercer par les lents murmures des vagues et envahir par les douce fragrances maritimes. Il finit par atteindre la demeure de Vonrowë ...

Aux étendards du Gondor s'étaient rajoutés ceux des Havres Gris. Près de l'enceinte est de la ville, les elfes se regroupaient. Les piques étaient dressés vers le ciel, les épées à l'abri dans leur fourreau et les arcs suspendus dans le dos. tous étaient calmes, nostalgiques à l'idée de quitter leur demeure pour ne plus la revoir avant longtemps... si jamais ils revenaient. La guerre n'était pas ce qu'ils référaient, loin de là. Ils auraient mieux aimé rester près de l'océan, à marcher sur le sable ou a méditer, laissant leurs pensées bercées par le sac et le ressac des vagues. Bien sûr, ils avaient le choix. Ils avaient le choix de rester pour attendre que la guerre arrive à leurs portes. mais était-ce vraiment judicieux? Mais ils auraient tellement préféré...


Vonrowë ressortit de sa maison. Si sa cape pourpre pendait toujours sur son dos, il avait troqué ses autres vêtements contre une armure légère constituée de plusieurs plaques de métal élégamment forgées. A sa ceinture pendait une longue et fine épée. Il regarda un instant autour de lui, plissant les yeux sous l'agression du soleil, puis dit à Laurelin :

Êtes-vous prêt, mon ami?

Laurelin caressait doucement l' encolure de la monture que Vonrowë avait gracieusement mis à sa disposition. Une magnifique jument à la robe blanche comme la neige. Il regarda vers le ciel un instant, heureux de constater qu' un soleil radieux allait les accompagner en ce début de voyage. Il repoussa les pans de sa longue cape elfique bleue marine et se saisissant des rênes de son cheval, il se retourna un instant pour admirer le contingent elfique dont les étendards arboraient les couleurs des Havres qui flottaient, étincelants, dans la légère brise venant de l' océan tout proche.
Il poussa un profond soupir et regarda Vonrowë un instant. Sous ses cheveux poivrés, le fond de ses yeux à la couleur indéfinissable qui l' avait doté de ce regard étrange, brillaient à présent d' un éclat inhabituel, comme d' une braise qui n' attendait qu' un souffle pour se ranimer soudain en une flamme vive.
Laurelin s' inclina avant d' indiquer :

- On ne peut plus prêt, Maître ! Puissent les valar nous réserver un voyage aussi favorable que ne le sont les rayons de la soleil aujourd' hui.

Tior se tenait sur les quais, discutant avec Galathor, l'Homme de Gondor, quand il vit Laurelin, de loin, passer une dernière fois sur les beaux promontoires des Mithlond, se dirigeant vers la demeure du Maître des Clefs. Le Dunàdan ignorait s'il allait revoir son compagnon d'un jour, avec qui il s'était surpassé pour la cause d'une mission désespéré, et qu'ils avaient pourtant en partie réussi.

Quelle ironie... c'était l'Efle qui partait et l'Homme qui allait s'attarder en ce lieu, en ces havres gris, où tant d'histoires s'étaient déroulées. Plus pour longtemps cependant: le Dunàdan allait partir pour Arnor sous peu. Mais avant cela, il se rendrait sûrement dans la blanche tour d'Elostirion, pour peu qu'il y ait un Elfe qui puisse lui ouvrir. Son but était de quérir des information sur ses ancêtres, comme le lui conseillait Galathor, puisque selon les dires du noble, sa mère serait originaire d'Avallonë.

Laurelin disparut de sa vue, et avec lui partaient des Mithlond un peu de joie et de beauté. Pour Tior, les Havres étaient plus gris que jamais...

*Puisse Iluvatar faire en sorte que le Dunàdan et l'Elfe des Mithlond se rencontrent à nouveau, et sous un meilleur jour...*

Vonrowë sourit brèvement à la remarque de Laurelin, puis se dirigea d'un pas rapide vers les portes des Havres où les autres elfes l'attendaient patiemment. Il franchit les quelques centaines de mètres rapidement, et s'arrêta pour contempler le regroupement. On lui apporta un étalon gris, tacheté de marron, en parfaite concordance avec ses cheveux. Le maïtre remercia l'elfe, puis monta sur le dos de sa monture. Le silence se fit dans les rangs, tous avaient le regard fixé sur lui.

En de pareil circonstances, on aurait pu s'attendre à ce qu'il prononce un discours pour encourager les soldats, leur promettre qu'ils reverraient leurs demeures, même si le combat allait être difficile. Qu'il fallait garder l'espoir. Mais il n'en fit rien, car c'était inutile. Cela aurait pu être un tissu de mensonges, et quoi qu'il en soit, si cela avait simplement été un encouragement, il n'aurait eu aucune répercussion. Chacun savait ce qui l'attendait, dans quoi il s'était engagé en acceptant de partir, ce que cela signifierait dans le futur. Par conséquent, un discours n'aurait été que pure formalité.

Vonröwe se contenta donc d'un simple "Allons-y mes frères!", puis engagea sa monture dans la légère pente qui les mènerait en Comté, puis à Imladris.

Depuis le débarquement, on avait peu aperçu le marin Gebir et les membres de son équipage à travers les camps de Gondor.
Pourtant les messagers allaient et venaient des campements au Dringalph.
Il savait que les seigneurs de Dol Amroth allaient partir pour laisser place à une atmosphère différente où il pourrait exprimer ses projets sans grand risque d'être contrecarrer.

Sur le pont, deux archers gardaient en permanence le pont épiant au loin les activités des elfes.
Gebir avait fait rassemblé des chevaux et des chevaliers qu'il connaissait en secret sans que d'autres ne s'en préoccupent.

On avait fait venir d'un élevage une quinzaine d'étalons et ce qu'on avait pu des chevaux rassemblés dans les navires.

Gebir savait que même si les robes grises avaient laissés en apparence le contrôle de leurs soldats à Galathor et à la personne qu'il devrait désigné, des hommes de confiance resteraient.
Les pères avaient laissés leurs fils ou leurs neveux de peur de se voir évincer de leur rôle. le plan semblait prêt. Une trentaine de chevaux et le reste de la troupe des Collines Vertes iraient à pied précédant de loin l'armée de Dol Amroth.
Il restait juste à Gebir de s'entretenir avec Galathor.
Le Dringalph resterait au port sous les ordres d'ulfred. Gebir ne savait rien de ce que Eaque avait en tête. Il savait juste que son rôle était de foncer au nord avec une troupe rapide sans s'arrêter et de montrer au nord ce que signifier le courage.


Gebir était sorti de sa cabine pour la première fois depuis cinq jours et quittait d'un pas vif le pont vers le campement. Sous un cape d'un vert sombre, son armure resplendissait d'un vert argenté, travail des hommes des Collines Vertes pour leurs seigneurs. Il se faufilait à grande vitesse, évitant les feux de garde.
Soudain, il aperçut le gouverneur Galathor quelque peu à l'écart du campement.
Il s'approcha discrètement de celui ci et commença à exposer son projet sans lui adresser le moindre bonjour car le temps manquait à Gebir et il espérait en avoir finit rapidement.

"Seigneur Galathor, je dois partir avec quelques soldats en avant de l'armée et je tiens à vous prévenir de ce départ, vous êtes d'ores et déjà le commandent d'une grande armée dans le nord et bientôt les problèmes vont commencer à s'accumuler.
Toujours est il que la mission du conseiller Eaque s'arrêtait simplement à conduire la flotte dans le nord et que maintenant il n'a aucun pouvoir direct sur l'armée hormis sur les hommes de sa maison. Toutefois, je me permet humblement de vous conseiller de le garder auprès de vous et d'écouter attentivement ses conseils. Il connait les stratégies militaires.
La force de Dol Amroth réside d'habitude dans sa cavalerie mais dans ces terres, le peu de chevaux qui ont pu être mit à notre disposition on servit pour les robes grises qui sont partis à fondcombe. Je vous conseille donc de ne pas charger outre mesure vos soldats de tout l'attirail de guerre que Dol Amroth a fourni.
Avancer rapidement vers la capitale sans trop vous détourner de votre objectif. Quand à moi, je part dés cette nuit après une troupe en direction de la comté puis de l'arnor. Tel est ma mission, je sens que je serai bien plus utile par ces temps en avant plutôt que dans les rangs d'une armée perdu dans les terres sauvages."


Gebir posa finalement son regard sur les Havres qui lui avait permis de se reposer après tout les problèmes auquel il avait eu à faire face.

Un homme s'approcha des deux seigneurs et Gebir tendit une lettre à celui ci comme ci il savait ce qu'il fallait en faire.
Elle était adressé à Eaque et expliquer brièvement ses projets.
L'homme claqua des talons et reparti comme il était venu.

Gebir avait sorti Gurthascar en entendant approcher l'homme mais il reconnut rapidement le heaume de Erco.

"Bien sûr, vous pouvez nous accompagner. Votre position de cavalier et votre non appartenance à la flotte vous permet une indépendance dans vos choix.

Si vous le désirez des vivres et de l'eau sont prêtes sur le Dringalph. Préparez votre monture ainsi que vos armes, les terres sont peu sûres en ce moment. J'arrive dans peu de temps, nous partirons avant l'aube de manière à ne pas provoquer trop de remous. Ne parlez à personne hormis aux hommes sur le Dringalph.

Seigneur galathor, je dois être sûr d'obtenir votre appui concernant cette expédition."

Devant l'absence de réponse de Galathor, Gebir partit tournant le dos à l'homme à qui il devait le respect. Il partirait sa l'accord du chef de l'armée. Pourtant, la question de la légitimité se faisait sentir. L'armée obéirait elle aux ordres d'un civil n'ayant qu'une faible expérience du combat et d'une personne inconnu à Dol Amroth. Il passa sur le pont, à l'abri des regards, de nombreux bagages avaient été préparés pour le départ. Les lances avaient été sortis et Gebir prit le temps d'en choisir une à la lumière de la lune.
Il était dans le Golfe de la Lune mais bientôt, le départ devrait être discret et secret.
Il savait que ce serait dur. En revenant, il avait croisé un groupe de soldats qu'il n'avait pû éviter. Des salutations bien prononcées mais pas comme avant. il était une époque où on le saluait pour son ardeur au combat, aujourd'hui c'était pour son courage et ses actions. Il avait le respect avec lui.

Le lendemain matin, un marin vint le réveiller de bonne heure. Il savait que tout était prêt. Le soldat de carrière enfila sa cotte de mailles et plaça chaque pièce de son armure verte. Il boucla sa lourde ceinture sur laquelle était fixé Gurthascar et trois de ses poignards. Il plaça les autres dans les emplacements habituels. Jettant la cape sur ses larges épaules, il s'avança vers la sortie, l'arc et le carquois dans le dos et le bouclier et la lance dans la main.
Dans le long couloir, les marins attendaient en silence. Le Dringalph restait aux ports du Mithlond avec son équipage au complet.
Soudain, il parvint sur le pont. Un simple regard sur le campement de l'armée le fit pâlir. L'armée avait démonté les tentes et attendaient en bon ordre le groupe placé devant le Dringalph. Gebir plaça avec une certaine lenteur son paquetage sur son cheval puis se mit en selle. Alilan à sa gauche, Erco sur sa droite.Derrière plusieurs hauts chevaliers en armure.


Le groupe passa les portes des ports en un silence respectueux envers les elfes. Puis arrivé au niveau du campement, un son, sorti du cor de Gebir, reprit de plus belle dans chaque division de l'armée qui se mouvait à présent à la suite.
Elle avait trouvé son chef. La direction semblait simple: Droit vers Annuminas. Derrière eux, la flotte de Gondor et de Dol Amroth attendrait les ordres de Fondcombe où un conseil devait avoir lieu. Gebir cherchait du regard Eaque, Galathor et Tior mais aucun ne montra son nez. Il savait qu'Hasharin était parti seul vers l'Arnor deux jours avant.

Arnor nous voilà. La cavalerie arrive en trombe avec les renforts.

Suite Ici pour ceux qui suivent l'armée de Dol Amroth