Un elfe à Blankânimad

Arrivé en terre de Rhûn, l'ambassadeur avait demandé son chemin à un paysan surpris de voir un elfe, mais aussi légèrement appeuré. Sans que Sombre-chêne le sache, ce cerf était le même que celui qui avait aperçu Sarcha un mois auparavant.

A présent, Niphredil grimpait avec difficulté la route qui menait à Blankânimad. Son cavalier, tout en l'encourageant, contemplait le paysage autour de lui. Il était pour le moins sinistre : les pics, déchiquetés, s'élevaient vers le ciel tels d'innombrables crocs, et le vent, qui entrait dans les étroites vallées, sifflaient aux oreilles de Sombre-chêne.

Après une heure pénible d'acenscion, le palais de l'Est apparut sinistre. Des passerelles qui s'élevaient au-dessus de la brume permettait de pénétrer dans le château, ci bien qu'on avait l'impression que celui-ci, acccroché on ne sait trop comment à la montagne, flottait dans l'air. L'ambassadeur franchit un de ces vêtustes passerelles et s'approcha de la poste principale gardée par deux soldat en livrée de bronze. tous deux plantèrent leurs yeux dans ceux de l'elfe et l'un dit avec froideur :

-Qui es-tu, étranger? Que fais-tu ici? Ta venue est-elle assez importante pour qu'on ne t'abatte pas sur le champ?

Je suis Sombre-chêne, ambassadeur elfe. je désire parler à votre seigneur.

L'autre transperça Sombre-Chêne tout entier de son regard noir à la recherche des armes de l'elfe. Lorsqu'il sembla satisfait, il resta silencieux pendant quelques temps, et seul le vent qui faisait réguièrement capes et manteaux troublait le silence.
Finalement, il déclara dans un Commun hésitant :

-Alors tu laisses tes armes, et tu suis, peut-être le Seigneur n'est pas occupé.

Le premier garde à avoir parlé, qui semblait plus expérimenté, dépouilla l'ambassadeur et resta sur place, tandis que l'autre faisait ouvrir la lourde porte cloutée du Palais.
Cette dernière se referma sur l'elfe et son guide.

A l'intérieur, le changement était stupéfiant. Si dehors, sous un soleil froid mais éblouissant le vent mordait à la peau, l'intérieur était chaud et confortable. Par contre, c'était mainenant la lumière qui venait à manquer. La quasi absence de fenêtres pour empêcher le vent d'entrer, les torches disparates, les murs d'onyx ou de granit, tout cela favorisait l'obscurité qui ajoutait au côté inquiétant du lieu.
L'autre le mena dans des couloirs qui semblaient vides et qui serpentaient sans raisons. Il grimpèrent puis descendirent des escaliers tordus et semblèrent parfois emprunter des sortes de ponts couverts. Un véritable labyrinthe.
Où allaient-ils ? Traîtrise ? Ne l'emmènerait-il pas dans quelque chambre de torture ?Une salle de trône ne se trouve t'elle pas dans le prolongement du hall d'entrée ? Eh bien, pas à Blankânimad.

Finalement, il débouchèrent sur une porte décorée de rouge pourpre, qui n'était gardée par aucun garde.
Celui qui menait Sombre-chêne frappa une série de coups sur la porte à différents endroits. Après un moment, deux coups retentirent et la porte commença à bouger.

-Seigneur accepte de te recevoir. Ne tente pas une ruse, car ici est la maison de Melkor le Grand.

C'était vrai. La première chose qui attira l'attention de l'elfe fut l'immense statue du Seigneur Sombre qui atteignait le plafond et dans les yeux brillaient d'un éclat rouge.
Ensuite, deux cheminées latérales brûlaient d'un feu d'enfer.
Finalement, devant la statue, un attroupement de personnes sur des sièges.

Lorsque l'elfe s'avança, il remarqua la forte odeur d'encens, qui envoûtait ses sens autant qu'il les opprimait.
Il semblait être apparut en plein milieu d'un conseil militaire. Les tables avaient été tirées sur le côté pour l'occasion, mis à part une seule, en hémicycle, autour de laquelle des gradés étaient instalés. Nobles au costumes de velours, militaires en armure d'apparat, tous tournaient leur tête encadrée de cheveux sombres vers Sombre-Chêne et le dardait de leur regard sombre.
Certains étaient particulièrement inquiétant et il y a des sièges inoccupés, comme si leurs propriétaires se jugeaient trop mystérieux pour apparâitre en public.
La conversation ne s'arrêta pas avec la venue de l'elfe et il fut ingoré un moment. Mais il ne pouvait rien saisir à la voix lancinante qui achevait sa tirade, car la langue des orientaux était compliquée.

Finalement, un toussotement parvint du fauteuil du bout de la table. il ressemblait davantage à un trône attaqué par le temps, et juste derrière lui, on voyait un autel bordé de cierges, au pied même de Melkor. Les tâches rouges sur le bloc de pierre ressemblaient étrangement à du sang.

Finalement, il aperçut le Seigneur de Rhûn. Il était vieux et ridé, même s'il paraissait ecore imposant. Il était tellement enveloppé de châles qu'on pu se demander comment il supportait la chaleur étouffante des lieux.
Mais lorsqu'il parla, sa voix était forte et ferme et ses yeux brillèrent d'un éclat soudain. Sombre-Chêne sut que c'était un grand seigneur.

"Un elfe...Je parlerai en Commun, car votre langue, je ne la connais pas. Sois le bienvenu, elfe, tant que j'en déciderai ainsi. Que veux-tu au Roi de Blankânimad ?"

Sombre-chêne, tout en marchant, contemplait attentivement le château. Non pas pour être sûr de retrouver le chemin, car c'était peine perdue et inutile pensait-il, mais plus par curiosité. Malgré l'obscurité opressante et l'absence de vie, l'ambassadeur était en admiration devant ce palais. Par ses airs un peu abandonnés et par son silence, il aurait proféré à Sombre-chêne une sensation de sécurité et de calme si la situation était autre.

Lorsque son guide frappa à la porte qui était leur destination finale, l'ambassadeur expira longuement pour se décontracter. Il n'avait aucune phrase prête à dire, mais ne s'en affolait pas outre mesure. La chose qui le tracassait le plus était qu'il ne savait pas à quoi il devait s'attendre. Quel acceuil lui serait-il réservé?

Les battants s'éacrtèrent sur une assemblée en pleine conversation. Quelques uns des intervenants tournèrent leurs yeux vers le nouvel arrivant et l'ignorèrent pendant un temps. La réunion avait une allure de rassemblement religieux par le décor et l'ambiance. Finalement, un vieil homme, qui devait être le Seigneur de Rhûn, adressa la parole à l'ambassadeur qui lui répondit en commun :

Je vous remercie de m'acceuillir en votre demeure, et veuillez m'excusez si l'heure de ma visite vous est innoprtune. Mais la raison de ma visite est importante. Le général Erumelgos, nouvellement prince, m'a envoyé, moi Sombre-chêne, auprès de vous en tant qu'ami pour que nous puissions parler. Il y a quelques jours, l'armée elfique de Gar Thulion a remporté une victoire : nous étions opposés à d'autres elfe prêchant le retour de notre race au pouvoir en Terre du Milieu, et pour cette idéologie ils étaient prêts aux pires atrocités et leur endoctrinement était trop fort pour les faire revenir à la raison par la parole... et ce n'est pas faute d'avoir essayé.

Après un temps d'arrêt ou il survola du regard l'assemblée, l'elfe reprit :

Si cette menace semble désormais écartée au prix de trop nombreuses vies, ce n'était pas la seule. En effet, un certain Meovan, un chef barbare du Nord, était venu porté secours à nos adversaires, et nous n'avons pu résister que grâce à l'aide propice de Firion, Roi du Rohan. Mais je mentirais si je disais que nous avions gagné que par le fait des armes : nous avons profité d'une discorde entre Meovan et Marawin, le chef des elfes, pour prendre le dessus.

Sombre-chêne s'arrêta à nouveau, laissant un moment à ses auditeurs pour qu'ils puissent réfléchir à la signification de ces nouvelles, puis il continua :

Mais comme je l'ai dit, cette victoire ne nous laisse qu'un répis avant que la menace qui grandit peu à peu ne se concrétise. C'est pour cela que l'elfe Rustor Erumelgos, prince de Gar Thulion, vous demande votre aide.

L'ambassadeur se tourna vers le roi de Blankânimad et attendit sa réponse avec calme.

Le vieux Roi sentit en lui monter un élan de considération pour cet elfe qui prenait le risque de venir faire part de cette demande culotée. Dans l'assemblée autour de lui, certains partageaient cette vision des choses. Il y en avait qui voyaient folie dans cette initiative, d'autres voyaient là provocation. D'autres encore ne parlaient pas le westron et ne comprirent pas. Personne ne prit la peine de leur traduire; le Seigneur oriental savait prendre seul ses décisions.

"Notre aide ? Nous n'avons jamais aidé les elfes, et notre allégeance a été choisie il y a longtemps, très longtemps, à une époque telle qu'il ne reste plus guère même des votres qui l'ait connue."

Tous alors levèrent les yeux vers l'immense statue qui dominait toute la salle de sa présence menaçante. Certains murmurèrent pieusement quelques mots tout en saisissant une amulette ou un talisman à cette allusion au Seigneur des Ténèbres.

"Pourquoi le trahirais-je maintenant alors que certains sont entrés en contact avec lui ? Mais peut-être restez-vous ignorants ? Il y a tant de choses qui sont inconnues de l'Ouest, aussi, au cas où il me faudrait vous combattre, nous ne parlerons pas de cela..."

Le Roi eut un petit rictus dépourvu d'humour. Néanmoins, lorsqu'un des hommes proches s'apprêta à se lever, la main proche de la garde de son épée, il lui fit un geste d'apaisement.

"Alors parlez, ambassadeur. Quelle sont les raisons qui pourraient nous faire changer d'avis ? Parlez, parlez, je ne demande qu'à entendre des arguments convaincants..."

Le Roi regardait fixement Sombre-Chêne, dans les yeux et sans ciller. A cet instant, jamais il n'aurait levé la tête vers la statue de Melkor et ses yeux flamboyants.

Sombre-cêne resta silencieux un instant retournant un problème dans son esprit. Il y avait déjà pensé, mais ne s'en était pas formalisé, à tort : il n'avait aucune idée précise de la menace qui planait au-dessus des elfes. Apparemment, le roi ne semblait pas être au courant de ce qui se passait, bien qu'on ne puisse en être sûr. Il allait devoir être fin.

Alors qu'il s'apprêtait à répondre, une des paroles qu'avait prononcé le roi lui revint à l'esprit : tout d'abord il n'y avait pas prêté attention, pas sûr de comprendre, mais maintenant... "Certains" seraient entrés en contact avec Melkor? Cela paraissait presque absurde...

Sombre-chêne laissa de côté cette remarque et prit finalement la parole :

A-t-il été à un seul moment question de trahir votre serment? Il ne me semble pas l'avoir dit. Je n'aurai pas l'audace de vous demander de rompre vos engagements, alors que, comme vous l'avez justement dit, vous ne nous avez jamais aidé. Je ne vous ferez pas cette offense : je suis ici en temps qu'invité par votre clémence, je ne suis pas venu pour repartir en temps qu'enemi, en effet je viens quérir l'amitié. Ce serait donc un manque profond de réflexion de ma part, mais surtout de respect.

Comme dit plus haut, l'elfe prenait un risque car il ne savait pas avec exactitude de quoi il parlait. L'ambassadeur s'arrêta comme pour réfléchir, puis posa son regard sur un des hommes qui avait tiré l'épée sans laisser paraître aucune expression, puis reprit à l'adresse du Maître des lieux :

Quant aux raisons qui pourraient vous faire pousser à nous aider, de quelque manière que cela soit, j'en voie plusieurs. Pour commencer ce pourrait être par simple compatissement. Mais audelà de cela, ce pourrait être pour votre propre intérêt d'un point de vue militaire. S'il advenait que nous, les elfes, nous perdions, ce qui est enisageable, nos adversaires en sortiraient plus puissants, et peu affaiblis, leurs pertes étant compensées par toutes les richesses qu'il accumuleraient. Ainsi, leur envie de pouvoir pourraient ne pas être complète, et ils partiraient vers d'autres terres, comme le Rhûn. Vous aurez alors plus de mal à vous défaire de ces adversaires que si vous étiez avec nous lors du combat. En somme, je dirais que ce dont je viens vous parler ne concerne pas que la population elfique, mais également toutes les autres populations de la Terre du Milieu.

Sombre-chêne contempla la pièce du regard un instant, puis reprit :

Ce n'est pas tout. Imaginez un instant que nous gagnions le combat grâce à votre aide : les liens qui nous lient seraient alors renforcés, et ce serait le début d'une nouvelle relation qui ne pourrait qu'être bénéfique à nos deux peuples, d'un point de vue économique et militaire. En effet nous n'oublierions pas votre geste. Voilà pourquoi vous pourriez nous aider.

L'elfe se tut, et tandis qu'il attendait les diverses réactions, il se rappela du présent que lui avait confié Rustor, on lui avait pris avant qu'il ne rentre. C'était peut-être mieux ainsi. Le seigneur était fier, et lui donner la rapière maintenant pourrait lui faire croire que Sombre-chêne tentait de l'acheter. Mieux valait lui donner à la fin de l'entretien en guise de remerciement, quelque soit la réponse du Roi de Rhûn.

A ce moment précis, une femme, la seule de l'assemblée, et elle était vêtue de rouge et d'or, se leva et se mit à parler en langue orientale, rapidemment et avec des grands gestes. Si sa voix n'était pas déformée par la colère, elle aurait sans doute été particulièrement jolie. La femme en question était elle-même particulièrement jeune et belle, et elle siègeait à la gauche du Roi.

Ce dernier leva la main et "Paix !" dit-il en Commun. La jeune fille se rassit, avec un air boudeur sur ses lèvres.
Le Roi continua comme si de rien n'était.

"Ah oui, voilà le noeud du problème, n'est-ce pas ? La puissance militaire de Rhûn. Pouvons-nous nous permettre de rester neutres dans cette affaire, avec la certitude de ne pas avoir de fâcheuses conséquences... Mais le camp des alliés de Melkor est bien plus intéressant... N'imaginez pas que je ne connaisse pas les dangers qui menacent les elfes."

Il eut un petit rire, et certains personnes dans l'assemblée eurent un sourire véritablement mauvais.

"Nous ne pouvons nous permettre d'engager ce qu'il reste de nos armées dans des causes perdues, pour un honneur inexsistant. Ce que vous promettez, l'autre côté, fait de même. Mais quelle alliance sera la plus intéressante, seul le temps le dira. Nous avons toujours été ennemis, maître elfe. Si votre visite me convainc de ne pas lever les armes contre vous, ce serait déjà une victoire pour les votres."

Il tritura sa barbiche un moment, lançant un regard circulaire autour de lui. Certains avaient l'air d'approuver, d'autres pas. Il y en avait qui refusaient même de lui rendre son regard.

"Mais cela n'est pas dit. Avez-vous quoi que ce soit à ajouter, maître elfe ?"

L'elfe regarda la jeune femme lorsqu'elle parla sans intérêt particulier, puislorsqu'elle se tut sur l'ordre du Seigneur, Sombre-chêne fit lui aussi comme si rien ne s'était passé et écouta la réponse du Roi non sans se demander ce qui avait pu être dit à son insu. A son grand dam, ce qu'il avait pu dire ne semblait pas avoir convaincu le seigneur de l'Orient. Après un moment de réflexion l'ambassadeur répondit :

Laissez-moi quand même vous donner un aspect de ce qui nous menace : lors de la bataille, Marawin, l'e fe que nous combattions, avait sous ses ordres des spectres que seuls le plus grands guerriers pouvaient combattre et espérer vaincre. Ces spectres n'ont pas péri après notre victoire, et ils rodent encore en Forêt Noire. Qui sait quels maléfices nous aurons encore à affronter.

Sombre-chêne se tut et réfléchit. Avait-il oublié quelque chose? Avait-il trop parlé? Il repassa chaque déail dans sa tête en accéléré, tentant de trouver des liens, de se souvenir d'un événement qui avait une importance. Il continua finalement :

Excusez-moi, mais je ne peux que vous contredire lorsque vous parlez de cause perdue et d'honneur inexistant. Que deviendrait le monde si toute action jugée de prime intuile n'était pas faite? Une cause n'est perdue que lorsqu'on le décide. Tout est réalisable, il suffit de savoir s'y prendre et d'avoir les bon alliés... Quant à l'honneur... Vous en serez comblés si vous nous aidez. Non seulement des elfes, mais aussi des autres peuples, notamment du Gondor. Etre allié au Gondor il me semble est synonyme de richesse et de grandeur, vous ne pouvez le nier... Ce serait l'eesor de Rhûn. Pour finir, comme je vous l'ai dit, nous ne demandons pas forcément d'aide militaire.

L'elfe s'arrêta à nouveau et baissa un instant la tête. En fait Rhûn était dans une position très avantageuse : il conaissait les desseins de chacun des peuples qui lui avait demandé de l'aide, et de ce fait il détenaient un pouvoir très important. Leur choix serait décisif. Sombre-chêne reprit :

Il est vrai que, jusqu'à maintenant, nous étions ennemis. Nous vous offront l'amitié sans aucune traîtrise, car nous savons que cela nous sera bénéfique à nos deux peuples, même après cet épisode. Nous vous demandons d'accepter notre amitié durable.

L'ambassadeur se tut, soucieux de la réaction du roi. Dans ces dernière paroles, il montrait au Roi la possibilité que les alliés de Melkor, lorsqu'il n'auraient plus besoin de l'aide de Rhûn, les abandonnassent. mais la phrase était formulée de telle façon qu'on ne puisse pas reprocher à l'elfe cette insinuation.

L'autre eut un sourire amusé. Il était en position de force, et il en était tout à fait conscient, et il en profitait grandement.

"Ah, le Gondor... Oui, c'est le symbole du pouvoir... De la richesse, et la puissance qui nous a vaincu. et vous avez prononcé les mots magiques, maître elfe... Les bons alliés... Etes-vous les bons alliés ? Vous promettez une assurance contre toute traîtrise, mais vous ignorez les propositions de l'autre camp..."

Murmures d'approbations, petits sourires mauvais dans l'assemblée. Un des hommes présent fit mine de se lever pour prendre la parole, mais il se rassit dès que le Roi esquissa un geste de la main.

"Je pense que cette conversation ne nous apportera plus rien, n'est-ce pas ? J'éviterai de vous donner une réponse définitive, car je n'en ai pas, et que cela pourrait me faire perdre quelqu'avantage stratégique... J'ai été heureux de vous rencontrer, ambassadeur Sombre-Chêne..."

Sombre-chêne sentit monter en lui un goût amer de défaite, mais répondit toutefois d'une voix qui se fit légèrement plus ferme :

Je parlerai une dernière fois avant de vous laisser, je serai bref. Lorsque vous prendrez votre décision, rappelez-vous d'une chose : tout ce que je vous ai dit est vrai, quoique vous puissiez en penser. Souvenez-vous que pendant tout l'entretien, à aucun moment je n'ai menti. Et je vous reprendrai sur une choses : je n'ai pas dis que nous serions les bon alliés, mais que nous serions de bons alliés, ce qui n'est pas la même chose. Ceux qui seront les meilleurs pour vous seront ceux que vous choisirez. Vous êtes en position de force et vous le savez : nous sommes deux à quérir votre aide et vous jouissez de ce sentiment de contrôle, à raison. Mais aucune position de force ne dure jamais étrnellement : nous les elfes qui étions maîtres de la terre du Milieu il y a longtemps, nous ne sommes plus qu'une poignée à ne pas être partis. La question est : quelle alliance vous sera la plus profitable pour que cet avantage dure. Si, pour moi cette visite avait pour but d'essayer de vous convaincre de vous ranger de notre côté, pour vous, c'était une occasion de savoir ce qui vous était offert si vous acceptez notre amitié. C'est pour cela que vous devrez vous souvenir que tout ce que j'ai dit est vrai.

Cette dernière phrase avait été prononcé avec un peu plus de force que les précédentes. L'ambassadeur survola l'assemblée du regard et reprit :

Excusez-moi, il est vrai que j'ai une facheuse habtiude à me lancer dans de longs dialogues. Veuillez m'excuser encore une fois. Dans les armes qui m'ont été prises à l'entrée, vous trouverez un sabre confectionné par le prince Erumelgos lui même, en remerciement de m'avoir écouté. Ce fut un plaisir également pour moi de converser avec vous. Avez-vous un message particulier à faire passer à mon prince? Ensuite, si tel est votre désir, je m'en irai.

En même temps qu'il aprlait, l'elfe avait désigné la porte d'un geste de la main.

Le Roi avait perdu son sourire amusé, pleinement touché par les dernières paroles de l'elfe, qu'il essayait de percer et d'analyser par le ton employé, les mots choisis, les expressions sur son visage. Il finit par déclarer, d'un ton doucereux qui ne laissait rien présager à ce qu'il avait déduit. Sa voix n'était guère plus qu'un murmure, et on eût pu croire

"La vérité... quel beau concept... Mais je ne mettrai pas votre parole en doute avec vous... A votre tour, souvenez-vous d'une chose, si je ne vous ait pas donné de réponse et vous ai laissé dans l'inceritude, ce n'est pas pour ça que votre mission a échoué. Je joue un jeu très dngereux, et je me dois de le jouer...dangereusement."

Une petite porte latérale qu'on pouvait à peine remarquer dans la pénombre de la salle s'ouvrit brusquement, déversant un mince filet de lumière, avant de se refermer tout aussi promptement. Certains des gens présents jetèrent un coup d'oeil réprobateur vers l'endroit, d'autres semblaient plus... impatients.

"Ne vous excusez-pas, Sombre-Chêne. Cette conversation était très intéressante quelque soit sa longeur. Souvent, elles ne sont pas pareilles avec les autres ambassadeurs que je reçois..."

Il eut un petit coup d'oeil, involontaire ou non, vers les chaises vides et vers la porte dérobée que quelqu'un venait d'ouvrir.

"Transmettez simplement mes remerciements au Prince des votres. Si un jour je porte ce sabre, cela ne sera jamais contre les elfes. Adieu, ambassadeur, et que le regard de qui que vous vénériez soit sur vous..."

Le regard de la statue de Melkor était sans doute sur lui depuis trop longtemps, et il vallait mieux qu'il ne l'accompagne pas.
A nouveau on ouvrit la porte et un signe d'aurevoir accompagna l'elfe quand il sortit.
Alors la porte se referma, et on pu deviner immédiatement des éclats de voix dans la salle venant de conseillers qui sa lâchaient enfin.

Mais dans le couloir, le garde qui l'avait mené jusque-là était sans doute retourné à son poste. C'était vide, personnee pour le guider.


Un couloir allait à droite, l'autre à gauche, et c'était presque sûr que c'était ce dernier qu'il avait emprunté en venant. Si Sombre-chêne résistait à la tentation de jeter un oeil à droite, il ne faisait pas cinq mètres avant de tomber sur un nouveau problème :

Un couloir sombre allait tout droit, tandis qu'un escalier étroit descendait à droite et qu'un autre, plus imposant et moins inégal serpentait, toujours vers le bas mais du côté gauche cette fois. Il y avait un chemin vers le haut, qui ressemblait davantage à une échelle. Par où aller ?

[Je t'invite à te servir du visuel du premier post et de ce que tu as lu, non pas pour te retrouver, c'est impossible, mais pour deviner les personnalités que tu pourrais rencontrer selon le chemin que tu empruntes.]

Une fois hors de la pièce, la première personne que fit Sombre-chêne fut de fermer les yeux et de pousser un long soupir de soulagement. Si sa visite n'avait pas été une totale réussite, ce que même au départ on ne pouvait penser sans prétention, il n'avait pas non plus été inutile. Si juste avant l'elfe était en position d'inferiorité, il avait réussi à rééquilibré les rapport de force par ses dernières paroles... du moins lui sembalit-il.

Alors seulement il se rendit compte qu'il était seul, et il regarda autour de lui, stupéfait. Derrière la porte, les éclats de voix se faisaient puissants, et l'ambassadeur ne pouvait qu'imaginer ce qui se disait pa son incompréhension de la langue de orientale qui était parlée. Après un instant de réflexion à écouter, il contempla à nouveau l'espace qui l'entourait, ne sachant quelle direction prendre. S'il était presque sûr qu'il fallait aller à gauche, la suite restait un mystère. Il jetta un regard vers le couloir de droite, envisageant un instant la possibilté de partir à l'aveuglette, mais se ravisa vite : il ne ferit que se perdre d'avantage.

Il s'en alla donc à grands pas vers la gauche et s'arrêta au premier embranchement. Il se souvenait avoir monté nombre d'escaliers pour atteindre la Grande Salle, mais il n'avait aucun autre indice de la direction à prendre. Il envisagea tout d'abord de prendre l'escalier large et égal, qui lui semblait être le plus convenable si c'était ce chamin qui menait de l'entrée à la salle du trône, mais il ne pouvait être sûr.

Puis son regard se posa sur le couloir en face de lui, si sombre qu'on ne pouvait voir le fond qu'en s'avançant. Mais il ne prit pas ce risque.

Et enfin le dernier escalier, étroit et irrégulier.

Sombre-chêne ferma les yeux, cherchant dans sa mémoire des indices qui lui permettraient de retrouver son chemin, en vain. Levant les yeux vers le plafond, il aperçut un dernier passage qui montait. S'il semblait presque sûr qu'il n'était pas passé par là, ce serait peut-être l'occasion d'avoir une vue d'ensemble sur le palais pour tenter de trouver le bon chemin. Il grimpa donc l'échelle de plusieurs gestes rapides et arriva dans un couloir aux murs percé de plusieurs étroites fenêtres aux verres salis. Ils ne laissaient pénétrer qu'une lumière tamisée à l'interieur, et rendaient toute observation difficile. et soudain, un voix dans le dos de l'elfe dit en un commun hésitant :

-Ques faîtes-vous là?

Surpris, Sombre-chêne se retourna d'un bloc et regarda quelque instants l'homme. Ce devait être un des nobles qui vivaient dans le palais, profitant de leurs privilèges pour profiter de leur solitude à des find plus ou moins louables. Après un toussotement gêné, Sombre-chêne répondit :

Je suis l'ambassadeur elfe reçu par votre roi. Il m'a congédié, mais je ne puis retrouver seul mon chemin...

[Désolé si j'ai pas assez d'imagination, mais j'ai beau avoir lu et relu les posts, je vois pas qui rencontrer d'autre en restant dans la logique du rp...]

A regarder de plus près, on pouvait voir que l'homme n'était pas un noble. On eu pu le croire, car il semblait qu'ici chacun était bien habillé, bien que le palais en lui-même semblait usé par les ans.
Il était vêtu d'une simple pourpoint noir qui le rendait fort discret dans la pénombre ambiante et il portait un parchemin.

"Ah, elfes... Peut-êtrre pas ami mais si ambassadeurr, d'accorrd. Ambassadeurr norrd était effrrayant..."

Il scruta un moment Sombre-Chêne, dont l'allure était beaucoup moins incongrue que celle de Sarcha.

"Ah... Je suis majorrdome. Je pas pouvoirr vous montrrez, j'ai consignes. Mais je peux expliquer..- mot en Rhûnien- Ici couloir de serrviteurrs. Vous soit rredescendre et ..-mot en Rhûnien- ou alorrs autrre escalier mais je conseille pas. Ou bien vous rrestez ici et prrenez porrte plus loin. A gauche ça être couloirr. Attention -mot en Rhûnien- ambassadeurrs. Pas prrendrre étrroit, ça chemin serrvants..."

L'homme esquissa une courbette et s'en alla d'un pas rapide, et on pouvait lire sur son visage qu'il n'était sûr d'avoir réussi à se faire comprendre. Il disparut au détour du couloir.

Sombre-Chêne pourrait redescendre, mais s'il ne le fait, il verra en effet, au bout du couloir, à sa gauche un couloir qui ne semble pas être un passage de serviteur, mais également deux portes à droites, et un escalier massif en onyx qui monte en spirale un étage plus haut.

Ainsi l'ambassadeur des l'autre camp n'avait pas une apparence des plus recommandables. Mais un mot, plus que les autres frappa l'elfe : "nord". Le messager venait du Nord. Cela avait-il une réelle importance? Sombre-chêne l'ignorait mais il fit en sorte de placer ce détail dans un coin de son esprit où il ne pourrait l'oublier, tout comme l'allusion faite plus tôt à Melkor.

Plongé dans ses pensées, il n'entendit qu'à moitié les explications complexes du majordome. Il entendit néanmoins une allusion faîte à un couloir sur la gauche dans un couloir. Avant qu'il puisse remercier, plus par politesse qu'autre chose, l'homme était déjà parti.

Sombre-chêne se tourna vers le couloir décrit par l'oriental et se dirigea vers la porte qui devait le conduire vers la sortie. Puis il remarqua un escalier d'onyx enroulé autour d'une colonne qui grimpait plus haut encore dans palais. C'était à croire qu'on pouvait monter indéfinilent les marches sans jamais arriver au point le plus haut du château. Mû par le même désir que précédemment, il avança et posa son pied sur la première dalle noire de l'escalier. Après tout, si cela ne menait nul part, il pouraait très bien faire demi-tour et revenir sur ses pas sans ses perdre, même si le contraire était tout aussi probable.

laissant ses doutes de côté pour l'instant, l'ambassadeur continua son ascension et arriva finalement à l'étage superieur.

Sombre-chêne fut réellement surpris par la voix de l'elfe. Elle était la dernière personne que l'ambassadeur s'attendait à rencontrer, et surtout dans ce contexte. Il fronça légèrement les sourcils, sceptique au comportement à adopter. Il se contenta donc de répondre d'une voix basse et prudente, se donnant du temps pour la réflexion :

Echtelion est toujours roi des elfes, mais de graves blessures l'empêhcent d'exercer plainement ses fonctions. Le réel dirigeant en ce moment est donc le prince Erumelgos, gardien de Gar Thulion.

Sombre-chêne s'arrêta encore sous l'état de surprise. L'elfe avait été directe dans ses questions, et en attendait sans doute de même des réponses. mais l'ambassadeur ne savait pas jusqu'où la prudence devait le retenir. Que pouvait-il dire sans compromettre sa position -- qui était pour l'instant avantageuse, car il était possible qu'il glane quelque informations -- et sans tourner la situation à son désavantage? De plus, il ne savait rien cette femme, et ne savait pas quel comportement adopter. Il se contenta de dire :

Je suis Sombre-chêne, ambassadeur comme vous l'aviez deviné. Vous me demandez des renseignements sur tout ce qui se passe en ce moment (car vous pensez à raison que la situation est préoccupante), mais je vous connais pas. Veuillez excuser mon manque de confiance, mais pour l'instant, rien ne laisse penser que je puisse vous raconter ce que vous désirez sans que cela ait des retombées néfastes sur... les elfes.

Sombre-chêne avait hésité un moment, ne sachant pas quelle formule conviendrait le mieux entre "mon peuple" et "notre peuple". Il s'était donc résolut à dire quelque chose de neutre. Il hésita à continuer sur le meutre évoqué par l'elfe, mais, par prudence, se retint.

Sombre-chêne baissa un instant les yeux, comme pour réfléchir, puis répondit, désormais convaincu de la bonne foi de l'elfe :

Excusez ma prudence, mais les événements qui sont survenus tantôt n'ont rien fait pour calmer les doutes : il y a une semaine, l'armée de Gar Thulion, menée par le prince Erumelgos, a remporté une amère victoire : nous étions opposés à s'autres elfes sombrés dans la folie dont le chef, un certain Marawin, prêchait la montée au pouvoir des elfes. Ses troupes furent rejointes par un armée du Nord menée par Meovan, et nous purent tenir grâce à l'aide propice des cavaliers du Rohan. Finalement, la discorde s'installa entre barbares et rénégats ce qui nous permit de vaincre. Mais comme je l'ai dit au roi de ce château, ce n'était qu'une bataille, et la guerre n'est pas pour autant finie, c'est pourquoi nous demandions son aide.

Tandis qu'il achevait sa phrase, l'ambassadeur eut un élan de compassion pour cette elfe écartée du monde depuis si longtemps. Qu'est-ce qui l'avait poussée à rester ainsi, alors que, comme elle l'avit dit, elle aurait pu partir si elle le désirait. Après quelques instants à essayer de percer cette étrange personalité, il reprit :

Quant à cotre proposition... je ne suis pas sûr que ce soit une exxellente idée. Ce meutre pourrait pousser encore plus loin la haine des orientaux contre les elfes. Et je ne pense pas à l'idée de faire passer le meutrier pour quelqu'un de l'autre camp. De toute façon, c'est une façon bien lâche d'obtenir la victoire, et de plus cette décision ne m'appartient pas.

Sombre-chêne se tut et attendit la réponse de l'elfe, dont il ne connaissait toujours pas le nom.

-La guerre n'est pas finie, non, et elle n'est pas prêt de l'être.

Ces paroles résonnèrent, dans la pièce ou dans la tête de l'elfe, nul ne saurait le dire, mais leur écho et ce qu'elles impliquaient restèrent bien présent dans le silence qui s'en suivit. L'elfe joua un moment avec un des ses voiles fins, simple froissement.

Soudain, une boîte à musique en boît d'ébène se mis à jouer sur un buffet, actionnée par un astucieux mécanisme. La mélodie était douce et triste, et elle était un mélange de tradition elfique et orientale.

L'elfe releva brusquement la tête.

-Eh bien soit... Retenez tout de même qu'il y a au moins une elfe à Blankânimad... Et des partisans de Melkor aussi. La reine est la soeur d'un grand seigneur proche de vos ennemis. Si elle fait penser à une jeune fille capricieuse, elle reste la seule femme autorisée à asssister aux réunions, et elle a beaucoup d'influence.
Vous devriez y aller. Car si le palais est un vrai labyrinthe, il ne tient pas en place... Redescendez, on ne sait monter plus haut, et vous ne ferez pas de bonnes rencontres à l'étage.

Elle éclata d'un rire cristallin, petite pique pour celui qui venait de refuser sa proposition et qu'elle ne reverrait jamais.

-Adieu...

Sombre-chêne fronça légèrement les sourcils, ne s'étant pas attendu à ce que la discussion dure si peu de temps. Il écouta quelques instants la douce mélodie sans parler, et dit finalement :

Sachez que je ne décline votre proposition par prudence, cela ne veut pas dire que je n'ai pas confiance en vous. Nous ne vous oublierons pas, et si votre rôle vient un jour à être décisif dans une quelconque situation, cela restera dans les mémoires, vous pouvez en être sûre.

L'ambassadeur porta son regard à une des fenêtre pour regarder la brume qui couvrait le sol tout en réfléchissant avec soin à ses prochains mots qui furent :

Par conséquent, si vous pensez être utile d'une quelque autre façon, dîtes-le moi. Même lorsque je serai parti, si une information vous parait importante, dîtes-le moi. Oh, je sais que vous resterez ici, mais vous dîtes pouvoir quitter sans grande peine ce lieu si vous le désiriez, alors me faire parvenir un message devrait être un jeu d'enfant il me semble, non?

Tout en laissant un petit sourire naître sur ses lèvres, Sombre-chêne s'inclina et tandis qu'il se relevait et entamait le mouvement de partir, il reprit :

Désirez-vous dire une dernière chose avant que je ne parte?

L'elfe secoua négligemment la tête, avec un sourire triste.

-Oh, peu m'importe si vous avez confiance ou non en moi. C'est normal... Mais je ne vous oublierai pas, faites de même...

Elle tourna une dernière fois ses yeux d'un bleu sombre vers l'ambassadeur.

-Partez, il vous faudra bien assez de temps pour retrouver votre chemin dans ce dédale pour que je vous retienne ainsi. Il ne manquerait plus que le palais vous joue des tours...

Petit signe d'adieu, le soupçon d'un soupir.

-Qu'Eru vous aide dans votre mission...

Elle referma la porte derrière lui, on entendit le bruit d'un tour de clef.
Restait Sombre-chêne dans le couloir, avec ces trois portes fermées et ces deux escaliers.

Sombre-chêne resta un instant immobile sur le pas de la porte. Comment interpréter la peine si visible de d'elfe. Etait-elle vexée par une quelconque parole de l'ambassadeur, ou par une attitude déplacée? Rien ne permettait de répondre à cette question. Chassant ces pensées de son esprit, il se concentra sur le chemin à prendre. D'un pas vif il descendit l'escalier qu'il avait emprunté pour monter, et une fois arrivé à l'étage inferieur regarda les différentes possibilitées qui s'offraient à lui.

Devant lui était le couloir où il avait précédemment rencontré le serviteur, à sa droite s'ouvrait un assez large passage qui avait été mentionné par le majordome, ainsi que deux portes côte à côte à gauche.

Sans plus hésiter, Sombre-chêne avança à grands pas vers le couloir de droite et y pénétra. Ses pas, même feutrés, résonnaient contre les murs du palais à l'apparence si vide. Lorsqu'il s'arrêtait, lambassadeur pouvait entendre sa propre respiration et les battements lents et réguliers de son coeur.

L'elfe continua ainsi quelques minutes, jusqu'à ce qu'un nouveau croisement apparaisse.

Etait-ce la minute de chance de Sombre-Chêne dans son périple ? En tout cas, seuls trois chemins possibles s'offraient à lui.
Tout d'abord un escalier assez raide descendant dans le noir. Ensuite, il y a avait un couloir éclairé de quelques torches qui se divisait bien vite en deux corridors de taille à peu près pareille, bien que ait des murs noirs tandis que celui de droite était recouvert de tapisseries rouge bordeau.

A gauche semblaient provenir des éclats de voix, des raclements de bois et le fracas de verre brisé. Soudain, à droite, une porte claqua.

Par où aller ? En bas, à gauche, à droite ?

L'ambassadeur fronça les soucils lorsque les éclats de voix lui parvinrent, sembalnt de conversation sans qu'on puisse déterminer si c'était des échos de colère ou de conversation animée par l'alcool. Etant perdu on ne pourrrait justement lui en vouloir de demander son chemin, mais mieux valait que la personne interrogée soit dans un état normal. Sa première réaction fut donc de faire un pas vers le couloir de droite où la porte qui venait de claquer ne semblait pas montrer un signe d'humeur particulier.

Mais à peine avait-il fait un pas qu'une autre pensée, plus... tordue vint le narguer. Si les personne étaient bien ivres, ne serait-ce pas plus aisé de récupérer quelques informations, même sans trop les y pousser? Tout en sachant que l'elfe ne pouvait être certain de ce qu'il préconisait : si la ou les personnes étaient grisées, il pouvait tout aussi bien s'agir d'un furiaux duel entre deux personnes, ou bien d'autres choses encore.

Il fit toutefois un écart vers la gauche et péntra da le couloir tandis que les échos "d'animation" se faisaient de plus en plus entendre. peut-être avit-il trop réfléchi?

Finalement, à y regarder de plus près, le couloir de droite était fort différent de celui de gauche. On pouvait y distinguer de nombreuses portes, et si on ne savait dire laquelle venait d'être fermée brusquement, elles semblaient toutes pareilles, richement décorée. Il y avait des panneaux en bois en relief sur la structure d'ébène, et du velours pourpre dessus.

A gauche par contre, là où s'aventurait Sombre-Chêne, le couloir se poursuivait sans qu'il ne rencontre aucune porte, et il vit imméditament quand il allait déboucher sur quelque chose.
En effet, la lumière violente d'un rayon de soleil l'éblouit un court instant, tellement il était rare qu'il y ait de la lumière dans le palais.

La pièce n'avait pas de porte, et son plafond était arrondi. La fenêtre était ronde et grossièrement taillée dans la pierre beige. Il y avait deux escaliers au fond de la pièce, mais ce n'était pas ça qui frappait le plus.

La pièce était remplie d'étagères garnies des bouteilles les plus farfelues que l'elfe n'ait jamais vues. Certaines étaient de plates flasques, d'autres étaient tordues ou bien pliées. Il y en avait des fines et des rebondies, certaines avaient deux goulots, d'autres ne semblaient pas en avoir. Et elles étaient remplies de breuvage rouge comme le vin, mais certaines avaient une ton différent, ou bien étaient blanches, dorées, brunes ou bleu.

Et sombre-Chêne avait vu juste. un noble, Rhûnien par ses cheveux et sa barbe noirs et ses habits pourpres, se tenait au milieu de la pièce, avec à ses pieds une chaise brisée, des morceaux de verres et un plateau renversé.
Il était visiblement ivre et tenait dans la main gauche une flasque, et dans la droite un tesson de bouteille qu'il agitait en braillant vers un serviteur qui s'engoufra dans l'escalier de gauche.

L'ivrogne voulu faire un pas dans cette direction mais il s'étalla de tout son long dans le vin qui maculait le sol.

C'est alors seulement qu'il remarqua l'ambassadeur.
Il ouvrit sa bouche édentée, et aucun son n'en sortit, avant un :

-Cheche...quesqu c'éé...

Sombre-chêne ne fut pas si surpris d'un tel décor : ces étranges flacons, après tout, collaient bien avec leur environnement : étranges. Cependant il ne put s'empêcher de rester quelques secondes impressionés par la multitude des formes : durant ces quelques instants de contemplation, l'ambassadeur ne put voir deux bouteilles identiques. Quant à leur contenu, si le spectacle qui s'offrait à l'elfe permettait de penser que c'était de l'alcool, on ne pouvait certifier que c'en était pour toutes.

Ce n'est qu'après que Sombre-chêne prêta attention à l'homme devant lui. Il le regarda un moment, les yeux plissés par la lumière, ne sachant de prime que dire. En effet, le breuvage ne semblait pas avoir eu un effet "positif" sur le noble, et cela ne présageait rien de bon, pour ne pas être immédiatement jetée dehors en fermant la conversation s'il y avait, il se contenta de dire, incertain d'avoir bien compris les paroles de l'homme :

Je suis Sombre-chêne, ambassadeur elfe.

Puis il tendit une main secourable à l'homme pour l'aider à se relever. Alors seulement l'elfe se rendit compte d'un détail : le noble, de toute évidence Rhûnien, avait de prme aprlé en commun, ou tout du moins c'est ce qu'on pouvait en déduire du semblant de phrase quesqu c'éé qui pouvait signifier qu'est ce que c'est. C'était un détail étrange lorsqu'on prenait en compte que cet homme avait l'esrit embrumé par l'alcool. Combien de Rhûnien ont le reflexe de parler en commun lorsqu'ils ne comprennent pas tout ce qui se passe autour d'eux? même s'il était probable que les quelques mots prononcés par le noble puissent avoir une signification en langue orientale, c'était une ïncidence troublante.