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Sujet: D'un visage à l'autre
Mardil

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Rechercher dans: Blankânimad   Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: D'un visage à l'autre    Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 13 Fév 2015 - 19:47
Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! Nyhela10


Leur entretien durait maintenant depuis plus d’une heure. Les questions de Rezlak étaient sans fin mais elle s’y attendait. Ses espions lui avaient dévoilé des informations cruciales et son associé devait connaître les moindres détails avant de prendre sa décision. Néanmoins, ils avaient passé en revue quasiment tout ce qu’elle avait appris de sa visite au Gondor. Il y avait pourtant un dernier sujet qu’elle souhaitait aborder.

- J’aimerais rediscuter de la mission au Rhovanion. Il me semble qu’il serait plus judicieux de la confier à quelqu’un d’autre. Il n’est pas en état de mener cette mission, ou n’importe quelle mission, à son terme pour le moment.

- Tu exagères la situation. Il fera ce qu’on lui demande comme il l’a toujours fait. Ou, tout du moins, comme il a toujours tenté de le faire.


Néhélac aurait voulu en être certaine mais le comportement erratique de Mardil l’inquiétait au plus haut point. Il se débattait intérieurement avec ses actes, quels qu’ils aient été, et il ne réussissait qu’à perdre un peu plus pied chaque jour. Il oscillait entre deux personnalités, cherchant désespérément à fuir ce qu’il était. Ou ce qu’il avait fait. Il parlait à des gens qui n’étaient pas là. Il se faisait délibérément du mal. S’ils ne réagissaient pas très vite, ils risquaient de le perdre définitivement. Elle devait s’avouer que le cas du jeune homme la dépassait. Et elle détestait se sentir impuissante.

- Il est en train de sombrer, Akko.

Peut être était-ce le ton de sa voix. Peut être était-ce le fait qu’elle l’ait appelé par son prénom (chose qu’elle ne se permettait que très rarement) mais Rezlak parût soudain la prendre au sérieux.

- Qu’est ce qui t’inquiète à ce point ?

- Je ne sais toujours pas ce qu’il lui est arrivé à Osgilliath. Il est trop perturbé pour être cohérent. Je sais seulement qu’il a simulé sa propre mort mais il est évident qu’il y a plus. Il ne se torturerait pas de cette manière dans le cas contraire.

- Irrécupérable ?

- Pas si nous agissons maintenant. Seulement je ne sais pas quoi faire. Je ne peux que l’empêcher d’agir physiquement mais il se détruit mentalement à petit feu. Il est dangereux pour les autres et pour lui-même.


Néhélac hésitait à tout révéler à Rezlak mais c’était devenu nécessaire. Elle avait trouvé le jeune homme en sang, roulé en boule et sans réaction. Si certaines des coupures qui parsemaient son corps étaient accidentelles, elle avait bien repéré celles qui étaient volontaires. Il avait alors brusquement changé d’attitude et l’avait attaquée. Si quelqu’un d’autre qu’elle, une personne qui n’aurait pas été dotée de ses reflexes ahurissants, s’était trouvé à sa place, c’en aurait été fini très rapidement. Mais le plus inquiétant était ce qu’il lui avait dit en l’attaquant. Il l’avait appelée, elle, Mardil. Il pensait sincèrement qu’il s’attaquait lui-même.

Rezlak semblait soucieux à l’écoute de ce qu’elle venait de lui apprendre. Néhélac savait qu’il envisageait deux options : aider le jeune espion ou détruire la menace qu’il était devenu. Elle ne pouvait s’empêcher de penser que cela aurait été un immense gâchis. Ils savaient tous les deux le potentiel qu’avait Mardil. Il pouvait réaliser de grandes choses mais pour cela il devait d’abord affronter ses démons.

- Amènes le moi ! Je verrai ce que je peux faire.

Néhélac hocha la tête, manifestement soulagée. Elle allait sortir lorsque Rezlak prît à nouveau la parole.

- Une dernière chose avant que tu t’en ailles. Tu ne m’as toujours pas expliqué la raison de ta présence dans la trouée du Rohan.

L’espionne orientale se figea. Elle avait signalé la mort de leur espion mais elle avait espéré pouvoir éviter le sujet.

- C’est simplement qu’il fallait que je rencontre mes subordonnés. Je suis arrivée trop tard voilà tout.

- Cela devient une habitude. Que peux-tu me dire sur la mort d’Han-Ahesch ?

- Une mauvaise rencontre. Il n’a pas été découvert.

- Ainsi cela ne serait qu’une simple coïncidence ?


La question était légitime. Néhélac se l’était elle-même posée. Elle avait d’abord cru que Rezlak avait fait tuer leur homme afin qu’il ne soit plus en mesure de répondre à ses questions mais elle comprenait maintenant que seule la malchance était responsable de sa déconvenue. Néanmoins si Rezlak posait la question c’est qu’il avait des soupçons sur les véritables motifs qui l’avaient poussée à vouloir un entretien avec l’espion oriental.

L’atmosphère dans la pièce s’était tendue d’un seul coup, les deux interlocuteurs se dévisageant mutuellement. Il leur était impossible de se faire confiance mais aucun des deux n’avait la moindre preuve de déloyauté. Combien de temps cette situation pouvait durer ?

- Certaines fois des coïncidences se produisent. Et d’autres fois non.

Ce n’était pas vraiment une réponse mais Rezlak sembla s’en contenter. Il esquissa même un léger sourire qui mît instantanément l’espionne mal à l’aise.

- Quoi qu’il en soit, le meurtrier me semble très intéressant. J’aimerais en savoir davantage.

Néhélac n’appréciait pas vraiment cette requête. Tout laissait à penser que le tueur était totalement incontrôlable. Et d’après les récits des témoins, d’une cruauté sans borne. Elle savait que Rezlak aimait s’entourer d’hommes de cet acabit mais elle pensait que celui-ci dépassait de loin ceux qu’ils avaient rencontrés et engagés auparavant. Elle n’émit pourtant aucune objection, désireuse qu’elle était de changer de sujet. Elle prît ensuite congés de son employeur. Elle avait beaucoup de travail qui l’attendait.

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Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! Rezlak10

Rezlak resta songeur un long moment après le départ de son associée. La situation lui échappait de plus en plus. Les informations venant du Gondor étaient troublantes. Il savait déjà qu’il les transmettrait intégralement à la Reine. Et d’une, car elle se trouvait sur place lors du mariage royal et de deux car ses propres espions lui en auraient déjà tout dit. En fait, il était probable qu’ils soient au courant de choses dont il ignorait tout. Cependant l’inverse était également vrai. Ainsi il prouvait son utilité à la Reine Lyra qui, malgré ses nombreux espions, ne pouvait se passer des informations qu’il lui ramenées.

La force de son réseau, outre le nombre, était qu’il recrutait principalement des locaux. Des gens nés et élevés dans le pays d’intérêt. Des gens au dessus de tout soupçon, certains occupant même des postes importants, d’autres de simples roturiers, mais tous en mesure de collecter des informations auxquelles n’aurait pas eu accès un espion oriental. Il y avait différents moyens de fidéliser ces espions mais ils ne vaudraient jamais ceux qui étaient formés à Vieille-Tombe.

Cela l’amena à penser à la femme qui l’avait quitté quelques minutes auparavant. Il avait étudié attentivement ses réactions face à ses questions sur Han-Ahesch mais il n’avait pas réussi à tirer la moindre conclusion. Pourquoi s’était-elle vraiment rendue dans la trouée du Rohan ? Leur espion était-il mort de ses mains ou n’était-ce réellement, comme elle le prétendait, qu’une simple coïncidence ? Et si elle l’avait tué, qu’avait-elle appris de lui avant ? Il était dangereux de tirer des conclusions hâtives. Il avait déjà envoyé quelqu’un sur place pour vérifier la version de Néhélac mais, en attendant, il n’était pas tranquille.

Il chassa ces pensées de son esprit. Il s’inquiéterait de Néhélac en temps utile. Ses soupçons n’étaient peut être pas fondés. Il n’avait pas eu à se plaindre de quoi que ce soit jusqu’à présent. Hormis de sa gestions concernant Mardil. Si c’était désormais à elle de monter un nouveau réseau, il se souciait davantage des répercussions sur la santé mentale de son protégé que des répercussions financières (qui étaient pourtant loin d’être négligeables).

Il lui fallait désormais reprendre en main le jeune espion. Il avait trop investi sur lui pour le laisser se détruire ainsi. Et il voulait constater de ses yeux l’état dans lequel il se trouvait. Peut être que cela pouvait représenter une opportunité quelconque ?

Il devait également s’avouer qu’il désirait revoir le jeune homme après toutes ces années. Premièrement afin de mesurer sa loyauté. Les rapports d’Urik puis ceux de Néhélac laissaient entendre que le jeune espion était en lutte perpétuelle entre sa loyauté à son égard et ses opinions personnelles. Il lui faudrait s’assurer qu’il lui était toujours fidèle.

L’autre raison le dérangeait un peu plus. Mardil lui avait manqué ces dernières années. Il s’était habitué à sa présence dans son lit et entre ses bras et tous les substituts qu’il avait essayés n’y avaient rien changé. Il s’en étonnait lui-même. Le jeune homme était désormais bien plus âgé que les garçons qui l’intéressaient habituellement. De plus le manque n’était pas seulement physique. Il voulait savoir ce qu’il devenait, il voulait lui parler, lui transmettre des connaissances et des valeurs. Il se disait que c’était là ce qu’aurait ressenti n’importe quel parent pour son enfant.

#Rezlak #Mardil #Néhélac
Sujet: Les alliés se monnayent à bon prix
Mardil

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Rechercher dans: Minas Tirith - Autres Quartiers   Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Les alliés se monnayent à bon prix    Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 15 Juin 2014 - 15:44
HRP: Ce RP se déroule en parallèle du mariage royal et fait suite aux posts de Ryad et de moi-même dans le RP de resynchro. Mais afin de ne pas encombrer le sujet plus qu'il ne l'est déjà, on va faire ça ici^^

Cela n’avait duré qu’une fraction de secondes mais je n’avais aucun doute sur l’identité de cette personne. Son déguisement de cocher avait beau être parfaitement crédible, je l’aurais reconnue n’importe où. Que venait-elle faire à Minas Tirith ? Il n’y avait qu’une seule réponse valable à cette question. Elle ne pouvait être là que pour affaires. Et vu les affaires qu’elle avait l’habitude de mener, cela pouvait potentiellement devenir dangereux pour moi.

Je pris donc le risque de la suivre, même si ce n’était pas évident avec la foule présente dans la cité. Cependant, elle ne semblait pas essayer de s’échapper. Bien au contraire, elle semblait plutôt vouloir m’attirer dans un endroit plus calme, où nous serions à l’abri des regards. Je ralentis mes pas, tâchant de ne pas me jeter dans un piège. Même si elle n’était pas armée, elle restait incroyablement dangereuse.

Comptait-elle m’attaquer dès qu’elle en aurait l’occasion ? Je ne pensais pas qu’elle soit motivée par la vengeance, mais n’importe qui aurait pu l’engager pour m’éliminer. Y compris Emelyne qui connaissait les capacités de la jeune femme. A moins qu’elle ne soit venue pour remplir un contrat qui n’avait rien à voir.

Il n’y avait qu’une seule façon d’obtenir des réponses à mes interrogations, aussi je m’avançais dans la ruelle à sa suite. Elle m’attendait manifestement. Elle semblait toujours aussi austère que dans mon souvenir. Mais elle n’avait de toute évidence aucune intention hostile à mon égard. Peut être pouvais-je tirer avantage de sa présence dans la Cité Blanche…

Je m’approchais d’elle de façon à être assez prêt pour converser à voix basse mais suffisamment loin pour qu’elle ne se sente pas menacée. Il me fallait maintenant engager la conversation mais cela était plus difficile que je ne l’aurais cru. Si je lui demandais ce qu’elle faisait dans la cité, elle comprendrait que je n’étais pas celui qui l’avait fait venir. Mais si elle avait déjà parlé à son employeur, elle saurait que je lui mentais. Je préférais jouer franc jeu, afin d’éviter que ça ne me retombe dessus plus tard et car nous avions été alliés et que cela me paraissait plus juste envers elle. Même s’il était vrai que je ne la voyais guère me remercier pour mon honnêteté.

- Bonjour Sinove. Je ne pensais pas que l’on se reverrait aussi vite. Qu’est ce qui t’amène à Minas Tirith ?

Elle répondit à ma question de façon laconique, mais il faut dire qu’elle n’était pas de nature très bavarde. Ainsi donc, elle était bien dans la capitale pour affaires mais elle n’avait pas encore vu son employeur. Je pouvais la laisser repartir mais il était possible que le contrat en question me fût défavorable. D’un autre côté, j’avais maintenant les moyens de me payer ses services si je le souhaitais. Si la somme que j’offrais était suffisante, elle n’aurait pas intérêt à prêter attention à un contrat dont elle ignorait tout pour le moment. Bien qu’elle soit parfaitement capable de mener deux contrats de front à mon avis.

J’avais justement un petit problème qu’il me fallait régler mais, à cause de mes obligations pour le mariage de Tar Aldarion, je n’avais pas été en mesure de m’en occuper. De plus, il me fallait toujours trouver une personne de confiance pour gérer mes affaires. Même si je pensais que Sinove avait toutes les capacités requises, il lui manquait l’essentiel : la loyauté à mon égard. Et ça, je doutais de jamais l’obtenir. Mais pour l’heure, c’était une autre tâche que j’avais à lui confier. Et si elle la menait à bien, il serait temps de réfléchir à ce qu’elle pouvait m’apporter plus tard.

Lors de la dernière réunion du Cercle, Méneï nous avait appris que l’un de ses hommes avait réussi à acheter une drogue particulière dans la cité. Une drogue récréative de bonne qualité et d’un prix correct. Mais surtout une drogue que nous n’avions pas vendue. J’avais pu déterminer qu’elle venait du Sud mais c’était pour l’heure tout ce que je savais. Or, nos concurrents du Sud avaient été obligés de nous céder le terrain plusieurs mois auparavant. D’après mes informateurs, ils n’étaient pas revenus dans la Cité Blanche depuis. Je m’étais mis en chasse du revendeur mais je n’avais trouvé que son cadavre. Qui que soit son employeur, il tenait manifestement à rester discret et il avait appris que nous étions sur ses traces.

Bref c’était là un contretemps fâcheux, mais qui pouvait devenir très dommageable à l’avenir. Si on commençait à croire que le Cercle permettait à quelqu’un d’autre de faire des affaires à Minas Tirith, alors les rapaces ne tarderaient pas à fondre sur la cité. Or, il n’était pas question que nous cédions un pouce de terrain à qui que ce soit. Je me disais qu’il s’agissait là d’un travail parfait pour les capacités de Sinove. Je lui exposais donc mon problème et lui demandais d’étudier ma proposition.

- Ton prix sera le mien. Dis-moi combien cela coûterait d’employer tes services ? Et combien cela serait pour que tu ne t’occupes que de ce travail et d’aucun autre ? Je te laisse le temps d’y réfléchir mais je veux ta réponse ce soir. Rendez-vous au bordel de Mervine. Demande-moi quand tu seras là-bas. Je t’attendrai à l’étage.

Je la laissai dans la ruelle et je repartis au pas de course afin de continuer ma surveillance de la cité. Je n’étais pas certain que ma proposition l’intéressât mais j’avais bon espoir. Et c’était un poids en moins que j’avais à porter. Nos différends avec les trafiquants du Sud s’étaient achevés dans un bain de sang et je n’avais aucune envie de revivre ça.

Repenser à ces événements me fît me demander ce que devenait Harékil. Je n’avais pas rendu visite au jeune garçon depuis plusieurs jours et je devais avouer que j’avais envie de le voir. Il devait probablement assister au mariage comme tout un chacun. Cela faisait maintenant plus de quatre mois qu’il était à ma charge et il avait grandement participé à mon rétablissement.

L’adolescent s’était retrouvé sans rien, du jour au lendemain. Ses parents s’étaient simplement trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Ils avaient été tués par les trafiquants sudistes, au plus fort de notre lutte contre eux, simplement car ils avaient été témoins d’un retard de créance qui avait mal tourné. Harékil aurait été le suivant à y passer si je n’étais pas intervenu, en compagnie d’une patrouille de soldats du Gondor. Les trafiquants survivants avaient été capturés, jugés puis exécutés pour meurtre.

Je ne savais pas pourquoi j’avais décidé de recueillir le jeune homme. Je ne me sentais pourtant pas coupable de ce qu’il lui était arrivé. Mais je n’avais pu effacer de ma mémoire l’image de cet adolescent effondré tenant dans ses bras les corps de ses parents. Aussi avais-je décidé de ne pas le laisser à la rue. J’avais acheté une petite maison et l’y avais installé.

Officiellement je n’étais pas son bienfaiteur bien sûr. Il s’agissait d’un petit noble de la cité, en réalité un de nos clients, qui avait accepté de servir d’alibi en échange d’une petite remise sur certains produits que nous lui fournissions. Il était par contre devenu de notoriété publique que j’étais devenu ami avec le jeune homme. J’étais le premier à être intervenu lors de l’affrontement avec les meurtriers de ses parents et il me considérait, à juste titre d’ailleurs, comme son sauveur.

J’avais pour l’instant réussi à le dissuader de s’engager dans l’armée comme il le voulait. Sa réaction était prévisible vu l’admiration qu’il avait pour moi mais je ne souhaitais pas le voir devenir soldat. Non pas qu’il n’aurait pas les capacités physiques de le devenir mais il combinait une intelligence vive et une sensibilité exacerbée. Bref, une mauvaise combinaison connaissant la vie à la caserne. Et puis, je crois que je voulais simplement quelque chose de mieux pour lui.

Bien sûr, les mauvaises langues parmi mes camarades soldats s’étaient déliées comme d’habitude. Ceux qui étaient au courant de ma relation passée avec Elgyn avaient fait courir le bruit que je ne m’intéressais pas au jeune homme par simple bonté d’âme. J’avais préféré faire comme si j’étais sourd aux quolibets de certains. Que m’importait leur avis ?

Ce n’était pas pour les faire taire que j’avais diminué la fréquence de mes visites au jeune homme. Je craignais plutôt qu’il ne devienne une cible pour mes ennemis si ces derniers venaient à découvrir l’affection que je lui portais. Car j’avais beau essayé de me le cacher, je savais que je commençais à tenir à lui. Mais pas de la façon dont certains m’accusaient. Plus le temps passait et plus je le considérais comme le petit frère que je n’avais jamais eu.

Il n’y avait qu’une seule personne à Minas Tirith qui savait que Mardil et Vipère ne faisait qu’un. Emelyne ayant vu mon visage, une des premières choses qu’elle avait faite avait été de dessiner un portrait de moi et de le confier à ses hommes. Ils n’avaient pas tardé à lui dire que l’homme en question était un rôdeur et elle m’avait fait part de sa découverte avec un grand sourire. La menace implicite avait été parfaitement claire. Néanmoins, je l’imaginais mal se servir de lui contre moi. Et pourtant les événements de ces derniers mois m’avaient clairement fait comprendre que je ne connaissais pas aussi bien l’ancienne prostituée que je le croyais.

Aussi, il valait mieux, pour sa sécurité autant que pour la mienne, que je m’éloigne peu à peu du jeune homme. Plongé dans ces ombres pensées, je repris ma surveillance des festivités, tâchant de repérer n’importe quoi d’anormal.

#Mardil #Sinove
Sujet: [RP Resynchro]Une histoire s'achève, une autre commence
Mardil

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [RP Resynchro]Une histoire s'achève, une autre commence    Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 9 Juin 2014 - 16:05
Comme beaucoup de mes compagnons d’armes, j’étais de service afin d’assurer la sécurité de la cité en ce jour particulier. Une foule immense s’était rassemblée pour tenter d’apercevoir le mariage royal et, si les armes étaient interdites à l’intérieur des murs de la capitale, la vigilance restait de mise. Les festivités venaient de commencer et je scrutais la foule qui s’amusait, essayant de repérer quoi que ce soit d’inhabituel. Mais autant essayer de repérer une aiguille dans une botte de foin. Il y avait tant de nouveaux visages qu’il était impossible d’identifier qui que ce soit. Je laissais donc mon esprit vagabonder, tâchant, à défaut de faire respecter l’ordre dans la cité, d’en mettre un peu dans mes pensées.

La chaleur était presque étouffante et j’aurais donné n’importe quoi pour retirer mes gants. Seulement je préférais ne pas poser le regard sur ce qui avait été autrefois ma main droite. Si la blessure avait guérie et que j’avais retrouvé ma dextérité habituelle, l’effroyable cicatrice me causait toujours autant de répulsion. Sans compter qu’elle constituait aussi un rappel douloureux des évènements de l’hiver passé.

Que je fusse toujours en vie tenait du miracle. Ou peut être qu’il était plus difficile de se débarrasser de moi que mes ennemis ne l’avaient cru. Ma soudaine disparition avait inquiété certains de mes camarades qui étaient partis sur mes traces. Ils avaient pu établir mon passage à Osgiliath mais rien de plus.  J’avais raconté que je m’étais fait attaquer par des bandits alors que je chassais en Ithilien. Les cadavres des hommes de Raïleh m’avaient servis de couverture. Et cela avait expliqué ma blessure. Je m’en étais tiré avec une remontrance pour avoir quitté la cité sans en avoir reçu la permission mais la mort des bandits avait limité la fureur de mes supérieurs. D’autant plus qu’ils avaient d’autres chats à fouetter. La mort de Mirallan avait provoqué un déchainement de violence entre ses différents concurrents et débiteurs. Il avait fallu le travail acharné de tous les hommes du Roi pour ramener le calme dans la cité.

Personne n’aurait pu prévoir les conséquences des actes de Mirallan. Officiellement, il était mort assassiné par des concurrents. Ses biens avaient été confisqués et il avait été reconnu coupable à titre posthume, ce qui avait permis à la couronne de faire main basse sur tout ce qui lui restait. Sa mort avait dans un premier temps mit un frein total à la vente de drogues dans la cité.  Mais comme il fallait s’y attendre, une place libre ne restait jamais vacante bien longtemps. Ainsi donc les activités illégales avaient reprises, au grand dam des autorités. Et pour le plus grand plaisir d’une partie des nobles de la cité. Même si le général Cartogan était bien plus strict (et bien plus efficace) que son prédécesseur, la noblesse débridée avait été ravie de constater que, si la tête pensante de l’organisation avait changée, la qualité de la marchandise était toujours au rendez-vous.

Le Cercle, comme il se faisait appeler, était maintenant en charge de la vente de drogues. Mais aussi de la contrebande de toutes sortes de produits, des paris clandestins, voire d’activités encore plus illégales. Les hommes du Cercle pouvaient se charger de toute sorte de missions, si on avait de quoi les payer. Mais  la politique agressive du général Cartogan faisait que les tarifs demandés dissuadaient la plupart des clients potentiels. Les mois qui avaient suivi la mort de Mirallan avaient été sanglants puis, à mesure que les clients récalcitrants étaient châtiés, tout le monde s’était mis à payer ses dettes.

Depuis le calme régnait. Bien que préoccupées par l’existence d’une nouvelle forme du crime organisé, les autorités reconnaissaient que le monopole du Cercle sur les activités illégales à Minas Tirith avait grandement fait chuter la violence, ces premiers mois de déchainement passés. On pouvait même dire que la cité blanche n’avait jamais été aussi sûre depuis les jours du roi Elessar. Les recherches pour identifier le ou les chefs de ce réseau étaient en cours mais pour l’heure les officiers chargés de l’enquête avaient fait chou blanc. Le Cercle restait insaisissable.  Des rumeurs avaient couru comme quoi un certain Méneï, petit truand de bas étage, dirigeait cette organisation mais il avait disparu presque six mois plus tôt. Dans les ruelles des quartiers mal famés, on parlait volontiers de Vipère, l’assassin légendaire mais personne ne prenait ces affabulations au sérieux. A part moi…

Ma sécurité dépendait entre autres choses, du contrôle de ces rumeurs, alors il valait mieux que j’y prêtât attention. Tout comme celles concernant le Cercle. C’était primordial car j’étais à la tête de cette organisation secrète. Enfin, disons plutôt que je partageais ces fonctions avec mes associés. Méneï s’était retiré de la vie publique mais continuait à tirer les ficelles depuis sa cachette. Quant à Emelyne…

Mon regard se posa justement sur elle. Vêtue d’une robe verte tout à fait splendide, elle évoluait avec grâce au milieu des notables influents de la cité. Son accession à ce rang avait fait jaser et un parfum de scandale l’entourait où qu’elle se rende. Mais c’était justement pour cette raison que tant de gens la côtoyaient. Officiellement, elle ne dirigeait plus sa maison close dans les bas quartiers. Mervine avait pris la tête de l’établissement et semblait parfaitement assumer son nouveau rôle.

Emelyne était désormais bien trop occupée pour gérer son ancien établissement. Tout le monde savait que la mort de Mirallan l’avait considérablement enrichie mais personne n’avait jamais pu prouver qu’elle ait pris part à sa chute. La maquerelle avait pris contact avec les autorités et avait révélé tout ce qu’elle savait du réseau du trafiquant. Grâce à ces informations, les autorités avaient démantelé l’empire de Mirallan bien plus vite que prévu. L’ancienne prostituée avait alors passé un marché avec les autorités. Si la prostitution était légale, il était de notoriété publique que les maisons closes favorisaient la violence et les trafics en tous genre. Emelyne avait utilisé sa fortune pour racheter tous les bordels de la cité. Lorsque les propriétaires refusaient de vendre, les autorités les y avaient fortement incité. Ainsi, une seule personne contrôlait la prostitution dans la cité. Cela voulait dire plus de sécurité à la fois pour les employés et pour les clients. Une taxe avait même été instaurée et Emelyne reversait une partie substantielle de ses immenses bénéfices à la couronne.

Cela avait également contribué à la nouvelle ère de paix et de sécurité qui régnait sur Minas Tirith et avait attiré les bonnes grâces des autorités sur Emelyne. Elle était d’ailleurs devenue la nouvelle coqueluche d’une partie de la bonne société de la cité. En la regardant plaisanter avec toutes ces personnes, je ne pouvais m’empêcher de me montrer admiratif. La femme craintive que j’avais rencontrée n’existait plus. Qui, parmi tous ces gens qui riaient avec elle, aurait pu se douter qu’elle était le membre le plus influent du Cercle ?

Peut être trop influent d’ailleurs. Je commençais à me demander si la disparition de Méneï n’était pas un moyen de se protéger. Emelyne avait pris trop de pouvoir et elle n’avait jamais caché son antipathie à l’encontre de notre associé. Pourrait-elle vouloir se débarrasser d’un joueur devenu trop encombrant ? Dans ce cas, étais-je plus en sécurité ? Je tâchais de me rassurer en me disant que sans moi, Emelyne n’aurait pas grand chose à vendre. Les livraisons étaient régulières et nous n’avions aucun mal à écouler la marchandise mais je m’étais bien gardé d’impliquer l’ancienne prostituée dans le processus. Il valait mieux qu’elle dépende de moi à cet égard si je voulais garder ma position actuelle.

Néanmoins, ma position actuelle n’avait finalement pas tellement changée en six mois. Officiellement j’étais toujours un simple rôdeur dans l’armée du roi Méphisto. Officieusement, j’étais toujours un espion à la solde de l’Est. Mon nouveau contact ne m’était pas spécialement sympathique mais je m’en accommodais fort bien. J’accumulais de nombreuses richesses mais afin de garder ma couverture intacte, il m’était impossible de les dépenser. La seule chose que j’avais obtenue grâce à cette promotion c’était de la fatigue supplémentaire.

J’avais l’habitude de mener une double vie mais jusqu’à ce que je me lance dans cette aventure, cela consistait surtout à ouvrir les yeux et les oreilles et répéter ce que j’avais appris. De temps à autre, une mission plus périlleuse m’était confiée mais cela était assez rare. Désormais mon identité de Vipère me prenait tout mon temps libre et surtout toute mon énergie. L’organisation d’un tel trafic était bien plus complexe que je ne l’avais prévue. Sans compter que la peur que j’avais toujours eu de me faire prendre était maintenant décuplée car les risques que cela arrivât étaient bien plus importants. Autant dire qu’il ne manquait plus que des dissensions au sein du Cercle pour me compliquer encore la tâche.

Pour l’heure, j’avais pu tout mener de front, en grande partie car les rôdeurs avaient été cantonnés à la capitale. A cause du Rude Hiver d’abord puis afin d’aider à pacifier la cité et enfin pour assurer la sécurité du mariage royal. Désormais que ces objectifs étaient remplis, nous allions très probablement être de nouveau envoyés en tous points du royaume. Autrefois, je m’en serai réjoui. La perspective de retourner dans la forêt aurait été plus que bienvenue. Mais maintenant…

Pouvais-je m’absenter pendant plusieurs mois ? Que feraient mes associés pendant que je serai au loin ? Comment continuer à assurer la distribution si je ne m’occupais plus d’aller récupérer la marchandise ? Plus j’y réfléchissais et plus je me disais que j’avais besoin de quelqu’un de confiance pour veiller à mes intérêts si je devais partir en mission. Bien sûr, j’avais maintenant des hommes qui m’obéissaient au doigt et à l’œil mais à quel membre du Cercle seraient-ils le plus loyal ?

Non, il me fallait quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui me serait entièrement dévoué et qui pourrait gérer mes affaires au mieux lorsque j’aurais quitté Minas Tirith. Il allait falloir me mettre à la recherche de la perle rare dès maintenant. Je repris ma surveillance attentive des festivités, mais cette fois-ci, j’avais quelque chose de précis à chercher.

#Mardil
Sujet: Qui paie ses dettes...
Mardil

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Rechercher dans: Les Ruelles du Premier Cercle   Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Qui paie ses dettes...    Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 19 Déc 2013 - 16:54
J’aurais probablement dû rentrer à la caserne et me reposer mais pour l’heure, j’étais incapable de rester en place. J’y voyais de nouveau parfaitement clair mais le souvenir de la douleur n’avait pas disparu. Sans compter que cette nouvelle chute n’avait pas amélioré mon état. Mais la douleur physique m’importait peu ce soir. C’est mon esprit qui ne me laissait pas en paix. Lentement, je déambulais dans les rues pavées de la cité blanche sans savoir précisément où mes pas m’emmenaient. « Tu dois le tuer » avait-il dit. S’il savait le tourment dans lequel me plongerait un tel ordre, il n’en avait rien montré. J’avais d’abord été furieux de m’être laissé piéger si facilement mais je n’avais aucune raison d’être sur mes gardes. Il ne s’était jamais montré violent avec moi auparavant et s’il l’avait fait, c’est que la situation l’exigeait. Bien qu’un simple somnifère aurait probablement suffit.

Toujours aussi mystérieux, il semblait encore une fois savoir la moindre chose qui pouvait m’arriver. Comment était-il possible qu’il soit au courant des ennuis qu’avait Elgyn auprès de Mirallan ? Et du fait que le connaissais ? Mais ces questions, bien que pertinentes, n’étaient pas vraiment ce qui me préoccupait le plus. Son ordre était clair et ne souffrait aucune ambigüité. Mais devais-je obéir à un tel ordre ? Il allait de soi que celui-ci ne venait pas de Rezlak. Il n’y avait aucune chance pour que mon contact ait pu faire passer un message jusqu’à Blankânimad et recevoir une réponse. Ce qui voulait dire qu’il avait agi de sa propre initiative. Mais, au fond de moi, je savais bien que ces considérations étaient stériles. Si Rezlak n’avait pas donné l’ordre, c’est uniquement car il n’était pas encore au courant. Je savais bien que, s’il avait eu vent de cette affaire, il n’aurait pas hésité une seule seconde à me demander la même chose.

Ce qui revenait à dire que soit j’obéissais aux ordres soit je refusais. Les conséquences de ces deux choix étaient trop terribles à imaginer. En fait il me fallait plutôt reformuler ce choix : qui avait le plus d’importance à mes yeux ? Elgyn ou Rezlak ? Je découvris avec effarement que je ne savais pas quelle était la réponse à cette question. D’un côté j’étais totalement redevable à Rezlak. Malgré ce qu’il m’avait fait subir, il avait fait de moi ce que j’étais aujourd’hui et m’avait donné une place, un rôle à jouer dans ce monde. D’un autre côté Elgyn m’avait donné amour et tendresse mais n’avait pas hésité à m’abandonner et à me mentir.

Si je décidais de le tuer, pourrais vivre avec ça sur la conscience ? Et si je refusais, quel sort me réservait Rezlak ? Quel que soit le choix que je ferai, rien ne serait plus jamais comme avant. Il devait bien y avoir une troisième option. De toute évidence, j’avais certaines questions à résoudre avant de me décider à agir. La première d’entre elle était de savoir comment et quand mon contact avait obtenu ces informations. La réponse la plus logique ne me plaisait guère. Mirallan revendait des drogues en provenance de l’Est. Se pourrait-il que nous ayons le même employeur ?

Si tel était le cas, qu’est ce qui serait le plus important aux yeux de Rezlak : un commerce très profitable ou la vie d’un espion, placé opportunément certes, mais qui n’avait pas rapporté des informations capitales ? J’espérais que ma vie avait plus de valeur pour mon maître mais je ne pouvais pas en être sûr. D’après mon contact, seul le fait qu’Elgyn puisse attirer l’attention sur moi, le rendait dangereux. Mais il n’était pas dans l’intérêt de Mirallan de tuer Elgyn car alors, comment récupérerait-il son argent ? Il semblait étrange que le marchand et mon contact se soient mis d’accord. Mon hypothèse selon laquelle ils travaillaient tous les deux pour Rezlak n’était peut être pas la bonne finalement. A moins qu’ils ne jouent pas franc jeu l’un avec l’autre.

Sans que j’y prenne garde mes pas m’avaient ramené à l’auberge. Une faible lueur était visible de la chambre qu’Elgyn devait toujours occuper. Cela était imprudent de sa part, il aurait déjà dû changer d’endroit où passer la nuit. A moins qu’il ne m’attendît ? Puisqu’il me fallait prendre une décision, autant commencer par éclaircir certains points.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Sitôt qu’il me fît entrer dans notre chambre, je sentis sa nervosité. Il m’enlaça furtivement et son contact bref fût si différent de notre étreinte passionnée de la veille que je ne pus m’empêcher d’avoir des soupçons. Il s’écarta le plus loin possible de moi et je remarquais que sa main droite ne restait jamais bien longtemps éloignée de son arme. Il était manifestement sur ses gardes. Mais que pouvait-il craindre ici à part moi ?

Mon contact avait peut être dit vrai sur le fait que ma couverture ait été découverte. Mais si tel était le cas, cela ne pouvait être qu’extrêmement récent. Je doutais fort qu’Elgyn ait pu rencontrer mon contact, tant celui-ci ne se dévoilait qu’à peu de gens. Il ne pouvait avoir appris la nouvelle que de Mirallan. Dans ce cas, l’hypothèse selon  laquelle le marchand travaillait pour Rezlak devenait une quasi certitude.

Mais tout cela n’était que pures spéculations. Je ne faisais peut être que projeter mes propres peurs en imaginant  que l’accueil froid d’Elgyn était dû à la découverte de mes vraies activités. Il pouvait y avoir des tas d’autres raisons pour expliquer son comportement. Sauf que pour l’heure, je n’en voyais aucune autre.

- Pourquoi es-tu aussi distant ?

- Evitons de faire cela tu veux ?

- De quoi tu parles ?

- Pas de conversation hypocrite. On ne va pas non plus tourner autour du pot. Es tu, oui ou non, un espion du Rhûn ?


Je ne m’attendais pas à une attaque aussi directe et mon silence fût suffisamment éloquent. Je vis la méfiance augmenter dans les yeux d’Elgyn et il ne faisait plus aucun effort pour cacher le fait qu’il gardait son arme à portée de main. Ainsi, pour la première fois de ma carrière d’espion, j’avais été découvert. Si cela avait n’importe qui d’autre que mon amant, j’aurais parfaitement su comment réagir. Mais la lueur d’accusation et la fureur à peine contenue dans le regard d’Elgyn me dissuadaient de faire quoi que ce soit. Dans tous les cas, il avait le droit à une réponse et tout mensonge me semblait inefficace. Je décidais alors de jouer franc jeu.

- D’où tiens-tu ça ?

- Alors c’est vrai ?

- C’est plus compliqué que ça mais dans l’ensemble, oui c’est vrai.

- Tu as si peu d’estime pour ta propre patrie.


Cette dernière attaque me mit hors de moi.

- Je t’interdis de me juger. Tu ne sais rien de ce qu’a été ma vie. C’était ou se soumettre ou mourir. J’ai fait le seul choix qu’il m’était possible de faire. Et pour ta gouverne, le Gondor ne m’a jamais rien apporté de plus que l’Est.

- Comment peux-tu dire ça ? Les idéaux de notre pays, nos idéaux, ne représentent rien pour toi ? Tu préfères pactiser avec des forces maléfiques ?

- Tu ne t’es jamais rendu dans l’Est. Tu ne sais rien des gens qui peuplent ces contrées. Ils ne sont ni meilleurs ni pires que ceux qui peuplent les rues de cette cité. De toute façon, pourquoi tu ne parles pas de ce qui te gêne vraiment ?

- Tu as raison. Je me fiche éperdument que tu aies trahi tes supérieurs. Mais comment as-tu pu me mentir à ce point ?

- Tu es mal placé pour me sermonner sur le mensonge. Que voulais tu que je te dise ? Bonjour je m’appelle Mardil et je suis un espion de Rhûn.


Le volume sonore de notre dispute n’avait fait qu’augmenter mais soudain Elgyn cessa de crier. Ses paroles n’étaient guère plus qu’un murmure. Et le ton de sa voix me fit plus mal que toutes ses précédentes répliques.

- Je n’ai aucune idée de qui tu es réellement…

Je m’approchais de lui lentement, de façon à lui faire comprendre que je ne lui voulais aucun mal.

- Tu sais mieux que personne qui je suis. Mon passé, ce que j’ai fait n’ont que peu d’importance. Je sais que tu te sens blessé et trahi et crois moi, ce n’était nullement mon intention. Je ne sais pas si tu pourras me pardonner, ni même si tu le dois et si il y a encore un avenir pour nous, mais pour l’heure nous avons des problèmes plus urgents à régler.

Mes paroles semblèrent le calmer et le ramener à la raison. Mais je pouvais toujours voir dans ses yeux que quelque chose était brisé entre nous. Néanmoins nous avions toujours formé une bonne équipe. Il fallait que ça continue comme cela si nous voulions survivre aux événements à venir.

- Tu as raison. Nous réglerons ça plus tard.

- Je sais que ça va te paraître étrange mais tu dois me faire confiance. Je n’ai pas l’intention de te laisser faire face seul à Mirallan. Mais pour cela j’ai besoin de réponses à mes questions. Qui t’a mis au courant de ma véritable identité ?

- C’est Mirallan. Il m’a proposé l’effacement de ma dette si je te tuais.


Instinctivement, je me reculais quelque peu mais c’était une précaution inutile.

- Je ne savais pas si je devais le croire. Mais surtout je ne comprends pas ce que tu lui as fait pour qu’il veuille ta mort.

- Je ne l’ai jamais rencontré de ma vie. Il n’a aucune raison de me vouloir du mal… A moins qu’il ne pense que je puisse lui nuire.

- Et comment cela ?

- Je pense savoir pour qui il travaille. Si Mirallan pense que je suis en mesure de lui créer des problèmes alors c’est exactement ce que je dois faire.


Nous discutâmes longtemps cette nuit là, éclairant les blancs de cette histoire. Et c’est avec ce qui ressemblait à un plan que nous finîmes par quitter notre chambre le lendemain matin. Il était temps que Mirallan se sente un peu moins en sécurité.

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Elgyn patientait tranquillement dans l’antichambre de dame Emelyne. Cela faisait quelques jours que leur plan était en marche. Mardil avait convaincu les autorités de se pencher un peu sur le marchand qui leur causait bien des ennuis. Ce n’était rien que son créancier ne puisse gérer mais c’était suffisant pour le gêner quelque peu dans son commerce. Et surtout cela permettait que d’autres personnes soient au courant de ses ennuis passagers. Toutes choses qui ne lui étaient guère profitable étant donné la nature de sa marchandise.

C’était maintenant à lui de faire avancer les choses. L’établissement de dame Emelyne étaient fréquenté uniquement par la noblesse et la haute bourgeoisie de la cité mais le nom de ses clients était un secret bien gardé. Elle aussi avait de grosses sommes à rembourser à Mirallan mais elle s’était mis d’accord avec lui pour retarder le paiement de sa dette tant qu’elle lui fournirait de nouveaux clients. Or, elle commençait à être à cours d’option et ce n’était pas un secret qu’elle serait ravie de se débarrasser du marchand. Mais celui-ci savait être intimidant et elle avait trop peur pour faire quoi que ce soit contre lui.
Toutes ces informations, Elgyn les tenaient de Moren, qui lui avait permis de rencontrer Emelyne, un peu plus d’un an auparavant. Il n’était pas surpris qu’elle se souvienne de lui, car tous ceux qui avaient des dettes auprès de Mirallan avaient tendance à se serrer les coudes… ou à se trahir si la situation évoluait en leur défaveur.

C’était une femme d’âge moyen, qui avait été magnifique dans sa jeunesse. Elle était toujours extrêmement désirable, bien qu’elle se contentât maintenant de faire travailler d’autres jeunes femmes afin de satisfaire ses nombreux clients. Elle apparût devant lui, toute de soieries et de fourrures vêtue. Un large sourire se dessinait sur son visage mais Elgyn remarqua la lueur d’inquiétude dans ses yeux. Car elle savait bien qu’une visite de l’ancien rôdeur ne pouvait concerner que la seule personne dans la cité qu’ils connaissaient tous les deux : leur créancier.

Ils s’isolèrent dans une pièce petite mais très confortable. Elgyn refusa le rafraîchissement qu’elle lui proposait et entama directement dans le vif du sujet.

- Vous n’êtes pas sans savoir que Mirallan fait l’objet d’une enquête des autorités.

- Les nouvelles vont toujours vite dans le milieu. Mais elle n’aboutira pas plus que les précédentes.

- Sauf si vous trouviez un moyen d’attirer l’attention de gens hauts placés sur lui.

- Et pourquoi donc ferais-je une chose pareille ?

- Vos clients préfèreraient-ils vous rendre un petit service ou voir leur nom dévoilé à l’une de vos petites soirées ?

- Vous me faîtes du chantage ?

- Non je vous demande à vous de les faire chanter.

- C’est absolument hors de question. De plus vous ne savez pas qui ils sont.

- Eregil Dunarion.


C’était là sa carte maîtresse à jouer. Son plan n’avait été qu’une ébauche mais les informations que lui avait fournies Mardil lui donnaient maintenant un levier plus que suffisant.

- Comment avez-vous obtenu ce nom ?

- Cela ne vous regarde pas. Mais je suis sûr qu’il ne serait pas ravi de voir son nom souillé par une histoire pareille.

- Vous êtes bien impertinent. Je pourrais vous faire exécuter sur le champs si l’envie m’en prenait.

- Vous n’en ferez rien car s’il m’arrivait malheur, quelqu’un d’autre continuerait le travail à ma place. De plus vous savez pertinemment que la mort de son fils est due à une certaine drogue. Et si mes informations sont exactes, c’est vous qui avez introduit le jeune homme auprès des hommes de main de Mirallan.

- Je vous en supplie. Vous ne pouvez pas lui divulguer cette information.

- Je n’en ferai rien… si vous acceptez de m’aider. Notre plan est risqué mais si nous réussissons, nous serons débarrassés de cette épée de Damoclès.

- Que dois-je faire ?

- Faîtes savoir à Dunarion que vous savez qui a fourni la drogue qui a emporté son fils. Quand il apprendra qu’une enquête est en cours contre Mirallan, il fera tout pour compliquer la tâche du marchand. Et vous savez comme moi qu’il a des connections avec le plus haut niveau du pouvoir de cette ville.

- Certes, Mirallan devra utiliser toutes ses ressources pour éviter la prison. Mais ne me dîtes pas que vous le donnez perdant.

- Le but n’est pas de le mettre à terre mais de le mettre dans une position de faiblesse. Le reste du plan ne vous concerne pas mais si tout se passe comme prévu, votre nom ne devrait pas être cité dans cette affaire.


Le reste du plan, c’était à Mardil de le mettre en œuvre. Mais cela ne pourrait se passer que lorsque Mirallan serait déjà occupé à faire taire l’enquête qui le visait. Elgyn n’était pas convaincu que cette partie du plan serait efficace mais il n’avait pas d’autre option que de faire confiance au jeune homme. Leur plan ne reposait que sur un faible espoir mais c’était tout ce à quoi ils pouvaient se raccrocher.

#Mardil
Sujet: [Passé] Le prix d'une vie (libre) (suite)
Mardil

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Rechercher dans: Albyor   Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Passé] Le prix d'une vie (libre) (suite)    Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 21 Nov 2013 - 15:38
HRP La première partie c'est de ce côté

Lorsque je revins à moi, il faisait totalement noir. J’approchais mes mains de mes yeux mais ne sentis nul bandeau. Je ne savais pas où j’étais mais l’espace était très restreint. La seule chose qui était certaine était que nous nous déplacions. Je sentais les secousses caractéristiques d’une carriole qui avançait sur une route passablement délabrée.

Alors que je m’attendais à souffrir le martyr à mon réveil, la douleur était plus que supportable. Rapidement je fis courir mes doigts sur mes blessures et me rendit compte qu’elles étaient déjà cicatrisées. Non, plus que cela, elles avaient disparues. Pas de trace de coupure, pas d’os brisé. Juste quelques contusions ici et là. Il était peu probable que j’aie dormi le temps nécessaire à une telle guérison. La seule explication rationnelle était l’utilisation des produits miracles de Rezlak. Mais pourquoi se donnerait-il la peine de me soigner s’il ne voulait plus me voir ? Et, plus important encore, pourquoi étais-je encore en vie et où m’amenait-on ?

Ces questions ne risquant pas d’obtenir des réponses dans l’immédiat, je ne pouvais qu’attendre et écouter, la vue me faisant défaut. Mais, mis à part le bruit des sabots des chevaux sur la route, mon environnement était bien silencieux. De dépit, je commençais à m’agiter et à donner des coups frénétiques sur le cercueil de bois qui me retenait prisonnier. La carriole s’arrêta et, quelques secondes plus tard, la lumière inonda l’espace réduit où je me trouvais. Même s’il faisait très sombre, le contraste avec le noir total dans lequel j’étais plongé m’aveugla un court instant.

Lorsque je pus voir à nouveau, je constatais que je me trouvais, non pas dans un cercueil, mais dans une malle recouverte par une épaisse couverture. Au dessus de moi se tenait Néhelac, l’air incroyablement calme, comme si transporter un jeune homme dans une malle était une chose commune. A bien y réfléchir cependant, cela devait être loin d’être la chose la plus étrange que l’espionne avait été amenée à accomplir.

- Tu peux sortir, nous sommes presque arrivés. Mais si jamais tu tentes quelque chose de stupide comme d’essayer de t’enfuir ou t’en prendre à moi, je n’hésiterai pas à te le faire regretter. Tu as bien compris ?

Je hochais la tête en signe d’assentiment et, prudemment, sortis de ma prison. Il faisait nuit et je ne reconnus pas l’endroit dans lequel nous nous trouvions. Devant nous, de hautes et sombres montagnes semblaient barrer la route. Résigné, je m’installais auprès de Néhelac et nous reprîmes notre route. Je ne lui demandais pas notre destination, conscient qu’elle ne me répondrait pas et que, de toute façon, je serai vite fixé si, comme elle l’avait dit, nous étions bientôt arrivés. Ce n’est qu’au détour d’un sentier escarpé que j’entraperçus notre destination finale. Je n’y avais jamais mis les pieds mais la cité ressemblait en tous points à la description qui m’en avait été faite.

Car, devant nos yeux, venait d’apparaître Albyor, la cité qui ne voyait jamais le soleil. Le pont surplombant l’Ag-Dâshar était proche et on distinguait les portes au-delà. Ainsi donc, Rezlak comptait me revendre en tant qu’esclave. Je ne savais que trop ce pour quoi la sinistre cité était réputée. Cela expliquait pourquoi on avait pris la peine de me soigner. Sans doute espérait-il récupérer un peu de son « investissement ». Je ne cherchais pas à m’échapper (Où aurais-je pu aller ?), me disant qu’être esclave ici ne pouvait être pire qu’être esclave à Vieille-Tombe. Je n’étais qu’à moitié convaincu cependant car les récits abondaient sur le sort des malheureux se retrouvant vendus sur le marché aux esclaves. Je n’étais pas sûr de survivre bien longtemps dans cet antre de folie, que ce soit dans les cellules ou dans les mines.

Arrivés aux portes, Néhelac montra un laisser passer, ce qui n’empêcha pas les gardes de fouiller la carriole de fond en comble. Ils finirent par nous laisser entrer et nous pénétrâmes dans la cité basse. Alors que je pensais que nous nous dirigerions vers le marché aux esclaves, nous abandonnâmes la carriole et nous engageâmes sur la route grimpant vers les montagnes. Ce n’est que là que je compris quelle était notre véritable destination. Une peur panique s’empara de moi et je tentais immédiatement de faire demi-tour mais Néhelac me rattrapa facilement. Elle s’abattit sur moi comme un rapace sur sa proie et je m’effondrais sur le sol rocailleux. Elle planta son genou entre mes omoplates afin de m’immobiliser.

- Il me semblait t’avoir dit de ne rien tenter de stupide.

- Pitié. Tout mais pas ça ! Ne me conduisez pas au temple !

- Les ordres de Rezlak sont très clairs et il est hors de question que j’y déroge. Alors si tu souhaites finir le trajet sur tes jambes, je te suggère de te calmer.


Je n’avais, de toute évidence, pas le choix et nous reprîmes notre route. Je ne pouvais m’empêcher de trembler à la pensée du temple Sharaman. Je n’avais qu’une vague idée de ce qu’il s’y passait mais, pour rien au monde, je n’aurais souhaité éclairer ma lanterne. Les rumeurs de sacrifices humains étaient fort nombreuses et, après ce dont j’avais été témoin à Vieille-Tombe, je n’avais aucun mal à y croire. J’avais beau essayer de m’endurcir, j’avais peur de mourir mais plus encore, je craignais la souffrance qui accompagnerait ce châtiment. Ce n’était, ni plus ni moins, que le lieu le plus sombre de Rhûn. Pour autant que je sache, cela pouvait bien être le lieu le plus sombre de toute la Terre du Milieu.

Nous arrivâmes devant la porte massive en bois et Néhelac frappa deux coups qui résonnèrent dans le silence environnant. La porte s’ouvrit dans un grincement inquiétant et je me tournais une dernière fois vers l’espionne, espérant sans trop y croire qu’elle changerait d’avis. Mais son visage impassible était suffisamment éloquent et, résigné, je franchis le seuil de la porte qui se referma derrière moi dans un bruit sourd.

#Mardil #Néhélac
Sujet: [Passé] Le prix d'une vie (libre)
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Rechercher dans: Vieille-Tombe   Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Passé] Le prix d'une vie (libre)    Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 30 Oct 2013 - 20:50
Mes yeux étaient fixés sur la cible, placée à 30 mètres de moi. Plus rien n’existait qu’elle et la tension grandissante dans mes bras. Je maintins la position aussi longtemps que possible, jusqu’à ce que je fusse certain de mon tir. Un léger vent faisait onduler mes cheveux longs. Enfin je lâchai prise et ma flèche s’envola et alla se planter juste à côté de la précédente, ainsi que je l’avais prévu. Je me tournai vers mon instructeur et vis la lueur approbatrice dans son regard. Il me sourit et me dit gentiment :

- Je crains que cela ne soit devenu trop facile. Il va falloir commencer à s’entraîner sur des cibles en mouvement.

Malgré son ton avenant, je ne pus m’empêcher de frissonner. Si les cibles en mouvement étaient bien ce que je pensais, je n’étais guère enthousiaste à cette idée. Néanmoins cet entrainement n’avait d’autre but que de m’apprendre à tuer. Et si le plaisir que j’éprouvais à tirer à l’arc était bien réel, je n’avais aucune envie de tuer qui que ce soit, bien que je sache que nos ennemis le méritaient.

Nos ennemis… Qui étaient-ils au juste ? N’étais je pas l’un des leurs ? Bien sûr que non. J’étais un enfant alors et aucun enfant ne saurait être tenu pour responsable des actes de ses aînés, si indignes fussent-ils. Alors qu’étais-je maintenant ? Du haut de mes 12 ans je ne pouvais guère être considéré comme un adulte.

C’est plongé dans ces pensées que je me dirigeais vers mes apprentissages suivants. L’escrime m’étant beaucoup moins naturelle que le tir à l’arc, je devais me concentrer davantage afin de progresser. J’essuyais les remontrances de mon professeur et bien qu’il serrât les poings à deux reprises, il ne leva pas la main sur moi. Sans doute se souvenait-il du sort réservé à son prédécesseur. Aucun d’entre eux n’avait la permission de me toucher et Rezlak entendait que cela restât ainsi. Mes premiers mois à Vieille-Tombe et les mauvais traitements que j’y avais subi me semblaient faire parti de l’existence de quelqu’un d’autre.

Enfin la leçon toucha à sa fin et je pris une collation bien méritée. L’après midi serait consacrée à des enseignements moins physiques : lecture, écriture, histoire. Puis des enseignements plus pragmatiques me seraient prodigués en ville : espionnage, dissimulation, menaces. J’accompagnais deux agents de Rezlak dans leurs sorties et j’apprenais. Et si, jusqu’à présent, ils ne m’avaient jamais demandé autre chose que de regarder et d’écouter attentivement, je savais bien qu’il serait bientôt temps de passer aux choses sérieuses.

J’appréhendais ce moment, tout en le sachant inéluctable. Rezlak ne m’avait pas rendu cruel, du moins pas à cette époque. Je ne le verrai que le soir venu, ignorant tout de ses allées et venues durant la journée. En revanche mes nuits lui appartenaient et mon apprentissage se poursuivait même à ces moments là.
J’étais à la fois impatient et terrifié à l’idée de l’avoir face à moi. Ses réactions étaient toujours imprévisibles et je ne savais jamais si des coups ou des caresses m’attendaient. Les deux, le plus souvent.

En rejoignant Ajark et Nehelac, les deux agents qui me servaient d’instructeurs, je passai devant Erior, qui m’adressa un timide sourire. Je répondis d’un hochement de tête rapide, conscient du regard des gardes. Cela faisait déjà un moment que j’étais conscient des tentatives de rapprochement du jeune esclave. Ne souhaitant guère risquer la colère de mon maître, à qui mes moindres faits et gestes étaient rapportés, j’avais jusqu’à présent gardé mes distances. Je ne savais au juste pourquoi ce dernier m’avait choisi, peut être car après lui j’étais le plus jeune membre de la maisonnée.

J’atteignis l’entrée de la demeure, où m’attendaient mes deux professeurs. Nehelac tenait des vêtements dans sa main gauche et me les tendit lorsque j’arrivais à sa hauteur.

- Enfile ça ! Tu ne serais pas accepté dans cette tenue là où nous nous rendons ce soir.

Je pris les étoffes plutôt luxueuses qu’elle me tendait et ce n’est qu’alors que je remarquais qu’Ajark et elle étaient vêtus de la même manière. Je me débarrassais de mes habits, frissonnant quelque peu à cause de la fraîcheur du soir, et me changeais rapidement.

- Nous venons d’une tribu à l’extrême nord du pays afin de vendre nos produits. Nous avons rendez-vous avec quelqu’un qui pourra écouler nos marchandises ici.

- Et quelles sont elles ?
Demandais-je.

- Essentiellement des bijoux ; l’artisanat du nord est assez réputé.

- Quel est mon rôle ?

- Tu seras notre fils,
répondit Ajark.

J’examinais attentivement mes compagnons, me demandant à quel point cette couverture était plausible. Je ne ressemblais guère aux orientaux, ce qui pouvait passer à Vieille-Tombe car la ville était bien plus ouverte aux étrangers que le reste du pays. Nehelac, en revanche, ne pouvait renier ses origines. Sa beauté, presque sauvage, était typique des régions de l’est. Ajark pouvait plus facilement passer pour mon père tant son physique était passe partout, ce qui était un atout non négligeable pour un espion. Mais ils étaient tous les deux trop connus en ville pour que qui que ce soit puisse croire à une telle fable. Soit nous sortions de Vieille-Tombe, soit notre cible était nouvelle en ville.

J’eus rapidement ma réponse lorsque nous pénétrâmes dans la plus fameuse auberge de la ville. Celle-ci était majoritairement fréquentée par des étrangers ou de riches marchands venus des tribus de l’est. Nous nous installâmes à une table, jouant notre rôle de petite famille propre sur elle. Comme d’habitude j’étais stupéfait du changement de comportement d’Ajark. Lui d’habitude si taciturne, s’était transformé en homme bavard et débonnaire. Nehelac restait calme à ses côtés, telle une épouse obéissante.

Rapidement elle m’indiqua un homme d’une quarantaine d’années, assis quelques tables derrière nous. Elle se rapprocha de moi et me parla à voix basse.

- L’ambassadeur de la tribu des Ragnars.

Elle nota mon regard d’incompréhension et précisa.

- Une tribu d’importance moyenne favorable au rapprochement avec l’ouest. Nous craignons que leur influence augmente auprès du roi. Ce problème sera réglé par d’autres que nous mais en attendant nous devons découvrir les raisons de sa présence à Vieille-Tombe. Ce soir c’est à toi de jouer. Débrouille toi pour nous ramener cette information d’ici à demain.

Ainsi donc le moment était venu. Il était temps pour moi de faire mes preuves.

#Mardil #Néhélac #Ajark
Sujet: Les bons comptes font les bons amis
Mardil

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Les bons comptes font les bons amis    Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 1 Juil 2013 - 19:03
Je finis de ranger mon maigre paquetage et me dirigeai vers l’entrée de la caserne. Mon entrevue avec le capitaine avait été courte et j’avais un arrière goût amer dans la bouche. Néanmoins je m’estimais heureux de pouvoir à nouveau quitter la cité blanche. Je pensais qu’après plusieurs jours de patrouille en Ithilien, ma paranoïa aurait diminué mais au contraire dès que je me trouvais à l’intérieur de la capitale, je sentais des yeux se poser sur moi où que j’aille.

Même si j’étais conscient qu’il était plus qu’improbable que je sois surveillé, je ne pouvais m’empêcher de me sentir épié en permanence. Alors que j’étais sur le point de pénétrer dans la cour intérieure de la caserne, les circonstances qui m’avaient amené à quitter Minas Tirith m’apparurent plus clairement.

Le capitaine avait été bref et je savais uniquement que deux femmes m’attendaient devant la caserne, toutes deux travaillant pour une riche marchande du nom de Kathryn Prospéris, nom qui m’était totalement inconnu. D’après le peu qu’on m’avait confié, la marchandise de cette femme avait été dérobée et il nous fallait intercepter les voleurs avant qu’ils ne puissent embarquer pour le Pelargir, après avoir contourné la partie de l’Anduin qui était prise par les glaces.

Il était évident que cette mission était un pis allé et l’attitude du capitaine avait été radicalement différente que lors de la précédente mission qu’il m’avait confiée. Même si le caporal Fenrir avait pris le blâme à notre place, nous n’étions pas vraiment en odeur de sainteté ces temps ci et nous nous retrouvions tous avec des assignements désagréables ou insignifiants, quand ce n’était pas les deux en même temps. Cette mission me paraissait insignifiante, j’espérais au moins qu’elle ne serait pas désagréable.

Je fis un détour par les écuries afin de prendre un cheval et j’eus le plaisir de constater que le palefrenier m’avait mis de côté la jument qui me servait de monture à quasi chacune de mes missions. Celle-ci possédait une robe d’une nuance baie cerise et j’aimais beaucoup chevaucher avec elle, car c’était un cheval très calme, à l’aise sur tous les terrains. Même si je n’avais pas les moyens de me payer Alaza, car tel était son nom, le palefrenier essayait de me la laisser de côté le plus souvent possible. J’économisais pour pouvoir la racheter et ainsi ne plus avoir à la partager avec d’autres rangers.

Je me hissais sur son dos et me dirigeais vers l’endroit où devait m’attendre les deux femmes. Mon regard scrutait la foule, à la recherche d’un visage froid, couvert de cicatrices, mais personne ne correspondant à cette description n’était en vue. Je vérifiais que j’avais bien mon rapport dans la poche intérieure de ma tenue de ranger et une fois de plus, m’étonnais de sa minceur. Il faut dire que j’avais été peu dans la cité et que c’était d’habitude l’endroit idéal pour trouver des informations.

Néanmoins il n’y avait qu’en montant en grade que j’étais susceptible de transmettre des informations réellement indispensables. Et c’était loin d’être à l’ordre du jour. Si je n’avais pas suffisamment de valeur aux yeux de mes employeurs, combien de temps encore s’embarrasseraient-ils de moi ? Je ne pouvais croire que Rezlak pourrait chercher à me supprimer mais je n’avais aucune confiance en mon contact.

Je chassais ces pensées stériles de mon esprit et m’approchais de deux femmes qui semblaient impatientes de se mettre en route. Même si je n’avais pas de description physique de mes futures compagnes de route, elles étaient les deux seules femmes dans la cour de la caserne et il aurait été difficile de se tromper. Elles attiraient le regard des hommes présents et même certains quolibets.

La plus petite des deux était en tenue de combat et je surpris trois rangers qui se moquaient de sa taille, semblant penser qu’elle faisait sûrement un piètre combattant. Je n’aurais pas été si catégorique. Etant moi-même plutôt petit, je savais que nous compensions ce désavantage par une plus grande rapidité, d’autant plus que nos adversaires avaient tendance à nous sous estimer. Elle avait un visage ouvert et semblait au premier abord plutôt sympathique.

Tout le contraire de la seconde femme à ses côtés. Beaucoup plus grande elle se tenait extrêmement droite et semblait n’avoir qu’une seule et unique expression neutre figée sur le visage. Ses yeux en revanche m’apprirent tout ce que j’avais besoin de savoir sur elle. C’étaient des yeux d’assassin, et de ce que je pouvais en voir, d’assassin confirmé. Elle paraissait aussi antipathique que sa compagne semblait enjouée et pleine d’entrain. En vérité le contraste entre les deux femmes était saisissant et je me dis qu’elles devaient faire une équipe redoutable.

Soudain je me demandais ce que je venais faire dans cette galère, ces deux femmes ayant l’air plus que capables de gérer cette mission toutes seules. Peut être n’étaient elles pas familières avec la région ou bien elles avaient juste besoin d’une figure représentant l’autorité de Minas Tirith. Quoi qu’il en soit je n’avais pas l’intention de me les mettre à dos mais je ne voulais pas pour autant leur laisser toutes les décisions.

Je comblais la distance qui me séparait d’elles et choisis de m’adresser à la plus petite des deux, la deuxième semblant de toute façon peu encline à la conversation.

- Bonjour, vous êtes les employées de Kathryn Prospéris je suppose ? Je me nomme Mardil et c’est moi qui aie été désigné par le capitaine pour diriger cette mission. J’aurais deux questions avant de nous mettre en route. Quelle est la marchandise qui a été dérobée et combien d’avance les voleurs ont-ils sur nous ?


#Mardil
Sujet: Qui suis tue ?
Ryad Assad

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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Qui suis tue ?    Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 22 Mai 2013 - 16:25
Au dehors, si l'on pouvait toujours considérer qu'il existait un "dedans" et un "dehors" en l'absence de toit, les éléments continuaient de se déchaîner. A la faveur de la nuit, le vent mordant avait redoublé d'intensité, toujours accompagné par cette pluie diluvienne qui paraissait ne pas vouloir se calmer. Dans ce qui avait été une rue, le sol s'était liquéfié, et il se constituait désormais d'une immense flaque de boue immonde, qui charriait avec une lenteur accablante les poutres et les plinthes carbonisées. Le vacarme de la pluie contre les charpentes délabrées était proprement assourdissant, et il était vain d'essayer de tenir une conversation par-dessus cette cacophonie. Pourtant, à l'intérieur de la maison, soit entre les murs qui tenaient péniblement debout, il semblait régner un silence de cathédrale qui permettait au prisonnier dissimulé sous son armoire de percevoir clairement les paroles échangées par les nouveaux arrivants.

De là où il se trouvait, il ne pouvait guère qu'apercevoir leurs bottes, en vérité, mais il y avait quelque chose dans leur voix qui trahissait leur profession : c'étaient des hommes de guerre, disciplinés et obéissants. Probablement pas des assassins, car ceux-ci étaient la plupart du temps solitaires. Ils ne seraient pas venus à quatre pour un seul homme. En outre, ceux-ci étaient placés sous les ordres d'un caporal. Un grade de l'armée...des soldats réguliers ? Déjà ? Les gardes de la petite ville avaient bien dit que des hommes du Roi allaient venir, mais penser qu'ils allaient arriver si vite...ce n'était pas prévu. Voilà qui compliquait quelque peu la situation présente, qui n'était déjà pas bien simple. Le captif, toujours enchaîné, étudia ses possibilités avec soin. Rester ici avait de bonnes chances de le conduire à une mort certaine, surtout s'il ne parvenait pas à trouver le moyen de se libérer de ses entraves. Si les hommes qui avaient incendié le village revenaient, il risquait de finir comme les habitants qui n'avaient pas eu le temps de s'échapper. Dans le même temps, s'il se rendait aux soldats, il finirait dans une prison jusqu'à la fin de ses jours...avec de la chance. Dans le pire des cas, il terminerait pendu haut et court, ce qui n'était guère plus enviable au final. Néanmoins, il savait qu'il vivrait un peu plus longtemps avec les soldats, et c'était sa seule chance de pouvoir s'éloigner du village dévasté sans prendre trop de risques.

Alors qu'il considérait les différentes options qui se présentaient à lui, le garde chargé de sa surveillance se réveilla, émergeant d'un sommeil douloureux dans lequel son captif l'avait plongé sans douceur. Il se massa l'arrière du crâne, et se redressa en gémissant, essayant très naturellement de se souvenir de ce qu'il s'était passé. Alors seulement il se rendit compte qu'il n'était pas seul. Ses yeux inquiets se posèrent sur les quatre hommes qui le dominaient, et qui ne devaient pas paraître commodes, à en juger par la réaction à la fois surprise et pleine de crainte de celui qui venait de voir son village dévasté par les flammes. De là où il était, le détenu commença à se dire que les nouveaux arrivants n'étaient peut-être pas des soldats, finalement. Il avait bien fait de demeurer caché. Ce stupide garde lui permettrait d'en savoir davantage sans avoir à se mouiller...au sens propre comme au sens figuré.

Ce que le prisonnier ne vit pas, ce fut que son geôlier aperçut la marque de l'arbre blanc, apposée sur les armures des soldats. Il comprit alors que, malgré leur apparence étrange, ils appartenaient bien à l'armée. C'étaient des rôdeurs de l'Ithilien : des alliés. Se relevant précipitamment, il se mit au garde-à-vous et lança :

- Mon caporal ! Soldat Taran au rapport !

Le prisonnier toujours dissimulé secoua la tête, se retenant de soupirer bruyamment pour marquer son effarement devant ce protocole ridicule. Malgré la gravité de la situation, cet idiot trouvait encore à se donner en spectacle, pour bien montrer, tel un chien bien dressé, qu'il savait encore tendre la patte. Revenant brutalement aux priorités qui n'auraient jamais dû quitter son esprit, il se retourna soudain, à la recherche de quelque chose qui avait disparu. Quelque chose d'environ un mètre quatre vingt dix, intelligent et menotté.

- Le prisonnier ! Je...Il était là !

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Ce fut le moment que choisit l'intéressé pour faire son entrée, comme s'il avait été appelé par la foule dans un théâtre de renom. Son sens de la mise en scène l'aurait presque poussé à lancer un "tadaa !" tonitruant pour la forme, mais il préférait éviter de faire trop de bruit, pour l'heure. Tel un diable, il sortit de sa cachette, provoquant une réaction de surprise chez les cinq militaires. Se redressant de toute sa taille, il paraissait impressionnant. Ses vêtements haradrim, composés de tissus soyeux d'une cherté indéniable, lui donnaient un air noble, malgré qu'ils fussent tâchés de boue et de cendres. Les bijoux qu'il portait aux bras, aux doigts et au front tintinnabulaient lorsqu'il bougeait, produisant un son aussi mélodieux que surprenant dans cet endroit chaotique. Mais ce qui frappait surtout, c'était sa peau pâle, son teint de malade, ses traits tirés et son air las. Un visage qui contrastait avec la détermination sauvage que l'on pouvait lire dans ses yeux. Relevant le menton, il partit d'une voix claire et assurée :

- Je suis toujours là, mes amis ! Nul besoin de sortir vos armes acérées de vos fourreaux, je suis toujours attaché ! (il leva ses mains effectivement entravées) Mais quelle mine horrible vous avez, Taran, auriez-vous par mégarde flirté avec une de ces poutres ?

Le garde en question se renfrogna, et le prisonnier recula d'un pas pour se protéger d'un éventuel coup de poing. De toute évidence, cette provocation n'était pas la première :

- Allons, allons, nul besoin de nous échauffer ainsi, n'est-ce pas ? Je suppose que vos amis campagnards ne sont pas venus jusqu'ici pour assister à vos coups de sang, me trompé-je ?

Son sourire narquois, dans la situation présente, avait de quoi énerver quiconque. Cependant, frapper un prisonnier pour avoir fait preuve d'insolence n'était pas l'attitude la plus mature. D'autant que ce prisonnier-là avait quelque chose d'étrange. On discernait une lueur de folie dans son regard, et dans le ton de sa voix, mais il avait l'air si calme et si posé qu'il semblait en train de comploter quelque chose. On aurait dit qu'il ourdissait un plan sombre et dangereusement mortel pour ceux qui l'entouraient. De quoi susciter l'inquiétude et la méfiance, naturellement. Taran se fit violence pour retrouver une contenance, et il se tourna vers les rangers dont l'arrivée était presque providentielle :

- Voici l'homme que nous avons capturé, mon caporal. Il s'appelle Eden...Eken...

- Ezendirakban, voyons. Que vos parents vous aient doté d'un nom d'une simplicité affligeante pour que votre pathétique intellect vous permette de le retenir à peu près correctement ne vous autorise pas à écorcher celui des autres, mon ami.

Le garde haussa les épaules et se détourna. Ce nom lui paraissait trop étrange, et il n'avait pas envie de faire l'effort de le prononcer correctement, ne fût-ce que pour contrarier le détenu. Il s'approcha d'une fenêtre, qui était en réalité un trou béant dans le mur et observa, à travers le rideau de pluie qui s'abattait depuis les cieux, les maisons noires, calcinées, qui avaient constitué son seul horizon pendant de nombreuses années. Il éprouvait de toute évidence une grande peine, mais il la cachait admirablement derrière son professionnalisme. Il devait mener sa mission à bien : ensuite, il pourrait pleurer les siens. Il se tourna néanmoins vers les rangers :

- Savez-vous si quelqu'un d'autre a survécu ? Je vous en conjure, répondez ! Avez-vous vu quelqu'un en arrivant ?

- Pas l'aubergiste, de grâce ! Avec lui, la viande est toujours...trop cuite.

Ils se tenaient présentement dans l'auberge. Le prisonnier adressa un clin d'œil malicieux à l'un des soldats qui l'observait, derrière l'épaule de son caporal. Il accrocha le regard gris pâle du ranger, et malgré sa fatigue notable, le sourire du détenu s'élargit, dévoilant des dents blanches, impeccables. Son sourire comme tout le reste de sa personne avait quelque chose d'inquiétant. Qui était donc cet homme ?

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Sujet: Un premier avertissement (fin)
Mardil

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Rechercher dans: La Caserne   Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un premier avertissement (fin)    Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 20 Mai 2013 - 15:30
HRP Le début c'est ici HRP


Je me tenais devant l’unique miroir de la petite pièce qui me servait de chambre au sein de la caserne. Doucement je portais mes mains aux meurtrissures qui ornaient ma gorge. J’avais toujours du mal à parler après mon combat de la veille. Tandis que je me préparais pour mon entretien avec le capitaine des rangers, je repensais à la décision que j’avais prise à la suite des événements de la nuit précédente.

Alors que je pensais être sur le point d’étouffer, je sentis soudain le manche de mon couteau sous mes doigts. Instinctivement je m’en emparais et enfonçais la lame dans la nuque de mon assaillant. La pression de ses doigts autour de ma gorge se relâcha instantanément et je le repoussais sur le côté.

Je restais allongé de longues minutes, tâchant de reprendre mon souffle. Lorsqu’enfin j’eus assez de forces je nettoyais le sang et me chargeais de faire disparaître le corps, c’est à dire le déposais discrètement dans une ruelle. Juste un meurtre gratuit, probablement l’œuvre des vauriens qui sévissaient dans ces quartiers mal famés de la capitale.

Je n’étais guère satisfait de la manière dont j’avais rempli mon contrat. J’avais laissé mes émotions prendre le dessus et avais failli payer le prix cher pour cette faute.
Si c’était un test je ‘étais pas sûr de l’avoir réussi. En même temps personne d’autre que moi ne saurait jamais la manière dont les choses s’étaient passées.

De retour dans mes quartiers je laissais de côté les événements de la soirée pour me concentrait sur le véritable problème qui se posait à moi. L’attitude étrange de mon contact, son refus de m’expliquer pourquoi c’était à moi de se charger de cette mission, son sourire énigmatique qui m’avait mis si mal à l’aise.

«  Il n’y a qu’un seul châtiment réservé aux traitres, n’est ce pas ? »

Je ne pouvais m’empêcher de penser que cet avertissement m’était destiné. Etait-il possible que Rezlak cherche à se débarrasser de moi ? Peut être ne lui étais je plus d’aucune utilité ? Ou peut être seulement la qualité décroissante de mes rapports méritait un rappel à l’ordre ?

Dans tous les cas, je ne me sentais absolument pas en sécurité tant que je ne saurais pas ce qu’il en était réellement. J’étais bien trop repérable à Minas Tirith. Il valait mieux mettre un peu de distance entre moi et la cité. C’est pourquoi j’avais décidé de me porter volontaire pour toute mission qui m’éloignerait de la cité, malgré les conditions climatiques actuelles.

Je finis de revêtir ma tenue de ranger et sortis de mes quartiers. Arrivé devant la porte du bureau occupé par le capitaine des rangers, je prie une grande inspiration, frappais à la porte puis entrais.

HRP C'est la fin de cette petite introduction, me voilà prêt à me lancer dans le RP  bounce  HRP

#Mardil
Sujet: un premier avertissement (suite)
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Rechercher dans: Les Ruelles du Premier Cercle   Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: un premier avertissement (suite)    Tag mardil sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 19 Mai 2013 - 14:54
HRP Le début c'est par là HRP

Le lendemain en fin d’après midi, nous arrivâmes enfin devant les portes de la cité. Malgré les années, je m’émerveillais toujours de la solidité et en même temps de la beauté des portes de la cité blanche. Les motifs sculptés dans le bois étaient tout simplement magnifiques.
Le caporal Fenrir nous ordonna de conduire Feänor aux maisons de guérison puis nous donna quartier libre.

Alors que j’allais me diriger vers le haut de la cité, j’entraperçus une silhouette qui semblait ne pas me lâcher du regard. L’homme était grand mais son visage était partiellement dissimulé derrière sa capuche. Il releva cette dernière et je reconnus le visage anguleux et couvert de cicatrices de mon contact. Sa présence n’était guère une surprise car je n’avais pas eu de nouvelles de lui depuis presque six mois.

Je portais automatiquement ma main à ma poche intérieure et saisis mon rapport régulièrement mis à jour. D’un pas nonchalant je me dirigeais vers lui et lorsque je parvins à sa hauteur, nous échangeâmes nos deux lettres si rapidement que personne n’y fit attention. Pas un mot n’avait été prononcé et nos regards s’étaient à peine croisés. J’escortais ensuite Feänor aux maisons de guérison et me dirigeais vers mes propres quartiers.

HRP la suite par ici HRP

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