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 En route pour le Nord

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celarith nydaem
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celarith nydaem

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En route pour le Nord EmptyDim 23 Déc 2012 - 15:44
Son entretien avec Asthrabal terminer, Celarith se dirigea vers les grandes portes de la Cité Blanche. Les gardes lui ouvrirent les portes tandis que le Rôdeur s'engouffrait en dehors des murs.

Nesrine, la femme avec qui il avait eu une entrevu dans l'Antre des Ombres, devait le rejoindre dans la journée.

Il décida de s'éloigner de Minas Tirith et se dirigea vers une forêt qu'il avait aperçu plutôt. Le Rôdeur s'éloigna à grandes enjambés suivit d'OeilDeNuit son fidèle compagnon.

Regardant autour de lui, il aperçu loin à l'Est Osgiliath, au Sud se trouvai Belfalas et plus loin devait surement se trouver la majestueuse cité de Dol Amroth. L'endroit vers lequel le semi-elf s'était enfoncé était une forêt sombre, le froid que produisait le Rude Hiver faisait entrevoir plusieurs flaques gelées, le sol était recouvert de neige.

Celarith frissonna en pensant à ce qui l'attendait dans la toundra du Grand Nord... Au abord de la forêt il installa un petit camp. OeilDeNuit partit chasser tandis que le Rôdeur amoncelait des branches pour le feu de camp. Il installa ensuite une tante provisoire ainsi que les couvertures de fourrure qu'il avait prévu et attendit.

Le loup revint avec un mammifère de taille moyenne entre les dents, le Rôdeur ne prit pas le temps de regarder à quel espèce il appartenait il le dépeça. Il mit ensuite la viande cuire au dessus du feu accrocher sur une branche...

Surveillant l'horizon, il attendait...
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Ryad Assad
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Ryad Assad

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En route pour le Nord EmptyLun 24 Déc 2012 - 18:21
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Nesrine étouffa un bâillement qui aurait sinon duré une éternité, et se roula sous sa couverture encore chaude de la nuit de sommeil royale qu'elle venait de s'offrir. Un sourire de satisfaction étira ses lèvres, et elle s'étira bruyamment, ravie d'avoir aussi bien récupéré. Elle se sentait de nouveau en pleine forme, quoiqu'un peu pâteuse. Après tout, elle venait de dormir pendant plus de vingt-quatre heures d'affilée, presque sans interruption. Son rythme biologique assez particulier avait de quoi surprendre, mais elle s'y était faite au fil des années, et sa sœur également. Toutes deux vivaient ainsi depuis leur naissance ou presque, et probablement qu'elles ne changeraient jamais. Elle frotta ses yeux fatigués, et bâilla sans rien pouvoir y faire cette fois. Décidément, c'était tellement bon ! Elle hésita un instant à se lever. Elle appréciait le confort de cette petite chambre d'auberge, très bien isolée, et à l'intérieur de laquelle personne ne pouvait la surprendre - elle y avait veillé. Elle serait bien restée à rien faire jusqu'au soir, simplement allongée là à contempler le plafond, et le ciel obscur annonciateur de tempêtes. La simple idée d'aller braver le froid la démoralisait, et elle savait qu'elle n'allait pas être de très bonne humeur. Mais si elle partait vers le Nord, ce n'était pas par commodité, mais par devoir. Elle, originaire du lointain Harad, ne pouvait être mue que par un impératif sérieux pour se rendre sur ces terres septentrionales. Un impératif qu'elle passerait par le fil de sa lame si elle venait à le croiser.

En bougonnant, elle se leva de son lit, encore emmitouflée dans sa couverture chaude. Ses cheveux détachés cascadaient le long de ses épaules nues, et tombaient jusque dans son dos en une cape fuligineuse aussi fine que la soie. Evitant avec précaution le miroir qui se trouvait sur la commode, elle ramassa ses vêtements éparpillés un peu partout dans la pièce, et se dirigea vers une salle privative à l'intérieur de laquelle elle avait demandé qu'on lui préparât de l'eau pour se laver. Elle déplaça la chaise qui barrait la porte séparant la chambre et la salle d'eau, et ouvrit discrètement le battant. Jetant un coup d'œil à l'intérieur pour s'assurer qu'il n'y avait personne, elle avisa un baquet rempli d'eau chaude. Probablement de la glace fondue au feu de bois. Bah ! Cela ferait l'affaire. Une main tenant la couverture, l'autre trainant la chaise, elle alla placer la pièce de mobilier contre la deuxième porte, afin de parer à toute intrusion inopportune. Elle détestait être dérangée.

Lâchant le tissu qui la recouvrait, c'est entièrement nue qu'elle pénétra dans l'eau brûlante pour s'y délasser les muscles et se laver une dernière fois avant une expédition qui ne lui donnerait probablement pas le temps de s'entretenir convenablement. Pragmatique et rapide, Nesrine mit une petite vingtaine de minutes à se savonner minutieusement, et à peu près autant de temps à soigner sa chevelure ondoyante. Elle sortit enfin du bain et se sécha longuement à l'aide d'une serviette qu'on lui avait fournie. Elle désirait avec les cheveux tout à fait secs pour affronter ce temps cataclysmique, car la moindre goutte d'eau ne tarderait pas à se transformer en glace, et elle refusait que sa coiffure ressemblât à une statue de givre. Elle noua ses longues mèches en une queue de cheval assez lâche, mais faite pour ne pas la gêner. Elle s'approcha ensuite de la commode, les yeux fermés, et tâtonna pour trouver son voile. Elle finit par mettre la main dessus, et c'est toujours les yeux fermés qu'elle le mit en place sur la moitié inférieure de son visage. Alors, elle se résolut à ouvrir les paupières, pour ajuster sa coiffure. Par la suite, elle passa sa tunique de cuir habituelle, assez légère pour ne jamais l'encombrer, et pour lui permettre de réaliser toutes les acrobaties qu'elle avait à faire le moment venu. Elle détestait porter autre chose, et même si le froid était mordant, elle préférait encore sa liberté de mouvement. Pour autant, elle n'était pas suicidaire, et elle savait que le froid risquait de la tuer plus sûrement qu'une lame. Aussi passa-t-elle par-dessus un épais manteau de fourrure qui lui tenait relativement chaud. Dessous, ses dagues demeuraient invisibles, et c'était d'autant mieux que personne ne la soupçonnait jamais de représenter un quelconque danger. Grossière erreur.

Une fois prête, elle se dirigea vers la porte principale de sa chambre. Elle s'arc-bouta pour déplacer la commode qu'elle avait fait glisser devant, et parvint finalement à dégager l'entrée, non sans laisser une petite trace sur le parquet. L'aubergiste n'allait pas être content, mais c'était son problème. Elle ouvrit la porte, se retourna une dernière fois, et s'arrêta net. Une écharpe de tissu reposait nonchalamment sur le coin du lit. Elle ne l'avait même pas vue en se levant. C'était celle de ce Celarith. Elle marqua une pause, hésitante, avant de finalement récupérer le bien de ce drôle de type. Elle aurait comme ça l'occasion de le lui rendre, afin qu'il n'estime pas qu'elle avait une dette envers lui. Elle fourra le morceau de tissu dans sa poche, rabattit son épaisse capuche sur sa tête, et descendit.

Le jour n'était pas encore levé, à moins qu'il n'ait déjà fait son apparition, mais qu'il ait été purement et simplement occulté par les nuages d'un gris menaçant qui emplissaient le ciel, comme une couche de mortier uniforme que l'on aurait appliquée sur le toit du monde. La Terre du Milieu avait désormais des airs de prison. Comme si un dôme s'était abattu sur eux. Nesrine, qui avait déjà payé, s'installa à une table pour y manger un petit-déjeuner savoureux et, si possible, copieux. Elle ne fut pas déçue, et avec une dextérité acquise par l'expérience, parvint à engloutir un énorme morceau de pain, une soupe de légumes, deux tranches de viande et quelques biscuits sans que quiconque ne parvînt à voir ce que dissimulait son voile. Repue et désormais prête à quitter définitivement les lieux, elle sortit sans un mot pour les deux ou trois personnes qui, de si bonne heure, se trouvaient là.

Elle frissonna en se retrouvant à l'extérieur, là où le vent soufflait sans merci, là où la neige tombait dru, là où l'ensemble des éléments semblait vouloir s'en prendre à elle seule. Consciente que demeurer sur place n'arrangerait pas sa situation, elle rajusta son baluchon sur son dos, et se dirigea vers les écuries de l'auberge, où sa monture attendait qu'on vînt la chercher pour un voyage pénible et difficile. Nesrine et le cheval se connaissaient depuis longtemps maintenant, car ils avaient beaucoup voyagé dans les contrées de la Terre du Milieu, mais jamais ils n'avaient affronté pareil froid. Qui plus est, ils remontaient vers le Nord. Cela ne serait pas une partie de plaisir.

Après s'être hissée sur le dos de l'animal, et après avoir attaché soigneusement ses provisions à la selle de celui-ci, la cavalière prit au pas la direction des portes de la cité. Ils avaient convenu d'un lieu de rendez-vous à l'extérieur, ce qui leur donnerait la possibilité de s'organiser plus facilement, à l'abri des regards et des oreilles indiscrets. Elle préférait autant que personne ne sût qu'ils voyageaient ensemble, car bon nombre de brigands devaient traîner dans le coin, et il s'agissait de faire preuve de prudence. Par ce temps, on ignorait ce qu'il pouvait se passer. Les règles du jeu changeaient, et ceux qui ne sauraient pas s'adapter mourraient. Ainsi allait le monde.

Nesrine ne mit pas longtemps quitter la Cité Blanche. Elle se retourna vers cet imposant édifice immaculé, qui semblait gagner en clarté à mesure que la neige le recouvrait. C'était une belle ville, mais un peu trop peuplée pour elle. Elle préférait les endroits plus tranquilles, plus discrets. En outre, elle n'était pas trop déçue de la quitter car elle y avait obtenu de précieuses informations, et c'était grâce aux gens bavards du coin qu'elle avait réussi à mieux orienter sa quête vengeresse. Si elle arrivait à aller jusqu'au bout, elle leur en serait reconnaissants pour longtemps. Perdue dans des pensées techniques sur le comment trouver et tuer la personne qu'elle haïssait le plus au monde, hésitant entre le duel plein d'honneur ou l'embuscade implacable, elle se retrouva assez rapidement à portée de vue d'un petit campement qui avait été monté non loin. Elle n'imaginait personne d'autre s'installer par ce temps si près de Minas Tirith, et elle en conclut qu'il s'agissait nécessairement du type qu'elle devait accompagner. Il n'avait pas pris la peine d'être discret, et même d'ici elle pouvait voir une tente et un feu de camp, qui brûlait tranquillement et dont la fumée s'élevait vers le ciel, comme pour alimenter les nuages. Elle faillit lui hurler de tout éteindre, pour que le beau temps revînt, mais elle se retint.

Elle ne força pas l'allure, même lorsqu'elle le reconnut distinctement, et attendit patiemment que son cheval la conduisît à destination. Là, elle mit souplement pied à terre, de manière assez peu académique, puisqu'elle se laissa tomber de selle plus qu'elle n'en descendit. Pour autant, elle n'était pas disgracieuse lorsqu'elle s'y prenait, et elle avait simplement l'air exotique et étrange. Elle s'approcha de Celarith, et en lieu et place d'une poignée de main fraternelle, elle lui refila l'écharpe qu'il lui avait confiée la veille :

- Tiens, je te la rends. J'en ai pas eu besoin.

C'était un petit mensonge, mais il n'était pas supposé le savoir. Elle jeta un œil aux alentours, à la recherche d'un autre compagnon de voyage, mais personne ne semblait attendre avec eux. Elle le regarda droit dans les yeux, et lâcha :

- Alors, d'autres viennent où fonce droit au Nord seulement tous les deux ? Non, parce que si personne ne se ramène, autant partir tout de suite, ça nous fera économiser du trajet. Plus vite on sera devant un feu de bois, mieux je me sentirai, tu vois le genre.

Sans se gêner, elle s'installa en face du feu, sur une couverture pour ne pas s'asseoir à même le sol. Elle adressa un salut de la main au loup qui était couché non loin, et croisa les bras pour conserver sa chaleur. Elle avait hâte que les choses débutassent.


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Sighild Baldrick
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En route pour le Nord EmptyJeu 27 Déc 2012 - 11:36
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Les souvenirs étaient encore là, du haut de ses quatre ans, il avait pris son courage à deux mains pour aller à sa recherche. Qu'importe les dangers qu'il courait, ce petit garçon avait besoin de la retrouver. Il tomba soudain nez à nez avec son père qui lui conseilla de ne pas regarder. Têtu et apeuré de savoir la vérité, il désobéit et tomba à genoux. Hurlant de toutes ses forces, il vit le corps sans vie de sa mère, ce corps déchiqueté je ne sais quelles bêtes. Depuis ce jour, l’enfant ne sourit plus, son visage resta figé par la neutralité.

Assis sur un vieux tronc d'arbre, son regard ténébreux ne cessait de fixer droit devant lui. Cela faisait aujourd'hui vingt ans que cet accident avait eu lieu à cet endroit précis et ses visions étaient encore là. Siegfried fils de Klothar ne sut jamais ce qu’il s’était exactement produit et il ne croyait pas du tout les explications de son père.

Comme chaque année, le jeune homme sortait de chez lui et faisait le chemin à pied pour ne pas fatiguer sa monture par le froid hivernal. Il restait là à regarder cet endroit, à méditer sur ce passé tragique et sur sa vie. Fils d’un forgeron, il était destiné à devenir un soldat du Gondor car son plus grand souhait était de défendre la vie jusqu’à sa propre mort.

Un avenir prometteur s’ouvrait à lui : il était mature, réfléchi et très discret. Siegfried était toujours en apprentissage des armes, son père économisa beaucoup pour que son fils ait le meilleur maître d’armes à son service.

Au bout de plusieurs heures, Siegfried s’en alla de ce lieu. Il se dirigea vers la sortie de cette forêt. Le visage de sa chère mère restait dans sa tête, son rire, sa tendresse. Sa mort était encore un mystère pour lui, mais il trouvera tôt ou tard.

Au loin, le jeune homme aperçut un feu de camp. Bien entendu, il s’était déjà fait repérer par ces personnages et par l’animal qui les accompagnait. Epée au dos, il avança sans trop de crainte car il connaissait un minimum ses compétences.

De son regard sombre, il vit un homme et une femme autour d’un feu. Il entendit également des grognements venant du loup qui les accompagnait. Il ne sortit pas son épée car ces personnes ne semblaient pas lui vouloir du mal. Il parla alors d’un ton très neutre :


« Je ne fais que passer voyageurs. »


Sans plus attendre, il continua sa marche et s’éloigna du camp. Il resta cependant sur ses gardes car il était de nature méfiant…
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celarith nydaem
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En route pour le Nord EmptyJeu 27 Déc 2012 - 19:15
Celarith attendait déjà depuis quelques heures quand il aperçu au loin une silhouette, il fixa l'horizon et commença à distinguer que cette dernière était emmitouflé dans un épais manteau de fourrure. Elle chevauchait sur un magnifique cheval et qui d'ailleurs avait l'air très bien entretenu.

Le Rôdeur se leva et attendit, la main droite prête à saisir l'une de ses épées, si particulières pour lui car elles avaient appartenu à son père et ne lui avaient jamais fait défaut. Quand la silhouette devint plus nette il reconnu les trais de Nesrine, une partie de son visage toujours dissimulé sous son voile et, le Rôdeur n'en doutait pas, elle devait porté aussi sa si légère tenu de l'Est par-dessous son manteau.

Quand elle arriva près du campement, elle glissa de son destrier avec grâce et lui tendit l'écharpe qu'il lui avait prêter à Minas Tirith. Il tourna sa tête de côté et lui fit un mince sourire en guise de salut. Elle n'en avait soit disant pas eu besoin... Laissons passer l'excuse se dit-il avec amusement.

Par après, avec sa belle voix et son caractère bien trempé elle demanda du tac au tac si d'autre devait se joindre à eux.

-Normalement non, cependant j'ai aperçu il y a un moment déjà, un homme qui se dirigeait vers notre campement et je préfère donc attendre et être prudent.

Le Rôdeur fit une pause pour mordre dans la chair tendre qu'il avait cuit au dessus du feu, il ne savait pas de quel animale elle venait mais... quel saveur! OeilDeNuit était vraiment un chasseur hors pair.

Il tendit un morceau de viande accroché à une broche et la tendit à Nesrine.

-As-tu faim? OeilDeNuit nous à ramener une merveille et il y en a assez pour au moins 4... Prend en au moins un peu, juste pour me faire plaisir (dit-il avec un sourire moqueur).

Le Rôdeur regarda au loin, le soleil continuait sa course dans le ciel, tel l'annonceur des froides nuits qui les attendait.

-Je vais surveillé les alentours, OeilDeNuit s'occupera des bois, tu l'as bien remarqué le camp n'est pas fait pour être discret. Mais pas d’inquiétude, si jamais des bandits ou tout autres personnes qui voudraient... tentés quelques choses ils tomberont vite sur une ombre funeste... Et nous serions vite alerté. Je vais grimper la haut.

Il indiqua du doigt un arbre caché entre deux autres comme prit dans un étau. Tous trois étaient haut de plus ou moins une quinzaine de mètres. Le Rôdeur se dirigea vers l'arbre du centre et commença son ascension. Il n'eut aucun mal à atteindre les deux premiers mètres, là où commençaient les branches. Il se hissa ensuite souplement et son effort apparent à dix mètres au dessus du sol et se posta de façon a avoir une vue dégagé sur les alentours.

Il resta camper ainsi pendant une heure quand au loin, il distingua la même homme qu'il avait aperçu quelques heures auparavant. Il se dirigeait de nouveau vers le camp. Le semi-elf prit son arc et encochât une flèche prêt à abattre l'ennemi potentiel.

Cependant au moment où l'inconnu arriva à quelques mètres du camp il ne fit aucun geste d'agressivité et parla d'un ton neutre

-Je ne fais que passer voyageur.

Puis il continua son chemin. Celarith attendit un moment que l'homme s'éloigne puis regarda Nesrine et lui fit signe d'être tout de même prudente puis siffla. Peu de temps après OeilDeNuit revint, Celarith le regarda et lui fit quelques signes signifiant de surveillé l'étranger qui rôdait autour du camp. Cela fait, le Rôdeur reprit son post.

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Le loup courait entre les arbres passant d'ombre en ombre, l'homme dont avait parler son compagnon marchait sans mal à travers la forêt. OeilDeNuit se glissait entre les buissons sans aucun bruit, ses yeux si particulier scrutant les moindres mouvement de l'étranger sans pour autant se faire repérer.
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[La partie entre "*" correspond au action d'OeilDeNuit seul quand il n'est pas avec Celarith]
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Ryad Assad
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En route pour le Nord EmptySam 29 Déc 2012 - 20:21
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Nesrine fronça ses sourcils fins et bruns, en entendant que quelqu'un se dirigeait vers le campement. Une personne seule qui osait voyager par ce froid terrible, et qui apparemment ne prenait même pas la peine de se camoufler un tant soit peu ? Etrange. La femme ne se sentait pas menacée le moins du monde, mais elle préférait éviter de tomber dans un guet-apens. Ca ne lui avait pas réussi la dernière fois...elle s'en souvenait encore très bien. Comme si la situation requérait un sérieux impératif de sa part, elle parla d'une voix froide et calme...celle d'une personne rompue aux situations critiques :

- Je n'aime pas ça...Les gens ne prennent pas la route sans raison, et surtout pas seuls. Méfions-nous.

Elle aurait sans doute été du genre à se cacher et à attendre qu'il passât pour mieux l'observer, voire lui tendre un piège en cas de besoin, mais Celarith ne s'était pas embarrassé de prudence, et il n'avait pas pris la peine de se mettre ne serait-ce qu'un peu en retrait. Etait-ce volontaire ? Nesrine sentit une pointe d'inquiétude naître en elle, et son regard dur se plongea dans celui de l'elfe pendant un bref instant. S'était-il joué d'elle, pour l'attirer dans un traquenard ? Assise, elle avait ses armes à portée de main. Lui ne semblait pas tendu outre mesure. Le loup poserait peut-être problème, mais il était certain qu'elle aurait le temps de le tuer, lui, avant que la bête ne pusse intervenir. Ensuite, elle se débrouillerait. Comme toujours.

Alors que ces pensées défilaient dans sa tête, Celarith s'adressa à elle sur un ton léger, qui la prit un peu au dépourvu. Il lui proposait à manger, de manière parfaitement naturelle. "Pour me faire plaisir" ajouta-t-il avec une pointe d'humour assez étrange. La femme le dévisagea, avant de retrouver son caractère habituel, et de lui lancer :

- Ca risque de pas te faire plaisir quand tu vas voir combien je mange, mais si tu insistes...

Elle prit entre ses doigts transis de froid un morceau de cette viande qu'elle ne reconnaissait pas et le glissa souplement sous son voile. Impossible de distinguer ses traits, tant ce geste semblait naturel pour elle. Assurément, elle le faisait sans réfléchir. Elle mâcha consciencieusement, et le tissu ondula très légèrement. Elle lâcha un "hmmm" ravi, et prit une seconde bouchée, qu'elle plaça dans sa bouche avec tout autant de dextérité.

- C'est bon ton truc, là ! C'est quoi ?

Elle avait posé la question sur un ton léger, mais était sincèrement surprise par le repas offert. Cependant, il fallait monter la garde et Celarith proposa de s'occuper de la surveillance à partir des arbres. Nesrine soupira. Les elfes croyaient toujours être les meilleurs dans tous les domaines. Mais il y en avait un dans lequel elle les surpassait tous : l'escalade. Au moment où lui arriva à son poste d'observation, elle était déjà assise tranquillement, à peu près à la même hauteur, dans l'arbre voisin. Il n'était pas besoin de voir son visage pour deviner son sourire narquois. Elle était fière comme un paon, et elle avait de quoi. Sa vitesse n'avait d'égale que la précision de ses prises. Pour l'heure, il n'y avait encore aucun obstacle qui lui avait résisté. Elle attira l'attention du rôdeur :

- Par ici ! N'oublie pas qui doit te donner des leçons d'escalade, coco. Tu te débrouilles bien, et tu as un peu de technique, c'est vrai, mais il te manque l'intuition pour être vraiment bon.

Comme pour lui expliquer par le geste ce qu'elle voulait dire par là, elle se leva de la branche sur laquelle elle était juchée, et se laissa tomber sur plusieurs mètres. D'un bras, elle s'accrocha à une prise, s'en servit pour modifier sa trajectoire, posa le pied sur une troisième branche, avant de s'élancer en avant. Elle termina de désescalader avec un salto parfait qui la laissa les pieds dans la neige, aussi stable que l'arbre duquel elle venait de descendre :

- Tu vois ? Un peu de folie, un peu de spontanéité. C'est ça qui différencie un homme - ou un elfe - d'un écureuil. Mais t'amuse pas à le faire tout de suite, tu te romprais le cou. Ca demande de l'entraînement, et je vais t'apprendre tout ça.

Nesrine semblait prendre son rôle de professeur très à cœur. Cependant, elle ne désirait pas précipiter les choses, aussi se contenta-t-elle de cela. Elle avait déjà dévoilé un peu son jeu, plus par frime que par véritable nécessité. Elle était du genre à montrer ce qu'elle savait faire dès qu'on lui en donnait l'occasion, allant toujours piocher dans l'acrobatique, dans l'extraordinaire là où la simplicité faisait parfaitement l'affaire. Mais c'était ça qui incitait les gens à lui confier un boulot à elle, et pas à un voleur de grand chemin. Ca et le fait qu'elle était vraiment douée. Elle n'avait pas quitté son épaisse veste le temps de faire ses acrobaties, et c'est avec un soupir de soulagement qu'elle s'installa devant le feu de bois. Elle tendit ses mains gelées, et les laissa se réchauffer naturellement. Assise en tailleur, elle en profita pour manger à sa faim - et gratuitement, surtout. Elle avait un appétit assez surprenant pour quelqu'un de sa taille et de son poids, mais ses acrobaties nécessitaient de grandes quantités d'énergie, et elle avait besoin d'être en forme à chaque instant. Elle demeura ainsi pendant une petite heure, attendant que l'on pusse enfin se mettre en route. Son impatience de partir grandissait à chaque seconde, et elle serait déjà partie depuis longtemps si elle n'avait pas eu besoin de Celarith pour la guider.

Alors qu'un grand silence s'était installé, seulement interrompu par le crépitement régulier du feu, un bruit se fit entendre au dessus de Nesrine, qui leva les yeux. L'elfe avait encoché une flèche, et semblait prêt à abattre quelqu'un. La femme se tourna dans l'autre direction, et avisa le voyageur qui progressait, à pied pour épargner sa monture. Elle se leva immédiatement, pas vraiment pour l'accueillir, mais plutôt pour être prête au cas où il lui aurait pris l'envie de se jeter sur elle pour une raison ou une autre. Elle le détailla rapidement, cherchant surtout à détecter le moindre mouvement suspect qui aurait pu servir de signal pour d'autres personnes cachées. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi quelqu'un se baladait seul par ce temps, et elle imaginait le pire, de sorte à ne pas se laisser surprendre. Dans son esprit un peu paranoïaque, des hommes les avaient déjà encerclés, et ils devraient se battre pour s'en sortir. Elle savait où était son cheval, et elle imaginait que Celarith ferait une merveilleuse diversion. Elle n'aurait qu'à lancer sa monture au triple galop en direction de la ville, éviter les éventuelles flèches qu'on lui tirerait, et le tour serait joué. Et l'elfe ? Une mort honorable pour protéger une faible femme ? Beaucoup considéraient qu'il s'agissait d'une fin rêvée. Mais ce ne fut pas ce qui arriva. Le type égaré se contenta de dire qu'il n'était que de passage, avant de continuer son chemin. La flamme qui avait eu le mérite de réveiller Nesrine fut mouchée aussi vite qu'elle avait été allumée, ce qui la contraria profondément.

Elle se tourna d'un bloc vers l'elfe, toujours perché dans son arbre, et lui lança, acerbe :

- Attends, tu te fous de moi, là ? On a poireauté pendant une heure pour un clampin qui nous a à peine jeté un regard ? J'me les gèle depuis une heure pour ça ? Mais par le Marteau de Melkor, tu veux vraiment que je m'énerve !? Si on n'attend personne, alors peut-être qu'on pourrait se grouiller d'arriver dans le Nord, non ? J'ai des affaires urgentes à régler, et j'ai pas le temps de jouer avec des mecs paumés qui sont "de passage" !

Nesrine s'interrompit dans sa tirade, le souffle court. Elle s'en voulait un tout petit peu d'avoir haussé le ton, mais elle était toujours un peu irritable après une bonne nuit de sommeil. Et aussi lorsqu'elle manquait de sommeil. En fait, il y avait assez peu de moments où elle n'était pas comme ça. Elle haussa un sourcil en entendant le sifflement sonore du rôdeur, qui appelait son loup. Il ordonna à ce dernier de suivre l'étranger, ce que le quadrupède fit, étonnamment. La femme fronça les sourcils :

- Alors si je comprends bien, on n'est pas encore partis, c'est ça ? Punaise !

Elle retourna s'asseoir à côté du feu mourant, qu'elle raviva avec quelques branches que l'elfe avait eu l'intelligence d'entasser. Elle cala ses genoux sous son menton, comme une enfant boudeuse, et plongea son regard dans les flammes, en attendant le retour du loup. Ah, quelle plaie que ce froid !


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En route pour le Nord EmptyMer 2 Jan 2013 - 22:09
En route pour le Nord Noctis10
La neige épaisse fut marquée par les traces ses traces de bottes. Entièrement vêtu de noir, Siegfried continuait son chemin comme une âme en peine. La nuit ne le gêna pas, il était depuis bien longtemps habitué. Il restait cependant songeur vis-à-vis de ce qu'il venait de voir. Qu'est-ce que ces personnes venaient faire là? C'était assez étrange. Surtout que ces gens ne s'en était pas pris à lui...du moins pas pour le moment. Le jeune homme avait un mauvais pressentiment.

Il ne devait pourtant pas se soucier de ces personnes, tant que l’on ne venait pas le brusquer. Pourtant, un sentiment de curiosité s’empara de lui. Il fallait bien avouer que les journées dans la Cité Blanche étaient parfois monotones et que son maître lui avait à plusieurs reprises conseillés de partir à l’aventure. Seul son maître connaissait ses doutes sur son passé et broyait du noir ne changerai rien à tout ceci.

Siegfried stoppa soudain sa marche et se retourna subitement pour regarder son parcours. Et s’il faisait demi-tour ? Et s’il retournait voir ces personnes pour connaître leurs intentions et ainsi les suivre si ces dernières s’avèrent justes ?

Un signe joua en sa faveur : malgré toute la discrétion du loup qui accompagnait ces inconnus, Siegfried vit une ombre la suivre. Sans plus attendre, le jeune homme sortit son épée forgeait par son propre père. Une belle épée dont la lame ne fut jamais souillée. Le loup apparut devant lui, il resta méfiant de ce genre de créature. Mais l’animal repartit bien assez vite en entendant le rappel de son maître. L’homme le regarda alors partir et resta là à réfléchir.

Sans plus attendre, il suivit les traces du loup. Quelques minutes passèrent et il se retrouva à nouveau en face de ces inconnus. Le regard neutre de l’homme se posa sur le maître de ce loup, puis il regarda cette femme qui l’accompagnait. Il se permet alors de leur dire :

« Je n’aime guère que l’on me suive sans aucune raison. Qui êtes-vous ? Et que venez-vous faire ici ? »


Croisant les bras, le regard ténébreux du jeune homme fixait le propriétaire du loup. Il attendait une réponse et si par hasard ces personnes avaient de mauvaises intentions…il ne se laisserai certainement pas faire…
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celarith nydaem
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En route pour le Nord EmptyVen 4 Jan 2013 - 23:33
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OeilDeNuit traquait toujours l'étranger, il fit un mouvement intentionnel pour voir la réaction de l'homme qui ne tarda pas à sortir l'épée du fourreau. Le loup sortit de l'ombre et se campa devant lui. Il le regarda un instant, le jaugeant puis fit prestement demi-tour à travers les buissons et les ombres. Il ralentit le rythme et remarqua une présence derrière lui. Maintenant, direction le camp!
********************************************************************************************

Celarith avait envoyé son compagnon depuis un moment déjà, il supposait que le canidé préférait d'abord s'assurer des intentions de l'étranger avant de revenir. Pendant ce temps, le Rôdeur se remémora la petite leçon d'escalade que lui avait montré Nesrine. Le semi-elf se savait doué de nature pour certain domaine dont le manie de l'arc, de l'épée, les dagues et bien sûr l'Art des forêts, en ce comprit l'escalade. Pourtant il s'était retrouvé sans voix devant la facilité déconcertante et la rapidité avec laquelle la jeune femme avec prestement grimpé à l'arbre et avait entamé la descente, rapide, dangereuse et pourtant tout en souplesse remplit d'aisance et discrètement en plus!

Il avait encore beaucoup à apprendre, et il se rendit compte qu'auprès d'elle il apprendrait justement ce qui lui faisait encore défaut.

Tandis que le Rôdeur ruminait, Nesrine était installé près du feu, les genoux calés entre ses bras fins. Il la contemplât un instant, elle avait un certain charme sauvage... Celarith se ressaisit et aperçu au loin OeilDeNuit qui se coucha près du feu, reprenant la bout de viande qu'il avait entamé précédemment. Peu de temps après un homme arriva depuis la forêt, il avait suivi la même direction que le loup et n'était autre que l'étranger.

Il fixa Celarith et dit

-Je n’aime guère que l’on me suive sans aucune raison. Qui êtes-vous ? Et que venez-vous faire ici ?

Le Rôdeur prit tout son temps, accrochant son arc dans son dos sans pour autant baisser sa garde.

-Comme vous le savez surement, le Rude Hiver est la et les "accidents" sont si vite arrivé sur les routes... et en dehors. Nous prenons juste nos précautions. Qui nous sommes? Pour vous, nous ne sommes que des voyageurs de passage allant vers le Nord. Cela répond aussi à votre deuxième interrogation. Comme je vous le dit nous ne sommes que de passages, nous venons de Minas Tirith et entamons un voyage jusqu'à Annùminas et ensuite vers les pleines des toundra gelées du Grand Nord.

Mais asseyez-vous donc et mangez un peu je vous offre le repas. Je ne pense pas que vous vouliez nous nuire, du moins à première vu.


Le Rôdeur descendit de l'arbre dans lequel il était perché et offrit un morceau de viande au jeune homme, "jeune" Celarith n'était qu'un peut plus vieux que lui surement, et le Rôdeur était assez jeune comparé à son espérance de vie un peu plus prolongé que celle des hommes de par ses origines.

-Et vous, qui êtes-vous? Vous m'avez l'air d'un homme bien entraîner au combat, soldat à la cité blanche peut-être? Bien que je porterai plus choix sur un guerrier errant voir un mercenaire... Où alliez-vous seul en ces temps sombres?

Celarith regarda fixement le guerrier puis tourna son attention vers Nesrine:

-Arrête de bouder nous allons bientôt partir belle guerrière, en attendant reprend donc un morceau de ce magnifique gibier et discutons un peu.

Il se reprit un bon morceau de chair et tendit la broche à la demoiselle.
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Ryad Assad
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En route pour le Nord EmptySam 5 Jan 2013 - 2:27
En route pour le Nord Fille_11
Nesrine avait tout de la gamine insupportable : l'esprit de contradiction, une bouche prête à s'ouvrir à chaque instant, aucun sens de la mesure, et surtout une impatience qui la rendait pour le moins épuisante. Mais c'était son caractère, et elle avait toujours considéré que ce n'était pas à elle de faire des efforts, que les autres pouvaient très bien s'adapter ou partir si cela ne leur plaisait pas, qu'elle avait déjà assez à supporter le caractère mielleux et policé de tout le monde. Très mature... C'est ainsi que, boudeuse, elle s'était repliée sur elle-même, convaincue qu'ils allaient encore attendre longtemps. Le froid n'arrangeait rien à son caractère bien trempé, mais il avait au moins le mérite de la faire taire de temps en temps, quand elle ne s'énervait pas. C'était déjà ça. Emmitouflée dans son épais manteau qui la faisait paraître trapue, elle tentait de préserver la chaleur de son corps, tout à fait consciente que les températures de son Harad natal ne risquaient pas d'apparaître comme par enchantement sur ces terres glacées. Et dire qu'elle souhaitait aller encore plus au Nord ! Quelle folie !

Elle commençait à s'impatienter d'être impatiente quand un mouvement attira son attention. Elle tourna la tête dans cette direction, et fut assez surprise de voir le loup revenir. Elle avait l'impression qu'il ne s'était absenté que quelques minutes. Quelque chose l'avait-il forcé à revenir, ou bien avait-elle simplement rêvassé pendant trop longtemps ? Difficile à dire. Elle tendit la main vers l'animal puissant, comme on appelle un chien dans une maison :

- Hey ! Hey ! T'as rien senti mon loulou ?

Elle marqua une pause, comme si elle attendait une réponse, mais le loup l'ignora superbement en s'attaquant à son repas. Elle fronça ses sourcils fins, et lui lança :

- Tu m'ignores en plus ? Si tu veux jouer à ça, ça va être la guerre mon gars. Tu pourras toujours me supplier, je te filerai aucun os à ronger.

Nesrine en était là de son jeu avec le canidé quand soudain, une silhouette apparut. Elle s'interrompit immédiatement, et son attention se focalisa entièrement sur le nouveau venu. Le voyageur qui n'avait fait que passer. Le voilà qui revenait sur ses pas. La femme savait qu'il y avait quelque chose de louche avec lui. Elle avait senti l'entourloupe très vite, et elle avait compris que les choses n'en resteraient pas là. Mais étrangement, il semblait toujours seul. Ses compagnons avaient-il décidé de le laisser partir en éclaireur ? Etaient-ils en ce moment-même en train de se préparer à tendre leur piège mortel ? L'esprit humain est d'une complexité telle qu'il est capable d'échafauder des théories toutes plus farfelues et paranoïaques les unes que les autres, sans tenir compte de la situation réelle. Nesrine était douée, dans son genre. Cependant, les premiers mots de l'inconnu la rassurèrent très légèrement. Il était vrai qu'étant suivi, il pouvait avoir une bonne raison de faire demi-tour. Elle-même aurait fait la même chose, à ceci près qu'elle aurait fait preuve de moins de tact, de moins de politesse, et d'un peu plus de...vigueur, pour ne pas dire de violence.

Lorsqu'il posa la question, Nesrine tourna la tête vers l'elfe accroché à sa branche. Elle se dégageait totalement de la responsabilité, et la faisait implicitement peser sur ses épaules à lui. Et puis quoi encore ? Elle voulait simplement gagner le Nord, et elle n'avait que faire d'un pèlerin qui ne faisait que passer. C'était l'autre, là, qui avait absolument voulu savoir. Maudite soit sa curiosité mal placée !

Au départ, Nesrine fut contente de la réponse de l'elfe. Mystérieuse, assez claire et pas un gramme de mensonge. Du beau boulot dans l'art d'éconduire gentiment son prochain. Elle aurait presque été lui faire une tape sur le dos, et faire des papouilles au quadrupède, tant elle était satisfaite de voir comment le voyageur s'était fait rembarrer. Mais au moment où culminait sa joie, elle se sentit tirée brutalement sur terre, puis enchaînée et finalement aspirée dans les abysses. Il l'invitait à manger !? Mais qu'est-ce qu'il était en train de faire, par le Marteau de Melkor ? Ils étaient supposés partir, rejoindre le Nord, et puis c'est tout. Pourquoi diable se lançait-il dans le social en invitant un égaré, probablement un rustre mal élevé nourri à la ferme de son père unijambiste ? On aurait dit qu'il cherchait vraiment à la mettre en colère.

Cependant, elle n'était pas tout à fait certaine que le fils de l'unijambiste fût seul, aussi préférait-elle ne pas faire de scandale immédiatement. D'autant que si elle s'énervait, elle risquait d'être moins attentive à ce qui pouvait arriver dans son dos. Autant rester concentrée. Elle grommela néanmoins :

- Tout le monde semble se contreficher de mon avis comme de la première cuite de Radamanthe, donc puisque c'est comme ça, je suppose que j'ai plus qu'à dire "bienvenue à table", c'est ça ? Et tu veux pas non plus que j'te fasse le thé ? Non mais je vous jure !

Elle ne savait pas vraiment contre qui elle était en colère. Contre l'elfe, c'était évident. Elle avait envie de lui envoyer une gifle pour la forme. Contre le paumé ? Aussi. Il n'avait qu'à pas être là. Et puis un peu contre le reste de la Terre du Milieu, pour ne pas faire les choses à moitié. Elle aurait croisé un vieillard sénile et malade qu'elle lui aurait botté le derrière pour qu'il allât tout seul, sur un pied ou en rampant jusqu'à Minas Tirith. "Tu n'as pas honte ?" lui aurait demandé sa mère. "Non !" aurait-elle répondu.

Bien que refusant de desserrer les mâchoires, elle n'en restait pas moins attentive aux questions de Celarith, quant à l'identité de leur mystérieux fils d'unijambiste. Elle était curieuse, elle aussi, de savoir ce qu'il pouvait bien faire dans ce désert de glace, de neige et de froid, et quelles étaient ses raisons pour les importuner ainsi alors qu'ils étaient en plein départ. Les suppositions de l'elfe quant à son métier étaient des feintes habiles pour l'obliger à en dire davantage, car il était évident qu'il n'était pas soldat. Pas assez coincé, pas assez strict et pas assez "j'ai raison tais-toi". Un garde les aurait apostrophés sans vergogne, en leur déballant de prime abord qu'il appartenait à la garde de tel village perdu, qu'il servait l'Arbre Blanc, blah blah blah. Tous les mêmes, ces gardes. Non, lui il semblait plutôt du genre solitaire, un peu rebelle. Mercenaire, ça pouvait bien lui coller. Mais il lui manquait cet esprit un peu...demeuré. Il avait l'air trop poli pour être honnête. Les mercenaires étaient en général des durs, des mecs qu'on trouve à se bagarrer au coin des tavernes, qui chopent un tesson de bouteille pour frapper un mec par derrière dès qu'ils en ont l'occasion. Non...lui il semblait trop honnête. Plutôt du genre à choper un tesson de bouteille et à demander au mec de se retourner avant de lui casser le pif avec. Ouais. Plutôt ce genre-là. L'oeil attentif, la femme ne parvenait pas à cacher son impatience de connaître la réponse. Une fois que Celarith eut terminé, elle se permit même d'ajouter :

- Et ton père ? Il a bien ses deux jambes ?

Il fallait qu'elle sache.

Elle se tourna vivement vers Celarith en le fusillant du regard, lorsqu'il fit attention à son caractère boudeur. Elle n'aimait pas qu'on le lui fît remarquer, même si elle le savait pertinemment. Aussi répondit-elle :

- Si tu savais complimenter une femme, peut-être que j'arrêterais de bouder, coco. Et puis tu dis bientôt, bientôt...seulement si entre temps on ramasse pas un gosse orphelin qui pleure, un lapin qui boîte et un réfugié politique de Djahar'Mok ! Alors d'accord, je veux bien taper la causette avec ton p'tit copain l'égaré, et boulotter ton truc, mais c'est simplement parce que j'ai pas trouvé de guide moins cher, et que tu cuisines pas mal. Que ce soit clair entre nous.

Elle haussa les épaules, désabusée, et s'empara de la broche que tenait l'elfe. Elle y prit un morceau de viande, et le glissa adroitement sous son voile. Pendant un bref instant, elle se tut, et il sembla régner un calme surnaturel sur la forêt. Nulle animosité, nulle colère infondée. Simplement la paix et la sérénité. Vraiment, ce gibier était divin !


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Sighild Baldrick
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En route pour le Nord EmptyDim 13 Jan 2013 - 21:53
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Il accepta l'invitation sans dire un mot et s'installa sur une vieille souche de bois. Il n’avait certes aucune confiance en ces étrangers mais la curiosité était encore là. Il garda l’une de ses mains à proximité de son épée, tout en étant extrêmement discret. Le feu de camp reflétait son regard froid et mystérieux. L’étranger lui répondit alors en resta très vaste sur leurs identités, il lui retourna ensuite la question. Alors que le jeune guerrier allait répondre, il fut interrompu par cette femme qui lui parla d’un air ironique. Cette dernière continua à répondre à son acolyte en se montrant relativement désagréable en le nommant.

Siegfried n’aimait guère ce genre de personne nonchalante, il ne prit pas en compte cette intervention et répondit à l’homme d’un ton neutre :


« Je suis un guerrier de la cité blanche et ce que je fais en ces lieux ne regarde que ma personne. Si vous voulez savoir si je vous suis, la réponse est bien entendu négative. Vous parliez à l’instant de guide, où vous-rendez-vous ? »


Siegfried attendit la réponse de son interlocuteur, se souciant peu de cette femme. Il était toujours autant curieux de savoir la destination de ces gens, il avait de plus en plus l’impression de parler à des aventuriers. Le jeune homme regarda ensuite le loup, il resta un instant perdu dans ses pensées, se remémorant des images tragiques de son enfance.

Il était comme perdu, la mélancolie revenait petit à petit mais un autre sentiment était en être de naître en lui, le goût de l'aventure. Si ces personnes lui demanderaient de se joindre à eux , il ne refuserai peut-être pas....
[/center]

[HRPG : Pas terrible, désolée]
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En route pour le Nord EmptyLun 21 Jan 2013 - 19:32
Suite à l'invitation du Rôdeur, l'étranger vint se joindre à eux et accepta la viande qu'il lui avait offerte. Nesrine quant à elle devint vite désagréable autant envers le nouveau venu qu'envers Celarith ou encore OeilDeNuit. Logique que le loup n'aie pas répondu à "l'appel" il n'était pas un chien et encore moins un animal domestique. Certes il obéissait à Celarith, mais tout deux étaient liés par une amitié inextricable.

L'étranger répondit aux questions posées précédemment par le Rôdeur en prétextant être un soldat de la Cité Blanche, que ce qu'il faisait en ces lieux ne nous regardaient en rien et qu'il ne nous suivait en aucune façon. Cependant le Rôdeur voulait tester l'étranger, peut-être dans le but de lui proposé de se joindre à eux, un guerrier de cette trempe, car on le voyait rien qu'en le regardant: sa posture, ses réflexes, ses sens ainsi que ses réactions révélaient bien ses qualités guerrières.

-Je concède que tu veuilles garder tes futurs pérégrinations pour toi. Quant à nous, notre destination ne te regarde pour le moment en rien.

Le Rôdeur fit signe discrètement à Nesrine qu'il voulait s'entretenir avec elle et lui demanda de reculer un peu, près de l'arbre. OeilDeNuit aperçu le signe et garda les yeux fixé sur l'homme armé. Pour ne pas paraître trop flagrant ils continuèrent encore le repas quelques minutes ensuite Celarith prétexta avoir un besoin urgent et se dirigea dans la forêt. Là, il regarda encore un peu le guerrier puis s'éloigna, revenant sur ses pas à travers les arbres. Une fois arriver à une dizaine de mettre il redescendit puis se plaça juste derrière l'arbre se trouvant dans le dos de Nesrine.

En parlant doucement, assez bas pour que seule elle puisse l'entendre et détacha bien chaque mots.

-Etant donné que nous voyageons de concert je te demande ton avis. Le crois-tu capable de nous être utile? J'y ai réfléchi, je l'ai bien observé et s'est un guerrier chevronné tout dans ses manières le prouve. Malgré tout je me demande si nous pouvons lui faire confiance... J'ai besoin de ton avis et de ton intuition. Nous ne faisons que commencé notre voyage et je peux comprendre que nous ayons eu un mauvais départ tout les deux mais essayons de corriger cela.

Celarith resta caché se fondant à travers la dense forêt aussi invisible qu'une feuille parmi les autres attendant la réponse de la jeune femme.

[HRP] Je m'excuse pour le gros retard, problème irl je n'avais plus vraiment la motivation..[/HRP]
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Ryad Assad
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En route pour le Nord EmptyMar 22 Jan 2013 - 23:05
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Nesrine était un délicieux paradoxe sur pattes. Capable de s'emporter pour la moindre petite broutille, il lui arrivait aussi, parfois, de laisser filer des choses qu'elle aurait dû considérer comme des insultes. Le voyageur égaré n'avait même pas daigné répondre à sa question : tant pis ! Elle s'en fichait, en fait. Elle s'était convaincue qu'elle avait besoin d'obtenir des informations sur lui, mais elle s'en fichait comme de la couleur de la robe de chambre de Mephisto. Ce qui lui importait, c'était de gagner le Nord le plus rapidement possible, et toutes ces conversations inutiles n'étaient que des contretemps qu'elle se devait d'éliminer rapidement. Pas éliminer au sens "assassinat", bien entendu. Elle était certes un peu vive, et prompte à la réaction, mais elle n'allait pas commettre un meurtre à quelques pas de la Cité Blanche pour si peu. Enfin...pas tout de suite. Cependant, elle savait qu'en se montrant aussi insupportable que possible, elle avait le don de faire fuir les gêneurs qui venaient manger et restaient parler de leur vie, de leurs déboires et de leurs projets. Mais que pouvaient-ils donc bien espérer à raconter tout ça ? Qu'on les écoutât ? Qu'on les prît en pitié ? Nesrine avait surtout envie de leur coller une grosse beigne, et de les renvoyer affronter leurs problèmes. Non mais !

Le voyageur se présenta comme un guerrier de Minas Tirith, mais il n'en dit pas davantage. Ca semblait logique, au vu de la manière dont il se déplaçait, ses armes et son regard suspicieux. Un vrai guerrier, formé à la dure, à la vieille école. Ou bien un jeune novice qui faisait comme s'il était déjà adulte. Il y avait ça aussi. En tous cas il s'était assis, et il était sur le point de se mettre à l'aise. On était parti pour des heures, si ça commençait comme ça ! Nesrine ne dissimula pas sa mauvaise humeur, soupirant régulièrement, et faisant claquer sa langue dès qu'une pensée négative supplémentaire venait se nicher dans son esprit. Elle écouta la réponse de Celarith à la question de l'homme. Mais bien entendu qu'ils n'allaient pas lui révéler où ils allaient ! Que croyait-il à demander cela ? Que les gens étaient tous bons et tous gentils ? Mais en même temps, la conversation n'allait pas avancer des masses avec deux types bornés qui se regardaient en chien de faïence, refusant de se dire quoi que ce fût. "Tu vas où ?" - "T'occupe, et toi ?" -"C'est pas tes affaires". Youhou ! On allait aller loin avec ça.

Nesrine était au bord de la crise de nerfs, mais l'elfe lui demanda d'aller se calmer ailleurs. Enfin...c'est comme ça qu'elle le comprit. Elle ne se fit pas prier. Elle se leva comme une furie, et marcha d'un bon pas à l'abri des arbres. Elle s'éloigna assez du campement pour ne plus être à portée d'oreille, mais demeura suffisamment proche pour continuer à les observer du coin de l'œil. S'ils tentaient de l'entourlouper, elle allait le leur faire payer cher. Elle se mit à parler toute seule, dans la langue du Sud qui était la sienne, jurant contre la bêtise de cet elfe qui semblait prêt à transformer leur duo en trio dès qu'il apercevait quelqu'un de paumé. S'il continuait comme cela, ils allaient ramener tout le Gondor avec eux !

La femme ignorait depuis combien de temps elle était là à ruminer sa colère, quand elle entendit un craquement distinctif d'un pas. Elle glissa sa main sous sa cape, et se saisit du manche de sa dague, sans la dégainer. En se retournant, elle vit qu'il s'agissait de l'elfe. Elle se détendit un peu. Un tout petit peu. Il s'était approché sans faire aucun effort pour être discret, probablement pour ne pas l'inquiéter, mais elle était du genre paranoïaque, et elle n'était pas prête de lui faire confiance s'il la suivait ainsi. Elle n'avait toujours pas compris qu'il voulait lui parler seul à seul, aussi l'accueillit-elle assez froidement :

- Tu veux quoi, encore ?

Il se dissimula quelque peu, gardant un œil sur le guerrier, et parla à voix très basse, comme pour être certain que personne ne l'entendrait. Quel comploteur celui-là ! Un elfe, quoi. Et tout ça pour quoi ? Pour savoir si on pouvait lui faire confiance ? Mais bien sûr que non, on ne pouvait pas lui faire confiance ! Un étranger égaré qui marchait seul dans le froid glacial. Un mec paumé et mystérieux, qui était revenu sur ses pas pour leur parler, et qui faisait peut-être partie d'un groupe de bandits ou de mercenaires venus pour elle. Comment pouvait-on croire un seul instant qu'il pût être digne de confiance ? Elle était sur le point de lui répondre sur un ton qu'elle-même aurait qualifié de méchant, quand les derniers mots de l'elfe lui parvinrent. Etaient-ce des excuses finement dissimulées ? Elle demeura silencieuse un instant, perdue dans ses pensées. Dans son esprit, elle trouvait qu'il était quand même sympathique, et le fait qu'il lui dît qu'ils avaient pris un mauvais départ la surprit quelque peu. Lui avait-elle donné l'impression qu'elle le détestait ? Elle plissa les yeux, et repoussa ces pensées parasites. Tant pis pour lui s'il croyait ça !

Nesrine se redressa, et se tourna face à Celarith. Elle n'appréciait pas trop ces cachotteries, surtout pour des choses qui l'ennuyaient fermement. Elle ne souhaitait pas tarder plus longtemps, et plus on repousserait l'heure du départ, moins elle se montrerait courtoise. Elle répondit alors, d'une voix si forte qu'il allait sûrement entendre :

- Tu veux savoir si on peut lui faire confiance ? Tu veux savoir s'il pourrait être utile ? Mais jamais de la vie ! Il n'a pas les épaules pour ça, regarde-le !

Elle se délectait de la réaction de l'elfe, qui devait sans doute maudire son comportement tout sauf sérieux. Elle lui offrit un sourire narquois qui demeura invisible derrière son voile, quoi qu'il fût possible de le deviner sans yeux pétillant de malice. Elle aurait pu s'arrêter là, mais elle décida d'en rajouter une couche. Elle quitta l'abri des arbres, et se dirigea vers le voyageur qui l'observa se rapprocher. En chemin, elle défit sa cape, comme si elle s'apprêtait à l'enlever.

- Alors coco, je t'explique la situation. Le type que tu vois derrière moi, il aimerait savoir si tu peux nous accompagner. Moi, je crois que tu fais pas l'affaire. Alors il faut qu'on ait une preuve, tu vois ?

Elle n'avait cessé d'avancer ce disant, et arrivée à une distance qu'elle jugea suffisante, elle se mit en action à la vitesse de l'éclair. Elle ôta sa cape et dans le même mouvement, la lança vers l'homme qui ne put rien faire pour l'éviter. Elle profita de cela pour se jeter sur lui avec la férocité d'une lionne, désormais libérée du poids de cet épais vêtement qui pour elle constituait une entrave particulièrement pénible. Elle plongea et lui saisit fermement les poignets alors qu'il essayait de se débarrasser de la cape, puis elle le força à se remettre debout. Il était musclé, ça c'était sûr, mais elle était plus costaude que le laissait présumer sa frêle silhouette. Profitant de son élan et de l'effet de surprise, elle le fit adroitement basculer, et le déstabilisa au point qu'il faillit tomber par terre. Elle le lâcha, et s'éloigna prestement.

Comment aurait-il pu interpréter cela autrement que comme une agression ? Difficile à dire. Mais Nesrine ne lui laissa pas la possibilité de dégainer son arme, de préparer une riposte ou de faire quoi que ce fût d'autre. Assez loin pour avoir le temps de réagir s'il décidait de ne pas l'écouter, elle leva les mains comme une truande prise sur le fait, montra du doigt l'elfe qui s'était approché, et lança en minaudant :

- C'était pour rire, voyons ! Tu ne frapperais pas une femme, hein ? Par contre, l'elfe, tu peux. D'ailleurs, quel meilleur moyen qu'une bonne bagarre pour prouver ta valeur ?

Elle lança un clin d'œil complice à Celarith, qu'elle venait de plonger dans cette triste situation rien que pour le plaisir. Plutôt que de parlementer comme des politiciens, peut-être allaient-ils enfin se comporter en hommes, s'affronter et déterminer si oui ou non ils devaient travailler ensemble. Elle tablait sur dix minutes. C'était raisonnable, et assez réaliste, si les deux avaient un niveau équivalent. Cependant, si elle devait profiter du spectacle, il fallait qu'elle fût confortablement installée. Le froid mordait sa peau exposée, et depuis qu'elle avait lancé sa cape, cela représentait une bonne partie de son corps. Elle ramassa le vêtement qui traînait dans la neige, et d'un ample et gracieux mouvement, le passa sur ses épaules. Elle se permit même un soupir d'aise, et se retint de s'asseoir. Elle se retint car elle ignorait encore si le voyageur allait l'écouter et se tourner vers l'elfe, ou bien se montrer borné et la charger. Après tout, il y avait des goujats partout, et elle préférait les affronter sur ses deux jambes. Elle croisa les bras, plus pour se réchauffer que pour se donner un air, et les pressa :

- Alors, vous y allez ou on attend que la neige fonde ?

Insupportable à souhait.


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En route pour le Nord EmptyMar 29 Jan 2013 - 10:40
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Malgré toute cette agitation autour de lui, Siegfried resta calme. Il ne comprenait pas très bien cette jeune femme qui l’avait lourdement provoqué. Ce contact le rendit indifférent, c’était plutôt la fougue et l’impatience de cette dernière qui l’avait quelque peu étonné. Bien évidemment qu’il ne frapperait pas une femme, il avait beaucoup trop de respect pour le beau sexe. Ce groupe était aussi long à la détente qu’un escargot mais quoi de plus normal lorsque l’on se méfie de tout.

Alors que cette inconnue retourna auprès de son ami, les mains en l’air comme une enfant ayant peur de son sort, Siegfried se leva à son tour. Son regard ténébreux fixa les deux personnes et il parla d’un air neutre :


« Votre méfiance est tout honorable mais continuer de la sorte vous fera perdre votre amie qui gèle petit à petit. Vous doutez de mes compétences et vous voulez des preuves car tout ce que j’avancerai me concernant ne ferait qu’attiser votre sentiment. Aussi vous donnerez-je ce conseil : ne bougez surtout pas. »


Il leur tourna le dos et avança de quelques pas. Aussitôt, il se retourna et lança droit sur ces personnes deux couteaux cachées dans ses habits. Les deux armes allèrent se planter droit dans les deux arbres se situant derrière Celarith et Nesrine. Ces derniers ne furent pas touchés, ils sentirent juste les lames leur frôler leur visage.

Siegfried avança en silence vers eux. Il se positionna à quelques centimètres deux et reprit :


« Voici la première leçon que l’on m’a appris étant jeune : ces couteaux représentent la confiance et l’habileté. Voulez-vous encore que je vous prouve d’une quelconque manière ma valeur ou jugez-vous que nous avons perdu assez de temps ?»


Il resta là à attendre la réaction de ces deux personnes. La patience était de loin l’une de ses plus grandes vertus alors il avait le temps d’attendre et si ce groupe n’avait pas besoin de lui et il partira tout simplement…
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En route pour le Nord EmptyMar 5 Fév 2013 - 20:37
Tandis que Celarith essayait d'être discret, Nesrine elle se mit à aboyer littéralement et ainsi attiré l'attention du jeune guerrier lançant des propos sur la confiance et l'utilité qui pourrait être attribué à l'étranger.

Elle se retourna vivement et se lança contre le jeune homme qui, couvert de la cape lancé par la jeune femme, ne voyait cure. Elle utilisa une force dans le Rôdeur ne soupçonnait pas l'existence chez la belle et fit lever l'homme et le fit basculer à la limite de retrouver au sol puis s'écarta d'un coup levant les mains en signe de paix prétextant avoir fait cela comme une simple blague et lança au Rôdeur et à l'homme de se défier, tandis que Nesrine revenait, Celarith s'avanca lentement mais il n'avait pas fait deux pas que...

-Votre méfiance est tout honorable mais continuer de la sorte vous fera perdre votre amie qui gèle petit à petit. Vous doutez de mes compétences et vous voulez des preuves car tout ce que j’avancerai me concernant ne ferait qu’attiser votre sentiment. Aussi vous donnerez-je ce conseil : ne bougez surtout pas.

...deux couteaux de lancés brillèrent et se plantèrent tout droit dans l'arbre situé derrière eux deux. A un cheveux près il les touchait.

L'homme s'était retourné et avait lancé les lames avec une dextérité hors norme, il aurait bien su pu les touchés même si leur réflexes leurs aurait permis d'esquiver.

Il s'était avancé et quand il fut près d'eux leur lança:

-Voici la première leçon que l’on m’a appris étant jeune : ces couteaux représentent la confiance et l’habileté. Voulez-vous encore que je vous prouve d’une quelconque manière ma valeur ou jugez-vous que nous avons perdu assez de temps ?

Le Rôdeur ne réfléchi pas plus longtemps, après tout le guerrier venait de prouvé sa dextérité.

-Tu as raison, ainsi que Nesrine nous avons perdu beaucoup de temps. Tu as prouvé que tu étais très habile soit, je t'offre de partir avec nous, nous partons pour le grand Nord si tu viens tu sera informé pendant notre escale à Annùminas des détails.

Nous partons déjà à l'avance, nous suivrons la montagne et ne nous arrêterons que le stricte nécessaire pour dormir et laisser les chevaux se reposer.


Celarith rangeait déjà la tente et ses affaires. Quand tout fut prêt il les plaça sur son cheval, bien que ce ne soit pas vraiment sont cheval car ce dernier était sauvage mais il voyageait depuis de longues années ensemble.

-Nesrine j'espère que tu es prête... bien que vu ton impatience des derniers jours je doute du contraire. En route ma belle tu vas enfin pouvoir reprendre la route!

Il s'adressa au jeune guerrier:

-Si un jour tu te décides rattrape nous! Sinon passe ton chemin.
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Ryad Assad
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En route pour le Nord EmptyJeu 7 Fév 2013 - 13:38
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Nesrine n'était pas du genre à se laisser impressionner par une petite démonstration de force de la part d'un voyageur égaré. Non. Elle en avait vu de plus dures, et elle n'imaginait pas qu'il pouvait l'inquiéter. Elle s'était trompée très lourdement, et elle s'en voulut après coup. Son arrogance l'avait aveuglé, et c'était le genre d'erreurs qui pouvait coûter cher. Lorsqu'il leur avait conseillé de ne pas bouger, elle avait compris qu'il y avait une embrouille, mais elle n'avait pas eu le temps de réagir. Le froid peut-être. Ou bien la surprise totale de le voir sortir de Melkor savait où des poignards qu'il avait lancés avec une vitesse, une précision et une dextérité impressionnantes. La femme vit l'un d'eux foncer droit sur elle, et elle bougea par réflexe sur le côté. Qu'elle ait eu réagi ou non, le poignard ne l'aurait pas touché, tant il était bien lancé, mais qu'elle ait eu bougé ou non, s'il l'avait voulu, elle aurait été tuée sur le coup. Cependant, elle sentit le poignard passer par trop près de son visage, et elle poussa un cri strident, comme si elle avait réellement été atteinte par l'acier.

Elle porta les mains au voile qui recouvrait son visage, et tomba à genoux, prostrée, agitée de tremblements incontrôlables, agitée de sortes de sanglots étouffés. Ses doigts palpitaient comme s'ils recherchaient une blessure qui pourtant n'existait pas. Comme s'ils recherchaient une déchirure dans le tissu qui dissimulait le bas de son visage. De l'extérieur, on aurait vraiment dit qu'elle avait reçu un coup, et c'était d'autant plus surprenant que cette réaction incroyablement violente la présentait sous un jour inattendu. Elle paraissait vulnérable. A genoux dans la neige, Nesrine acheva l'inspection frénétique de son voile en constatant avec un soulagement incroyable qu'il n'était pas déchiré. Elle essuya d'un revers de manche les larmes qui s'étaient rassemblées au coin de ses yeux, et se redressa pour faire face au chevalier qui s'approchait d'eux. Avait-il été surpris par sa réaction ? Probable. Avait-il compris quelle en était la raison ? Improbable. C'était tout ce qui comptait pour l'heure. La jeune femme avait néanmoins changé d'attitude, et elle ne semblait plus encline à faire la moindre mauvaise blague. Mais ce soudain revirement ne pouvait pas s'expliquer par la simple démonstration de Siegfried. Il y avait autre chose.

Lorsque l'homme se mit à fanfaronner, de manière tout à fait étonnante, elle ne prit pas le parti de jouer la surenchère, et demeura silencieuse. Ses yeux particulièrement expressifs offraient un début de réponse à quiconque s'attarderait à plonger dedans. Elle était présentement en colère, d'une colère sombre qu'elle n'avait pas laissé exploser, et dont il faudrait se méfier plus tard. Mais cette colère dissimulait quelque chose de moins glorieux. La peur. Oui, elle avait eu extrêmement peur.

Les paroles de l'elfe, elle les écouta d'une oreille distraite, son cœur tambourinant dans sa poitrine au point qu'elle avait envie de se plier en deux pour faire passer la douleur qui la broyait de l'intérieur. Elle n'avait pas ressenti cette sensation depuis un moment, et elle n'appréciait pas de retomber dans cet état de fragilité incroyable qu'elle avait pourtant cru avoir chassé depuis longtemps. Tandis que Celarith parlait, elle passait nerveusement une main sur son voile, comme pour s'assurer qu'il était toujours intact. Un geste qui trahissait où allaient ses pensées en cet instant. Mais elle n'avait de toutes façons jamais été douée pour le subterfuge et la manipulation. Elle vivait au naturel, et ne pouvait pas vraiment cacher au monde le contenu de ses réflexions. Elle s'éloigna perceptiblement des deux hommes lorsqu'il fut venu le temps de démonter le campement de fortune, et elle n'adressa aucun signe au loup qui, allongé non loin, tourna la tête pour la suivre du regard. Elle n'était plus d'humeur à taquiner. Elle s'approcha de son cheval, et posa mes mains sur sa selle, comme pour vérifier ses provisions. Toutefois, elle se sentit brutalement défaillir, et elle s'appuya de toutes ses forces sur le flanc de la bête pour ne pas choir misérablement. Une onde de terreur, relent de ce qu'elle avait éprouvé un peu plus tôt, la traversa comme une nuée de sauterelles traverse un champ de blé. Elle se sentit frémir, et ferma les yeux pour essayer de retrouver sa sérénité. Mais malgré tous ses efforts, ses mains tremblaient encore de manière visible. En les regardant, elle se replongea dans ses souvenirs. Elle revoyait encore les murs couverts de moisissure, et elle sentait encore la morsure de l'acier sur ses poignets et ses chevilles. Elle revoyait...

Tirée de ses pensées brutalement par la voix de Celarith, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas changé de position depuis un moment, et qu'elle était restée debout, comme une idiote, à fixer son cheval avec une insistance plus que bizarre. Elle fronça ses fins sourcils, et se tourna vers l'elfe :

- Je suis prête, allons-y.

Elle avait lâché ça sur un ton incroyablement froid, elle qui d'ordinaire était plutôt une personne chaleureuse. Chaleureuse sans être toujours très polie et très agréable, mais au moins elle était pleine de vie. Une réponse aussi sèche ne lui ressemblait guère. Prenant appui sur la selle, et sans utiliser les étriers, elle se hissa sur le dos de son cheval, et s'installa aussi confortablement que possible. Elle resserra son manteau autour d'elle, et mit la capuche sur sa tête. Elle se sentit immédiatement mieux, comme protégée derrière ce vêtement qui la cachait aux yeux des autres. Son comportement était pareil à celui d'une petite fille qui se cache derrière la première chose qui lui tombe sous la main.

Elle fit avancer sa monture, et dépassa Siegfried sans lui adresser la parole. Toutefois, elle ne put s'empêcher de lui couler un regard qu'il était difficile d'interpréter : une part de colère, une part de méfiance, une part de peur. Et tout cela était complexifié par les émotions qui s'agitaient en elle, et qu'elle ne maîtrisait pas le moins du monde. Mais de toutes façons, qu'aurait-elle bien pu lui dire ? Qu'elle s'excusait de sa réaction ? Jamais ! Elle ne tenait pas à ce qu'il en vînt à lui poser des questions, et ce qui l'avait dérangé ne la concernait qu'elle. Elle ne voulait pas que quiconque en découvrît l'origine. Aurait-elle dû, dans ce cas, lui dire que ce n'était rien et qu'il valait mieux qu'il oubliât tout cela ? Cela aurait été probablement la meilleure solution, mais elle ne pouvait pas se mentir à elle-même. Ce n'était pas "rien". C'était loin d'être "rien". Cela deviendrait quelque chose dont elle pourrait parler quand elle aurait achevé sa mission...quand elle arriverait dans le Nord, et qu'elle la tuerait. Non...Décidément, il valait mieux qu'elle gardât le silence. C'était la meilleure chose à faire pour l'instant.


~ ~ ~ ~


Le soleil n'avait toujours pas fait son apparition, et il était impossible de savoir l'heure qu'il était. Midi était passé, très probablement, mais de là dire avec certitude à partir de quand il faudrait songer à s'arrêter... C'était une autre histoire. Il faisait anormalement sombre, ce qui contrastait avec le blanc immaculé qui recouvrait l'ensemble du paysage, comme si une ménagère attentionnée avait déposé un drap blanc pour protéger son mobilier des affres du temps, de la poussière. La poussière. Nesrine se sentait présentement comme un grain de poussière dans le vaste monde, et elle espérait que cela ne signifiait pas qu'elle serait balayée comme lui. Depuis qu'ils avaient commencé à chevaucher, elle avait retrouvé une plus grande sérénité, même si elle n'avait toujours pas desserré les mâchoires. De toutes façons, il n'y avait pas grand-chose à dire. Elle n'était cependant toujours pas rassurée, mais pas pour les mêmes raisons qu'un peu plus tôt. Si elle en était venue à accepter que son voile n'avait pas été déchiré, elle s'inquiétait davantage de la présence de dangers potentiels. Cet environnement n'était pas le sien, et elle avait l'impression qu'au milieu de cette étendue morte et silencieuse, n'importe quelle créature diabolique pouvait se cacher.

Elle se retourna encore, comme toutes les cinq ou dix minutes depuis leur départ, pour s'assurer qu'aucun groupe de cavaliers ne remontait sur eux. Ce faisant, elle vit Siegfried, dont la silhouette penchée sur son cheval endurait le froid avec courage en attendant qu'ils se reposassent quelque part. Elle n'aurait pas cru qu'il allait les suivre, mais visiblement il avait décidé de leur emboîter le pas malgré tout. Les raisons qui l'avaient poussé à s'engager dans cette aventure ne concernaient que lui, mais Nesrine n'appréciait pas trop de le savoir dans son dos en permanence. Elle aurait préféré pouvoir garder un œil attentif sur lui. Ainsi placé, il pouvait comploter avec d'éventuels ennemis qu'elle n'aurait pas vu. Des gens cachés sur leur route, qui se préparaient à leur tendre une embuscade mortelle au détour d'un chemin, ou bien qui attendaient qu'ils s'arrêtassent pour les égorger à la faveur de la nuit. Guère réjouissant.

Elle regarda aux alentours, plissa les yeux en quête d'un mouvement anormal. Ou plutôt, en quête d'un mouvement quelconque, car rien ne semblait bouger à des lieues à la ronde. Elle aurait tué pour un peu d'action, mais elle savait que dans de telles conditions, il valait mieux s'ennuyer que d'avoir à tomber sur un groupe de bandits. Elle lâcha un soupir las qui fit onduler son voile, et leva les yeux vers le ciel gris. Dire qu'ils venaient juste de partir...Elle espérait que le voyage jusqu'à Annùminas se passerait bien. Mais par ce temps, tout pouvait arriver.


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Sighild Baldrick
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En route pour le Nord EmptySam 16 Fév 2013 - 21:52
Son ténébreux regard fixait le départ de ces étrangers. Le jeune homme gardait toujours son air neutre mais au plus profond de lui il était satisfait d’avoir fait ses preuves. Une fois que leurs silhouettes furent disparues, il se retourna pour récupérer ses deux poignards et contempla le paysage qui se tenait devant lui. Le guerrier repensa à sa précédente méditation. Il se tourna à nouveau vers les traces des étrangers et décida d’avancer calmement. A quoi bon se précipiter vers des personnes qui ne vous font pas confiance ? Il ne voulait pas se faire désirer mais il n’était pas à leur ordre non plus.
Suivant la direction de ce binôme, sans compter ce loup, Siegfried dévia la trajectoire et regagna son lieu d’habitation. Rencontrant son père, il lui expliqua les raisons de son départ tout en donnant une description de son groupe, le prénom de Nesrine et leur destination. Aimant son fils par-dessus tout, le forgeron refusa sur le coup mais son héritier lui fit bien comprendre que cela était pour le bien de sa formation. Son père le laissa donc partir, en lui donnant assez de provisions pour une semaine. Il regarda son fils unique partir à l’aventure et il espérait sincèrement qu’il lui revienne en vie. Revêtant sa cape noire, le jeune homme alla chercher son étalon noir.

Quittant ainsi la belle cité de Minas Tirith, le cavalier suivit les traces de Celarith et de Nesrine. Il espérait de tout cœur que cette quête lui permettrait de gagner en expérience et en maturité. Toutefois, il savait parfaitement qu’il ne tisserait pas des liens d’amitié avec ces deux personnes, après tout, cela n’était pas son principal objectif. Siegfried n’avait qu’une seule ambition, devenir un vaillant chevalier du Gondor et pour cela, il se conduirait non seulement comme tel mais il garderait aussi sa personnalité. Avoir confiance uniquement en soi et pas aux autres, voilà l’un des principes du jeune homme. Accorder sa confiance à quelqu’un était une chose importante, cela n’était pas le cas pour Celarith et Nesrine mais le jeune guerrier savait très bien cacher ses émotions et intentions : un vrai bloc de glace.

Avant de rattraper ses « compagnons », Siegfried se remémora de la réaction de cette Nesrine lorsqu’il avait lancé ses poignards. Ce dernier avait analysé un comportement étrange, sous ces airs nonchalants et hautains se cacher quelqu’un de sensible et qui devait cacher un lourd secret…Le regard de cette dame était un signe, ainsi que ses gestes de gêne…Voilà ce qui arrive quand on se croit au-dessus de tout, on retombe bien vite. Au fond, Siegfried s’en moquait, cette démonstration lui permit au moins d’avoir le respect de ces personnes.

Peu de temps s’était écoulé depuis leur départ mais le guerrier arriva à hauteur du groupe. Laissant trotter son cheval à côté de celui de Nesrine, Siegfried ne dit mot, il ne fit que suivre la marche et attendit la suite des événements…
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celarith nydaem
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En route pour le Nord EmptyJeu 21 Fév 2013 - 19:02
Les deux compagnons chevauchaient dans les landes enneigés, du blanc à perte de vue d'une beauté irréelle. Le Rôdeur avait déjà connu se genre de paysage pour avoir effectué un voyage à travers les toundras de glace dans le Nord... Pourtant il ne pouvait, en aucun cas, oublié cette magnificence qui s'étendait tout autour des cavaliers. Le soldat les rattrapa après une heure ou deux.

Nesrines et le jeune homme avaient l'air de se défier du regard, la première ne devant pas aimer l'avoir près d'elle plutôt que devant, là où elle aurait pu le surveillé, le second surement car il ne l'appréciait pas. Celarith avait d'ailleurs observer cette caractéristique chez ce jeune guerrier: il ne leur accorderai pas sa confiance, ou tout du moins très difficilement.

Tandis que les cavaliers continuait leur route vers les terres du Rohan, et au delà vers l'Arnor, la fidèle ami canidé de l'archer courait dans se mondes éclatant, disparaissant puis réapparaissant de façon surnaturelle comme une tache de ténèbres dans un monde de lumière.

La température et le temps ne s'améliorait pas et le semi-elf resserra ses vêtements de fourrure. Bien qu'ils soient encombrant pour l'archer et le guerrier qu'il était, il devait reconnaître qu'ils protégeaient bien .

Le Rôdeur regarda la jeune femme de l'Est, s’inquiétant pour elle autant pour la réaction qu'elle avait eu précédemment que pour le climat de l'Ouest... d'habitude plus clément, le Rude Hiver avait provoqué une baisse impressionnante de la température et des tempêtes de neiges de plus en plus constante.

Ce tournant vers elle, il l'observa.

-Tiendras-tu jusqu'à Annuminas? Nous ferons une halte d'ici demain matin, nous chevaucherons encore cette nuit car nous avons prit du retard, par ma faute je l'admet.

Il ne prit pas le temps de s'adressé au soldat, un soldat avait la vie dur et souvent devait s'acclimater aux obstacles du voyage.

*******************************************************************************

Les cavaliers avait parcouru une bonne distance, toujours suivi par OeilDeNuit faisant des allé retour tantôt devant tantôt derrière le groupe. L'aube se levait et ils étaient tous épuisés par la chevauché.

-Arrêtons nous, nous devons nous reposer mais d'abord occupons nous du camp.

Se tournant vers le soldat, le Rôdeur lui demanda d'allé récolté un peu de bois tout en lui tendant une hache qu'il gardait toujours sur lui. Le semi-elf respectait la nature par dessus tout, comprenait le cycle de chasse, le rôle de la proie et du chasseur et savait que Dame Nature procurait abri et protection à ceux qui la respectait et leur offrait ce dont ils avaient besoin.

-Nesrine? Repose toi un peu tu as l'air épuisé... si tu veux tout de même aidé tu peux commencer à monter les tentes et faire un cercle de pierres pour le feu.

S'éloignant et faisant signe que l'heure de la chasse était venu au loup, il accrocha son arc dans le dos, ajusta 3 flèches sur son plastron où il avait ménagé des petites accroches pour les y placés à porté de mains. De plus il vérifia que ses lames rétractables fonctionnait bien et que ses épées sortaient correctement de leur fourreaux qui, si l'on ne prenait pas de précaution, pouvaient geler.

-Je pars chasser.

Il parti et se fondit à travers les bois, là où il était le plus à l'aise. Il vivait dans les forêts de l'Ouest depuis sa tendre enfance et s'y était toujours senti chez lui.

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Ryad Assad
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En route pour le Nord EmptyMar 26 Fév 2013 - 21:44
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Les délicats flocons de neige qui dérivaient lentement, inexorablement attirés par le drap opalin qui s'était déployé sur la campagne environnante, ballotés au gré du vent mordant qui soufflait en rafales agressives, voyaient leur trajectoire rendue imprévisible par ces mêmes courants. Ceux-ci leur permettaient de se glisser dans le moindre recoin non protégé par un épais manteau de fourrure. Nesrine avait depuis longtemps lâché ses rênes pour glisser ses mains pourtant gantées sous ses coudes, afin de les protéger des éléments déchaînés, et de contenir les tremblements d'un corps qui aurait crié grâce si ouvrir la bouche n'avait pas été plus risqué que de garder la tête basse. Tête basse. C'était effectivement ainsi que progressait la femme du Sud, recroquevillée sur elle-même, comme si cette position à elle seule pouvait réduire l'emprise que les doigts crochus du vent étendaient sur ses muscles ankylosés, avec l'intention évidente de la jeter à bas de sa selle, pour l'offrir en pâture au rideau immaculé qui s'empresserait de la dévorer, de l'absorber dans ce cocon glacial qui emprisonnerait son corps à jamais. Peut-être même que, de là, son âme ne retournerait jamais à Melkor, incapable de franchir une couche de neige compacte et uniforme. Devait-elle s'en réjouir ?

A demi emportés par le vent, les mots de Celarith faillirent ne jamais atteindre la jeune femme, qui les capta in extremis malgré que ses oreilles fussent bien à l'abri derrière le rempart de fourrure qui composait l'épaisse capuche qu'elle avait rabattu sur sa tête. Elle leva les yeux, et les posa sur le rôdeur, qui la regardait avec un air difficile à déchiffrer. Mais était-il difficile de lire en lui parce qu'il avait des oreilles pointues, et que Nesrine partait du principe qu'il était impossible de comprendre ces immortels ? Ou bien était-il difficile de le comprendre à cause de la fatigue accumulée ? A moins que ce ne fût autre chose ? Elle ne poussa pas plus loin son investigation, premièrement parce que ce n'était pas son genre, deuxièmement parce qu'elle n'en avait ni l'envie ni la force, et troisièmement parce que les paroles de l'elfe l'avaient laissé suffisamment contrariée pour que cela lui sortît de l'esprit. Chevaucher de nuit ? Par ce temps ? Nesrine déglutit péniblement, ce qui grâce à son voile se traduisit simplement par un plissement de ses yeux expressifs. Elle ne savait trop comment réagir. Elle ne voulait pas passer pour une faiblarde, se plaindre, et retarder leur expédition. Après tout, c'était elle qui avait demandé à accompagner l'elfe dans sa quête, et elle avait déclaré qu'il serait leur guide. Le suivre était sa seule option tenable. Mais d'un autre côté, elle se demandait comment elle allait survivre dans ces conditions. Si la différence de température entre le jour et la nuit était aussi importante que dans le lointain Harad d'où elle était originaire, alors elle allait devoir serrer les dents pour ne pas hurler. L'idée de faire demi-tour lui traversa l'esprit, mais elle se remémora son objectif, et retrouva la force de continuer à avancer.

Elle secoua la tête pour écarter la fourrure qui l'empêchait de parler, et répondit d'une voix qui trahissait les frissons dus au froid qu'elle avait pourtant réussi à dissimuler habilement jusque là :

- C'est toi qui c...commande, alors ne t'inquiète pas p...pour moi. Fais-nous arriver le plus vite possible... C'est t...tout ce que je demande.

Elle ne jugea pas utile de rajouter quoi que ce fût. C'était déjà une bien longue réponse, compte tenu des circonstances. Et en quelques mots, elle était aussi épuisée que si elle avait dû escalader la Cathédrale de Minas Tirith. Et elle savait mieux que personne à quel point c'était épuisant. Nesrine se tourna à demi vers Siegfried. Le soldat devait avoir entendu leur échange, car ils avaient dû hausser le ton pour couvrir le bruit du vent. Son expression était indéchiffrable, mais nul doute que la perspective de continuer ne le laisserait pas indifférent. La femme du Sud fut tentée de lui lancer une pique, de le provoquer pour voir s'il serait capable de les accompagner jusqu'au bout malgré les difficultés, mais elle se souvint de son poignard lancé. Elle se remémora la réaction qu'elle avait eue, et elle en conçut une certaine honte. Les mots restèrent coincés dans sa gorge, et elle détourna la tête sans cacher son exaspération. Une exaspération qu'elle ne savait guère trop contre qui tourner.

La nuit tomba assez rapidement sur la campagne, presque par surprise. Il était difficile, en observant le ciel d'un gris uniforme, de déterminer exactement la position du soleil. On avait l'impression d'avancer pendant des heures dans ce qui correspondait à un petit matin, et puis soudainement, la lumière s'échappait, aspirée à l'Ouest, comme si l'horizon avait été une bouche géante avide de gober ce qui pouvait encore réchauffer le cœur des Hommes. Nesrine, au moment où la nuit s'abattit comme le Marteau de Melkor, était au comble du découragement. Elle avait essayé de laisser ses idées filer, de se laisser absorber par le morne paysage, mais quoi qu'elle fît, elle ne parvenait pas à se relaxer, et elle restait de fait douloureusement consciente de l'inconfort de la selle de son cheval, des crampes qu'elle avait dans les jambes, de son corps gelé qui ne répondait presque plus aux autres qu'elle lui donnait. Elle avait l'impression que chaque seconde durait de plus en plus longtemps, et paradoxalement, chaque pas en avant semblait l'éloigner de son objectif plutôt que l'inverse.

Ils étaient encore au Gondor, et pourtant ils n'avaient pas croisé âme qui vît. A croire qu'ils étaient les seuls gens insensés qui s'étaient décidés à se lancer dans une escapade nocturne par ce temps exécrable. Pourtant, ils avaient bel et bien vu des lumières, mais ce devaient être des illusions. Nesrine avait déjà eu l'occasion de souffrir d'hallucinations dues à la chaleur. Des mirages, comme on les appelait. Cela dit, peut-être que le froid intense pouvait provoquer les mêmes effets. Difficile à dire, car elle n'était pas prête d'être experte de ces conditions polaires, même si elle était prête à parier qu'il n'y avait pas grand monde qui avait eu l'occasion de voyager dans de pareilles conditions.

Mais la nuit n'était pas seulement l'occasion de voir les températures chuter, non. C'était surtout, malheureusement, une obscurité oppressante qui rendait nerveuse la jeune femme. Son métabolisme particulier ne lui permettait pas de dormir pour l'heure, aussi s'occupait-elle de monter en garde en plus du loup qui trottait inlassablement autour d'eux, tantôt dans leur sillage, tantôt sur leurs avants. Elle jetait des regards là où il ne se trouvait pas, cherchant à combiner ses efforts à celui du quadrupède pour couvrir un maximum d'angles, et éviter d'être surprise par l'arrivée impromptue d'un ou de plusieurs cavaliers, probablement animés de mauvaises intentions. Cependant, cela pesait sur sa tension nerveuse, car le paysage était traître. Il pouvait sembler facile de repérer quelqu'un sur un relief entièrement blanc, mais en vérité, ce n'était pas une mince affaire, et cela exigeait une grande concentration. Plusieurs heures de grande concentration sans arrêt.

Lorsque le matin arriva, Nesrine avait les larmes aux yeux de les avoir gardé ouvert si longtemps. Elle aurait voulu se reposer, mais il fallait attendre de trouver un endroit plus abrité. S'asseoir dans la neige au beau milieu de nulle part n'était pas forcément une solution très intelligente. La lumière révéla leurs traits tirés, épuisés, et quelque peu découragés. Ils avaient certes parcouru une grande distance, et avalé les miles avec acharnement - tout du moins c'était l'avis du rôdeur, car pour Nesrine tous les paysages se ressemblaient -, mais cela avait au prix d'efforts importants. Une pause était nécessaire, et si l'elfe ordonnait de repartir avant qu'elle n'ait pu chasser la désagréable sensation de ne plus avoir de jambe, elle risquait bien de lui sauter à la gorge.

Ils trouvèrent un coin moins pire que les autres, où ils décidèrent d'établir leur campement de fortune. Les chevaux s'arrêtèrent, couverts de sueur, un nuage de vapeur se formant autour de leur tête à cause de la respiration puissante et bruyante. Leurs flancs se soulevaient et s'abaissaient à un rythme soutenu. Les bêtes étaient épuisées. Nesrine, qui ne savait pas vraiment descendre de cheval, se laissa tomber dans la neige, mais ses jambes la trahirent, et elle se retrouva à genoux. Ce geste de faiblesse lui parût tellement humiliant qu'elle se releva d'un bond, bien que ses jambes fussent encore douloureuses, et jeta un regard d'avertissement à ses deux compagnons de route. Gare à qui ferait une réflexion ! Mais ils étaient probablement aussi fatigués qu'elle, et peut-être pas d'humeur à ouvrir les hostilités.

Les tâches furent réparties de manière un peu arbitraire, et Nesrine hérita des tentes et du feu. Une mission qui n'était pas la plus compliquée. Celarith décida de partir chasser, laissant deux personnes qui ne débordaient pas d'amour l'une pour l'autre ensembles, contraintes de parler pour rompre un silence oppressant. La femme commença, sur un ton sec, comme si le froid et la fatigue n'avaient pas émoussé sa combativité :

- Vous saurez vous occuper des chevaux, je suppose.

C'était à mi-chemin entre un ordre et une question, mais le regard de la femme du Sud était aussi éloquent qu'un long discours. Elle se retourna fièrement, et entreprit de monter les tentes. L'opération lui prit quelques minutes, car elle avait déjà eu l'occasion de procéder à de telles installations, puis elle entreprit de dégager un espace pour faire un feu. Elle trouva des pierres, et les assembla en cercle, avant de ramasser des branchages qu'elle entassa. Ne restait plus qu'à allumer. Elle n'avait cependant pas pris de briquet à amadou avec elle, et il lui faudrait user d'une technique plus rustique. Un vulgaire bout de bois qui, si Melkor était avec elle, produirait une étincelle. Assise en tailleur telle une écolière absorbée par un exercice, elle entreprit d'allumer un feu avec du bois couvert de neige. Mais l'obstination était un trait que Nesrine possédait dès la naissance, et les contraintes extérieures n'étaient pour elle que des détails à ignorer.

Elle s'acharna, jurant dans sa langue à bon nombre de reprises lorsque le feu manquait de démarrer, ou lorsque ses mains gelées s'abîmaient sur le bois rugueux. Elle lâcha une douzaine de "aïe", un chapelet de "presque !", une ribambelle de "c'est pas vrai !" et un assortiment de "Par Melkor !" sur un lit de grognements, cris et autres manifestations de rage. Au bout d'un moment, et après avoir épuisé sa patience, elle leva la tête vers Siegfried. Leurs regards s'accrochèrent, et elle lui demanda sans ambages :

- Ne me regardez pas comme ça, et venez m'aider. Si nous devons passer le reste du voyage ensemble, autant que vous arrêtiez de vous comporter comme un bloc de glace. J'ai connu des poissons plus expressifs !

Elle lui tendit le bois avec une mine renfrognée, mais dans son attitude, il fallait y lire une tentative maladroite de réconciliation. Très maladroite.


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