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 Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras

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Learamn
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Learamn

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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptyLun 14 Déc 2015 - 12:14



Ils arrivèrent bientôt à l’entrée de la cité millénaire , Eugénion observa les lieux avec un regard curieux . Les contes et les histoires que l’on racontaient en Comté parlaient de Fondcombe comme une cité splendide qui n’avait pas son pareil sur toutes les Terres du  Millieu ; il était vrai que le cadre était réellement splendide.  Fondcombe avait été construite au fond d’une grande vallée sur les flancs d’une grande falaise d’où s’écoulaient de multiples cascades d’eau qui émettaient un bruit harmonieux.  Mais de toute évidence la ville avait perdu de sa superbe ; de nombreux bâtiments étaient détruits et ceux qui étaient à peu près intact semblaient avoir perdu de leur éclat , tout paraissait un peu gris , morose comme si la cité faisait encore le deuil des victimes assassinées en son  sein. Le bain de sang et les profanations qui s’y étaient produits avaient marqués chacune des pierres et des dalles de manière indélébile.
Alors qu’ils allaient franchir le portail pour passer sur le pont , le capitaine Serambeür se tourna en direction d’Erennel et d’Eugénion tout en s’adressant à ces hommes.

-Je refuse que ces personnes entrent dans la cité avant que nous en sachions plus à leur sujet. Qu’il passe la nuit à l’extérieur , nous aviserons sur leur cas plus tard.


A priori il n’y avait pas que la magnificence de la ville qui avait été mise à mal ; l’hospitalité légendaire des elfes semblait elle aussi perdue. Depuis quand laissait-on de pauvres voyageurs épuisés devant la porte d’une cité ? Eugénion aurait pu protester et entamer de longues discussions pour pouvoir rentrer mais après un court instant de réflexion le Semi-Homme en vint à la conclusion qu’il ne valait mieux pas froisser l’officier elfe qui semblait peu commode.  

La jeune elfe nommée Yalë qui s’était souciée de l’état de Lithildren quelques minutes plus tôt s’avança alors vers Erennel et lui tendit discrètement une outre d’eau ainsi qu’un paquet rempli de biscuits blanchâtres.

-Ce sont des lembas , cela devrait vous permettre de tenir un petit moment . Je vais faire tout mon possible pour vous faire entrer au plus vite mais je ne peux rien vous garantir.

Eugénion remercia Yalë tandis que le reste de la troupe entrait dans la cité.


-Yalë !
ordonna Serambëur . Amène la blessée aux soins et vous envoyez ce renégat au cachot.

Alors que l’on amenait Oropher en cellule , Yalë fit partir sa monture au triple galop jusqu’à la maison de guérison . Elle la porta au plus vite dans un lit où plusieurs guérisseurs s’attelèrent directement à la tâche. Ils commencèrent par repérer l’endroit où la fléchette de Norfal l’avait atteinte puis ils nettoyèrent sommairement la plaie. Ils appliquèrent divers plantes et remèdes et prononcèrent quelques incantations curatives.  La drogue fut rapidement extraite de l’organisme de Lithildren mais l’elfe souffrait d’un autre mal, beaucoup plus profond et dangereux.

De leur côté Eugénion et Erennel s’était installé aussi confortablement qu’ils le purent, à même le sol et ils grignotaient quelques lembas tout en tremblotant légèrement , leurs tentatives successives pour faire un feu avaient toutes échouées  et un vent frais balayait la vallée alors qu’au loin le soleil commençait à tirer sa révérence.

-C’es marrant ça me fait penser à une histoire tout ça
, fit alors Eugénion

Voici ici  l’histoire d’un jeune barde
Dont la voix et les chants en repoussaient plus d’un .
Lui se voyait  tel un chantre d’avant-garde
Mais en fait son timbre était surtout très craint.

Comprenant cela,  notre fier et bon aède
Se mit en tête d’y remédier prestement
Il se mit donc en quête d’un vrai  remède
En allant voir les Notes pour un médicament.

Ainsi il commença son périple chez le Do
Il frappa  à la porte avec vigueur
Le Do ouvrit et montra ses longs et grands crocs
Sans dire un mot le barde s’enfuit par grande peur.

Notre pauvre hère alla donc chez le Ré
Peut-être aurait il plus de chances.
En voyant  ce ménestrel si déprecié
Ré ferma net l’entrée de sa résidence

Le rhapsode ne perdit pas pourtant espoir
Il se rendit chez le vaniteux et fier Mi
Cette note était encore en peignoir
Et ne daigna pas ouvrir au pauvre banni .

Ce rejet vil et brutal fut systématique
Du Fa au Si en passant par le Fa et le La
Dans les lieux musicaux il était un hic
Voilà qu’il se retrouvait dans de si beaux draps

Se laissa-t-il pour autant sombrer et couler ?
Non , non , bien au contraire , il persévéra
Et se dit avec sagesse et maturité
« A priori nulle note ne veut de moi,

Qu’à cela n’en tienne , je n’ai pas besoin d’elles
J’ouvrirai mon propre domaine musical
Où l’entrée ne sera pas aussi formelle
Et où l’atmosphère sera convivial "

Bien vite sa demeure connut le succès
Les aspirants bardes et chantres  s’y pressaient
Ainsi avec force, valeur et volonté
Le barde a pu enfin faire ce dont il rêvait
Jouer de la musique comme il l’entendait
Sans qu’on puisse le juger ou le dénigrer


Après avoir fini son histoire , Eugénion s’allongea à même le sol et se laissa peu à peu porter par le sommeil pour une nuit qui s’annonçait longue et qui pourtant ne le fut pas du tout.
Le forgeron et le Semi-hommes , complètement épuisés , dormaient à poings fermés et ne purent donc pas remarquer la fine  silhouette qui se filait silencieusement  vers eux. Pour leur signaler sa présence , Yalë n’eut d’autre choix que de secouer vigoureusement l’épaule de l’homme blond qui sortit alors de sa torpeur .

-Réveillez vite votre ami
.lui souffla alors la jeune elfe .

Une simple tape au niveau de l’abdomen d’Eugénion suffit à réveiller ce dernier qui adressa d’abord un regard réprobateur à Erennel . Quell impolitesse ! Réveiller quelqu’un  de manière si violente  devrait être répréhensible ; ce fut seulement au bout de  quelques seconde qu’il remarqua la présence de Yalë ; il l’interrogea alors du regard.

-Vous pouvez rentrer dans la cité , mais faites vite je vous en prie.


----------------------------------------
Les deux voyageurs ne se firent pas prier une seconde de plus et ils s’empressèrent de remballer les paquetages qui leur restaient avant d’emboîter le pas à leur salvatrice qui pénétrait dans Fondcombe. La ville était bien silencieuse à cette heure-ci et peut-être même encore un brin inquiétante à cause de ses bâtiments encore délabrés et mal éclairés ; les travaux de rénovation avaient peut-être commencé mais ils étaient loin d’être fini.
Ils marchèrent ainsi dans l’obscurité durant de longues minutes jusqu’à une grande demeure dans laquelle Yalë entra en invitant les étrangers à l’imiter. Ils montèrent silencieusement au dernier étage ou la jeune elfe leur désigna une porte du doigt .

-C’est votre chambre , vous y trouverez deux lits ; nous nous reverrons demain .

Elle redescendit alors sans une explications de plus sous les yeux incrédules d’un Eugénion qui voulait tout de même bien savoir ce qu’il venait de se passer et pourquoi on s’était brutalement décidé à les accueillir juste après de les avoir laissé dormir à la belle étoile . Oui il voulait savoir , mais il ne voulait sûrement pas assez savoir pour passer outre ses besoins primordiaux ; à savoir rattraper son retard de sommeil. Il fusa aussi vite que ses courtes jambes et son état actuel de fatigue le lui permettaient  jusqu’à son lit où il s’endormit à nouveau , cette fois jusqu’au matin.

-----------------------------------------------------

-Soldat ! Vous m’avez formellement désobéi ! Je leur avais interdit l’entrée dans la cité !
-Mon capi…
-Je ne veux pas d’explications ni d’excuses .


Le forgeron et le Hobbit furent réveillés par des éclats de voix venant du rez-de-chaussée mais qui semblait progressivement se rapprocher. Les deux « invités » échangèrent un regard quelque peu inquiet , qu’est ce que pouvait encore leur réserver la suite des événements ?

La porte s’ouvrit alors à la volée laissant apparaître le capitaine Serambëur visiblement très mécontent suivie d’une Yalë quelque peu confuse . En entrant dans la pièce Serambëur jaugea les visiteurs avec un regard méfiant et suspicieux comme il l’avait fait dans les ruines de Valdol ; même dans sa colère l’elfe n’avait rien perdu de sa prestance. Il se tourna alors vers Yalë

-Qui êtes vous pour contrevenir à mes ordres jeune insolente ? Qui vous a permis de faire entrer ces gens ?

-C’est moi qui les ai fait entrer capitaine
. fit alors une voix derrière eux .

Serambëur fit volte-face et se retrouva nez-à-nez avec un elfe de grande taille aux longs cheveux blancs et au visage paisible. Il était bien compliqué d’estimer l’âge d’un Eldar m ais il était assurément d’un âge vénérable. Il était vêtu d’une longue toge ivoire qui lui donnaient une contenance  certaine.

-Cela vous dérange-t-il vraiment outre mesure ?
renchérit alors le nouveau-venu.
- Non seigneur Ovadiel , j’ignorai que c’était vous qui aviez pris cette décision . répondit l’officier qui semblait très embarrassé et contrarié. Je vous présente tout mes excuses.

Serambëur courba très légèrement la tête avant de quitter la pièce d’un pas précipité.  Eugénion , dont l’excitation avait fini par prendre le dessus sur son appréhension , ne put s’empêcher d’interroger leurs hôtes .

-Alors c’est vous qui nous avez ouvert les portes de la cité ?


Visiblement plus amusé que méfiant d’accueillir des étrangers , l’elfe émit un petit rire cristallin .

-Non maître Hobbit , ce n’est pas moi . En réalité j’ignorais même que deux voyageurs s’étaient vu refuser l’entrée de la cité. S’il y a bien une personne que vous devez remercier ici c’est ma nièce Yalë.


La guerrière qu’ils avaient croisés pour la première fois à Valdol et qui les avaient donc fait entrer malgré les ordres contraires poursuivit

-Je ne pouvais décemment pas vous laisser à l’extérieur , c’est contraire à nos valeurs. Au fait permettez moi de vous présenter mon oncle , le Seigneur Ovadiel,  un haut notable de la cité.

-Une telle position présente l’avantage de pouvoir couvrir les agissements de sa nièce. Fit Ovadiel avec un sourire , il se tourna alors vers ses invités . Vous êtes à présent en sécurité , ici dans ma demeure ainsi que dans l’ensemble de la cité, vous êtes désormais sous ma protection et si jamais quelqu’un désire porter atteinte à votre intégrité  il devra répondre de ses actes devant moi. Nous ne pouvons-nous permettre de traiter de pauvres voyageurs comme de vils espions.

.
-Le capitaine Serambëur ne vient pas d’Imladris ; c’est un elfe de Gar Thulion qui a participé à la reconquête et qui a choisi de rester ici jusqu’à ce que tout soit rentré dans l’ordre . Les elfes de cette région  n’ont pas la même vision des choses , ils vivent très reclus et sont d’un naturel assez méfiant ; peut-être est ce aussi ce qui les a préservé ; ici nous sommes tous reconnaissants envers puisque ce sont eux qui ont accueilli les réfugiés après la prise de la cité . Veuillez lui pardonner , il se montre très vigilant surtout après tout ces évènements ; néanmoins vous devez savoir que c’est un guerrier valeureux et loyal  , ne  voyez pas en lui un ennemi et tâcher de gagner sa confiance .

Pour sa part Eugénion ne savait pas vraiment s’il considérait Serambëur comme un ennemi mais ce dont il était certain c’était qu’il n’avait vraiment mais alors vraiment pas envie de croiser seul cet elfe antipathique au détour d’un couloir .

-La blessée est toujours à la maison de guérison ?
demanda alors Ovadiel à sa nièce.

-Oui, elle n’est plus en danger de mort immédiate mais elle est encore inconsciente et malade et ce malgré tout nos efforts

Le Semi-Homme mit quelques secondes pour se rendre compte qu’ils étaient en train de parler de Lithildren ; il fut soulagé d’entendre que son amie n’était plus en danger de mort mais également très inquiet de son état. Elle ne s’était toujours pas réveillée ce qui indiquait que son mal était certainement très profond si même les guérisseurs de Fondcombe ne parvenait pas à l’éradiquer.

-Mène moi jusqu’à elle .
fit le Seigneur elfe.

Le Semi-Homme bondit alors de son lit et s’exclama

-Je viens avec vous ! Je dois la voir !
-Son état n’est pas encore stable
, lui répondit Yalë d’une voix douce , il faudrait peut-être éviter qu’il y ait trop de monde à…
-Qu’il vienne
, la coupa son oncle , quelque chose me dit qu’il le mérite .

Eugénion adressa un regard reconnaissant à l’elfe avant de leur emboîter le pas , laissant ainsi Erennel seul dans cette chambre elfique. Visiblement le forgeron avait bien du mal à sortir totalement  de son état léthargique.


La maison de guérison était une merveille architecturale qui avait échappé aux destructions et saccages successifs de la cité.  La façade du bâtiment étaient composés d’arches de bois qui s’entremêlaient de manière harmonieuse laissant entre elles des espaces vides ; ainsi cet hospice n’était pas un bâtiment fermé mais plutôt une invitation à l’échange entre l’intérieur et la nature extérieure .  Ainsi , à plusieurs endroits , des troncs d’arbres se faufilaient à dans l’enceinte du bâtiment pour en ressortit plusieurs étages plus haut par une autre ouverture.  C’était un lieu calme et silencieux où tous les patients étaient traités avec la plus grande attention.
Yalë les fit monter deux étage et ils traversèrent un dédale de couloirs identiques avant de s’arrêter devant une porte en noisetier.

-C’est ici . murmura-t-elle.

Ils entrèrent discrètement et s’approchèrent de la blessée allongée sur un grand lit nappé de draps blancs qui contrastaient avec sa chevelure noir de jais. Eugénion ouvrit de grands yeux écarquillés , ce mal qui assombrissaient sa chevelure jadis si claire et brillantes s’était répandue . En tendant l’oreille on pouvait entendre ce que disait Lithildren dans son « sommeil » , rien de bien cohérent mais l’on pouvait capter ça et là quelques termes intrigants comme « poison » , « bataille » ou «  lune » . De toute évidence elle n’allait pas bien et il fallait faire quelque chose au plus vite.

-Les guérisseurs font de leur mieux mais pour l’instant ils ne peuvent garantir aucun résultat ; il est encore trop tôt. Au fait comment s’appelle-t-elle ?

Eugénion , qui était complètement dépité face à l’état de sa fidèle amie , ouvrit la bouche pour répondre à la question mais ce ne fut pas lui qui renseigna Yalë sur l’identité de la souffrante.

-Lithildren , fit le seigneur Ovadiel qui semblait interloqué , comme s’il avait face à lui un fantôme des autres temps , son nom est Lithildren .

Il s’agenouilla auprès de cette dernière et scruta tout les traits de son visage ; il y reconnaissait la jeune elfe qui avait jadis grandi  entre les murs de cette ville mais il y percevait aussi un profond changement accompagné d’une indéfinissable souffrance . Si semblable et pourtant si différente.
Le seigneur Ovadiel souffla à l’oreille de l’elfe amnésique

-Lithildren, tu es rentré maintenant , sois en paix . Reviens parmi nous , chasse les démons de tes esprits , nous en avons déjà trop perdu. Reviens Lithildren , reviens.


----------------------------------------------------

Au prix de nombreux efforts , Erennel s’était enfin décidé à s’extirper de son lit. Il n’était pas rééllement fatigué mais la perspective de devoir éoluer dans une cité où n’habitaient que des elfes et où tout respirait la culture elfique n’enchantait guère le forgeron blond qui voyait bien en là une excuse pour repousser le moment où il se lèverait.  Il se rendit finalement à l’évidence quand il constata que même ces draps sentaient la lavande . Avec un grognement il se leva et se lava sommairement le visage avant de se diriger vers la fenêtre. En contrebas  , un groupe de guerriers elfes s’entraînaient au maniement des armes.
L’agilité et la dexterité dont ils faisaient preuve avaient de quoi impressionner n’importe qui y compris un Champion du Rohan ou un membre de l’Arbre Blanc , alors que dire d’un forgeron certes bon combattant mais qui était  plus habitué au marteau et l’enclume qu’à la hallebarde et la rapière.
D’ailleurs il ne pouvait pas se comparer à eux , rien que sur le plan de l’expérience ; ces elfes fréquentaient les armes depuis des siècle et chacun d’entre eux devaient avoir tués de nombreux ennemis au cours des batailles où ils prirent part. Erennel ne pouvait pas en dire autant lui qui était encore traumatisé par le seul homicide qu’il avait commis.
C’est alors qu’un voix familière s’éleva ; grâce à sa vue perçante , le capitaine Serambëur avait repéré l’humain qui les observait à la fenêtre et il le héla

-Holà ! Descendez de votre nid mon ami et venez vous mesurez à nous ; voyons si votre survie en cette terres hostiles est dû à vos compétences ou à la chance et au hasard.

L’officier elfe se savait bien supérieur au forgeron et cette invitation à un noble duel n’était certainement qu’un moyen d’humilier cet homme qui était entré dans la ville contre sa volonté .  
Ceci l’homme blond en avait conscience , mais se défiler et refuser un affrontement ne faisait pas non plus partie de ses habitudes.

#Ovadiel #Yalë #Serambeür


The Young Cop


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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  Learam12


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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptyMar 15 Déc 2015 - 17:17
Elle se sentait flotter, légère, dans les ténèbres. Etait-elle morte ? Peut-être. Elle se sentait si bien, si... vivante. Si la mort avait décidé de son sort, peut-être l'avait-elle oubliée ? Lithildren souhaita rester ici à jamais, avec la tête de vide de soucis, sans avoir à se préoccuper de quiconque. Mais son souhait fut coupé court par des images nettes, précises. Elle ne se trouvait pas de ce Néant dont elle espérait la présence, mais au plus profond de ses souvenirs, là où ils étaient encore vivaces et foudroyants tels des éclairs. Défilèrent alors quantité de visages, de sourires, de rictus. Elle gémit et se sentit tomber. Elle lui sembla alors qu'elle glissait hors de sa mémoire, hors de son corps, comme si elle ne sentait plus sa propre enveloppe charnelle. Elle s'arrêta et en ouvrant les yeux, elle le vit sans masque.

Ses cheveux avaient la couleur de l'écorce d'un chêne, ses yeux portaient le vert pur de l'herbe tendre en début de printemps. Sa peau claire semblait de satin, et son sourire réchauffait le coeur de la belle aux cheveux d'argents. Geraïnh Vreanen. Son père, Braïn Vreanen, était un ami de Veroën Valbeön, père de Lithildren. Les deux elfes devaient s'entraîner ensemble aux différents arts elfiques : archerie, équestre, combat.

La nuit était claire. Pas un seul nuage ne troublait le ciel étoilé et la pleine lune. Les arbres en fleurs brillaient d'un éclat pur sous les rayons de la lune. Elle était là, habillée d'une robe blanche en satin, un peu transparente laissant deviner sous le tissu les formes de son corps fin et élancé ; ses pieds étaient nus et à son cou pendait un bijou elfique donné par sa mère quelques années plus tôt. Elle était debout, dans cette clairière à eux. Son visage divin était tourné vers l'oeil d'argent dont la caressa illuminait la belle, lui donnant l'air d'une déesse. Le parfum de l'elfe, un parfum de fleur de cerisier, paraissait aux narines de Geraïnh qui l'observait, à l'ombre. Il portait une longue robe verte ornée d'arabesques dorées.  Il finit par s'approcher sans un bruit de la belle. Depuis plusieurs mois, l'un et l'autre couvaient un amour réciproque que seuls des regards et le silence laissaient supposer.  Elle tourna la tête vers lui, doucement. Ses fines lèvres dessinèrent un sourire léger.

Plus tôt dans la journée, il était venu la voir.

- Ce soir, la lune nous observera, entière et brillante, depuis le ciel pur. Vous joindrez-vous à moi à la clairière ?

Elle était restée silencieuse un moment, se rendant compte du fait qu'il la conviait à un moment seuls cette nuit. Elle avait finit par accepter, timidement. Ce rendez-vous l'avait rendue nerveuse toute la journée. Le soir venu, elle avait mit cette robe, sa robe la plus simple, et était sortie pour l'attendre.

Il prit la peine de regarder la lune pendant qu'elle observait le trait du visage fin et sage de son ami. Elle avait été séduite par ses manières, ses gestes, ses paroles et ses qualités dans les disciplines du combat ; pour sa vaillance et sa patience, pour sa gentillesse et sa douceur, elle l'aimait. Elle ignorait s'il l'aimait en retour, mais elle avait adressé de nombreuses prières à la lune pour qu'il l'aime lui aussi. Elle n'osait aucunement briser le silence qui se faisait gênant pour elle. Elle échangea un regard avec lui, et eut un léger rire. Il finit par lui prendre une main, puis l'autre. Sa peau était tiède, douce. Il eut un sourire gêné en la regardant, mais prit une grande inspiration, qui amusa la belle.

- Lithildren... Depuis que j'ai noyé mes yeux dans les vôtres, je n'ai de cesse de vous admirer, de vous observer. Tout ce temps à vos côtés n'ont fait que gonfler cette douce chaleur dans ma poitrine. Grâce à vous, j'ai découvert les douceurs et les joies que je n'espérais pas vivre...

Il marqua une pause et serra les mains de l'elfe dans les siennes. Elle se sentait rougir par ces belles paroles.

- Votre peau est si douce... constata-t-il. Aussi douce que le son de votre voix, que l'éclat de vos yeux... Aussi douce que le murmure du vent dans les feuilles, que le chant des flots de la rivière, que la vie elle-même... Lithildren... Je vous aime.

Elle avait frémit tout le long de ces courtes mais frappantes paroles. Sans un mot, ils se penchèrent l'un vers l'autre, doucement, et échangèrent un doux, timide et long baiser. Le reste de la nuit, leur amour s'embrasa dans un enlacement charnel qui ne prit fin que lorsque le sommeil les emporta et que, essoufflés, il s'endormirent l'un contre l'autre dans la clairière.


Elle se retrouva de nouveau dans le Néant en ouvrant les yeux. Elle resta pourtant allongée, prise d'une vive douleur au crâne. Elle vit défiler des visages, des sourires, des elfes aux noms oubliés. Des visages déformés, des sourires carnassiers ou avides, des rires gras et odieux. Des noms lui revinrent, bien qu'elle ignorait encore à quoi ils correspondaient. Un visage à cicatrices s'imposa à elle, comme un poing dans la figure.

Il avait un sourire pervers et vicieux, un regard déshabillant, et un rire gras. Il était mince mais clairement laid, une cicatrice lui balafrant l'oeil gauche, et le nez cassé. Elle sentait une aversion envers cet être laid et sale, ivrogne et vicieuse chose, il semblait à l'elfe qu'elle haïssait un cochon.

- Quelle délicieuse diablesse ! Une délicate furie, une divine forcenée !
- Votre douleur semblera bien douce que la mort, lorsque je sortirais de cette immonde prison.


Il fut prit d'un rire gras éclatant, un rire d'homme ivrogne. Ils passèrent trois jours à la narguer derrière ses barreaux, alors que ses poignets étaient attachés à des chaînes. L'un d'eux tenta de la violer dans sa cage, mais il eut tôt fait de regretter sa tentative. Lithildren était assez fière, et doutait qu'il puisse de nouveau attirer une femme à lui... Mais la haine et l'aversion que ces êtres immondes semblables à des cochons ou des rats la faisaient presque vomir tellement ils sentaient l'alcool et le sang. Un autre tenta le second jours de satisfaire ses envies près de la cage de l'elfe, souhaitant ainsi l'humilier : il ne pourrait plus porter une épée de la même manière, désormais...

Quand elle fût libérée, c'était comme si ils prenaient un chien en laisse : elle avait un collier de fer autour du cou attaché à des chaînes, et des sortes de menottes aux poignets. Elle portait une robe miteuse en cuir brun déchiré par endroits. Ses yeux bleus glacés et ses cheveux d'argents rayonnaient parmi tout ces humains pitoyables et faibles recroquevillés tels des chiens apeurés dans une ruelle sombre. Elle, la soif de vengeance, un fort désir violent de s'échapper, la haine et la rancoeur l'habitaient et la faisait se tenir droite et digne parmi ces pleutres chagrinants. Elle avisa un garde et se jeta brutalement sur lui. Elle évita les coups qu'il tenta de lui porter et lui disloqua la mâchoire d'un coup de pied bien placé. Un autre l'entoura violemment de ses bras, depuis le dos de l'elfe. Il serra et serra pour l'étouffer, mais elle balança sa tête pour lui briser le nez : l'elfe sentit le cartilage se rompre. Prenant un poignard d'un garde, elle le plante dans le coeur de l'un, et égorgea l'autre. Emplie d'adrénaline et lancée, elle profita de la cohue pour blesser un autre garde en lançant le poignard dans sa cuisse, puis s'acharna en blessa sept autres gardes, dont trois assez gravement pour les laisser agoniser. Ce fût l'être à la cicatrice qui parvint à l'endormir avec un linge imbibé d'une substance qui la fit perdre conscience presque instantanément.

Elle reprit conscience dans une cellule puant les âges, la poussière et le renfermé. L'humidité gouttait partout, et ses compagnons devinrent des rats qu'elle exécrait. Splendide. Son geôlier vint la voir avec un plateau. De la nourriture, et abondante ou presque ! Elle dévora avidement sa nourriture. Quelques minutes plus tard, elle sentit une forte douleur à la tête, et tomba dans l'inconscience. Elle oublia la veille, et le jour d'avant, et ainsi chaque jour elle oubliait un peu plus de son passé.


Le Néant, encore. Elle se souvenait maintenant de comment ses yeux virèrent au blauc, et pourquoi elle se sentait si mal : son corps ne supportait donc plus les substances empoisonnées ou drogues en son sein. Etait-ce vraiment cela..? Une voix sembla alors percer les ténèbres, et apporter une lumière belle, libératrice. Reviens Lithildren, reviens. La voix était si douce, caressante, chaleureuse. Elle se sentit tomber dans un précipice, à mesure que la voix se répétait dans sa tête, devenant un écho amplifié par la chute brutale.

##
Lithildren ouvrit les yeux et se redressa dans un hurlement de peur, de peur de tomber et de s'écraser lorsqu'elle eut l'impression que son corps venit de rencontrer le lit. D'un air hagard, et perdu, elle dévisagea l'elfe à son chevet et d'un voix basse, éteinte, comme si elle se souvenait d'un vieil ami, elle parla :

- Seigneur Ovadiel...?

Elle s'effondra dans son lit sans reperdre conscience. Elle tourna la tête, couverte de sueur. Son front était bouillant, mais ses mains étaient glacées. Son teint était encore plus pâle que la blancheur d'un linceul, contrastant avec le noir de jais de ses cheveux. L'argenté d'origine ne se voyait que sur la moitié de sa chevelure. Ses yeux, eux, étaient toujours aussi blancs-argents, mais une lueur nouvelle, plus vivante, dansait en eux. Elle tourna la tête vers le Ovadiel, sans le regarder. Elle eut un grand sourire.

- Eugénion, mon cher ami...

Elle le vit verser des larmes, de joie ou d'inquiétude elle ne saurait le dire. Elle tendit la main, il la prit en tremblant et vint enlacer l'elfe malade. Elle serra contre elle le Hobbit, rassurée qu'il aille bien. Elle le lâcha lorsqu'Ovadiel mit la main sur l'épaule du petit être pour l'écarter de la malade. Elle regarda de nouveau le Seigneur, et un sourire las, fatigué se dessina sur les lèvres de la native de la cité.

- Je suis de retour, mon Seigneur... Je suis enfin revenue, comme je l'ai promis...

Ovadiel était présent, comme bien des elfes, lorsqu'elle avait fait ses adieux. Geraïhn lui avait offert un cheval blanc, Aldranys. Il était le sien, et en hommage à leur amour, il le lui avait donné. Lithildren avait parlé de son départ à quelques elfes, dont le Seigneur Ovadiel. Il n'avait pas approuvé son départ, mais ne l'avait pas empêché non plus. Se mettre au service de la Lorien était une noble chose pour tout elfe qui soit, enfin c'était ce qu'elle pensait.

Désormais, elle était de retour. Enfin ! Sa cité natale avait bien changé : quelque chose en elle avait disparu, ou changé. Une chose qu'elle n'aurait su décrire. Les visages avaient changé. Les réponses attendraient, Lithildren devait encore se battre contre son propre esprit...

#Lithildren #Erennel
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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptyLun 21 Déc 2015 - 1:46
Du bruit lui fit lever la tête. Il vit alors une troupe de cavaliers arriver. Ils étaient armés d'arcs et de flèches.

Des elfes, sûrement des elfes de Fontcombe.

Oropher avait plutôt l'air terrifié. Il avait d'excellentes raisons ; les airs menaçants des elfes ne donnaient pas envie de faire le moindre geste de travers.

L'un d'eux, de toute évidence leur chef, s'avança. Ses yeux détaillèrent la scène, ne laissant transparaître aucune émotion. Il donna de brefs ordres pour que l'on arrête Oropher.

Bon débarras ! pensa t'il.

Mais il n'aimait cependant pas le nouveau venu, cet elfe suffisant.

-Qui êtes-vous ? Pourquoi êtes-vous dans cette ville maudite ? Et qu’avez-vous à voir avec cet individu ?

Il savait qu'il le fallait mais il n'avait pas envie de répondre à cet Oreilles-pointues.
Il soutint son regard, il savait pourtant bien que c'était stupide et que ça ne pouvait lui attirer que des ennuis.

Une elfe à la magnifique chevelure châtain signala à son supérieur que l'état de Lithildren était grave.
Mais il n'en tint pas compte, ce qui rengorgea Erennel dans son mutisme. Il ne céderait pas à cet imbécile.

-Capitaine, si nous ne faisons rien elle mourra ! Elle est des nôtres !

Il daigna enfin jeter un œil à Lithildren et consentit à partir. En colère, il donna l'ordre du départ.

Et ben, le séjour à Fontcombe va être une vraie partie de plaisir, se dit Erennel en rage en hissant Eugénion d'un geste mécanique.

Il enfourcha Aldranys et se mit en route. Sa conduite n'avait rien de délicate. Aldranys n'était pas ravi de supporter ce sauvage mais il était bien plus préoccupé par le sort de sa maîtresse.

Ils partirent au triple galop, il fallait se dépêcher. Lithildren, entre les bras de l'elfe qui l'avait sauvée, était très mal en point.

L'arrivée fut décevante. Alors c'était ça la magnifique cité dont rêvait sa femme. La cité était terne avec de nombreux bâtiments détruits.

Tout ce chemin pour voir... ça. Pas étonnant qu'il soit maussade, l'autre.

"L' autre » s'arrêta et leur refusa l'entrée, à Eugénion et à lui.

Ben, voyons... Qu'on ne me parle plus de l'hospitalité légendaire des elfes !

Avant qu'Erennel ait eu le temps de protester, la jeune elfe qui s'était occupée de Lithildren, s'avança vers lui et lui tendit discrètement une outre d'eau et des biscuits qu'elle appelait lembas. Elle leur promit de les faire entrer dès que possible. Il esquissa presque un sourire, il l'aimait bien celle-là... même si c'était une elfe.

Ils regardèrent la troupe rentrer dans Fontcombe.

- De toutes façons, elle n'est pas belle leur cité, maugréa t'il entre ses dents.

Ils s'aménagèrent un endroit comme ils purent. Confort sommaire d'autant plus rageant qu'ils auraient pu dormir dans un lit douillet cette nuit si « l'autre » n'était pas intervenu.

Pour compliquer les choses, ils ne parvinrent pas à allumer le moindre feu. Un vent frais vint s'engouffrer dans leurs vêtements.

-C’est marrant, ça me fait penser à une histoire tout ça

Et Eugénion raconta l'histoire d'un barde dont tout le monde critique le chant et que personne n'écoute vraiment.

Erennel se laissa voguer sur ces paroles et s'endormit.

Yalë les réveilla au milieu de la nuit. Elle les invita à les suivre dans sa cité.
Ils préparèrent immédiatement leur paquetage, ravis à l'idée de dormir dans un lit bien chaud.

Erennel doutait que « l' autre » eut changé d'avis mais il préférait ne pas se poser trop de questions pour l'instant. Il espérait cependant que la jeune elfe n'allait pas s'attirer d'ennuis, agissant de la sorte.

Ils entrèrent à Fontcombe. Tout était silencieux. Normal, vu l'heure qu'il était. Mais il n'y avait pas que cela. Dans les textes de l'ancien temps, elle était décrite comme un lieu accueillant, chaleureux, que l'on ressentait immédiatement. A cet instant, Erennel avait plutôt envie de quitter les lieux le plus vite possible. Que s'était-il donc passé ?
Mais peut-être n'était-ce finalement que l'effet de cette nuit sombre et glaciale.

On verra tout cela demain. Après une bonne nuit de sommeil...

L'elfe les mena jusqu'à une imposante demeure. Quand ils entrèrent, une chaleur bienveillante les accueillit.
Ils gravirent une longue série de marches qui les menèrent à une chambre simplement décorée mais très agréable.
Deux lits douillets les attendaient.

Yalë les quitta sans plus d'explication.
Erennel n'en demandait pas plus.

Eugénion et lui se couchèrent sans un mot et s'endormirent très vite. Mais son sommeil fut agité, hanté par le meurtre qu'il avait commis.

Des éclats de voix les réveillèrent très tôt le matin.
Erennel mit quelques minutes avant de comprendre que c'était Serambëur qui hurlait contre Yalë.

Donc elle est bien passée au-dessus des ordres de l'autre imbécile
.

Décidément, il adorait cette fille.

La porte s'ouvrit brusquement.

-Entrez, murmura t'il ironiquement

Serambëur les dévisagea de cette manière si délicate dont il avait le secret. Puis il s'en prit à nouveau à la pauvre elfe.

Erennel bouillonnait en lui, prêt à lui bondir dessus.

Par bonheur, une nouvelle personne intervint. Il ne l'avait même pas vue entrer.

C'était un elfe imposant à la magnifique chevelure argentée. La sagesse qui émanait de lui laissait supposer un âge vénérable. Sa prestance imposait l'humilité et de toute évidence embarrassait Serambëur.

Erennel sentit une joie l'envahir.

Ovadiel, c'était son nom, affirmait les avoir fait entrer et « l' autre » ne sachant que dire, se résigna à s'excuser. Il quitta la pièce après s'être incliné.

Le forgeron jubila. Son séjour à Fontcombe allait finalement être plus amusant qu'il ne le pensait.

Yalë leur présenta le noble elfe. Il s'agissait de son oncle, un notable important de la cité.

Erennel les adora immédiatement. Toutes les personnes qui pouvaient s'opposer au prétentieux Serambëur aurait désormais sa plus haute considération.

Ovadiel leur affirma que c'était quelqu'un de bien, de valeureux, que les événements avaient rendus méfiants et qu'il ne fallait pas le considérer comme un ennemi.

Erennel soupira en levant les yeux au ciel

Et puis quoi encore ?

Ses pensées l'envahirent. Il repensa à cette journée tumultueuse qu'ils avaient vécu et... à ce qu'il avait fait. A cet acte...

Il n'était plus très sûr de vouloir se venger maintenant. Il n'était pas fait pour tuer. Que fallait-il faire ? Tout abandonner ? Non. Il voulait savoir. Il voulait comprendre. Et après ? Après, il verrait. Il ne savait plus ce qu'il devait faire... Il verrait en temps et lieu.

Tout à sa réflexion, il n'entendit pas Eugénion et les elfes quitter la pièce.

Il réalisa tardivement qu'il était seul.Il n'avait pas envie pour autant de se lever.
Il était en terre elfique. Des elfes, des elfes et encore des elfes. Voilà ce qui l'attendait. Et leurs coutumes... et leur cuisine (A ce propos, il avait faim)... et leur hospitalité (l'image de Serambëur lui traversait l'esprit, il grimaça)...

Une odeur de lavande vint lui titiller les narines.
Il se leva d'un bond en grognant. Il se demanda combien de temps il survivrait à tout ça.
Il se lava rapidement le visage et jeta un coup d’œil par la fenêtre.

Des guerriers elfes s'entraînaient au combat. Il les observa, impressionné.
Leur habileté et leur dextérité ne pouvait que susciter l'admiration.

-Holà ! Descendez de votre nid mon ami et venez vous mesurez à nous ; voyons si votre survie en cette terres hostiles est dû à vos compétences ou à la chance et au hasard.

C'était Serambëur qui, du bas, lui avait adressé la parole

« Mon ami » quel hypocrite !

Cette invitation ne dupa pas Erennel. L'officier savait qu'il aurait le dessus. Un bon moyen pour lui d'imposer sa supériorité et de le rabaisser.

Erennel s'apprêta à fermer la fenêtre et laisser l'elfe seul dans ses délires de suprématie mais se ravisa.

- Mais pourquoi pas, très cher ami. Cela serait un vrai plaisir de croiser le fer avec vous, dit-il avec un ton tout autant hypocrite.

Il esquissa un sourire et referma la fenêtre.

Il s'adossa contre le mur en poussant un profond soupir

- Je suis mort
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Learamn
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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptyVen 25 Déc 2015 - 12:46


Eugénion était certes soulagé de voir Lithildren se réveiller enfin mais il n’en était pas moins inquiet pour son état de santé.  Mais ce qui interpellea sûrement le Semi-Homme au plus au point fut le fait que son amie reconnut instantanément le Seigneur Ovadiel qui  lui avait adressé la parole quelques instants plus tôt. N’était-elle pas censée être atteinte d’amnésies chroniques ? Nom d’une pipe mal allumée ! Serait-elle enfin guérie ?

Sous le coup de l’émotion, le Hobbit qui n’était pourtant pas le plus émotif de son peuple , ne put s’empêcher de verser quelques larmes . Etaient-ce des larmes de joie qui exprimaient son soulagement de voir son amie sortir de son état d’inconscience prolongée ou étaient ces des larmes de tristesse traduisant son impuissance face au mal qui accablait l’elfe à la chevelure anciennement argentée ? Lui-même était incapable de le déterminer.  Il étreignit celle qui fut bien plus qu’une alliée durant toute cette longue jusqu’à ce que le seigneur Ovadiel n’écarte délicatement le petit être de la malade ; il craignait certainement que le malheur dont elle était atteinte soit contagieux, il faut dire que les guérisseurs elfes n’avaient toujours pas réussi à déterminer précisément la nature de ce dit malheur.  
Ovadiel se fendit d’un sourire et posa une main rassurante sur l’épaule de Lithildren:

-Oui Lithildren , tu es revenue chez toi.  Ta ville natale a connu bien des malheurs mais au milieu de ceux-ci elle aura au moins la joie de retrouver sa chère enfant.


Lithildren balaya la pièce du regard comme si elle était à la recherche de quelque chose ou de quelqu’un qui aurait dû s’y trouver et de toute évidence elle ne trouva pas ce qu’elle cherchait au vu de son expression qui trahissait sa déception.  Dans un premier temps Eugénion ne comprit pas ; à quoi pouvait elle bien penser juste après son réveil d’un long coma ? Qu’est ce qui était si important à ses yeux ?

Ovadiel , quant à lui , semblait avoir parfaitement déchiffré la situation. Son visage s’assombrit instantanément et il reprit la parole d’un ton grave , presque solennel :

-De trop nombreux malheurs …. Lithildren … Au cours des affrontements Imladris a perdu beaucoup de ses braves. Parmi eux se trouvaient tes parents et Geraïnh…

Ses derniers mots semblèrent flotter pendant de longues secondes dans l’air , comme fixés en suspens le temps que sa patiente puisse les assimiler, ce qu’elle parvint à faire au bout de longues secondes d’incompréhension totale. Son visage , qui n’était déjà guère joyeux , se nappa d’un voile de tristesse.

De son vivant Eugénion n’avait jamais observé de tristesse aussi pure que celle qui accablait son amie. Il avait toujours été convaincu que la tristesse , au même titre que l’amour fou n’était que des sentiments futiles provoqués par des détails insignifiants d’une vie quotidienne sans éclats. Mais ce chagrin là était différent pur , éthéré, sincère et presque fascinant.  Pour la première fois , Eugénion fut touché par la tristesse d’autrui ; alarmé par ce soudain état d’âme le philosophe se précipita au chevet de Lithildren.

-Oh Lithildren …Je suis tellement désolée… Tes parents ; quel malheur !


-J’ignore comment sont tombés tes parents, reprit Ovadiel , mais je n’ai aucun doute sur le fait qu’ils soient morts en braves en défendant leur cité.  Quant à Geraïnh , je peux témoigner de son héroïsme car j’ai combattu à ses côtés , je l’ai vu se battre avec force, courage et vigueur ; malheureusement j’ai également assisté , impuissant , à sa lâche mise à mort.  

Ovadiel était manifestement lui aussi très ému ; il connaissait la plupart des elfes de la cité et chacune des victimes de l’Ordre avait été pour lui une grande source de tristesse. Il marqua une pause où tous s’échangèrent des regards silencieux qui en disaient bien plus que des paroles superflues.

-Nous n’avons pas retrouvé leur dépouilles ; elles ont été vraisemblablement brûlées.

Ovadiel se redressa

-Mais aujourd’hui  tu n’as plus rien à craindre, la région est en paix  . L’Ordre a été détruit et ses membres se sont dispersés et grâce à toi et tes amis nous avons pu arrêter l’un des membres les plus dangereux qui était en liberté en la personne d’Oropher. Lui qui a voulu trahir sa ville natale sera contraint de passer de longues années dans les cachots de Fondcombe, une juste punition.

Le seigneur adressa un sourire à son invitée

-A présent repose toi ma chère Lithildren, Maitre Ionescgrin veillera attentivement sur toi  n’est ce pas mon ami ?
Eugénion , assis tristement sur un tabouret , acquiesça de la tête sans se sentir capable d’émettre le moindre son

Ovadiel sortit de la maison de guérison d’un pas rapide et il se dirigea vers la prison qui abritait les sombres cachots où logeaient les ennemis les plus dangereux de la cité.  Les gardes postés à l’entrée saluèrent respectueusement le notable. Ovadiel s’approcha du plus haut gradé

-Oropher a-t-il parlé ?
-Non mon seigneur , il fait preuve d’une résistance à toute épreuve. Il affirme ne vouloir adresser la parole qu’à une seule personne : une dénommée Lithildren .


La surprise frappa Ovadiel de plein fouet qui resta un moment interdit

-Et…a-t-il précisé pourquoi ?

-Non mon Seigneur il n’ a donné aucune précision supplémentaire.




------------------------------------------------------------------

Erennel avait décidé de relever le défi lancé par le capitaine Serambëur bien qu’il savait pertinemment que ses chances de victoires étaient extrêmement restreintes.  Le forgeron descendit de sa chambre et sortit de l’immeuble pour se diriger sur le parterre où les guerriers elfes s’entraînaient.  L’officier originaire de Gar Thulion accueillit l’homme blond avec les bras largement ouverts :

-Ah mon cher ! Venez , approchez , n’ayez pas peur.


Le forgeron balaya la troupe d’elfes d’un regard méfiant , les Eldars eux restaient impassibles même si certains d’entre eux  , parmi les plus jeunes , affichaient un léger sourire en coin , légèrement amusé par la situation.

-Désirez vous garder votre lame ou préférez vous que l’on vous prête une épée elfique de haute facture ?


D’un simple regard Erennel fit comprendre à Serambëur que le jour où il se battrait avec une arme elfique correspondrait avec celui où il se baladerait avec une fleur dans les cheveux ; autant dire pas avant longtemps.

-Prêt ?
Fit Serambëur avec un sourire moqueur .

Le forgeron leva sa lame et se mit en garde mais à peine eut il le temps d’esquisser le moindre geste que l’elfe était déjà sur lui. Il fit une attaque de taille que le forgeron para avec une grande difficulté et ce dernier ne vit pas arriver le coup de genou que son vis-à-vis lui asséna dans l’abdomen et qui lui coupa le souffle . Plié en deux , le forgeron s’écroula au sol tandis que Serambëur pointa sa lame en direction de sa gorge.

-J’ai gagné .
fit il avec une pointe de suffisance transparaissant dans sa voix.

L’écart entre les deux duellistes était gigantesque , si Erennel n’était pas un mauvais combattant il était très loin d’avoir l’agilité , l’intelligence de combat , la dextérité ou les réflexes d’un officier elfe qui avait des siècles d’expérience.

-On recommence ?
Lui demanda Serambëur.

Parmi la troupe, une silhouette filiforme observait le spectacle avec amertume. Yalë n’était pas particulièrement enthousiaste à l’idée d’assister à nouveau à l’humiliation d’un invité de la cité.
Le forgeron qui avait déjà été battu à plate couture une fois se relèverait il à nouveau pour faire face ou allait il jeter l’éponge …

-Et encore tu n’as pas le meilleur bretteur devant toi , il fut un temps où ma sœur surpassait tout le monde ici enfin avant qu’elle ne disparaisse pour explorer le monde des humains. Ah ! Quelle idée ; comme si ce monde était digne d’un intérêt quelconque.




----------------------------------------------
Eugénion ne s’attendait pas vraiment à voir Ovadiel revenir si tôt dans la maison de guérison. Il entra dans la chambre et se dirigea vers Lithildren

-Lithildren , je suis désolée de te demander cela alors que tu es si souffrante mais Fondcombe a besoin de tes services.Notre prisonnier Oropher n’accepte de parler qu’à condition que tu sois son interlocutrice. Ne te sens pas obligée d’accepter , après ce ce que tu as pu traverser je pourrai comprendre que tu refuses mais saches que cet individu dispose de renseignements qui pourraient nous être précieux dans la lutte contre l’ennemi.


En quête de l’avis d’un ami , Lithildren chercha des yeux Eugénion qui lui adressa un regard qui traduisait clairement ce qu’il pensait de tout cela : Tudieu ! Mais qu’est ce que c’est encore que ces histoires ! N’y va pas , j’ai pas envie de te voir à nouveau dans de beaux draps !

#Ovadiel #Serambeür


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Lithildren Valbeön
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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptyLun 28 Déc 2015 - 18:35
- Oui Lithildren , tu es revenue chez toi.  Ta ville natale a connu bien des malheurs mais au milieu de ceux-ci elle aura au moins la joie de retrouver sa chère enfant.

Elle balaya la salle du regard, cherchant Geraïnh, son amant. Et peut-être ses parents. Mais ils furent introuvables, peut-être n'étaient-ils pas encore au courant ? Peu probable. Ou alors étaient-ils absents ? La déception envahit l'elfe : ses parents ne l'aimaient plus, Geraïnh avait sûrement trouvé une autre amante. Non, non, non, c'était impossible ! Elle se sentit envahie par l'abandon, la solitude malgré la présence d'Eugénion et Ovadiel.

- De trop nombreux malheurs …. Lithildren … Au cours des affrontements Imladris a perdu beaucoup de ses braves. Parmi eux se trouvaient tes parents et Geraïnh…

Ce fut le coup de grâce. L'elfe aux cheveux noirs se renferma définitivement. Son visage et son être entier exprima sa tristesse. Pas une tristesse passagère synonyme, non, une tristesse profonde et venant affecter plus que son esprit, mais son âme. Elle se sentit dériver dans un océan de solitude et de larmes, son âme pleurait la perte des êtres les plus chers à ses yeux. Rien, Ô non rien, ne pourrait la consoler désormais. Sa vie n'avait désormais plus aucun sens.

Une sueur froide la parcourut, comme si elle était vide, ne devenant qu'une enveloppe de peau insignifiante, sans esprit ni âme. Vide. Insignifiante. Elle voulait hurler, pleurer, fuir. Eugénion le sentit tant et si bien qu'il tenta de la consoler, mais rien ne pourrait y faire.

- J’ignore comment sont tombés tes parents, reprit Ovadiel, mais je n’ai aucun doute sur le fait qu’ils soient morts en braves en défendant leur cité.  Quant à Geraïnh, je peux témoigner de son héroïsme car j’ai combattu à ses côtés, je l’ai vu se battre avec force, courage et vigueur ; malheureusement j’ai également assisté, impuissant, à sa lâche mise à mort.

Elle n'écoutait pas. Elle se fichait de tout, de lui, d'elle, de la Cité, de son avenir, de son futur, de son présent, de son passé. Rien n'avait plus d'importance, tout n'était que piètre consolation. Geraïnh... Ses parents... Morts... Non, c'était impossible ! Cela ne se pouvait ! Non, c'était forcément une erreur ! Ils étaient en vie, quelque part, peut-être partis ailleurs ? Mais au fond de son coeur, pourtant, elle sentait, savait, était persuadée de la mort de sa famille. Ca n'allait pas, mais pas du tout. Confusion, doute, tristesse, détresse, désespoir, perte du désir de vie... Des choses, sentiments, mots, souvenirs, tout se confondait, s'emmêlait, se séparaient... Rien ne pourrait aller mieux.

- A présent repose toi ma chère Lithildren, Maitre Ionescgrin veillera attentivement sur toi  n’est ce pas mon ami ?

Non. Personne ne la toucherait. Lithildren se leva, habillée d'une tunique blanche avec des lacets dorés, pieds nus. Elle vascilla. Elle enfouit son visage dans une main, baissant un peu la tête. L'Ordre... Oui... Tout était de LEUR faute... Tuer... Décimer... Oh oui... Ils doivent tous payer pour leur erreur... Et si on commençait par cet infâme elfe qui tenta tantôt de l'éliminer ? Et si c'était LUI le fautif ? Peu importe ! Il paierait pour le meurtre de sa famille ! Elle le ferait cracher le morceau, elle l'abattrait de sang-froid ! Une chaleur monta dans son être. Elle releva le visage.

La haine se lisait dans ses yeux, dans son léger sourire. Elle fixa le vide d'un air assassin et enragé. Folie, Ô douce Folie, viens à moi ! Elle tremblota face à cette nouvelle force qui s'immisçait en elle. En se redressant, elle parut plus grande, habitée par un quelconque démon de vengeance incontrôlable. Son désespoir s'était mué en haine, sa haine en désir de vengeance. Ils paieraient tous. TOUS ! Oh oui, sa vengeance sera douce ! Et terrible ! Elle allait répandre peur et mort partout, dès qu'elle croiserait le chemin de l'Ordre ! Son sourire s'était déformé en rictus fou, son regard lançait des éclairs.

Elle tourna le regard autour d'elle. L'autre elfe avait reculé, presque effrayé de voir la folie habiter un autre elfe de la Cité ; Eugénion ne comprenait pas ce qu'il se passait. Elle se reprit. Eugénion... Non, elle ne devait pas laisser la Folie la guider, pas plus que la Vengeance. Elle devait se laisser guider par la sagesse, la compassion, et la bonté. La pitié, aussi. Elle ne devait pas laisser ses ardeurs la contrôler. Elle DEVAIT se contrôler. Ovadiel revint. De son aura émanait la surprise, bien que ce fût plus complexe.

- Lithildren, je suis désolée de te demander cela alors que tu es si souffrante mais Fondcombe a besoin de tes services. Notre prisonnier Oropher n’accepte de parler qu’à condition que tu sois son interlocutrice. Ne te sens pas obligée d’accepter, après ce ce que tu as pu traverser je pourrai comprendre que tu refuses mais saches que cet individu dispose de renseignements qui pourraient nous être précieux dans la lutte contre l’ennemi.
- J'irais...

Son ton était teinté de colère et de tristesse. Elle vit le regard contraire de son ami, mais n'en tint pas compte une seule seconde. Rapidement, habillée juste d'une tunique un peu plus longue que de coutume (lui arrivant à mi-cuisses), pieds nus, les cheveux noirs tombant en cascade dans son dos, elle se précipita hors de la maison de guérison et traversa Imladris d'un pas allongé. Elle se rendit là où Oropher était interrogé.

Il était là, sous ses yeux... Debout, mains dans le dos, le regard défiant toute autorité, fier comme un paon. Il se vantait de n'avoir pas dit un mot et d'avoir tenu, il se vantait que Lithildren ait cédé à sa requête. Mais il ignorait pourquoi, et nulle trace de peur ou crainte ne passa dans ses yeux en voyant une elfe guidée par la rage, la haine et la vengeance. Lithildren demanda d'un ton sec qu'on laisse le prisonnier et elle seuls, en tête-à-tête. Les gardes hésitèrent, voulurent protester, mais Lithildren leur grogna après et ils préférèrent partir plutôt qu'affronter une combattante autrefois renommée dans la Cité. L'elfe aux cheveux de jais fixait Oropher, qui ne bougeait pas. Les barreaux les séparaient, frustrant au maximum Lithildren.

- Je savais que tu viendrais.
- Tu n'es qu'une pourriture infestant la terre de son venin. Ta simple présence nuit à la santé de la cité. Monstre. Oui, tel est le mot qui te décrit, mais je doute que cela suffise. Que pourrais-je ajouter à ton panel de défauts ? Traître, peut-être. Oh, oui, cela irait bien... Elle fit une pause.Mais peut-être as-tu quelque chose à dire ? En fait je me fiche de ce que tu pourras dire. Oui, je n'en ai cure. Je veux juste des réponses, et dans ton intérêt, je te conseille vivement de répondre. Et ne crois pas pouvoir m'entourlouper, je ne suis pas dupe.

Il eut un sourire.

- Tu ne vaux pas mieux que moi, Lithildren. Loin de là. Tu es comme moi, remplie de haine et de dégoût.
- Tu étais là, quand Imladris est tombée. Tu étais là, quand mon amant est tombé. Tu n'as pas d'excuse. Mais haine n'est tournée que vers ton Ordre qui a pavé ma vie de dalles enflammées. Je ne peux ni te pardonner, ni accepter une quelconque excuse. Alors bien, que pourrais-je te poser comme questions ? Nous sommes seuls, juste toi et moi. Ne cache rien, et je pourrais t'épargner une mort douloureuse.
- Et tu penses m'effrayer ? Une cavalière sans titre ni patrie ? Ta menace ne vaut guère mieux qu'une goutte dans un océan.
- Et ta vie ne vaut guère mieux qu'un serpent. Tu craches, mords et répand ton funeste venin parmi ta propre race.
- Et visiblement, j'ai infecté quelqu'un.

Le ton ironique qu'il employa fit enrager Lithildren. Autant dire que cet être immonde se rinçait l'oeil, et qu'il en profitait largement. Elle sentait cette chaleur de folie monter en elle. Elle se tint des promesses d'exécution. Elle était frustrée de ne pas pouvoir le frapper, de ne pas déchaîner sa colère jusqu'à ce que mort s'ensuive. Elle faisait les cents pas, prit un objet passant par là et le lança contre les barreaux. Oropher ne moucheta même pas. Il semblait même... impressionné par la colère de Lithildren, et tout deux savaient ce que cela signifiait : elle s'écartait de la voie de la sagesse des elfes, mais elle ne rejoignait par pour autant Oropher. Elle était à mi-chemin entre les deux, et persistait dans une folie vengeresse.

Elle devenait Lithildren la Némésis, traqueuse et vengeresse. Seule ou presque contre l'OCF. Et Oropher le sentait dans ce regard chargé de folie meurtrière, de haine. Et lui-même savait que sa propre vie toucherait à sa fin s'il parlait, mais pour dire quoi ? Elle ne voulait savoir que de futils détails sur ses parents et son amant. Et visiblement, elle allait traquer l'OCF jusqu'à l'éteindre totalement, même si leurs traces la mènent au bout de la Terre du Milieu. Oropher la sentait prête à agir. Tout cela, dans un simple regard.

Lithildren s'approcha des barreaux, tirant Oropher de sa rêverie.

- Je veux les noms des chefs, les emplacements de rassemblement, je veux les caches d'armes, les alliés, les complices, les mouvements, les tactiques, je veux absolument tout savoir.
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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptyLun 11 Jan 2016 - 0:05
-Bon, quand faut y aller...

Erennel prit son épée et la regarda :

- Je compte sur toi

Il réfléchit un instant et soupira :

- Tu feras ce que tu pourras

Il descendit les marches avec la motivation d'un condamné qui va à l’échafaud et se dirigea vers les guerriers elfes en entraînement.

Serambeür l'accueillit à bras ouvert. Il vit des elfes qui souriaient déjà à sa future défaite.

Son adversaire lui proposa une lame elfique.

Plutôt crever, pensa-t-il

Le forgeron se mit en garde. Il n'eut même pas le temps de réagir que Serambeür était déjà sur lui. Il para comme il put et se reçut un coup de genou dans le ventre.

Il tomba au sol tentant de retrouver son souffle.

L'elfe s 'avança vers lui, victorieux :

-J'ai gagné, dit-il avec cet air prétentieux qu'Erennel aurait aimé faire disparaître de ce visage.

Il le détestait tellement qu'il en venait même à trouver les autres elfes adorables en comparaison, c'était dire.

-On recommence ?

Ça ne servirait pas à grand chose, il le battrait sur le champs mais laisser tomber...

-Et encore, tu n'as pas le meilleur bretteur devant toi, il fut un temps où ma sœur surpassait tout le monde ici enfin avant qu'elle ne disparaisse pour explorer le monde des humains. Ah ! Quelle idée ; comme si ce monde était digne d'un intérêt quelconque.

La simple idée qu'il puisse avoir une sœur l'écoeura.

Il ne voulait pas le laisser fanfaronner ainsi mais il n'avait pas particulièrement envie de poursuivre, du moins pas pour l'instant...

La seule solution qu'il trouva fut d'ajourner le combat prétextant qu'il voulait prendre des nouvelles de Lithildren et, au fond, c'était vrai.

Il voulait savoir comment elle se portait à présent. Est-ce que les remèdes elfiques avaient pu la soigner ? De la voir souffrante comme elle était, l'avait tout de même chamboulé un peu. Enfin, juste un peu... Et puis, c'était surtout par politesse qu'il voulait s'enquérir de sa santé.
En repoussant le combat, il espérait qu'un événement lui éviterait ce désagrément ou au moins, trouver le moyen de s'entraîner un peu, même si ça ne changerait pas grand chose.

Il quitta ainsi le groupe dont il décida d'ignorer les regards moqueurs. Il ne savait pas trop où se rendre. Il se demandait où l'on avait pu emmener Lithildren et il aurait été hors de question pour lui de demander quoi que ce soit à l'autre abruti.

Il entendit quelqu'un l'interpeller. C'était une voix féminine.

Il se retourna, curieux.

C'était Yalë

Elle s'excusa de la conduite de Serambeür.

Il ne s'attendait pas à ça mais se reprit rapidement.

-Ce n'est pas de votre faute si c'est un idiot

L'elfe dissimula maladroitement son sourire. Elle essaya vainement de le disculper mais Erennel la coupa en lui demandant des nouvelles de Lithildren et où il pourrait la trouver.

Après l'avoir remerciée, il prit congé de Yalë et s'engagea au cœur de la cité.

Bientôt, il arriva à l'endroit qu'elle lui avait indiqué.

La maison de guérison était une magnifique bâtisse dont l'architecture parfaite impressionna Erennel.

A peine fut-il à l'intérieur qu'il sentit un bien-être l'envahir.

Il s'adressa à une elfe affairée et lui demanda où était la chambre de Lithildren.

-Ah, la malade qui est arrivée hier... Nous l'avons installée au deuxième étage.

Il se rendit à la chambre indiquée mais ne trouva personne.

Il en ressortit un peu troublé et ne vit pas que quelqu'un arrivait sur sa droite, il le bouscula.

Et c'est au moment où il s'apprêtait à s'excuser qu'il reconnut l'individu.

C'était Eugénion.
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Learamn
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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  Empty
Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptyJeu 28 Jan 2016 - 20:03

Eugénion marchait aussi vite que ses courtes jambes le lui permettaient à travers les longs et magnifiques couloirs de la maison de guérison. Mais pour le petit philosophe l’heure n’était point à la contemplation des ouvrages architecturaux des elfes, il essayait de faire le point sur les récents évènements et d’envisager les différentes options qui s’offriraient bientôt à lui.

Le voyage qu’il avait choisi de faire avec Lithildren depuis Edoras était terminé ; ils avait atteint Fondcombe en un seul morceau et ils se trouvaient à présent en sécurité, son amie elfe était retournée dans sa ville natale mais cette cité n’était pas celle du Semi-Homme. S’il avait décidé de rester quelques jours voire quelques semaines ici pour prendre un peu de repos et se remettre de ses émotions, il savait que tôt ou tard il devrait quitter la région pour retourner vaquer à ses occupations qui le faisaient voyager entre la Comté et les royaumes humains. Cela ne lui déplairait pas forcément de revenir à sa routine habituelle et de retrouver son logis en Comté; les elfes avaient beau lui réserver un traitement de choix ils n’en appartenaient pas moins à une culture totalement différente de la sienne et Eugénion ne semblait pas très enclin à adopter leur mode de vie . Absorbé dans ses pensées, le petit penseur ne regardait pas vraiment devant lui et , au détour d’un virage, il percuta violemment le flanc d’un homme . Un peu sonné Eugénion s’excusa à la hâte avant même de se rendre compte que la personne qu’il venait de bousculer n’était autre qu’Erennel, ce forgeron qui lui avait sauvé la vie à Bree.
A priori lui aussi n’avait pas l’intention de s’éterniser ici d’autant plus qu’Eugénion doutait fort qu’on ait réservé le même traitement de faveur à cet homme plutôt taciturne qu’au charmant Hobbit.

"Ah! Monsieur Erennel, quel heureux hasard ! Je voulais justement vous remercier à nouveau pour votre geste salvateur. Vous m’avez sauvé la vie et j’ai une dette imprescriptible à votre égard bien que je sois à peu près certain que je ne pourrai jamais vous rendre la pareille.
"

Eugénion adressa un petit sourire reconnaissant au forgeron puis les deux voyageurs se remirent à marcher dans la même direction sans réellement savoir vers où ils se dirigeaient.

"Sinon comment se passe votre journée? De mon côté à part le petit incident à cause duquel nous avons dû passer une partie de la nuit à la belle étoile , je n’ai rien à reprocher à nos hôtes du moment. Je comptes rester ici un petit moment pour me ressourcer avant de reprendre la route ; et vous qu’avez vous prévu?"

C’est en formulant cette question qu’Eugénion, de nature toujours aussi curieuse, se rendit compte qu’il ne connaissait à peu près rien à propos de son sauveur , un peu comme pour Lithildren , mais les mystères entourant le passé elfe  était plus ou moins excusés par l’amnésie de la principale intéressée.  D’où venait cet homme? Que faisait-il à Bree? Pourquoi avait il fait le choix de quitter son foyer? Quel était son métier? Était-il de ces mercenaires qui parcouraient les routes à la recherche de quelque contrat juteux ? Tant de questions qui n’attendaient que des réponses , mais si le Hobbit voulait tirer quelque chose de l’homme blond il fallait les poser assez subtilement pour pas qu’il ne sente agressé par un individu faisant la moitié de sa taille qui lui ferait subir un interrogatoire.
Pour amorcer la discussion le Semi-Homme posa une question qui était , à ses yeux, pertinente. Il ne se doutait pas qu’elle risquait de raviver de douloureux souvenir dans le coeur d’Erennel.


"J’imagine que vous allez rejoindre votre foyer, votre famille ; non?"


Le forgeron s’arrêta net et tourna la tête vers Eugénion , la question du Semi-Homme lui avait visiblement fait un certain effet qui avait l’air d’être tout sauf positif.

-----------------------------------------------------------------

Oropher riait, oui il riait même aux éclats , lui le traître qui croupissait au fond de sa geôle riait d’un rire moqueur et désinvolte.  Lithildren lui faisait subir un interrogatoire dans les règles de l’art ; et il était à peu près certain que s'il n’y avait pas des barreaux entre eux , elle l’aurait déjà pris à la gorge . L’elfe amnésique lui avait ordonné de lui révéler des noms , des lieux et toutes les autres informations liées au défunt Ordre de la Couronne de Fer; quelle naïveté…

De toute façon le renégat n’avait pas tenue à parler à elle seule et à nul autre pour avoir la même discussion qu’il aurait eu avec un officier de la cité , non cela n’aurait eu aucun sens. Si c’était elle qu’il avait choisi ce n’était pas par hasard loin de là. Son regard sombre se posa sur son interlocutrice:

“Il y  a bien des choses que tu désires savoir Lithildren Valbeön de Fondcombe mais tes requêtes trahissent ton ignorance : tu sais si peu de choses.”


Il fut à nouveau secoué par un petit rire. Oropher semblait se délecter de cette situation malgré sa position précaire.

“Tu veux des noms et des informations ; je pourrai te les donner après tout , juste pour voir ce que tu en feras. Les transmettras tu sagement aux instances de la cité en attendant que ces derniers fassent quelque chose ? Ce qui , je te l’assure , n’arrivera jamais. Ou alors iras-tu seule et héroïquement combattre  ceux que tu considères comme tes ennemis? Dans tous les cas tu risquerais d’être déçue : l’Ordre a été dissout , ses têtes ont été abattues ; leur repères principales sont vides et les anciens agents sont traqués au quatre coins du continent , la plupart ont été tués et les survivants se cachent des autorités comme ils le peuvent. Je crains bien que tu arrives après la bataille Lithildren , d’autres se sont chargés de faire le travail ; tu ne seras pas la salvatrice du monde , tu as raté le coche.”

Il parlait tout en affichant un sourire qui semblait déstabiliser la jeune elfe. Il marqua une courte pause , le temps que Lithildren assimile complètement ses dernières paroles puis il continua à répandre son venin.

“T’es tu demandée pourquoi je me suis mis à te poursuivre sans relâche alors que tu ne m’avais rien fais? Certains pensent que c’était pour tirer une rançon de ta capture , effectivement c’est ce que je dis à mes hommes pour qu’il me suive mais la réalité est bien différente. J’étais là , Lithildren Valbeön quand tu as fait le choix de quitter ta cité pour accomplir tes rêves et servir tes intérêts . J’ai vu le désespoir de ceux qui tenaient à toi et qui attendaient vainement ton retour mais jamais tu ne leur a porté de nouvelles. Et puis quelques temps après , j’ai choisi de servir mes intérêts personnels , comme tu l’avais fait. Finalement nous ne sommes pas si différents toi et moi…”

Oropher laissa cette phrase lourde de sens en suspens pendant quelques secondes .

“Et puis nous avons tout les deux plus ou moins échoués.”


Il émit un petit rire ironique.

“Regarde nos situations respectives : je croupis au fond d’une geôle tandis que toi tu as erré durant des siècles avant de revenir vers le foyer que tu avais quitté. “


Ce dialogue était quasiment à sens unique ; Lithildren était absorbée et sans aucun doute hautement perturbée par les paroles néfastes  du renégat. C’était elle qui devait mener un interrogatoire mais c’était bien le prisonnier qui donnait le rythme. Et il n’en avait pas fini .

“Tu éprouves de la haine envers ceux qui ont tués tes proches et à présent tu veux les venger mais cela ne les fera pas revenir. Lithildren, où étais tu quand ils combattus pour défendre leur cité? Étais-tu à leur côté pour sacrifier ta vie comme ils l’ont fait?  C’est à ce moment là que tu aurais pu agir.”

L’elfe qui était assis au fond de sa cellule , dans l’ombre , se leva alors et se dirigea d’un pas très lent vers l’elfe aux cheveux de jais. Il s’approcha autant qu’il le put et seule une poignée de centimètres et quelques barreaux  séparaient leurs deux visages.

“Néanmoins, je comprends tout à fait tes ressentiments : ta haine et ta quête de vengeance sont parfaitement compréhensibles. La chance que tu as c’est qu’en face de toi se trouve la personne qui pourrait t’aider à mener à bien tes projets. J’étais là quand Geraïnh s’est fait tué , je l’ai vu et je connais son assassin. Je peux même te dire qu’il est encore vivant et je sais où il se trouve et comment l’atteindre ; seule tu ne pourras pas y parvenir."


Il marqua une pause.

"Pour cela il faudra que tu sois prête à détacher tes liens avec cette cité”

En disant ces mots , il désigna du regard ses mains qui étaient menottées  , visiblement il y avait d’autres liens à libérer.

Les deux elfes s’observèrent silencieusement quand une porte, à l’étage supérieur ,  s’ouvrit à la volée et le bruit de quelqu’un qui descendait prestement des escaliers de fit entendre. Oropher reprit sa position assise au fond du cachot tout en continuant à fixer Lithildren.

Le capitaine Sereambëur entra précipitamment dans le couloir où se tenait l’elfe amnésique.

"Alors , a-t-il parlé?"
Demanda-t-il brusquement à Lithildren avec un ton abrupt qui pouvait surprendre. "Qu’a t-il dit?"

De toute évidence , l’officier de Gar Thulion n’était pas la bonne personne pour partager les paroles du renégat. Pas que le capitaine n’était pas animé de bonnes intentions mais il était trop impulsif, trop impatient et sûrement trop rigide pour vouloir comprendre la situation. De toute façon rien de ce qu’avait dit Oropher à Lithildren ne risquait de l’intéresser. L’elfe aux cheveux de jais fit donc le choix de ne rien lui révéler ou tout du moins de ne lui dire que quelques bribes d’informations mineures dont l’officier n’avait cure.

"Rien de plus? Très bien , vous pouvez partir à présent ; je vais moi même me charger de faire parler ce traître."

Ne préférant pas penser par quels moyens Serambëur s’apprêtait à faire parler le prisonnier, Lithildren se dirigea vers la sortie , non mécontente de quitter cet endroit et le regard de celui qui fut son poursuiveur quelques jours plus tôt.
Elle put entendre , avant de monter les marches qui la ramèneraient vers la surface , le capitaine poser une question au captif avant de le menacer. La voix d’Oropher s’éleva alors , calme et sereine , et de toute évidence il ne s’adressait pas à l’officier de Gar Thulion .

"Si tu veux avoir tes chances il faudra agir vite ; dès cette nuit."



Parcourue par un frisson soudain , Lithildren monta les escaliers quatre-à-quatre. Elle désirait bien sûr venger Geraïnh et ses parents mais pour ce faire elle allait devoir faire évader son ennemi; Oropher avait raison , lui seul détenait les informations nécessaires et il comptait bien tirer profit de cette situation. Le jeu en valait-il la chandelle?

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Durant l’après-midi , chacun vaqua à ses occupations ; les guérisseurs prirent à nouveau en charge Lithildren qui passa la journée au fond de son lit. Les médecins de la maison de guérison jugeait que l’escapade qu’avait faite leur patiente dans les geôles l’avait affaiblie ; il ne cessait de répéter entre eux que personne ne tenait jamais compte de leur diagnostics et de leurs prescriptions.  

Erennel de son côté , après avoir longuement échangé avec Eugénion avait aussi fait le choix d’aller se reposer un peu ; le périple l’avait considérablement fatigué même s’il avait la chance de ne déplorer aucune blessure sérieuse.
Eugénion , toujours aussi curieux , ne put s’empêcher de visiter la ville et de parler avec les habitants qui avaient un peu de temps à lui consacrer. Il s’émerveillait tantôt devant les constructions des Eldars et il déplorait tantôt la destruction massive de la ville  faite par l’Ordre quelques mois auparavant. A titre d'exemple , les écuries ancestrales de l’entrée de la ville étaient en ruines, complètement calcinés ; un bien triste spectacle.

Le soir même , ils furent invités par le seigneur Ovadiel dans sa noble demeure pour partager le repas du soir. La table avait été dressée sur une terrasse spacieuse où la vue était imprenable. Lithildren avait été installée à droite du maître des lieux ; à sa gauche se trouvait Eugénion qui commença alors à lui conter les rencontres et découvertes qu’il avait faites dans l’après midi, Erennel se trouvait à côté du Semi-Homme. Ovadiel était également entouré par sa femme , sa fille Yalë et deux de ses fils . Une chaise , à coté du forgeron , était encore vide.

On servit les premiers plats ; de toute évidence l’hospitalité était un maître mot dans la famille d’Ovadiel. Il y en avait pour tout les goûts et chacun put trouver ce qu’il lui convenait,  même des étrangers non-habitués aux pratiques culinaires de Fondcombe; Ovadiel savait recevoir. Ce dernier demanda alors à ses invités du jour :

"A présent que vous êtes en sécurité et bien traité , du moins je l’espère , entre les murs de la ville ; je me permets de vous interroger à propos des circonstances qui vous ont amenés jusqu’ici , un Semi-Homme et un humain. C’est plutôt inhabituel ; je peux comprendre le désir de Lithildren de revenir vers sa ville natale mais vous quels sont vos motivations?"

Eugénion s’empressa alors de répondre .

"Eh bien je dirai que c’est à la fois simple et compliqué à comprendre. Je vendais mes marchandises à Edoras , il y a de cela quelque temps , quand j’ai rencontré Lithildren par un heureux coup du destin. Après avoir longuement discuté ensemble elle me fit part de son projet de rallier Fondcombe , je pris alors la décision de l’accompagner. Comprenez que mon quotidien n’est pas toujours très excitant et que j’avais besoin de casser ma routine. Et puis je désirais ardemment aider mon amie à retrouver sa voie jusqu’ici. Nous avons donc voyagé sans encombres jusqu’à Bree ; nos journées étaient rythmées par nos dialogues et histoires que nous nous échangions ou plutôt que je me chargeais de lui raconter ; Lithildren n’est pas d’un naturel très bavard. Nous fîmes donc une halte à Bree mais là-bas des agresseurs nous ont tendu en piège et c’est à ce moment là qu’Erennel , qui passait par là , est intervenu pour nous sauver la vie.  Notre ami comprit alors qu’il s’était embarqué avec nous et qu’il était dans le même sac  ; il n’avait plus le choix , il devait continuer la route jusqu’à Fondcombe. Grâce à l’aide d’un des habitants du village , nous avons pu quitter Bree en un seul morceau mais nos ennemis étaient déjà à nos trousses. Après moults péripéties et miracles nous avons réussi à atteindre les ruines de Valdol et la suite de l’histoire vous la connaissez.

Je crois que c’est un résumé assez complet , me trompes-je ? "
Demanda-t-il à Lithildren et Erennel.

Fasciné par leurs aventures Ovadiel et sa famille bombardèrent le petit trio si insolite de toutes les questions possibles. C’est alors , au bout de plus de deux heures , que le dernier convive fit son apparition.

Ah Capitaine! s’écria Ovadiel en voyant arriver Serambëur. Venez vous installer je vous prie. “

Le notable lui présenta le siège vide à gauche d’Erennel. Si l’officier de Gar Thulion était réticent à l’idée de s’asseoir à côté du forgeron , il n’en laissa rien paraître. Il s’assit et commença à se servir.

“Le prisonnier a-t-il parlé?
s’enquérit Yaël auprès de son supérieur

-Non , il est assez coriace ; il ne m’a rien révélé , il ne m’a même pas adressé la parole. Mais j’ai bon espoir que cela fonctionne mieux demain.”


Les minutes continuaient à s’écouler dans cette atmosphère joyeuse et chaleureuse et où tout le monde était plus ou moins à son aise y compris Erennel qui malgré la présence de son voisin antipathique , commençait presque à trouver ce repas agréable. Seule Lithildren semblait en retrait , elle parlait peu et ne mangeait pas mais personne n’y prêta vraiment attention ; Ovadiel mettant cela sur le compte de ses traumatismes passés mais l’elfe aux cheveux de jais était tourmentée par autre chose.

Eugénion , qui se sentait comme un poisson dans l’eau se risqua même à narrer l’une des petites histoires dont il avait le secret:

Voici l’histoire d’un roi qui régnait sur son royaume depuis sa tendre enfance et le décès de son père alors qu’il était encore dans un berceau. Il n’y avait rien au monde que cet homme aimait plus que son poste de monarque  malgré les nombreuses responsabilités qui incombaient à une telle position. En bon vivant et en parfait épicurien ce souverain passait son temps à satisfaire ses plaisirs divers et variés , tous plus improbables les un des autres.
Les années passèrent avec faste pour cet homme et sa cour, le vin coulait à flots , les femmes défilaient et le trésor personnel de notre bon roi augmentait de manière proportionnel à l’appauvrissement du peuple.
Mais , après de longues décennies d’opulence , le temps commença à faire son oeuvre. Des cheveux blancs apparurent sur les tempes du potentat, des petites rides firent leur apparition au coin de ses yeux et sur son front ; il commençait à ressentir de plus en plus de fatigue , ses gestes étaient moins vigoureux et ses réflexes bien moins vifs.
Il ne cessait de faire appel à ses médecins , jour après jour , qui lui diagnostiquaient sans cesse de nouveaux problèmes de santé ; une santé qui commençait sérieusement à se dégrader. En plus de ses membres qui rouillaient , il était régulièrement secoué par une fort toux et des maux d’estomac gênait considérablement le bon déroulé de ses nombreuses digestions. Bref cela n’allait pas très fort.
Un jour , alors qu’il était installé sur son trône pour entendre les requêtes des gens du peuple pendant un de ces événements mensuels où le contact entre la population et leur dirigeant devait devenir effectif selon les ministres malgré les profondes réticences du roi, un vieil homme entra dans le palais. Il avait des cheveux gris en bataille et une longue barbe miteuse cachait le bas de son visage émacié.

-Que désires tu vieil homme?questionna le Roi.

L’étranger leva alors  un doigt accusateur en direction du monarque qui se raidit sur son siège, se sentant comme agressé par ce simple geste.

-Vous! Majesté! Ne croyez pas que vos médecins vous seront utiles; avec leurs piètres remèdes ils ne font que fuir la vérité!

-Et quelle est donc cette vérité dont tu parles ? Fit le roi de plus en plus circonspect face à ce visiteur pour le moins inhabituel .

Le vieil lâcha un éclat de rire avant de répondre à la question de son roi :
-Mais Majesté, la raison de vos maux , le fléau qui vous frappe ; il ne s’agit pas d’une maladie quelconque ou autre menace physique , non celle qui vous affaiblit jour après jour n’est autre que la Mort en personne!Le temps fait son effet , la Nature reprend ses droits et vous ne pourrez y échapper.

Le visage du souverain se mit alors à pâlir brusquement alors qu’il ordonna d’une voix qui se voulait sereine mais qui ne le paraissait pas du tout , de faire sortir cet énergumène de son palais.

Les propos de ce mystérieux vieillard troublèrent le roi au plus haut point. Ainsi c’était la mort qui le guettait...A la simple évocation de cette idée, il fut parcouru par un frisson : c’était impossible , il ne pouvait pas mourir , pas lui ; la Mort ne pouvait pas avoir raison de lui , de son pouvoir.  Ce n’était pas une fatalité mais le plus grand des combats , un simple rapport de force.
Les maladies menaçaient sa santé , il fallait donc faire en sorte qu’elles deviennent inoffensives pour lui. Il se mit donc à investir de manière tout simplement stratosphérique dans la recherche médicale; tous les scientifiques du royaume se mirent à produire une multitude de remèdes pour immuniser le Roi contre tous les maux possibles et imaginables. L’audacieux projet du roi paya et au bout de quelques années , il n’y avait quasiment aucune maladie qui pouvait affaiblir un seigneur plus en forme que jamais.

Mais un jour , alors qu’il ne l’avait plus revu depuis leur première entrevue , le vieil homme qui avait annoncé sa mort revint parler au Roi. Le pauvre vagabond avait réussi à rentrer malgré la présence de la garde par on ne savait vraiment quel miracle ; mais à vrai dire , à ce moment là , l’entourage du roi qui était attablé avec ce dernier se souciait plus de savoir ce que ce vieillard allait bien pouvoir dire .

-Vous jouez à  un jeu dangereux Majesté! Nul ne peut réchapper à sa fatale destinée et si les maladies ne pourront pas vous emporter alors autre chose s’en chargera. Qui sait ? Après tout vous avez tant de rivaux ; un petit peu de poison dans une assiette et le tour est joué.

Profondément agacé mais à la fois encore troublé ; le roi chassa ce galvaudeur avant de prendre la décision de faire vérifier tous les aliments qu’il consommait par des spécialistes. Ainsi nul poison ne put entrer dans sa bouche.

Mais quelques jours plus tard le vieillard reparut, toujours aussi déterminé à proclamer le décès prochain du monarque.

-Le poison ne vous touchera peut être pas mais vos nombreux ennemis aux frontières finiront par avoir raison de vous.

Irrité mais à nouveau troublé , le roi fit tout d’abord enfermer cet homme si provocateur , il avait compris qu’en écoutant ses paroles il saurait quels chemins prendre pour accéder à l’immortalité et  l’éternité.
Après cela il fit lever une immense armée qu’il équipa des meilleures armes possibles et il partit en guerre contre tous les royaumes voisins qui furent écrasés les uns après les autres. En l’espace de quelques moi le Roi était devenu le seigneur omnipotent de la région entière et il n’avait pas à s’inquiéter de potentielles attaques extérieures.

C’est alors que depuis le fond de la cellule , la voix du vieillard retentit encore et secoua à nouveau tout le palais.

“Mort au rat! Mort au rat! Mort au rat! Mort au roi!” se mit-il à crier pendant plusieurs heures.

L’évidence frappa alors le roi ; la population de rats dans le royaume ne cessaient de croître et les rongeurs amenaient avec eux toutes sortes de maux , en particulier la peste qui risquait de décimer son territoire et peut-être même l’affecter lui.
Il lança donc une grande campagne de dératisation du territoire et grâce au prodigieux et harmonieux travail de plusieurs flûtistes spécialisés , les rats furent tous noyés dans le fleuve. Il n’y avait plus rien à craindre d’eux .

Mais le pauvre hère , qui croupissait encore dans les cachots , n’avait pas dit son dernier mot loin de là. Alors que la nuit venait de tomber et que le calme régnait , il se mit à hurler

-Vous pensez avoir éliminé la totalité de vos ennemis mais vous vous fourvoyez! Les hommes les plus dangereux se trouvent à l’intérieur de vos frontières! Ils auront votre tête et le cours naturel des choses pourra reprendre la place qui lui est dûe.

Le Roi avait toujours conscience de la pertinence des paroles de son captif même si  en d’autres circonstances il l’aurait probablement fait exécuter de manière sommaire.
Là encore le vieil homme visait juste et il fallait agir vite , très vite. Il fit arrêter et tua tous ses opposants politiques et il renforça considérablement sa sécurité personnelle. Il était toujours entouré de plusieurs gardes de confiance et il se fit fabriquer une cotte de maille indestructible qu’il portait en permanence pour se prémunir contre toute attaque.

Les années continuèrent à s’écouler mais elles ne semblaient avoir aucune emprise sur le Roi qui continuaient à gouverner le royaume comme il l’avait toujours fait. En effet ses chercheurs avaient mis au point une lotion qui stoppait le vieillissement de son corps. Un soir il descendit fièrement dans les prisons du palais ; il semblait satisfait de sa victoire contre la Mort et il comptait bien partager ce sentiment de puissance et d’invincibilité à son pauvre captif qui paraissait de plus en plus rachitique à mesure que les jours passaient.

-Alors vieillard ! Regarde moi ! J’ai gagné , tes prédictions se sont révélées fausses ; aujourd’hui j’ai atteint l’immortalité et la Mort ne peut m’atteindre. Je suis insensible aux maladies , aucun ennemi ne peut m’atteindre et dorénavant je peux même te dire que le vieillissement ne peut plus m’affecter. Je suis immortel! Le comprend-tu?

Le vieillard fut alors pris d’incontrôlables tremblements ; il s’assit sur le sol et balbutia :

-C’est impossible...ça ne peut pas...non !Non! Non!

Le monarque avait convaincu le vieil homme de sa victoire sur la Mort et les convictions du pauvre hère s’écroulait comme un château de cartes. Une création de la Nature pouvait donc outrepasser les lois qui la régissait pour toucher l’immortalité.

Non mécontent de son incroyable succès , le roi annonça publiquement son immortalité qui fit grand bruit. Ainsi le Roi était appelé à régner jusqu’à la nuit des temps et peut-être même au-delà; mais cela ne pouvait bien sûr pas être au goût de tout le monde.

Une nuit , le fils aîné du roi et héritier du trône égorgea son invincible père durant son sommeil. Le lendemain on proclama la mort du roi immortel et le couronnement du dauphin; le royaume fut alors plongé dans l’incompréhension la plus totale sauf au fond d’une geôle insalubre où un vieillard captif avait entendu les échos de cette nouvelle. L’homme affichait un large sourire : le rat avait voulu jouer avec la Mort mais , comme toujours , celle-ci avait fini par remporter cette lutte trop déséquilibrée pour connaître une issue différente.



La fin du récit d’Eugénion fut suivi par quelques secondes de silence avant qu’Ovadiel se mit à applaudir.


-Fantastique Maître Ionescgrin!
S’enthousiasma-t-il. Ainsi les gens de la Comté n’ont pas perdu leurs talents de conteurs. Qu’en pensez vous? demanda-t-il aux invités.

Mais autour de la table il y avait une convive qui semblait avoir l’esprit occupé par d’autres préoccupations bien plus pressantes.

#Ovadiel #Oropher #Serambeür #Yalë


The Young Cop


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Lithildren Valbeön
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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptyDim 31 Jan 2016 - 15:50
- Il y  a bien des choses que tu désires savoir Lithildren Valbeön de Fondcombe mais tes requêtes trahissent ton ignorance : tu sais si peu de choses.

Lithildren regarda Oropher. La phrase tomba comme une pierre coule dans l'eau : pesante, froide, et silencieuse pourtant. Un silence s'installa, et il sourit. Elle était si sonnée par le nom qu'il venait de prononcer qu'elle n'avait pas comprit immédiatement qu'il s'agissait de celui de l'elfe : son nom, Lithildren Valbeön.

- Tu veux des noms et des informations ; je pourrai te les donner après tout , juste pour voir ce que tu en feras. Les transmettras tu sagement aux instances de la cité en attendant que ces derniers fassent quelque chose ? Ce qui , je te l’assure , n’arrivera jamais. Ou alors iras-tu seule et héroïquement combattre  ceux que tu considères comme tes ennemis? Dans tous les cas tu risquerais d’être déçue : l’Ordre a été dissout , ses têtes ont été abattues ; leur repères principales sont vides et les anciens agents sont traqués au quatre coins du continent , la plupart ont été tués et les survivants se cachent des autorités comme ils le peuvent. Je crains bien que tu arrives après la bataille Lithildren , d’autres se sont chargés de faire le travail ; tu ne seras pas la salvatrice du monde , tu as raté le coche.

Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son ne sortit. Elle préféra alors se taire. L'elfe était debout, mais sa position de force de l'instant précédent avait fait place à une position de faiblesse, une faiblesse qui résidait dans son oubli de tout, dans son ignorance du passé et des évènements.

- T’es tu demandée pourquoi je me suis mis à te poursuivre sans relâche alors que tu ne m’avais rien fais? Certains pensent que c’était pour tirer une rançon de ta capture , effectivement c’est ce que je dis à mes hommes pour qu’il me suive mais la réalité est bien différente. J’étais là , Lithildren Valbeön quand tu as fait le choix de quitter ta cité pour accomplir tes rêves et servir tes intérêts . J’ai vu le désespoir de ceux qui tenaient à toi et qui attendaient vainement ton retour mais jamais tu ne leur a porté de nouvelles. Et puis quelques temps après , j’ai choisi de servir mes intérêts personnels , comme tu l’avais fait. Finalement nous ne sommes pas si différents toi et moi…

Quoi ?! Il était là ?! Le temps sembla s'étendre pour finalement s'éteindre et s'arrêter. Son esprit replongea dans ses souvenirs, et elle comprit : oui, oui ! Oropher ! Elle savait que ce nom ne lui était pas étranger ! Oh, oui, c'était lui ! Elle se rappelait s'être entraînée avec lui, l'avoir affronter en combat amical, s'être liée jadis d'amitié avec lui. Mais elle l'avait renié lorsqu'elle vivait avec Geraïnh, elle avait répudié son amitié avec Oropher et l'avait alors oublié. Elle se souvint qu'il la fixait d'un air envieux, jaloux, mais aussi haineux dans le passé. Il n'avait jamais accepté sa liaison avec Geraïnh, et s'il avait pu le tuer, il l'aurait fait. Lithildren revint dans le présent et chancela. Elle balbutia un faible Je me souviens, maintenant... qu'il ne sembla ni entendre ni noter. Ou, s'il l'avait entendu, il n'en fit ni la remarque, ou fit comme s'il n'avait rien entendu.

- Et puis nous avons tout les deux plus ou moins échoués. Regarde nos situations respectives : je croupis au fond d’une geôle tandis que toi tu as erré durant des siècles avant de revenir vers le foyer que tu avais quitté. Tu éprouves de la haine envers ceux qui ont tués tes proches et à présent tu veux les venger mais cela ne les fera pas revenir. Lithildren, où étais tu quand ils combattus pour défendre leur cité? Étais-tu à leur côté pour sacrifier ta vie comme ils l’ont fait?  C’est à ce moment là que tu aurais pu agir.

Il avait indéniablement raison. Elle avait fui, encore et encore. Elle avait fui son passé, et au lieu de revenir dans sa cité natale pour retrouver la mémoire, elle avait quitté la Lorien pour s'en aller en Forêt Noire. Elle avait abandonné son amant, sa famille et ses amis. Elle les avait abandonné, sans jamais s'en retourner, et désormais, elle revenait comme une fleur, après deux cents longues années d'absence. Lithildren leva le regard vers Oropher. Leurs se yeux se rencontrèrent, mais aucun des deux n'en fit la remarque ou ne fit comprendre quoi que ce soit à l'autre. Lithildren s'en voulut soudainement, elle s'en voulut de l'avoir abandonné alors qu'il était le seul ami sur lequel elle avait pu compter. Au final, Geraïnh n'était qu'ordinaire, Oropher était bien plus qu'un pair. Elle prit sa tête entre ses mains et recula, chancelante, ses jambes nues tremblaient sous leur propre poids, et elle manqua de s'effondrer au sol. Elle ne pleurait pas, mais gémissait comme si un couteau lui traversait la tête. Elle chancelait, allant d'avant en arrière, sans jamais vraiment marcher dans une direction voulue ou pas. Elle entendit un bruissement : il venait de se lever. Elle se redressa, son regard exprimait toute la détresse et la haine qu'elle ressentait envers Oropher.

- Néanmoins, je comprends tout à fait tes ressentiments : ta haine et ta quête de vengeance sont parfaitement compréhensibles. La chance que tu as c’est qu’en face de toi se trouve la personne qui pourrait t’aider à mener à bien tes projets. J’étais là quand Geraïnh s’est fait tué , je l’ai vu et je connais son assassin. Je peux même te dire qu’il est encore vivant et je sais où il se trouve et comment l’atteindre ; seule tu ne pourras pas y parvenir. Il marqua une pause. Pour cela il faudra que tu sois prête à détacher tes liens avec cette cité.

Il montra alors les menottes qu'il avait autour des poignets. Elle allait répliquer lorsque Serambëur entra bruyamment. Lithildren se recula des barreaux. L'officier elfe toisa durement la jeune femme en la voyant si peu vêtue face au prisonnier qui venait de retourner au fond de sa cage.

- Alors , a-t-il parlé? Qu’a t-il dit?

Lithildren coula un regard vers le prisonnier, avec un faux mépris. Elle devrait songer à ce qu'il avait dit, car l'offre lui semblait alléchante. Peut-être la Némésis pourrait exister, tout compte fait. Elle mentit délibérément à l'officier qui, déçu, la congédia de manière brutale. L'elfe regarda une dernière fois Oropher avant de s'en aller. Il lança une sorte de rendez-vous, et elle entendit Serambëur le questionner... violemment. Lithildren, parcourue d'un frisson d'angoisse, monta quatre-à-quatre les marches.

¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤

Au fond de son lit, fixant ce plafond si familier, Lithildren songea.

Oropher, Oropher... Ami d'antan, ennemi du présent. Il avait quelque chose dans ces dernières paroles qui gênait Lithildren : pouvait-elle lui faire confiance ? Si elle accédait à sa libération, quel en serait le prix ? Sa vengeance valait-elle un bannissement ? Oui, sans doute. Elle était ainsi, pensante, fixant le plafond. En milieu d'après-midi, elle se sentait mieux. Elle congédia tout les guérisseurs, prétextant vouloir faire son deuil, et interdit que quiconque ne la dérange à part le Seigneur Ovadiel. Lithildren en profita pour se mettre à nue et se regarda.

Elle n'avait pas changé. Son corps était mince, svelte, gracieux et avec de belles courbes. Son ventre plat présentait de légers abdominaux, signes d'une certaine activité physique ; ses jambes fines et élancées allongeaient sa silhouette déjà bien gracieuse, et lui donnait un physique de danseuse ; son buste était tout en finesse et courbures élégantes, même pour sa poitrine proportionnée par rapport au reste ; ses bras étaient certes fins mais possédant une certaine force. Elle admirait elle-même ce corps qui lui semblait étranger, comme si elle était une autre personne. Dans la cité, il lui semblait que sa peau brillait, qu'un éclat ancestral illuminait ses traits et effaçait toute la noirceur de son âme. Elle se sentit remplie d'une onde de joie, d'amour, et elle ferma les yeux en lâchant un soupir de délice, comme lorsqu'on s'assied dans un fauteuil moelleux après une dure journée de labeur. Toujours nue, Lithildren marcha, et fut surprise de constater son pas gracieux et silencieux ; elle regarda ses propres jambes la porter et avancer avec cette élégance qui lui était si propre. Elle fit alors des mouvements de bras, comme pour se battre, mais elle remarqua la légèreté des mouvements, et leur force nouvelle.

Après de longues minutes de cette contemplation d'elle-même, elle regarda sur une table près du lit qu'elle venait de remarquer. Elle laissa ses doigts effleurer le bois, ce contact la fit frémir jusqu'aux os. L'elfe aux cheveux de jais contrastant vivement avec sa peau claire et ses yeux bleus regarda la robe outremer étendue sur la table. Elle avait dû dormir pendant l'après-midi, car à aucun moment elle n'avait vu cette robe. L'elfe l'enfila, et frémit au contact du tissu doux et satiné de la robe. La robe était simple, avec un cordon d'or autour de la taille pour soutenir la robe. Malgré la couleur foncé, le tissu restait une peu transparent, laissant deviner les courbes du corps de l'elfe. Quelqu'un toqua et Lithildren autorisa l'entrée. C'était une jeune elfe, de moins de cent ans probablement, aux airs encore juvéniles.

- Dame Lithildren, je m'excuse de vous déranger. Je m'appelle Elsÿvane, je suis une humble elfe à votre service, ma Dame. Le Seigneur Ovadiel vous convie à sa table, ce soir, et je suis ici pour vous aider à vous préparer.

Le sang d'elfe prit le dessus sur la Némésis qui hurlait dans le coeur de Lithildren. Pour une soirée, elle pouvait laisser Oropher de côté. Lithildren laissa alors Elsÿvane la coiffer (deux tresses réunies derrière pour faire une seule tresse, avec un cordon d'or mêlé à chacun des tresses). Il restait encore les pointes argentées dans les cheveux de la Dame, mais Elsÿvane n'en fit aucune remarque.

¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤

Lithildren entra dans la salle, encore peu peuplée. Ovadiel, sa femme et ses enfants étaient présents. Lithildren ne souriait pas, prétextant porter le deuil de son amant. En réalité, plus l'heure approchait, plus Oropher obsédait les pensées de l'elfe. Eugénion, en arrivant, complimenta Lithildren sur sa beauté - tout en balbutiant - et Erennel en toucha un timide mot, avant de se taire et s'éloigner. Ils allaient lui manquer. Quoi ? Ah, oui. Lithildren avait prit la décision d'aider Oropher à s'évader. Oui, elle se ferait bannir, mais cela lui importait peu : elle désirait se venger avant d'être fidèle à sa cité. Elle avait abandonné Geraïnh, ses parents, Oropher pour partir vivre son rêve de la Lorien, mais n'était jamais rentrée alors qu'elle aurait dû. Sa traîtrise était déjà plus ou moins de haut niveau.

Eugénion raconta une histoire. L'assemblée posa des questions. Lithildren ne mangeait même pas, elle sentait un regard posé sur elle sans cesse. Pendant la série de questions, Lithildren se leva, prétextant un malaise et elle sortit de la salle. Après avoir vérifié que personne ne la suivait - et ce n'était pas le cas - l'elfe retira ses sandales et les prit à la main, puis marcha rapidement vers les geôles. Mais avant, elle alla chercher sa cape brune à capuche et une petite chose qu'elle cacha.

Oropher était debout, là, près du mur. Le rayon de la lune éclair à moitié son visage.

- Je savais que tu viendrais, Lithildren. Il l'observa de la tête aux pieds, doucement, lentement. Tu es bien en beauté, ce soir, à ce que je vois. Est-ce pour moi ?

Il partit dans un rire qui fit soupirer l'elfe.

- J'ignore si je peux te faire confiance, Oropher. J'ai déjà coupé les liens avec Imladris en la quittant, mais j'ignore si...
- Tu me faisais confiance, avant.

Elle se tut. Oui, ils étaient amis, et elle lui faisait confiance. Mais c'était il y a longtemps, qui pourrait certifier qu'il n'allait pas la trahir une fois sortit ? Il la prenait certainement par les sentiments, la manipulait et se jouait d'elle comme on joue avec un poupée de chiffon. Elle hésitait, marchait en long et en large, s'arrêtait en le regardant, secouait la tête puis refaisait une ronde. Il tapa contre les barreaux et elle sursauta, se stoppant. Elle était nerveuse, inquiète, en colère. Il se regardèrent, longuement, comme pour ressasser des souvenirs. Les lèvres de Lithildren se mirent à trembler, légèrement, et elle balbutia :

- D-d'accord. Je vais te... libérer.

Il sourit, un sourire qu'elle refusa de voir. Elle sortit dehors et alla trouver le garde juste devant la prison. Elle lui demanda d'aller voir à l'intérieur, car elle pensait que quelque chose n'allait pas. Discrètement, elle prit sa dague auparavant cachée dans sa cape brune. Quand le garde fut dans la prison, Lithildren le poignarda dans le dos, à plusieurs reprises. Procédant ensuite à une fouille, elle trouva les clefs et ouvrit en grand la porte de la cellule. Mais tout était trop simple, tout semblait trop facile, comme si quelqu'un avait planifié et laissé faire tout cela. Malgré ce, Oropher sortit de la cellule en attendant qu'elle délie les chaînes.

- Quand on sera hors de la ville, loin. Pas avant. Je ne veux pas que tu me poignardes dans le dos, et j'attends de te faire confiance totalement.


Dernière édition par Lithildren Valbeön le Mer 10 Fév 2016 - 18:46, édité 1 fois
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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptyMer 10 Fév 2016 - 16:17
"Ah! Monsieur Erennel, quel heureux hasard ! Je voulais justement vous remercier à nouveau pour votre geste salvateur. Vous m’avez sauvé la vie et j’ai une dette imprescriptible à votre égard bien que je sois à peu près certain que je ne pourrai jamais vous rendre la pareille. "

Erennel fut sincèrement ravi de rencontrer le petit homme. Voir une tête connue au milieu de cette cité remplie d'anonymes lui fit du bien et il pouvait ainsi prendre des nouvelles de Lithildren.

Il fut content d'apprendre qu'elle se portait bien mais chagriné par le perte des proches qu'elle avait subi.

Ils continuèrent en marchant ensemble.

"Sinon comment se passe votre journée? De mon côté à part le petit incident à cause duquel nous avons dû passer une partie de la nuit à la belle étoile , je n’ai rien à reprocher à nos hôtes du moment. Je comptes rester ici un petit moment pour me ressourcer avant de reprendre la route ; et vous qu’avez vous prévu?"

Il ne répondit pas. Il ne savait plus trop. Depuis qu'il avait tué cet homme, il avait perdu ses certitudes.
Il avait besoin de réfléchir à tout ça, de prendre du recul. Ses idées n'étaient plus très nettes.

"J’imagine que vous allez rejoindre votre foyer, votre famille ; non?"

Erennel se figea sur place. Il eut l'impression qu'une flèche lui avait transpercé le cœur. Il tourna la tête mécaniquement vers Eugénion. Il demeura interdit durant quelques instants puis balbutia :

-Je... n'ai plus de famille. Elle les a tués... ma femme... mon fils...

Il serra les poings et se renferma dans sa coquille.
C'était fini. Eugénion n'en tirerait pas davantage.

Il quitta le hobbit décidé à se reposer de toutes ces péripéties.
Il s'allongea sur son lit sans prendre le temps de se déshabiller. Les mains croisés sous sa tête, il observa le plafond encore perturbé par les dernières paroles d'Eugénion.

Que ferait-il après ? Il n'avait plus de foyer, plus personne ne l'attendait et il n'avait pas envie de retourner au pays.
Il sombra malgré tout dans un profond sommeil. Il était trop épuisé pour prendre une décision quelconque.

Quand il se réveilla, le soir était déjà tombé. Il se leva précipitamment en se souvenant de l'invitation d'Ovadiel.

Un vague coup d'eau sur le visage et les cheveux arrangés par une main hasardeuse lui parut un effort suffisant pour la circonstance.

La table dressée avec soin prônait au milieu de l'immense terrasse.
La plupart des invités étaient déjà présents. Eugénion arriva presque en même temps que lui. Ils se dirigèrent vers Ovadiel et le saluèrent, lui et sa famille. Erennel accorda une attention particulière à Yalë qu'il adulait. Il se tourna vars la personne située à la droite du maître des lieux. Son visage ne lui était pas inconnu. Après quelques hésitations, il réalisa qu'il s'agissait de Lithildren. Elle était si... féminine qu'il ne l'avait pas reconnue immédiatement. Elle portait une robe qui lui seyait très bien et ses cheveux tressés avec soin qu'un cordon d'or soutenait rajoutait à la grâce de l'elfe.
Eugénion, sous le charme également, balbutia quelques compliments.

Le forgeron rajouta :

-Moui, jolie.

Puis il s'éloigna rapidement afin de gagner sa place juste à côté d'Eugénion.
Il restait une chaise libre à côté de lui.

Le repas commença, tous les invités étaient présents, hormis celui qui devait s'asseoir près de lui.
Erennel se dit que, quelque soit cette personne, elle était bien impolie.

Mais cela ne le préoccupa nullement. Vu les plats servis à la table, plus rien n'avait d'importance pour le moment que le remplissage de son estomac affamé. Il comptait profiter pleinement de ces mets succulents qui enchantaient déjà son regard et son odorat.
Ah ! Ovadiel savait vivre !

Pendant qu'il dévorait un délicieux soufflé dont chaque bouchée était du pur bonheur, Ovadiel s'adressa à eux :

"A présent que vous êtes en sécurité et bien traité , du moins je l’espère , entre les murs de la ville ; je me permets de vous interroger à propos des circonstances qui vous ont amenés jusqu’ici , un Semi-Homme et un humain. C’est plutôt inhabituel ; je peux comprendre le désir de Lithildren de revenir vers sa ville natale mais vous quels sont vos motivations?"

Eugénion prit la parole et conta leur histoire, ce qui l'arrangea. De toute façon, il ne faut pas parler la bouche pleine.

Quand il eut fini, il leur demanda à lui et Lithildren si le résumé leur convenait.

L'histoire lui sembla parfaite et il n'avait nullement l'intention de la compléter. Lithildren ne rajouta rien, elle semblait ailleurs, vu les derniers événements, c'était bien compréhensif.

Croyant être tranquille, Erennel se lança à l'assaut d'un nouveau plat mais c'était peine perdue, Ovadiel et sa famille, passionnés par leurs aventures -Il faut dire qu'Eugénion était excellent conteur- leur posèrent beaucoup de questions.

Le forgeron participa vaguement aux échanges. C'était bien parce que Yalë l'interrogea personnellement.

Son attention était surtout attirée par Lithildren totalement absente de la conversation. Elle semblait préoccupée. Il savait qu'elle avait perdu des êtres chers mais il y avait autre chose.
Enfin, peut-être se trompait-il. Après tout, il ne la connaissait pas beaucoup.

“Ah Capitaine!  Venez vous installer je vous prie. “

Erennel se tourna vers le nouvel arrivant.

Oh non, pas lui, pensa-til en se prenant la tête dans les mains.

Serambëur s'assit à ses côtés, ne le regarda qu'à peine et se servit à manger.

Parfait, tu m'ignores, je t'ignore et tout ira pour le mieux.

Il se servit à nouveau pour mieux oublier ce lourd voisinage.

Eugénion conta l'aventure d'un roi qui nourrit des rêves d'immortalité mais qui finit assassiné par son propre fils.

L'histoire capta  toute l'attention de l'assemblée sauf d'une personne : Lithildren.
Le forgeron lui jeta des coups d'oeil furtifs.

Elle quitta la salle au moment ou les admirateurs du conteur lui posèrent mille questions.

Erennel aurait bien voulu la suivre mais Serambeür semblait s'y intéresser également.

Il fallait faire quelque chose, détourner son attention.

Il n'aurait jamais cru qu'il ferait une chose pareille un jour mais il le fallait.

Il prit une profonde inspiration, prépara son plus beau sourire et mit le plus de chaleur qu'il put dans sa voix et lui dit d'un air qu'il voulait intéressé.

-Vous m'avez réellement impressionné tout à l'heure

Le compliment ne sembla pas l'atteindre.

Bon

-Vous m'avez donné une sacré leçon. J'avoue que ma fierté en a pris un coup

Et elle en prend un encore plus rude au moment ou je te parle

-Je n'ai pas osé le reconnaître après le combat, j'étais trop vexé mais votre force et agilité m'ont laissé sans voix.

Il commença à lui prêter attention

-Ça a été dur de l'admettre pour moi mais je suis obligé de constater que les elfes surpassent largement les humains.

En disant ces dernières paroles, il en eut un haut-le-corps mais l'effet escompté se produisit, Serambeür se détendit et sourit d'un air vainqueur.

Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire !

-Tous les elfes sont aussi forts que vous ? Oh non, j'imagine que si vous êtes capitaine, ce n'est pas pour rien.

Là, j'en fais de trop.

Il lui posa toutes les questions qu'il lui passait par la tête prenant un air passionné et invita l'assemblée progressivement à s'intéresser à sa brillante carrière.

Ainsi, Serambéür devint le nouveau centre d'intérêt des convives.

Profitant de ce climat euphorique, il tenta d'attirer l'attention d'Eugénion, ce qui pouvait arriver à Lithildren le concernait tout autant mais il ne sembla ne pas l'entendre alors il s'éclipsa seul discrètement.

Une fois dehors, il ne savait pas où aller. Il ignorait la direction qu'elle avait prise.

Soudain, un bruit l'interpella, il vit deux silhouettes se profiler dans la nuit.

-Mais, qu'est-ce que...
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Learamn
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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptyJeu 18 Fév 2016 - 15:13

Autour de la table d’Ovadiel l’ambiance était à la fête ,  les dicussions allaient bon trains et les plats défilaient les uns après les autres tandis qu’Eugénion comblait les quelques instants de flottements  avec quelques bons mots dont il il avait le secret.  Après que les assiettes où furent servi les plats furent débarrassés et que l’on attendait le dessert , Ovadiel et Yalë commencèrent à entonner quelques mélodies elfiques ; ils furent bientôt suivis par les autres Eldar attablées. Cet harmonieux chant cristallin procura instantanément , et ce de manière plutôt mystérieuse , un sentiment de bien-être profond chez Eugénion.  Le Semi-Homme ferma les yeux et se laissa porter par ces transcendante mélodie que le Seigneur Ovadiel et sa famille chantait avec une ferveur rare. Erennel , de son côté , était clairement moins enthousiaste devant cette douce musique mais ne l’ écouta pas moins attentivement que son ami philosophe à la panse bien remplie. C’est ce moment que choisit Lithildren pour glisser discrètement au maître des lieux qu’elle ne se sentait pas très bien avant de quitter la table ; si la scène passa complètement inaperçu pour Eugénion qui ne vit rien ce n’était pas le cas d’Erennel qui se demandait bien ce qui lui arrivait.  Du regard il tenta de faire part de ses inquiétudes à son ami mais le Semi-Homme qui avait déjà bu une quantité non négligeable de vin ne comprit pas le message.  Légèrement contrarié face à ce manque de soutien le forgeron décida de faire impasse sur le dessert et s’éclipsa discrètement ; le capitaine Serambëur remarqua bien son départ mais ce n’allait certainement pas être l’officier de Gar Thulion qui retiendrait le veuf parmi eux.
Erennel descendit de la terrasse et sortit dans les rues de Fondcombe langoureusement éclairées par quelques rayons pâles d’une lune à la fois bienveillante et inquiétante.


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Oropher sourit en voyant Lithildren entrer ; il savait qu’elle viendrait, il la connaissait assez bien pour savoir qu’elle ne pouvait pas simplement rester assise au festin d’Ovadiel tandis que l’assassin de Geraïnh courrait toujours dans la nature.  Elle était vêtue d’une magnifique robe sombre et somptueusement coiffée ; leur fuite allait donc se faire sous les plus beaux apparats.  Lithildren parut toutefois un peu hésitante au début ; elle s’apprêtait à commetre l’irréparable et ne pourrait plus jamais revenir en arrière ; Oropher s’attendait à cette réticence et il lui suffit d’un petit peu d’insistance pour la faire plier et c’est avec un sang-froid incroyable que même Oropher n’aurait pas pu prédire que l’elfe amnésique trompa le garde avant de le poignarder violemment.  L’ancien membre de l’Ordre lâcha un soupir d’admiration devant l’abnégation de sa salvatrice qui ne tarda pas à ouvrir les portes métalliques du cachot. Oropher sortit et lui tendit les bras pour qu’elle le libère de ses liens mais elle refusa de le faire avant d’avoir quitté la cité ; il fut un peu déçu mais haussa les épaules , elle devrait bien le libérer tôt ou tard.

Tu me déçois un peu Lith’... Nous avons conclu un accord et crois moi te poignarder est bien la dernière chose que j’ai envie de faire. Sache que je te fais entièrement confiance et tu ne arderas pas à me vouer la même confiance. Mais nous en rediscuterons plus tard , pour l’instant il nous faut quitter Imlardis au plus vite et pour cela nous allons avoir besoin de montures ; filons aux écuries!"

Laissant sur place le cadavre du pauvre garde sur place , Oropher et Lithildren remontèrent à la surface sans se faire remarquer mais ils avaient conscience que bientôt le corps du soldat serait retrouvé et que les portes de la cité se refermeraient ; leur marge de manoeuvre était très tenue. Dans la pénombre et sans un mot ils se dirigèrent vers les écuries qui par chance n’était pas vraiment gardé.

C’est alors qu’ils allaient rentrer dans le bâtiment qu’un individu de la ville aperçut deux silhouettes et s’approcha pour les identifier. Oropher étouffa un juron avant de se tourner vers sa libératrice:

“Je vais chercher deux chevaux équipés pour le voyage , pendant ce temps occupe-toi de lui”

Lithildren s’apprêta à entamer la conversation avec son plus beau sourire tout en serrant fermement son poignard encore ensanglanté dans sa main. Elle avait déjà tué une fois pour accomplir sa destinée et venger ses proches elle pourrait bien le faire une deuxième fois. C’est alors que quand le citoyen ne fut plus éloigné que de quelques mètres d’elle qu’elle reconnut Erennel. Elle se mit alors à paniquer et trembler , qu’allait -elle pouvoir faire ? Pouvait elle froidement assassiner celui avec qui elle avait tant partagée ces derniers jours? N’y avait il pas d’autres moyens? Il était trop tard pour faire machine arrière et elle le savait ; si elle restait elle devrait répondre de ses actes et ne pourrait jamais marcher vers son destin. Il fallait qu’elle trouve une solution au plus vite sans quoi ses projets seraient réduits à néant.

#Oropher


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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptyJeu 18 Fév 2016 - 22:25
- Tu me déçois un peu Lith’... Nous avons conclu un accord et crois moi te poignarder est bien la dernière chose que j’ai envie de faire. Sache que je te fais entièrement confiance et tu ne tarderas pas à me vouer la même confiance. Mais nous en rediscuterons plus tard , pour l’instant il nous faut quitter Imladris au plus vite et pour cela nous allons avoir besoin de montures ; filons aux écuries !

Lith ? Il l'avait appelée... Lith ? Il avait été le seul - le seul en quatre cent longues années - à l'appeler ainsi. Elle avait frémit au surnom, comme se rappelant de bons et mauvais souvenirs. Elle n'avait rien dit, mais se jura de lui en parler quand ils seraient loin d'ici. Elle avait déjà un plan pour qu'on ne les voit pas, ou qu'on est du mal à les tracer. Leur duo n'avait plus la lueur antique et propre aux elfes, leur aura autrefois si brillante s'était ternie avec le contact humain et la colère, la vengeance, etc.

Ils marchaient en silence, presque collés l'un à l'autre, vers les écuries. Elle lui avait fait part de son observation sur la couleur des chevaux à prendre, et il avait hoché positivement. Au moins, ils étaient d'accord sur cela... Lithildren finit par se tourner vers lui et le libéra de ses liens. Prendre des chevaux avec les mains liées serait compliqué. Elle croisa son regard avec le sien, mais ne put supporter le regard d'Oropher. Pourquoi ? Elle se le demandait aussi. Elle dissimula les menottes dans un buisson, rapidement, et le couvrit de feuilles et branchages pour faire un tas "naturel" pour finir de cacher. Puis elle vit une ombre s'approcher d'eux.

- Je vais chercher deux chevaux équipés pour le voyage , pendant ce temps occupe-toi de lui !

Elle le regarda s'éloigner, et elle fut presque prise de panique. Non, Oropher, reste avec moi ! Elle fut sur le point de le crier et se ressaisit. Elle se tint droite, les mains dans le dos en serrant son poignard ensanglanté avec une poigne ferme de détermination. Elle venait de tuer un garde de sang-froid, sans scrupule, pour Oropher. Elle pourrait bien recommencer, non ? Ce n'était pas bien compliqué : elle se savait "charmante" et n'avait qu'à user de son charme pour le tuer sans se faire remarquer et sans qu'il alerte la cité. Elle se mit alors à sourire, puis la silhouette se fit plus précise. Un homme, grand, et... Erennel ?! Non !! Non, non, non ! Pas lui, par pitié ! L'elfe brune se mit à paniquer : mais comment allait-elle faire ? Elle glissa un regard vers les écuries et regarda le sol, effrayée à l'idée de tuer un compagnon de route. Erennel avait sauvé la vie d'Eugénion et d'elle à Bree, puis les avait aidé à vaincre les hommes d'Oropher qui tentaient de tuer le trio. Ils avaient fait un bout de chemin ensemble, et avaient commencé à s'apprécier les uns les autres. Erennel, qui haïssait Lithildren au départ, avait presque commencé à avoir de la sympathie pour elle. Elle ne pouvait pas tuer de bons souvenirs, peut-être les premiers depuis un moment. Depuis le Rohan et Miston.

- Erennel ?dit-elle en souriant. Je ne m'attendais pas à te v-
- Que fais-tu là, Lithildren ? Et qui est avec toi ? J'ai vu deux silhouettes.

Elle ne répondit pas, et s'approcha presque d'un air gêné.

- Je vais te révéler quelque chose...

Il fit un pas en arrière, surprit et dubitatif. Elle se mordit les lèvres en levant les yeux vers lui, comme implorant une écoute. Elle se pencha vers lui, et lui murmura au creux de l'oreille :

- Je suis désolée...

Sur ces mots, elle se mit à sangloter. Il recula, mais la seule chose qu'il eut le temps de voir, c'est le visage de Lithildren mêlant sang-froid et tristesse profonde. Comme si elle acceptait froidement qu'on lui plante un couteau dans le coeur. Il baissa les yeux sur une douleur au ventre. Il n'avait pas eu le temps de voir ni sentir la dague dans son ventre. Elle venait de le poignarder. Elle avant qu'il n'appelle la garde ou à l'aide, elle lui donna un coup de pommeau dans la tempe pour l'assommer.

- Puisses-tu me pardonner un jour...

Elle se dépêcha alors de courir vers les écuries. Oropher attendait, et ne pipa mot en voyant qu'elle pleurait. Ils sautèrent à dos de cheval et lancèrent les deux montures au triple galop. Lithildren ne prit même pas le temps d'assassiner les deux elfes qui gardaient l'entrée de la cité. Les deux fugitifs passèrent en trombe entre eux, et ils mirent un instant avant de comprendre et de sonner l'alerte. Mais Lithildren et Oropher étaient déjà dans les environs d'Imladris lorsque sonnèrent les cors de la cité. Lithildren s'arrêta sur une colline, regardant son Imladris natale venant de voir en son sein une trahison de la plus haute importance. Lithildren était désormais une criminelle, une fugitive, et elle était désormais interdite de toute approche avec un village ou une ville elfe sous peine de morte immédiate. Mais elle s'en fichait, curieusement.

Ce n'était pas son bannissement qui la faisait pleurer. C'était ce que pourraient penser Eugénion et Erennel d'elle après cela. Oropher s'approcha d'elle et la pressa de partir. Déjà, on pouvait voir et entendre l'agitation dans la cité. Les cavaliers elfes ne tarderaient pas à tracer les fugitifs dans l'obscurité. Ce n'était qu'une question de minutes. Lithildren laissa les larmes couler sans vraiment pleurer - tout en ayant une expression de profond désespoir - et suivit Oropher dans la nuit.

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Le lendemain matin, alors que l'on fouillait les effets personnels que Lithildren avait laissé dans sa chambre, le Seigneur Ovadiel trouva une lettre destinée à Eugénion, dans laquelle elle expliquait son choix... Eugénion fut troublé par ces révélations, alors qu'il veillait au chevet d'Erennel, et le doute s'immisça en lui : que penser de cette elfe, désormais ?
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Erennel
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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptyVen 11 Mar 2016 - 19:20
Il avait vu deux personnes. Il s'approcha un peu mais n'arriva pas à distinguer les individus. L'une d'entre elles prit congé et l'autre vint dans sa direction.
Bientôt, il reconnut la silhouette de Lithildren.

Elle sembla surprise et gênée de le voir mais lui sourit néanmoins. Il en resta perplexe.

- Que fais-tu là, Lithildren ? Et qui est avec toi ? J'ai vu deux silhouettes.

Elle sembla embarrassée et resta silencieuse un instant.
Elle fit un pas en avant et dit :

- Je vais te révéler quelque chose... 

Par réflexe, il recula. Il ne comprenait pas et n'aimait pas ce qui se passait. Il ressentit un profond malaise, ce n'était pas la Lithildren qu'il connaissait. Quelque chose clochait.

Elle lui lança un regard suppliant et se pencha vers lui, il ne recula pas. Il sentait qu'il allait se faire avoir mais ne bougea pas.

Elle murmura à son oreille :

- Je suis désolée.

Sa voix se brisa vers la fin. Il fit un pas en arrière. Une douleur lui brûlait le ventre. Il porta ses mains à son ventre et tressaillit en sentant le liquide chaud qui les recouvrit immédiatement.
Il chancela un peu avant de ressentir une violente douleur à la tempe. Il s'écroula, inconscient.



Il se réveilla avec une violente douleur au ventre.

- Maudite elfe ! Je savais bien que l'on ne pouvait pas se fier à eux.

- Ah non ! Ne parle pas comme ça ! Tu sais bien que je déteste quand tu dis du mal des elfes !


Il tourna la tête pour voir qui avait parlé. Il connaissait cette voix mais ça ne pouvait pas être possible.

- Merenda !

- Oui, et je suis très en colère !

- Mais tu es morte ! Alors je suis... mort aussi.

- Ah ! Ah ! Ah ! Qu'est-ce que tu me chantes là ? Ton heure n'est pas venue.

- Nous sommes où là ? Dans l'entremonde ?

- Quelle imagination tu as ! Nous sommes juste dans ta tête.

Il écarquilla les yeux.

- Tu sembles si réelle.

Il l'observa quelques instant et reprit.

- Si tu es dans ma tête, tu devrais être d'accord avec moi, non ? Elle a voulu me tuer et toi, tu défends encore les elfes !

- Tu me vois tel que je suis dans tes souvenirs et nous n'avons jamais été d'accord sur le sujet. Et arrête donc, tu sais très bien que si elle avait voulu te tuer, elle l'aurait fait. Elle voulait juste t'écarter de ses affaires.

- Drôle de façon de procéder !

- Et qu'est-ce que c'est que ces nouvelles manières que tu prends de te mêler des affaires des autres quand tu n'y as pas été invité ? Moi, je t'aurais tué direct !

Devant son air ahuri, elle éclata de rire.

- Elle a peut-être tort. Vers quels dangers court-elle ?

- C'est son choix.

- Ce qu'elle a fait ne lui ressemble pas.

- Tiens, je croyais que l'on ne pouvait pas se fier aux elfes. Tu la défends maintenant ?


Devant son sourire narquois, il grommela un instant.

- Peu importe ce qu'elle fait, peu importe ses choix, elle ne désire pas mêler ses amis et il faut le respecter. Et puis... agir sur un coup de tête, tu connais. Tu n'avais pas une quête par hasard ? L'as-tu oubliée ?

Elle lui montra le pendentif.

- C'est vers cette elfe-là que tu dois aller.

Merenda joignit les deux mains en le suppliant presque.

- Mais de grâce, réfléchit avant d'agir. Ne sois pas impulsif pour une fois. Trouve-la et tu comprendras.

Ses mains sur les hanches, elle ajouta.

- Bon, il faut que tu y ailles maintenant.

- Mais... où ?


Levant les yeux au ciel, elle soupira.

- Je crois qu'elle a frappé trop fort. Réfléchis, dans ton monde, le monde des vivants.

- Mais... Je veux rester avec toi. Je n'ai pas envie d'y retourner. D'ailleurs, je n'ai plus rien à y faire.

- Je n'ai jamais dit que je te laissais le choix !


Et elle le poussa brusquement.



Il se réveilla en sursaut. Il était effectivement en vie, allongé dans un lit.
Eugénion sembla ravi de le voir enfin ouvrir les yeux.

Erennel essuya discrètement la larme qui roulait sur sa joue.
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Learamn
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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptyVen 25 Mar 2016 - 16:43

Assis sur son tabouret en bois , au chevet d’Erennel , Eugénion ne pouvait retenir ses larmes : tant de certitudes s’étaient envolées en l’espace de quelques minutes ; tant d’illusions avaient volé en éclats.
 Quelques heures plus tôt alors qu’il était encore assis à la table d’Ovadiel un garde de la cité s’était précipité vers eux les avait informé qu’ils venaient de retrouver le cadavre d’un autre soldat dans les cachots et qu’Oropher s’était évadé ; de toute évidence il avait reçu de l’aide , il restait à déterminer de qui provenait cette aide. Mis en alerte Ovadiel , Serambeür et les autres elfes invités s’étaient levés immédiatement pour faire face à cette situation d’urgence. Le notable de la ville avait donné plusieurs ordres pour quadriller le périmètre tandis que Serambeür se dirigeait vers les prisons ; c’est alors, qu’aux abords des écuries  ,il avait vu une silhouette étendue sur le sol en plein de milieu de l’allée. Il s’ était empressé pour voir de qui il s’agissait et si cette personne était encore vivante.  Il ravait alors reconnu Erennel , l’humain qui avait quitté la table quelques minutes plus tôt : son flanc saignait abondamment.  L’officier n’avait pas hésité  une seule seconde et , après avoir vérifié que le blessé vivait encore , il l’avait soulevé  avec force et avait rejoint  aussi vite qu’il l’eut pu  la maison de guérison.

Après une rapide enquête , les autorités de la cité surent bientôt dans les grandes lignes ce qui s’était réellement passé. Plusieurs témoins avait affirmé avoir vu une silhouette entrer seul dans les cachots , quelques minutes seulement après que Lithildren eut prit congé de ses hôtes , et qu’un peu plus tard la même silhouette était ressortie accompagnée d’un autre individu.  Serambeür en vint à la conclusion qu’ils s’étaient ensuite rendu aux écuries où il manquait deux chevaux de haute valeur et qu’ils avaient agressé  le forgeron qui les avait interpellé puis ils s’étaient aussitôt enfui de la cité  ; tout les indices convergeaient vers un seul constat : Lithildren les avait trahi.  Elle avait quitté la table juste avant l’évasion d’Oropher et elle demeurait introuvable dans toute la table : les doutes n’étaient pas permis et malgré sa surprise  et son chagrin le seigneur Ovadiel dut se faire à l’idée que la jeune elfe vaillante et vertueuse qui les avait quitté quelques siècles plus tôt n’était plus la même aujourd’hui.

Quand on annonça cela à Eugénion , il ne voulut le croire et il imagina divers scénarios plus farfelus les uns que les autres mais qui innocentaient tous l’elfe aux cheveux de jais.  Mais le petit philosophe sentait bien que ces théories ne tenaient pas la route et mis devant les faits il n’eut d’autres choix que de se rendre à l’évidence . Accablé,  Eugénion avait passé le reste de la nuit assis au côté d’Erennel en tentant de contrôler ses bruyants sanglot. Depuis qu’il l’avait rencontré à Edoras , le marchand ambulant avait instantanément senti qu’il pouvait lui faire confiance ; une confiance qui n’avait cessé de croître tout au long de leur périples. L’elfe lui avait plusieurs fois sauvé la mise et le Hobbit lui avait rendu la pareille lorsque son amie était à son tour en position de vulnérabilité. Comment aurait-il pu prévoir un tel retournement de situation? Elle avait le choix de s’allier et de s’enfuir avec le monstre qui les avaient poursuivis pendant des jours pour les tuer , en blessant gravement au passage  l’homme qui leur avait sauvé la vie à Bree.

Peu avant l’aube Ovadiel rejoignit le Semi-Homme ; il était rare de voir ce Seigneur Elfe dans un tel état. Son teint était livide et ses gestes loin d’être aussi gracieux qu’à l’accoutumée ; lui aussi semblait être sous le choc. Il s’adressa toutefois à son valeureux invité avec douceur et bienveillance.

“Maître Ionescgrin , je...je ne sais vraiment comment vous l’annoncer mais nos derniers motifs d’espérance viennent de s’envoler : Lithildren n’a pas été forcé à faire cela , Oropher ne l’a pas fait chanté. Ce qu’elle a fait , elle l’a choisi : c’est d’ailleurs elle qui a tué le garde et agressé votre ami.  J’ai trouvé cette lettre aux abords de l’écurie et je crois bien qu’elle vous est destiné.”

Il lui tendit un parchemin replié sur lui même que le Hobbit saisit d’une main tremblante.

“Je suis désolé” ajouta le seigneur Elfe avant de quitter la pièce.

Plein d’appréhension mais désireux d’en savoir plus , Eugénion déplia la lettre et la lut attentivement.




Mon cher ami, Eugénion,

Par où commencer ? Tout d'abord... Je te suis infiniment reconnaissante de m'avoir accompagnée et soutenue durant mon périple. rien ne t'obligeait, après Bree, à continuer de me suivre.

Oh, oui... Oropher était notre ennemi. Mais lors de ma visite aux geôles, j'ai compris qu'il ne l'était pas. Par le passé, Oropher et moi étions... très proches, plus que des amis. J'ignore s'il m'a aimée, mais je l'ai toujours considéré comme plus qu'un ami. Il a commencé à me détester quand je me suis fiancée avec Geraïnh. Lors de mon départ d'Imladris, il était là et m'en a voulue. Lui aussi est parti loin, et a même attaqué la cité avec l'Ordre de la Couronne de Fer. Geraïnh, mon fiancé, est mort sous l'épée de l'un de ses membres. J'ai décidé de libérer Oropher qui me guidera jusqu'au meurtrier de Geraïnh, et de venger mon aimé.

Mais même lorsque j'écris ces mots, je me rends compte que je cours à ma perte. Je ne te reverrais plus jamais. Je serais bannie de toutes les cités elfiques de la Terre du Milieu, et si je viens à m'approcher trop près de l'une d'elle, je serais une cible à abattre à vue. Sans procès. Car je serais une criminelle, fugitive et bannie. Je ne suis plus vraiment une elfe, désormais. je suis une vagabonde à la recherche de qui elle est et qui elle sera, avec une mémoire qui oublie le passé. J'ai encore bien des secrets à retrouver dans mon esprit, bien de gens à tuer pour me venger. Mais je ne regrette pas mon choix : ils ont osé attaquer Imladris, et bien que l'Ordre est défait, mon fiancé n'est pas vengé. Et il m'incombe de venger mon fiancé... et mes parents.

Je ne peux plus écrire... Je prends le risque de mourir dans tout les cas, mais tant pis. je suis prête à affronter mon destin, quoi qu'il m'en coûte.

Adieu, mon ami,
Ton amie... Lithildren.



Ainsi c’était avec une quête de vengeance qu’elle tentait de justifier ces actes innommables ; Eugénion comprenait son choix mais n’en fut pas moins extrêmement déçu d’elle ; elle avait  sûrement agi sans prendre de recul. La mort de l’assassin de son fiancé ne ramènerait pas ce dernier ; et en choisissant cette voie elle venait de perdre tous ceux qui l’aimaient encore : Ovadiel, Erennel même et bien entendu le petit philosophe.  Elle avait pris le chemin de la violence , de la vengeance personnelle ; un chemin où elle serait seule pour affronter les obstacles qui se dresseraient devant elle , une voie qui risquerait bien de finir de consumer l’elfe.  Elle voulait faire payer le meurtrier de Geraïnh et obtenir justice pour ses parents ; tous morts durant l’attaque de la  cité et pour ce faire elle avait été prête à pactiser avec le diable.

Le coeur brisé , Eugénion replia la lettre et la rangea dans une des ses nombreuses poches. Au même moment , Erennel remua dans son lit ; le Semi-Homme bondit sur ses deux grands pieds velus pour pouvoir observer le visage du veuf blond : il reprenait peu  à peu ses esprits.  Eugénion sourit au forgeron avant d’aller prévenir les guérisseurs du réveil de leur patient.

Grâce au prodigieux travail des médecins de Fondcombe , Erennel était hors de tout danger et ne garderait que peu de séquelle de cette mésaventure , tout du moins de séquelle physiques , si ce n’est une grande cicatrice qui marquera son flanc à jamais et de potentiels douleurs dans les prochains mois ; mais cela aurait pu être bien pire mais le forgeron pouvait déduire que Lithildren avait agi de sorte à ne pas toucher trop grièvement celui qui fut sauveur.
Cependant la convalescence prenait un certain temps et le forgeron fut contrait de rester encore plusieurs semaines dans la cité elfique.

De son côté, Eugénion préparait son départ : il désirait rejoindre sa Comté natale et y rester un certain temps pour se remettre de toutes ses émotions et pouvoi prendre un peu de recul par rapport à cette éprouvante expérience. Il avait déjà identifié son itinéraire et avait fait ses paquetages quand il vint rendre visite à un Erennel encore souffrant mais qui pouvait dorénavant se redresser , se lever et même à marcher.

Le forgeron accueillit le Semi-Homme avec jovialité ; il fallait dire que malgré le confort de sa chambre et la bienveillance du personnel , la vie sociale de l’homme n’était pas toujours facile : il n’avait quasiment pas de visite car bien peu ici ne se souciait vraiment de son sort. Heureusement , d’ici quelques jours , il pourrait sortir de l’hôpital et enfin aller où bon lui semblait. Eugénion prit place sur un tabouret et avoua :

“Peut-être que je n’aurai pas dû attendre la veille pour te l’annoncer mais il vaut mieux tard que jamais alors je te le dis : demain je pars d’ici pour retourner chez moi , en Comté ; là où un Hobbit à sa place car s’il y a bien une chance que j’ai apprise de mes péripéties c’est que ce genre d’aventures ne sont vraiment pas faites pour nous paisibles Hobbits ; les chocs physiques et émotionnels sont trop forts et nombreux , je suppose qu’il faut avoir le coeur bien accroché. “


Il jouait nerveusement avec ses doigts , visiblement gêné d’annoncer à celui qu’il voyait maintenant comme un ami qu’il allait “l’abandonner” car c’était plus ou moins ce qu’il s’apprêtait à faire.

“Tant de peines et de désillusions; moi qui fanfaronnait il y a quelque temps et qui me voyais faire une entrée triomphale à Fondcombe avec une elfe amnésique à qui j’aurai redonné la mémoire. Il faut croire que mon succès n’aura été que très partiel. Cela me fait penser d’ailleurs penser à une histoire , une dernière histoire
.

Voici l’histoire d’un désillusionniste , un des meilleurs agents du Roi ayant pour mission de  briser les rêves , les projets et les illusions des uns et des autres.  Il avait eut maintes occasions de prouver sa va leur et son talent  ; il avait notamment cassé le projet de coup d’Etat d’un général ambitieux grâce à ses bons mots et avait démontré  au monarque du royaume voisin qu’il était bien inutile de résister aux forces de son Roi qui envahissait son territoire.  Habile orateur il était parfois contraint de passer aux actes pour arriver à ses fins comme quand il avait dû brûler les vignobles d’un riche bourgeois dont l’influence financière commençait à faire de l’ombre à celle du Roi.  Son rôle n’était pas de détruire toutes les possessions d’un potentiel concurrent du Roi mais bien de montrer à cette hypothétique tierce personne que ses rêves étaient voués à rester de simples rêves et leur portant un coup moral assez fort pour qu’ils ne s’en remettent pas.

Un matin il fut convoqué à la salle d’audience du Roi. Le souverain  , haut perché sur son trône toisa son subordonné avec une méfiance. Grâce aux talents du désillusionniste le Roi avait mis hors course toutes les personnes susceptibles de lui faire un tant soit peu d’ombres , tous ces individus ; enfin sauf un .  Et cette dernière personne en qui le Roi voyait une potentielle menace s’agissait justement du désillusioniste lui-même qui gagnait en notoriété et en magnétisme  auprès du peuple.  Mais le monarque était un véritable animal politique , capable de maîtres coups et il comptait bien piéger son agent. Cela faisait longtemps qu’il voulait mettre le désillusionniste dos au mur mais voilà qu’enfin une occasion en or pour le faire se présentait à lui.


“ L’on m’a rapporté que dans la campagne vit un modeste fermier dont il se dit qu’il ne nourrit aucune illusion.
-C’est impossible ,
argua le désillusionniste , Nul n’est bercé par aucune illusion.  L’illusion est le moteur de la vie humaine.
-Eh bien alors prouve le moi! Va chez ce fermier et brises ses rêves ; alors je pourrai juger si tu es aussi compétent que tu le prétends. “


Le désillusionniste sortit du palais très confiant ; il ne voyait clairement pas comment il pouvait échouer dans sa tâche. Il cavala jusqu’à la ferme indiquée où le fermier  et sa famille bienveillante se montrèrent accueillants avec ce visiteur qui prétendait venir de loin et simplement rechercher un gîte pour la nuit.
Durant le dîner qu’on lui offrit il put observer avec attention le comportement de ce fermier qui semblait très attaché à ses maigres possessions et à ses animaux. Il en vint en à la conclusion que toute source d’espoir serait annihilé dans l’esprit du paysan. La nuit venue , il quitta donc discrètement son lit et brûla les plants de céréales avant d’égorger les bovins dans l’étable .

Au matin , le désillusionniste scruta la réaction ; ’il s’attendait à entendre de longues complaintes de désespoir et de nombreuses lamentations mais il n’en fut rien.
Le fermier haussa les épaules avant de dire simplement


“Des vandales sont venus dans la nuit ; nous reconstruirons.”

Désappointé le désillusioniste ne renonça pas pour autant . Il quitta la ferme pour rejoindre le palais où le Roi lui demanda des nouvelles ; l’agent dut alors reconnaître que sa première tentative avait échoué mais il comptait bien rebondir après cette tentative infructueuse.

Il se rendit dans la garnison adjacente aux palais où il donna ordre aux gardes de mettre aux arrêts la famille du fermier pour cause de haute trahison envers la couronne ; les militaires s’exécutèrent sans poser de questions. Puis , sur la place publique de la capitale sous les yeux du peuple mais aussi di pauvre fermier , le désillusionniste exécuta froidement la femme et tous les enfants : de l’aîné au benjamin sans exceptions ; mais au grand agacement de l’agent du Roi le paysan ne manifesta aucun signe de découragement. Le Roi demanda alors à son homme si il ne préférait pas renoncer au lieu de se casser les dents sur ce fermier décidément inébranlable mais ce dernier refusa. “ Nul n’est bercé d’aucune illusion” se répétait-il constamment.

Après réflexion , le désillusioniste crut enfin trouvé le seul point qui risquer de briser psychologiquement cet homme : sa liberté. Tout homme aspire à la liberté et l’en priver et lui ôter tout espoir de la retrouver désespère tout individu vivant et bien-pensant. Le désillusioniste fit donc incendier la demeure du paysan et l’enferma dans le plus profond et le plus sombre des cachots d’où l’on ne recevait pas la moindre once de lumière : là-bas aucun espoir de liberté n’était permis. Mais là encore nul cri de désespoir ne monta aux oreilles d’un désillusionniste qui commençait à craindre de perdre à son propre jeu. Le Roi , quant à lui , se délectait de voir que son désillusionniste deviendrait bientôt un désillusionné.

Incapable de se résoudre à l’idée d’avoir perdu , le désillusionniste descendit de la cellule du fermier.


“Parle!
Cria-t-il.
-Bonjour ; quel temps magnifique n’est ce pas ? “

La stratégie du paysan fonctionnait à merveille et il eut tôt fait de mettre hors de lui l’agent du roi qui y perdait le nord et se mit à frapper violemment le pauvre captif ; oubliant que c’était psychologiquement qu’il devait l’anéantit et non physiquement. De son côté le fermier n’était nullement importuné par les coups et se contentait de rire. Voyant que les atteintes physiques ne l’avançait à rien ; le désillusioniste tenta de se calmer en répétant inlassablement :


“ Nul n’est bercé par aucune illusion. L’illusion est le moteur de la vie humain. Je ne comprends pas.
Nul n’est bercé par aucune illusion. L’illusion est le moteur de la vie humaine . Il y a forcément un moyen.
Nul n’est bercé par aucune illusion. L’illusion est le moteur de la vie humaine. Si tu n’as pas d’illusions alors tu n’as pas de moteur dans ta vie dont tu ne devrais pas vivre ; je devrais alors te tuer…”

L’évidence frappa alors le désillusioniste , du moins ce qu’il crut être l’évidence : sans illusions l’homme ne pouvait , ne devait pas vivre ; par conséquent il était de se devoir de tuer cet individu qui ne respectait pas les codes humains. Mais son raisonnement comportait une faille et il le savait ; si vraiment ce fermier n’avait jamais été bercé par des rêves comment aurait-il pu vivre jusque maintenant ? Il aurait du mourir bien plus tôt? Il y avait forcément quelque chose.



“Tue-moi alors désillusioniste désillusionné “
,ricana alors le fermier.

En entendant les propos quasiment moqueur du captif , le désillusionniste comprit ; cet homme était animé par une unique illusion , par un seul but.


“Tu vas effectivement mourir mais je ne tuerai pas par dépit car je ne le ferai nullement en tant que désillusionné. Car la seule raison pour laquelle tu vis ; ta seule illusion;  ton seul but  c’est de pouvoir me battre sur mon propre terrain. Quelle prétention! Mais à présent que je l’ai compris tu n’as plus espoir de me battre et ton rêve s’écroule”


Les rires du fermier s’arrêtèrent net et son visage devint livide ; il avait échoué, et par la même occasion le Roi venait de perdre son pari. Affichant un large sourire le désillusionniste déclara.

“Et a présent que plus aucun rêve ne te motive , tu n’as plus aucune raison de vivre”

L’agent tendit alors sa dague au fermier qui , désillusionné , se la planta dans son propre coeur sans hésiter. Il n’avait plus raison de vivre.

Le désillusioniste remonta à la surface en fredonnant allègrement :


“ Nul n’est bercé par aucune illusion. L’illusion est le moteur de la vie humaine.  Nul n’est bercé par aucun doute . L’illusion est le moteur de la vie humaine. “


A la fin de cette histoire aussi cynique que macabre , Eugénion se redressa et serra la main d’Erennel .

“Au revoir je l’espère et si vous passez du côté de la Comté demandez Eugénion Ionescgrin.”


Eugénion sortit de la maison de guérison , son baluchon sur le dos et avec un poney que le seigneur Ovadiel lui avait généreusement fourni.  Le petit philosophe autoproclamé serait bientôt de retour chez lui ; à sa place avec nul autre illusion que réussir la cuisson de ses tartes au pommes.



Quelques jours plus tard ’Erennel était quasiment remis de ses blessures et il ne devait pas tarder à “être libéré”. Dans l’après midi il reçut une visite bien inattendue ; quand il avait entendu que quelqu’un arrivait il s’attendait à voir un guérisseur rentrer ou alors Ovadiel ou Yalë qui étaient venu ponctuellement prendre de ses nouvelles. Mais il faillit avaler son infusion de travers quand il vit le capitaine Serambeür franchir le seuil de la port. Le valeureux officier de Gar Thulion avait il égaré sa fierté dans une partie de chasse pour rendre visite à un simple humain?  L’elfe s’assit au chevet du forgeron :

“On m’a dit que vous alliez mieux … Je ne peux que m’en réjouir ; nous pourrons  à nouveau croiser le fer ensemble.

L’officier esquissa un sourire qu’Erennel ne lui rendit pas.

“Ecoutez ; je ne vous appréciais que très relativement il y a encore quelques jours mais quand j’ai su ce que vous avez fait Lithildren… Il n’y a rien de pire que de se faire trahir par l’un de ses proches. “

Il remonta alors la manche de son bras gauche où se trouvait une profonde cicatrice.

“Quand ma soeur décida de quitter la ville pour partir dans le monde des humains j’ai tenté de l’en empêcher et de savoir pourquoi elle avait prise cette décision . Elle refusa de me le révéler prétextant qu’elle désirait me garder en dehors de tout cela et quand j’ai voulu la retenir ou la forcer à ce que je l’accompagne elle m’a attaqué , non pas pour me tuer mais pour m’éloigner.
Aujourd’hui j’ignore où elle est et ce qu’elle a fait mais cette cicatrice , elle , restera à jamais gravé en moi.”

Serambeür  se leva alors et se dirgea vers la sortie , arrivé au niveau du seuil de la porte et se retourna vers le forgeron.

“ Adieu Forgeron aux Cheveux d’Or puisse les Valars vous suivre dans vos projets.”

Il quitta alors les lieux.



----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Oropher et Lithildren galopait à bride abattue depuis qu’ils avaient franchi les portes de la cité où ils n’avaient pas été repérés ; à priori personne n’était à leur poursuite , mais l’ancien membre de l’Ordre désirait s’éloigner le plus possible d’Imladris avant de faire reposer les montures. Oropher respirait à plein poumons l’air pur des bois qu’ils traversait. Il n’avait pas été derrière les barreaux pendant un long moment mais ce goût de liberté lui avait tout de même manqué et il était réellement bon d’y goûter à nouveau.  

Ils s’arrêtèrent après quelques heures pour faire boire les chevaux auprès d’un ruisseau  ;Lithildren interrogea alors son nouvel allié sur la suite des évènements.  Oropher s’approcha alors de l’elfe aux cheveux de jais ; déplaça délicatement  une mèche qui cachait les yeux se sa partenaire et lui caressa la joue avec un sourire.

“A présent allons accomplir ton destin ma chère Lithildren.”


Il remonta aussitôt au selle .

“Vers le Sud. Cap vers le Gondor.”

Les deux traîtres à Imladris reprirent leur avancée.




HRP : Voilà c'était le rp de clôture de notre quête, tout d'abord merci à vous deux pour votre investissement sans failles , votre bonne humeur et surtout vos écrits de qualité qui ont fait vivre et animé cette quête tout de même plutôt longue mais non moins haletante qui risque d'avoir de grandes répercussions sur vos personnages et sur leur évolution.
Lithildren : Nous allons continuer à rp ensemble e je jouerai Oropher en PNJ dans des rps qui suvront ta quête de vengeance .
Erennel : Tu es désormais plus ou moins libre bien qu'un peu affaibli par ta blessure ; si tu veux postuler à une quête ou rp avec d'autres membres sans MJtage particulier libre à toi ( tu as largement démontré que tu avais de belles capacités dans cette première quête). Toutefois si tu désires toujours qu'un coloré guide un peu tes pas , no problem dis le nous et un autre membre du staff prendra le relais ;D.
Et encore merci pour tout !  


#Ovadiel #Oropher #Serambeür


The Young Cop


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Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras  EmptySam 26 Mar 2016 - 8:10
HRP :

Petit message pour vous remercier tout les deux de la participation à la quête de Lithildren ! Ce deuxième rp était aussi mon rp de réinsertion au forum après mon départ soudain de celui de Nathanael (encore rouge à l'epoque), et il fut très instructif et constructif, autant pour Lithildren que pour moi. Il me reste bien du chemin à faire pour atteindre le niveau d'un coloré, mais j'espère atteindre un jour ce niveau-là. Votre implication dans ce rp m'a touchée, vraiment, et je n'aurais pas imaginé meilleur retournement de situation à chaque fois !

Learamn : je te félicite et te remercie pour la qualité du MJtage et suis impatiente de continuer en ta compagnie.

Erennel : ce premier rp pour toi à prouvé ta valeur, ta qualité d'écriture, ton originalité et vient de signer officiellement ton entrée rp dans le forum. Félicitations, et j'espère un jour recroiser ton chemin (sans tuer Lili, hein langue)

/HRP
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