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 [Passé] Le prix d'une vie (libre) (suite)

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Mardil
Espion de Rhûn - Grand Guru du Culte Nathanaïque
Mardil

Nombre de messages : 468
Age : 35
Localisation : dans sa tombe... ou à Vieille-Tombe
Rôle : Espion de Rhûn

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[Passé] Le prix d'une vie (libre) (suite) EmptyJeu 21 Nov 2013 - 15:38
HRP La première partie c'est de ce côté

Lorsque je revins à moi, il faisait totalement noir. J’approchais mes mains de mes yeux mais ne sentis nul bandeau. Je ne savais pas où j’étais mais l’espace était très restreint. La seule chose qui était certaine était que nous nous déplacions. Je sentais les secousses caractéristiques d’une carriole qui avançait sur une route passablement délabrée.

Alors que je m’attendais à souffrir le martyr à mon réveil, la douleur était plus que supportable. Rapidement je fis courir mes doigts sur mes blessures et me rendit compte qu’elles étaient déjà cicatrisées. Non, plus que cela, elles avaient disparues. Pas de trace de coupure, pas d’os brisé. Juste quelques contusions ici et là. Il était peu probable que j’aie dormi le temps nécessaire à une telle guérison. La seule explication rationnelle était l’utilisation des produits miracles de Rezlak. Mais pourquoi se donnerait-il la peine de me soigner s’il ne voulait plus me voir ? Et, plus important encore, pourquoi étais-je encore en vie et où m’amenait-on ?

Ces questions ne risquant pas d’obtenir des réponses dans l’immédiat, je ne pouvais qu’attendre et écouter, la vue me faisant défaut. Mais, mis à part le bruit des sabots des chevaux sur la route, mon environnement était bien silencieux. De dépit, je commençais à m’agiter et à donner des coups frénétiques sur le cercueil de bois qui me retenait prisonnier. La carriole s’arrêta et, quelques secondes plus tard, la lumière inonda l’espace réduit où je me trouvais. Même s’il faisait très sombre, le contraste avec le noir total dans lequel j’étais plongé m’aveugla un court instant.

Lorsque je pus voir à nouveau, je constatais que je me trouvais, non pas dans un cercueil, mais dans une malle recouverte par une épaisse couverture. Au dessus de moi se tenait Néhelac, l’air incroyablement calme, comme si transporter un jeune homme dans une malle était une chose commune. A bien y réfléchir cependant, cela devait être loin d’être la chose la plus étrange que l’espionne avait été amenée à accomplir.

- Tu peux sortir, nous sommes presque arrivés. Mais si jamais tu tentes quelque chose de stupide comme d’essayer de t’enfuir ou t’en prendre à moi, je n’hésiterai pas à te le faire regretter. Tu as bien compris ?

Je hochais la tête en signe d’assentiment et, prudemment, sortis de ma prison. Il faisait nuit et je ne reconnus pas l’endroit dans lequel nous nous trouvions. Devant nous, de hautes et sombres montagnes semblaient barrer la route. Résigné, je m’installais auprès de Néhelac et nous reprîmes notre route. Je ne lui demandais pas notre destination, conscient qu’elle ne me répondrait pas et que, de toute façon, je serai vite fixé si, comme elle l’avait dit, nous étions bientôt arrivés. Ce n’est qu’au détour d’un sentier escarpé que j’entraperçus notre destination finale. Je n’y avais jamais mis les pieds mais la cité ressemblait en tous points à la description qui m’en avait été faite.

Car, devant nos yeux, venait d’apparaître Albyor, la cité qui ne voyait jamais le soleil. Le pont surplombant l’Ag-Dâshar était proche et on distinguait les portes au-delà. Ainsi donc, Rezlak comptait me revendre en tant qu’esclave. Je ne savais que trop ce pour quoi la sinistre cité était réputée. Cela expliquait pourquoi on avait pris la peine de me soigner. Sans doute espérait-il récupérer un peu de son « investissement ». Je ne cherchais pas à m’échapper (Où aurais-je pu aller ?), me disant qu’être esclave ici ne pouvait être pire qu’être esclave à Vieille-Tombe. Je n’étais qu’à moitié convaincu cependant car les récits abondaient sur le sort des malheureux se retrouvant vendus sur le marché aux esclaves. Je n’étais pas sûr de survivre bien longtemps dans cet antre de folie, que ce soit dans les cellules ou dans les mines.

Arrivés aux portes, Néhelac montra un laisser passer, ce qui n’empêcha pas les gardes de fouiller la carriole de fond en comble. Ils finirent par nous laisser entrer et nous pénétrâmes dans la cité basse. Alors que je pensais que nous nous dirigerions vers le marché aux esclaves, nous abandonnâmes la carriole et nous engageâmes sur la route grimpant vers les montagnes. Ce n’est que là que je compris quelle était notre véritable destination. Une peur panique s’empara de moi et je tentais immédiatement de faire demi-tour mais Néhelac me rattrapa facilement. Elle s’abattit sur moi comme un rapace sur sa proie et je m’effondrais sur le sol rocailleux. Elle planta son genou entre mes omoplates afin de m’immobiliser.

- Il me semblait t’avoir dit de ne rien tenter de stupide.

- Pitié. Tout mais pas ça ! Ne me conduisez pas au temple !

- Les ordres de Rezlak sont très clairs et il est hors de question que j’y déroge. Alors si tu souhaites finir le trajet sur tes jambes, je te suggère de te calmer.


Je n’avais, de toute évidence, pas le choix et nous reprîmes notre route. Je ne pouvais m’empêcher de trembler à la pensée du temple Sharaman. Je n’avais qu’une vague idée de ce qu’il s’y passait mais, pour rien au monde, je n’aurais souhaité éclairer ma lanterne. Les rumeurs de sacrifices humains étaient fort nombreuses et, après ce dont j’avais été témoin à Vieille-Tombe, je n’avais aucun mal à y croire. J’avais beau essayer de m’endurcir, j’avais peur de mourir mais plus encore, je craignais la souffrance qui accompagnerait ce châtiment. Ce n’était, ni plus ni moins, que le lieu le plus sombre de Rhûn. Pour autant que je sache, cela pouvait bien être le lieu le plus sombre de toute la Terre du Milieu.

Nous arrivâmes devant la porte massive en bois et Néhelac frappa deux coups qui résonnèrent dans le silence environnant. La porte s’ouvrit dans un grincement inquiétant et je me tournais une dernière fois vers l’espionne, espérant sans trop y croire qu’elle changerait d’avis. Mais son visage impassible était suffisamment éloquent et, résigné, je franchis le seuil de la porte qui se referma derrière moi dans un bruit sourd.

#Mardil #Néhélac
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[Passé] Le prix d'une vie (libre) (suite) EmptyDim 24 Nov 2013 - 12:59
L’atmosphère etait lourde à l’intérieur du temple. Il faisait très sombre et je distinguais à peine les silhouettes des moines encapuchonnés autour de moi. Une forte odeur d’encens recouvrait toute la pièce où je me trouvais. Les moines se tenaient rassemblés autour de moi en un arc de cercle parfait. J’osais à peine bouger et je ne savais pas ce que j’aurais pu dire. Allais-je être offert en sacrifice à Melkor ? Voulaient ils faire de moi l’un des leurs ?

Soudain, dans un accord parfait, les moines allumèrent les torches qu’ils avaient apportés avec eux, illuminant la pièce et leur visage d’une lumière fantomatique. Ils semblaient tous être âgés et les parties visibles de leur corps portaient diverses cicatrices. Mais, plus que tout, c’est l’expression de folie latente dans leurs yeux qui me terrifiait. Lentement ils s’approchèrent de moi et la panique s’empara de mon être. Je me retournais et tournais dans tous les sens la poignée de la porte mais celle-ci resta désespérément close. Je tentais alors de foncer plus avant en direction des adeptes de Melkor mais j’étais dépassé par le nombre et je ne pus les empêcher de se saisir de moi.

Ils me poussèrent dans un couloir aussi sombre que le reste du temple et nous descendîmes des escaliers s’enfonçant profondément sous la montagne. Petit à petit une odeur âcre se mit à concurrencer celle de l’encens. Arrivé au niveau inférieur, j’avais reconnu l’odeur de corps en décomposition et je me débattais entre les mains des adorateurs du dieu maléfique. Ils ouvrirent une trappe dans le sol et me firent basculer en avant. La chute ne fût pas bien longue et je me réceptionnais sur quelque chose de mou et gluant. Même s’il faisait totalement noir, je ne savais que trop ce sur quoi je reposais. Alors, entouré par les cadavres des précédentes victimes des melkorites, je me mis à hurler sans pouvoir m’arrêter.

Je ne sais combien de temps je restais ainsi. Des heures ? Des jours ? Même si je ressentais durement les effets de la soif et de la faim, l’odeur insoutenable qui régnait dans ma prison aurait rendu impossible toute consommation de nourriture. Je commençais à me demander pourquoi les moines me retenaient prisonnier. Le fait de ne rien savoir sur ce qui risquait de m’arriver me rendait fou. J’aurais donné n’importe quoi pour quitter cet endroit horrible et retourner à Vieille-Tombe. J’aurais fait n’importe quoi pour ça.

Finalement j’entraperçus un peu de lumière à travers le bois de la trappe et levais immédiatement les yeux. Elle s’ouvrit et le visage spectral de l’un des religieux se découpa dans l’ouverture. La lumière projetée dans la geôle me permit d’en apprendre plus sur ma prison et mes yeux enregistrèrent la présence de nombreux cadavres humains, certains en état avancé de putréfaction, et d’autres plus récents. Beaucoup d’entre eux avaient été écorchés et quelque chose me disait que cela avait été fait avant leur mort.
Le moine balança une corde dans l’ouverture et je me hissais péniblement hors de cet antre de l’horreur. J’essayais de parler mais il me posa un doigt sec et décharné sur les lèvres, en un signe m’imposant le silence. Je le suivis docilement à travers un dédale de couloirs et d’escaliers, jusqu’à une salle de taille moyenne, sans aucune décoration, et dans laquelle m’attendaient d’autres religieux fanatiques. Le moine qui m’avait conduit jusqu’ici me força à m’agenouiller. J’avais recommencé à trembler sans pouvoir m’en empêcher. C’est alors que s’éleva la voix caverneuse de celui qui semblait être le dirigeant.

- Sais tu pourquoi tu es ici ?

- Je… J’ai trahi mon maître.

- Tu as trahi l’un des nôtres. Nous sommes proches des Balchots ici. Beaucoup d’entre nous sont issus de cette tribu. Et les membres de celle-ci qui nous sont fidèles nous fournissent toujours de quoi prospérer : argent, sacrifices ou possibles nouvelles recrues. Akko Mo Rezlak a beaucoup fait pour assurer notre survie. Aussi, il est temps pour nous de lui rendre un service en retour. Ton avenir dépend de la manière dont tu te comporteras.


Il n’eût pas besoin de préciser davantage la nature de sa menace. La seule chose qui avait de l’importance à mes yeux était que mon maître m’offrait une chance de revenir à ses côtés. Je ferais tout ce qu’ils voudraient si cela me permettait de sortir vivant de cet enfer.

- Feras tu ce qu’on te demande sans poser de question ?

- Oui, je vous le jure.

- Bien. En contrariant ton maître, c’est toute la tribu que tu as offensée. Et tu dois maintenant apaiser la colère de Melkor pour réparer ta faute.

- Je ferai tout ce qu’il faut pour ça.


Je me doutais bien qu’il me faudrait verser mon sang pour cela. Le seigneur des ténèbres ne comprenait qu’un seul langage. Mais j’étais prêt à m’ouvrir les veines si cela pouvait me faire sortir d’ici… d’une façon ou d’une autre.
Les portes situées à ma gauche s’ouvrirent et je suivis les moines dans une vaste salle, décorée de motifs cabalistiques. Sous le mur du fond trônait une statue de Melkor, nettement plus grande que celle de Rezlak. Une future victime était enchaînée aux pieds de l’idole et je ne compris qu’à ce moment là ce qu’on attendait de moi. Ce n’est pas mon sang qu’on me demandait de verser mais celui d’un innocent. Je savais déjà qui était la forme allongée sur l’autel du sacrifice. Et je savais pourquoi j’avais été retenu captif en ces lieux. Le temps nécessaire pour attraper le jeune esclave.

Je ne contrôlais plus vraiment mes jambes et sans le soutien des moines, qui s’étaient mis à psalmodier dans une langue gutturale et inquiétante, j’aurais été incapable d’avancer. Lorsque nous arrivâmes à la hauteur d’Erior, ils me lâchèrent et je tombai à genoux à côté du jeune garçon. Le moine le plus proche plaça un couteau long et aiguisé dans ma main. Je ne pouvais détacher mes yeux de ceux de mon ami. Il était encore plus terrifié que moi et je lisais dans son regard la plus totale incompréhension. Mais j’y lisais aussi l’espoir. L’espoir qu’une fois de plus, je pourrais le sauver.

Mais je n’étais pas l’instrument de sa salvation mais celui de sa damnation. Les larmes coulaient sans retenue sur mon visage car je savais déjà que ma décision était prise. Et quoique je fasse, jamais le jeune esclave ne sortirait d’ici vivant. Je passais ma main dans ses cheveux et je vis un faible sourire éclairer fugitivement ses traits. Je pensais un moment à fermer les yeux mais c’était une chose que j’avais faite trop souvent ces temps ci. Et je lui devais au moins de ne pas détourner le regard.

La lame pénétra son corps fragile et le regard qu’il me lança à ce moment là me hanterait jusqu’à la fin de mes jours. Un regard de peur, d’incompréhension mais aussi d’accusation. Je fixais mes mains pleines de sang, sachant que plus jamais elles ne seraient propres à nouveau, et les ramenais vers mon visage. Rezlak avait gagné. Désormais ma vie lui appartenait et jamais plus je ne discutais un ordre ou allais à son encontre. Et c’est sous le regard écrasant de Melkor que s’ouvrit une nouvelle étape de mon voyage en Terre du Milieu.
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