Martellements de sabots, cris, sang et feu

L'homme, monté sur son grand destrier noir, leva la main. Derrière lui, un millier de cavaliers s'arrêtèrent, trépidants d'impatience. Ils étaient apparus sur une petite colline de verdure qui surplombait Bree. La petite ville était entourée d'une enceinte à son échelle, rien de bien impressionnant. Sur la route qui y menait, le seul signe de vie qu'on pouvait discerner était un chat, minuscule à cette distance, qui flânait autour d'une charrette abandonnée.

L'homme sourit : l'alarme avait été donnée, et cela ne l'étonnait guère. En effet, s'ils avaient bien pris soin d'éliminer tous les voyageurs ou patrouilleurs qu'ils avaient rencontré, rien n'avait empêcher un coursier particulièrement rapide de les prendre de court. A vrai dire, cela ne leur importait que peu, car ils savaient qu'ils ne laisseraient que des ruines derrière eux. Seule la façon dont les murs tomberaient au sol changerait.

Le sourire de l'homme s'étira. Il jubilait tandis qu'il imaginait la peur qui régnait dans le village depuis l'annonce de leur arrivée. Surtout que désormais, on avait du les apercevoir. Silencieusement, il cherchait un moyen de changer cette peur en terreur. Il avait trouvé. Il dégaina son sabre incrusté de rubis, le leva vers le ciel et lança un puissant...

Aouh!

... sitôt repris par ses hommes. Il cria à nouveau, et à nouveau la réponse se fit entendre. Le chant se poursuivit, l'homme avait réussi. Lentement, il fit avancer sa monture au pas, puis au trot, en finalement au galop, suivi des autres cavaliers. Le sol tremblait de plus en plus fort. Lorsque l'armée parvint au pied des murs, quelques traits en partirent. Plusieurs centaines furent tirés par les attaquants. Certaines des flèches étaient enflammées. La porte fut enfoncée d'un coup de bélier. La fumée commençait à s'élever. La cavaliers étaient rentrés.

Le cheval se cabra, hénit. Son cavalier, l'homme, se retint à la crinière et leva son sabre ensanglanté vers le ciel en poussant un cri de victoire, qui s'entendit à peine dans le brasier qui l'entourait. Les flammes s'élevaient à des hauteurs vertigineuses, les poutres tombaient sur le sol en un grand fracas, le sol était imbibé de sand. Lui, au milieu de cet Enfer, se prenait pour un dieu. Il avait l'impression d'avoir écrasé un Empire, d'être seul maître au monde. mais il devait se ressaisir. Il n'était qu'un capitaine, et ce n'était qu'un gros village. La Gloire serait pour plus tard...

Lui et ses hommes avaient passé un moment d'ivresse à tuer, à brûler, à détruire? Ils en voulaient encore, mais ils devaient rester raisonnable. Le temps n'était pas un luxe qu'ils avaient. Ils devaient se contenter, pour l'instant, de penser à ce qui les attendait au Nord. Là-bas, ils pourraient laisser libre cours à leurs impulsions meurtrières.

Un cor sonna, les cavaliers se rassemblèrent. Une centaine d'entre eux avaient péri. Ils repartirent rattraper le reste de l'armée. Derrière eux, une longue colonne de fumée annonçait qu'ils étaient passés.


Une centaine de civils marchait sur la route, en trainant derrière eux un mince paquetage. ils avaient réussi à s'enfuir avant l'arrivée des envahisseurs. D'autres, ucidaires avaient préféré rester pour défendre leurs biens.

Où pouvaient-ils se réfugier désormais? ils ne voyaient qu'un endroit... La Comté des hobbits. Mais seraient-ils acceptés?