La catin et le Ménestrel

Matthiew n'avait pas tardé de partir avec cinq Espions. Lorsqu'ils arrivèrent en ville il faisait déjà presque nuit. C'était l'heure parfaite pour son job. Les rues commençaient à se peupler d'oiseaux de la nuit de toute sorte. Prostituée, voleur, ou simple travailleur allant dépensé leur salaire dans la taverne du coin. Il croisa quelques mendiants à qui il glissa quelques pièces pour être prévenu s'ils apercevaient Boros, ou toute informations sur lui. Il doutait qu'il reçoive beaucoup d'indication, mais il n'avait rien n'a perdre.
Il s'arrêta devant une taverne un peu glauque. On entendait des cris venant de l'intérieure, des braillements d'ivrogne. Autour il y avait quelques catins.
Il réfléchit quelques instants, puis murmura à ses hommes:

-Allez faire un tour dedans et essayez de faire parler les gens. Il doit bien avoir une personne qui sait quelques choses.

Esgaroth était une petite ville, quand il s'y passait quelque chose, tous le monde était au courant en moins d'une heure. Les rumeurs vont beaucoup plus vite que les messagers. Un simple mot se transforme en une phrase complexe d'où la difficulté de trier le vrais du faux.

Le Ménestrel regarda autour de lui, il cherchait une amie de longue date. Son métier n'était pas des plus glorieux, mais elle avait l'avantage de connaître beaucoup de monde et d'être une source relativement fiable.

Un homme s'approcha d'une prostitué. A voir le secouement de tête, elle refusait. Il s'énerva. Les voix montèrent, en quelques minutes tous les regards étaient tourné vers le "couple". L'homme baffa la femme, et la saisit par le bras. Le refus l'avait mit hors de lui. Sans doute saoul, il ne se contrôlait plus totallement. Matthiew arriva par derrière.

-Mon gars laisse là tranquille, tire toi!

L'ivrogne se retourna maladroitement. Son poing s'écrasa contre la joue de Matthiew, toute aussi maladroitement. Le Ménestrel riposta au quart de seconde. Son adversaire vola en arrière, tituba avant de s'écrouler.
L'artiste dit simplement à la catin:

-Allez Lucia, on doit parler.

-Ta gueule, je travaille moi....

-Viens! Tu gagneras plus avec moi qu'avec n'importe quels de des bâtards.

La femme sembla hésiter. Elle savait ce que voulait Matthiew et elle aimait pas vendre des informations. Un temps elle en avait même inventer, ce qui lui avait attiré pas mal de problème.
Elle finit par répondre, un sourire aux coins des lèvres:

-Disons 1ooo.-....

Il ne répondit même pas. Un simple signe de la tête suffit. Ils s'éloignèrent un peu. Ils s'arrêtèrent dans un coin tranquille pour parler loin des oreilles indiscrète:

-Tiens ton argent... Tu as entendu parler de Boros?....Disons que je le cherche, si tu me le trouves d'ici demain, je te donne 2oo.-, et si je l'attrape vivant tu auras 8oo.- de plus... Fait ton calcule...Tu gagnes 2ooo.- en un jour juste en écoutant les bruits qui court.

Il fit une pause. Il l'observa quelques instants et quand il fut sûr qu'elle allait accepter. Il ajouta:

-Alors tu as des info?

Lucia n'était pas franchement belle, ni très propre mais elle connaissait effectivement beaucoup de renseignements.

Elle regarda de son regard ténébreux dans lequel se lisait les traces du vin bon marché. Elle suivit le ménestrels sous une pote cochère.

Elle tenta tant bien que mal à couvrir ses épaules avec un châle dont la propreté était plus que douteuse.

Elle regarda à gauche et à droite, soucieuse. Puis avec rapidité elle parla

"Il est parti vers le Nord ou à l'ouest à ce que l'on dit, vite donne moi l'argent, c'est tout ce que je sais."

Puis un des espions revint vers Matthiew en sueur. Par signes, il expliqua qu'un des leurs avait été retrouvé égorgé à une ruelle de là.

Curieusement Lucia passa une main réconfortante sur la joue gauche de Matthiew

"Mon tit gars, t'as toujours été gentil avec moi. Ne poursuis pas cet homme, il est protégé. Je t'en conjure. Tu n'es pas de taille".

Son regard était presque implorant.

Matthiew soupira devant le peu d'information que lui donnait Lucia. D'habitude elle en avait bien plus. C'était étrange...Tant d'argent pour juste une direction, et encore. Nord ou Ouest. Ça couvrait beaucoup de terre, trop de terre pour lui seul. Il plongea son regard dans celui de son "amie"...
A ce moment un Espion apparut agité et essoufflé. Il ne fallut pas moins d'un quart de seconde pour le Ménestrel pour comprendre qu'il y avait eut un problème. Un mort. Déjà. Ils n'étaient même pas sortit de la ville.

Il se tourna vers Lucia. Le geste affectif de la main n'eut aucun effet sur l'homme d'Erco. Il était habitué à traiter avec des filles de ce genre. Il aurait voulut lui répondre sèchement vexé par les paroles de la prostituée. Pas de taille? C'était ce qu'on allait voir. Mais au lieu de ça, il demanda en lançant une première bourse. Il en découvrit une autre bien remplie, un sourire aux coins des lèvres:

-Protégé?....Et par qui?...Tu sais, je n'oublie jamais ceux qui m'aide....

Il la fixait à présent. Il voulait savoir qui pouvait bien protéger un tel bâtard. Quelqu'un de puissant sans doute. Il savait que si Lucia parlait, elle ne passerait sans doute pas la nuit. Un de ses compagnons venait de mourir, c'était pas par hasard. Un message sans doute. Un avertissement que son adversaire était puissant, mais ça il le savait déjà.

Lucia enleva sa main de la joue rasée récemment du ménestrel. Ses yeux délavés, viellis par une vie difficile scrutèrent Matthew.

Puis elle détourna son regard

"Ne m'insulte pas avec ton argent, Matthew, je t'ai dit ce que je savais. chacune et chacun d'entre nous ont eu des informations contradictoires. Je te dis que ton adversaire est puissant, puisqu'il savait que ce serait toi qui enquêterait. On a même eu l'impression qu'il le savait avant toi.Es tu sûr de tes "amis?Je ne saurai pas te dire qui protége ton Boros mais des sommes d'argent énormes sont en jeu."[/bé

Elle poursuivit après avoir ménagé un blanc

[b]"Ton comte est selon les rumeurs sauvé. Laisse tomber . Reste en là.C'est un conseil d'ami"

De nouveau Lucia le regardait d'u air preque implorant. Jamais le ménestrel n'avait vu la "catin" dans un tel état.

La catin avait des propos plus que inquiétant. Jamais il ne l'avait vu dans cet état, jamais! Elle avait vécu dans la rue, les histoires du genre elle en avait vu beaucoup, là c'était plus grave. Sa voix tremblait par moment. Le Ménestrel la regarda quelqu'un instant. Elle mettait le doute... Y avait-il un traître dans les proches du Comte? Il n'arrivait pas à y croire. Tous s'étaient battu avec Erco, tous l'avaient déjà souvé ou s'étaient fait sauvé par le rohirrim. Aucun ne le trahirait. C'était impossible.
Il lui répondit presque agressivement, il n'était pas au service d'Erco pour se laisser arrêter par des rumeurs.

-Chacun son job....

Il lui jeta un regard noir, plein de mépris. C'était une catin, comment pouvait-elle insinuer que ses compagnons vendaient des informations. Elle qui en vendait plus que quiconque. Il conclu:

-Il faut bien que des gens se battent pour que d'autre puissent vivre tranquillement.

Il se retourna et lâcha à ses hommes:

-Allons à l'Ouest.

Hrp désolé j'ai un peu de peine à écrire ces temps hrp

Elle les regarda partir...

Ce serait peut être la dernière fois qu'elle les voyait. Lucia toucha l'amulette qui pendait autour de son cou, et murmura quelques prières à la Déesse Mère, protectrice des femmes de plaisir. La catin rentra ensuite à l'intérieur, afin de reprendre sa journée de travail, chassant l'image du visage de Matthiew de ses pensées. Si il mourrait ce serait par sa propre stupidité.

***

Ils galopaient vers l'Ouest, vers les forêts sombres et les rivières sauvages aux frontières du royaume elfique. Il était difficile à dire quelle était la destination finale de Boros, mais les Ménestrels ne doutaient pas de la route qu'il avait pris. Le chemin traversant les grandes forêts était le seul dans les alentours pouvant être utilisé par les chevaux; s'aventurer dans les bois était bien trop risqué même pour un fugitif...il était facile de se perdre parmi les arbres millénaires, ou de rencontrer des créatures dangereuses qui rôdaient encore dans les alentours.

Il faisait nuit, mais Matthiew et ses quatre compagnons galopaient avec sureté. La route était en excellent état, et ils savaient que si ils ne se dépêchaient pas, ils n'attraperaient jamais Boros. La nuit était étonnement claire, mais l'ombre des premiers arbres venait d'apparaître au dessus des têtes des hommes du Comte.

***

Il n'y eut aucun avertissement, aucun bruit de branche qui craque, aucun mauvais pressentiment. Juste des cris d'hommes et des chevaux lorsqu'un nuage de carreaux s'abattit sur les cavaliers des deux côtés de la route.

Ce fut un massacre. Le cheval de l'espion qui guidait le chemin eut le cou transpercé par un projectile, et s'écroula en plein galop. Son cavalier fut piétiné par les sabots des autres montures. Un véritable enfer, qui ne dura que quelques secondes. Les projectiles mortels s'abattaient encore et encore sur les hommes mourants dans l'obscurité de la forêt.

***

Dix hommes sortirent du couvert des arbres, vêtus de gilets en cuir. Les visages des certains étaient recouverts de cicatrices, ils portaient des dagues à leurs ceintures et des carquois sur leur dos. Des professionnels. Ils achevèrent un par un  les chevaux et les espions du Comte qui vivaient encore. Pas de quartier.

L'homme qui se pencha sur Matthiew était de posture lourde; le gras se mélangeait au muscle dans ce personnage qui devait avoir plus d'une cinquantaine d'années. Il portait une tunique bleue accompagnée de protège poignets et jambières en acier. Il souleva le Ménestrel par le col de sa tunique. Matthew le voyait à travers une brume rouge qui recouvrait ses yeux. La douleur du carreau d'arbalète qui perçait sa cuisse et de la chute brutale de son cheval était atrophiée par le choc qu'il ressentait.

-Je vois que le Comte a eu le bon sens de ne pas se lancer à ma poursuite en personne...quelle satisfaction tu dois ressentir en ce moment...mourir à la place de ton seigneur. Je suis sûr que ca en valait la peine, n'est ce pas? Dommage pour les femmes et les enfants que tes hommes laisseront veuves et orphelins. Tout ca parce que vous ne savez pas écouter un avertissement. A côté de mes alliés la catin de ton Comte n'est pas un Phénix, mais un simple piaf. Mais je ne vois pas pourquoi je gâche ma salive pour toi, de toute façon tu ne répéteras ces paroles à personne.

Sur ces mots Boros sentit une dague longue et la plongea dans la poitrine de Matthiew. Il lâcha alors l'homme du Comte, le laissant tomber en avant telle une statue. Le Ménestrel s'écroula dans l'obscurité.

***

Le visage du paysan était pale. Il traversait la forêt dans la direction d'Esgaroth, afin de vendre ses biens au marché mensuel. Bien qu'il gardait un couteau et une arbalète près de lui pour se protéger contre des brigands éventuels, rien ne l'avait préparé à la scène de carnage qui se dévoilait sous ses yeux. Des hommes et des chevaux morts dans les flaques de leur propre sang à moitié séché, transpercés par des carreaux et des lames. Morts...tous morts...le paysan s'approcha du dernier corps, dont les vêtements montraient un rang social plus élevé que celui des autres. Il le retourna avec effort afin de voir son visage...

#Matthew #Lucia #Boros