[Flash-Back] Convocation royale

Un homme camouflé dans une longue et large cape guida alors le vieux compte. Il le dirigea rapidement à travers les souterrains dans une petite pièce fermée par une lourde porte qui ne laisserait passer ni homme ni bruit. L'endroit était confortable, un petit feu brulait dans un âtre de pierre devant lequel était étendu une fourrure de loup. Deux fauteuils étaient disposés en face.
L'inconnu invita, d'un geste qui ne souffrait aucune discussion, Von Zismagen à s'asseoir dans l'un deux.



J'identifiai parfaitement mon vieux tuteur dans la lumière chaude du feu.
Je relevai alors ma capuche, dévoilant mon visage au Comte qui parut surpris mais le cacha assez bien.
Je me laissai tomber alors dans le deuxième fauteil.

- Comte, comment se passe votre retour dans ma capitale ?

Il ne voulait pas entrer directement dans le vif du sujet.

HRP: Suite à deux effacements successifs de messages par une connexion impie, j'ai craqué et ne poste qu'un court post. Désolé.

PJ Von Zismagen:

Alors que Von Zismagen observait la voûte, se demandant par quel travaux elle était aussi peu humide, un nouveau guide vint le quérir. Le visage dissimulé, Heinrich remarqua une certaine ressemblance dans la démarche avec quelqu'un qu'il connaissait mais il n'arrivait pas à s'en souvenir. Grognant pour la forme, il suivit son guide dans les méandres souterrains avant de déboucher sur une lourde porte que le guide ouvrit.

Heureux de pouvoir enfin s'asseoir, n'ayant plus l'énergie de ses vingt ans, le Comte poussa une exclamation impolie de contentement et se mit à dévisager de manière insolente l'inconnu. Et là, la surprise fut de taille. Car,ôtant sa capuche, Aldarion se matérialisa devant Heinrich. Ancien pupille de Von Zismagen mais surtout roi du Nord, Aldarion incarnait toute la grâce et la dureté nécessaire au règne dans ces contrées. En homme qui se maîtrise, seul les yeux trahirent la surprise du Comte qui se reprenant dit d'un ton groguenard:

"Votre Majesté... Je me serais bien levé pour te saluer, mais comme tu le vois, eheh, ma jambe ne me le permet pas Tar-Aldarion. Sinon, cela fait du bien de quitter sa tannière. Voilà longtemps que les Von Zismgen n'avaient pas pris du service. Mais toi, comment vas-tu depuis ton départ pour la vie? On m'a dit que ton règne connaissait quelques menaces et que tu as été blessé aujourd'hui. Qu'en est-il donc?"

Je souris au viel impertinent.

- Mon règne n'est pas le seul à connaitre quelques menaces cher comte. Nous envoyons à la batailles toutes nos forces... tous nos chefs...

Un voile passa sur mon visage.

- Comme vous le savez sans doute, le Roy Mephisto n'a plus vraiment d'héritier. Son fils est malade et incapable de regner... Au cas ou il mourrerait je devrais en toute logique prendre sa place. Or, ce qui pourrait au nord avoir raison du Roy aura eu raison de moi bien avant...

J'espérais que le comte comprendrait facilement... Mais j'insistai pour bien mettre le tout au clair..

- En d'autre mots, mon héritier, ou héritière devrait prendre place sur le trône du Royaume Réunifié, d'Arnor et de Gondor.. Une lourde responsabilité sur un enfant qui n'est pas encore né.

Rien que de penser à cela mon coeur se serra.

- Je veux que tu partes dans l'endroit le plus sur que tu connaisses. Tu emmènera ma femme et ton meilleur fils. Je me chargerai des autres,il ne leur manquera rien et ils seront mis en sécurité. Tu formera ton fils dans un premier temps, ne nous voilons pas la face , tu es déjà fort vieux.. Dès la naissance de mon enfant, tu l'éduquera pour qu'il soit capable de régner, de reprendre le pouvoir ou d'organiser la résistance. Il faut que ton fils soit capable de reprendre ton rôle dès ta mort... Tu ne révèlera sa nature à mon enfant que quand toi, ou ton héritier, jugera qu'il est capable de reprendre le combat... Tu ne le ramènera à Annuminas que si la situation semble sure.

Je fixai le vieil homme dans les yeux... Je l'avais tutoyer tant l'urgence semblait me presser.

Je m'assis dans un fauteil pour bien analyser les détails du plan de Zismagen. J'étais heureux de voir que ses enfants ne constitueraient pas un obstacle, un fardeau.

- Je crois que je mettrai tes enfants au services de mes nombreux capitaines. Nous avons tous besoin d'écuyer noble pour nous aider au combat...

Cette question réglée je réfléchit au plan à proprement parler... J'aurais voulu éviter toute possibilité de rivalité fraternelle, mais le Comte semblait sur de ceux qu'il choisissait.

- Minas Tirith sera donc votre première destination.. Tu auras de l'or à volonté, quant à un messager... je ne veux que ton fils ou ta fille à la taverne qui rencontrerons Saemon Havarian.

Je réfléchissait aussi vite qu'un cheval lancé au galop.

- Quand ma femme aura accouché, quitte Minas Tirith à la hâte... Tes compagnons seront peu nombreux, en réalité il n'y en aura qu'un : Eoweng. C'est le second de Rustor Erumelgos, prince parmi les elfes. Bien que diminué par la perte de sa jambe gauche, il constitue la meilleur protection qui soit : rapide, discret et sage. Il vous mènera à Gar Thulion, la ville secrète des elfes... Ce sera je crois l'endroit le plus sur dans les prochains siècles. Cela te convient t'il Comte Von Zismagen ?

Le Comte continuait à réfléchir à diverses options qui pourrait se présenter quand Tar Aldarion reprit la parole pour cette fois surprendre Heinrich. Non seulement la compagnie d'Heinrich serait réduite à un seul compagnon, même pas féminin, qui de plus serait un elfe aussi invalide que lui même l'était. Décidément, le roi se moquait de lui ,il n'y avait pas d'autres solutions, surtout orsque l'on connaissait l'aversion du Comte pour cette espèce là. Et la suite n'arrangea rien, bien au contraire. Bien qu'impassible en apparence, Heinrich sentait se déchaîner en lui tout un tas de sentiments fort peu honnête aussi prit-il le temps avant de répondre d'une voix glaciale:

"Non, je ne crois pas que cela me convienne."

Quittant la cheminée, il se mit à faire les 100 pas aussi rapidement que le permettait son infirmité, s'échauffant à ses propres mots.

"En faisant abstraction de mon aversion pour les elfes que tu connais bien, de manière pratique cela ne correspond pas. Pour que ton fils vive, il lui faut une nourrice qui lui fournisse du bon lait qui le rendra fort. Or, à ce que je sache, aucune elfe n'a les mamelles suffisantes pour remplir ce rôle. De par leur fertilité réduite et leur longévité, les femmes elfes ne pourront jamais donner à ton fils ce dont il a besoin. Tout au plus sera-t-il un avorton taillé pour la vitesse, surtout si en plus il nous faudra compter sur la nourriture elfique. Très pratique en combat, il ne faut pas que ça en devienne une habitude sinon le physique s'ammollit, et quand à la volonté... Et puis, comment pourrais-je enseigner avec tout ce tas de philosophes? Ils ne verront dans mon enseignement que brutalité sans nom, sans en percevoir la et m'ôteront ton fils pour lui inculquer les bonnes manières elfiques."

Le Comte dit ces derniers mots d'une manière totalement méprisante, le visage tordu en une grimace de dégoût.

"Et puis, jamais des elfes ne laisseront sortir des humains de leur cité si bien gardée. Ce sera des messagers elfes qui rencontreront ton homme de main. De plus, cité cachée, certes, mais si j'ai bien suivi, ils sont quelques uns à partir au combat avec vous. Et mieux, notre Ennemi possède de nombreux pouvoirs. Quelques prisonniers, votre armée envoyée sur une fausse piste et voilà la noble cité elfique assiégée. Crois moi, il est bien plus facile à l'heure d'aujourd'hui de faire tomber les elfes qu'une cité aussi forte et fortifiée que Minas Tirith. De plus, le traumatisme que cela entraînerait sur les armées serait sans nom et le coeur du biffin sera empli d'effroi plus surement que si une Ombre Ailée venait à lui faire face. Encore une chose Tar-Aldarion. Comment saurais-je qu'il est l'heure de révéler son identité à ton fils alors que moi même n'aurait aucune idée du temps écoulé à l'extérieur?"

Se jetant dans son fauteuil, la mine furibonde, Heinrich conclut:

"Je peux accomplir beaucoup de choses Aldarion, mais ne me demande pas de faire ça..."

Von Zismagen était furieux et têtu, il est vrai, mais quiconque le connaissait un peu savait que si le roi lui ordonnait une deuxième fois de partir dans une cité elfique, le devoir l'emporterait sur le premier mouvement, quitte à ne jamais pardonner...

Je souris malgré moi, je savais bien que ma proposition ne lui plairait pas, mais je me faisait fort de le convaincre..

-Tu auras bien évidement une nourrice et tant que mon enfant en aura besoin, tu resteras à Minas Tirith avec lui.. Quant à ta brutalité et à tes idées morales, je crois qu'elle corresponde assez bien aux valeurs fondamentales de la Maison de Rustor Erumelgos, seigneur de Gar Thulion. Si tu l'avais déjà rencontré, tu verrais comment "elfique" peut rimer avec "Heinrich"... Ce seigneur est sage mais dur, rapide mais puissant... Sa garde va au combat muni de bouclier que la majorité de mes hommes ne saurait porter. Et il m'a promis de ne pas t'importuner dans ton enseignement. En réalité il n'a que faire des hommes, ou du moins il ne veut plus les influencer, il ne garantira que votre sécurité...

Il me sembla voir de l'apaisement sur le visage du Comte.

- La cité de Gar Thulion n'est accesible qu'a ceux qui l'ont déjà visitée. Si je vous ordonnais de la trouver, mon enfant serait déjà père avant même d'imaginer discerner au loin le chemin menant à une direction fort éloignée de l'opposée de la forteresse...

Je souris moi même de la bizzarerie de cette phrase.

- C'est magique Heinrich, protégé par les rois des hommes et des elfes des temps anciens... Vous serez libre de circuler en dehors de la cité tant qu'Eoweng, votre compagnon et escorte vous accompagnera. Je me souviens qu'il y a un mois, Minas Tirith faillit tomber.

Je me souvins alors qu'il n'en savait rien.

- Nos ennemis sont tels que nul mur ne peut les arrèter. Seul la magie peut vous dissimuler au monde.