Mieux vaut un Renard vivant qu'un Lion mort...

Renard Clairvoyant, un des quatre Pères de la Loge des Passeurs des Etoiles, était assis dans une chaise simple en bois, en regardant les flammes dévorer le petit morceau de parchemin. Une vieille habitude...il ne gardait jamais les documents écrits, c'était trop risqué. Sa mémoire incroyable lui suffisait.

Cette fois, les nouvelles n'étaient pas bonnes. Son confrère, Lion Opulent, était mort, tué au combat par les soldats de l'Ordre de la Couronne de Fer.


Mon Bras et mon coeur, mon sang et ma vie,
Au sort des Peuples Libres à jamais je dédie,

Renard murmura ces paroles, pensif, en l'honneur de son compagnon. Lion avait toujours été un guerrier, prompt à la colère, courageux, noble. Il avait payé le prix du sang. La tâche lourde de diriger la résistance contre la Couronne de Fer reposait à présent sur les épaules frêles de Renard et de ses confrères encore en vie. Renard n'avait jamais été un guerrier. Sa Tête était son arme la plus dangereuse, et il agissait dans l'ombre. Il avait des années d'expérience, et surtout un instinct qui ne le trompait que rarement. En ce moment, son instinct lui indiquait qu'il était temps de disparaitre. La victoire des Passeurs à Dol Guldur ne fut pas aussi glorieuse qu'ils avaient cru, il commençait déjà à s'en apercevoir...La contrattaque de la Couronne de Fer allait être terrible, et les Pères survivants allaient être les prochaines cibles.

Il ne pouvait pas compter sur la survie d'Aigle et d'Hibou. Les deux Pères avaient toujours été des idéalistes, des penseurs, mais ils n'avaient ni la discipline de guerrier de Lion, ni l'instinct de survie de Renard. Les Passeurs...non, les Peuples Libres, avaient besoin qu'au moins un des créateurs de la Loge survive, et dirige la lutte, guide ceux qui ont encore le courage de s'opposer au joug de l'Ordre obscur.

Renard, lui, comptait survivre.

D'un geste calme, il mit son écharpe rouge et son masque dans un compartiment caché au fond d'une caisse en bois, qu'il ferma ensuite à clef. Il mit ensuite une vieille cape sur son dos, et attacha quelques fioles contenant des substances mystérieuses à sa ceinture. La porte se referma derrière lui lorsqu'il sortit de la pièce.

Il était temps de disparaitre.

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