Bsam se tenait en haut du Carrock. Un bûcher avait été levé pour l'occasion. Le vieux chef s'approcha du corps de son neveu. De nombreux béornides s'étaient massés en bas, désireux de rendre un dernier hommage à leur jeune compagnon décédé. Le silence régnait aux alentours du gué.
Bsam se tourna vers la foule.
" Compagnons... Cet homme était mon neveu, mon fils... Puisses les ancètres lui réserver bon accueil.. et puissent t'ils maudir ceux qui lui donnèrent la mort..." Ces dernières paroles étaient empruntent de haine et d'un désir évident de revanche. Ni Aenobarbus, ni le Comte ne l'emporterait au paradis. Le vieil homme tendit sa torche qui enflamma le bucher.
Il sortit un couteau et se coupa une mêche de cheveux qu'il jeta dans le feu, imitié par les plus proches amis de Georg.
Soudain un grand bruit attira le regard des villageois...
" L'assasin ! L'assasin ! "Lorenz avait cessé de se débattre, il se savait innocent, et croyait en la justice..
On l'amena au pied d'un grand rocher taillé... Le fameux Carrock dont parlaient les légendes. Un bûcher funéraire s'élevait en son sommet.
Un homme descendit, vétu d'un long manteau de fourrure... Il semblait fort et digne, mais la vieillesse se devinait à ses rides aux coins des yeux...
" Je suis Bsam... Chef des Passeurs de Carrock... Es tu l'homme qui a assasiné Georg, mon neveu ? "Lorenz afficha une mine dégouttée..
" Seigneur , je ne suis pas un assassin.. et à vrai dire c'est la première fois que je pénètre sur vos terres..."Le jeune noble n'arrivait vraiment pas à accepter qu'on puisse le soupçonner. Un des hommes qui l'avait amener de force tendit une lettre à Bsam..
" Ciel ! Rendez moi ma lettre ! Cela ne vous concerne pas ! "Le chef ne réagit même pas.Il lut la lettre à haute voix..
" Mon cher Lorenz,
Des contraintes indépendantes de ma volonté m'ont forcée à me séparer de mon conseiller aux comptes, Ambror. Je te serais gré de venir me rejoindre en mon château d'Esgaroth pour reprendre son rôle. Amicalement,
Ton Oncle
LE COMTE "Bsam renifla bruyament, toujours sans aucune réaction... Puis il tendit mollement la lettre à Lorenz..
" Excusez mes hommes Seigneur Lorenz, mais ils ne savent pas lire... Et seul le mot Esgaroth a attiré leur attention.." Il fit un petit geste, et on relacha l'homme du Comte.
" Dites à votre oncle que ses hommes sont des assasins, et que nous réclamons justice..." Lorenz ne comprennait pas grand chose, mais il était évident pour lui que si il y avait justice à rendre, son oncle la rendrait...
Il salua et reprit sa route vers le chateau.