L'équilibre s'effondre, les vieux démons reviennent.

Passez les grandes portes, il se retrouva dans l'ombre... puis à nouveau, l'éblouissant soleil. Jonché sur sa monture, arme bien visible il quittait Al'Tyr. Finit la monotonie de la vie dans la cité, qui malgré l'ambiance et l'agitation devient vite lassant. Oublié les soucis de la vie citadine il partait à l'aventure... enfin un voyage dont le but est de trouver du travail. Il reviendrait peut-être à Al'Tyr pour faire du marchandage, leur artisan était selon les dire et rumeurs les plus talentueux du Harad.

Huron continua quelques minutes, la route longeait le fleuve et permettait, un peu plus loin de prendre un bac pour rejoindre l'autre rive. La rive du côté Sud. Alors que les gens se faisaient moins importante sur la route, une ombre sortie brusquement de derrière un palmier, et s'arrêta un peu avant l'elfe. La personne semblait attendre, mais quoi ? Lui ? Non ce n'était pas le moment.

L'elfe aux chevaux platine ne voulait pas perdre de temps, il fit mine de ne pas avoir vu la personne qui semblait maintenant le regarder avec insistance. Il détourna le regard et tourna la tête en direction des nuages. Après quelques secondes de réflexion l'homme regardait peut-être son cimeterre qui, attaché à la ceinture n'était protégée par aucun fourreau. Arf... ce n'était pas le moment, peut-être la personne voulait-il lui demander quelque chose ou lui confier une mission ?

Huron pesa le pour et le contre, mais l'appât du gain fut plus fort, il avait déjà dépassé la silhouette encapuchonné et fit volte-face. Huron se dirigea vers lui, le regardant de haut, l'elfe hésita à lancer la conversation La personne semblait lui rendre l'indifférence que Huron avait exprimé à son égard. Masquer part un ensemble de tissu abîmé et terne, Huron ne pouvait distinguer le visage de la personne qui se tenait sur le bord de la route. Curieux, il lança la conversation.

- Excusez-moi, attendiez-vous une personne ? Vous m'avez regardé avec insistance il y a un instant, mais sans dire mots. Souhaitez-vous une quelconque aide ?

L'homme releva la tête lorsqu'Huron lui adressa la parole, ce qui permit à l'elfe de remarquer qu'il portait d'autres vêtements, d'un blanc éclatant, sous sa cape brunâtre. Avant d'avoir une réponse, cela donnait un premier renseignement, l'homme voulait manifestement faire preuve de discrétion.

"Oui Sidi, j'attends une personne." dit l'homme le plus naturellement du monde. "Peut-être es-tu cette personne, ou peut-être pas." Ajouta t-il d'une façon tout aussi énigmatique, mais toujours sur le ton d'une conversation normale.

L'homme regardait toujours Huron avec insistance, l'examinant de la tête aux pieds, portant une attention particulière sur son arme. Juste avant que cela ne devienne vraiment énervant pour l'elfe, son mystérieux interlocuteur reprit la parole.

"Voyons... Tu es étranger, manifestement, tu voyages armé mais tout seul. Je penses donc que tu travailles comme mercenaire, Sidi."

L'homme mystérieux regarda alors avec insistance le visage de Huron pour voir sa réaction. Il avait vu juste manifestement, et c'est pourquoi il reprit :

"Alors, oui, j'ai besoin d'aide. Je cherche quelqu'un qui pourrait accomplir une mission pour moi. Une mission que je serais bien incapable d'accomplir moi-même mais pour laquelle je peux payer... très bien payer. Cette mission c'est..." L'homme s'interrompit à ce moment là, comme s'il hésitait à formuler aussi tôt dans la conversation l'objet de la mission. Peut-être craignait-il de s'être trompé sur l'elfe, ou encore n'était-il pas à l'aise avec ce qu'il allait lui demander de faire. Il finit cependant par se lancer : "Cette mission consiste en un assassinat, Sidi. L'assassinat d'un homme et de toute sa famille."

Sur ces mots l'homme releva la tête. Permettant à l'elfe d'entrevoir le visage et les vêtements de l'homme. Un visage d'une quarantaine d'années ou peut-être plus. Et des vêtements blancs finement ouvragés dont Huron reconnu de suite la main d'un habile tisserand. L'homme voulait se faire discret, caché de si beaux vêtements sous une cape usée et de qualité moyenne.

L'homme fixa et examina l'elfe avec intérêt, comme pour l'évaluer. L'homme mystérieux ouvrit la bouche et les mots s'écoulèrent calmement avec de nombreuse pauses, comme dans une conversation banale entre deux personnes. Avec respect Huron laissa l'homme parlé.

Le mercenaire eut un moment de frayeur, mais resta calme quand l'homme fixa avec insistance son visage, comme pour déceler les secrets les plus enfoui. Un regard intense et pourtant bienveillant. Cet homme était observateur, rien qu'une minute en sa compagnie et il avait découvert sur l'elfe bien plus que quiconque en si peu de temps.

L'assassinat de toute une famille... cela ne le dérangerait pas le moins du monde, mais ce sera la première fois. Les nouvelles expériences sont bonnes à prendre et de plus la mission est bien payée. Son voyage avait un but, trouvé du travail, mais aussi quitté Al'Tyr. Du moment que la mission ce passait autre part qu'ici il accepterait. Huron pesa le pour et le contre, puis répondit.

- Pour te répondre, je suis bien mercenaire et ce pays n'est pas celui où j'ai vu le monde. Concernant la mission... Si ce que vous dites est exacte et que la paye est bonne, j'accepte volontiers. Néanmoins, je devrais décliner l'offre si elle se passe entre les murs d'Al'Tyr. Et je voudrais quelques précisions sur cet homme et sa famille avant de me lancer.

Huron attendit la réponse de l'homme avec impatience. Toujours énigmatique, l'elfe aux chevaux platine n'arrivait pas à discerner le moindre signe émanant de l'homme aux vêtements éclatant, à part un grand calme et une sérénité certaine.

Un changement apparut enfin sur le visage de l'homme mystérieux, qui jusque là était resté totalement impassible. Une expression de satisfaction s'était en effet dessinée sur ses traits, même s'il fallait malgré tout un regard fin pour noter la différence. L'homme lui-même n'était peut-être pas conscient de cette manifestation d'émotion.

"Je suis heureux que cette mission t'intéresse, Sidi, j'ai passé plusieurs heures à attendre le passage de quelqu'un qui puisse convenir. Quant à la récompense, elle se chiffre à trois milles pièces, avec une avance de huit cent."

C'était une somme considérable, qui motiverait certainement à ne pas trop poser de questions. Il restait maintenant à expliquer les détails de la mission à l'elfe.

"Ne t'en fais pas, Sidi, ce n'est pas dans la ville même que vit cet homme. Il vit dans la petite bourgade de Ajdir, à trois lieues au nord d'ici. Il n'y a pas beaucoup d'habitants, et la milice est peu importante. Tu n'as pas de soucis à te faire pour cela."

Il s'arrêta à nouveau, car il devait maintenant réfléchir sur la manière de formuler les précisions que Huron lui avait demandées à propos des cibles. C'était déjà une bonne chose que le fait de devoir tuer toute une famille entière n'est pas rebuté son employé. D'autres auraient sans doute décliné l'offre à cause de cela. Mais il ne fallait pas que le mercenaire s'imagine qu'il lui demander d'aussi éliminer son frère et son père. Ce n'était pas ça qu'il entendait par famille.

"Cet homme ce nomme Mansour, et c'est un... un prêtre. Du moins enseigne t-il encore les vieux cultes qui ont été bannis, Sidi. Il fait cela en toute discrétion pour ne pas être inquiété, même si la population est tolérante et compte certains adeptes. Ce n'est pas un bon combattant, même si il a appris à se battre il y a longtemps. Tu devras aussi tuer son épouse, ainsi que sa fille, qui va bientôt entrer dans l'âge adulte et son fils, qui est plus jeune encore..."

Au final trois mille pièces, un gain alléchant. Pour une somme pareille, la mission devait être particulière et spéciale. L'assassinat était courant dans le mercenariat bien qu'assez rare, généralement confier aux assassins talentueux du Harad. Malgré tout, Huron restait sur ses gardes, l'homme semblait le voir autrement que comme un humain, ce qui pourrait le mettre en dangers.

L'homme expliqua en détail le lieu de la mission. Une petite ville ? C'était une bonne chose, moins de monde, mais si quelqu'un découvre l'un des meurtres, la rumeur courra vite et la milice sera vite informée. C'était toujours préférable à une grande ville. Il se voyait déjà inventer un plan d'action et les tuer sans bruit.

Puis l'homme continua... et sur ces mots, le visage de Huron sembla se décomposer. Un prêtre ! Qui plus est un melkorite... Les vieux souvenirs remontèrent en quelques secondes, l'envahissant d'un coup. Il ressentit, comme une vielle amie la sensation qui l'habitait autrefois, une sensation de force et de pouvoir. Que seul le culte de Melkor procurait. Huron ne voulait pas retomber dans ses sombres heures de sa vie. D'un coup il reprit ses esprits et essaya de se rassurer. Peut-être s'agissait-il d'un culte propre au Harad, comme les shamans ou d'autres encore... En ne tenant pas compte de l'homme près de lui, il prit une grande inspiration et reprit alors confiance en lui. Tuer une famille... homme, femme comme enfant, cela il peut le faire.

- Je vois... je pense que j'ai toutes les informations nécessaires. Est-ce que j'ai à craindre de ses adeptes ? Et m'accompagnerez-vous où resteriez-vous ici le temps que j'effectue la mission ? Si tout est dit je peux prendre la route dès maintenant.

Sur ces mots Huron se tut. La mission prenait une tournure auquel il ne s'attendait pas, mais il passerait outre et ne s'attarderait pas plus que ça sur les activités du prêtre, mais sur la façon dont il s'emploierait pour le tuer.

Pour la première fois de la conversation, l'homme laissa vraiment apparaître ses sentiments, pour un bref instant seulement. Il était soulagé. Soulagé qu'Huron ait accepté sa mission. Enfin, sa recherche, qui était resté vaine durant de longues heures, s'avérait payante. Il y avait évidemment un grand nombre de mercenaires qui avaient quitté la ville par cette même porte, mais ils ne correspondaient pas aux critères. Cela bien sûr, il s'était bien gardé de la dire à l'elfe. Il n'avait pas tellement envie que cela pique sa curiosité et qu'il lui demande quels étaient ses critères, mais en cela, sa recrue montrait une qualité supplémentaire. Il était extrèmement peu curieux. Il ne lui avait pausé aucune question personelle, que ce soit pourquoi il voulait voir Mansour mort, ni même son propre nom. Il fallait dire que l'homme se montrait lui aussi peu curieux, mis à part la confirmation de son métier, il n'avait rien demandé sur l'indentité de sa recrue.

"Bien Sidi, je suis heureux que tu acceptes ce travail. Tu n'as pas à craindre de ses adeptes si tu fais cela avec discrétion. Du moment que tu aies quitté la ville quand ils découvriront le meurtre, ce qui devrait prendre plusieurs heures, ils ne pourront pas te ratrapper."

L'homme fit signe à Huron de lui suivre derrière les palmiers duquel il avait surgit au départ. Il y avait là un mulet, attaché à l'abris des regards indiscrets. Il valait mieux qu'il soit bien caché en effet, car du sac attaché au tapis servant de selle pour l'animal, l'homme sortit une bourse qui paraissait tout de même conséquente, et il la tendit à l'elfe.

"Voilà Sidi, ton avance. Je viendrai avec toi jusque là-bas mais ne comptes pas sur moi pour t'aider pour le meurtre. Je ne serais d'aucune utilité. Je te paierai immédiatement quand ce sera fait, puis nous prendorns des chemins différents. Mettons-nous en route."


Le voyage ne fut pas long, trois lieues n'étant pas une distance particulièrement éprouvante avec une monture. Ils arrivaient bientôt en vue d'une petite bourgade alors que des nuances étranges et magnifiques commençaient à pointer dans le ciel. Le soleil déclinait, le soir tombait.

"Voici Ajdir. Sais-tu déjà comment tu vas faire ?"

L'elfe fut surpris quand l'homme fit signe de le suivre. Ensemble ils se dirigèrent derrière les palmiers où l'homme était apparu. Là, un mulet attendait visiblement son maître. Puis l'homme fouilla dans un des sacs sangler au mulet et en sortit l'avance qu'il avait promis au mercenaire. Huron comme à son habitude discutait peu, il écouta l'homme parler et le remercia d'un signe de tête.

Huron esquissa un sourire lorsqu'il se rendit compte qu'il dépassait largement en hauteur l'homme sur son mulet. Décidément, de son chameau il n'en tirait que des avantages. Comme l'avait précisé l'homme, le village n'était pas très loin. En chemin, il imagina sans rien savoir du lieu du meurtre, une multitude de façon dont il pourrait opérer. La famille ? Les empoisonner durant un dîner, brûler la maison durant leur sommeil ou trancher leur gorge, une mort discrète et efficace ou peut-être foncer dans le tas et voir ce qui en découdra. Et bien d'autres façon de procéder fusèrent de son imagination pendant le trajet.

Bientôt ils dévièrent de la route et ils empruntèrent un chemin peu utilisé, sinueux et mal entretenu qui conduisit à Ajdir. Comme l'avait dit l'homme, la ville était peu peuplée, de sa place, en haut d'une dune, la plupart des maisons étaient dispersées autour d'un seul et même puit. Qui par la saison devait être quelques peu asséché. Il remarqua que les bâtiments était de style purement Hardrim, souvent les maisons étaient dotée d'un escalier pour accéder au toit, les fenêtres carrés et petites. Mais plus rarement de grandes ouvertures en forme géométriques faisaient office de fenêtre et donnait un style propre à l'édifice. Là, ce ne fut pas le cas, les maisons était certes de plain pied, voir avec un étage, mais les ouvertures n'était que de petites fenêtres.

Un peu plus au nord on pouvait voir d'où les habitants de ce bourg tiraient leur argent, de petits troupeaux de chèvres et de chameaux se disputaient les quelques brindilles d'herbes qui poussaient. Le soleil se couchait, de là où il était, Huron put apercevoir des gens allumés leurs lampes ou peut-être des torches, surement pour éclairer le village durant nuit... Dès lors sa mission commençait, il devait de ce pas partir en repérage et échafauder un plan qui tiennent la route.

- Il faudrait que je sache où se trouve la maison de ce prêtre. Est-ce que vous savez où il habite ? Pour ce qui est des idées j'en ai beaucoup. Si les maisons sont exactement comme je le vois d'ici, je pense que je m'introduirait dans la maison durant la nuit et je trancherais leur gorge pour les tuer en silence... je crois que c'est la meilleure solution. Je n'ai pas de poison et c'est bien dommage, l'affaire aurait pu se régler calmement autour d'un dîner de famille. Huron voulait voir la réaction de l'homme face à la possibilité la plus dangereuse, il était maintenant curieux de connaître la façon de penser de son employeur. Sinon, il y a toujours une solution radicale, bloquer la porte d'entrée, mettre le feu à la maison et déverser dans le puits l'huile des lampes... mais je pense que vous ne souhaitez pas que les autres personnes en souffrent....

Les deux hommes s'étaient arrêtés alors qu'ils avaient leur conversation. De toute façon, cela ne servait à rien d'aller plus loin tant qu'ils n'auraient pas éclairé les quelques détails sur lesquels l'assassin voulait plus d'éclaircissements. L'homme se laissa aller à contempler la petite agglomération alors que sa recrue analysait le paysage. Cependant si l'elfe scrutait les environs avec attention pour bien se donner une idée de la situation, l'homme se contentait de fixer nonchalament le village qui se découpait dans les ombres mauves et orangées du soleil couchant. Le spectacle avait quelque chose de magnifique, mais l'homme en blanc semblait davantage perdu dans ses pensées qu'attentif à cette vue à couper le souffle. Ajdir, de retour, Ajdir. Cela faisait longtemps déjà. Et il revenait maintenant, avec un objectif clair et précis. Il en avait fini de fuir ses responsabilités, fini le temps des indécisions. Il revenait pour superviser la fin de Mansour et tous les siens.
La réponse de l'elfe le tira de sa rêverie. Oui, bien sûr, il savait où la cible habitait. Il connaissait très bin les lieux.

"Sa maison n'est pas difficile à trouver. Il y a une place avec un puits et au nord de celui-ci, il y a trois grands palmiers. C'est la maison juste derrière les palmiers. Tu ne peux pas te tromper, elle est étendue mais elle n'a pas d'étage."

Ils en venaient au meurtre à présent. Aux meurtres, il y en avait quatre en tout, ce qui compliquait la tâche. Surtout que le mercenaire avait vu juste, il avait certains principes auxquels il ne voulait pas renoncer. Huron avait peut-être compris que l'idée de tuer n'était pas ce qu'il préférait. Mais on notait un changement dans l'attitude du commanditaire. Son expression de sérénité clame et bienfaisante s'estompait peu à peu. Fini les Sidi et les formules sonnantes, il allait droit au but à présent.

"Non, je préfères en effet que seules mes quatre cibles meurent. De plus, le meurtre serait découvert immédiatement et notre fuite compromise. Pour ce qui est du poison, j'en ai si tu penses que c'est la meilleure solution. J'ai aussi des cordes, et de quoi ouvrir la porte si tu en as besoin."

L'homme ouvrit une autre sacoche, il y avait tout ce dont l'elfe pouvait avoir besoin. C'était maintenant à lui à faire son choix et puis à faire son affaire.

Avec les indications de l'homme, l'elfe aux cheveux argent, avait, du haut de la dune repérer la maison du prêtre.

- Je prendrais le poisons et tes outils pour ouvrir la porte. Pour la corde, c'est bon j'en ait déjà une. L'homme lui tendit alors, la fiole contenant le poison et les outils, protéger dans un étui en cuir. Je te remercie, bon j'y vais.

Toujours sur son chameau, Huron dévala la dune dans une épaisse fumée de sable et de poussière. Et se retrouva rapidement à l'entrée du village. Faisant mine d'être un voyageur, il se dirigea en direction du puits, une grande partie des maisons était concentrée autour. A son passage, les gens le dévisagaient ou rentraient chez eux. Les étrangers était mal vu ici, les habitants était méfiants. A l'approche du puits, Huron descendit de sa monture et puisa de l'eau. Il déversa une partie du sceau dans sa gourde puis remonta en scelle. Pour l'approche discrète c'était fichu, de son ouïe fine il pouvait entendre les gens parler sur lui, sans pour autant discerner précisément leur mot . Les plus craintifs, eux, détournait le regard et se cachait de sa vue. Mais certains restaient-là, adosser à leur maison ou d'autres s'arrêtaient de travailler pour le regarder fixement.

Alors qu'il reprenait sa route pour passer devant la maison du prêtre, il sentit que quelqu'un le suivait, en faite aux bruits des pas, plusieurs personnes. Toujours d'un grand calme, la situation pouvait dégénérer à tout moment, un petit groupe le suivait, certes loin derrière lui, mais le suivait tout de même sans jamais le perdre de vue. Etait-ce la milice ou les adeptes ? Arf... Huron détestait cette situation pesante, sans se retourner il continua son chemin comme ferait tout bon voyageur visitant un village. Il n'accéléra pas le pas, il se retrouva bientôt devant son objectif. Devant les palmiers d'un geste discret il détacha son sac, déversant alors tout son contenu sur le sol.

L'elfe mit pied-à-terre et tout en rangeant ses affaires il examina la maison, certes à distance, mais pouvait déjà savoir comment il allait entreprendre son but final. Une grande porte, le seul moyen d'entrer dans la maison. Tout en traversant le village, il avait soigneusement regardé chaque maison, tous n'avait qu'une seul porte, alors pourquoi celle du prêtre serait différente ? Toutes les fenêtres était petite, carré et ne servait qu'à faire rentrer la brise du vent et la lumière.

Il savait comment il allait procéder, le poisons jouerait son rôle, mais pas celui dont-il pensait. Il souhaitait empoisonner leur nourriture pendant la journée avant qu'il ne mange, mais suivait par ce groupe d'hommes cette action était impossible, il serait vite repéré et stopper. Il devrait alors attendre la nuit, enduire son arme de poisons et les tuer dans leur sommeil. La lune ne sera pas complète, et l'obscurité jouerait en sa faveur pour s'approcher de la maison et faire son travail.

Il revint alors sur ses pas et rejoignit l'homme. Ceux qui le suivaient s'arrêtèrent à la sortie du village, et il continua. L'homme était assis sur un petit tapis et semblait prier. Enfin, Huron n'en put être sûr et certain, car l'homme stoppa net son activité à l'approche du mercenaire.

- Bon, voilà j'agirais durant la nuit. Je vous conseil ne pas faire de feu, les gens sont méfiant ici, un groupe d'hommes ma suivi dans toute la ville et je n'ai donc pu pénétrer dans la maison et empoisonner la nourriture. Je retournerais pendant la nuit et accomplirait ma tâche.

L'homme mystérieux tendit à Huron le matériel que ce dernier avait qu'il prendrait; après quoi il regarda le mercenaire s'éloigner pour procéder à sa reconnaissance, voire peut-être, s'il en avait l'occasion, à l'exécution du contrat. Conscient que cela prendrait un certain temps, il attacha son mulet à un arbre, et sortit d'un sacoche, encore une autre, un petit tapis ouvragé bien qu'effiloché. A la vue de l'objet, il se rappela le temps passé, l'époque où avait été tissé ce tapis. Cela n'aurait pas du finir comme ça, se dit l'homme. Quel gâchis cela faisait... Un instant, il hésita presque à rappeler l'elfe, à annuler tout et lui donner l'argent qu'il se taise à jamais. Mais non, s'était la bonne décision, il fallait que cela soit fait. Il aurait du faire ce choix il y avait longtemps déjà, et maintenant qu'il avait franchi le pas, il n'était plus question de faire marche-arrière.

Il posa le petit tapis sur le sable encore brûlant et s'assit en tailleur dessus. Cela lui suffisait amplement... Il ne louait pas le Seigneur impie de Mansour lui, et n'avait pas besoin de tous le cérémoniel auquel ce dernier avait recours. Mais le sujet de ses prières allait changer par rapport à ce qu'il avait prévu. Il n'allait plus souhaiter que le mercenaire réussisse, même si c'était encore ce qu'il voulait, mais il sentit qu'il ferait mieux de prier pour qu'On le pardonne de cette sinistre décision qu'il avait prise. Mais c'était le seul chemin, il le savait, et aussi sombre et parsemé de buissons épineux qu'il soit, il continuait sur cette route avec ferveur.

L'elfe fut de retour plus vite qu'il ne l'aurait pensé si bien qu'il n'avait pas fini son rituel. Il s'arrêta cependant, et alla à sa rencontre. Non, ce n'était pas encore fait, la famille de l'impie avait connu un répit grâce à la méfiance des villageois. Dommage, il aurait été que cela soit passé. Mais l'heure fatale arriverait vite. En effet, bientôt les dernières lueurs jaunâtres se dissipèrent et le soleil disparut à l'horizon. Petit à petit, tous ces petits points lumineux envahirent le ciel. Leur disposition devait être étrange pour Huron, mais il l'avait sûrement déjà remarqué. Pas de feu, comme le mercenaire l'avait conseillé. Mais il savait bien à quel point les gens étaient méfiants par ici. Il fut bientôt l'heure où la nuit est calme et propice au sinistre dessein qu'avaient les deux hommes sur la colline. C'était maintenant ou jamais, la dernière opportunité d'arrêter cette folie. Mais l'homme en blanc avait prit sa décision bien avant. Il dit seulement :

"Que les étoiles t'apportent la bonne chance, Sidi, et que Leur bénédiction soit avec toi..."

Le soleil déclina vite, laissant place à un ciel étoilé. Huron s'était reposé jusqu'au milieu de la nuit, à cette heure-ci les gens dorment. Il se leva et comme à son habitude les remerciements sortait facilement de sa bouche, sans aucune once de vérité et sincérité.

- Je te remercie, je te confie ma monture et mes biens. Sois prêt quand je reviendrais.

Avec une certaine appréhension et un calme glacial il dévala la dune en zigzaguant, pour faire le moins de bruit possible et le moins de poussière. Même si du village la dune était visible, mais assez loin, il fallait prendre toutes les précautions. Bientôt, discrètement, se cachant derrière les palmiers et les rochers, il se dirigea vers le village. On aurait dit un village fantôme, aucun bruit, personnes... seul le vent faisait jouer la lumière des quelques torches qui éclairait les rues. Pas à pas, se concentrant au maximum sur l'environnement, il continua son chemin vers la maison de Mansou et sa famille. Jouant avec les ombres que créait les torches, en prenant soin de longer les murs, de rester dans l'ombre et d'écouter avec attention les bruits environnant, les palmiers se dessinèrent vite.

Des petites fenêtres de la maison, aucune source de lumières n'en sortait. Huron, a pas léger, approcha furtivement de la porte. Il colla son oreille sur le bois battus par les tempêtes de sables et aucun son ne s'éleva, sûr et certains les gens dormaient à point fermer. Malgré les ténèbres de la nuit, il voyait mieux qu'un simple humain, avec délicatesse il détacha les outils du vieil homme et les pris en main. Il n'avait que très rarement crocheter une serrure, il dû s'y remettre à plusieurs fois avant de se rappeler comment bien faire. En même temps qu'il crochetait la porte, ses oreilles était collée à la porte, là, il pouvait distinctement entendre les cliquetis de la serrure. Opération réussite ! La porte s'ouvrit doucement, les gongs était bien huilé et la porte ne grinça pas. Furtivement il pénétra dans la maison puis referma la porte. Il s'accroupit et resta là durant une dizaine de minutes, le temps que ces sens s'habituent à son nouvel environnement.

Il ne connaissait pas la disposition des pièces, mais il se déplaça sans bruit à travers les couloir, en ouvrant les portes avec délicatesse. A chaque pièces visiter il laissait la porte légèrement entrouverte. Le prêtre vivait plutôt aisément, les autres gens du Harad préférait séparer les pièces par de longs draps. Mais au bout d'un certain temps il se rendit compte qu'il avait passé toute la maison au peigne fin et au final aucune trace de Mansou. Personne, les chambres restaient... vide, mais un détail le surpris, les draps avaient été repoussés, comme si la personne était sortie de son lit. Dans la pièce principale, le feu était encore vif et avait été allumé il n'y a que peu de temps. Certes Mansou et sa famille n'était pas là, mais pourtant l'instinct de Huron lui disait que ses victimes était bien présente dans la maison.

Il refouilla la maison avec plus d'ardeur, mais toujours en silence. Et en ouvrant l'un des placards, il tomba sur une porte cachée. Mansou était il courant que quelqu'un cherchait à le tuer ou était-ce un piège ? Tant pis, si des gens armés l'attendaient et bien il accepterait son destin même si la mort en serait le dénouement. Il ouvrit la porte et du bas de l'escalier une lueur rougeâtre éclairait les murs.

Il descendit alors les escaliers, marche par marche, discrètement il arriva en bas. Il releva soudainement la tête. Des voix s'élevèrent, elles ne s'adressaient pas au mercenaire mais à une autre personne, une entité noire et ténébreuse. D'un coup son visage se décomposa, des souvenirs d'une autres époques refirent surface aussi sombres soit elle. Les voix se firent plus intense... Huron devait résister, les vieux démons reviennent... Ce qui l'avait tant essayer d'éviter ce trouvait, là, tout près de lui.

- Non... pas ça

Le verre teinté d'une couleur rougeâtre donnait une lueur sinistre aux chandelles qui éclairaient d'une manière sinistre l'idole nichée sur le mur du fond de la petite pièce souterraine. C'était une statue pas particulièrement grande, mais le travail était saisissant de par tous les détails de l'oeuvre. Les yeux, malgré qu'ils ne s'agissent que des que de petits points perdus au milieu d'un visage, brûlaient comme des charbons ardents et semblaient suivre le spectateur.
Il y avait quatre personne dans la pièce, et le mercenaire se rendait vite compte qu'il s'agissait là de la famille entière. Il y avait là une femme et deux enfants, une fille et un garçon, qui étaient d'un âge moyen. Mais l'attraction de cette scène était celui qui conduisait la prière, l'homme, le chef de famille Mansour lui-même.


C'était un homme d'âge moyen, son visage sévère laissait supposer une quarantaine d'années tout au plus, à peu près comme le commanditaire sans doute. Il était au centre de sa famille, et son habit pourpre contrastait avec la robe rouge sang de sa femme à ses côtés. Mansour lançait les prières, et les autres répondaient par les mots rituels qu'ils connaissaient depuis des années. Ces mots qui signifiaient leurs adhération à tout ce que l'homme prêchait au nom de Melkor le Grand. Dans leur yeux on lisait la dévotion, et une profonde admiration. Mais la foi, une foi inébranlable de faire ce qui était bon pour eux et leur idole.

"Béni sois-tu Ô Seigneur Eternel, toi seul qui ait jamais guidé les hommes, toi seul qui se soucie encore de cette Terre conquise pour nous ! Toi qui nous donne la force de triompher de l'adversité, permet nous de répandre ton adoration et de supplanter ceux qui suivent les Lâches qui t'on si sévèrement affligé. Nous sommes tes serviteurs, et nous Te dédions nos actions, car rien ne nous arrêter, car Tu nous as choisi pour te servir à jamais !"

Et la litanie continuait ainsi, et les prières parlaient de pouvoir et puissance, de mission sacrée et de soumettre les ennemis du Vala enchaîné. Parfois, des mots en Noir Parler étaient prononcés, et l'air tremblait alors.

Soudain, Mansour s'arrêtait et ses yeux se portèrent doucement vers la porte, il devait avoir entendu l'exclamation effrayée de l'assassin.

"Qui ose troubler ces prières rituelles les plus sacrées ?"

Hésitant ne sachant que faire, Huron avait une mission, mais maintenant la motivation et la détermination en était irrémédiablement anéantie à l'entente des sombres prières. Son destin le rattrapait, essayer de le contourner il nous ramène toujours au même point. Autrefois après avoir fait une erreur impardonnable il avait rejoint la protection du Dieu noir à travers l'adoration et les prières. En melkor, l'elfe y plaça une foi incassable, adeptes du noir Vala et de son second Sauron, un sentiment d'invincibilité et de puissance l'habitait. A l'époque, l'atmosphère qui régnait dans les Terres du Milieu était propice à un tel culte, mais les temps changent et aujourd'hui les derniers cultes melkorite était concentrée dans le Rhun et le Khand, ou comme ici sous des formes cachées et inavoués ou yeux de tous. Il ressentit la vulnérabilité de telle cultes dans le Harad ou à la frontière du Harondor, découvert il seront immédiatement détruit et ses adeptes traqués. Il se rendit compte qu'en quittant les bras destructeur de melkor à la chute de Sauron ce n'était que pour rebondir et mieux repartir dans cette voie sombre.

Aveugler par sa peur de revenir adeptes, il était passé à côté d'indice important. La prise de conscience faite, les pièces du puzzle s'assemblait comme l'eau qui coule, simple et logique. Le commanditaire était un prêtre, sa tenue d'un blanc immaculé et de haute qualité, le fait qu'il l'est surpris en train de prier. Il en était sûr, le commanditaire n'est rien d'autre qu'un prêtre Valaryte. En déléguant cette missions, les Valaryte voulait détruire et anéantir les dernières poches de la religion noire à la frontière du Harondor. Peut-être était-il plusieurs à oeuvrer dans le même but, pour étendre leur religion jusque dans le Harad ? C'était un parie risqué de croire à de telles choses, mais l'elfe voyait un moyen de revenir sous la vigilance de Melkor et de pardonner ses erreurs passées.

Une voix claire et forte le tira de ses pensées, se devait être Mansou.

- Qui ose troubler ces prières rituelles les plus sacrées ?

Il fallait se rendre à l'évidence, Huron devait franchir la porte. Il se releva, la tête haute, ouvrit la porte déjà entrouverte et ce retrouva face à Mansou et sa famille. La haute statue représentant melkor aux yeux de braise rappela à l'elfe son ancienne vie, qui allait maintenant faire renaître si toutefois Mansou l'accepte.

En peu de tant il arriva à se remettre en question, l'accident qu'il croyait le déclencheur de sa chute dans le mal n'était que la première pierre d'une route déjà toute tracé. Son voyage en "Mordor", sois disant par curiosité, n'était qu'un sentiment refoulé et masquer sous une excuse pitoyable. Il ne sus pas exactement quand son esprit bascula du côté du Mal, mais son âme avait selon lui une part de noirceur qu'il avait réveillé d'un long sommeil. Chaque être, qu'il soit humain, elfe, hobbit ou nain, chacun d'eux ont un coin de leur âme qui est obscur et ténébreux, remplit de haine, de rage et de colère. Il suffisait de le placer au premier plan et ainsi se rendre compte que l'ennemie que l'on a tant redouté est en fait un frère qui n'est pas si différent.

Il se racla le fond de la gorge et les mots coulèrent de sa voix profonde et froide.

- Je me nomme Huron, je suis mercenaire et ma mission est de te tuer Mansou, toi et ta famille. Mais maintenant, je me rends compte que peut être en accomplissant ma tâche je ferais une erreur. Je ne sais plus trop quoi pensé, j'hésite, mais je n'ai plus le coeur à te faire du mal. J'étais comme toi avant, priant le plus puissant des Valars... Melkor. Et son pouvoir m'attire encore aujourd'hui. Je ne vais pas te tuer, mais j'ai une proposition à te faire. Le commanditaire est à la sortie du village, il attend mon retour. Des indices m'ont amené à croire qu'il s'agirait d'un prêtre Valaryte, déjà sa robe blanche qu'il s'efforce de cacher sous une vielle cape et le fait que je l'ai stoppé en pleine prière. Ah oui... une autre chose, il ne voulait pas qu'en vous tuant, les autres personnes en souffrent à leurs tours. Il me paye environ deux mille pièces pour vous voir mort, je peux le tuer et par la suite nous pouvons partager la somme. Sans un battement de scilles, Mansou et sa famille ne quittèrent pas du regard le mercenaire, étudiant ses paroles et l'écoutant attentivement. J'ai une hypothèse concernant cette mission qu'il m'a confié, s'il n'était pas le seul prêtre à vouloir la mort des derniers cultes de melkor en Harrondor ? Et qui sait, par la suite étendre progressivement leur religion dans tout le Harad. Je sais que cela peut paraître gros, mais c'est mon ressentit et il se peut qu'il soit faux. Dans tous les cas je veux servir à nouveaux sous les ombres de Melkor. Puisse tu accéder à ma requête...

Huron avait vidé son sac, il se sentait soulager. Sa vie reprenait un vrai sens encore lui fallait-il la bénédiction de Mansou pour reprendre du service. Sa volonté était forte et sa décision prise. Un nouveaux pans de route s'ouvrait alors, avec toutes les possibilités que cela offrait. Il avait une envie, une nostalgie de revoir un jour le Harad prier le noir Vala, mais aussi de revoir le Harondor piller et attaquer de toute part, comme autrefois...

Ses pensées était noire, son coeur battait comme jamais, il attendit la réponse du prêtre avec impatience. L'atmosphère avait changé, toute la famille le regardait le dévisageait. Mansou, lui, semblait plus calme, étudiant chaque parole du mercenaire avec intelligence. Comme perdu dans ses réflexions Mansou releva soudainement la tête pour plonger son regard dans celui de Huron.

Le regard noir de Mansour transperçait Huron de part en part, on aurait dit que le prêtre lisait dans son agresseur comme dans un livre ouvert. Quoi qu'il puisse avoir pensé de ce que lui avait révélé le mercenaire, il ne laissait absolument rien paraître sur son visage. Autours de lui sa famille avait une réaction différente. La femme s'était, instinctivement placée devant les enfants, malgré que ceux-ci ne soient plus des gamins. On voyait sur leur visage une inquiétude se montrer. Mais leur père leur adressa une regard plein de signification. Ils n'avaient pas à avoir peur. Mansour était le serviteur de Melkor et pour cela il les protégerait s'il le fallait. Il trouverait les mots qu'il faut pour ne pas faire changer l'intrus d'avis et, au cas où il s'agirait d'une ruse, il les protégerait, que Melkor lui en donne la force. C'était fort optimiste bien sûr. Le prêtre ne s'était pas exercé au combat depuis longtemps et ici bas il n'avait pas la moindre arme valable. Mais il avait un atout bien plus important à vrai dire, sa dévotion inébranlable envers le Seigneur Sombre.

"Ce qui tu dis est bizarre, l'étranger. Je ne comprends pas que tu aies abandonner les louanges de notre Seigneur, mais si ce que tu dis est vrai, alors c'est le Destin qui t'envoie à moi. Car c'est bien là le pouvoir de Melkor de te faire revenir dans le droit chemin alors que tu avais renoncé, que tu t'apprêtais à trahir ton Seigneur. Mais c'est bien là le signe que comme tu le dis, Melkor est le plus Puissants des Puissants. Alors sois sans crainte, mon frère, puisque tu as retrouvé la raison, nous allons châtier celui qui a défié le Très Grand."

Mansour guettait les réactions de l'assassin, quoi que ce soit qui puisse lui faire croire qu'il jouait la comédie. Mais il se disait déjà néanmoins que si c'était une ruse pour rattraper le bruit qu'il allait fait et les prendre par surprise, l'homme aurait déjà agi, il aurait bien vu que il n'avait rien avec lequel Mansour puisse se défendre.

"Car les ennemis de Melkor, mille fois Béni, n'ont pas de place dans se monde. Et s'il a été jusqu'à vouloir me tuer, moi et tous les miens, alors il n'y a pas d'espoir qu'il rejoigne notre voie, il faut donc l'empêcher de nuire. Peu m'importe l'or, je n'en ai pas besoin. Je n'ai besoin que de savoir que notre Culte puisse prospérer sans crainte. Tuer cet homme rachèterait toutes tes errances étranger."

Cependant, un détail titillait le prêtre. Une robe blanche avait-il dit. Ce n'était rien de surprenant, parmi les simples gens, beaucoup s'habillait ainsi pour se protéger de la chaleur. Mais souvent ils portaient également des tissus d'autres couleurs qui puissent faire contraste. Un homme vêtu entièrement de blanc, et qui tente de le cacher, c'était autre chose. Et il connaissait quelqu'un qui avait cette habitude. Le blanc. La pureté, disait-il, le bien, la noblesse . Foutaises, rien que des histoires pour cacher sa faiblesse. Il n'y avait rien de pur chez ces gens là, ni chez ceux qui les vénérait, rien que la jalousie et le ressenti envers la vraie puissance. Qui avait-il de pur dans le fait de faire sombrer cette île qui avait abandonné leur cause pour une Idole plus généreuse ? Dans la façon dont leurs serviteurs avaient dépossédé de leurs terres les vieilles ethnies. Rien, rien que de la fausseté, et leur prétendue pureté pour cacher leur impuissance. Le noir de la couronne de fer de Melkor était bien plus noble, rien ne lui résistait, il absorbe tout, comme à cet instant précis tous dans la pièce étaient absorbés par le regard noir de Mansour.

"L'homme, décris le moi. Je crois savoir qui il est... Nous empruntions le même chemin jadis, mais il a pris la mauvaise voie. Pourtant j'ai du mal à croire qui se soit résolu à s'attaquer à moi. Mais si c'est vraiment celui que je crois, il mérite d'autant plus la mort. Mais avant il faut savoir... Il vaudrait mieux que l'amène à moi par la ruse ou la force, pour en avoir le coeur net, pour savoir pourquoi un Valarite aurait été jusqu'à faire preuve de courage, pour savoir si comme tu le dis une menace ne plane pas sur nous dont le culte est déjà proscrit..."

Huron esquissa un sourire quand Mansou accepta qu'un être qui se soit égarer du chemin puisse revenir sans problème. Mais même dans les paroles de ce prêtre l'elfe pus y déceler de la réserve, Mansou voulait le tester avant de pouvoir réellement le croire. L'elfe voyait bien que l'homme qui se tenant face à lui cherchait toutes les possibilités possibles qui s'offrait à lui au cas où le mercenaire venait à attaquer. Bizarrement le coeur battant comme jamais de l'elfe se calma, apaiser et une profonde mélancolie s'empara de lui. Comme les échos de vieux souvenir qui allait renaître dans une époque différentes. Il expira et répondit au prêtre.

- L'homme dont je te parle à la peau légèrement foncé comme beaucoup de personnes sur ces terres. Son visage est saillants et ses pommettes sont creuses. Il doit avoir une quarantaine d'années si ce n'est plus. Son visage reste figer, il ne montre que très peu ces sentiment, sauf lorsque j'ai accepté la mission. Il porte un collier de barbe qui se relient à ses moustaches. Il ne m'a pas dit son nom, il m'a laissé comprendre qu'il te connaissait tout comme ce village. Peut-être était-il déjà venu. Il savait exactement ou ta maison se trouvait et que tu avais une femme et des enfants. Bon, sur ces mots, je vais te le ramener.

Sans attendre une réponse de Mansou, car aucun doute le prêtre Valaryte était celui dont Mansou parlait... Huron remonta les escaliers et sortis de la bâtisse. Le rideau étoilé s'étendait de part en part de la vallée. Ce village, qu'il soit petit ou grand était un paysage à couper le souffle de nuit comme de jours. Son destin avait tourné et sa voie se traçait au fur et à mesure.

Il laissa la porte ouverte, il faisait encore nuit et il restait encore quelques heures avant que le soleil ne se lève. Avec la grâce des elfes, Huron couru sans aucun bruit à travers le village endormie. Ses bottes ne semblaient qu'effleurer le sol, tellement ses pas était léger. Une nouvelle ardeur brûlait dans son coeur. Il traversa la place principale du village et atteignit assez rapidement la colline qu'il escalada avec aisance. En bas, sous un palmier, Mansou attendait, prêt à partir. L'elfe dévala la pente jusqu'en bas et arriva à la hauteur du prêtre qui sursauta à la vue du mercenaire.

- C'est bon, partons en vitesse.

Le valaryte se releva et soudainement couru en direction de son mulet. Il croyait que le mercenaire suivait son plan, tout deux devait fuir après la mort de Mansou et de sa famille. Mais alors que le prêtre courrait, Huron dégaina son cimeterre, le son strident de l'arme sortant du fourreau l'alerta et l'homme se retourna, pris de cours et surpris, l'elfe lui asséna un violent coup de pommeau en plein visage... le bruit fut celui d'os se brisant. Le prêtre s'étala lourdement sur le sol, le nez cassé ruisselant de sang, sa belle robe blanche souiller de sang.

Le mercenaire n'avait pas oublié que pour cette mission il devait-être payé, le prêtre au sol, Huron décrocha la bourse pleine de pièces d'or, les 2200£ que lui deveait le prêtre à la fin de la misions. Il soupesa et rangea le petit sac de cuir dans une de ses poches. Voilà qui était fait, il était payé pour son travail même si la tournure des choses avait changé et que le destin de Mansou deviendrait celui de ce prêtre.

Huron détacha la corde de sa monture et attacha les poings et les pieds du prêtre inconscient. Il le souleva non sans mal, mais le déposa sur son mulet, plus accessible que le dromadaire. Puis tranquillement, le mercenaire redescendit la colline et dans la main droite la longe du mulet et du dromadaire. Il retourna chez Mansou laissant les montures devant et descendit le prêtre au sous-sol. Mansou regarda l'assassin avec un sourire qui en disait long sur ses intentions.

Un sourire malsain avait envahi le visage de Mansour. Ce rictus avait l'air de dire qu'il s'y attendait et qu'en même temps, il était quelque peu surpris. Surpris d'avoir vu juste, surpris d'avoir ainsi deviné l'identité de celui qui avait envoyé un assassin sur ses traces comme on exécute un vulgaire criminel qui aurait mal fait son boulot. Car c'était en effet l'homme auquel le prêtre melkorite avait pensé. Cela faisait quelque peu froid dans le dos, à vrai dire, et pourtant, ce serait l'occasion tant attendue de faire ce qu'il avait à faire. Sa femme l'avait compris, sur son visage on pouvait deviner une expression relativement horrifiée. Elle aussi connaissait l'homme. Cela ne l'empêcha pas de ramener un bol d'eau pour permettre à se dernier de reprendre conscience. Il fallait qu'il sache, qu'il se rende compte de son erreur avant de mourir. Quand il reprit ses esprits, il constata avec horreur la situation inextricable dans laquelle il était. Devant lui, il ne pouvait éviter le regard noir de Mansour. Se dernier s'adressa à lui.

"Zahed..."

L'homme à terre ne répondit rien, il n'y avait rien à répondre. Ils se connaissaient bien assez pour ne pas avoir besoin de présentation, et même si cela faisait des années que les deux hommes ne s'étaient pas vus, ils n'avaient guère changé, et se reconnaitraient entre milles de toutes façons.

"Zahed, je n'en reviens pas de ce que tu as tenté de faire. Engager un mercenaire pour m'éliminer moi et tous les miens, vraiment..."

Cette fois-ci, le prêtre ne pu s'empêcher de répliquer. Il cracha ces paroles avec une hargne qui contrastait avec sa résignation quelques instants plus tôt.

"Il était temps, Mansour, cela faisait longtemps que je craignais que tu ne fasses la même chose."

Une expression indignée apparaut surl e visage du melkorite. Il était difficile de dire si il feignait cette indignation, ou si cette insinuation de son prisonnier lui laissait juste du dépit. Il répondit en hochant la tête d'un air amusé.

"Zahed, Zahed... je n'aurais pas fait ça. J'ai toujours gardé l'espoir que tu reviennes dans le droit chemin. C'est possible j'en suis sûr à présent, grâce à notre ami commun, mais il est trop tard pour te repentir maintenant." Mansour se tourna vers Huron en parlant ainsi, pour bien que le prêtre comprenne quelles motivations avaient poussé son mercenaire à le trahir. "Excellent travail, étranger, excellent. Je te dois beaucoup. Tu vas pouvoir le terminer à présent.

Ces paroles furent accueillies par un sentiment d'horreur généralisé. Zahed était livide à présent, sentant bien que son destin était inévitable. Même la femme de Mansour serrait les dents, car elle connaissait toutes les implications des paroles de son mari.
Mansour s'adressa une dernière fois à l'homme à terre.

"C'est dommage, mais je n'ai pas le choix. Adieu, mon frère." Et il tourna les talons.

#Mansour #Zahed #Huron

Huron écoutait attentivement la conversation entre les deux hommes, ils ne parlèrent que très peu, mais chacun d'eux connaissait les intentions et dans leur regard un lourd passé commun. De vieux amis, séparer par un fossé que l'un ne pouvait franchir pour rejoindre le côté du plus fort. Malgré son âge, le mercenaire ne comprenait pas bien comment deux personnes à la base, qui se comprennent d'un regard, qui ont des liens puissant, puissent en venir à suivre des chemins différents et à en devenir des rivales.

Malgré le fossé qui les séparait, Huron se rendit compte d'une chose. Zahed considérait encore aujourd'hui Mansou comme un vieil ami et voulait le sauver de s'être tourné du côté du Vala Noir en l'empêchant de continuer dans cette voie. Mansou, lui, prenait cet acte comme une trahison et comme un jeu, dont il était le gagnant. Huron prit pitié pour Zahed, mais son destin le ramenait toujours dans les bras de Melkor, le servir, était son destin. Cette prise de conscience le plongea dans l'incertitude et le troubla, mais il pensa à Melkor et la haine refit surface.

Il sortis de ses pensés, le regard fixe et perdu. Il dégaina et sans même baisser la tête sur le prêtre, lui asséna un violent coup de lame. Le lourd corps vide de vie s'abattit lourdement sur le sol, la lame de mauvaise qualité avait profondément pénétré dans les chairs du coup, le sang coulait... C'était sa première exécution, et ne pas combattre son ennemie avant de le tuer ne lui était pas familier.

Sans prêter attention au sang qui maculait sa lame, le mercenaire rangea son cimeterre dans le fourreau. Et puis ses yeux se posèrent sur les enfants de Mansou, qui n'était pas plus sous le choc que ça de voir un homme tuer de sang froid sous leur yeux. Surpris, Huron regarda Mansou, dos tourné à lui.

- Mansou, je veux continuer à servir Melkor, pourrais-tu me guider dans cette voie ? Je veux me racheté de la période où je n'étais plus à son service. Je prendrais la route de suite pour accomplir son oeuvre.

Ses paroles furent, certes courtes, mais il ne voyait pas quoi ajouter. L'atmosphère semblait, lourd, pesant, plus sombre et obscur que jamais.

Mansou adressa quelques paroles furtives à la statue de melkor qui se tenait de tout son haut face à lui, puis il se tourna vers le mercenaire, le regardant droit dans les yeux et sans détour les paroles qu'il pensait au plus profond de son être furent libérer.

- Bien, bien, ne vous pré-occupez pas de son corps, il me reste quelques rituels à accomplir. Vous voilà de nouveau sur le chemin, reste à savoir si vous y resterez. Je ne peux te guider, le chemin que tu prends t'appartient. Suis les ombres, maudit le faible, fait ressurgir l'héritage que Melkor nous a tous donné. Je veux parler de la colère et de la haine qui nous habite tous. Déterre là, sert toi-en pour faire couler le sang en son nom. N'aie aucune pitié, la lumière disparaîtra et fera place aux ténèbres, un jour viendra ou les puissances de l'ouest ne seront que ruines. Et ou des nuages noirs recouvriront le ciel et nous serons là, pour le servir. Fait naître la peur en tes ennemis, apprend leur la douleur, la peur appartient au faible alors marche sans retenue et libère ta haine. Continue dans cette voie et du deviendra fort et puissant. Maintenant quitte ce lieu et répand le sang des faibles qui croient encore aux faibles Valar, il ne mérite pas de vivre, ses terres sont celle Melkor, il nous appartient de le lui rendre. Alors, avance et ne recule pas, inflige la terreur et la mort...

Un sourire carnassier et tendu se lisait sur les traits du prêtre. Il n'en avait pas fini avec son vieil ami. Les ombres s'étendait, il le sentait, un prêtre Valaryte mort et un nouvel allié pour Melkor. S'il pensait que la journée allait finir de cette façon...



Le discours de Mansou était impressionnant, ces paroles donnèrent à Huron un nouveau souffle, son sang bouillonnant de rage. Il serra fermement la main sur le pommeau de son cimeterre, le regard décider. Il se voyait déjà sur un champ de bataille, livrant la mort gratuitement, la terreur et la pitié se lisant sur le visage de ses victimes. Comme un écho du passé, il se souvint de lui étant enfant... Un elfe doux, gentil, aimer de ses siens et chérie par ses parents... un être pitoyable et faible.

Il connaissait très bien les royaumes de l'ouest et en connaissant son ennemi il pourrait le combattre avec plus de facilité. Répandre les ombres, la mort et la peur, voilà l'état d'esprits dans lequel se trouvait l'elfe après le discours très convainquant du prêtre. L'atmosphère qu'il y a un instant trouvait lourde et noir, lui était maintenant appréciable voir rassurante.

Peu rassuré sur ce qu'il croyait avant, il y croyait maintenant comme au temps de la guerre de l'anneaux. Ce sentiment de force et de puissance, il le sentait grandir en lui, alimenté par la colère et la haine qu'il éprouvait depuis si longtemps. Il n'était plus le même qu'auparavant, l'elfe discret qu'il fut, était bien mort et enterrer.

- Vos paroles m'ont remis sur le droit chemin et je vous en remercie. Au revoir. Le mercenaire pivota sur lui-même et se dirigea vers la sortie du sanctuaire. Je vous est laissé le mulet du Valaryte, il peut toujours servir.

Sur ces mots Huron remonta les marches, quitta la maison, rejoignis sa monture et repartit à vive allure vers Al'Tyr, il lui fallait de l'équipement de qualité pour accomplir son destin... aussi noir soit-il.

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