Lywin, fille de Bregor
Description physique :Lywin est une jeune fille de dix-neuf ans, aux longs cheveux très blonds tomband dans son dos en un rideau d’or et aux yeux bleus clairs. Plutôt grande pour une femme, elle pourrait être très belle si elle n’était d’une maigreur impressionnante, signe d’années de restrictions et de souffrances. Elle conserve malgré tout le port fier et digne des vierges Rohirrim.
Histoire :Lywin naquit dans une maison charmante aux abords d’Edoras. Ses deux parents, Bregor et Lana, formaient un couple solide et très amoureux et leur foyer était un petit nid d’amour et de bonheur prêt à accueillir ce premier enfant. Sans être immensément riches, Bregor et Lana possédaient un élevage de chevaux qui leur assuraient une vie aisée. Dès sa plus tendre enfance, la petite Lywin apprit à s’occuper des chevaux, à les dresser, à discerner les meilleurs, à les monter, à leur parler, à les conduire à travers les plaines, et elle se révéla vite avoir un talent particulier pour se faire comprendre de ces animaux, un don surprenant, même pour une Rohirrim. Fière et forte de caractère, elle aimait monter à cheval comme les hommes, s’entraîner à l’escrime avec des épées de bois avec ses camarades garçons et parler de voyage et de guerre.
Pourtant la guerre semblait bien lointaine en cette époque pour le Rohan et, lorsqu’un petit frère, Erest, vint rejoindre la petite famille huit ans après Lywin, les souvenirs de la bataille des champs du Pelennor ou du gouffre de Helm s’étaient déjà depuis des dizaines d’années entourés d’une légende dorée que la petite fille prenait grand plaisir à raconter avec insouciance à son petit frère le soir avant d’aller se coucher.
Insouciance, oui… Une telle insouciance que rien ne pouvait préparer la petite famille aux événements qui devaient les frapper de plein fouet quelques années plus tard. Lywin avait alors treize ans et elle grandissait chaque jour en beauté et en sagesse. Ses parents l’avaient envoyée faire quelques courses en ville et elle chevauchait en fredonnant une vieille chanson du pays sur le chemin du retour, vêtue de l’une de ses tenus favorites, un vêtement vert et blanc certes peu féminin mais très pratique pour monter à cheval, quand un détail interrompit net son enthousiasme pour faire naître une boule d’angoisse dans ses entrailles. Du côté de chez elle, une épaisse fumée noire s’élevait, sinistre dans le ciel si bleu et pur de ce jour d’été. Talonnant son cheval pour le faire galoper plus vite, elle parvint à l’entrée de la propriété et se retint à grand peine de pousser un cri : les écuries étaient en feu et les chevaux, paniqués, hennissaient à perdre haleine en courant en tous sens, sautant les barrières et fuyant à tort et à travers. Mettant pied à terre et après avoir murmuré quelques paroles douces à son cheval qui, terrorisé quelques instants auparavant, se calma aussitôt, elle se précipita comme une furie en direction des flammes à la recherche de ses parents et de son frère. Ce ne fut que lorsqu’elle eut presque atteint les bâtiments qu’elle aperçut du coin de l’œil une troupe d’orcs qui courait vers le nord. Elle fut certes tentée de courir après eux, mais ils étaient déjà trop loin et trop nombreux et on allait avoir besoin d’elle ici. Pourquoi des orcs traversaient-ils le Ridermark ? Pourquoi personne ne les avait-il signalés plus tôt ? Le sacage de la propriété de Bregor était-il un acte de pure barbarie sans autre intérêt que la destruction comme en avaient l’habitude les orcs ou un acte volontairement dirigé contre les propriétaires ? Toutes ces question, Lywin se les poserait longtemps et n’y trouverait jamais de réponse.
Lorsque des voisins arrivèrent enfin pour aider la jeune fille à mettre fin à l’incendie, on découvrit le corps calciné de Bregor et de Lana au milieu de ce qui avait jadis été de magnifiques écuries. Quant à Erest, Lywin finit par le découvrir sous un tas de planches, à un endroit qui n’avait pas pris feu. Le garçonnet était vivant, mais son bras avait été coincé et broyé trop longtemps sous les décombres et on ne put le sauver, il fallut l’emputer.
Lywin était forte et elle comprit rapidement qu’elle ne devait pas se laisser abattre et qu’elle devait lutter, en mémoire de ses parents et surtout, pour son petit frère. Faisant preuve d’une détermination incroyable et avec l’aide de quelques amis, elle parvint à regrouper ses chevaux éparpillés dans la nature. Néanmoins, elle savait qu’elle ne pourrait plus s’occuper seule de l’élevage et peu à peu, elle vendit aux élevages voisins tous les magnifiques étalons qui avaient fait la fierté de son père, ne conservant que son cheval personnel, Eclair. Elle vendit également une partie de la propriété, ne conservant que la jolie maison, seul vestige de sa vie passée, et un morceau de terrain pour son cheval. Néanmoins, la facilité avec laquelle elle dirigeait les chevaux et les comprenait était connue de beaucoup et, grâce à la publicité que lui firent les anciens amis de ses parents, elle parvint à se forger une place comme maître d’équitation.
Hélas, l’argent gagné grâce à la vente de leurs bien ajouté aux quelques sous que la jeune fille parvenait à se faire en donnant des cours, s’il permit dans un premier temps de payer les soins pour son frère, les réparations qu’il fallut faire à la maison légèrement touchée par l’incendie et les dépenses quotidiennes, s’amenuisa peu à peu, et une jeune fille de treize ans seule n’avait pas beaucoup de moyens de gagner sa vie. Pourtant, les années passèrent ; Lywin travaillait dure chaque jour pour rapporter de quoi nourrir son petit frère, faisant passer celui-ci avant toute autre priorité, y compris elle-même et la vie reprit son cours, difficile, lourde de chagrin et d’incompréhension, mais une vie trop peu entamée pour les deux enfants pour la laisser filer sans y avoir davantage goûté.
Caractère :A dix-neuf ans, Lywin est une jeune fille déterminée et farouche, froide et dure. Au fil des années, elle s’est forgé une carapace de glace pour se rendre invulnérable, mais cette armure dissimule un cœur extrêmement fragile qu’elle refuse de montrer. Elle a beaucoup de mal à entrer en confiance avec les inconnus. Son visage est généralement sans expression et son regard clair évoque souvent davantage la glace que la douceur du ciel. Seul son petit frère Erest, âgé de onze ans, sait ouvrir son cœur et ceux qui ont la chance de la voir lorsqu’elle est auprès de lui peuvent voir ses traits s’adoucir, sa voix et ses gestes se faire tendres et parfois un sourire naître sur ses lèvres.
Il n’est qu’un autre instant où on peut la voir perdre sa carapace, c’est lorsqu’elle s’occupe des chevaux. Elle trouve en eux le sentiment de sécurité et de confiance dont elle manque tant. Sa voix se fait alors douce et ses traits se détendent. Elle peut passer des heures simplement à leur parler doucement et les bêtes semblent l’écouter comme s’ils la comprenaient. Elle est avec eux d’une patience infinie et parvient toujours à ses fins et c’est ce qui petit à petit l’a faite connaître comme maître d’équitation. Au fond d’elle, le désir de vengence et celui de comprendre pourquoi brûle toujours comme une petite flamme, souvent cachée, mais toujours vivace.
