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 [Villages environnants] Le sac de Fondcombe.

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Learamn
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Learamn

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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyMer 29 Mai 2013 - 14:27

L'aube se levait à peine qu'Ald'ar Omenuir ,  surnommé le Bras de Fer ,se trouvait sur un balcon de la ville de Fondcombe , voilà déjà deux semaines qu'ils avaient pris possession de la ville. Le sbire de l'Ordre avait passé sa première semaine à se remettre de sa blessure et de sa greffe il avait passé l'autre semaine à apprendre à se servir de son nouveau bras fait de métal , au début le poids de son membre l'avait quelque peu dérangé mais il s'y était habitué et avait compris comment s'en servir comme arme. La veille au soir il avait reçu l'ordre de Lammâth lui-même de partir pour mettre les villages environnants sous l'autorité de l'Ordre , installer des avants-postes et profiter des récoltes paysannes.  On lui avait assigné comme second un homme né à Umbar  qui répondait au nom de Nune Adelne , c'était un bon combattant et un homme intelligent possédant tout comme Ald'ar un certain sens des valeurs et d'honneur.

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Dans son groupe se trouvait également un mercenaire répondant au nom de "Boucher du Khand" Ald'ar se méfiait des mercenaires surtout que celui-ci semblait particulièrement réputé par sa cruauté et ses méthodes plutôt sanglantes. De toute façon il était sous ses ordres et si il déviait des directives l'Homme du Nord se ferait un plaisir de le remettre en place. Le Lefnui était un peu frustré , bien qu'il soit le chef d'une telle expédition il espérait une promotion après sa bataille exemplaire mais peut être que les supérieurs n'avaient pas encore la tête  et s'il réussissait la mission son nom serait peut être encore plus cité dans les instances de l'Ordre. Voyant que les premiers rayons de soleil apparaissaient au loin , Le Nordiste descendit de ses appartements et monta sur son fidèle cheval noir , il le fit avancer jusqu'à la place qui se trouvait devant le pont d'entrée de la ville où s'était déroulé les combats deux semaines plus tôt , elle avait été sommairement nettoyé et on pouvait encore distinguer entre les dalles des traces de sang séché. Il lissa sa barbichette en voyant arriver Nunne sur sa monture  . Le jeune homme avait attaché ses longs cheveux en queue de cheval et affichait une mine décontracté.. Après s'être salué il lui demanda:

-Quand partons nous?
-Dès que les quinze soldats que j'ai convoqués seront arrivés. Au fait il y aura un mercenaire avec nous , il vient du Khand et on raconte des choses plutôt étranges à son sujet , essaie de le garder à l'oeil.
-Il ne déviera pas d'un cil , je te l'assure .
-Je n'en doute pas.

Le Bras de Fer scruta les alentours attendant les soldats qui l'accompagneront dans cette mission de routine.


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Ryad Assad
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyMer 29 Mai 2013 - 19:37
Fondcombe.

La prestigieuse cité des elfes, symbole de la résistance, de la vaillance des Peuples Libres. L'endroit où les braises de l'espoir furent plus d'une fois ravivées, l'endroit où se réunirent Nains, Elfes et Hommes pour décider ensemble de détruire l'anneau. Les lieux, qui n'avaient jamais changé, étaient chargé d'histoire, et au fil des couloirs qui serpentaient dans la vallée, on pouvait presque percevoir l'écho des voix du passé, apercevoir les silhouettes des héros d'antan, et sentir l'apaisement que procurait sur l'esprit de quiconque la Dernière Maison Simple. Mais tout cela, à présent, semblait mort, enterré dans un passé qui n'était pas si lointain, pourtant. Déambuler dans la cité revenait à devoir constater à chaque pas l'ampleur du désastre qui s'était produit ici. Des tâches de sang étaient incrustées dans les sculptures, dans les dalles du sol, là où nombre de braves étaient tombés. Les murs en pierre, bien que résistants, avaient souffert de la rudesse des combats, et ils portaient les égratignures de coups d'épées, de flèches tirées, ou de corps projetés avec violence. Les boiseries, amoureusement ouvragées, avaient été saccagées, profanées. Elles étaient désormais noircies par les flammes qui avaient dévoré l'écurie, éventrées par les coups de hache des plus idiots des soldats, qui avaient trouvé digne de fêter une victoire dans la débauche, le pillage et la dévastation. Si cette cité était consciente, elle devait très certainement pleurer en cet instant précis. Pleurer devant tant de haine et de colère déversée en flaques vermeil, devant tant de violence et d'injustice, devant la barbarie des vainqueurs et devant la souffrance des vaincus. Les récits faisaient état de sa splendeur, mais celle-ci avait, semblait-il, disparu en même temps que les âmes qui l'habitaient.

Les hommes qui avaient pris la cité s'étaient emparés des lieux tels des voleurs se mettant à l'aise dans la maison qu'ils cambriolent. Ils avaient découvert nombre de trésors, d'armes superbes, et de livres rares, que les officiers avaient eu un mal fou à préserver des griffes des soldats les moins scrupuleux. Certains avaient rejoint l'ordre pour l'argent, et la seule perspective du butin de la prise d'Imladris les avait motivé. Comment leur expliquer, à l'heure où tant de sacrifices avaient été consentis qu'il n'était pas possible de s'emparer de toutes les richesses de la ville ? La frustration de certains était palpable, et ils avaient passé leurs nerfs sur ce qu'ils avaient trouvé : les meubles, les vases, les fenêtres et les tapisseries. On les avait calmé de force, mais trop tard. Le mal était fait. Les mains maladroites des hommes ne pourraient jamais réparer ce que des millénaires d'expérience avaient confectionné avec un soin et une patience infinie. Les réparations que certains apportaient ne resteraient que du bricolage, un pansement grossier sur une plaie qui ne guérirait jamais. Une manière de cacher la réalité, de se dire que l'on avait fait quelque chose, même si ce n'était pas parfait.

Arpenter la cité d'Imladris ne pouvait qu'affliger les esprits et les cœur, et tous les fidèles de l'Ordre qui n'avaient pas participé à la bataille, mais qui avaient rejoint les lieux déploraient les pertes inestimables liées à la prise de la ville. Ils avaient gardé leurs critiques pour eux, conscients qu'il ne servait à rien de discuter avec les combattants, qui estimaient au contraire que ces pertes étaient nécessaires, et que c'était un maigre sacrifice en comparaison de la prise de la ville. Pour l'Ordre, disaient-ils, comme si cela justifiait toutes les atrocités, tous les crimes, même les plus abjects. Pour l'Ordre avec un O majuscule, alors, car à Fondcombe, l'ordre avait tout bonne disparu. Partout, on apercevait des objets brisés, de l'alcool renversé, des hommes qui foulaient au pied les parterres de fleur, qui abattaient des arbres séculiers pour en faire des barricades de fortune. Un tel irrespect était aberrant, mais l'avis des officiers était clair : il fallait occuper les troupes, leur donner des choses à faire. La prise d'Imladris avait excité les esprits, et les hommes étaient désormais avides de combat. Ils n'avaient aucune idée de la stratégie d'ensemble, et se contentaient de tuer qui on leur disait, quand on leur disait, et où on leur disait. Le sevrage de meurtre imposé pour des raisons tactiques avait de quoi frustrer les plus belliqueux, qui n'hésitaient pas à se montrer agressifs, pour déclencher des bagarres. L'ordre ne régnait pas, et il fallait absolument canaliser l'impétuosité des guerriers. On assigna alors la tâche à un petit groupe de parcourir les alentours d'Imladris pour soumettre les villages, éventuellement y trouver des vivres pour alimenter les soldats qui stationnaient dans la cité elfique.

Les quinze hommes choisis avaient été placés sous le commandement d'un certain Ald'ar Omenuir. Il s'était illustré pendant la bataille par ses prises d'initiatives qui avaient conduit à ouvrir une brèche dans les rangs des défenseurs. Les amoureux de l'art le connaissaient surtout parce qu'il était responsable de l'incendie de l'écurie, celui qui avait dévasté les magnifiques sculptures de bois qui rendaient sûrement hommage aux chevaux elfiques. Les guerriers le reconnaissaient davantage à cause de la prothèse métallique qu'il s'était fait fixer au bras, après avoir perdu le sien dans la bataille. On disait de lui qu'il était devenu encore meilleur combattant depuis qu'il avait cela, ou bien qu'il était devenu fou à cause de la douleur. En tous cas, ce qui était certain, c'était que deux semaines seulement après cette grave blessure, il était prêt à repartir en mission.

Forte de cette description, une silhouette solitaire progressait dans la cité, à la recherche du fameux Lefnui. Il ne fut pas difficile de le localiser, car la plupart des hommes vaquaient à leurs occupations, et seuls deux hommes se trouvaient à cheval, attendant visiblement d'être rejoints par d'autres. Ils discutaient entre eux, préparant visiblement la mission qui serait la leur. Les bruits des sabots du troisième cheval résonnaient sur le sol de pierre, et les deux hommes furent alertés de l'arrivée d'un nouveau membre à leur expédition. La silhouette s'approcha, tout en relevant la capuche qui dissimulait ses traits.

[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. Edonia10

La jeune femme, toisa du regard les deux soldats qui lui faisaient face, et qui devaient vraisemblablement se demander qui elle était, et ce qu'elle faisait là. Après tout, elle n'avait pas été convoquée par Ald'ar, et n'était pas censée participer à cette mission. Elle n'avait rien d'une guerrière, ne portait aucune arme visible, ni même l'uniforme noir et blanc, caractéristique des soldats de l'Ordre. D'une voix ferme et qui ne tremblait pas, elle demanda :

- Ald'ar Omenuir ?

Ce n'était même pas une véritable question, car des deux individus, seul l'un d'entre eux portait une prothèse métallique en guise de bras. Elle s'était naturellement tournée vers lui, accordant autant d'attention au second qu'à un caillou sur le sol. Elle poursuivit sur le même ton, neutre et sans émotions :

- Aliénor Valdoré d'Anfalas (elle inclina légèrement la tête). J'ai reçu l'ordre de vous accompagner lors de votre mission, Lefnui , et vous êtes dès à présent responsable de ma sécurité... Je dois établir un rapport sur les villages qui entourent Imladris, pour garantir l'approvisionnement de la garnison. Cela ne devrait pas entrer en contradiction avec vos propres ordres, n'est-ce pas ?

Elle ne daigna même pas lui lancer un sourire sympathique, et se contenta simplement de se recoiffer, effleurant au passage le diadème de malheur qu'elle était contrainte de porter. Cette drôle de sculpture, si fine qu'elle ressemblait à un tatouage s'étendant à partir du coin de son œil gauche, était lisse sous ses doigts, froide comme la mort. Elle chassa de son esprit cette coiffe maudite, et préféra se concentrer sur l'instant présent. Accomplir sa mission, c'était tout ce qui comptait :

- J'espère que vos hommes ne tarderont pas arriver, Lefnui. Nous avons beaucoup de travail.

#Aliénor


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Dernière édition par Ryad Assad le Mer 29 Mai 2013 - 20:44, édité 1 fois
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Mardil
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyMer 29 Mai 2013 - 19:49
[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. 20100910

Le boucher du Khand. Il devait avouer que le surnom ne le dérangeait pas outre mesure. D’une part car il se fichait bien des opinions que les autres avaient de lui et d’autre part car ce surnom inspirait une crainte immédiate. Et il aimait être craint. Du plus loin qu’il se souvienne, il avait toujours aimé être le centre de l’attention. C’était en partie pour cela qu’il mutilait ses victimes, une sorte de signature.

Il se trouvait à Fondcombe, deux semaines après la bataille. Deux semaines sans aucun meurtre, sans aucune torture, conformément aux ordres qu’il avait reçu. Il ne devait réserver sa cruauté qu’aux ennemis de l’ordre. Il n’avait pas l’intention de désobéir car, non seulement la paie était bonne, mais jusqu’à présent, il ressentait un grand plaisir durant les différentes missions qui lui avaient été confiées. Le sac de Fondcombe par exemple. Il n’avait encore jamais tué un elfe. Il appréciait à sa juste valeur les nouvelles expériences qu’il retirait de cette bataille.

Il était à peu près certain que rien d’aussi exceptionnel ne l’attendait au cours de cette mission mais cela lui permettrait de laisser libre cours à ses pulsions. Il ne s’était jamais demandé pourquoi il avait besoin de tuer, ni pourquoi il en retirait tant de plaisir. Ces questions ne changeraient en rien sa situation actuelle. Et puisqu’il aimait cela, à quoi bon chercher des réponses.

On l’avait placé sous les ordres d’un certain Ald’ar Omenuir et l’assassin se dirigeait vers le point de rende vous convenu. La seule ombre au tableau était qu’il faudrait probablement monter à cheval et il se savait mauvais cavalier. Il n’inspirait pas confiance aux bêtes qui étaient toujours nerveuses en sa présence. Heureusement sa force lui permettait de contrôler sa monture mais il ne pouvait pas compter sur elle en cas de problèmes majeurs.

Il finit par retrouver le cheval qu’il avait récupéré après la bataille, attaché à l’arbre où il l’avait laissé. Celui-ci piailla lorsque le mercenaire se mit en selle mais un coup brusque sur la bride le ramena au calme. Enfin cavalier et monture se rendirent au point de rendez vous.

Le boucher de Khand. Oui c’était certain, il aimait décidemment beaucoup ce surnom. Il l’avait adopté depuis peu mais s’en réjouissait. Il ne s’était pas rendu compte à quel point il était important de posséder une identité. Il ne se souvenait pas du prénom qui lui avait été donnée à la naissance. C’était curieux car il se souvenait très bien de ses parents, en particulier de leur décès. Après tout on n’oublie jamais son premier meurtre…

Il aperçut enfin son chef et le second, en compagnie d’une jeune femme portant un étrange et apparemment peu pratique diadème, et arriva lentement à leur hauteur. Il s’arrêta et attendit patiemment le signal du départ.

#Boucher
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Learamn
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyJeu 30 Mai 2013 - 19:43


En voyant une silhouette solitaire arriver vers eux le Bras de fer pensa dans un premier temps qu'il s'agissait d'un des guerriers appellé pour sa mission mais la jeune femme qui se plaça à leur hauteur n'était jamais apparu aux yeux d'Ald'ar , celui-ci plissa les yeux , elle n'avait pas l'air d'une guerrière , elle ne portait pas d'armes visibles et n'etait pas vêtu des couleurs traditionnelles de l'Ordre , elle portait également un bien étrange diadème très fin et sûrement peu pratique . Malgré son joli minois elle affichait une attitude froide et austère et n'adressa pas un seul sourire de politesse à Ald'ar et son acolyte , à vrai dire elle n'avait même pas regardé Nune et avait fait comme s'il n'existait pas . Cela risquait de déplaire au bouillant jeune homme.

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Elle se présenta comme étant Aliénor Valdoré d'Anfalas , chargée d'établir un rapport de mission. Ald'ar n'avait pas été prévenu mais si ces ordres venaient des hautes instances valait mieux ne pas les discuter , il ne se posa pas plus de questions mais le ton adopté par la jeune femme déplut fortement au Nordiste. Même si c'était son grade elle l'avait appellé Lefnui et d'une façon qui semblait méprisante comme s'il était un simple trouffion là pour massacrer des gueux et envoyer le blé à Fondcombe mais le Bras de Fer avait une certaine dignité et n'allait sûrement pas se faire mater par ce petit bout de femme. Sa dernière phrase faillit faire exploser l'humain , elle n'allait pas non plus commencer à critiquer ses guerriers ! Une petite mise au point aller s'imposer pour cette femme au caractère bien trempé.

-Tout d'abord permettez moi de vous présenter mon second , Nune Adelne . Je lui fait entièrement confiance et ses ordres seront les miens, tous les membres de la compagnie y compris vous devront lui obéir à moins que je ne donne des directives contraires . De plus vous êtes peut être sous ma protection mais détrompez vous , je ne serais pas votre garde du corps à votre disposition car vous vous êtes  sous mon commandement et le fait que vous soyez le scribe de cette mission n'y change rien , si vous voulez survivre il faudra m'ecoutez et m'accorder un minimum de respect est-ce clair?

Le bruit d'un cheval se dirigeant vers eux interrompit leur discussion , dessus était juché une silhouette encapuchonnée . Ald'ar fit avancer son étalon noir pour mieux distinguer les traits du nouveau venu . Ceux ci respiraient , puaient la cruauté et la mort. Ses yeux bleus et brillants semblait se délecter de la ruine qui l'entourait et de la perspective du meurtre imminent , son sourire sadique qu'il affichait pouvait donner la chair de poule à beaucoup. Expérimenté , Ald'ar n'avait pas plus peur de lui que de la scribe mais il se méfiait de ce nouveau venu qu'il identifia : Le Boucher Du Khand . Ald'ar fut un signe discret de la tête à Nune pour indiquera que c'est lui qu'ils allaient devoir garder à l'oeil,  son second lui fit signe  qu'il avait compris .

-Alors le voilà ce fameux mercenaire , fit Ald'ar Omenuir ,  plutôt ponctuel  à priori ...

Le Nordiste attendit patiemment le reste de son groupe , il n'avait jamais été un homme précipité . Il ne risquait plus d'avoir de mauvaises surprises vu qu'il connaissait plus ou moins les autres membres du groupe , ils arrivèrent progressivement . Il y avait Bornin , le maître nain avec qui il avait combattu durant la prise de Fondcombe , un vaillant guerrier . Il montait à cheval avec un mercenaire du nom de Toma qui servait l'ordre depuis longtemps et qu'Ald'ar connaissait bien .  Il y avait aussi Elrohir Elanessë et Oropher Elanessë , deux frères elfes et Validna , une redoutable guerrière elfe. Cartos , un géant barbu à qui beaucoup d'homme était fidèles , était accompagné de sept de ses amis . Voyant ses effectifs au complet Ald'ar prit la parole .

-Certains prendront cette mission à la légère ou comme  simple routine mais détrompez vous elle est primordiale pour la pérennité de la ville et elle m'a été assigne par le seigneur  Lammath en personne . En resumé nous alons parcourir les alentours et rentrer dans les villages environnants mais attention nous ne partons pas pour massacrer les populations mais pour rallier leur terres à notre territoire . Ne tuez que ceux qui résistent , tout meurtre d'une personne innocente ou s'étant rendu n'est  pas toléré et sera sanctionné . Nous allons installer des avants postes et nous imposeront aux paysans de nous verser une partie de leurs récoltes pour approvisionner la cité . Je demande également à ce que vous suiviez les ordres de mon second Nune Adelne , considérez sa parole comme mienne . Nous avons aussi avec nous une jeune femme scribe charge de rédiger un rapport pour la mission à venir , ce n'est pas une guerrière , par conséquent si des combats ont lieu les Hommes les plus proches d'elle devront l'éloigner de la zone de combat . Est-ce assez clair ? Alors ne tardons pas .

Nune à ses côtés , le Bras de Fer se dirigea vers le pont ,encore ensanglanté ,de Fondcombe. Le Bras de fer ne fit pas tenir au groupe une cadence rapide , un peu avant midi ils avaient gravi une petite colline d'où on pouvait d'un côté distinguer clairement la cité d'Imladris et de l'autre un petit village  de paysans . Ils feraient une halte d'une heure pour manger puis annexerait la bourgade au zénith quand les hommes reviendront des champs pour le déjeuner afin que tous voies la puissance de l'Ordre.


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Ryad Assad
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyVen 31 Mai 2013 - 14:38
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Aliénor avait conscience que son comportement risquait de froisser le guerrier de l'Ordre. La plupart des hommes qui servaient dans les rangs de cette organisation étaient des durs à cuire, de véritables fortes têtes qui obéissaient avant tout parce qu'ils avaient un intérêt personnel dans l'histoire. Il n'était pas conseillé de s'attirer les foudres de l'un d'eux, si l'on ne voulait pas recevoir un coup de poignard entre les côtes. La jeune femme était bien au courant de tout cela, et pourtant elle s'en fichait éperdument. La peur qu'un de ces guerriers la violentât glissait sur son esprit, et elle ne changea nullement d'expression alors que ce Ald'ar tiquait visiblement. De toute évidence, il n'avait pas apprécié son ton, et il entendait bien le lui faire savoir. Comme il lui plairait. Elle avait depuis longtemps appris à se cuirasser contre les brimades et les critiques, et cela ne lui faisait plus rien. Plus rien. Les gens qui disaient que les mots faisaient aussi mal que les coups ne s'étaient jamais fait frapper.

Le Lefnui ne semblait pas particulièrement en colère, cependant, et il n'entendait pas lui crier dessus. Il avait plutôt l'air calme, ce qui contrastait avec ce que l'on racontait de lui. On le décrivait comme ardent au combat, et elle l'aurait plutôt vu nerveux, impulsif, voire hargneux. Au lieu de quoi, il lui répondit sans violence, même si ses paroles ne souffraient aucune interprétation. Il commença par présenter son second, un certain Nunne, qui, lui, avait l'air un peu moins calme. Le genre de type zélé capable de s'emporter pour un rien. Un vrai danger public, en somme. Aliénor lui adressa un élégant signe de tête, sans changer d'expression faciale. Elle aurait tout aussi bien pu saluer un poteau ou un arbre que le rendu aurait été pareil. Mais dans la situation, il ne pouvait pas lui reprocher de s'être montrée discourtoise. Il valait mieux éviter les situations à conflit, et si un simple signe de la tête pouvait repousser le moment où il la provoquerait ouvertement, alors c'était tant mieux.

Ald'ar continua, sur un ton un peu moins doux. Visiblement, il tenait à ce que les choses fussent bien claires entre eux, et il désirait montrer qu'il était aux commandes. Réaction typiquement masculine. Encore un tueur phallocrate convaincu que commander une expédition le rendait plus important que les autres. Le genre de type persuadé que ne pas savoir se servir d'une épée était un grave manquement dans l'éducation d'une personne, et qu'il n'y avait qu'au combat que l'on pouvait prouver sa valeur. A en juger par sa blessure au bras, il devait avoir baissé dans sa propre estime. Aliénor, elle, n'avait pas d'intérêt pour le combat, pour la guerre ou pour les armes. Elle ne méprisait pas les guerriers, loin de là, mais elle ne comprenait pas leur vision obtuse du monde : être capable de tuer quelqu'un donnait-il nécessairement le droit de se croire meilleur ? N'y avait-il pas autant d'importance à savoir sauver une vie ? A savoir donner la vie ? Elle haussa les épaules, et soupira légèrement, comme si elle acceptait les conditions du militaire :

- Faites ce que vous avez à faire, je remplirai de même mes propres obligations. Et quant à vous écouter, soyez sans crainte, je me plierai à vos directives. Mais pour ce qui est du reste...je vous respecterai autant que vous me respecterez, moi. Ce sera donnant-donnant, ou rien du tout.

Sur ce point-là, elle ne céderait pas, et cela se lisait dans son regard froid et déterminé. Elle n'accepterait pas qu'on la méprisât, ou qu'on la rabaissât par plaisir. Elle n'était peut-être pas une combattante redoutable, mais sa vie valait autant que celle de chacun des membres de cette expédition, peut-être même davantage. Elle entendait qu'on la traitât avec sinon de la sympathie, au moins un minimum de courtoisie. Sans quoi elle sentait que cette mission de routine risquait de se terminer en un cauchemar sans nom.

Visiblement, le guerrier était d'accord avec cette condition, car il planta là la jeune femme, pour s'approcher d'un nouveau venu. Ce dernier portait aussi une capuche, probablement pour se protéger du froid. Aliénor fit virer son cheval de sorte à faire face au nouvel arrivant, et elle regretta immédiatement son geste. A dire vrai, elle aurait préféré ne jamais voir ce visage étrangement déformé par un sourire à faire froid dans le dos. L'homme qui se tenait en face d'elle lui inspirait un sentiment de malaise certain, qui n'avait rien à voir avec son attitude. Il n'apparaissait pas particulièrement agressif, ni même particulièrement dangereux. Toutefois, il se dégageait de tout son être une aura maléfique, malveillante, qui avait de quoi effrayer. Il respirait la cruauté, et on lisait dans ses yeux une soif inextinguible de violence. Il paraissait difficile de savoir quelle était sa spécialité, a priori : était-il expert en torture ? Ou bien avait-il pour tâche de semer la terreur parmi les villageois ? Difficile à dire, mais il était certain qu'il ne laisserait pas indifférent.

Aliénor capta un signe à peine perceptible entre Ald'ar et son second, Nunne. Un éclair de compréhension passa dans les yeux de ce dernier, qui pourtant ne changea pas d'attitude. C'était comme s'ils avaient convenu d'un code pour reconnaître le nouveau venu. Se méfiaient-ils de lui ? Etait-il si dangereux que même ceux qui marchaient à ses côtés préféraient prendre leurs précautions ? Quoi qu'il en fût, la jeune femme fit tout son possible pour éviter de croiser le regard de cet être malsain. Elle l'ignora aussi superbement qu'elle avait ignoré Nunne, le second, à ceci près qu'elle se sentait un peu plus en sécurité aux côtés de celui-ci. Elle se doutait qu'il devait être un redoutable combattant, mais il n'était pas assez effrayant pour venir hanter ses cauchemars, lui.

Plus vite qu'elle ne l'avait escompté, les autres soldats arrivèrent. Parmi eux, il y avait notamment un nain et trois elfes. Tous paraissaient incroyablement détendus, comme s'ils partaient faire une mission de routine. A dire vrai, c'était peut-être le cas, après les âpres combats menés pour prendre Imladris. Avoir participé et survécu au carnage devait rendre bien ternes les opérations telles qu'on leur en confiait actuellement. Mais, comme se plut à le rappeler Ald'ar, celle-ci n'en demeurait pas moins d'une importance capitale. Etablir une zone de contrôle autour de Fondcombe permettrait de se prémunir contre une attaque surprise. La cité en elle-même était déjà suffisamment difficile d'accès pour qu'une grande armée ne pût pas s'y faufiler, mais les elfes n'étaient pas idiots, et ils connaissaient les lieux mieux que personne. Il ne fallait pas les sous-estimer, s'ils envisageaient une contre-attaque, et mieux valait faire preuve de trop de prudence que pas assez. Etonnamment, le Bras de Fer ordonna à ses troupes de se retenir, et de ne se livrer à aucun acte cruel vis-à-vis des populations qu'ils allaient rencontrer. Un bon point pour lui dans l'échelle de valeurs de la jeune femme, même si elle savait qu'il y avait parfois un monde entre les paroles et les actes. Les ordres donnés pouvaient être facilement transgressés, et il n'était pas rare qu'un idéaliste finît par devoir massacrer des innocents, trouvant toujours de bonnes raisons à cela. Cependant, il était également clair avec les combattants : ils n'étaient pas partis pour une promenade de santé, et ils risquaient fort de tomber sur des ennemis armés prêts à en découdre. Le groupe fort d'une quinzaine de personnes était peut-être composé de guerriers talentueux, mais le poids du nombre était une arme conséquente. Ils pouvaient facilement être submergés par des adversaires a priori moins compétents.

Finalement, le guerrier présenta Aliénor. Il employa à nouveau le mot scribe, comme pour l'humilier un peu plus. Elle ne se donna pas la peine de corriger, consciente que ce petit jeu ne mènerait à rien. Il n'accepterait jamais de perdre la face devant ses hommes, et il ne supporterait pas qu'elle contestât ses décisions. Pour le bien de l'expédition, il valait mieux qu'elle gardât le silence. Elle apprécia toutefois qu'il donnât des consignes précises quant à sa sécurité, car elle ne tenait pas particulièrement à être prise dans un combat, et être évacuée sous bonne garde ne lui posait aucun problème particulier, bien au contraire.

Achevant son discours, Ald'ar prit la tête de l'expédition, et la colonne s'ébranla pour le suivre. Aliénor rabattit sa capuche sur sa tête pour se protéger du froid ambiant, et se plaça instinctivement derrière Nunne, qui suivait directement son chef. Elle n'aurait pas supporté de devoir voyager en compagnie de ces rustres de soldats, qui paraissaient bien peu éduqués. Elle aurait pu s'approcher des elfes, mais ceux qui avaient trahi étaient toujours étranges, comme atteints par une folie latente. Elle ne connaissait que trop bien cette lueur dans leur regard, et préférait ne pas réveiller la bête qui pouvait se tapir sous cette apparence exquise et froide. La beauté du corps pouvait parfois cacher les pires démons au fond de l'âme. Elle n'était pas sans le savoir.

Les cavaliers quittèrent rapidement Imladris à proprement parler, serpentant sur les chemins rocheux qui les éloignaient de la magnifique cité des elfes, pour s'enfoncer dans des terres sauvages et désertes. Nulle créature ne vint les attaquer, mais le silence qui régnait était si oppressant que l'ambiance dans le groupe s'en ressentit. Les conversations qui allaient bon train au départ s'étaient tues petit à petit, pour laisser place à un mutisme imposé par l'austérité du paysage, et la froideur de l'hiver. Le seul bruit notable était celui du pas des chevaux, qui n'allaient pas trop rapidement, et qui ne se fatiguaient donc pas. Celui que montait Aliénor n'était pas un cheval de guerre, et il n'était pas aussi résistant que ceux que montaient ses compagnons de route. Plume, car tel était son nom, était une belle jument, au corps fin et svelte, qui ne tenait pas la comparaison avec les puissants destriers destinés à la guerre. Elle n'aurait jamais supporté le poids d'un chevalier en armure sur son dos, et elle était trop peureuse pour supporter le vacarme d'un combat.

Après avoir chevauché toute la matinée durant, ils repérèrent enfin le premier village qu'ils allaient investir. Du haut de la colline où ils se trouvaient, ils pouvaient voir qu'il ne s'agissait guère plus que d'un petit bourg, où se reposaient les paysans qui, le reste du temps, devaient travailler aux champs ou faire paître leurs troupeaux. Même à cette distance, il était évident que les lieux n'étaient pas protégés. Aucun garde à l'horizon, aucune patrouille, aucun guetteur. Qu'avaient à craindre les humains qui vivaient dans l'ombre de Fondcombe ? Jamais la ville n'avait été menacée, et sa protection s'étendait au-delà des portes de la cité elle-même. Ces pauvres hères n'avaient probablement jamais pensé voir des envahisseurs surgir à leurs portes. Ald'ar ordonna une halte, et la colonne s'immobilisa. Les hommes mirent pied à terre, et s'installèrent pour déjeuner. Chacun avait pris des provisions, et tous piochèrent dans leurs rations pour se sustenter. Aliénor s'installa à l'écart, peu désireuse de partager les conversations des soldats, préférant rester seule pour méditer sur sa propre situation, comme si cela était susceptible de lui apporter une solution. Elle attaqua une pomme qu'elle éplucha d'une main experte à l'aide d'un petit couteau qu'elle gardait dans son sac, et la mangea quartier par quartier, en regardant loin à l'horizon. Le vent qui soufflait quelque peu agitait la plume fixée à son diadème, ornement ô combien ostensible mais qui lui apportait un peu de réconfort.

Elle se retourna vivement en entendant un bruit suspect sur sa droite, juste à la périphérie de son champ de vision. Elle eut le déplaisir de découvrir l'homme étrange et répugnant qui les avait rejoint en premier. Elle avait entendu les hommes discuter entre eux, et l'appeler "Boucher". Il ne fallait pas être bien malin pour comprendre que l'individu en question devait être d'une cruauté sans nom avec ses victimes, pour que même des combattants habitués à ce genre de spectacles fussent tentés de le surnommer ainsi. Aliénor n'avait pas fondamentalement changé d'expression, mais dans ses yeux était apparue brièvement une lueur d'inquiétude qui n'avait probablement pas échappé à cet homme qui la toisait. Elle n'aurait su dire avec certitude pourquoi il se trouvait là : avait-il simplement eu envie de se dégourdir les jambes ? Voulait-il chercher quelque chose dans les sacs accrochés à sa selle ? Ou bien avait-il délibérément eu l'intention de provoquer la conversation ? Elle n'en savait rien, mais elle était sûre d'une chose : sa présence la dégoûtait, et elle ne se sentait pas à l'aise tant qu'il était dans les parages. D'une voix dénuée de chaleur, elle lui lança :

- Ne vous approchez pas de moi. Jamais.

Elle avait dû faire un effort pour le regarder dans les yeux, et au fond d'elle-même, elle ne pouvait pas s'empêcher de souhaiter que cette mission finît vite, qu'elle pusse enfin s'éloigner à tout jamais de cet individu de cauchemar.


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Mardil
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyDim 2 Juin 2013 - 19:47
HRP Finalement l'appel du rp a été le plus fort^^HRP


[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. 20100910


Enfin les autres membres de l’expédition finirent par arriver. Humains, elfes ou même nains, tous étaient des sbires de l’Ordre et arboraient l’uniforme reconnaissable blanc et noir de celui-ci. Le boucher se tînt à l’écart, ne souhaitant pas discuter avec qui que ce soit. Non que quiconque se soit approché de lui de toute façon. Son sourire s’agrandit devant l’expression de la jeune femme lorsqu’elle le vit. La peur se lisait dans ses yeux. Il adorait ça chez une femme.

Le lefnui se mit ensuite à leur expliquer le but de la mission, primordiale à l’en croire. Le mercenaire se garda bien de tout commentaire mais il savait que cette mission était un pis aller pour le guerrier, et celui-ci en était conscient. Exagérer l’importance de l’expédition pour accroître son prestige et sa fonction n’avait rien de bien nouveau. Même s’il comprenait les mécanismes des émotions humaines, elles restaient aussi étrangères pour lui qu’à l’accoutumée. Il avait entendu bien des choses sur son compte, des exagérations la plupart du temps, mais ce que les gens n’avaient pas l’air de comprendre c’était qu’il était bien supérieur à ces misérables êtres humains. Plus pur en fait.

Il ne ressentait nulle haine pour ses victimes. Vous pouvez écraser une fourmi, ce n’est pas pour autant que vous la détestez. L’ambition ou la vanité lui étaient inconnues. Il se tourna successivement vers le capitaine, son second et la jeune femme. Colère, fierté, crainte. Tout en eux était méprisable, diminué par leurs vaines émotions. Néanmoins, c’était encore la jeune femme qui était la plus méprisable car elle ajoutait la faiblesse à la liste de ses tares. Un animal incapable de se défendre ne survit jamais bien longtemps. Telle était la loi immuable de la nature et ces gens ne faisaient pas exception, qu’importe ce qu’ils pouvaient croire. S’ils comptaient vraiment sur lui pour assurer la sécurité de cette femme, c’était qu’ils étaient plus idiots qu’ils n’en avaient l’air. Et vu ce que le boucher pensait d’eux, ce n’était guère envisageable.

La consigne interdisant toute cruauté gratuite ne passa pas inaperçue à ses yeux. Il se demandait même si elle n’avait pas été rajoutée tout spécialement pour lui. La cruauté n’était pourtant jamais gratuite mais toujours justifiée. Le boucher avait vu ces hommes sur le champ de bataille. Il connaissait leur soif de sang qu’ils essayaient en vain de réprimer. Mais, comme à son habitude, il se plierait aux consignes. Les humains ne pouvaient se passer d’essayer d’agir en héros. Leur stupidité les amènerait immanquablement sous le tranchant de son épée.

Le signal du départ fût enfin donné et la chevauchée put commencer. Fort heureusement l’allure n’était pas trop soutenue et le mercenaire n’avait pas besoin d’user de sa force pour contrôler son cheval. Lorsqu’ils atteignirent le premier village, le chef donna l’ordre de faire une pause afin de se ravitailler. Le boucher était heureux de pouvoir se dégourdir les jambes et il s’installa à l’écart et mangea en silence. Les hommes l’évitaient et lui lançaient des regards en coin qu’il ignorait superbement. Même s’il affichait une expression neutre, intérieurement il jubilait. Être le sujet des conversations de ces hommes le comblait.

Il se retourna et vit qu’il n’était pas le seul à s’être isolé. La jeune femme mangeait une pomme, semblant perdue dans ses pensées. Il décida alors de s’amuser un peu à ses dépens et sans bruit s’approcha d’elle. Lorsqu’elle se rendit compte de sa présence elle eut un mouvement de recul et il vit distinctement une lueur d’inquiétude dans son regard. Elle était peut être faible mais elle avait passé du temps à se confectionner un masque c’était certain.

Elle lui demanda de la laisser avec froideur et si sa voix était ferme, il reconnut la peur derrière ces paroles pleines d’autorité. Il lui lança un sourire sinistre et fît une révérence ironique avant de tourner le dos et de s’éloigner. Le départ était imminent et il avait plus qu’envie de faire prendre l’air à sa lame. Nulle personne dans ce village n’était plus en sécurité désormais.
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Learamn
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyLun 3 Juin 2013 - 19:59

Ald'ar mâchonnait calmement un peu de porc salé tout en scrutant un mouvement quelconque depuis le village , il constata que les hommes revenaient progressivement des champs alentours pour prendre leur déjeuner.Ils ne se doutaient sûrement pas de ce qui allait leur tomber dessus d'une minute à l'autre. Cela faisait des décennies qu'il vivait avec l protection de l'intouchable Fondcombe mais aujourd'hui les temps avaient changé , la cité et tout ce qu'elle représentait était tombée , l'Ordre de le Couronne de fer avait en sa possession l'une des villes les plus puissantes du continent. Après cela  qu''est ce qui pouvait leur tenir tête à part les remparts de Minas Tirith? L'Arnor n'était qu'un vaste territoire encore trop peu peuplée et pas assez organisée , l'est était peuplé de gens belliqueux que l'Ordre réussissait à rallier , le Harad était une contrée lointaine et quand bien même une conquête de cet immense territoire relèverait de la folie stratégique les Suderons ne pouvaient pas non plus inquiéter l'Ordre. Le Lefnui avait entendu parler de rumeurs sur le Rohan comme quoi Hogorwen avait été vaincu et tué à Aldburg lors d'une sanglante bataille mais il n'y avait qu'un petit détachement de véritables soldats de l'Ordre qui y était allé , les rohirrim n'étaient pas au bout de leur surprise.


Nunne , qui avait comme responsabilité de garder un  oeil sur ce mercenaire qu'on appelait le boucher, avait été très attentif à chaque mouvement du mercenaire quand il s'approcha de la jeune femme chargée de rédiger les rapports. Il était prêt à intervenir au cas où la situation dégénérerait , mais à part quelques mots rien ne se passa de plus. Le jeune Suderon resta donc assis sur son rocher.

-Tout le monde en selle! rugit alors Ald'ar Omenuir. Allez dépêchez vous.

Aussi rapidement qu'ils le pouvaient les membres de l'expédition rassemblèrent leurs provisions dans leurs sacs et montèrent en selle. Au trot ils avancèrent jusqu'au village il n'y avait nul guetteur ou garde pour les stopper ou donner l'alerte. Il ne rencontrèrent absolument personne jusqu'à l'entrée principale du village qui donnait sur une grande place ou se trouvait un petit marché. Les locaux fixèrent alors les quinze nouveaux venus comme s'ils n'avaient jamais vu de cavaliers armés auparavant. Le Bras de Fer fit signe à ses guerriers de s'arrêter et s'adressa à l'assemblée d'une voix forte

-Y'a-t-il un chef dans cette bourgade?

Un grand homme musclé vêtu d'un grand manteau s'avança et déclara

-Je suis Nomuas et je suis le chef de l'assemblée des familles. J'aimerais savoir qui vous êtes et ce que vous venez faire ici!

Le Lefnui dévisagea son interlocuteur et un léger sourire se dessina sur son visage. Décidément tous les paysans étaient ils aussi naïf que ça?
- Certains nous voient comme des ennemis , comme des suppôts du mal , d'autres comme des fous , nous nous considérons plus comme des libérateurs des Terres du Milieu. Notre rôle est d'apporter la paix et la justice pour l'éternité et de créer un nouveau monde où la misère ne sera plus. Et j'ai le plaisir de vous annoncer que votre village insignifiant a désormais l'honneur de faire partie des territoires occupés par l'Ordre.
-Mais qu'est ce que c'est que cette mascarade! Je vous préviens ne faites pas les malins avec moi et ce n'est pas quinze guguss armés qui vont m'intimider. Le seigneur Sombre-Chêne ne tolérera pas cela et ne fera qu'une bouchée de vous.
Les yeux perçants d'Ald'ar fixèrent alors intensément le chef du village qui tressaillit. Le féroce regard gris du Nordiste était difficilement soutenable. Le Lefnui continua d'une voix forte
-Alors sachez que la cité de Fondcombe , d'Imladris est tombé. L'Ordre a vaincu les troupes de Sombre Chêne et règne désormais sur la région. Soumettez vous et personne ne sera tué.
En apprenant cette nouvelle , les paysans murmurèrent entre eux , ils ne comprenaient pas comment la cité avait pu être vaincue. Décontenancé Nomuas fit
-Quelles sont vos conditions?
-Il faudra déjà installer la bannière de l'Ordre sur le bâtiment le plus élevé , tolérer la présence de quelquas guetteurs qui occuperont un bâtiment élevé du village et bien sûr nous verser un cinquième de vos récoltes annuels.

La région touchant Fondcombe avait été l'une des seules à avoir été légèrement épargné par le Rude Hiver qui sévissait sur le plan de l'agriculture. Peut être était ce dû à la magie des elfes ou alors à divers événements météorologiques complexes. Une clameur s'éleva lors des rangs des paysans. Ceux-ci ne voulaient pas verser autant de leurs ressource à cet Ordre dont il n'avait jamais entendu parler . Le Bras de Fer cria alors:

-Soumettez vous à mes directives sinon ce sera avec des larmes et du sang que vous obéirez!

Cette phrase calma un tant soit peu les paysans les plus bouillants , Ald'ar choisit alors de sécuriser la bourgade avant de s'en aller. Il prit d'abord comme otage Nomuas , le chef des familles , qu'il menaçait de tuer s'il y avait une quelconque trace de révolte.

-Très bien vous allez vous diviser en quatre groupe : Cartos , prends cinq de tes hommes et va sécuriser le quartier nord. Oropher et Nunne se chargeront du Sud. Toma ,Bornin et  une des deux hommes restants de Cartos de l'ouest. Validna , Elrohir , le dernier homme de Cartos et le mercenaire iront à l'est. On se retrouve dans maximum deux heures ici même pour superviser les conditions du transport des récoltes vers la métropole puis nous nous rendrons dans un village voisin. En cas de problème , sonner dans le cor de votre groupe , chaque équipe en possède et rendez vous ici même les autres équipes , devront s'ils entendent le cor retourner également sur la place principale afin de nous regrouper pour faire face à d'éventuels assaillants. Est-ce clair?

Les groupes partirent alors chacun de leur côtés , le Bras de Fer avaient donc garder à ses côtés Aliénor et le chef du village qui ne pouvaient lui pas vraiment circuler librement. Il avait placer ce fameux "Boucher" avec deux elfes afin que ceux-xi calment ses éventuelles ardeurs criminelles.

Le premier groupe , sous la direction de Cartos ne trouva rien de vraiment suspect. Les paysans se contentaient de regarder le géant barbu. Cartos était un rohirrim qui avait été enrôlé assez tardivement dans l'ordre ; c'était un puissant guerrier et s'état vite fait un nom dans les rangs de l'Ordre si bien que de nombreux humains s'était rallié à lui. Si ce n'était pas une grosse brute à proprement parler il n'avait non plus une énorme notion de la délicatesse et ne passait jamais par quatre chemins que ce soit en paroles ou au combat.

Le second groupe n'était composé que de deux membres mais ceux-ci faisaient partie des meilleurs éléments de l'expédition. Nunne , le second d'Ald'ar était un homme loyal et de confiance. Tout comme son supérieur il n'était pas particulièrement cruel et se battait pour des principes qu'ils considéraient comme juste. Son caractère réputé comme bouillant et suscepetible était admirablement maîtrisé par son supérieur. Oropher Elanessë était lui très connu pour sa ruse et son intelligence tactique , c'était également un fin épéiste. Ils ratissèrent également leur secteur sans rien trouver de suspect.

Le troisième groupe comptait dans ses rangs le vaillant Bornin qui avait eu une légère altercation verbale avant la prise de Fondcombe  avec Ald'ar. Mais leur différends avaient été oubliés lors de la batailles où les deux individus se lièrent d'amitié. Il était accompagné de Toma , un jeune mercenaire qui servait l'ordre depuis des années. Moins belliqueux et moins inquiétant que" le Boucher" il restait quand même un fin combattant et maître dans l'art de se battre à l'aide d'une dague. Ils firent eux aussi leur inspection sans réélles encombres.

Dans la dernière équipe se trouvaient Validna , cette guerrière elfe pouvait largement rivaliser avec Ald'ar Omenuir comme combattante , elle excellait dans presque tous les domaines. Calme , posée et mesurée dans  la vie de tous les jours quand elle se battait elle était pris d'une folie guerrière absolument fascinante. Elle s'était largement distinguée lors la prise d'Imladris. Elrohir , le frère d'Oropher était certes moins brillant que Validna mais restait très efficace , c'était un archer hors pair et incomparable. ¨Pour eux tout se passa comme prévu jusqu'à qu'ils pénètrent dans une grange sombre. N'y trouvant rien de vraiment suspect ils s’apprêtèrent à en sortir quand un jeune homme les harangua.

-Relâchez mon père!

Les sbires de l'Ordre firent volte-face et virent un jeune adolescent avec une fourche dans la main , derrière lui se trouvait un autre jeune homme qui devait être son ami.

-Mais qui est ton père? fit Validna ,d'une voix qui se voulait douce
-C'est le véritable chef de cette ville pas cet espèce de grosse brute affublé de ce bouc ridicule.

Elrohir ne put retenir un léger sourire devant la description que faisait le jeune homme de son supérieur ; Validna , elle,  resta de marbre.

-Il sera relâché dès que la ville sera sous nôtre contrôle.
-C'est notre ville pas la vôtre!
-Plus à partir de maintenant.


Avec un rugissement digne d'un guerrier le jeune homme lança sa fourche tel un javelot et réussit à atteindre l'humain qui formait le dernier membre du groupe. On entendit un craquement au niveau de son thorax , un cri et le bruit sourd du soldat tombant à terre puis plus rien.

-Mes amis sont prêts à passer à l'action ils vont attaquer votre chef et libérer mon père!

Elrohir tira alors une flèche qui atteignit l'ami du jeune homme en plain coeur , celui-ci mourut sur le coup . Validna souffla alors dans son cor à pleins poumons. Ils devaient tous se replier sur la place principale. Validna lança alors un de ses couteaux dans le genou du jeune homme qui s'écroula à terre et lança au Boucher.

-Achève-le et vient nous rejoindre sur la place.

Les deux elfes partirent avec la monture du défunt soldat ,  le jeune homme les yeux embués implora alors le mercenaire

-Pitié ! S'il vous plaît! Ayez pitié de moi!


Sur la place principale , Ald'ar Omenuir resta stoïque pendant tout ce temps fixant Nomuas et ne parlant que très peu à Aliénor. Il fronça les sourcils en entendant le cor venant de l'est , ainsi Validna avait recontré des problèmes , à vrai dire il ne s'y attendait pas . C'est alors que surgissant du toit d'une chaulière voisine , qu'un paysans sauta sur le Bras de Fer qui chuta de son cheval , son assaillant sortit un couteau qui ressemblait à un couteau de cuisine et lacéra superficiellement l'abdomen d'Ald'ar . Ce dernier frappa de l'intérieur de sa prothèse le paysans à la tête qui roula sur le sol sonné , puis planta ses pointes acérées situés à l’extérieur de son membre en métal dans sa tête. Un second attaquant courut vers lui , une lance à la main. Le Lefnui n'eut pas le temps de réagir que Validna arriva au triple galop et décapita le paysan. Dans la foulée et respectant sa menace Ald'ar rattrapa Nomuas qui tentait de s'enfuir et lui trancha la gorge. Bientôt ce fut une véritable escarmouche qui eut lieu sur la place du village. Les quatorze membres de l'ordre devaient faire face à plus quatre-vingt hommes armés d'outils d'agriculture pour la plupart mais certains d'entre eux avaient de vrais armes sur eux. Ald'ar tuaient les adversaires à la pelle et dans le combat sel Validna semblait pouvoir faire de l'ombre à sa prestance et sa supériorité au combat. Il trancha l'abdomen d'un paysans avant de tuer un autre avec sa prothèse d'un simple mouvement du bras puis en tua un troisième en se retournant et en faisant un magnifique geste circulaire avec sa lame. Certains se battaient à cheval , d'autre à pied c'était à la préférence des soldats.
Aliénor n'avait pas eu le temps de se mettre seule à l'abri tant le combat avait rapidement éclaté et était plantée là sur son cheval ne savant pas quoi faire. Un paysans se saisit alors de sa jambe et la fit tomber à terre. Le combattant le plus proche d'Aliénor était Bornin et celui-ci ne fit pas vraiment attention à ce qu'il venait de se passer pour le jeune femme. Le campagnard sortit un couteau et tenta d'ateindre le jeune femme qui se démena tant bien que mal. Ce fut , surgissant de nulle part , Nunne qui lui sauva la mise en tuant habilement l'assaillant de la jeune femme. Il lui cria:

-Vous ne devez pas rester ici , c'est trop dangereux . Montez en selle et suivez-moi je vais vous conduire en lieu sûr.


Le jeune Suderon aida Aliénor à monta sur son cheval et fit de même sur le sien , se frayant un passage à coups d'épées et s'assurant que personne ne s'en prenait à la jeune femme il l’emmena tant bien que mal hors du village dans les champs environnants. Une fois à l'abri , Nunne reprit lentement sa respiration et tendit une outre d'eau à la jeune femme choquée. Il lui déclara

-Il vaut mieux que je reste avec vous  , on sait jamais si un autre vous s'en prendre à vous .

Il accompagna sa phrase d'un léger sourire qui se voulait réconfortant même si phrase ne l'était pas vraiment,  ce n'était pas sa qualité première t qu'il était plutôt mal à l'aise dans le dialogue où il fallait faire preuve d'un minimum de délicatesse.


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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyMar 4 Juin 2013 - 22:43
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L'apparition du Boucher de Khand avait pour le moins répugné Aliénor, mais c'était peu de choses à côté de son sourire démoniaque, et de sa révérence dont le sens était difficile à cerner. Etait-ce là une menace à peine voilée, ou bien voulait-il lui transmettre un quelconque message ? A moins qu'il n'ait agi que par pur instinct, sans penser à quoi que ce fût. Mais il était difficile de croire que ces yeux malsains n'étaient en train de réfléchir à quelque sournoiserie. On aurait dit qu'il était perpétuellement en train de préparer un mauvais coup, et chacun de ses gestes devenait de fait un objet d'étude à part entière. Et pourtant, il ne s'était pas donné la peine de dire quoi que ce fût. Même s'il était difficile de déchiffrer ses émotions, il paraissait clair que l'action, la possibilité d'un carnage à venir, lui donnait des frissons d'excitation. Il se dégageait de tout son être une impatience qu'il avait du mal à réfréner. Probablement que dans sa tête, le sang devait couler en ce début d'après-midi.

Sur un ordre du Bras de Fer, la petite compagnie se remit rapidement en selle. Les hommes et les femmes rangèrent les quelques affaires sorties pour le repas, et reprirent la route, descendant la colline au petit trot, pour ménager leurs montures. Aliénor gardait le silence, pleinement concentrée sur sa mission. Elle avait rabattu sa capuche, car le soleil à son zénith dégageait une chaleur qui n'était pas désagréable, et qui se dissiperait bien vite. Elle tenait à profiter des quelques rayons qui perçaient la couverture nuageuse, et qui réchauffaient ses joues glacées. Le vent qui caressait son visage lui tira presque un sourire de satisfaction, mais elle le garda pour elle en se souvenant ce qu'elle était censée faire. La mission n'était pas une partie de plaisir, et elle n'était pas en bonne compagnie. Elle ne pouvait pas se laisser aller à la détente.

Les cavaliers progressèrent sans encombres, et ne se firent arrêter par personne. Il ne semblait y avoir de gardes nulle part, et encore moins de guetteurs. Visiblement, les hommes revenus du travail étaient là pour se reposer un peu avant de repartir à leurs activités, et ils devaient pour la plupart devaient se trouver dans la taverne. En vérité, ils étaient en train de discuter au milieu d'une place marchande, occupée par des étals où se tenaient quelques commerçants arborant des sourires de circonstance. En entendant les bruits des sabots, hommes, femmes et enfants tournèrent simultanément la tête, tout heureux de voir de nouveaux arrivants, qu'ils pensaient peut-être être des elfes. Aliénor sentit son cœur se serrer en voyant leur expression passer d'une joie tranquille, d'une certaine quiétude, à une peur à peine contrôlée. Les mères firent rentrer les jeunes enfants à l'abri, tandis que les hommes demeuraient sur place, la mine fermée. Ils ne comprenaient pas. Pas encore.

Le chef du village, un certain Nomuas, s'avança alors qu'on le demandait, et interrogea les nouveaux arrivants avec une certaine rudesse, même s'il ne s'était pas montré discourtois. L'intendante jeta un regard en coin aux membres de l'Ordre. Certains étaient concentrés sur les villageois, tandis que d'autres observaient les toits relativement bas. Les chevaux piaffaient, sentant peut-être une certaine tension, tandis que tous se gardaient bien de faire un geste menaçant, pour éviter de déclencher une échauffourée en pleine rue. Aliénor n'était pas particulièrement inquiète, car elle avait entendu les consignes données par Ald'ar : ne pas commettre de carnage. Elle espérait simplement que personne dans son groupe n'aurait un mot plus haut que l'autre, et que tous auraient une attitude respectable. Elle en espérait encore davantage du chef de leur petite expédition, priant intérieurement pour qu'il fusse suffisamment diplomate pour faire entendre son point de vue à ces gens, leur faire comprendre qu'il était vain de résister, et qu'il valait mieux coopérer pour éviter des effusions de sang inutiles. Elle ne s'attendait pas véritablement à entendre le discours enflammé d'un idéaliste convaincu.

Avait-elle bien entendu ? Avait-il parlé d'apporter de "paix" et de "justice" ? S'était-il lui-même qualifié de "libérateur" ? La jeune femme dut faire un effort de volonté pour dissimuler sa propre stupéfaction. Elle n'aurait jamais cru que des hommes un minimum censés pussent épouser les idéaux de l'Ordre, et croire à leurs mensonges... La paix et la justice ? Mais quelle paix et quelle justice y avaient-ils à enlever des gens, à torturer des innocents, et à obtenir l'obéissance par la contrainte et la violence ? Comment était-il possible de parler de libération après avoir massacré les défenseurs d'Imladris, des gens qui pour certains y avaient vécu toute leur longue vie ? Elle demeura coite un instant, et se demanda s'il ne valait pas mieux l'interrompre immédiatement avant qu'il ne compromisse définitivement leurs chances de rallier ce village à leur cause.

Mais il était trop tard, et le chef de village avait déjà interrompu le monologue inepte du Bras de Fer, en le prévenant lui et les cavaliers qui le suivaient qu'ils feraient mieux de partir, et de renoncer immédiatement, car ils n'étaient que quinze contre tout un village. Il leur parla même de Sombre-Chêne d'Imladris, pour les intimider, mais cela ne fit qu'empirer les choses. Aliénor s'en voulut de ne pas être intervenue dans cette discussion stupide, car elle voyait très nettement l'issue qu'elle prenait. D'un côté, quinze combattants de l'Ordre envoyés en mission, et qui ne pouvaient décemment pas reculer. En face, tout un village qui avait déjà lancé sa première menace et qui entendait bien ne pas se laisser marcher sur les pieds. La suite était écrite.

Mais les militaires n'étaient visiblement pas du genre à faire dans la subtilité, et Ald'ar annonça d'emblée que Fondcombe avait été prise par sa faction, et qu'il n'y avait nul soutien à attendre de la part des elfes. Ne se rendait-il donc pas compte qu'il poussait donc les villageois à agir par eux-mêmes ? Espérait-il donc les effrayer suffisamment pour les pousser à se soumettre, à incliner la tête devant un ennemi inférieur en nombre, et apparemment pas si puissant que cela ? Ce n'était que pure folie. Aliénor observa les villageois, et nota dans leur comportement qu'ils étaient prêts à en découdre s'il le fallait, même s'ils n'étaient pour l'instant pas véritablement armés. Afin de tempérer les ardeurs des uns et des autres, le chef du village s'interposa cependant, et accepta de négocier.

Cela constituait un premier pas qu'Ald'ar aurait dû percevoir comme une première alerte, une occasion de se replier pour revenir plus fort par la suite, et s'assurer du contrôle sur ce village sans effusion de sang. Mais au lieu de cela, il crut bon de pousser un avantage qu'il n'avait pas, en exigeant d'instituer une présence militaire dans le village, et de réquisitionner un cinquième des récoltes. Aliénor voulut s'indigner, mais elle fut devancée par la clameur populaire des paysans qui ne pouvaient pas se permettre de tant donner à des inconnus. Elle-même était convaincue qu'un tel prélèvement n'était pas nécessaire. Elle avait pu observer les champs, de loin, et elle s'y connaissait bien mieux que ces rustres de militaires, qui ne savaient que piller, et qui ne savaient rien des chiffres. Il aurait été possible de négocier au plus juste après avoir fait un inventaire complet, mais elle estimait qu'il n'était pas judicieux de prélever plus d'un quinzième des récoltes, et à peine un vingtième du bétail. Avec tous les autres villages, il y avait sûrement matière à égaliser. Mais le chef de bande s'était encore une fois pris pour l'Orchâl... Il ne l'avait vue que comme une vulgaire scribe, destinée à écrire un rapport sans importance, alors que sa mission était toute autre, beaucoup plus complexe et beaucoup plus capitale.

Conscient que cette clameur n'était pas de très bon augure, il utilisa la seule manière qu'il connaissait pour calmer la foule : la menace de la violence. Celle-ci eut un effet instantané, mais qui ne durerait pas aussi longtemps qu'escompté. Afin de s'assurer qu'il n'y avait pas de danger, par de réfugiés des défenseurs d'Imladris cachés dans ce village, Ald'ar envoya ses hommes patrouiller aux quatre points cardinaux, et il décida de retenir le chef du village en otage, pour prévenir tout soulèvement. Ce n'était pas une attitude très diplomate, et Aliénor ne cacha sa désapprobation, même si elle jugea plus prudent de ne rien dire pendant que les soldats étaient encore à portée d'oreille. Mais dès lors qu'ils furent partis, elle se permit de lancer :

- Tout cela n'était pas nécessaire, Lefnui ! Je désapprouve vos méthodes, ainsi que vos décisions : prélever un cinquième des récoltes de ces gens serait absolument inutile, et ne serait pas intéressant à long terme...

Elle jeta un regard en biais à Nomuas, qui la regardait d'un drôle d'air, comme s'il se demandait à quel camp elle appartenait réellement. Il fallait dire que l'attitude relativement conciliante d'Aliénor avait de quoi l'interpeler, après avoir dû discuter avec l'implacable Ald'ar. La jeune femme considérait qu'il était plus intéressant de forger une véritable alliance avec ces villageois, plutôt que de les pousser à la famine en s'emparant de leurs récoltes. Elle aurait voulu pouvoir s'installer à une table, et négocier avec lui, pour trouver un compromis acceptable. Mais cela passait par le Bras de Fer. Elle revint à lui :

- Laissez-moi faire le tour du village pour examiner l'état de leurs stocks, et discuter avec Nomuas...je suis persuadée que nous pouvons trouver un arran...

Elle ne termina jamais sa phrase, qui fut interrompue par la clameur d'un cor : un de ceux appartenant à l'Ordre. Ils étaient donc attaqués. Aliénor aurait voulu gifler Ald'ar, tant elle était contrariée par son attitude irresponsable. Il était à l'origine de ce débordement, à cause de son attitude rigide et de son manque de tact. Les choses n'auraient pas pu plus mal tourner, car verser le sang n'était pas une bonne stratégie pour s'imposer dans les villages entourant Imladris. Si le bruit courait que des cavaliers armés venaient tuer les paysans pour imposer des taxes, ils seraient confrontés à une résistance acharnée à chaque fois qu'ils voudraient annexer un nouveau village. Il aurait mieux valu procéder autrement, mais il était de toute évidence trop tard. La jeune femme capta un mouvement sur sa gauche, et elle tourna la tête brutalement. Un paysan avait réussi à se hisser sur le toit d'une maison proche, et il prenait actuellement son élan pour bondir sur eux.

- Attention ! Cria Aliénor, trop tard pour que le Lefnui pût réagir.

Ce dernier reçu un coup de couteau au ventre, qui lui laissa une marque sanglante. Cependant, il se dégagea avec force, et acheva son adversaire au sol du bras métallique qui lui avait valu son sobriquet. Pendant un instant, l'intendante crut que la situation s'était calmée, mais en vérité le chaos ne s'était pas encore abattus sur eux. Un autre guerrier approcha, courant à toutes jambes, sa lance pointée vers Ald'ar qui ne s'était pas encore remis du dernier assaut. Une des elfes arriva, juchée sur son cheval, et avec une dextérité inhumaine, elle décapita le malheureux dont la tête roula sur le sol en produisant un bruit écœurant. Le chef du village laissa échapper un cri de souffrance, prouvant qu'il connaissait personnellement le malheureux. Il se rendit alors compte que sa propre vie était mise en jeu, et il tenta de s'échapper. Aliénor écarta son cheval de son passage, espérant qu'il réussirait à gagner un abri, mais Ald'ar le rattrapa, et le tua sans pitié. Nomuas s'effondra, sans vie, sa gorge ouvert vomissant un flot de sang.

- Non ! S'écria alors la jeune femme, horrifiée.

Autour d'elle, les cavaliers de l'Ordre étaient en train de se regrouper. Ils revenaient par petits groupes de leur patrouille, et ils étaient en train de former une ligne compacte pour repousser l'assaut des villageois, qui s'étaient armés et qui surgissaient de partout. Aliénor fut positionnée au centre du cercle, sans espoir de fuite, mais protégée de toute attaque directe de la part des paysans déchaînés. Ceux-ci, hurlant comme des damnés, pleurant la mort de leurs compagnons, attaquaient en une masse désordonnée mais ô combien terrifiante. Plume était terriblement nerveuse, peu habituée au vacarme d'un combat. Elle était en outre peu ravie de se trouver au milieu d'un cercle de chevaux, qui lui barrait le passage. Les guerriers de l'Ordre, pendant ce temps, livraient une bataille acharnée et désespérée, car même si les villageois étaient moins expérimentés, moins bien armés et moins entraînés, ils n'en demeuraient pas moins motivés et très nombreux. Même si les guerriers en livrée noire et blanche se battaient comme de beaux diables, Aliénor vit clairement certains d'entre eux être blessés, même si elle n'était pas suffisamment expérimentée pour déterminer s'ils l'étaient gravement ou non.

Alors qu'elle regardait autour d'elle, tout en essayant de calmer sa jument, elle sentit une paire de mains se refermer sur sa cheville, et la tirer vers le sol. Elle vida les étriers sans grâce, et chuta lourdement sur son assaillant, avant de se retrouver à terre, perdue, manquant de se faire écraser par les montures des autres guerriers. Son agresseur se releva le premier, et un couteau apparut dans sa main en un éclair. Il se jeta sur la jeune femme qui le repoussa du pied. Cependant, ses coups n'étaient guère efficaces, et il revint à la charge brutalement. Il était plus grand, plus fort, plus lourd, et il la dominait sur tous les plans. Elle focalisa toute son attention sur son bras armé, qu'elle bloqua au niveau du coude et du poignet, pour neutraliser la force qu'il pouvait déployer. De sa main libre, il lui saisit les cheveux et les tira férocement. Elle cria, en sentant des larmes de douleur perler au coin de ses yeux. Avant d'avoir eu le temps de comprendre, le villageois lâcha un râle de douleur et roula sur le côté, le dos couvert de sang.

Nunne apparut alors dans son champ de vision, une expression inquiète sur le visage. Elle lui fit signe qu'elle n'était pas blessée, et qu'elle allait physiquement bien. Sans vraiment lui laisser le temps de reprendre son souffle, il l'aida à se relever, tout en lui donnant des ordres. Dans cette situation, il était le plus à même de diriger, et il ne s'en privait pas. Ses directives étaient claires, et il l'assista tandis qu'elle montait sur son cheval. Plume avait eu la bonne idée de ne pas s'enfuir, mais elle s'élança plus vite que jamais lorsque Nunne ouvrit un passage dans la foule des paysans au fil de l'épée. Elle galopa droit devant elle, vers la sortie du village, et ils se retrouvèrent bientôt dans les champs qui entouraient le village. Ils passèrent au milieu des plantations, franchirent une première colline, avant de s'arrêter sur la seconde, au pied d'un des rares arbres de la région. Aliénor était essoufflée, comme si c'était elle et non pas son cheval qui avait franchi cette distance à toute allure.

Elle mit pied à terre maladroitement, et s'assit sur une des racines de l'arbre, avant de mettre la tête dans ses mains. Le sang lui battait aux tempes, et elle avait l'impression d'entendre encore le bruit des combats, de revoir le sang couler. Non pas qu'elle n'ait jamais eu l'occasion d'être confrontée à cette situation, mais elle avait plutôt l'habitude d'être battue plutôt que battante. Elle avait mal à la tête en se souvenant des atrocités subies, et la vue de tant de sang n'avait fait que lui rappeler ces épisodes douloureux de sa propre existence, tandis que l'agression du villageois lui avait remis en bouche le goût amer de l'impuissance que l'on éprouve lorsqu'on est démuni face à quelqu'un. Un sentiment qu'elle avait cru avoir écarté à jamais.

Elle sursauta en entendant la voix de Nunna, qui lui tendait une outre d'eau. Le guerrier paraissait aller bien, autant physiquement que mentalement. Lui devait être familier de ce genre de situations, et il n'avait pas l'air plus choqué que ça. Elle se rendit compte à quel point elle devait lui paraître ridicule, et elle durcit son expression pour ne pas lui donner l'occasion de la critiquer, de la moquer, ou de l'humilier encore davantage. Avec un "merci" qu'elle lâcha du bout des lèvres, elle accepta l'outre d'eau, et but plusieurs petites gorgées, pour se désaltérer. Elle lui rendit le récipient, et entreprit de remettre de l'ordre dans sa coiffure, comme si cela pouvait l'aider à se recomposer une sérénité de façade. Toute occupée qu'elle était à penser à elle-même, elle ne vit même pas que Nunne essayait sincèrement de la réconforter.

- C'est une catastrophe... Lâcha-t-elle finalement au bout d'une longue minute. C'est une véritable catastrophe...

Elle ne s'adressait pas véritablement à Nunne, qui pouvait pourtant entendre dans ses paroles des choses qu'elle ne disait pas. En réalité, elle était davantage concernée par sa propre mission que par la vie des soldats, et elle considérait comme un désastre le fait que tant de villageois aient perdu la vie. Si les hommes supposés nourrir Imladris étaient tués, comment les hommes de l'Ordre allaient-ils faire ? Un tel carnage parviendrait forcément aux oreilles des autres villages, qui risquaient de se défendre de manière organisée. Il faudrait donc encore plus de soldats pour les soumettre, ce qui signifiait encore davantage de morts, et toujours moins de récoltes. Les morts ne rapportent rien, avait-elle entendu un jour de la bouche de celui qui lui avait confectionné ce diadème. C'était parce qu'il croyait dans cette vision des choses qu'elle était encore en vie. Revenant à son univers immédiat, elle se rendit compte que Nunne était toujours présent, à ses côtés. Elle l'avait un peu ignoré, et elle s'en voulait de s'être comportée ainsi avec celui sans qui elle serait probablement morte. Elle se tourna vers lui, et l'observa tandis qu'il regardait le village au loin. Pensait-il à ses compagnons qui se battaient tandis qu'il était là, en retrait, à assurer la sécurité d'une femme qu'il ne connaissait pas ? Ou bien regrettait-il de ne pas pouvoir faire couler le sang comme il l'entendait. Il était difficile de déchiffrer ses émotions. Elle prit toutefois le risque d'interrompre le fil de ses pensées :

- Merci d'être intervenu...tout à l'heure. Je...hmm...merci.

Elle ne savait pas trop ce qu'elle avait essayé de lui dire, mais elle avait réussi à se reprendre à temps. Elle ne connaissait ces hommes que depuis quelques heures, et il n'était pas question de faire du sentimentalisme avec eux. Après tout, ils étaient des soldats, qui n'avaient pas envie d'entendre les pleurnicheries d'une femme, être vivant qui à leurs yeux n'était digne d'être appelé "personne" que lorsqu'elle se battait au moins aussi bien qu'eux. Elle s'approcha du guerrier, et se plaça à ses côtés, observant le village dans le lointain. Plus aucun bruit de combat n'en venait. Celui-ci était-il terminé, ou bien les vents avaient-ils simplement changé de direction, pour porter l'écho des lames et des larmes dans une autre direction ? Aliénor resserra sa cape autour d'elle, avant de demander :

- Croyez-vous qu'ils s'en soient sortis ?

Elle posait la question, mais elle n'aurait su dire quelle réponse était la pire...


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Dernière édition par Ryad Assad le Sam 8 Juin 2013 - 0:03, édité 1 fois
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyJeu 6 Juin 2013 - 22:37
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Le village était assez animé en cette heure et le lefnui déclara ses intentions à ce qui tenait lieu de chefs à ces humains. A vrai dire le boucher n’écoutait que d’une oreille. Il en avait soupé des discours enflammé de certains membres de l’Ordre sur l’équité et la justice et ainsi de suite.
Il ressentait une surprise infinie devant la capacité apparemment sans limite de ces hommes à s’auto illusionner. Néanmoins il était évident que, malgré le fait qu’ils soient en infériorité numérique, les combattants de l’Ordre auraient tôt fait de raser cette bourgade si jamais les paysans commettaient la folie de résister.

Ald’ar décida alors de les diviser en quatre groupes afin de sécuriser le village. Le mercenaire se retrouva dans le groupe des deux elfes et il sourit intérieurement de voir à quel point son supérieur tenait à le surveiller de près. Ils ne rencontrèrent ni ennui ni danger avant de pénétrer dans une grange sombre et poussiéreuse. Enfin danger était un bien grand mot. Il était dur de considérer ces deux jeunes idiots comme un danger potentiel.

Le boucher eût un mal fou à se retenir de rire devant les menaces pathétiques des jeunes hommes mais il faut croire qu’ils étaient plus téméraires (et plus crétins) qu’ils en avaient l’air car l’un deux lança sa fourche et tua le dernier membre du groupe. Vifs comme l’éclair les elfes réagirent et les deux garçons s’écroulèrent, l’un blessé, l’autre mort.

La femme elfe lui ordonna de l’achever et ils le laissèrent seul avec le jeune idiot qui se mit à pleurnicher et à la supplier de l’épargner. Le boucher s’approcha du futur cadavre et s’accroupit à côté du jeune homme qui rampait sur le sol afin de lui échapper. D’un geste sûr il le maintînt à terre et le força à le regarder. Ce qu’il vit dans ses yeux était une terreur absolue, la peur de savoir que la mort arrivait et de découvrir à quel point il se retrouvait impuissant.

Le sourire du meurtrier s’élargit et presque tendrement il caressa le visage de sa victime.

- On va jouer à un jeu. Si tu es sage et que tu tiens vraiment à la vie alors je promets de te laisser partir. Mais si jamais tu tentes de t’enfuir ou de te retourner contre moi, tu mourras d’une façon si horrible que tu ne peux même pas commencer à l’appréhender. Tu es d’accord ?

Une lueur d’espoir passa dans les prunelles du jeune homme et il hocha frénétiquement de la tête. Le boucher se mit à sourire, savourant ce moment si unique où ses victimes pensaient encore avoir une chance de survie. Il n’y avait rien de mieux que l’espoir pour rendre un meurtre si agréable.

Il pencha la tête vers la blessure de l’humain et examina les dégâts. Le couteau n’était pas rentré très profondément mais la plaie saignait abondamment. Il se tourna vers le blessé et lui demanda avec douceur :

- C’est douloureux ? Il faut retirer le couteau si tu veux être capable de marcher.

Il n’attendit pas la réponse du malheureux et d’un geste vif s’empara du couteau et retira la lame, en prenant bien soin de la tourner au maximum pendant l’opération. Le jeune homme hurla de douleur et sa plaie, grande ouverte, se mit à saigner d’autant plus.

- Excuse ma maladresse mais je ne suis guère habitué à soigner vois tu. J’ai bien peur d’avoir aggravé la blessure. Il y a des risques qu’elle s’infecte. Tu risques fort de mourir ces prochains jours. Mais si tu veux éviter ça, il y a une solution.

Il plaça le couteau maculé de sang dans la main du jeune garçon qui pleurait maintenant à chaudes larmes et le regarda droit dans les yeux.

- Je te laisse trois minutes de réflexions. Si tu veux vivre, il va falloir t’amputer. A toi de jouer ou alors…


Il sortit sa dague et l’agita sous les yeux du jeune homme.

- Ou alors je t’arrache les yeux et la langue et je te laisse agoniser ici. L’horloge tourne.

Il s’éloigna alors et récupéra la fourche toujours solidement plantée dans le cadavre de son infortuné compagnon de voyage. Sa victime sanglotait de plus belle, incapable de faire le moindre geste. Le boucher ne le quittait pas des yeux, savourant la souffrance, aussi bien physique que morale, qui ravageait les traits du jeune homme. Il savait bien qu’il avait eu raison d’attendre ce meurtre. La privation rendait ce moment encore plus magnifique qu’il l’eût imaginé. Il sentait une érection déformait son pantalon et ne faisait rien pour la cacher, prenant un plaisir pervers à faire savoir à sa victime à quel point il savourait cet instant.

- Tes trois minutes sont écoulées, j’en ai bien peur.

Il commença à se rapprocher et la terreur s’empara du jeune homme de plus belle. Dans un geste désespéré, il approcha le couteau de sa plaie béante et entreprit de se couper la jambe. Mais bien sûr il ne pût achever son geste tant la douleur était importante. Ses larmes cessèrent et il posa un regard dénué d’expression sur le boucher. Il avait enfin compris qu’il ne ressortirait jamais vivant de cette grange quoi qu’il puisse faire.

- Je ne peux pas, dit-il d’une voix tremblante.

Le mercenaire soupira.

- Dommage, lâcha t’il simplement.

Avec une rapidité surprenante il s’empara du garçon qui n’eût même pas le temps de se servir du couteau et le plaqua contre le mur de la grange. D’un geste vif il planta la fourche dans le ventre du jeune homme, le clouant au mur. Ses cris de douleur envahirent le bâtiment. En position verticale, comme il l’était maintenant, sa blessure saignait encore plus et il sentait ses forces l’abandonner.

- Je suis face à un dilemme vois tu. Après tout tu as essayé de t’amputer, même si tu n’as fait qu’agrandir un peu plus cette vilaine plaie. Cela mérite peut être une mort rapide pour te récompenser de ta peine.

Il sourit une dernière fois à sa victime, proche de l’évanouissement, et se détourna, laissant le jeune homme se vider de son sang.
Arrivé sur le pas de la porte il dégaina son épée et, un sourire dément sur les lèvres, se jeta dans la bataille.
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyLun 10 Juin 2013 - 19:32

Petit à petit les guerriers de l'Ordre prirent le dessus sur les paysans . Cartos montrait toute sa puissance physique tout comme Bornin qui détenait lui aussi une puissance exceptionnelle. Oropher et Elrohir , les deux frères elfes , travaillaient en complémentarité  alliant leurs atouts respectif , Toma n'était pas vraiment mis en danger par les villageois et les victimes de Validna s'élevait à près d'une quinzaine de villageois en quelques minutes seulement. Le Bras de Fer trancha un nouvel abdomen et se retourna pour faire face à un nouvel adversaire mais le Bras de Fer trouva bien peu de résistance , face à lui , se trouvait un paysan agenouillé ayant jeté ses armes à terre. Il se rendait  et un rapide regard d'ensemble sur la place principale indiqua à Ald'ar que beaucoup d'autres faisaient la même chose , l'affaire était donc pliée.

Laissant là le villageois qui n'en revenait pas d'avoir obtenu la vie sauve , le Nordiste remonta sur son cheval et  fit le tour de la place pour ordonner l'arrêt des combats. Ald'ar n'était pas venu ici pour verser le sang mais pour annexer ces villages , de plus , il détestait tuer pour tuer et les effusions de sang, seuls ceux qui s'élevaient face à l'Ordre pour que celui-ci n'atteigne pas ses objectifs devaient être éliminés, bien que , souvent , ce soit lui-même qui provoquât ces affrontements à cause de ses manières peu conventionnelles. Mis à part la mort du soldat tué par la fourche du jeune homme lui même abattu dans la grange aucun perte n'était à signaler du côté de l'Ordre , il y avait juste Toma qui s'était superficiellement blessé au bras , du côté des paysans c'était une autre affaire , près de quarante cadavres gisaient ça et là. Il s'adressa alors à un paysans terrorisé

- A présent que votre chef est décédé , y a-t-il quelqu'un pour le remplacer ou pour parler en son nom?
-Il...Il y a...la...la matrone
, fit le paysan d'une voix tremblante.
-Alors va la quérir ! Ald'ar s'adressa alors à un autre villageois, j'imagine que vous enterrez vos morts...
-Oui , fit celui-ci d'une voix plus sûr et posée que l'autre paysan, au cimetière au sud du village.
-Très bien.

Avisant les hommes sur la place , statiques et immobiles attendant passivement la suite des événements le Bras de Fer ordonna
-Ramassez les cadavres et emmenez les jusqu'au cimetière où vous enterrerez le plus possible.


S'il y avait bien quelque chose que le Nordiste avait retenu de son éducation c'était le respect dû aux morts qui plus est valeureux. Ald'ar ne pouvait qu'admirer le courage de ces hommes bien que toute réussite était inespérée. C'est alors que le Lefnui remarque l'absence de Nunne et d'Aliénor , sûrement son second s'était il chargé de la mettre en lieu sûr. Ils ne tarderaient pas , le Bras de Fer repensa alors aux reproches que la jeune femme avaient fait à son égard ; elle lui avait , entre autres , reproché de demander un cinquième des récoltes qu'elle jugeait comme tribut excessif. Ald'ar Omenuir n'était pas un fin statisticien mais un guerrier et tous ces calculs lui semblaient bien vagues et flous.

Si Nunne était mal à l’aise ce n’était parce qu’il était impatient de rejoindre ses camarades afin de faire couler encore plus de sang , bien au contraire , son mentor : Ald’ar lui avait inculqué de nombreuses valeurs que le jeune hommes respectaient scrupuleusement. C’était un très bon soldat pour cette raison bien qu’à ses débuts quelques problèmes d’indiscipline se firent ressentir mais Ald’ar eut tôt fait de les mater. Non s’il était gêné c’était principalement à cause de sa situation immédiate. IL avait appris à manier les armes mais pas les mots. Et toutes ces tentatives de réconfort envers la jeune femme étaient loin d’être excellentes bien que les efforts qu’il faisait dans ce sens étaient perceptibles. Aliénor semblait plongée dans ses pensées et Nunne ne jugea pas bon de la déranger, ce fut quand enfin elle remercia maladroitement le Suderon que celui-ci lui parla

-C’était naturel , outre les ordre d’Ald’ar à votre égard vous faites partie du groupe ; vous êtes un membre de l’expédition et jamais je ne laisserais un allié en danger faire face seul , c’est pour cela que je n’ai pas hésité à voler à votre secours quand je vous ai vu en difficulté.

Peu à peu les clameurs venant du villages cessèrent et le calme revint  , Aliénor , placée à côté de Nunne demanda à ce dernier si à son avis ils s’en étaient sortis

-Les guerriers de l’Ordre choisis pour cette expédition sont expérimentés et je ne pense pas qu’ils n’aient eu trop de problèmes par contre pour les paysans c’est autre chose. S’attaquer à Ald’ar avec si peu de moyens relève du suicide , espérons pour eux qui l’ont compris et qu’ils se soient rendus à temps.  Venez à présent , nous allons rejoindre les autres avant qu’ils ne s’inquiètent

Ils se dirigèrent donc ensemble vers le village

La matrone ne tarda pas à se présenter face au Bras de Fer , celui-ci apprit qu’elle était la femme de Nomuas
-Vos hommes ont tués mon mari et mon fils et si je suis ici c’est tout d’abord pour éviter que d’autres gens ne meurent.

-Sage décision ,
approuva le Lefnui , mais attablons nous afin de mieux négocier.

On amena rapidement une table et trois tabourets , Ald’ar s’assit et attendit le retour de Nunne et d’Aliénor , il invita alors la jeune femme à s’asseoir à côté de lui tandis que le Suderon partait aider ses camarades à enterrer les morts.*

-Après réflexion il me semble que demander un cinquième de vos récoltes soit un peu excessif mais je vais vous laisser négocier tout ce qui touche à cela avec ma collègue , Aliénor Valdoré , plus doué que moi dans ce domaine ; mais avant je fixe mes conditions. Deux hommes vont rester ici et logeront dans le bâtiment le plus élevé du bourg et je désire aussi que le drapeau de l’Ordre soit brandi ici.
-Cela ne devrait pas poser trop de problèmes
, répondit alors la matrone.
-Très bien .
Le Lefnui passa le reste des négociations à écouter Aliénor et la matrone et ne faisant que de brèves et rares interventions.[/i]


---------------------

Amerik galopait à tout rompre en direction d’Echtebourg , le village le plus proche. Ce jeune paysan avait réussi à s’extirper des combats et à fuit du village , il allait prévenir le village le plus proche du danger qui les attendait. Celui était dirigé par le Conseil formé de dix Anciens présidé par le Grand Ancien : Halmun considéré comme le plus grand sage des environs. Il rentra sans souci , il n’yeut ni gardes ni sentinelles pour le stopper ; Amerik intercepta alors l’homme chargé de veiller au bon déroulement des récoltes , un paysans musclé à la peau encore bronzée depuis l’été dernier.

-Je dois voir Halmun , c’est urgent!
-Il est en réunion avec le Conseil , il va falloir attendre mon petit.
-Cela relève de la survie de votre village.


Le paysan  réfléchit puis haussa les épaules et conduisit le jeune homme dans une grande chaumière dans laquelle il entra. A l’intérieur régnait une douce odeur et une légère brume apaisante. L’atmosphère était calme et serein.

-Qu’y a-t-il Banroo pour que tu interrompt une réunion du Conseil ?fit l’Ancien place au centre.

Il avait une longue barbe blanche et des cheveux longs et soyeux , son visage ridé respirait la sagesse et la connaissance et son regard bleu électrique  était très profond. Comme s’il était en perpétuel méditation.

-Ce jeune homme vint du  village voisin et prétend que notre village court un grand danger. Répondit le paysan
-Comment te nommes-tu mon garçon ? demanda  Halmun en le fixant

Amerik  tressaillit et baissa les yeux , ne pouvant supporter le regard du Grand Ancien.

-Il faut tout d’abord savoir que Fondcombe est tombée…
-Nous savons déjà , fit Halmun ,Echtebourg n’a pas de guerriers mais possèdent de nombreux guetteurs. Nous savons que cet Ordre mystérieux a pris possession d’Imladris

Enfin pour Halmun cet ordre n’était que partiellement mystérieux , il avait réussi à retrouver des ouvrages et des parchemins parlant brièvement de l’Ordre et après un fastidieux travail il avait réussi à accumuler des informations sur l’Ordre de la Couronne de Fer mais ça il ne le disait à personne. Pour rien au monde il ne voulait que ses travaux mettent en danger son village.

Amerik conta alors tous les événements qui s’étaient passés dans son village, quand il eut fini Halmun prit la parole

-Nous te remercions infiniment de nous avoir prévenu jeune homme mais sache que depuis des décennies chaque Grand Ancien qui m’a précédé a eu pour plus grand travail de perpétrer les valeurs défendues par Echte , fondateur de ce bourg , dans son Livre de Lois. Mon humble travail consiste à continuer cette tradition et jamais aucun Echtebourgeois n’a porté une arme ou n’a versé le sang. Ce n’est pas aujourd’hui que cela va changer , si cet Ordre viendra nous négocierons et défendrons nos intérêts avec la diplomatie mais jamais je ne mettrais la vie de mes protégés en danger.
-Mais..mais , fit Amerik
-Tu peux disposer maintenant , rentre chez toi ou reste si tu veux profiter de de notre hospitalité.
[i]Ecoeuré par ces pacifiques aux valeurs soi-disant préservatrices, Amerik remonta en selle et retourna dans son village.

L’enfouissement des corps avançaient dans le village voisin , un paysan rescapé recherchait des corps dans le quartier est , discrètement le Boucher du Khand le suivait . Quand le villageois entra dans la grange et constata le massacre il réprima une envie de vomie. Devant lui se trouvait deux cadavres gisant au sol , l’un tué d’un lancer de fourche dans le torse  l’autre tué par une flèche  mais le pire était le troisième mort. Suspendu dans le vide , tenu en respect par une fourche planté dans son abdomen et blessé à la jambe le fils de Nomuas s’était littéralement vidé de son sang et ce spectacle était peu ragoûtant. Le paysans cracha à terre avant de voir qui se tenait dans l’embrasure de la porte : Le Boucher.

-J’ignore lequel de vous a fait cela mais c’est un vrai monstre.


The Young Cop


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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. Learam12


Dernière édition par Learamn le Dim 26 Avr 2020 - 23:28, édité 3 fois
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Ryad Assad
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Ryad Assad

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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyMar 11 Juin 2013 - 15:18
[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. Edonia10

Aliénor continuait à fixer le village au loin, mais ses pensées étaient ailleurs. Elle songeait à tant de choses qu'il lui était difficile de fixer son attention sur quoi que ce fût, même si son visage demeurait impassible. Elle songeait tout d'abord à ce guerrier qui l'escortait, ce Nunne, qui avait réussi à la protéger et à la sortir de la zone de combats. Avec une honnêteté désarmante, et presque gênante, il lui avoua que jamais il ne l'aurait laissée tomber. La jeune femme n'avait rien répondu sur le moment, peut-être un peu déstabilisée par un comportement qui, chez les hommes de l'Ordre, n'était pas des plus répandus. L'honneur n'était pas ce qui définissait le mieux les hordes de bandits et de mercenaires recrutés aux quatre vents. A moins qu'il n'agît de la sorte simplement parce que c'était elle qui était en danger, et qu'ils étaient désormais seuls. Essayait-il, maladroitement, de la séduire en jouant au preux chevalier ? Elle ne pouvait pas imaginer qu'il en fût ainsi : il avait probablement agi en accord avec ses principes et en suivant son instinct ; et même alors, il était avant tout un soldat, et il aurait su réfréner ses ardeurs pour le bien de la mission. Mais nul doute qu'intérieurement, elle était troublée par le second d'Ald'ar, qui pour l'heure avait fait montre d'une certaine...gentillesse.

Après que les combats fussent terminés, et que la jeune femme ait demandé à son protecteur ce qu'il en pensait, celui-ci lui donna son opinion sur le sujet. Selon lui, même en infériorité numérique, les hommes de l'Ordre avaient probablement su résister à l'assaut des villageois, et il était peu probable qu'ils eussent été défaits. La confiance que le suderon plaçait dans les autres membres de l'expédition, et plus particulièrement dans son chef, était proprement sidérante. Quelque chose avait dû se passer entre eux pour qu'une telle admiration se créât, et s'entretînt jusqu'à présent. Aliénor ne pouvait pas s'empêcher de se demander quelle était l'histoire de ces deux hommes, car elle ne pouvait pas vraiment comprendre leurs motivations pour avoir rejoint l'Ordre. Etaient-ils idéalistes au point de croire sans l'ombre d'un doute aux message mensonger relayé par la hiérarchie ? Etaient-ils rêveurs au point de croire que la paix et l'équité allaient succéder à leur victoire ? Etaient-ils aveugles au point de ne pas se rendre compte qu'ils étaient plus terribles que les gens qu'ils combattaient ? Ce fut avec un soupir résigné que l'intendante se hissa en selle. Nunne le remarqua, et elle lui lança sans vraiment y réfléchir :

- Vous n'avez rien à faire parmi eux...

Elle se rendit compte avec un peu de retard que cela pouvait être considéré comme subversif, et que les éléments les plus loyaux de l'OCF pouvaient être tentés de la sanctionner sévèrement pour avoir osé parler ainsi. Elle décida donc de se taire, et elle mit sa monture au petit trot, cap sur le village. Plume allait bon train, suivant le destrier de Nunne, qui ouvrait la marche. En approchant, ils prirent cependant leurs précautions, car si le suderon avait une totale confiance dans ses compagnons, il n'était pas à exclure qu'un archer solitaire les prît pour cible, et les tuât sans sommation. Mais il ne se présenta aucun danger manifeste, et ils purent rallier la place principale, qui ressemblait bien plus à un océan écarlate. Aliénor ne cacha pas son affliction et son dégoût, qu'elle manifesta par une moue hautaine qui laissait apparaître toute sa contrariété. Elle n'était cependant pas du genre à se cacher le nez et la bouche pour atténuer l'odeur épouvantable du sang et de la mort, odeur qu'elle connaissait par trop bien par ailleurs. En vain, elle tenta de ne pas compter les cadavres des paysans, mais dans la situation, elle se raccrochait à sa spécialité, qui étaient les chiffres. Les corps jonchaient le sol, et au premier coup d'œil, on pouvait dire qu'il y en avait plusieurs dizaines. Y en avaient-ils d'autres dissimulés ? Probable. Les survivants désarmés étaient en train de les déplacer jusqu'au cimetière où ils seraient enterrés et pleurés, de toute évidence. Les hommes de l'Ordre étaient présents, et même s'ils les aidaient, ils les surveillaient avec une insistance presque dérangeante. Ne pouvaient-ils donc pas les laisser à leur intimité quelques minutes ? D'un rapide coup d'œil, Aliénor nota qu'aucun des guerriers en livrée noire et blanche n'était tombé, ce qui prouvait bien que la confiance de Nunne était fondée. Les hommes et les femmes choisis pour cette mission étaient tous d'excellents combattants, capables de se défendre...sauf elle. La jeune femme fronça les sourcils, mais garda la tête haute. Elle croisa le regard brisé des villageois, qui la dévisageaient les yeux vides de toute expression. Ce fut probablement ce qui la dérangea le plus.

Nunne s'arrêta bientôt, et mit pied à terre, imité par Aliénor, qui sut gré au suderon d'avoir su choisir un endroit où nul sang n'avait coulé. Elle n'aurait ainsi pas à salir irrémédiablement ses souliers. Ils confièrent leurs montures à deux soldats, et se dirigèrent vers Ald'ar, qui avait fait installer une table et des tabourets au dehors. Il y était installé, face à une femme d'un certain âge, qui le regardait, l'air las. Elle tourna les yeux dans la direction des deux nouveaux arrivants, enregistrant mentalement leur arrivée, mais sans leur accorder beaucoup plus d'attention qu'aux autres soldats. Pour elle, ils n'étaient que des tueurs de plus. Ald'ar se tourna vers eux, sans montrer quelque surprise à les voir en vie, et invita du geste la jeune femme à prendre place à ses côtés, face à celle qu'il présenta comme la matrone du village.

Aliénor remercia d'un signe de tête Nunne, qui s'en alla aider ses compagnons, mais elle demeura froide et distante vis-à-vis du chef de l'expédition, qu'elle tenait pour personnellement responsable du fiasco de leur mission. Elle ne lui avait encore rien reproché, mais il paraissait évident, en observant son attitude rigide et la manière dont elle évitait soigneusement de regarder le Bras de Fer, qu'elle nourrissait à son égard un ressentiment de taille. Elle l'écouta ouvrir la conversation, et fut quelque peu satisfaite de voir qu'il acceptait de revenir sur le cinquième des récoltes qu'il entendait leur prendre. Ce n'était pas une mince victoire, mais il s'était arrangé pour la minimiser, et confier toute la partie logistique à Aliénor. Celle-ci ne réagit pas, mais elle était heureuse de savoir qu'elle allait pouvoir mener la négociation, et éviter d'autres impairs qui pouvaient encore coûter des vies. En bon guerrier, Ald'ar insista pour laisser deux hommes en garnison, et pour brandir la bannière de l'Ordre. Elle ignorait pourquoi il tenait tant à affirmer qu'ils tenaient la ville, quand cela pouvait les trahir à des lieues, mais c'étaient sans aucun doute des considérations de militaires, et elle n'y comprendrait rien, même s'il prenait le temps de lui expliquer.

Elle décida de se concentrer sur sa propre mission, et lorsque le Bras de Fer lui passa la parole, elle retrouva l'assurance qui la caractérisait et qui la rendait aussi talentueuse à ce poste :

- Madame...Je tiens à vous présenter toutes mes condoléances...

- Gardez-les pour vous, et venons-en au fait, répondit la matrone d'une voix sèche.

Aliénor ne tenta aucun sourire engageant. La réponse de la femme était ferme et univoque, mais il était évident qu'elle avait apprécié l'attention, à voir les larmes qui étaient montées à ses yeux. La jeune femme inclina la tête, montrant qu'elle acceptait cette remontrance bien méritée, et commença à négocier :

- Avant de commencer, j'ai besoin de savoir la nature de vos exploitations, combien de personnes travaillent aux champs, et quelle est la taille de vos troupeaux...

La discussion prit une tournure qui laissa Ald'ar de côté, car elle était assez technique. Aliénor posait des questions, et consignait les réponses sur un morceau de papier. En regardant par-dessus son épaule, le soldat pouvait voir les calculs qu'elle était en train d'effectuer pour elle-même, mais à moins d'avoir reçu une certaine formation dans ce domaine, il ne devait pas y comprendre grand-chose. Elle était pleinement concentrée sur sa mission, et son papier ressemblait davantage à un brouillon qu'à autre chose. Elle entourait, encadrait, rayait, notait des choses dans un coin. Ses questions conduisaient à des ajustements mineurs. Peu à peu, la conversation se transforma en une négociation, alors qu'Aliénor et la matrone essayaient de déterminer ce qu'il était juste de prélever. Il fallait tenir compte de beaucoup de facteurs, notamment l'hiver qui n'en finissait pas et qui faisait mourir les jeunes pouces, qui nécessitait plus de bois pour le chauffage, et plus de nourriture pour les bêtes. La jeune femme ne souhaitait pas se faire avoir, dans l'histoire, mais elle répugnait à saigner une veuve éplorée, et ce qu'il restait de la population d'un village agressé, simplement pour prouver ses compétences. Elle fit en sorte de viser au plus juste, et les deux femmes finirent par trouver un accord acceptable par les deux parties. Aliénor résuma :

- Ainsi, chaque semaine, vous tiendrez à notre disposition un charriot composé de : quatre mesures de blé, vingt bûches de bois, et une bête - chèvre, cochon ou agneau. Des cavaliers viendront escorter l'attelage à l'aller, et s'assureront que tout y est. Si vous estimez ne pas pouvoir fournir tel ou tel bien, il serait préférable que vous en référiez aux hommes de garde le plus tôt possible.

- Nous ferons cela, lâcha la matrone, visiblement fatiguée.

Aliénor jugea qu'il n'était plus nécessaire de poursuivre l'entretien. Le village avait essuyé de nombreuses pertes, et elle savait qu'elle n'en tirerait rien de plus. Elle avait à peine réussi à négocier le quart de ce qui était nécessaire pour nourrir le contingent pendant une semaine, et elle ne parlait que du blé. Elle ignorait au juste combien d'hommes l'Ordre prévoyait de faire stationner à Imladris, mais elle avait tablé sur les trois cent hommes qui occupaient actuellement la cité. Il faudrait espérer que les villages voisins auraient de meilleures récoltes, et qu'ils ne se battraient pas jusqu'au dernier, sans quoi la situation risquait de devenir critique. La matrone, après s'être inclinée devant Ald'ar en une révérence dont le sens était difficile à interpréter, s'en alla avertir les autres membres du village de l'accord qui avait été passé. Aliénor rangea ses documents dans une petite sacoche qu'elle portait attachée à la ceinture, et se tourna vers le Bras de Fer. Ils étaient enfin seuls. Les soldats aidaient les villageois à nettoyer le village des braves tombés pour le défendre, et il n'y avait personne à portée d'oreille. Elle se tourna vers lui, et lui lança sans aménité :

- Vous êtes une brute épaisse, Lefnui Ald'ar Omenuir. Vous vous êtes présenté comme un idéaliste refusant la violence, et j'ai été bien bête de vous accorder ne serait-ce qu'une seconde d'attention. Vous avez menti, et vous avez poussé ces gens à la révolte. C'est votre faute si cette mission est un échec complet ! Il y a au moins une quarantaine de morts : autant de bras qui ne récolteront pas le blé, et qui ne couperont pas le bois dont Imladris a cruellement besoin. Je vous préviens tout de suite, j'en référerai à vos supérieurs, et vous devrez répondre de vos actes. Un tel comportement, impulsif et anti-productif, est parfaitement inad...

Aliénor s'interrompit lorsqu'Ald'ar se leva. Elle se leva à son tour, presque pour se placer hors d'atteinte. Il n'avait fait aucun geste agressif, et il semblait maître de lui-même, mais il fallait reconnaître qu'il était impressionnant. Outre son bras métallique qui lui donnait l'air dangereux, il dépassait la jeune intendante de plus d'une tête, il était armé, et il avait sous ses ordres une quinzaine de soldats loyaux qui n'hésiteraient pas à obéir à la moindre de ses directives. Lui faire des reproches était une chose, mais la jeune femme avait été jusqu'à le menacer. Comment prendrait-il cet affront ?


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Mardil
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyMar 11 Juin 2013 - 21:31
[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. 20100910



La bataille n’avait pas duré bien longtemps. Ces paysans n’avaient pas l’ombre d’une chance face aux guerriers expérimentés de l’Ordre. Le boucher avait encore ajouté quatre victimes supplémentaires à son tableau de chasse. Maintenant que tout était calme, il se tenait, assis nonchalamment contre un arbre, les yeux dans le vague et un sourire béat fixé sur le visage. Il repensait à cette dernière heure écoulée et en revivait chaque instant, afin d’en sublimer la beauté et la grâce.

Néanmoins le moment finit par passer et il sortit de sa torpeur. Les villageois encore vivants rassemblaient leurs morts et se préparaient aux rites funéraires. Encor une coutume qui n’avait pas grand sens aux yeux du mercenaire. Il ne comprenait pas pourquoi les humains se sentaient obligés d’enterrer les morts ni toute cette comédie autour de l’inhumation. Cela ne changeait rien pour les cadavres après tout. Ils ne se relevaient pas plus.

Il savait bien que ces cérémonies étaient faites pour apaiser la douleur de ceux qui restaient mais comme il n’avait jamais considéré la mort comme un événement tragique, toute cette énergie dépensée inutilement lui semblait une perte colossale. Même s’il n’éprouvait pas les mêmes sentiments que se victimes, ils comprenaient leur souffrance. Et s’en délectait.

Il avisa un villageois qui se dirigeait vers la grange et se mit à le suivre. Il voulait voir la tête qu’il ferait en découvrant son œuvre. Il entre à la suite de l’homme dans le bâtiment poussiéreux et savoura l’expression de dégoût et de stupeur qui s’empara du malheureux. Celui ci se retourna vers lui et lui fît part de ce qu’il pensait de son acte.

Le boucher s’approcha, conscient de la peur qu’il provoquait chez cet homme insignifiant et lorsqu’il ne fût plus qu’à un mètre du villageois, qui n’en menait pas large, lui répondit enfin.

- Un monstre ? Vous ne comprenez pas ma démarche je le crains. Ce tas de viande qui était le fils de feu votre chef aurait pu mourir comme n’importe lequel des autres cadavres de ce village. Sa mort aurait été aussi insignifiante que celle du premier venu. Mais grâce à moi, la fin de sa vie a été sublimée comme elle n’aurait jamais pu l’être. Il ne sera jamais oublié désormais.


Il se pencha vers l’oreille du villageois et murmura :


- Car je suis sûr que vous n’effacerez jamais cette image de votre esprit.


Il s’éloigna quelque peu et offrit un sourire à la limite de la folie au villageois qui ne savait s’il devait faire le moindre geste, de peur d’être la prochaine victime du mercenaire.
Il se dirigea vers la grand place du village et y trouva le lefnui en compagnie de la jeune femme si inutile qu’ils étaient obligés de traîner avec eux. Il sentait une tension dans l‘air et il recula dans l’ombre afin de ne pas être vu. Après tout le spectacle risquait de devenir intéressant.
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Learamn
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyMer 12 Juin 2013 - 16:05

Les négociations prirent peut à peu un tournant complexe et mathématique et le Bras de Fer devait bien avouer qu'il ne saisissait pas tout.

Il regarda au-dessus de l'épaule d'Aliénor le bout de papier sur lequel elle griffonnait , il y était inscrit une multitude de chiffre et de calculs auquel le Lefnui ne comprenait absolument rien . Il avait appris quelques notions de mathématiques plus jeune mais celle qu'il avait retenu étaient les plus élémentaire. Ses capacités dans ce domaine se limitaient à la multiplication et à quelques divisions pas trop complexes. Le convoi hebdomadaire de revenus pour Fondcombe que les deux femmes fixèrent semblait bien maigre aux yeux d'Ald'ar. Qu'allaient-ils chauffer avec une vingtaine de bûches de bois?Et qu'allaient ils nourrir avec une pauvre et piteuse bête? Toutefois ne connaissant pas les ressources de ce hameau qui semblait bien petit le Lefnui n'intervint pas. Il espérait avoir plus de chances au prochain village. Enfin la matrone prit congé  des deux compagnons de route et s'éloigna bien vite. Au bout de quelques secondes ils furent seuls et personne n'était à portée d'oreille.La jeune femme se leva et rangea ses documents. C'est ce moment qu'Aliénor choisit pour critiquer violemment le chef de l'expédition , le qualifiant de brute épaisse et de menteur et en l'accusant d'avoir fait rater la mission. Jusqu'ici Ald'ar , toujours assis, la laissa parler et resta impassible et dos à elle. Ce ne fut que elle menaça de conter tout cela à ses supérieurs qu'il réagit. Il se leva très lentement et calmement de son tabouret , ce simple geste stoppa la discours de cette jeune effrontée qui osait lui parler comme ça. Toujours aussi lentement Ald'ar se retourna vers elle  il fallait admettre qu'il était plutôt imposant. Sa taille imposante et ses muscles saillants montraient toute sa puissance physique  , sa prothèse métallique , ses yeux qui brillaient légèrement et le très léger rictus de rage qu'on poiuvait à peine lire sur son visage le rendait franchement inquiétant. Prenant peur et étant consciente d'avoir été trop loin , Aliénor recul mais buta contre un mur au bout de quelques pas , ce fut au tour du Bras de Fer de s'approcher d'elle et quand il fut tout proche il lui répondit en se doutant pas qu'à moins de cons mètres , habilement caché , le Boucher ne ratait rien de cette conversation.

-Vous me semblez bien effrontée Aliénor Valdoré d’Anfalas. Mais vous parler sans rien connaître. Moi je sais pourquoi tous ces morts vous répugnent, parce que vous en avez peur . Ho oui vous avez peur de la mort car vous avez peur de ce que vous ignorez et vous ignorez précisément tout de la mort. Moi la mort je n’en ai pas peur , je n’ai absolument pas peur de mourir mais je ne la déteste pas moins car moi je sais. Savez vous où j’ai grandi? Non assurément , j’ai grandi dans le Nord Sauvage , dans le village d’où je viens il y avait nul culture ou élevage . Les hommes chassaient la journée dans le froid et prenez avec eux les jeunes capable de tenir une lance. Dans ce froid et face au bêtes il n’était pas rare que le groupe ne reviennent pas au complet. Des amis j’en ai perdu , des occasions où la mort a failli me prendre j’en ai vécu également. Alors la mort j’essaie toujours d’éviter qu’elle ne vienne. Mais contrairement à vous je ne suis pas faible, là ou la mort peut m’être incroyablement utile c’est face qui veulent se dresser contre nous. Ces villageois étaient courageux mais pleurer sur leur sort est bien inutile , ils ont décidé de leur destinée. Je leur avais ouvert une close de sortie et il sont choisi celle de la mort. C’est regrettable j’en conviens .

De plus vous me menacez de me dénoncer à mes supérieurs mais ma chère , n’avez vous pas conscience de votre rang. Cela m’étonnerait que le seigneur Lammath mette beaucoup de crédit en votre parole. En quand ce sera la vôtre contre la mienne je ne doute pas qu’il saura faire un choix.


Ald’ar s’approcha encore plus près de la jeune femme:

-Je n’ai rien de particulier contre vous et c’est pour cela que je vais vous donnez un conseil : Apprenez à savoir où est votre place et à y rester . Parfois la vie est bien injuste et ce n’est que quand on sait qui nous sommes que nous pouvons progresser. Pensez-y à l’avenir







Nunne aidait sans relâche les villageois à enterrer leurs morts, il ne trouvait pas ce travail comme ingrat et il dut se dire que quiconque qui arrivait maintenant pouvait se douter que ces gens qui s’entraidaient ainsi  s’étaient entretués quelques minutes auparavant .Le monde était vraiment étrange. Il repensa aux paroles que lui avaient lâchés Aliénor “Vous n'avez rien à faire parmi eux.”

Faisait-elle référence au groupe? ou à l’Ordre en général?  Il était vrai que dans le groupe figurait certaines brutes épaisse comme Cartos ou d’autres hommes sans foi ni loi comme ce Boucher. Mais il y avait aussi de personnes très bien , que ce soit Toma qui était convaincu par la cause pour laquelle il combattait et Ald’ar , son mentor , qu’il considérait presque comme un père. Il n’avait pas été particulièrement heureux dans son enfance chez lui en Harad mais voir ses parents mourir de maladie à l’âge de quatorze lui avait fait un choc. Le Nordiste l’avait alors recueilli et transformé en homme , le suderon lui en était infiniment reconnaissant et avait en lui une confiance aveugle. C’est alors qu’il se rendit compte de l’absence du Boucher qu’il était censé surveiller , légèrement inquiet par ce que pouvait faire cet homme il alla retrouver son chef sur la place , il était en plein discussion avec Aliénor , il adressa un signe de tête à la jeune femme et glissa à son maître


-Le Boucher a disparu.

Impassible Ald’ar répondit:


-Retrouve ce mercenaire de malheur , si tu ne le trouve pas tant pis , il finira bien par se manifester s’il ne veut pas rester ici


- Ce sera fait .

Nunne bifurqua alors à l’est et passa tout près de la cachette du Boucher qui ne fut pas repéré pour autant.



----------------------------------


Quelques heures plus tard le soleil commença à décliner à l’horizon et Ald’ar ordonna à ses homme de sortir du hameau et de camper à l’extérieur pour la nuit .Chacun dressa sa tente qu’il avait emporté , certains exténués comme Bornin ou Cartos ou blessés comme Toma s’endormirent d’autres n’ayant pas sommeil faisait la garde , mangeait , discutait , jouait ou se balader. Ainsi Oropher et Elrohir entonnaient un chant elfique ; Cartos jouaient aux dés avec ses hommes et Validna montait la garde. Ald’ar quant à lui regardait vers leur prochaine desstination : Echtebourg. De ce qu’il avait entendu cet endroit était beaucoup plus grand que ce hameau et possédait de très nombreux champs. Leur dirigeant Halmun était très connu pour sa sagesse.


Nunne quant à lui était assis sur un rocher  en train de tailler un bout de bois à l’aide de son couteau.



A Echtebourg Halmun ne dormait pas non plus , il était penché sur son bureau , épluchant divers bouquin , dossiers et témoignages. Il retranscrivait certaines choses sur un papier et ouvrit un vieux grimoire jauni par le temps. Il parcourut quelques pages puis caressa la barbe avec un air satisfait. Il avait trouvé ce qu’il cherchait.


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Ryad Assad
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyJeu 13 Juin 2013 - 21:47
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Aliénor s'était écartée précipitamment du chef de l'expédition, qui s'était levé, pour la dominer de toute sa taille. Elle n'aurait pas dit qu'elle avait peur qu'il la frappât, car elle savait que rien de ce qu'elle avait dit ne pouvait légitimement le conduire à faire preuve de tant de violence, mais elle estimait qu'il valait mieux prendre quelques précautions. Dans le regard de cet homme, il y avait une lueur de folie inquiétante, qu'il ne fallait pas sous-estimer. Son corps devait encore être excité par le combat qui venait de s'achever, et la perspective de faire couler du sang ne devait pas l'effrayer outre mesure. Même si elle savait qu'il ne pouvait pas s'en prendre à elle, elle préférait ne pas rester immédiatement à la portée de son bras métallique. Un seul geste incontrôlé lié à l'emportement, et il risquait de lui trancher la gorge, ce à quoi elle ne tenait pas particulièrement.
 
Ald'ar s'avança dans sa direction, et elle s'éloigna encore, serrant ses documents contre sa poitrine, en une ridicule protection contre la force physique de cet homme. Toutefois, même lorsqu'elle se retrouva coincée contre le mur d'une maison, elle ne baissa jamais les yeux, et soutint son regard pesant avec autant de mépris qu'il devait en éprouver pour elle. Les lèvres pincées, elle s'attendait à ce que les choses dérapassent à chaque instant, mais elle ne souhaitait pas lui donner une seule chance de dire qu'il l'avait vaincue, ou soumise. Sa fierté le lui interdisait. Ce fut avec une lassitude mêlée de condescendance qu'elle écouta sa tirade, alors qu'il parlait de son passé, qu'il tentait de lui expliquer qu'elle ne comprenait rien à la mort, à la douleur, à la souffrance du corps et de l'âme. Mais pour qui se prenait-il ? Pour quelqu'un qui connaissait tout du monde ? Et pour qui la prenait-il ? Pour une bourgeoise effarouchée sans expérience ? Il n'aurait pas pu se tromper plus lourdement.
 
Elle voulut répondre, mais il ne lui en laissa pas vraiment le temps, enchaînant sur une réponse à ses menaces. Avec une assurance stupéfiante, il lui certifiait que son rang ne lui permettait pas d'en appeler au seigneur Lammâth, qui dirigeait la cité d'Imladris, pour l'heure. Elle plissa les yeux. Qu'en savait-il ? Il l'avait traitée comme une scribe dès le départ, et n'avait jamais supposé qu'elle pouvait avoir été chargée par l'elfe en personne d'accompagner cette mission. Elle avait été placée à sa disposition, et avait reçu de sa bouche des ordres précis : établir un rapport détaillé de la situation, et faire un compte-rendu exhaustif de la mission. Elle s'y appliquerait, et ne manquerait pas de dénoncer le comportement brutal et sauvage d'Ald'ar, ses décisions irréfléchies, et son manque de discernement. Elle eut un sourire narquois, en entendant sa dernière phrase, et lui cracha, acide :
 
- Et vous, Lefnui, tâchez de vous rappeler votre rang ! Je ne crois pas que vous soyez bien placé pour me parler de la mort comme si je n'en savais rien. Vous croyez que vos muscles vous donnent le privilège d'être confronté à elle, et que de fait, vous êtes le seul à en connaître les facettes ? Laissez-moi rire... Je suis persuadée d'en avoir exploré des aspects que vous ne découvrirez jamais. Des aspects qui vous terrifieraient ! Des aspects qui...
 
Elle s'interrompit, en se rendant compte qu'elle haletait. Elle s'était quelque peu laissée emporter, et ce n'était guère dans ses habitudes. Parler de son passé ne faisait que raviver des souvenirs douloureux, et elle préférait les laisser enfouis là où ils étaient. Aussi loin que possible. Elle inspira profondément, et retrouva une contenance, avant d'ajouter :
 
- Je n'ai cure de votre passé de chasseur, et de votre enfance dans le Nord. Je ne m'en soucie pas davantage que de votre opinion à mon sujet. Ce que je sais, c'est que par vos initiatives, vous mettez en péril ma mission. Sachez que je ne vous laisserai pas faire. Maintenant, laissez-moi !
 
Elle l'écarta du bras - même s'il était évident qu'il s'était laissé faire, sans quoi elle n'aurait pu lui échapper -, et se dirigea d'un pas décidé et plein de dignité vers sa monture. Elle croisa Nunne, qui venait en sens inverse, et qui lui adressa un salut de la tête discret, auquel elle répondit sans dissimuler l'étendue de sa colère. Elle ne s'arrêta pas pour lui parler, et continua sa route, seule, fulminant contre l'incompétence d'Ald'ar, et contre son esprit borné. Elle tenta de se calmer, de penser à autre chose, mais quoi qu'elle pût envisager, il paraissait évident que cet homme risquait de provoquer un bain de sang dans chaque village qu'ils allaient explorer. Par son impétuosité, d'abord, et parce qu'il voudrait prouver à Aliénor qu'il était le véritable chef, il pouvait tout aussi bien refuser de la laisser négocier, et continuer à provoquer les villageois. En outre, il avait à sa botte des hommes comme ce Boucher qui n'hésiteraient pas à agiter les choses pour satisfaire leur envie de carnage. Et en tant que chef, il était le seul à pouvoir les tenir. Elle n'avait pas réussi à le tempérer, et leur dernière discussion s'était achevée sur un ton qui ne lui plaisait pas vraiment. En s'opposant à lui, n'avait-elle pas renforcé son côté dangereux ?
 
Elle ferma les yeux, tout en se demandant s'il ne valait pas mieux aller s'excuser pour apaiser la tension qui existait actuellement. Elle se dit que c'était une solution, mais quelle garantie avait-elle que cela marcherait ? Aucune. Elle ne pouvait pas prendre le risque de s'abaisser à admettre un tort qu'elle estimait se trouver dans l'autre camp, sans la certitude que l'attitude d'Ald'ar changerait positivement. Sans quoi elle n'aurait plus son mot à dire, et il pourrait continuer à jouer les gros bras, à maltraiter les paysans, à tuer sans distinction. Et cela, comme elle le lui avait dit, elle ne le laisserait pas faire, quitte à devoir s'opposer à lui devant ses hommes, contester son autorité devant les autres membres du groupe.
 
Les heures défilèrent tandis qu'Aliénor réfléchissait, et bientôt les soldats de l'Ordre rentrèrent, après avoir terminé l'inhumation des corps. Ils s'étaient éclipsé avant l'hommage qu'on leur rendait, conscients que leur présence était plus qu'indésirable. Le soleil achevait sa course dans le ciel, et Ald'ar ordonna à ses hommes de monter les tentes à l'extérieur du village, probablement pour des raisons de sécurité. Il serait plus facile de voir venir d'éventuels ennemis depuis un endroit dégagé. Ils se mirent en selle, et décidèrent de bivouaquer sur une petite colline, d'où ils profitaient d'une jolie vue. Aliénor, moins incapable de ses deux mains que ne le pensaient peut-être les soldats, monta sa tente elle-même avec une dextérité acquise par l'habitude. Elle s'y glissa presque immédiatement, non sans demander à ne pas être dérangée. Elle avait besoin d'être un peu seule.
 
Après qu'elle eût terminé le repas qu'on lui avait apporté, elle enfila une tenue plus confortable pour dormir, et s'allongea sur la couchette qu'elle avait emportée. Au dehors, le crépitement du feu, les paroles des soldats et les chants des elfes lui parvenaient, comme étouffés. Elle avait l'impression d'être dans un cocon protecteur, protégée de ces brutes, protégée d'Ald'ar, protégée du Boucher dont le sourire la glaçait encore, et qu'elle avait vu rôder dans le camp. Lorsqu'elle avait croisé son regard, elle n'avait pas pu s'empêcher de détourner les yeux, et elle s'était placée aussi loin de lui qu'elle le pouvait. Il était abject et répugnant, et elle avait entendu des hommes murmurer qu'il avait massacré un des villageois, dont le cadavre avait été découvert atrocement mutilé. Même les soldats de l'Ordre commençaient à l'éviter, désormais, ce qui ne semblait pas l'affecter plus que ça. Hantée par toutes ces pensées, Aliénor s'endormit finalement, d'un sommeil agité...
 


~~~~
 


Elle ouvre les yeux, et essaie de se redresser, sans y parvenir. Elle est allongée sur le dos, dans un endroit sombre et exigu. Le plafond se trouve à quelques centimètres de son visage, et elle ne peut pas se déplacer sur les côtés. Ecarter les bras lui est impossible, car elle touche les murs du bout des doigts en gardant les coudes collés au corps. Elle a l'impression d'être dans un cercueil. Une boule d'angoisse naît dans son estomac, et elle essaie de se débattre. Les parois sont en pierre. Sa respiration se fait haletante. Elle ne voit rien. Des larmes coulent le long de ses joues, et elle essaie de crier, sans y parvenir. La terreur étreint sa gorge. Au-dessus de sa tête, des pas. Lents et mesurés. Ils s'arrêtent. Une petite trappe s'ouvre dans la pierre, juste au niveau de son visage, laissant entrer un rayon de lumière. Une silhouette debout la surplombe, et la contemple affectueusement. L'homme est beau, le visage pâle, les traits fins, les yeux d'un noir profond. Ses oreilles pointues sont clairement visibles. Il tient dans la main un verre. Sur son visage, un sourire.
 
- C'est l'heure, lâche-t-il d'une voix chantante.
 
Il incline le verre, et renverse le contenu droit sur son visage. Elle ouvre la bouche, pour capter quelques gouttes au passage, mais elles ne lui sont pas adressées. Elles tombent sur son front, ses yeux, ses cheveux, mais sont destinées aux autres occupants des lieux. Un cliquetis se fait entendre près de son oreille, reprit en un millier d'échos. La nuée de cafards s'agite, impatiente de recevoir son repas...

 


~~~~
 


Avec un hurlement strident, Aliénor se réveilla brutalement. Son cri aigu avait percé la nuit noire et réveillé une bonne partie du camp, en plus d'inquiéter les sentinelles. Au loin, des corbeaux avaient quitté leur nid précipitamment. Elle écarta ses couvertures, et se mit à chasser les insectes de ses cauchemars qu'elle avait l'impression de sentir ramper sur sa peau. Le pan de toile qui l'isolait du dehors se rabattit prestement, et elle hurla de nouveau, de surprise cette fois. Un des soldats de l'Ordre la regarda d'un drôle d'air, et lui demanda si elle allait bien. Elle se rendit alors compte qu'elle avait simplement fait un mauvais rêve, et lui répondit d'un hochement de tête affirmatif. Elle était encore trop secouée pour pouvoir parler. Il jeta un coup d'œil circulaire dans la tente, puis s'en alla, lançant "Fausse alerte", à tous ceux qu'il croisait. Aliénor sentit le froid de la nuit l'étreindre, mais elle répugnait à s'envelopper à nouveau dans sa couverture, et à s'allonger. Elle avait peur de retourner dans la boîte, comme dans son cauchemar...comme dans ses souvenirs...
 
Les sentinelles étaient à leur poste, occupées à observer l'horizon monotone, à l'affût du moindre signe suspect. Parmi eux, Nunne était installé, mais se trouvait aussi le Boucher de Khand, que tout le monde évitait. Ce fut lui qui repéra, dans la pénombre, la silhouette solitaire d'un cavalier qui s'approchait en provenance d'Imladris. Il était difficile de le distinguer dans le noir, car il portait une tenue sombre, mais il était arrivé trop près pour ne pas être remarquable. Il s'arrêta près du Boucher, et le salua comme s'il le connaissait bien :
 
- Bonsoir l'ami. Vous avez encore fait mouche dans ce village, n'est-ce pas ? J'ai cru comprendre que vous saviez utiliser la fourche aussi bien que l'épée. Du grand art. J'espère pouvoir assister au spectacle un jour (un sourire illumina son visage pâle).
 
Plantant là le Boucher qui devait vraisemblablement se demander qui était cet individu fort étrange, il se tourna vers un nouveau venu :
 
- Mais voilà Nunne qui arrive ! Vous tombez bien. Je viens d'Imladris pour voir quelqu'un...
 
Aliénor se réveilla de nouveau, entre chien et loup, alors qu'on l'appelait du dehors. Elle reconnut la voix de Nunne, qui lui demandait s'il pouvait entrer. Elle n'aurait pas su dire quelle heure il était, mais le camp était tellement silencieux qu'à part les gardes, tous devaient encore dormir. Elle lui répondit par l'affirmative, essayant en vain de se souvenir de quand elle s'était endormie pour la seconde fois. Le second d'Ald'ar pénétra dans la tente, un air indéchiffrable sur le visage, bientôt suivi par une seconde silhouette, qu'Aliénor aurait préféré ne jamais voir. Peut-être que la vision du Boucher du Khand sous sa tente l'aurait moins terrifiée que celle-ci. Devant elle, se tenait l'elfe de ses cauchemars, qui la regardait en souriant. Il n'avait d'yeux que pour elle, et c'est d'une voix détachée mais incroyablement mélodieuse qu'il lança à Nunne :
 
- Attendez-nous dehors, soldat.
 
L'intéressé obéit, et attendit à la sortie. L'elfe s'approcha d'Aliénor, sans que ses pas produisissent le moindre bruit sur le sol, comme s'il était aussi léger qu'une plume. Il se pencha vers elle, et lui souffla :
 
- J'ai cru comprendre que tu avais des ennuis, Al...
 
Elle ne pouvait plus parler. Son pire cauchemar venait de se réaliser, et pourtant elle savait que rien n'avait encore commencé. Il avait l'air incroyablement calme et sérieux, ce qui ne pouvait annoncer que de mauvaises choses. Elle fit "non" de la tête, espérant qu'il la laisserait tranquille, et qu'il admettrait s'être trompé. Il eut une moue désolée, et ajouta :
 
- Une journée loin de moi, et voilà que tu recommences à mentir... C'est très mal, tu sais... Très mal.
 
Elle sentit son cœur se serrer, comme si la mélodie de ses mots la glaçait de terreur. Avec empressement, elle lui répondit :
 
- Ce n'est rien, je vous assure. Simplement un désaccord entre moi et le Lefnui qui commande cet unité. Je...
 
- Je sais déjà tout, Al...Pas la peine de paniquer. Là...tout va bien.
 
Il passa un doigt glacial sur sa joue, et un bref sourire éclaira ses traits. Aliénor essaya d'y voir là un signe encourageant, espérant qu'il était de bonne humeur. Il se redressa rapidement, et lui demanda de s'habiller, ce qu'elle fit sur-le-champ, trop heureuse de ne pas recevoir de punition, mais inquiète de savoir quelle allait être la suite des évènements. Lorsqu'elle l'interrogea timidement à ce sujet, il lui répondit qu'ils allaient aller parler à Ald'ar, pour tirer tout cela au clair. Surprise et ravie, elle lui emboîta le pas tandis qu'il sortait de la tente, et ils suivirent tous deux Nunne, qui les conduisit à la tente du chef de l'expédition. Le second appela le Bras de Fer, qu'il réveilla de toute évidence. Ils durent attendre une minute dans le froid que l'homme fût prêt à les recevoir, avant d'être autorisés à pénétrer dans la tente. Pour plus de sécurité, Nunne les accompagna. Il semblait se méfier de l'elfe.
 
- Ald'ar Omenuir, c'est cela ? Ravi de vous rencontrer. Vous pouvez m'appeler Corbeau, Neleg de notre belle armée.
 
Il inclina la tête tranquillement, même si son rang n'exigeait pas de lui qu'il s'inclinât devant un Lefnui. Un sourire flottait sur ses lèvres, et il s'adressa au chef de l'expédition d'une voix musicale très agréable à écouter, mais qui recelait son lot d'accents menaçants :
 
- J'ai entendu dire - et vous me pardonnerez cela, mais on ne dirige pas un service de renseignement aussi étendu que le mien sans avoir des oreilles partout - que vous aviez eu quelques...difficultés avec Aliénor. Elle trouve que vous êtes trop zélé dans votre mission, et que faire couler le sang est inapproprié dans la situation présente.
 
Aliénor avait depuis longtemps arrêté de se demander comment Corbeau faisait pour tout savoir sur tout. Etait-il magicien ? Disposait-il réellement, comme il l'affirmait tout le temps, d'un réseau étendu capable de lui fournir des informations sur tout et tout le monde, en temps réel ? Etait-ce autre chose ? Elle n'était plus surprise par son côté prophète, mais Ald'ar et Nunne pouvaient être un peu étonnés. Avec une douceur mielleuse dans le ton, il continua :
 
- Je n'ai pas la prétention de connaître Lammâth comme un ami, mais je sais qu'il ne vous a pas confié cette mission par hasard, Ald'ar. Il voulait probablement vous voir faire vos preuves. Il serait dommage que vous...échouiez...
 
Un sourire se dessina sur le visage d'Aliénor.
 
- ...À cause de cette femme...
 
Son sourire s'évanouit aussi rapidement qu'il était apparu. L'intéressée s'était tournée vers Corbeau, sans vraiment comprendre où il voulait en venir. Elle était persuadée qu'il était de son côté, et qu'il allait la défendre, faire comprendre à Ald'ar qu'il n'était pas nécessaire de s'en prendre aux populations civiles innocentes. Au lieu de quoi, il le poussait à continuer ! Elle aurait dû se douter que les choses ne tourneraient pas comme elle l'espérait, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'être atterrée. Corbeau continua, son sourire s'élargissant à mesure qu'il parlait :
 
- C'est la raison pour laquelle je vous présente mes excuses, Lefnui, au nom de mon idiote de servante. Elle mérite pour son incorrection un châtiment à la hauteur de sa faute.
 
- Mais...
 
Elle n'eut pas le temps d'en dire plus. Corbeau n'avait pas la carrure d'un guerrier, mais il n'en demeurait pas moins physiquement très supérieur à ce que l'on pouvait attendre de la part d'un agent de renseignement.  Avec une vivacité étonnante, il se retourna, referma ses doigts tels des serres autour du cou fragile de la jeune femme, et étouffa dans sa gorge toute protestation. Son regard n'avait rien perdu de sa bonne humeur, et nulle lueur de colère n'était passée dans ses yeux, pas même un instant. Il ne maintint pas la prise très longtemps, juste assez pour faire comprendre à Aliénor que son tour n'était pas venu de parler. Lorsqu'il la lâcha, elle inspira profondément, à la recherche d'air. Sa peau prenait d'ores et déjà une teinte plus sombre, et elle garderait la trace de cet assaut plusieurs jours durant.
 
- Quelle punition trouveriez-vous appropriée, Lefnui ? Demanda Corbeau sans attendre de réponse particulière. Voudriez-vous la voir obéir au moindre de vos ordres ? A genoux !
 
Aliénor sentit que la séance commençait, et elle fit un effort de volonté pour se retenir de pleurer. Elle regarda tour à tour Ald'ar, Nunne et Corbeau, avant de finalement s'agenouiller au sol, brisée, vaincue. Corbeau avait déjà oublié les deux hommes qui se trouvaient dans la pièce. Ils n'étaient plus que des outils pour son plaisir personnel :
 
- Voudriez-vous la voir faire un tour ? Je lui en ai appris quelques uns. Aboie !
 
Elle hésita un bref instant, et cette fois les larmes coulèrent sur ses joues sans qu'elle pût les retenir. Finalement, elle aboya, se mordant la lèvre pour étouffer un sanglot. Elle était plus misérable que jamais, et le spectacle commençait à prendre une tournure malsaine et dérangeante. Il y avait chez cet elfe une folie latente inquiétante.
 
- Voyez, Lefnui, comme on peut apprivoiser la faiblesse, pour en faire quelque chose de distrayant. Il n'est besoin que de tuer l'âme, pour garder le corps en parfait état de marche. Une simple enveloppe, parfaitement obéissante, peut-être très utile. Même s'il faut parfois rappeler les règles.
 
Ce disant, il avait sorti une baguette en bois, fine et longue, qu'il utilisa pour frapper Aliénor dans le dos. Elle serra les dents pour ne pas hurler, mais se recroquevilla sur elle-même, pour se protéger, car elle savait qu'il allait recommencer. Et il recommença. Bras, jambes et dos étaient ses cibles préférées, tandis qu'il lui épargnait le visage et le ventre, pour ne pas la blesser trop durement. Son sourire s'était élargi, et il abattait sa baguette de plus en plus violemment, insouciant aux gémissements de douleur de sa pauvre victime. Aliénor avait depuis longtemps dépassé le stade des larmes, et elle implorait désormais, d'une voix pathétique, le pardon de son tortionnaire, qui s'arrêta finalement. Elle demeura là, tremblante, pauvre petite créature anéantie, n'osant même pas lever la tête. Ald'ar et Nunne n'avaient pas eu le temps d'intervenir, et quelle que fût leur opinion au sujet de cette démonstration, que pouvaient-ils dire à un homme qui leur était supérieur en grade ? Corbeau, toujours souriant, se tourna vers le Bras de Fer :
 
- Je vous certifie qu'elle n'osera plus jamais vous défier. Je vous accompagnerai, demain, pour m'assurer de son obéissance, mais ne vous inquiétez pas... je n'interférerai pas avec votre mission. Je ne suis pas un militaire, et je suis très curieux de voir la manière dont vous allez vous y prendre. Sur ce, messieurs, je vous souhaite le bonsoir.
 
Il se pencha vers Aliénor comme pour ramasser un objet négligemment posé par terre, et il la saisit sans douceur par les cheveux, pour la forcer à se relever. La pauvre ne tenait presque plus debout, et elle était au bord de l'inconscience, trop faible pour même se débattre. Il quitta la pièce, laissant là les deux hommes qui visiblement avaient du mal à digérer ce qu'ils venaient de voir, et alla déposer la jeune femme dans sa tente, avec autant de délicatesse que s'il avait jeté un sac de pommes de terre dans un charriot. Sa dernière pensée avant de s'endormir fut qu'elle était désolée d'avoir offensé Ald'ar...

______

HRP : si tu veux interagir avec Corbeau, Mardil, n'hésite pas à lui parler ^^.


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Mardil
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyVen 14 Juin 2013 - 20:53
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De façon assez surprenante, la jeune femme, bien que manifestement apeurée face au lefnui, lui répondit de façon cinglante. Et les mots qu’elle prononça étaient chargés du pouvoir de la vérité. Le boucher devait bien admettre qu’elle avait raison sur toute la ligne concernant Ald’ar. Il pensait connaître la mort et la douleur mais il n’avait fait qu’effleurer la surface de ces terribles et magnifiques vérités.

La perception qu’avait le boucher d’Aliénor (et pour la première fois, il pensa à elle en lui donnant son nom) se modifia légèrement. Il la trouvait toujours faible, mais les raisons de sa faiblesse méritaient peut être une explication. Rien ne l’exaltait autant que le meurtre sauf peut être découvrir les failles des gens. Non seulement car il pouvait ensuite les exploiter mais aussi simplement pour le plaisir de détenir une information qui pouvait se révéler utile.

La souffrance morale qu’il infligeait à ses victimes était tout aussi importante à ses yeux, si ce n’est plus, que la souffrance physique. Voilà pourquoi il observait ses proies si longtemps avant de les tuer, parfois même pendant des années. Rien ne remplacerait jamais pour lui les meurtres de ses parents et celui de sa famille adoptive plus tard. Il avait eu des années pour découvrir leur faiblesse et mieux encore, pour se faire aimer d’eux avant de les trahir.

Mais il avait vieilli et perdu toute trace d’innocence en lui (ou tout du moins d’apparence d’innocence, car innocent il ne l’avait jamais été) et se faire aimer des autres lui était désormais impossible. Il n’en souffrait pas, bien au contraire, mais il regrettait de ne pouvoir atteindre un certain degré d’intimité avec ses victimes avant de les tuer.

C’est sur ses réflexions que le second débarqua, manifestement à sa recherche. Même s’il ne le repéra pas, il était évident que c’était le signal pour lui de changer d’air. Il se dirigea vers les autres soldats et dès qu’il croisa Nunne, il lui adressa un salut ironique, comme pour lui faire savoir qu’il avait toujours été près de lui.

...

Le soir venu, alors qu’ils avaient monté le camp auprès d’une petite colline, qui faisait un poste d’observation convenable, le boucher se retrouva de garde. Il était seul de son côté, comme à son habitude, les soldats étant de plis en plus méfiant à son égard. Néanmoins pas un ne s’était permis de lui manquer de respect en quoi que ce soit. Si des racontars avaient lieu, c’était loin de ses yeux et ses oreilles. Il ébaucha un sourire dans l’obscurité. Inspirer la crainte parmi les hommes était un divertissement bien agréable après tout.

Ce fût alors qu’il repéra un cavalier qui s’approchait du camp. Lorsque celui ci s’approcha d’eux, il remarqua qu’il s’agissait d’un elfe. Ce dernier s’adressa à lui avec une familiarité déconcertante avant de s’éloigner avec le second. Le boucher en resta interloqué. Non seulement cet inconnu était au courant des événements récents mais il semblait l’encourager. Nulle trace de reproche, de dégoût ou de crainte dans sa voix. Le mercenaire avait presque senti une pointe d’admiration dans le ton de l’elfe.
Il essaya de se rappeler quand pour la dernière fois, quelqu’un s’était adressé à lui de cette manière mais il n’y parvînt pas.

Sa curiosité naturelle était désormais piquée au vif et il était flatté de l’intérêt, certes modeste, que le cavalier lui avait montré. Mais c’était une autre raison qui le poussait à vouloir en apprendre plus sur cet elfe mystérieux. Une lueur dans le regard, une sensation de compréhension. Il ne pouvait se défaire de l’impression que cet inconnu pouvait mieux le comprendre que n’importe qui.

Au bout de quelques longues minutes, l’elfe ressortit en traînant la jeune femme sans douceur. A sa façon de se tenir il remarqua qu’elle était blessée et il se douta que le nouveau venu devait y être pour quelque chose. Il les suivit du regard et lorsque l’elfe quitta Aliénor, le boucher, pour la première fois depuis bien longtemps, hésita sur la conduite à tenir.

Il se décida finalement à se rapprocher de l’elfe mystérieux et marcha vers lui d’un pas décidé mais suffisamment lentement pour laisser à celui-ci le temps de le voir venir et d’adapter son attitude à son intrusion. Arrivé à sa hauteur, il plongea les yeux dans le regard de l’elfe, cherchant dans celui-ci les réponses aux questions qu’il n’osait poser à voix haute.

Ce qu’il pensa voir était absolument terrifiant… et incroyablement exaltant. Un miroir aurait eu le même effet. C’était lui-même qu’il voyait dans cet elfe. La surprise le rendait maladroit et son attitude frisait l’impolitesse, bien que l’être qui lui faisait face ne semblât pas s’en formaliser, aussi se décida t’il à prendre la parole.

- Moi qui pensais n’avoir plus rien à apprendre du monde, je réalise maintenant que j’étais dans l’erreur.


C’est sur cette présentation plutôt inhabituelle qu’il fît un geste qu’il ne se souvenait pas avoir jamais fait de toute sa vie. Il regarda son interlocuteur droit dans les yeux et s’inclina devant lui en marque de respect.
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyDim 16 Juin 2013 - 16:53


Les paroles d'Aliénor faillirent mettre Ald'ar hors de lui. Le Nordiste était pourtant connu pour son calme et son sang-froid autant que pour ses beaux discours. Mais là elle avait dépassé les limites, elle avait entachée son honneur et sa réputation , elle avait osée le remettre en question , il dut se retenir comme jamais pour ne pas la claquer , non pas pour lui faire mal , là n'était pas son but mais pour l'humilier comme elle venait de l'humilier ; lui rendre la pareille en quelque sorte.

-Votre arrogance vous perdra , croyez moi!

Elle se dégagea finalement en poussant le bras de métal du sbire de l'Ordre , celui-ci ne fit rien pour l'en empêcher et la laissa s'éloigner. Bouillant de rage , Ald'ar tenta de se calmer , cela lui prit facilement dix bonnes minutes. Elle pouvait faire sa maligne , ici , elle n'avait aucun pouvoir tous les guerriers de l'expédition lui étaient fidèles à lui et à lui seuls , sauf peut être le Boucher . Une fois calmé , le Bras de Fer attendit patiemment que ses hommes eurent fini leur travail d'inhumation et fit lever le camp.




Dans sa tente le Bras de Fer , éreinté,  ne mit pas longtemps à s'endormir n'ayant strictement aucune idée de ce qui était en train de se  passer dehors.




Il était tard et la plupart des membres de l'expédition s'était endormis , seuls restaient Cartos et un de ses hommes toujours occupés à jouer , les autres ayant été éliminés de la partie. Validna , Nunne et le Boucher montaient la , eux la garde]. Alerté par le cri strident venant de la tente d'Aliénor , Cartos se leva prestement et courut jusqu'à sa tente . Le géant barbu ne remarqua rien d'anormal à l'intérieur , ni d'ennemi ni d'agresseur. La jeune femme s'était réveillé haletante . Le soldat lui demanda si elle allait bien puis elle répondit par l'affirmative.

-Un mauvais rêve sûrement, fit Cartos en sortant de la tente.

Il rassura son partenaire de jeu ainsi que Validna et Nunne , tous inquiétés par le bruit. Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'une sombre silhouette s'approcha du campement , le Boucher fut le premier à le voir et à échanger quelques mots avec lui.

 Intrigué et ne voulant surtout pas laisser le Boucher seul avec cet inconnu Nunne se dirigea vers les deux hommes. L'inconnu parla alors en citant le nom du suderon , celui-ci face à cela marque un très court instant d'arrêt . Comment connaissait-il son nom? Qui était cette personne si étrange qui semblait le connaître? Assez proche pour dévisager le nouvel arrivant Nunne fut encore plus déstabilisé . C'était un elfe de grande taille , au visage pâle et aux joues creusés , le suderon n'avait aucun mal à côtoyer Elorhir ou Oropher , ces deux jeunes elfes qu'il aimait bien et même si il traînait moins avec Validna , plus âgée et austère il avait toujours eu de bons termes avec elle. Mais cet elfe là respirait tellement la magnificence et le charisme que Nunne se trouvait presque paralysé par cet aura. Son regard noir et profond fit trembler un court instant le jeune homme . Nunne avait certes été , au début ,  effrayé par cet elfe mais c'était un guerrier pur et dur et il ne se laissa nullement impressionné et on ne pouvait lire sur son visage aucune frayeur apparente. Quant le nouvel arrivant demanda à voir Aliénor , Nunne hésita une très courte seconde. Que voulait-il donc à la jeune femme qui devait sûrement dormir à l'heure qu'il était? Était-ce si urgent , ou peut-être était-ce un vieil  ami à elle? Ou peut être son...

Secouant sa tête Nunne chassa cette pensée furtive et le conduisit jusqu'à la tente d'Aliénor. Le second d'Ald'ar demanda alors la permission à la jeune femme d'entrer , à sa grande surprise elle répondit par l'affirmative . Une expression neutre sur son visage , Nunne fit entrer l'elfe dans la tente avant d'en sortir sur la demande de ce dernier. Intrigué quant à l'identité de cet homme il retourna à son poste , attendant que l'elfe n'ait fini et qu'il ne demande à voir Ald'ar. Cela ne prit pas bien longtemps , à peine quelque minutes plus tard , ils sortirent tous deux de la tente et demandèrent à Nunne de les conduire jusqu'aux quartiers du Bras de Fer. Celui-ci était endormi et quand il entendit la voix de Nunne lui annonçant qu'ils avaient de la visite , le Nordiste s'habilla rapidement et s’arrangea tant bien que mal tout en se demandant qui diable demander à le voir en plein milieu de la nuit. Il autorisa alors les visiteurs à entrer. Son second , qui ne semblait pas vouloir laisser son chef avec cet elfe en qui il n'avait pas du tout confiance , entra suivi d'Aliénor et d'un grand elfe qu'Ald'ar avait croisé une seule fois mais avec qui il n'avait jamais parlé mais il n'avais pas oublié ses traits. Un tel visage , ça ne s'oubliait pas de sitôt.

Fronçant les sourcils , le Lefnui essaya d'analyser rapidement la situation. Qu'est ce que cet elfe venez faire ici ? Et pourquoi prendre Aliénor avec lui pour cette entrevue?


Si Ald'ar ignorait le nom de l'elfe celui-ci connaissait le sien . Il se présenta comme étant "Corbeau" , sûrement un surnom , mais surtout comme étant Neleg. Lammâth avait-il décider d'enlever le commandement des opérations à Ald'ar en envoyant cet elfe pour tout manœuvrer . Il était certes connu que le seigneur actuel de Fondcombe faisait plus confiance à des guerriers de sa race plutôt qu'à des humains comme Ald'ar. Cependant ce dernier croyait avoir impressionné son supérieur  durant la prise d'Imladris. Ce Neleg n'avait pas la carrure d'un guerrier , loin de là , il ne portait ni une armure ni d'armes lourdres visibles , le fait qu'il annoncât à Ald'ar qu'il faisait partie d'un réseau de renseignement ne surprit point le Lefnui Quand Corbeau aborda le sujet du possible échec de la mission , Ald'ar voulut lui rétorquer que tout se passait pour le mieux mais il n'en eut pas le temps. Bien lui en prit  , car le Neleg insinua que toute cette histoire provenait sûrement d'Aliénor. Un très  léger sourire apparut durant une fraction de secondes sur le visage du Nordiste ,  ses capacités n'étaient elles pas remis en cause et bien qu'elle fasse  sa maligne il semblerait que le Lefnui ait un peu plus d'influence qu'elle. Il se demandait juste comment avait-il fait pour être au courant des événements de la journées. Le Neleg tinit à s'excuser pour le comportement de sa "servante" . Sa servante? C'était sa servante  maintenant? Beaucoup de choses étaient encore mystérieuses aux yeux du Nordiste
Toute trace de satisfaction sur le visage du Lefnui s'effaça quand Corbeau aborda la question d'une punition , sans vraiment lui laisser le temps de répondre qu'un reproche verbal suffira il la força à se mettre à genoux avant de la frapper violemment. Face à tant de violence , Ald'ar resta planté là légèrement surpris de la punition et de la violence dégagée . De l'autre côté de la scène de la punition Nunne fut choquée par la traitement infligé par la jeune femme. C'était dégradant et humiliant , quand Corbeau se mit à la frapper le suderon ne put se contenir et s'approcha vers cet elfe pour l'empêcher de blesser sérieusement la jeune femme mais Nunne s'arrêta en voyant qu'Ald'ar lui fit signe d'arrêter sa course , s'attaquer à un Neleg pourrait lui coûter cher. Alors en attendant , Nunne contempla ce piteux spectacle , dégoûté par tant de haine entre alliés , ce n'est pas la première fois qu'il voyait une dispute mais ayant toujours côtoyé Ald'ar il n'avait jamais vu un de ses supérieurs battre un subordonné. Ald'ar lui était moins dupe , lui , n'utilisait jamais ces méthodes brutales et ne punissait ses hommes que verbalement avec des rappels à l'ordre ou avec de simples gifles humiliantes mais peu douloureuses mais il savait très bien que nombre d'officiers de l'Ordre n'hésitait pas à torturer leur hommes. Il regarda donc la pauvre jeune femme se faire battre se demandant s'il avait vraiment mérité ce châtiment très dur. Nunne essaya d'ignorer les cris stridents de la jeune femme et baissa son regard vers le sol . Quand Corbeau eut enfin fini , il prit par les chevaux Aliénor  et annonça qu'il allait les accompagner pour surveiller la conduite de la jeune femme et sortit. Les deux hommes restèrent un moment là cois et silencieux  , furieux , Nunne brisa alors le silence

-Cette personne est brute épaisse ! Regardez comme elle a traité Aliénor.
-Ce n'est pas la seule personne à châtier ainsi ses hommes
-Tous ceux qui le font ne méritent pas de se battre dans nos rangs Nous nous battons pour la paix et la justice et certains officiers font encore ça!
-Je le sais Nunne 
-Et puis regardez la un peu , elle est toute frêle et fragile , les coups ont dû lui faire horriblement mal elle mettra du temps à s'en remettre  . De plus il nous suivra et risquera de recommencer et de la blesser et...
-Tu te soucies de la santé d'Aliénor Valdoré , Nunne? le coupa Ald'ar.

Légèrement prit de court , Nunne réussit à bafouiller maladroitement.
-Je ...Je ne désire pas vraiment voir mourir un membre de notre expédition.
-C'est sûrement cela.
-Qu'a-t-elle fait pour mériter cela?
-Elle m'a parlé sur un ton qui m'a grandement déplut , c'était insolent mais je ne pense qu'elle méritait telle punition
-Toujours est-il qu'il faut faire quelque chose.
-Nunne...Nunne... qu'as donc tu retenu de mes leçons ? Que t'ais je répété à longueur de journée? Reste à ta place. Oui c'est un homme dangereux oui mais c'est aussi un Neleg , osons à peine le toucher  et nous aurons les troupes de Lammâth sur le dos. Il est plus fort Nunne , comprend le ..
-Alors on va le laisser faire ce que bon lui semble.
-Je ne vois rien d'autre.

A ce moment là une idée traversa l'esprit du Lefnui, un plan lucide et sournois dont il avait le secret.

-A moins que nous fassions appelle à quelqu'un...
-Qui ?
-Le Boucher du Khand.
-Quoi? Mais avez-vous perdu la tête? C'est un tueur psychopathe . 
-Précisément , regarde on le charge de surveiller Corbeau et de l'abattre s'il essaie de porter atteinte à la vie d'un membre de la troupe. S'il réussit on dira que le Boucher est un traître ayant lancé une mutinerie , et que nous l'avons capturé après qu'il aie tué Corbeau. S'il échoue , on fait gober au Corbeau qu'il a choisit de l'agresser tout seul. Va me le chercher puis va te coucher tu en as bien besoin

Nunne dut bien admettre que le plan de son supérieur avait des arguments qui se valaient même si le faire reposer sur un seul homme qui plus est le Boucher restait délicat . Il alla donc chercher le Boucher. Celui-ci discutait avec Corbeau , intérieurement Nunne jura , il ne fallait pas qu'il sympathise avec le Neleg qu'ils voulaient mettre leur plan à exécution. Une fois qu'ils eurent fini de parler , Nunne s'approcha du Boucher et lui dit qu'Ald'ar l'attendait dans sa tente. Celui-ci s'y rendit.

-Bonsoir mon cher ! fit Ald'ar en le voyant entrer , Je dois vous avouer qu'au début de notre expédition je ne vous faisais pas confiance . Je me posais des questions à votre sujets. Je me demandais si vous allez suivre les ordres ? Si vous n'en feriez qu'à votre tête. Force est de constater que j'ai eu tort de douter de vous , vous avez respecté les directives à la lettre , ne tuant que quand on vous 'avait demandé et de manière disons ...efficace. Par conséquent , sachez que j'ai dorénavant confiance en vous et que je vais vous chargez d'une mission. Je sais de sources sûres que l'elfe que vous avez croisés tout à l'heure est à moitié fou et est possiblement un traître. Je vous charge de le garder à l'oeil et au moins geste suspect ou violent envers un membre de notre expédition , n'hésitez pas , abattez le sans sommation! L'Ordre vous en seraéternellement reconnaissant. Est-ce bien clair?




Nunne , en sortant des quartiers de son chef , n'alla pas directement se coucher , il alla tout d'abord réveiller Oropher pour que ce dernier prenne son tour de garde et , s'assurant que personne ne le regardait pénétra discrètement dans la tente d'Aliénor une miche de pain et une cruche d'eau dans la main . La jeune femme encore souffrante était presque endormie à présent. Il lui applique calmement une compresse humide et froide sur le front puis lui tendit la nourriture

-Je vous conseille de manger afin de reprendre des forces , demain nous chevauchons




Le lendemain aux première lueurs les hommes de la troupe se levèrent , ceux qui avaient participé aux événements de la nuit passé était encore un peu fatigué , les autres avaient pu se reposer convenablement. Ils levèrent le camp et chevauchèrent en direction d'Echtebourg , un village qui n'en était pas vraiment un , puisque la circonférence du bourg s'approchait de celle d'une petite ville et les champs s'étendaient à perte de vue.


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Ryad Assad
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyLun 17 Juin 2013 - 7:49
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Corbeau tendit le bras vers Aliénor, qui se recroquevilla, s'attendant à recevoir un nouveau coup. Mais rien de tel ne vint. Ils étaient désormais seuls dans la tente que la jeune femme occupait, et si l'expression de l'elfe n'avait pas changé, cet énigmatique petit sourire toujours plaqué sur le visage, son attitude s'était faite moins dure avec la jeune femme. La punition passée, il n'estimait pas nécessaire de la brutaliser davantage. Au lieu de la frapper, il souleva délicatement ses cheveux pour examiner sa nuque, rougie par les coups. Ses doigts glacés étaient comme un baume apaisant, et Aliénor se sentait faiblir, prête à s'endormir. Dans ses yeux, de grosses larmes continuaient à se regrouper, mais elle était si bouleversée qu'elle n'aurait su dire pourquoi elle pleurait : était-ce parce qu'elle avait été battue ? Etait-ce parce qu'elle était en faute ? Etait-ce parce qu'elle avait honte de ne pas s'être défendue ? Etait-ce parce qu'elle avait été humiliée devant Ald'ar et Nunne ? Sans doute tout cela à la fois. Elle étouffa un sanglot, et lâcha d'une voix tremblante :

- Je suis désolée...

Corbeau s'immobilisa un instant, avant de lui caresser affectueusement la tête, comme un père le ferait pour son enfant. Ses doigts suivirent la courbe du diadème qu'elle portait en permanence sur le front, symbole de son asservissement :

- Ce n'est rien, Al...Tu as fait une erreur, mais tu ne recommenceras plus, n'est-ce pas ?

Elle se raidit, et finalement lui fit signe que non de la tête. Elle capta dans ses yeux une lueur de satisfaction dans ses yeux sombres, qui la rassura quelque peu. Il n'allait pas la battre davantage, ce soir. Corbeau, visiblement attentionné, l'aida à s'installer confortablement sur sa couchette, et non sans lui avoir déposé un délicat baiser sur le front, il s'en alla discrètement, la laissant au sommeil qui lui tendait les bras, et qu'elle accueillerait probablement volontiers. La jeune femme n'était toutefois pas prête de dormir. Malgré sa soumission à cet être de malheur, au fond d'elle-même, elle se détestait. Elle s'était jurée de ne plus jamais courber l'échine devant lui, et alors qu'elle partait, seule, pour cette mission, elle s'était dit que c'était là une occasion rêvée de se débrouiller sans aide, et de revenir plus forte, et plus déterminée. Mais dès que Corbeau apparaissait devant elle, sa résolution s'effondrait comme une muraille sous les assauts d'un Mûmak, et elle perdait tous ses moyens.

Elle ne s'expliquait pas comment, mais il la tenait dans le creux de sa main, et lorsqu'elle avait l'illusion d'avoir réussi à gagner une parcelle de liberté, il s'arrangeait pour lui faire comprendre qu'il était, et avait toujours été, le seul à tout contrôler. Il savait tout, il voyait tout, et elle ne pouvait rien contre lui. Voilà quel était le message qu'il tenait à lui faire passer. Si elle était encore en vie, c'était simplement parce qu'elle avait une utilité à ses yeux. Faute de quoi, il trouverait bien un moyen de se débarrasser d'elle. Il la confierait aux mains d'un homme comme le Boucher, ou comme Ald'ar, qui prendrait grand plaisir à la tuer, sans en concevoir le moindre remord. Elle finirait dans un trou au bord d'une route de terre, oubliée à jamais. Convaincue que Corbeau, malgré tout, n'était pas le pire des bourreaux, elle ferma les yeux et essaya de nouveau de s'endormir, sans vraiment y parvenir. Son corps était terriblement douloureux, et elle sentait poindre un mal de crâne atroce qui la tiendrait éveillée jusqu'au matin, si elle n'avait pas de chance.

Tandis qu'Aliénor ruminait ces pensées, Corbeau était sorti de la tente, inspirant profondément comme s'il profitait d'un grand bol d'air nocturne. Il était vrai que dans la campagne, il avait quelque chose de vivifiant et d'agréable, malgré les températures très basses. Mais cela ne semblait pas gêner outre mesure l'elfe, qui paraissait parfaitement à son aise. Il passa négligemment une main dans ses cheveux noirs, et déambula quelque peu dans le campement, marchant d'un pas lent, apparemment au hasard, sans montrer un quelconque signe d'intérêt pour ce qui l'environnait. On aurait dit qu'il était plongé dans ses pensées, en train de réfléchir, ou de rechercher une information dans sa mémoire. A moins qu'il fût, comme certains le supposaient à voix basse en le voyant faire, en train de discuter de manière mystique. Mais cela, personne ne pouvait en être certain, puisque ses lèvres ne bougeaient pas. Il s'arrêta un instant pour regarder le ciel, et observer le vol des oiseaux, comme s'il était à lire les présages et les augures, pour connaître l'avenir. Il demeura un instant concentré, le nez levé, son profil se dessinant magnifiquement sur le ciel étoilé, avant de se retourner, un sourire flegmatique posé sur les lèvres, en entendant le Boucher l'approcher.

Qui d'autre que le Boucher pouvait bien venir le rencontrer ? Il avait remarqué immédiatement que l'homme avait été à la fois surpris et intrigué par son intervention, et il en avait conçu de l'amusement. Non pas qu'il trouvât à se moquer du mercenaire, mais il lui paraissait simplement drôle de voir un homme tel que lui aussi...désemparé devant la simplicité d'un collègue, d'un confrère. Il était triste de constater que de tels talents pouvaient agir seuls, sans vraiment savoir que, de par le monde, beaucoup d'autres comme eux œuvraient dans le même but : comprendre les milliers de facettes de l'esprit humain, ses failles, ses secrets, et sublimer l'ultime pose du modèle, le dernier souvenir que l'on donnerait aux habitants d'Arda. La mort.

Corbeau sourit pour lui-même, en voyant cet homme approcher. Il avait dans l'attitude et dans le regard les signes caractéristiques de celui qui se trouvait sur La Voie. La Voie de ceux qui, ouvrant les yeux et faisant tomber les barrières de la morale et de la "bonne santé mentale", se rendaient compte à quel point les gens autour d'eux pouvaient avoir une vision étriquée, une conception réductrice de l'univers, à quel point ils vivaient enfermés dans un carcan. Nul doute que le Boucher devait trouver ridicules les hommes qui, prétendument immunisés contre la peur et les remords, ne pouvaient pas s'empêcher de reculer devant le spectacle de son travail. Corbeau était passé par là, lui aussi. Dans quelques années, probablement que le Boucher finirait par se lasser de tuer, lorsqu'il aurait exploré la question, et il se dirigerait vers des formes artistiques encore plus raffinées. Mais à la manière d'un enfant, il fallait le laisser poursuivre son développement, et franchir lui-même les étapes naturelles. L'elfe avait, par chance, eu plusieurs siècles pour perfectionner ses propres techniques, et il lui paraissait encore qu'il avait beaucoup de chemin à parcourir.

Son sourire s'élargit encore lorsque le Boucher s'arrêta à une distance respectueuse de lui, visiblement mal à l'aise, ne sachant trop comment aborder la conversation. Corbeau, qui n'avait jamais été très porté sur les bonnes manières, les circonlocutions recherchées destinées à éblouir l'interlocuteur, trouvait qu'il valait mieux parler clairement et simplement, dire ce que l'on avait sur le cœur. Entre professionnels, il lui apparaissait déplacé d'établir une quelconque hiérarchie. L'expérience était une chose qui comptait certes, et qui pouvait différencier deux individus. Mais chacun pratiquait son art à sa manière, et il était bon, parfois, de se laisser surprendre par la fougue de la jeunesse.

Le contentement de l'elfe illumina son visage, tandis que ses oreilles frémissaient, en entendant la voix apaisante du Boucher, alors que celui-ci entamait la conversation de manière fort inhabituelle. Il pouvait paraître surprenant pour un homme de dire qu'il n'avait plus rien à apprendre du monde, mais c'était souvent le cas des génies qui, devant l'incompétence de leurs camarades, pouvaient parfois considérer avoir atteint les limites de leurs propres compétences, alors qu'ils avaient à peine commencé à soulever le voile. Alors que l'homme s'inclinait avec un respect non teinté d'ironie, Corbeau se hâta de s'approcher de lui. Tel un mentor, il posa ses mains sur ses épaules, et le releva. Leurs yeux se rencontrèrent, et il était évident qu'ils se comprenaient :

- Mon ami, relevez-vous... Je ne peux accepter que vous vous incliniez devant moi, jamais. C'est plutôt à moi de vous dire à quel point j'admire votre œuvre. Les hommes aussi talentueux que vous sont rares, vous savez. Ce qui vous rend encore plus précieux à mes yeux.

Il inspira profondément, comme pour calmer l'excitation qui semblait le gagner à mesure qu'il parlait :

- Vous savez sans doute, comme moi, que nos façons ne sont guère appréciées par le tout-venant, le grand public, les foules, aussi devons-nous rester discrets. Demain, nous reparlerons, mon ami, et je prendrai plaisir à vous laisser m'expliquer comment vous avez eu l'idée de la fourche. C'était tellement osé... grandiose... rustique !

Il sourit pour lui-même, les yeux dans le vague, comme s'il imaginait la scène dans son esprit détraqué. Il retira ses mains des épaules du Boucher, non sans lui souffler à l'oreille "On vient pour vous", en désignant Nunne qui s'approchait. Après s'être légèrement incliné du buste, il s'éloigna, reprenant sa déambulation le long des tentes, l'air de rien.

Seul le souffle irrégulier d'Aliénor venait rompre le silence pesant qui régnait à l'intérieur de la petite tente. Elle avait enfin réussi à trouver une position à peu près confortable, soit une où ses blessures ne la faisaient pas souffrir le martyr. Les yeux clos, elle s'obstinait à appeler de ses vœux un sommeil qui refusait toujours de venir. Peut-être qu'elle n'était pas prête à dormir, en réalité. Ses pensées tourbillonnaient dans son esprit, et elle ne parvenait pas à se détendre, à penser à des choses apaisantes, saines. Comment l'aurait-elle pu, de toute façon ? Elle était hantée par des idées noires, et elle se demandait alternativement si Corbeau n'allait pas revenir et se débarrasser d'elle à cause de son insubordination, si elle allait réussir à affronter le regard d'Ald'ar le lendemain, ou encore si elle allait garder longtemps les stigmates de son passage à tabac. Elle n'aurait su dire laquelle de ces pensées l'inquiétait le plus.

Quoi qu'il en fût, elle était sur le point de trouver le sommeil quand un courant d'air froid vint l'effleurer paresseusement. Elle décida de ne pas ouvrir les yeux, craignant qu'il s'agît de Corbeau, car il n'aurait pas apprécié de la trouver éveillée. Il n'aimais pas quand ses choses ruminaient après une correction ; c'étaient là qu'étaient semés les germes de la révolte. Elle fit de son mieux pour demeurer immobile, et respirer profondément, alors qu'elle entendait les pas qui se rapprochaient d'elle, mais elle se rendit bien vite compte qu'il était impossible qu'il s'agît de l'elfe. Le pas, bien que voulu discret, était plus lourd, moins assuré. Plus perplexe qu'inquiète, elle entrouvrit un œil, afin de découvrir l'identité de l'inconnu... qui se trouvait être Nunne. Le suderon était penché sur elle, et, avec une douceur qu'il n'avait certainement pas acquise à l'entraînement, il lui appliquait un tissu imbibé d'eau fraîche sur le front, afin de l'apaiser. Elle tenta faiblement de l'en empêcher, mais elle était si éreintée qu'il ne fut pas certain qu'il comprît le sens de sa tentative.

Lorsqu'il s'adressa à elle, sa voix se voulait rassurante, mais des accents d'inquiétude et de colère perçaient dans son intonation. De toute évidence, il semblait encore remué par la séance, et Aliénor sentit son cœur se serrer en voyant quelle pitié elle lui inspirait. Il semblait sincèrement désirer aider la jeune femme, mais cette dernière, bien que touchée par son attention, ne pouvait pas accepter son aide, sous quelque forme qu'elle se présentât. Sa simple présence sous cette tente lui faisait courir un danger, et elle ne tenait pas à ce qu'il souffrît par sa faute. Pas lui. Au moment où il lui tendait la cruche, malgré la soif qui la taraudait visiblement, elle trouva la force de refuser d'un ferme signe de tête :

- Non, je ne peux accepter. Vous ne devriez même pas être ici, vous...

Elle s'interrompit, alors qu'elle était sur le point d'en dire trop. Un lueur d'angoisse passa fugitivement dans son regard fiévreux, tandis qu'elle observait autour d'elle, comme à la recherche d'un signe trahissant la présence de l'elfe. La tente était bel et bien vide, néanmoins elle ne semblait pas rassérénée pour autant. Elle reprit, murmurant :

- Il va le savoir. Il sait toujours tout. (Elle lui prit la main, et il put sentir qu'elle tremblait). Je vous en conjure, vous devez partir.

Cette fois, elle n'avait pas pu retenir un sanglot, et elle dut faire un effort de volonté pour ne pas pleurer franchement devant lui, alors qu'il sortait. La douleur qu'elle éprouvait, tout autant physique que mentale, menaçait de briser les défenses que son esprit avait mis tant de temps à ériger, et elle tenait à être seule lorsqu'elle craquerait. Au moment où il franchissait le seuil de la tente, elle accrocha son regard une dernière fois, et il put y lire toute la détresse de son âme tourmentée.

Au matin, Aliénor s'éveilla sans vraiment se rappeler s'être endormie. Elle se sentait pâteuse, faible. Son corps entier la lançait terriblement, et pendant sa toilette, elle constata avec affliction que les marques avaient pris des teintes allant du bleu au violacé. En les touchant du bout des doigts, elle ne pouvait pas s'empêcher de grimacer de douleur, et au-delà de cet aspect, elle se trouvait hideuse. A l'aide d'un petit miroir, elle se débrouilla pour observer son dos nu, et découvrit que la séance avait été plus dure qu'elle ne croyait. Elle s'habilla prestement, tira soigneusement ses manches, afin de dissimuler les ecchymoses qui zébraient sa peau ivoirée, heureuse que Corbeau ait épargné son visage marmoréen. Elle avait remis bon ordre dans sa coiffure, avait passé une tenue propre, et avait plaqué sur ses traits cette expression de mépris désabusé, qu'elle arborait au début du voyage, tant et si bien que si on ne prêtait pas attention à son cou marqué par la trace d'une strangulation, elle paraissait tout aussi normale que la veille. Elle sortit de sa tente, la tête basse, les traits figés, s'affairant avec efficacité, l'esprit visiblement absent. Elle vit Nunne, au loin, mais ne fit aucun signe dans sa direction. Elle vit aussi Ald'ar, et elle baissa la tête en passant à côté de lui, incapable de soutenir son regard, ou de dire quoi que ce fût. Cependant, elle était moins grande que lui, et le Bras de Fer put remarquer, alors qu'elle avait les yeux rivés sur le sol, la peau de sa nuque et de son dos qui n'était pas jolie à voir.

Alors qu'elle se préparait, elle sentait l'ombre inquiétante de Corbeau qui ne la quittait pas des yeux, où qu'elle fût dans le camp. Il semblait ailleurs, occupé à échanger quelques mots, à manger un morceau, mais dès qu'elle l'observait à la dérobée, elle avait l'impression qu'il la fixait, et elle détournait le regard vivement. L'ordre de départ arriva bientôt, et elle se hissa péniblement en selle, acceptant l'aide de l'elfe qui s'était rapproché, et qui ne la lâchait pas. Elle essaya de dissimuler la souffrance qu'elle éprouvait, et fit de son mieux pour ne pas penser à la journée qu'elle devait affronter. Toutefois, la fatigue se lisait sur ses traits, et seule la capuche qu'elle avait rabattu sur sa tête dissimulait en partie qu'elle somnolait sur le dos de son cheval, tandis que la petite compagnie se dirigeait, sans trop se presser, vers le village voisin.


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Mardil
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyLun 17 Juin 2013 - 22:01
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L’elfe le releva doucement et les mots qu’il prononça ensuite ne firent que confirmer la première impression du boucher. Pour la première fois de sa vie, le mercenaire pensait avoir trouvé quelqu’un qui pouvait le comprendre. Et même mieux quelqu’un qui pouvait le guider. Il savait, sans trop se demander comment il le savait, que l’elfe et lui étaient liés. Ils faisaient parti de la même race, le haut du panier.

Leur esprit commun transcendait les notions de rangs ou d’espèces, notions inventés par les faibles, terrifiés par leur propre fin et cherchant à cloisonner leur existence et celle des autres dans une vaine tentative pour se rassurer, se croire, un court instant, maîtres de leur existence.

Il lui indiqua alors que le second se rapprochait d’eux et qu’ils pourraient parler plus longuement le lendemain. Nunne l’informa qu’Ald’ar souhaitait le voir et le boucher le suivit, docile, jusqu’à la tente du lefnui. Le mercenaire se demandait bien pourquoi celui ci souhaitait le voir à une heure aussi inhabituelle. Peut être souhaitait-il le réprimander pour l’incident de la grange. Et pourtant il avait respecté à la lettre les instructions du chef de l’expédition, ne tuant que lorsque c’était nécessaire. Après tout le nordiste n’avait jamais précisé de quelle manière il convenait d’abattre les ennemis de l’Ordre.

Ald’ar lui fit alors le discours le plus ouvertement hypocrite que le boucher ait jamais entendu. Il n’en laissa rien paraître mais intérieurement il souriait. Il jubilait même car les deux hommes n’avaient toujours pas compris qui il était en réalité. Ils le prenaient toujours pour un fanatique, un tueur sadique. Et il ne pouvait nier qu’il l’était. Mais ils avaient sous estimé son intelligence.
Pour le boucher, qui savait reconnaître un menteur lorsqu’il en entendait un, le discours d’Ald’ar était franchement risible. Ainsi donc le lefnui prétendait avoir confiance en lui. A quel point le pensait-il stupide? S’il avait été un peu plus franc et lui avait simplement dit qu’ils avaient besoin de ses talents pour assassiner l’elfe, il aurait peut être pu y croire.

Mais la flatterie dans le ton du nordiste le rendit méfiant et lorsque celui-ci sous entendit qu’il devrait peut être tuer l’elfe, le mercenaire dût se retenir pour ne pas éclater de rire.
Il devina, à travers le discours du lefnui, que ce dont il avait vraiment besoin n’était pas un assassin, après tout il était bien capable de tuer tout seul. Non ce qu’Ald’ar souhaitait c’était un pigeon, un bouc émissaire. Peu importe comment tourneraient les événements, s’il acceptait il serait le perdant de l’histoire.

Mais mieux valait le laisser croire qu’il n’était en effet qu’une brute sans intelligence. Car moins le lefnui se méfierait de lui et plus sa gorge se rapprocherait du tranchant de sa lame.

- Vous me demandez de surveiller cet elfe (il avait volontairement insufflé une note de mépris dans sa voix en disant le mot « elfe ») et de le tuer si jamais il s’en prenait à un quelconque membre du groupe ? J’ai cru comprendre qu’il avait un rang haut placé dans la hiérarchie de l’Ordre. Quelle garantie ai-je de ne pas finir exécuté pour un tel acte ?


Sur ce Ald’ar lui assura sa protection et lui donna sa parole que rien ne lui serait reproché si les agissements de l’elfe (qu’il nomma Corbeau) méritaient un tel châtiment. 

– Alors soyez sans crainte, je n’hésiterai pas à le tuer le moment venu. Je prendrais même un grand plaisir à tuer de nouveau un elfe. Mais ai-je carte blanche quant à la façon de m’y prendre ?


Une fois de plus le lefnui lui assura son soutien et le boucher lui adressa son sourire dément avant de quitter sa tente. Il était satisfait. D’une part il avait émis suffisamment d’objections pour être crédible et avoir l’air un minimum intelligent mais il n’avait pas poussé la réflexion trop loin et ce afin qu’Ald’ar ne se doute pas de ses vraies motivations. Enfin sa dernière demande était si conforme à l’idée du tueur psychopathe qu’avaient de lui les soldats qu’elle renforcerait encore la confiance du lefnui dans son plan.

Le boucher sourit de la bêtise des êtres humains, si arrogants, si confiants en leurs capacités qu’ils en négligeaient de prendre en compte celles des autres. Il surveillerait Corbeau, cela était certain. Il ne le lâcherait pas des yeux. Il avait tant à apprendre encore. Et cela lui permettrait de le protéger si jamais Nunne ou Ald’ar décidait de s’en prendre à lui.

Non pas qu’il pensât que l’elfe ne pouvait se défendre seul mais il valait mieux être prudent. Et ce qu’il avait de mieux à faire, c’était d’informer Corbeau des intentions du lefnui dès que possible.

Néanmoins il n’alla pas vers l’elfe le soir même et préféra attendre le lendemain, comme ils l’avaient prévu. Ils pourraient parler en chemin, ayant maintenant une bonne excuse pour échanger quelques mots avec l’elfe. Il pourrait toujours prétendre que c’était là un subterfuge pour pouvoir l’espionner.
 
Le lendemain, il se réveilla frais et reposé. Son sourire ne déserta pas son visage avant qu’ils ne lèvent le camp. La journée s’annonçait sous les meilleurs auspices. Même la chevauchée lui parut plus aisée qu’à l’accoutumée. Il avait eu le temps de réfléchir et la conclusion s’était imposée à lui naturellement. Cette rencontre fortuite avec Corbeau était le tournant décisif de sa vie. Aujourd’hui tout pouvait changer, il le sentait. Tout risquait de changer en tous cas pour le lefnui car le boucher en était sûr, si jamais l’occasion se présentait il n’hésiterait pas à se débarrasser de lui.


Dernière édition par Mardil le Ven 21 Juin 2013 - 21:31, édité 1 fois
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Learamn
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyMer 19 Juin 2013 - 15:03


Ald’ar ne jugea pas utile de fatiguer les montures en gardant un rythme soutenue , ainsi le groupe avançait calmement et sûrement. Le Lefnui détestait la précipitation , cette chose qui pouvait bien souvent avoir des conséquences catastrophiques, cette chose qui , quand on était chef d’une expédition , pouvait avoir une issue fatale . Non Ald’ar lui devait poser le problème , l’analyser sous toutes les couches ; peser le pour et le contre . Il n’y avait que comme ça qu’il pouvait éviter  de se jeter dans la gueule du loup.



Voyant que Corbeau surveillait étroitement Aliénor , Nunne ne jugea pas très judicieux d’aller discuter avec la jeune femme.La réaction qu’elle avait eu la veille , lorsqu’il était entrée dans tente l’avait pour le moins troublé.Elle avait commencé par refuser de boire alors qu’elle était sûrement assoiffé puis lui avait recommandé de partir , prétextant  que sa présence pouvait être dangereuse pour eux deux.



"Il va le savoir. Il sait toujours tout."


Ces mots , qu’elle avait prononcée avait quelque peu déstabilisés le jeune homme. Elle parlait sûrement de son prétendu ‘maître” ,  cet elfe qui semblait l’asservir sans pitié. Était-elle une esclave privée de toute libertés  Cet individu  l’exploitait-elle? Nunne n’aurait su le dire mais ce qu’il savait c’est qu’elle lui inspirait une immense crainte. Durant leur discussion elle semblait observer chaque recoins de sa tente pour s’assurer qu’il n’y s’y trouvait point et le dernier regard humide qu’elle lui avait adressée était plein de tristesse et de désespoir , avait-elle été un jour heureuse? Le Suderon l’ignorait , mais il détestait ldes gens qui en exploitaient d’autres. Là d’où il venait , en Harad , l’esclavagisme fait partie du quotidien des citoyens et l’enlèvement d’enfant pour ce marché non plus. Plusieurs amis du jeune hommes avaient disparus inexplicablement du jour au lendemain . Il se souvenait très bien aussi de ce jour -là :

La chaleur étouffante alliée à l’insalubrité des quartiers pauvres de cette ville haradrim faisait que les ruelles de ce quartier était presque toujours vides , en plein jour en tout cas çà cause du soleil qui tapait fort. La nuit , divers trafiquants et hors-la-loi venaient faire leur business ici où la milice ne venait jamais.  Mais  sous l’ombre d’un toit se trouvait un jeune homme , il n’avait pas plus de quinze ans , ses cheveux longs et sales recouvraient son visage tout aussi crasseux , en un moins l’apparence et la situation de Nunne Adelne avait bien changé , le jeune suderon était issue d’une famille riche et aisée et il était promis à lui aussi devenir un notable important , seulement voilà la maladie avait emportée ses parents et lui , fils unique de la famille avait refusé l’hospitalité d’autres nobles  ; non ils ne voulaient   plus vivre avec ces gens-là car aucun n’avait bougé le petit doigt pour trouver un bon médecin , eux qui se prétendaient amis de la famille Adelne, le jeune homme cracha à terre et retins un sanglot , depuis un moins il vivait comme un miséreux avec les mendiants et les clochards, ramassant une ou deux pièces par ci ou par là cherchant désespérément une emploi quelque part , demain il partirait pour la ville voisine , peut être il aura plus de chances là-bas. Il grignota un morceau de datte , c’était tout ce qu’il avait en guise de déjeuner  , et, une fois ce frugal repas  fini il s’assoupit lentement s’abandonnant aux bras de Morphée.
Un vent frais réveilla alors Nunne , celui sursauta et cligne des yeux pour s’habituer à l’obscurité ambiante  : il faisait nuit. Et dans cette région si les jours était chauds les nuits ,elles , étaient souvent fraîches. Ne parvenant pas à se rendormir , il reprit une autre datte tout en commençant à rassembler ses très maigres affaires pour le voyage prévu , c’est à ce moment là qu’il entendit des voix à quielques mètres de là. Nunne avait toujours été des plus curieux et il ne put s'empêcher de s’approcher discrètement et les quelques mots qu’il réussit à écouter suffirent à lui faire prendre conscience du danger



-Mes hommes sont en train de faire le tour du quartier pour capturer de la marchandises , fit une voix
-Ne me berne pas cette fois , ne me ramène pas de vieux mendiants , fit l’autre
-Le travail est pas facile , les jeunes gens dans la force de l’âge se terre chez eux on en trouve très peu dans la rue mais si jamais la perle rare devrait se manifester mes hommes te la ramènerons.




Ne voulant pas en écouter plus , Nunne , saisi de peur s’empressa de mettre son petit baluchon sur son dos et plaça son petit coutelas de boucher dans sa ceinture. Il marcha alors d’un pas rapide en direction de la sortie de la ville pour commencer son voyage de suite et laisser ces esclavagistes derrière lui.  Mais au bout de seulement cinq minutes , quand il bifurqua il tomba nez-à-nez avec trois hommes armés.



-Alors tu croyais pouvoir nous échapper ? fit l’un  d’eux
-Ne m’approchez pas!
-Sinon ? Tu crois qu’on a peur de toi.




Il  éclata alors d’un rire gras avant de se ruer sur le jeune homme . Face à la rapidité et la puissance de cet homme Nunne bascula en arrière et évita de justesse un violent coup de poing destiné à assommé , c’est alors que le jeune suderon sortit  son couteau et le planta dans l’abdomen de son ennemi, celui-ci  hurla de douleur et lâcha prise. Profitant de cet instant , Nunne bondit , planta une nouvelle fois le couteau , dans la gorge cette fois-ci afin d’achever l’esclavagiste et s’enfuit en courant . Le jeune homme était plus rapide que les deux hommes restant et parvint à se dissimuler dans une botte de foin. Nunne attendit ainsi une heure et quand il estima que le danger était passé il se risqua hors de sa cachette. L’aube se levait et il fut pris d’effroi en voyant un homme armé se tenir juste à côté de la botte. Pourtant les esclavagistes de cette sorte ,ne travaillaient que la nuit. L’homme se tourna alors  vers un Nunne terrorisée , l’inconnu fut d’abord surpris de voir d’où le jeune homme était sortie et le suderon remarqua les traits inhabituels de cet étranger. Car oui s'en était un , sa peau était très blanche et ses vêtements n’étaient pas du tout oriental. L’étranger lui demanda alors:

-Pourquoi étais tu caché ici mon garçon?
Cet inconnu lui avait parlé sur un ton doux et l’avait appelé  “mon garçon” Etat il en train de rêver?
-Je fuyais les esclavagistes monsieur . Ils ont tenté de m’enlever.
-Vraiment? Mais que faisais tu dehors la nuit?
-Je vis dehors , monsieur. Depuis la mort de mes parents.
-Je suis désolé , répondit alors l’étranger.
-Qui êtes vous?
-Mon nom bien qu’il ne te dise sûrement rien est Ald’ar Omenuir et je suis au service d’une cause.
-Une cause?
-Je ne suis pas censé t’en dire plus à ce sujet. D’ailleurs je dois y aller mon garçon , bonne chance et soit fort surtout.



-Merci , marmonna Nunne
Un peu triste , ce dernier observa Ald’ar s’éloigne lentement. Pendant un moment il avait cru que peut être cet homme pourrait...





-Attendez! Je veux partir avec vous , cria alors Nunne
-Quoi?
-Je n’ai rien qui me rattache ici! Je veux partir avec vous monsieur Omenuir.
-Cesse de appelez Monsieur , je suis Ald’ar. Et si tu y tiens vraiment suis moi mais je te préviens  je t’emmènes dans un monde que tu ne connais pas , lointaine et dangereux fait de sang et de morts. Te sens-tu prêt à affronter tout cela?
-Oui
-Alors viens. Sur le chemin je te parlerais de notre cause.



[i]C’était ainsi que Nunne avait commencé à servir l’Ordre.



Mis à part Ald’ar et Nunne la présence du Corbeau n’était au centre des esprits de personne bien que quelques uns se posassent des question. Enfin sauf Validna , l’exceptionnelle guerrière elfe , elle , était presque obsédée par l’arrivée du Neleg. Elle le connaissait , oui elle l’avait déjà vue et lui avait même déjà parlée . A ses yeux c’était un grand elfe et un exemple à suivre.








Quand Nunne s’approcha d’Ald’ar pour lui parler , ce dernier n’en fut pas mécontent , seul ce voyage commençait à devenir franchement monotone. N’importe qui aurait passé son temps à contempler les magnifiques paysages mais pas Ald’ar , le panorama il n’en avait cure. Nunne affichait une mine inquiète



-Y’a-t-il un problème?
-Oui monsieur Omenuir.
-De quelle nature est il ? Et cesse de m’appeler monsieur , appelle moi Ald’ar.[
-C’est au sujet du plan concernant Corbeau.
-As-tu une remarque à faire dessus.
-He bien , personnellement , je pense , que malgré ses qualités , votre plan est aléatoire. Tout repose sur les épaules du Boucher et je ne lui fais absolument pas confiance , d’autant plus que ce Neleg n’a pas l’air dupe , c’est un elfe cruel et puissant.Je me demande si tout cela est bien prudent …
-Je ne fais , moi non plus , pas confiance au mercenaire , cependant je sais l’utiliser. Ce n’est qu’une horrible brute n’attendant que du sang à faire couler. Alors pense-tu , un elfe , qui plus est Neleg , sur son tableau de chasse , il en rêvait...
-Je ne suis pas convaincu
-As-tu quelque chose d’autre à proposer?
-Non pas vraiment.
-Alors cesse de t’en faire à présent.


Quelque minutes plus tard , à peine , ils arrivèrent en vue d’Echtebourg. Les dimensions de ce bourg atteignaient largement celle d’une petite ville et ses champs s’étendaient à perte de vue. Il y avait quelque chose à faire. Ald’ar ne tenait pas réitérer ses erreurs passées , car si il ne se considérait pas comme fautif dans le conflit ayant éclaté dans le précédent village il reconnaissait avoir été un peu brusque et discourtois  Il connaissait de nom le chef de ce village : Halmun ,  président du Conseil des Anciens. Jusqu’à la place principale , il n’y eut nul gardes ou guetteurs pour les stopper , jusque là tout semblait ressembler à l’entrée dans le village précédent à l’exception près qu’ils entraient dans un endroit environ trente fois plus grand et qu’ils risquaient de tous y perdre la vie si’ils allaient devoir affronte les nombreux habitants d’Echtebourg. Ald’ar put constater deux autres différences arrivé à la )lace principale. La première était la présence d’artisans , car outre les paysans , se trouvaient des étals d’artisans de tous genres ou de commerçants , il y avait même un bâtiment nommé “banque” dont utilité première échappait au Bras de Fer. Celui-ci constata également que les habitants attendaient leur venue , ils étaient tous là plantés , à peine surpris et nullement impressionnés  Mais comment était-ce possible? Un paysans musclé à la peau basanée s’approcha alors.

-Le Maître vous attend sûrement dans sa chaumière.
[-Bien! fit Ald’ar visiblement décontenancé.


Une voix puissante , profonde et inspirant le respect  s’éleva alors de derrière l’assemblée:


-Non Lefnui , je suis venu à votre rencontre .


S’avança alors un vieillard qui n’avait de vieux que sa longue barbe blanche et son visage ridé. Il se tenait droit et fier et sa voix était puissante. Cependant ses yeux ne regardaient pas ses interlocuteurs mais semblaient s’assurer qu’aucun dégâts n’étaient à signaler à l’intérieur de la ville. Derrière lui les Anciens du village, aussi appelés Erudits ,  , se tenaient là silencieux. Ald’ar fut encore plus surpris , comment connaissez-t-il son grade? et d’où connaissait-il la hiérarchie de l’Ordre?



-Nous avons été prévenu de votre arrivée. Mais sachez que nous n’avons pas l’intention de nous opposer à vous , nous ne prendrons pas les armes comme l’a préconisé Echte , fondateur de la ville . Néanmoins nous désirons négocier dans la salle des Anciens.

Il fixa alors Ald’ar Omenuir dans les yeux , le puissant Nordiste ne put tenir son regard plus que deux secondes.Les yeux profonds du sage l’avaient presque aspiré , son regard bleu électrique semblait avoir examiné tout son être.  Le regard si intrigant d’Halmun se posa alors sur chaque membre de l’expédition mais beaucoup plus particulièrement sur Aliénor , le Boucher et surtout Corbeau.  Ald’ar , Aliénor et Corbeau qui ne voulait pas la lâcher furent autorisés à rentrer dans l’envoûtante pièce qu’était la Salle des Anciens. Les treize Erudits étaient là , avec au centre Halmun qui dévisagea une nouvelle fois ses interlocuteurs.


-Allez-y , commencez , les incita Halmun.
-Eh bien , sachez qu’à partir de maintenant Echtebourg est annexée par l’Ordre , ce pourquoi notre drapeau devra flotter sur cette chaumière et des hommes de l’Ordre résideront dans cette ville. Nous désirons les voir nourris et logés pour ce qui est des impôts sur les productions ma collègue Aliénor sera plus apte à discuter de cela.


-Pour une raison de tradition ancestrale ,répondit Halmun , il est difficile que votre bannière soit attachée sur ce bâtiment , cependant nous sommes prêts à l’afficher sur la banque et sur le centre agricole ainsi que sur la place principale. Quant à accueillir des soldats je n’y vois pas d’inconvénients à condition qu’ils restent calme , ne dérangent pas l’ordre publique et n’exhibent pas leurs armes de façon excessive


- Très bien mais j’insiste pour ce soit bien trois drapeaux qui soient plantés.

-Ce sera fait .il plongea alors son regard dans celui d’Aliénor , ce regard magnifique  empli de sagesse et aussi d’une pointe de courage et d’espoir pouvait troubler. Quelles sont vos revendications sur le plan économique et agricoles?


The Young Cop


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Ryad Assad
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyJeu 20 Juin 2013 - 14:12
[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. Edonia10

Les heures défilaient à une lenteur affligeante, alors que sous les yeux de la petite compagnie, la monotonie du paysage vallonné, parcouru de collines et de petits bosquets, entrecoupés de champs, était de plus en plus insupportable. Chaque sommet atteint, au prix d'un temps précieux, révélait à l'horizon l'étendue du chemin qu'il restait à parcourir, et cela avait de quoi décourager. Le seul élément positif dans ce voyage, c'était qu'il ne régnait pas une chaleur torride - loin de là - et qu'ils pouvaient tous profiter d'un air frais, pour ne pas dire froid, qui les maintenait éveillés. C'était précisément ce dernier point qui gênait Aliénor. La jeune femme, encore épuisée par la séance qu'elle avait subi la veille, aurait bien aimé dormir en selle. Elle savait que la position n'était guère confortable, et l'alternance de montées et de descentes, au gré de la déclivité du terrain, ne l'aurait guère aidée à trouver le sommeil, mais elle aurait réussi à surmonter toutes ces gênes pour quelques minutes de repos supplémentaires. Mais c'était sans compter le vent froid qui s'insinuait sous sa capuche, lui griffant le visage et le cou, impitoyable. Son humeur s'en faisait naturellement ressentir, et elle s'était murée dans un silence quasi-total, communiquant le plus souvent par des signes de tête las, tandis qu'elle luttait pour faire abstraction du froid ambiant.

A ses côtés, Corbeau paraissait totalement à son aise. Il chevauchait avec l'élégance de sa race, mais il paraissait aussi et surtout parfaitement indifférent à la surprise des soldats de l'Ordre qui l'avaient découvert parmi eux au réveil. Il leur avait à tous adressé un sourire indéchiffrable, mais certainement pas menaçant, qui avait eu le don d'en rassurer certains, d'en gêner d'autres. Validna s'était approchée de lui, pleine de révérence, et ils avaient commencé à discuter en elfique. Il était difficile de comprendre ce dont ils pouvaient bien parler, mais il était évident qu'ils se connaissaient, à en juger par les sourires complices qu'ils échangeaient, et par l'air dévot que la guerrière elfe avait plaqué sur son visage. L'éloquence de Corbeau était remarquable, et elle buvait ses paroles, tandis qu'il semblait lui raconter quelques uns de ses faits d'armes pour le compte de l'Ordre. Il lui apprit par exemple que, grâce à ses renseignements, l'OCF avait pu anéantir plusieurs groupes qui s'opposaient à leurs intérêts, dans les lointaines terres de l'Est, et soumettre plusieurs personnalités influentes dans l'Ouest, via le chantage ou la menace. Un travail discret et qui ne laissait pas de traces, mais qui était d'une importance capitale.

Pendant qu'il parlait, il ne quittait jamais bien longtemps Aliénor des yeux, tandis que cette dernière faisait tout pour éviter son regard, ou celui de quiconque. Après plusieurs heures passées à tenter de trouver le sommeil, elle avait finalement abandonné, résignée à passer une nouvelle journée difficile, en espérant pouvoir trouver le repos dont elle avait cruellement besoin le lendemain matin. Si elle voulait éviter une nouvelle séance, il fallait qu'elle fût suffisamment en forme pour négocier habilement, et pour éviter un bain de sang. Sa récompense pour son succès serait la paix pour une nuit, et elle ne pouvait pas rêver mieux.

Les cavaliers arrivèrent finalement en vue d'Echtebourg, qui constituait leur deuxième étape. Au premier coup d'œil, on pouvait constater que le village était beaucoup plus grand que le premier, et qu'il pourrait ainsi fournir davantage de vivres à la garnison d'Imladris. Il n'était pas facile de compter les champs à cette distance, mais Aliénor essaya quand même de se faire une idée. Il y avait beaucoup d'exploitations, et toutes semblaient bien entretenues, mais il ne fallait pas sous-estimer l'impact du Rude Hiver, et il était probable que ces paysans aient eux aussi été touchés par la baisse des températures. Au loin, Aliénor vit quelques bêtes, qui devaient faire partie d'un troupeau plus important. Un point positif, dont il faudrait savoir tirer parti le moment venu. Tandis qu'elle retrouvait un peu de vigueur dans son travail, les cavaliers se rapprochaient du village, sans rencontrer la moindre résistance. La jeune femme nota que la tension était montée d'un cran chez les soldats, qui devaient avoir l'impression de se jeter dans un piège, en avançant vers le centre du village. Aux fenêtres, on pouvait parfois apercevoir une silhouette, cachée dans l'ombre, qui observait, mais elle disparaissait bien vite, et il était difficile de se dire que l'on n'avait pas rêvé.

Lorsqu'ils arrivèrent sur la place principale, qui n'avait rien à envier à celles de certaines petites villes du Gondor, ils furent accueillis par une délégation conséquente. Les paysans s'étaient massés, principalement des hommes, pour accueillir les envahisseurs. Ils ne paraissaient pas agressifs, et ne semblaient pas armés, mais il était perturbant de les voir se tenir là, bras croisés, l'air sévère, comme s'ils avaient attendu leur venue. Ald'ar, légèrement décontenancé, ne se démonta pas pour autant, et il s'avança sans crainte afin de montrer qu'il était là pour négocier. Il gardait les yeux rivés sur le villageois qui venait de l'imiter, mais derrière lui, tous les combattants scrutaient avec insistance les toits, d'où pouvaient surgir des archers. Le silence était absolu, mais Aliénor savait désormais qu'un rien pouvait allumer les flammes de la guerre, et faire le village s'embraser. Intérieurement, elle pria qu'aucune partie ne s'estimât suffisamment forte pour attaquer l'autre, sans quoi le carnage serait total.

Alors que le représentant des villageois demandait à Ald'ar d'aller rencontrer le chef des lieux, celui-ci se présenta, parlant d'une voix forte et claire, qui résonna dans le cœur de tous ceux qui l'écoutèrent. La foule se fendit respectueusement, pour laisser passer le vieil homme à qui elle appartenait. Aliénor ne pouvait pas s'empêcher de le trouver impressionnant, même après l'avoir observé sous toutes les coutures. Certes, son visage portait les marques de la vieillesse, et sa barbe couleur de neige ne faisait que renforcer cette impression, mais il se tenait bien droit, comme s'il n'avait été âgé que d'une quarantaine d'années. Il respirait l'autorité, et la jeune femme se dit que toucher à cet individu, cela revenait à déclencher une émeute générale, de laquelle ils ne ressortiraient pas vivants. Le respect qui se lisait dans les yeux des membres de sa communauté était immense, et ils se sacrifieraient tous sur-le-champ pour le protéger.

Mais plus important que l'homme en lui-même, il y avait ce qu'il venait de dire. Cela n'avait pas échappé à Aliénor, tout comme cela n'avait pas échappé à la plupart des guerriers de l'Ordre, qu'un inconnu, un civil, avait nommé Ald'ar par son grade. L'OCF était une organisation qui agissait en secret, d'après ce que la jeune femme en savait, il n'y avait pas eu d'actions majeures aux alentours d'Imladris, à l'exception de l'assaut qui avait finalement enlevé la cité. Alors comment pouvait-il le savoir ? Un traître, un déserteur de l'Ordre s'était-il rendu ici, et avait-il parlé ? Se trouvait-il encore dans les lieux ? La tension monta d'un cran, alors que les cavaliers prenaient douloureusement conscience de leur infériorité numérique, et des contraintes que cela faisait peser sur eux. Ils ne pouvaient pas véritablement se permettre de poser trop de questions, et ils n'avaient pas de véritable moyen de pression.

Pour le plus grand soulagement d'Aliénor, le chef du village ne semblait pas désireux de les chasser, et il paraissait au contraire vouloir négocier avec l'Ordre. C'était exactement ce qu'attendait Ald'ar, qui pourtant n'afficha pas une attitude triomphale. Au contraire, il détourna le regard devant la prestance du vieil homme. La jeune femme ne comprit pas pourquoi, avant que son regard bleu ne plongeât dans le sien. Elle sentit alors toute l'autorité dont il était investi, et la sagesse profonde dont il faisait preuve. Il n'y avait nulle agressivité envers elle dans son regard, seulement une immense compassion, dont la taille faisait écho à celle de son désespoir, et de sa détresse. Elle se mordit l'intérieur des joues pour ne pas laisser les larmes revenir, en priant pour qu'en sondant son esprit, il n'ait pas découvert quels sévices elle avait subi. Toutefois, malgré tous ses efforts, elle sentit de petites perles salées troubler sa vision, et elle détourna le regard pour les chasser d'un geste qu'elle voulait détaché.

Corbeau, quant à lui, n'avait pas cillé. Le regard de l'homme s'était arrêté longuement sur lui, mais l'elfe s'était contenté d'un sourire découvrant ses dents blanches impeccables. Il devait bien reconnaître que l'homme avait une volonté d'acier, mais il ne bénéficiait pas des siècles d'expérience du Premier Né, qui, au cours de sa longue vie, avait vu naître et mourir des hommes tout aussi exceptionnels. Au terme de cet affrontement du regard, il n'y eut aucun vainqueur, et le chef du village invita Ald'ar à le suivre. Celui-ci demanda à Aliénor de l'accompagner, et Corbeau, de sa propre autorité, décida qu'il participerait à la réunion, pour s'assurer que la jeune femme fasse son travail "sans trahir ce qu'elle sert". Ce disant, il avait regardé le Lefnui droit dans les yeux, le visage toujours détendu, mais laissant planer une menace au-dessus de la tête du chef de l'expédition. Impossible de savoir s'il était au courant des plans mis en place contre lui, mais il donnait l'impression d'avoir toujours une longueur d'avance...

Alors que le trio mettait pied à terre, et s'éloignait en direction de la Salle des Anciens, où ils seraient reçus, Validna et le Boucher échangèrent un regard. Corbeau avait discuté du cas du Khandéen avec la femme elfe, et sans entrer dans les détails, il lui avait déclaré qu'il s'agissait d'un homme intéressant, prometteur, qui avait de toute évidence un bel avenir. Il ne l'avait pas encouragée explicitement à le surveiller, mais elle admirait tant l'elfe brun qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander ce qui, chez cet homme, pouvait avoir séduit le Neleg. Tout en gardant un œil sur les villageois, elle se rapprocha du Boucher, à qui elle n'avait jamais vraiment parlé. Elle ne vit pas que derrière eux, Nunne les observait.

Aliénor pénétra dans la vaste Salle des Anciens, qui abritait les autres membres du conseil dirigeant la ville. Au nombre de treize, ces Érudits étaient tous plutôt âgés, et ils semblaient sages et respectables. Cela n'était toutefois pas une garantie qu'ils négocieraient aimablement, et ils risquaient de se montrer durs en affaires. Pendant qu'Ald'ar ouvrait la conversation, posant ses revendications, la jeune femme essayait de demeurer aussi calme que possible, mais ce n'était pas évident. La salle était conçue comme un tribunal, avec des sièges confortables pour les treize Érudits, et rien pour les gens qui se trouvaient en face d'eux. Aliénor, qui était au bord de l'épuisement, se sentait vaciller, et elle se demanda comment elle allait faire pour supporter de rester debout tout ce temps. Elle sentit une main se poser sur sa hanche, et elle retint un cri de surprise, alors que Corbeau l'attirait contre lui, comme un mari attire sa femme. Elle trouva la situation gênante, et elle nota que plusieurs des membres du conseil avaient haussé un sourcil, mais elle était si soulagée de pouvoir se reposer contre lui un instant qu'elle mit de côté sa gêne et son aversion pour l'elfe, le temps de retrouver quelques forces. Ald'ar finit d'imposer ses exigences aux Érudits, qui acceptèrent la prise de contrôle militaire de leur village. Le chef se tourna ensuite vers Aliénor, lui demandant quel serait le tribut à payer.

Elle se libéra de l'étreinte de Corbeau sans lui adresser un regard, et s'avança fièrement face à l'assemblée des sages, pour leur poser quelques questions, comme elle l'avait fait la veille avec la matrone. Ald'ar pouvait reconnaître la méthode qu'elle employait, à savoir se renseigner d'abord sur les capacités du village, sa production, puis calculer sa consommation, et enfin en déduire quel était le surplus généré, et quelle était la quantité adéquate à prélever. Mais si l'approche était identique, Aliénor était beaucoup moins en confiance devant cette assistance, debout, sans la possibilité de prendre des notes. Par ailleurs, elle s'embrouillait dans ses calculs mentaux, probablement à cause de la fatigue et des douleurs résultant de la séance. Elle avait en outre, sans pouvoir se l'expliquer, une plus grande pression, qu'elle n'arrivait pas à imputer à Corbeau, ou au chef du village. Elle n'aurait su dire lequel des deux l'impressionnait le plus.

Quoi qu'il en fût, elle était bien en peine de travailler convenablement, et cela se voyait. A plusieurs reprises, ce furent les membres du conseil qui la corrigèrent lorsqu'elle se trompait dans un calcul simple, et ils l'aidèrent même à trouver ses mots alors qu'elle bafouillait. Plus elle s'emmêlait, plus elle sentait le stress monter, et la peur de la punition la tétanisait, au point de l'empêcher de réfléchir. Les minutes passèrent, et elle s'enfonçait toujours un peu plus dans le ridicule, quand arriva l'heure de la conclusion. Elle avait calculé qu'ils étaient en mesure de prélever sept mesures de blé, ce qui était assez conséquent. En comptant le premier village, ils arrivaient à onze mesures, ce qui représentait plus de la moitié de leurs besoins. Pour le reste, il leur faudrait aller voir ailleurs. En outre, ils pouvaient récupérer trois bêtes par semaine, à condition de ne pas prendre celles qui étaient les plus vigoureuses, pour assurer la pérennité du cheptel.

Elle était en train de terminer ses calculs, marmonnant pour elle-même à voix basse, quand soudain Corbeau prit la parole. Il était demeuré silencieux tout du long, mais il prit de court Aliénor, en posant une main sur son épaule, précisément là où il savait avoir frappé. La douleur la transperça, et elle serra les dents pour ne pas crier. Elle tressaillit visiblement, et cela laissa à l'elfe l'occasion de parler. Sa voix était douce et mélodieuse, mais il ne fallait pas se méprendre pour autant : il n'était pas là pour plaisanter.

- Ma petite Al est très fatiguée, vous savez, aussi vais-je vous exprimer nos exigences à sa place, ce sera plus simple. Si j'ai bien tout suivi, vous disposez d'environ une trentaine de mesures par semaine, c'est ça ? Nous allons en prendre dix, ce qui ne devrait pas vous poser trop de problèmes. Et cinq bêtes de vos magnifiques troupeaux.

Sans surprise, les Érudits s'indignèrent, protestant qu'il n'était pas raisonnable de prélever autant, que le village n'allait pas pouvoir survivre très longtemps à ce rythme. En effet, Aliénor avait considéré prudent de laisser aux villageois quelques mesures de blé en réserve, pour parer aux variations de la production, de sorte qu'ils pussent toujours fournir la quantité désirée, et être bien nourris si les récoltes venaient être mauvaises. Mais dix mesures, c'était tout à fait excessif ! Et cinq bêtes, cela accélérerait considérablement l'épuisement du troupeau. Elle aurait voulu s'indigner, mais la main ferme de Corbeau posée sur son épaule l'en empêcha. Ce dernier, sans prêter attention à la colère des sages, rétorqua :

- Regardez-vous...Vous êtes bien nourris, bien portants. Ne me faites pas croire que ce tribut vous fera passer de l'opulence à la misère ! Mais je comprends vos réticences, et je ne suis moi-même pas un expert en agriculture. Je laisse à Al le soin de décider ce qui sera le plus juste.

Avec un sourire de requin, il posa ses yeux sur elle. Elle le regarda un bref instant, interdite, avant de reporter son attention sur les villageois. Elle savait qu'un tel prélèvement serait de nature à affaiblir considérablement les ressources du village, et pourrait entraîner un surcroît de maladies, et tous les autres problèmes qui suivent le manque de nourriture. Elle revint à Corbeau, qui ne la lâchait pas, et qui semblait attendre son verdict, une main dominatrice toujours posée sur son épaule. Elle baissa la tête, honteuse, et lâcha d'une voix éteinte :

- Dix mesures, et cinq bêtes.

Ses épaules s'affaissèrent, et elle n'osa pas regarder quelle avait été la réaction du chef du village. Elle ne voulait pas voir dans ses yeux la déception et la pitié qu'elle lui inspirait.


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Mardil
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyVen 21 Juin 2013 - 21:38
[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. 20100910


La chevauchée se déroula sans histoire si ce n’est que le boucher ne pût approcher de Corbeau pour discuter avec lui. La raison en était fort simple : Nunne ne l’avait pratiquement pas quitté du regard de toute la journée. Puisque le jeune guerrier contrariait ses plans, le mercenaire se mit à l’étudier attentivement, chose qu’il n’avait jusqu’alors jamais faite, car le jeune homme lui semblait de bien peu d’importance.

A y regarder plus attentivement pourtant, le boucher commençait à se rendre compte que le suderon risquait de poser plus de problème que le nordiste. Ou bien il était d’un naturel plus soupçonneux ou bien il était plus clairvoyant que son supérieur. N’ayant pas grand chose d’autre à faire, le boucher l’observait à la dérobée, avec toute la discrétion qui le caractérisait lorsqu’il désirait en apprendre plus sur quelqu’un.

Il se rendit rapidement compte qu’il n’était pas le seul à faire l’objet de la surveillance du second d’Ald’ar. Celui-ci observait Corbeau et Aliénor, qui chevauchaient non loin l’un de l’autre, encore plus qu’il ne surveillait le mercenaire. Mais si son regard restait neutre, il n’en était pas de même de sa bouche. Il n’en avait probablement pas conscience et cela aurait échappé à la plupart des gens mais le boucher était expert lorsqu’il s’agissait de deviner les émotions profondes de ses sujets d’étude.

Il remarqua la crispation des lèvres du jeune homme lorsqu’il regardait le Neleg. Sa bouche prenait alors un pli désagréable, dans lequel on pouvait apercevoir une touche de mépris. Et la raison de ce mépris n’échappa que peu de temps à l’œil expert de l’assassin. Car lorsque le jeune homme regardait Alénor, toute trace de mépris disparaissait de ses traits. Ses lèvres s’adoucissaient et même son regard se chargeait d’une lueur d’inquiétude qu’il ne parvenait que partiellement à cacher.

Personne d’autre ne l’avait remarqué et le boucher se demandait même si Nunne lui-même était pleinement conscient des sentiments confus qu’il avait à l’égard de la jeune femme. Il n’était dès lors pas difficile de comprendre pourquoi l’elfe brun l’insupportait. Même sans en avoir eu une confirmation directe, il était évident que c’était Corbeau qui avait battue Aliénor la veille. Celle ci paraissait à bout de forces et même si elle avait essayait de cacher ses blessures, elles étaient clairement visibles pour un bon observateur.

Le boucher sourit intérieurement. Il venait peut être de trouver une faille intéressante chez le second. Il rangea cette information dans un coin de sa mémoire, qu’il avait exceptionnelle à force d’entraînement. Ce qui le tracassait davantage était le fait qu’il ne pouvait approcher Corbeau et donc pas le prévenir qu’Ald’ar complotait contre lui. Le Neleg avait passé quasiment tout le trajet à discuter avec la guerrière elfe. Le boucher ne se souvenait pas bien de son nom, Valdina ou quelque chose dans le genre (HRP Wink HRP). Celle ci semblait éprouver un profond mépris pour tout ce qui était humain (ou bien cela ne s’appliquait il qu’à sa personne ?), il n’avait jamais eu l’occasion de discuter avec elle, non pas qu’il en ait ressentit l’envie cela dit.

Finalement ils atteignirent leur destination, à savoir le village d’Echtebourg. Les dimensions de l’endroit semblaient bien trop importantes pour que le terme de village lui soit appliqué. Immédiatement tous les soldats de l’Ordre se tendirent. Il n’avait échapper à personne que le nombre jouait tellement en leur défaveur que si combat il y avait, leur chance de victoire seraient nettement compromises. Heureusement, même s’il était évident qu’ils étaient attendus, les habitants ne semblaient pas particulièrement hostiles. Lorsque le chef du village s’avança vers Ald’ar, le boucher sentit la dévotion presque fanatique des habitants envers leur dirigeant. Assurément celui ci savait comment inspirer la ferveur de ses administrés.

Il fallait bien avouer qu’il était d’une prestance peu commune et que l’aura de respect qui l’entourait forçait l’admiration. Il s’adressa au Lefnui d’un ton calme et serein mais plein d’autorité. Celui ci ne pût soutenir son regard et ce n’est que lorsque le vieil homme planta ses yeux dans ceux du boucher qu’il comprît pourquoi. Il ne baissa pas les yeux (il ne l’avait fait que devant Corbeau) mais il eût l’impression que le regard du dirigeant transperçait son armure de comédie et décelait sa véritable nature. Puis le chef d’Echtebourg sembla se désintéresser de lui et Corbeau et lui se défièrent du regard sans que l’un d’eux ne semble en sortir vainqueur.

Puis, alors qu’Alda’ar, l’elfe et la jeune femme se dirigeaient vers la salle où auraient lieu les négociations, la guerrière elfe s’approcha du mercenaire. Elle l’observa longuement, sans chercher à le cacher et celui ci ne fît rien ni pour l’inciter à lui parler, ni pour la repousser. Elle était clairement intriguée par lui. Si intriguée d’ailleurs qu’elle n’avait pas remarqué que leur échange silencieux n’avait pas échapper à Nunne. Le boucher, lui, voyait bien que le jeune homme ne perdait pas une miette de la scène. Il ne pouvait pas se permettre de se trahir maintenant mais l’occasion de transmettre son avertissement pourrait ne pas se représenter. Aussi il laissa l’elfe s’approcher de lui et Validna (oui, il se souvenait bien de son nom à présent) prît la parole.

- Notre ami commun semble vous avoir en haute estime pour une raison qui m’échappe. Qu’avez vous donc fait pour attirer l’attention d’un être d’exception tel que lui ?

Ils étaient trop loin pour que Nunne puisse entendre leur échange mais le jeune homme se rapprochait discrètement, aussi il fallait faire vite avant qu’il ne soit à portée d’oreille. Le boucher se rapprocha alors de la guerrière elfe et lui glissa à voix basse.

- Nous sommes surveillés. Transmettez ceci à Corbeau. Le chef et son second complotent contre lui. Maintenant frappez moi !

La guerrière comprît immédiatement la situation et d’un geste vif elle lui envoya un coup de poing en plein visage, si fort que le mercenaire crût un instant qu’elle lui avait cassé le nez. Elle s’éloigna alors sans un regard pour lui et à Nunne qui lui demandait ce qui s’était passé, elle prétendit que le boucher lui avait manqué de respect.

Celui ci se releva et après avoir vérifié que son nez n’était pas cassé, partit de son propre côté en maudissant la guerrière elfe. Elle n’avait pas besoin de le frapper si durement. D’un autre côté elle avait agi pour le mieux. Le coup n’avait pas seulement eu l’air réaliste, il était réel. Et c’était le meilleur moyen pour ne pas attirer la suspicion, déjà bien trop élevée du jeune homme.

Le boucher sourit pour lui-même. Nul doute que Corbeau savait s’entourer. Validna n’était pas seulement une grande guerrière (peut être même la plus douée de tous les membres de l’expédition), elle était aussi intelligente et apparemment très respectueuse du Neleg. Elle serait un allié de poids si les choses tournaient mal. Et pourtant le mercenaire ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine animosité à son égard. Cependant il mît ça de côté pour se concentrer sur son objectif, à savoir protéger Corbeau des intrigues du Lefnui et de son second.

Il s’installa face à la salle où s’étaient retirés les anciens pour négocier et attendit patiemment de voir ce qui allait arriver.

HRP Je déménage demain et vu qu'ils sont pas doués chez orange je n'aurais pas internet avant que le technicien ne vienne chez moi vendredi prochain. J'essaierais de poster du labo en attendant mais ce sera moins facile quand même...


Dernière édition par Mardil le Dim 30 Juin 2013 - 19:07, édité 1 fois
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Learamn
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyMar 25 Juin 2013 - 18:17


Ald’ar Omenuir avait le sentiment que la situation lui échappait légèrement . Corbeau avait fixé des taxes qui semblaient importantes avant qu’Aliénor , sans aucun doute intimidée , ne confirme sa proposition. Les Erudits , eux , s’étaient levés et scandaient comme jamais. L’un d’eux vociféra

-Vous êtes dans cet endroit pour négocier , non pour nous traîner dans la farine , C’est de l’escroquerie!


De tous les Anciens , seul Halmun restait parfaitement calme et serein. Il était assis en tailleur sur son siège placé au centre de la pièce et gardait les paupières closes. Toutefois son attitude droite ne pouvait faire croire qu’il s’était assoupi durant les négociations dans lesquelles il n’était que très peu intervenu. Le Bras de Fer aurait plutôt dit qu’il était en pleine méditation. Le Nordiste tentait sans grand succès de calmer les sages esprits des Anciens. Mais le brouhaha ambiant devint vite une cacophonie dans laquelle chacun donnait son avis si fort qu’on n’y comprenait rien. Corbeau semblait avoir frapper là où cela faisait mal pour que tous ces Erudits perdent le contrôle d'eux-mêmes d’une telle manière.

-Silence! gronda alors la voix d’Halmun.

Tous se turent alors avant de se tourner vers le dirigeant d’Echtebourg , ses traits n’était nullement déformé par la rage , ils paraissaient toujours aussi sages . Cependant toute trace de douceur avait disparu de son visage , ce dernier semblait très légèrement plus dur qu’auparavant. Son regard perçant et électrique accentuait la volonté affichée dont il faisait preuve.

-Messieurs! Sachez que je suis profondément déçu de votre attitude. Vous êtes les Erudits , les Anciens désignés pour veiller sur Echtebourg. Perde ainsi votre sang-froid est loin d’être digne de votre statut.  Comment voulez vous , dans de telles conditions négocier avec nos invités?

Les Erudits baissèrent , à la surprise du Bras de Fer , honteusement la tête comme un enfant l’aurait fait devant une réprimande de ses parents.. Voir tous ces sages s'inclinaient devant un pouvait déstabiliser.
Halmun fixa alors Corbeau dans les yeux avant de s’approcher lentement des trois représentants de l’Ordre.

-La taxe que vous réclamez est très importante en avez vous conscience? Je l’imagine ….et j’imagine également que vous n’êtes pas prêts à revenir sur votre décision. Par conséquent sachez que le Conseil des Anciens accepte de payer ce que vous demander.

Pour rien au monde Halmun ne voulait que le sang coule sur les pavés inviolés d’Echtebourg et il acceptait donc bien qu’il n’aimait pas s’incliner ainsi devant cet elfe qu’il n’avait jamais vu mais au profil qui lui semblait étrangement familier. Il s’approcha encore plus près et murmura à l’intention de Corbeau , bien qu’Aliénor et Ald’ar puisse l’entendre

Aujourd’hui c’est à vous que nous rendons des comptes mais un jour viendra où vous devriez le faire face à plus puissant que vous. Car on trouve toujours plus fort que soi.
Le sage recula avant de déclarer de vive voix
-Vous pouvez disposer à présent!

Une fois seul , Halmun se surprit en se remémorant son passé. Ce passé si loin d’Echtebourg....


Nunne ne lâchait pas des yeux le Boucher. Contrairement à son supérieur il n’était pas du tout convaincu de la pertinence de l’idée qu’avait eu Ald’ar en faisant reposer sur les épaules tout son plan qu’il jugeait comme infaillible. Le suderon fut fortement intrigué quand il vit le Boucher et Validna , la guerrière elfe  commençaient à dialoguer. L’elfe était très introvertie et ne discutait que très peu avec les autres membres de l’expédition , elle était hormis Aliénor et Corbeau la personne que Nunne connaissait le moins .  Pourtant cela ne semblait pas être une caractéristique de cette race , le jeune homme appréciaient beaucoup Oropher et Elrohir , les deux frères elfes. Peut être était-ce l’âge , plus avancé de Validna qui la rendait plus froide et austère? Et l’admiration évidente qu’elle avait vraisemblablement pour Corbeau était inquiétante . Nunne décida de s’avancer lentement en direction des deux individus. Ceux-ci échangèrent quelques mots avant que Validna ne frappe violemment le Boucher , le suderon , surpris , stoppa son avancée. Il demanda alors à Validna la raison de ce geste. Elle répondit simplement que le mercenaire lui avait manqué de respect.  Mais cela méritait il une telle punition? D’autant plus que nulle trace de colère ou de contrariété ne pouvait se lire sur le visage de la guerrière? Mais mentait elle pour autant? Les elfes avaient la faculté de mieux dissimuler leurs émotions que quiconque



Toma était resté très discret depuis le début de l’expédition , avec le Boucher ils étaient les seuls mercenaires toutefois ils étaient bien différents. Toma était un jeune homme qu’Ald’ar connaissait bien et appréciait , s’il n’était pas le plus doué au combat il se distinguait par son intelligence et ses remarques toujours pertinentes ainsi que son agilité incroyable. Le jeune mercenaire se baladait un peu dans le village durant les négociations qui risquaient de durer ,  à l’angle d’une rue il percuta un grand paysan à la peau basanée

-Holà mon garçon regarde devant toi!
- J’y penserais  à l’avenir

Le paysan continua  à avancer avant que Toma ne le stoppe d’un appel , celui-ci se retourna rapidement:
-Votre chef , comment se nomme il déjà?
-Halmun.


Toma avait été grandement impressionné par ce vieillard et il comptait ne savoir plus sur lui

-Il dirige bien le village. Au fait je suis Banroo et toi?
-Je me nomme Toma.Comme personne ne peut le faire! Il n’y a pas de pauvres ici et la ville prospère de jour en jour . Nous disons qu’il n’y a pas eu aussi grand dirigeant depuis Echte le fondateur de ce village.
-Et il est né ici?
-Oui bien sûr! Sinon il  ne pourrait pas être , malgré son immense sagesse, à la tête des Anciens.
-Comment peut il être aussi sage s’il a toujours grandi ici où il ne semble pas y avoir énormément d’ouvrages?
-Il n’est pas resté ici . Quand il a eu vingt ans il est parti à l’étranger , qu’est ce qu’il y a fait nous l’ignorons tous , il ne l’a raconté à personne . J’imagine qu’il s’est instruit. Il y a deux ans qu’il est revenu à présent
-Intéressant...




Validna n’y était pas allé de main morte avec le Boucher , il fallait dire que pour tromper la méfiance dérangeante de Nunne il valait mieux ne pas faire dans la dentelle. Depuis qu’elle s’était lancée dans cette expédition elle avait l’impression qu’il manquait quelque chose sans laquelle elle n’était pas à l’aise. Ald’ar Omenuir , alias le Bras de Fer était un vaillant guerrier reconnu dans l’Ordre et malgré son charisme Validna ne se sentait pas impressionnée par le Nordiste et détestait obéir aux ordres d’une personne qu’elle ne jugeait pas supérieur. C’est là que la venue de Corbeau prenait toute son importance ,cet individu , que Validna avait déjà rencontré dans son mystérieux passé , avait tout de l’étoffe d’un chef , un vrai , un leader. Le charisme , la froide beauté , l’impression. La révélation que lui avait faite le Boucher quant au plan d’Ald’ar et de Nunne  l’avait quelque peu surprise au départ , mais en prenant du recul elle constata que c’était bien prévisible. Ald’ar était un humain et comme tout humain il n’aspirait qu’au pouvoir et à la reconnaissance et non au bien de la cause , il devait penser qu’en éliminant un Neleg il mettrait un concurrent à sa montée hors course. Quant à son second c’était son chien en laisse éduqué depuis la naissance. A sa connaissance Nunne avait toujours été le second d’Ald’ar et lui avait toujours obéi , le Nordiste devait lui avoir effectué un astucieux lavage de cerveau. Elle ne devait surtout pas sous-estimer Ald’ar et elle se devait de prévenir Corbeau au plus vite. Dès qu’il fut sorti elle alal à son rencontre et lui demanda si il pouvaient parler un peu plus loin. Quand ils s’éloignèrent elle lui fit

-Sire , sachez que de la bouche du Boucher du Khand , ce mercenaire étrange , j’ai appris que le chef de cette expédition Ald’ar Omenuir et son second Nunne Adelne comploterait contre vous dans le but de vous éliminer.
Mais sachez que moi je suis et je vous serais toujours fidèle! Vous pouvez avoir confiance en moi. Parlez et j’obéirais.



Quand Ald’ar sortit , un peu ébranlé de la Chambre des Anciens , Nunne se précipita à sa rencontre. Prétextant qu’il allai conter les négociations à son second le Bras de fer emmena le Suderon un peu plus loin.

-Ald’ar ! Je voulais vous faire part de mes doutes
-Lesquels?
-Validna et le Boucher se sont brièvement parlé et comem Validna était plutôt proche du Neleg ces derniers temps , j’ai un peu peur. Après il faut dire que leur discussion s’est soldée apr un violent coup dans le nez du mercenaire.
-Pour quel motif?
-Elle a dit qu’il lui avait manqué de respect.
-Elle doit sûrement être caractériel , ne t’en fais pas Nunne , tout se passera comme prévu.
-Un elfe de cet âge ne perd pas son sang-froid ainsi d’’ailleurs que faites vous de ses discussions avec Corbeau
-Elle fréquente un membre de sa race un peu plus âgé que les jeunes Oropher et Elrohir.C’est tout , ils n’aiment pas se mélanger.
-Peut être …
-Bon, je vais comme même réfléchir à tes accusations même si je les considèrent comme infondées.
-Merci...






Halmun se retira dans ses appartements situés juste derrière la chambre des Anciens , il chercha un gros ouvrage ayant les pages jauni par le temps. Il s’assit derrière son bureau et commença à lire tout en caressant son pendentif. Une magnifique belette faite dans du marbre brillant . Sa provenance? Il l’avait faite sculptée par un artisan quand il avait définitivement quitté l’ordre des Passeurs d’Etoiles dans lequel il avait servi comme agent de renseignement. Cela faisait maintenant deux ans que plus personne ne l’avait appelé Belette...

Amerik , le jeune homme qui était allé prévenir Halmun de l'arrivée de l'Ordre n'était jamais rentré chez lui comme le lui avait recommandé le sage. Il galopait au contraire en direction de la ville conséquente la plus proche , il se doutait bien que ce serait la prochain cible de cet Omenuir après Echtebourg. Il ne voudrait pas s'occuper des maigres villages alentours mais de la deuxième ville de la région après Echtebourg , bien que les deux soient radicalement différentes. Il arriva vite en vue des grandes murailles de Valdol .[/b][/b]


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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyMer 26 Juin 2013 - 0:27
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La grande salle où se réunissait le conseil des Érudits avait été emportée dans un maelstrom d'émotions inextricablement liées, et qui formaient un écheveau complexe dont il était difficile de déterminer les tenants et les aboutissants. Les plus anciens membres du village, les sages parmi les sages, s'étaient transformés en de bruyants politiciens qui criaient à qui mieux mieux, qui agitaient les bras comme des amuseurs publics, et qui brayaient plus fort que des vendeurs à la sauvette un jour de grande affluence. Ils montraient leur désaccord avec un manque de retenue qui pouvait légitimement étonner, stupéfier, mais qui était en réalité le signe extérieur de la panique qui les habitait intérieurement. Ils devaient se dire que ce n'était qu'un test, qu'une manière pour l'Ordre de mesurer leur degré de coopération, pour ensuite leur imposer des taxes toujours plus importantes. Ils avaient d'ailleurs probablement raison, car il était fort rare que les tributs et les impôts baissassent après avoir été levés de manière arbitraire. Ce qui était censé être exceptionnel devenait souvent définitif, le restait suffisamment pour laisser aux gens le temps d'oublier, avant qu'une nouvelle augmentation ne survînt. Aliénor plaignait sincèrement les Érudits du village, car elle savait que les difficultés allaient se multiplier pour eux, mais elle espérait aussi qu'ils finiraient par comprendre que quelques mesures de blé valaient moins que la vie de leurs fils et de leurs filles, que l'Ordre n'hésiterait pas à prendre s'il jugeait leur résistance incommodante. Il ne fallait pas plaisanter avec les séides de la Couronne de Fer, car il existait bon nombre d'êtres pervers tels que ce Boucher, et certains avaient un grade qui leur permettait d'étendre leur sombre influence sur des dizaines d'âmes. Aucun tribut ne valait un massacre en bonne et due forme.

Alors que la jeune femme s'inquiétait de voir quelle pourrait être la réaction de Ald'ar, qui avait déjà fait montre de son intolérance vis-à-vis de ceux qu'il considérait comme des ennemis de sa cause, le chef du village prit la parole d'une voix forte, coupant court à toutes les protestations d'un seul mot. Le silence se fit instantanément, et par contraste avec le tohu-bohu qui avait agité la pièce un peu plus tôt, il semblait qu'il n'y avait plus aucun son dans tout l'univers, que même le battement du cœur de tous les protagonistes s'était rendu inaudible. Afin de briser cette sensation effrayante, la jeune femme inspira profondément, pour simplement savourer le plaisir d'entendre l'air rentrer dans ses poumons, d'entendre ses vêtements frotter contre sa peau, son diadème honni bruisser au contact de ses cheveux. Le monde n'avait pas fondamentalement changé, finalement. Après avoir laissé passer quelques secondes pendant lesquelles il capta l'attention de tous les êtres de la pièce, Halmun reprit la parole, un ton plus bas, sermonnant avec sévérité les autres membres du conseil, comme s'ils n'avaient été que des enfants irrespectueux. Il dénonça sans douceur leur manque de discernement et de contrôle, parlant si durement qu'Aliénor crut que l'un d'eux allait se révolter, et relancer la flamme de colère qui avait brûlé dans leurs yeux pendant un moment. Mais à sa grande surprise, il n'y eut pour toute réaction qu'une immense honte partagée, et tous baissèrent le regard, se morigénant intérieurement pour leur écart de conduite inadmissible. En tournant la tête très légèrement, la jeune femme vit que Corbeau souriait, appréciant visiblement la démonstration de force de cet individu. Elle en frissonna d'horreur.

Après avoir réaffirmé son contrôle sur les autres membres du conseil, et calmé leurs ardeurs, Halmun s'approcha d'Aliénor, de Corbeau et d'Ald'ar. Il s'adressa à eux d'une voix calme, mais sans dissimuler le mépris qu'il éprouvait à leur égard. Il leur fit comprendre à demi-mot qu'il trouvait leurs exigences ridicules et mesquines, mais il conclut en déclarant que le conseil ne s'opposerait pas à cette décision, et qu'il était d'ores et déjà prêt à coopérer pleinement avec eux. La jeune femme sentit la tension dans ses épaules se relâcher quelque peu, alors qu'elle comprenait dans les mots du chef du village qu'il ne tenterait rien contre l'Ordre, et que donc il n'y aurait pas d'autre massacre. Corbeau, dont la main était toujours posée sur Aliénor, perçut son soulagement, et il en conçut de l'amusement. Il appréciait de savoir que ses choses pouvaient savourer quelques instants d'espérance, surtout quand ceux-ci étaient futiles. Cela renforçait leur obéissance, lorsqu'ils avaient l'impression que la marge de manœuvre qu'il faisait semblant de leur laisser permettait de changer effectivement les choses. Il laissa sa main remonter le long de la nuque de la jeune femme, et elle frissonna de la tête aux pieds, sans oser bouger pour se dégager. Il la tenait, au sens propre comme au figuré, et elle se rendit cruellement compte à quel point elle lui était soumise. Elle sentait son doigt glisser contre sa nuque : il agissait comme un maître caresse affectueusement la tête du chien à ses côtés, comme un geste mécanique, sans y penser.

Alors qu'elle ruminait ces sombres pensées, elle ouvrit grand les yeux en entendant Halmun s'adresser à Corbeau. Elle n'avait encore jamais entendu quelqu'un lui parler ouvertement sur ce ton, et elle se dit qu'il risquait de se mettre terriblement en colère à cause d'autant d'impolitesse. En fait, à la réflexion, elle ne l'avait jamais vu en colère. Il dégageait toujours un calme impérial, parfaitement maître de lui-même, de ses émotions, et surtout de son environnement. Il semblait toujours avoir un coup d'avance, et anticiper les problèmes avant même qu'ils ne se présentassent. Avait-il vu venir la réplique cinglante du chef du village ? Si oui, l'avait-il laissé faire à dessein ? Si non, allait-il s'emporter ? Aliénor tourna légèrement la tête vers lui, pour mieux observer sa réaction. Une réaction particulièrement inattendue. Plutôt que de s'énerver, ou de répondre, il se contenta de sourire. Un sourire immense et terrifiant, qui mangeait son visage pâle, et qui semblait être celui d'un démon. On aurait dit un esprit maléfique enfermé dans un corps d'elfe, dont le visage d'ordinaire beau semblait atrocement déformé par ce rictus effroyable. Ses yeux s'assombrirent, et ses dents s'écartèrent, comme s'il s'apprêtait à prononcer quelque terrible parole, quelque terrible injonction ou sortilège magique, qui anéantirait sur-le-champ Halmun. Aliénor, bien que sceptique par rapport à tous ceux qui se disaient magiciens, en était venue à croire que l'elfe était un sorcier. Elle n'avait absolument aucune preuve pour étayer cela, mais elle le trouvait surnaturel, trop étrange pour obéir aux règles de la nature. Craignant qu'il ne pulvérisât les membres du conseil, elle se défit de son étreinte, et se plaça face à lui, de sorte à capter son attention :

- Pitié...Non...Se plaignit-elle misérablement.

Le regard de Corbeau retrouva immédiatement son apparence normale - à moins qu'il n'eût jamais changé, et qu'elle eût simplement halluciné - et il lui adressa un sourire attendri, presque paternel. Il caressa des doigts le diadème de servitude qu'elle portait, et déclara :

- Soit. Restons-en là.

Puis, sous les ordres de Halmun, ils sortirent. Pour des raisons très différentes, et qui leur étaient propres, tous demeurèrent un peu troublés par cette entrevue.

Corbeau quitta la pièce en dernier, fermant la marche derrière Ald'ar, qui avait galamment laissé passer Aliénor. Il constata que les soldats étaient demeurés à leur place, patiemment et de manière disciplinée. Certains s'étaient quelque peu éloigné, pour inspecter le village, mais tous semblaient détendus, l'arme au fourreau. Etant donné que les négociations s'étaient bien passées, il était possible d'envisager de dormir dans le village, s'il restait des chambres de libres. Corbeau n'estimait pas prudent de faire confiance aux villageois, mais il ne voyait pas non plus de raisons de ne pas profiter de leur hospitalité pour une nuit. Cela étant, la décision revenait entièrement à Ald'ar, qui était un militaire dans l'âme, et qui se méfierait peut-être davantage des belles promesses de Halmun. Peut-être y verrait-il une tromperie, et préférerait-il installer un camp en marge du village, comme la veille. Quoi qu'il en fût, il chassa de son esprit ces pensées en voyant approcher de lui Validna, qui affichait une mine sombre sur son beau visage. Elle le prit à part, lui demandant s'ils pouvaient parler en privé. Corbeau, qui ne craignait rien de sa part, ordonna à Aliénor d'aller "jouer ailleurs", et fit quelques pas avec la femme elfe, jusqu'à se trouver suffisamment loin pour ne plus être entendus. Elle lui confia alors ce que le Boucher lui avait révélé quelques instants plus tôt. Elle parlait avec une pointe d'inquiétude dans la voix, et réaffirma avec un zèle touchant qu'elle lui demeurait fidèle, et qu'elle se plaçait sous ses ordres. Avec une familiarité qui pouvait paraître surprenante, voire même gênante, Corbeau plaça sa main sur la joue de Validna :

- Ma très chère, Validna...Tu n'as donc pas changé, n'est-ce pas ? Toujours à me protéger (il partit d'un rire argentin). Mais ne t'en fais pas, j'étais déjà au courant de tout cela. Ce ne sont que des humains qui ne maîtrisent pas leurs peurs, après tout. Ils ne sont pas comme nous.

Le sourire de Corbeau s'élargit, tandis qu'il plongeait dans ses propres souvenirs. Il avait rencontré Validna fort longtemps auparavant, alors qu'elle était encore bien jeune pour une elfe, et qu'il n'était pas encore devenu l'être cruel et malfaisant qu'il était aujourd'hui, même s'il était déjà engagé sur cette voie. Elle faisait déjà montre d'une grande vaillance au combat, et d'une grande confiance dans ses propres capacités, qui faisait d'elle une bretteuse hors normes. Ils s'étaient rencontré par le plus grand des hasards, alors qu'il se promenait nonchalamment au bord du terrain d'entraînement pour savourer la cacophonie des lames qui s'entrechoquent, des cris et des râles de ceux qui perfectionnent leur corps. Il avait tourné le regard pour profiter du spectacle de cette jeunesse pleine de fougue, et avait alors découvert la gracieuse Validna, qui combattait telle une tigresse, ne ménageant pas ses efforts pour tenter de désarmer son maître. Les autres élèves en avaient un peu peur, car il était sévère, et ne retenait pas ses coups. Les plus jeunes ne souhaitaient en général pas s'entraîner contre lui, mais la jeune et belle Validna avait décidé qu'elle le vaincrait, et qu'elle endurerait les souffrances nécessaires pour cela. En ce jour précis, elle était particulièrement malmenée. Il frappait sans se retenir, et même si les armes étaient émoussées, l'élève était poussée dans ses derniers retranchements, à la limite de sa résistance physique et mentale. Sans s'en rendre compte, Corbeau s'était approché, pour observer la joute, et lorsqu'elle se solda par la défaite inévitable de la jeune femme elfe, il se permit quelques applaudissements de circonstance, qui permirent aux deux bretteurs de prendre conscience de sa présence. A l'époque, il dégageait déjà quelque chose d'étrange et de fascinant, qui captiva immédiatement Validna. Il lut dans son regard une curiosité qu'elle tentait vainement de réprimer, de cacher derrière un air neutre. Le maître d'armes, qui croyait avoir affaire à nouvel élève, l'invita à combattre, mais si Corbeau accepta, il refusa de choisir une arme. Validna, qui se délassait après avoir été si malmenée, crut d'abord qu'il était fou, mais elle comprit par la suite que l'arme qu'il maniait était plus puissante et dévastatrice que l'épée. Le maître d'armes se mit en garde, face à un Corbeau imperturbable. Au moment où le professeur s'élançait, le plus jeune leva un doigt impérieux, et demanda :

- Comment va votre femme ?

L'homme se figea brutalement, comme s'il avait été frappé par la foudre. Cet instant durant lequel il demeura stupéfié fut suffisant, et Corbeau se jeta sur lui, plaçant une main sur sa gorge. Il ne prit même pas la peine de frapper, et se contenta simplement de lancer, l'air guilleret :

- Vous êtes mort. Comme votre femme, si je ne m'abuse.

Le maître d'armes laissa tomber son épée avec fracas, tourna les talons, et s'enfuit en courant. Validna n'en revenait pas, et lorsque Corbeau se retourna vers elle, ses grands yeux étaient débordants d'une admiration sans bornes. Il la salua et s'en alla sans donner plus d'explications. Elle apprit plus tard que la femme du maître d'armes était décédée dans la nuit, d'une flèche empoisonnée reçue par un orc, qui l'avait emportée dans d'atroces souffrances. Elle ne sut jamais comment il avait été mis au courant.

Ils se recroisèrent à de nombreuses reprises, par la suite, jamais très longtemps, juste assez pour que la jeune femme elfe commençât à considérer Corbeau comme non pas un mentor, mais un modèle énigmatique dont elle essayait de s'inspirer tant bien que mal. Puis ils se perdirent de vue, et ne reprirent contact qu'après que chacun d'eux eût trouvé sa place dans l'Ordre de la Couronne de Fer. Et même alors, ils demeurèrent éloignés l'un de l'autre la plupart du temps, occupés par leurs obligations respectives. Mais de toute évidence, l'affection qu'éprouvait Validna à son égard n'avait jamais disparu, et il en appréciait désormais pleinement la valeur.

Il savait que, comme la plupart des femmes, elle n'était pas insensible au charme presque magnétique qui se dégageait de lui, et en posant sa main ainsi sur sa joue, il avait l'impression de revenir dans le passé, lorsqu'elle n'était encore qu'une jeune femme un peu perdue, et lui son phare dans les ténèbres. Les ans semblaient n'avoir pas de prise sur elle, et seuls ses yeux trahissaient l'expérience qu'elle avait su emmagasiner au fil de sa lame. Il lisait une certaine inquiétude sur ses traits, qu'il chercha à dissiper rapidement d'un sourire enjôleur :

- Allons, Validna, ne sois pas si tourmentée pour moi, veux-tu ? Écoute, j'ai réfléchi à ce qu'il fallait faire concernant Ald'ar, et j'en suis arrivé à la conclusion qu'il n'était pas nécessaire de lui donner l'occasion de nous reprocher quoi que ce soit. Je conçois qu'il puisse vouloir se débarrasser de moi, car je peux constituer une gêne pour lui, même si je n'ai pas l'intention de prendre le contrôle de cette mission.

Il avait l'impression que ce n'était pas ce que la guerrière voulait entendre, mais il préférait être franc avec elle. Il n'était pas un combattant, et l'Ordre avait besoin d'hommes compétents pour parvenir à ses fins. Les hommes de la trempe d'Ald'ar ne couraient pas les rues, et il fallait les ménager, leur donner du temps pour mûrir, pour éclore, afin de révéler tout leur potentiel. Les briser était contre-productif.

- Il a peur, et cela se sent. Il craint pour son avancement, comme tous les hommes. Leur vie est courte, et ils sont naturellement enclins à s'accrocher à ce qu'ils ont. Ils n'ont pas notre recul. Mais dans le même temps, il n'est pas suicidaire, et il sait que s'attaquer à moi sans une excellente raison serait fou. L'Ordre le ferait exécuter. Il ne me fera rien tant que je ne tenterai pas de lui faire de l'ombre, et je n'y compte pas. Cependant...

Il marqua une pause théâtrale :

- Cependant, je suis plus inquiet quant au Boucher. Il me semble qu'il ne l'apprécie pas trop - ce qui ne me surprend guère -, mais je suis curieux de savoir jusqu'où cette animosité pourrait aller. Il pourrait trouver un moyen pour le mettre en faute, et ainsi justifier son élimination. Et je n'y tiens pas particulièrement. Je pense qu'il a un avenir prometteur, et je ne supporterai pas qu'on lui coupe les ailes. Si quiconque essaie de s'en prendre à lui, Validna, je le saurai...mais tu le sais, il est possible que je ne puisse pas intervenir à temps. J'aurai besoin de toi pour le garder en vie. C'est ta mission, désormais.

Son ton était sans appel, et Validna ne pouvait qu'accepter cette charge, qu'elle lui plût ou non.

Pendant que Corbeau et l'elfe échangeaient, Aliénor était demeurée seule. Elle observait son maître qui discutait avec cette femme elfe, et elle n'aurait su dire ce qu'elle éprouvait en les voyant si proches l'un de l'autre. On aurait presque dit des amants, et cela - sans qu'elle sût pourquoi - la dérangeait. Elle n'imaginait pas véritablement le Neleg avec cette femme au bras, et pourtant elle semblait lui vouer un véritable culte, ses yeux débordant d'affection lorsqu'elle le regardait, tandis qu'elle réservait à tous les autres un masque de froideur glaçant. Aliénor avait beau la trouver belle et forte, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle n'était pas faite pour lui, et elle se rassurait en notant de minuscules indices qui - croyait-elle - prouvaient que Corbeau ne l'aimait guère. Lorsqu'elle se rendit compte, après plusieurs minutes, qu'elle se comportait comme une commère jalouse, elle sentit le rouge lui monter aux joues, et elle détourna les yeux, en réprimant une envie de vomir. Non, elle ne ressentait rien pour cet elfe ignoble, qui la méprisait et la battait, sinon une haine irrépressible. Elle le détestait de toute son âme. Elle se répéta cette phrase encore et encore, jusqu'à la graver au fer rouge dans son esprit. Revenant au monde réel, elle nota que Nunne et Ald'ar avaient terminé leur conversation. Les deux hommes avaient un peu parlé, à l'écart eux aussi, à l'issue de l'entrevue, et Ald'ar allait désormais informer les autres soldats des modalités qui suivraient. Profitant de ce que tout le monde semblait occupé par ses affaires, Aliénor se dirigea vers Nunne sans attirer l'attention.

Elle voyait chez le suderon un allié providentiel, la seule personne dans cette compagnie qui eût jamais témoigné un peu d'attention à son égard. Au mépris de tout danger, et de toute considération pour sa propre personne, il était venu lui apporter à boire et à manger alors qu'elle venait de subir une séance. Cela, depuis qu'elle appartenait corps et âme à Corbeau, personne ne l'avait jamais fait. Les gens, d'ordinaire, prenaient plaisir à la voir ramper comme un pantin désarticulé, et elle se souvenait même que Corbeau avait fait l'honneur à certains de ses invités de pouvoir eux aussi participer à la séance. Mais elle avait lu dans ses yeux qu'il aurait souhaité faire plus pour elle que simplement la désaltérer, l'aider à reprendre des forces, et elle n'avait su quoi penser de cet élan de compassion spontané. Jamais personne n'avait eu cette réaction, auparavant. Profitant de ce que personne ne les regardait, elle entraîna le suderon à l'écart, en gardant un air mystérieux sur le visage. Elle paraissait avoir retrouvé sa rigidité du début du voyage, alors qu'en réalité, elle était bien plus fragile que jamais. Ils s'éloignèrent quelque peu, et se retrouvèrent bientôt cachés du reste du groupe par l'angle d'une maison qui leur fournissait un abri de fortune contre les yeux de l'Ordre.

Dès lors qu'ils furent seuls, le masque hautain qu'elle portait depuis le matin disparut, cédant la place au regard terrorisé qu'elle avait affiché la veille au soir, lorsque Corbeau lui avait infligé la séance. Elle se mit brutalement à trembler, comme si les barrières mentales qu'elle avait érigées pour conserver sa dignité tombaient les unes après les autres. Elle parvint à retenir celle qui bloquait ses larmes, car elle ne souhaitait pas se rendre encore plus pitoyable auprès de cet homme qui, de toute évidence, était quelque peu désemparé.

- Prenez-moi dans vos bras...S'il vous plaît...

Aliénor n'attendit pas vraiment qu'il acceptât pour se jeter contre lui, enfouissant la tête dans le creux de son épaule, se blottissant contre son torse puissant. Elle sentit ses bras se refermer autour de ses épaules, en un geste affectueux dont elle n'avait plus l'habitude. Ressentait-on toujours cette douce chaleur lorsque l'on était étreint délicatement par un être paisible ? Percevait-on toujours aussi nettement les pulsations du cœur de l'autre, comme un écho au sien, tambours donnant le rythme au monde qui avance ? Elle avait l'impression que cela faisait une éternité que plus personne ne l'avait enlacée aussi tendrement. Elle ferma les yeux, tandis que ses tremblements se calmaient progressivement, comme s'ils n'étaient dus qu'au froid ambiant, rien que ne pût chasser un peu de chaleur humaine. Elle se demandait intérieurement ce à quoi il pouvait bien penser en cet instant, sans oser songer réellement à la réponse. Elle s'interrogeait sur ses sensations du moment : percevait-il les petites mains qu'elle avait posées sur sa poitrine ? Sentait-il le parfum de ses cheveux ? L'appréciait-il ? Y avait-il autre chose qu'il appréciait chez elle ?

Il se passa une longue minute, durant laquelle ils demeurèrent silencieux, avant qu'elle ne trouvât la force d'ouvrir les yeux, et de rompre leur étreinte. Elle bougea doucement, et il la libéra immédiatement. Elle savourait tant de prévenance de sa part, et n'aurait su lui exprimer à quel point elle avait apprécié qu'il ne dît rien, qu'il se contentât d'être là pour elle au moment où elle en avait besoin. Mue par un désir incontrôlable et qu'elle n'aurait su expliquer, elle leva le menton, et accrocha son regard. Elle se hissa sur la pointe des pieds, et ferma lentement les yeux...

"Non !" Songea-t-elle.

Elle déposa un affectueux baiser sur sa joue, et se mordit la lèvre, terriblement gênée. Qu'avait-elle été sur le point de faire ? Elle sentit un frisson parcourir son corps en entier, alors qu'elle imaginait ce qu'elle aurait enduré si elle était allée au bout de son idée première, et si Corbeau avait appris cela. Il lui aurait infligé l'équivalent de cinq séances en une seule fois, pour la punir. Elle recula d'un pas, incapable de trouver quoi dire après cela. Elle desserra les lèvres une première fois, s'apprêtant à lui dire "merci" pour tout ce qu'il avait fait pour elle, mais se ravisa. Elle les desserra une seconde fois, et souffla :

- Je suis désolée...

Elle ne savait pas pourquoi elle avait dit ça. Elle ne savait pas pourquoi elle était désolée, ou plutôt, elle avait trop de raisons d'être désolée pour en identifier une précisément. C'était stupide, et il ne comprendrait pas. Elle crut deviner de la perplexité dans son regard, et elle se sentit coupable. Qu'allait-il penser ensuite ? Qu'allait-il imaginer ? Mais elle-même, que pensait-elle ? Qu'imaginait-elle ? Perdue dans un déchaînement d'émotions contraires, elle battit en retraite, et rejoignit précipitamment la place où se trouvaient les autres membres du groupe, prenant bien soin de plaquer sur son visage son expression hautaine pour dissimuler son trouble.

Alors qu'elle marchait, elle nota que le Boucher l'observait avec insistance. Elle ne pouvait pas croire qu'il avait assisté à la scène, mais s'il les avait vu s'éloigner ensemble, peut-être que son esprit tordu parviendrait à en tirer les conclusions qui s'imposaient. Elle frissonna, devant ces yeux qui la déshabillaient du regard, devant ce sourire inquiétant, et se rapprocha de Plume, sa fidèle jument. La seule à qui elle pouvait tout raconter sans crainte...


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Mardil
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyDim 30 Juin 2013 - 19:08
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Le village était bien calme, bien trop calme aux yeux du boucher. Il n’avait aucun doute quant à la réussite des négociations car le dirigeant de la cité lui avait semblé déterminé à éviter toute violence. En fait il s’aperçut qu’il se fichait éperdument d’avoir ou non à tuer qui que ce soit dans ce village. Les tensions qui régnaient au sein des membres de l’expédition étaient infiniment plus intéressantes.

Le fonctionnement des êtres humains l’avait toujours passionné. La façon dont le corps se mouvait tout d’abord, et il avait appris de lui même les mécanismes du vivant chez ses nombreuses victimes. Mais cela avait fini par le lasser, seul le fait de voir la vie quittait un corps semblait encore retenir son attention.

Au contraire les mécanismes de l’esprit étaient infinis, bien que là aussi plutôt prévisibles chez la plupart des êtres vivants. Il était néanmoins beaucoup plus intéressant de disséquer un esprit qu’un corps. Et plus il apprenait à connaître son environnement immédiat, plus il sentait sa confiance en lui augmenter.

Car, à force d’observation, il en était venu à penser que rien ne pouvait plus le surprendre. Ses adversaires ne le verraient pas venir mais lui surveillerait les moindres de leurs faits et gestes. Il serait ainsi intouchable. Oh bien sûr, il lui restait du chemin à accomplir mais il était sur la bonne voie. Il n’était peut être pas immortel, tels les elfes, mais il ferait en sorte que son nom ne tombe pas dans l’oubli même après l’heure de sa mort.

Enfin la salle où s’étaient retirés les négociateurs se vida et le boucher pût se remettre à son activité favorite, regarder sans en avoir l’air. Et il vit. Il vit bien plus que quiconque ne pourrait le croire.

Il vit Nunne parler au Lefnui. Il ne pouvait pas entendre ce qu’ils se disaient mais il n’en avait pas besoin. Nunne était inquiet, c’était évident. Il jeta un rapide coup d’œil à Validna et Corbeau pendant le court échange qu’il eût avec son supérieur. Puis lorsqu’Ald’ar et lui se séparèrent son regard croisa celui du mercenaire et le mépris qu’il affichait pour lui fît sourire le boucher. Ainsi donc le suderon avait peur du rapprochement entre la guerrière elfe et le Neleg. Il avait raison d’être inquiet car Validna était toute entière acquise à la cause de l’elfe brun.

Son regard passa ensuite aux deux elfes qui discutaient. Il était bien plus difficile de déterminer le sujet de leur conversation, les elfes étant bien plus doués que les humains pour cacher leur sentiment. Mais il était évident que la guerrière faisait passer son message à Corbeau. Celui, par contre, restait absolument indéchiffrable. Il aurait aussi ben pût parler de techniques militaires que du tems qu’il faisait, c’était impossible à dire. Il posa délicatement sa main sur le visage de la femme elfe, en un geste à la fois amical et singulièrement déplacé.

Un geste qui n’échappa ni au boucher, ni à la jeune servante de l’elfe. Le mercenaire crût même voir un éclair de jalousie passer dans le regard de la jeune femme. Ainsi malgré les mauvais traitements qu’elle subissait de sa part, elle ressentait quand même quelque chose qui pouvait s’apparenter à de l’affection pour son tortionnaire. Elle était totalement dépendante de l’elfe et le respect que le mercenaire avait pour Corbeau s’accrût encore un peu plus.
Il avait atteint un niveau d’intimité incroyable avec sa victime. Et il jouait avec elle depuis bien longtemps sans qu’elle n’ait plus aucun espoir de lui échapper. Il avait parasité les moindres recoins de son esprit. C’était un tableau absolument magnifique, un chef d’œuvre vivant que le boucher désespérait de pouvoir un jour égaler.

Puis il la vit s’éloigner en compagnie du second d’Ald’ar. Il enrageait de ne pouvoir les suivre car il aurait été repéré à coup sûr. Néanmoins il ne bougea pas d’un pouce et lorsqu’ils réapparurent tous les deux, son regard croisa celui d’Aliénor et la culpabilité et la peur s’y lisaient, lui apprenant bien plus qu’un discours ne l’aurait fait. Le jeune homme avait l’air troublé et même si le boucher ignorait ce qu’il se passait entre les deux jeunes gens, il était maintenant certain d’un fait. Les sentiments du suderon pour la jeune femme étaient probablement réciproques.

Pensait elle avoir trouvé sa planche de salut ? Que devait il faire ? En aucun cas il n’approcherait la jeune femme. Elle était la propriété du Neleg et il ne se serait pas permis de faire quoi que ce soit sans l’accord de celui ci. Il pourrait informer l’elfe mais si lui pouvait lire aussi clairement dans l’esprit d’Aliénor alors Corbeau n’aurait qu’à lui jeter un coup d’œil pour tout comprendre. Et puis il était bon qu’elle pense avoir un allié, quelqu’un qui lui redonne un peu d’espoir. Le boucher se ferait fort de lui amener personnellement la tête de Nunne au moment opportun pour briser toute velléité de libération de sa part.

Il se dirigea ensuite vers le reste du groupe, attendant qu’Ald’ar ne décide de la suite des opérations. Le travail semblait fini ici et il était plus que probable qu’ils se remettraient bientôt en route.
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Learamn
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[Villages environnants] Le sac de Fondcombe. EmptyDim 21 Juil 2013 - 14:09

Nunne , au moment où Aliénor l’invita à lui parler en privé , fut légèrement intrigué . Avait elle quelque chose d’important à lui révéler par rapport aux tensions actuelles ? Il avait encore la tête dans sa discussion avec son supérieur  et il désirait absolument que cette situation instable se calme. En vérité il ne s’attendait pas à ce qu’Aliénor , qui semblait avoir repris son calme , affiche de nouveau un visage terrorisé et lui demande même de la prendre dans ses bras. Sans attendre la réponse du guerrier , qui aurait sûrement été « oui » , elle se blottit contre son torse. Les premières secondes Nunne fut largement décontenancé par cet écart d’affection qu’elle affichait soudainement à son égard , il referma alors doucement ses bras autour d’elle . Jusqu’ici il était hanté par ses doutes portant sur l’image qu’avait Aliénor de lui , le considérait elle comme un proche , un ami ? Eprouvait elle les mêmes sentiments troublants qu’il éprouvait pour elle ? La situation présente semblait lui apporter quelques précisions. La jeune femme qui tremblait dans ses bras se calma lentement dans les bras réconfortants de Nunne. Celui-ci avait jugé bon de ne rien dire et se contentait de la consoler par le seul contact physique. Puis , la jeune femme , visiblement légèrement rassurée , se défit de son étreinte se mit sur la pointe des pieds, ferma les yeux puis après une brève hésitation déposa un baiser sur la joue mal rasé du suderon ; puis elle recula devant un Nunne qui se retrouva encore plus troublée quand , avant de tourner les talons , elle lui souffla:

-Je suis désolée .

De quoi était elle désolée ? Cela ne rimait à rien. Nunne ne trouva pas que rattraper la jeune femme et la forcer à allonger une discussion qu’elle avait voulu clore n’était pas la plus intelligente des solutions.  Il retourna donc sur la grande place où Ald’ar s’apprêtait à donner les instructions.

Le Bras de Fer avait la très légère impression que toute la situation lui échappait. Le destin de l’expédition semblait ne plus être entre ses mains. Entre Corbeau , Validna , Nunne , Aliénor et le Boucher chacun pouvait à tout moment faire tout basculer au moment voulu  . Lui qui s’attendait à une mission de routine se trouvait face à une situation bien complexe. Il allait devoir commencer par réaffirmer son autorité auprès des autres en donnant des ordres bien clairs pour bien rappeler à toutes les troupes qui est le patron. Il donna donc ses instructions sur la grande place au groupe entier.

-Si les négociations ont abouties en notre faveur mon expérience me dit de nous méfier des villageois . Le Conseil est avec nous mais nous ne sommes pas à l’abri d’un fanatique isolé qui pourrait porter atteinte à l’un de vous. C’est pour cette raison  que nous camperons en dehors de la ville  et je ne veux aucune contestation. C’est clair ?

En vérité Ald’ar savait très bien que le risque qu’un membre du groupe soit blessé était infime. Les Echtebourgeois étaient des pacifique dans l’âme et les seuls ustensiles dangereux qu’ils maniaient étaient la serpe et le couteau de cuisine. Non , le Nordiste voulait juste s’affirmer une nouvelle fois. Les membres de l’Ordre quittèrent donc le village et montèrent prestement un camp , au loin le soleil commençait à descendre mais il restait encore quelques bonnes heures avant qu’il ne se couche.

Assis dans sa tente , Ald’ar était bien pensif . Et si Nunne avait raison , et si le Boucher les avait trahi et était du côté de Corbeau ce n’était pas impossible , d’autant plus qu’il partageaient le goût prononcé de la torture.. Et le Bras de Fer savait que ne pas prévoir une possibilité pouvait coûter affreusement cher. Il fallait qu’il prenne ses précautions. L’avantage c’était que le Boucher était plus accessible que le Neleg , sa mort ferait moins de bruit et amènerait moins de problèmes mais il restait un souci Ald’ar ne pouvait se risquer à l’éliminer lui-même si il se trouvait que le Boucher était un traître ce serait s’exposer et en plus le mercenaire se méfiait du Nordiste ce serait donc compliqué  . Charger Nunne de le faire ? Non , trop risqué , il fallait que la personne qui agisse , si les doutes sont parfaitement fondés car Ald’ar ne se risquerait pas à le tuer avec ses soupçons actuels , soit la personne que nul n’aurait prévu qu’elle ne le tue. Et une personne de ce genre Ald’ar en avait sous la main , un léger sourire s’esquissa sur son visage.


Halmun , assis devant son bureau se lissait sa longue barbe blanche tout en lisant une série de document soigneusement rangés dans des classeurs légèrement jaunis. Les yeux du sage parcouraient les lignes à une vitesse effarante jusqu’à ce qu’il trouve ce qu’il cherchait. La description d’un être mystérieux appartenant à la Couronne de Fer recherché par les Passeurs d’étoiles à l’époque ou Halmun y était. C’était un grand elfe aux cheveux sombres. Longtemps ils l’avaient traqués , recherchés , sans aucun succès ; il était introuvable. Durant ces longues années , tout ce qu’ils avaient appris sur lui était qu’il se faisait appeler Corbeau.

Et aujourd’hui il avait ressurgi , il devait prévenir immédiatement ses anciens compagnons bien qu’il ne sache absolument pas où il se trouve mais il devait partir à leur recherche et les trouver au plus vite. Il partirait cette nuit.


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