le Ménestrel et le Marchand

Irsh était un homme de sûr de lui et qui convainquait aussi bien avec son épée qu'avec les mots. Son seul défunt est sa tête qui lui donne l'aire d'un marchand douteux et il est connut dans Esgaroth pour être une personne violente.
Lorsqu'Arthur le vit sur la place du marché de la Ville du lac, il retint un sourire à la vue de son chapeau barioler et à ses vêtements d'autrefois. l'épée qui pendait à la ceinture lui donnait l'aire d'un vieux mercenaire essayant de se cacher.
La rencontre entre les agents des deux services étaient toujours une chose très délicate. En général ils ne s'aimaient pas trop. Cette rencontre ne fit pas exception à la règle. L'Espion lâcha grognions:

-T'est en retard l'artiste!...Moi c'est Irsh...T'as un canasson j'espère...Allez à selle et j'te préviens on est partis pour cinq heures de balade alors accroche toi....J'veux être au plus vite à Minas Tirith.

Et il talonna sa monture et partit, ne regardant même pas dernière lui pour voir si Arthur suivait. Ce dernier n'avait pas eut le temps de répondre, et montait déjà sur son cheval d'un saut. Il saisit ses rênes et fit de son mieux pour rattraper son compagnon grincheux. Arrivé à sa hauteur, il se présenta avec un large sourire:

-Content de te rencontrer, moi je me nomme Arthur...

Irsh ne répondit pas, se contentant d'un signe de la tête. Le voyage commençait dans un silence et finirait sûrement dans ce même silence. Arthur pensait à sa mission et regrettait de ne pas avoir été accompagné par un confrère Ménestrel. La route se serait faite plus joyeusement et son travail en aurait été bien plus facile. Mais Len ne voulait pas plus d'un agent sur cette mission, et d'après ses dires Khaldrad serait de la partie. Cette affaire devait être extrêmement importante si le Chef des Espions y participait.
Il soupira....

Irsh, lui, ne pensait à rien. Il n'avait rien à faire à par surveiller son packet comme on le lui avait dit avec ironie. Arthur devait arriver saint et sauf à la cité blanche, y enquêter et rendre un rapport, puis il devait le réescorter vers Esgaroth. Une mission dénue d'intérêt que pouvait bien arriver à un artiste? Heins? Pas grand chose....
Il soupira à son tour.

Le voyage se continua sur sa lancée. Les premières heures de route furent silencieuse. Seul le bruit des sabots des chevaux rendaient cette matinée joyeuse. De temps en temps, un oiseau se mettait à chanter et Arthur composait alors, toute en fredonnant un aire simple, un poème de quelques vers. Le murmurant par moment. Il sentait que ce voyage allait être une grande source d'inspiration.

Puis le beau temps s'assombrit, d'abord par de petits nuages gris clair. Mais ces dernières laisseraient très vite place à d'épais et sombres nuages apportant un vent glacial du grand North. Irsh sembla ignorer ce revirement de temps. Il leva juste une fois les yeux au ciel, puis le redirigea sur la route à prendre. Son seul geste fut de talonner plus farouchement son destrier.
Arthur lui resserra les deux pans de son lourd manteau autour de lui. Son nez renifla plusieurs fois l'aire ambiant. Il avait apprit à reconnaître l'odeur de la pluie. Une odeur bien particulière qu'il trouvait particulièrement agréable. Il lui arrivait de rester des heures sous la pluie pour la sentir, cherchant l'inspiration.
La pluie ne tarda à descendre, détrempant chemins, champs et forêts. Le vent soufflait à décorner les bœufs. Irsh faillit en perdre son chapeau. Il le stoppa net dans son décollage et lâcha ses premiers mots, une série de jurons qui firent sursauter le Ménestrel.


La pluie sembla suivre le duo, mais à part ça, tout se passa bien. Ils ne rencontrèrent personne de mal attentionné. L'artiste se lia même d'amitié avec un troubadour qu'il envoya de sa part à l'académie des Arts d'Esgaroth. Il aimait envoyer le plus de jeune personne prometteuse vers les ménestrels d'Esgaroth.
Après de nombreuse nuit, son manteau presque neuf était usée jusqu'à la moelle à cause des séchages et des trempages répétés sur plusieurs jours dans des conditions assez médiocre. Sa couleur rouge initial avait viré dans un rouge pâle. A présent il était à deux doigt de s'en débarrasser étant sûr qu'il allait commencer à pourrir d'ici une semaine.
mais ce matin, devant lui, au détour d'une colline, il vit se dresser devant lui avec fierté la Cité Blanche: Minas Tirith...