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 {Forteresse des Ombres : Salle commune} L'épreuve (prologue)

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Issam Ibn Djamal
Assassin du Harad
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Issam Ibn Djamal

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{Forteresse des Ombres : Salle commune} L'épreuve (prologue) EmptyDim 19 Juin 2016 - 17:07
L’aube pointait dans le ciel depuis quelques minutes, que Issam était déjà debout. Il achevait sa toilette du matin dans une bassine d’eau prévue à cet effet et essuyait son corps mouillé.

Une fois ceci fait, il revêtit sa tenue, attacha ses brassard de cuir autour de ses avant bras et s’équipa de ses armes et de son sac à dos. Aujourd’hui, c’était un jour important dans sa vie. En effet, il allait recevoir sa première vraie mission solo, sans la surveillance d’un maître. S’il réussissait son épreuve, l’Apprenti deviendrait un Assassin confirmé. S’il échouait… Non ! Il valait mieux ne pas y penser, l’échec n’était pas envisageable, la réputation et la crédibilité de la Confrérie des Ombres en dépendait. Alors que toute personne dans sa situation ressentirait angoisse et nervosité, le jeune Haradrim restait calme et impassible. Toutes ces années de conditionnement mental lui avaient ôté de l’esprit ce genre de ressenti inutile et handicapant.

Une fois prêt, Issam Ibn Djamal quitta sa cellule et se dirigea directement en direction de la salle commune pour y attendre celui qui lui donnerait son contrat. Arrivé sur place, il constata la présence d’un apprenti, assis en train de lire. L’ombre leva son nez de son livre pour saluer brièvement d’un signe de tête Issam, qui le lui rendit, avant de se replonger dans sa lecture. Une chose était certaine, ce n’était pas à lui que le futur assassin avait à faire.

Issam se dirigea vers une des fenêtres de la salle pour y contempler l’horizon, debout solennellement, les mains dans le dos, attendant la suite.
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Ryad Assad
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{Forteresse des Ombres : Salle commune} L'épreuve (prologue) EmptyLun 20 Juin 2016 - 3:15
Le Maître Assassin ne se fit pas particulièrement discret pour arriver dans la pièce, et Issam ne put que se retourner en l'entendant approcher. Bien des membres des Ombres ne ressemblaient pas à l'image que l'on pouvait se faire d'un tueur – précisément parce qu'ils souhaitaient se rapprocher de leurs cibles et les éliminer avant qu'elles eussent compris à qui elles avaient affaire –, mais celui-ci était précisément l'inverse. Il avait l'air agressif, dangereux et incroyablement brutal. Il n'était pas pour autant doté d'un physique monstrueux, mais on lisait sur ses traits une grande expérience du meurtre, de la violence et du sang. Chez certains, cela développait une forme de répulsion, et ils abandonnaient car ils ne pouvaient plus supporter de vivre dans le carnage. Celui-ci, de toute évidence, avait mis à l'écart des missions car il appréciait beaucoup trop son travail. En l'occurrence, il ne paraissait pas très heureux d'être là, et il avait l'air de vouloir en finir le plus vite possible. Rester cantonné à Al'Tyr paraissait déjà être une punition difficile à supporter, mais alors interagir avec des novices qui frissonnaient avant leur première mission avait l'air de l'ennuyer au plus au point.

Il s'avança, et les deux novices qui se trouvaient dans la pièce se redressèrent pour le saluer, alors qu'il penchait vers eux un regard peu amène. Il considéra un instant l'apprenti qui lisait son livre, paraissant le reconnaître. Il ne fit aucun commentaire, et porta son regard sur Issam qui se tenait dans une position respectueuse. Après l'avoir détaillé des pieds à la tête, il lui fit signe de le suivre, et ils s'engouffrèrent dans un couloir du bâtiment. Il y régnait une fraîcheur agréable, grâce aux moucharabieh qui ventilaient et isolaient les lieux. Les rayons qui provenaient de l'extérieur tranchaient leur silhouette en une multitude de bandes de lumière et d'ombre, qui conféraient à leur conversation une aura mystique.

- Issam.

Ce n'était pas une question. Simplement un mot qui avait été lâché ainsi. Un constat, une évidence. Peut-être un soupçon de doute ou de méfiance. Il y avait beaucoup de choses dans le ton de cet assassin, qu'il n'était pas facile de déceler. Il continuait d'avancer, à un rythme très lent qui était presque encore plus insupportable que s'il avait arpenté le couloir à grandes enjambées. Il regarda le novice un bref instant, sans que son regard exprimât quoi que ce fût de positif ou de négatif. Un brin de surprise, cependant.

- C'est toi.

Encore une fois, ce n'était pas une question. Il marqua une pause, et parut se perdre dans ses pensées. Le garçon à ses côtés ne pouvait que dissimuler lui aussi ce qu'il ressentait véritablement. Une forme d'impatience ? Ou au contraire la grande maîtrise de ses émotions ? Il n'était pas facile de savoir ce qui poussait les Ombres à agir. On leur apprenait à dominer leurs émotions, mais pas nécessairement de la même façon. Certains les annihilaient et les détruisaient purement et simplement. D'autres les asservissaient et les exploitaient leur plein potentiel. Seuls les Maîtres pouvaient déterminer comme un Apprenti serait formé, quelle méthode parviendrait à transformer une âme perdue en une arme retrouvée.

- As-tu appris à tuer convenablement ?

Il laissa Issam répondre, pour jauger son caractère. Confiance ? Prudence ? Vanité ou modestie ? Toutes ces facettes étaient acceptées chez les Ombres, car toutes recelaient un grand pouvoir, et c'était dans l'ombre de ce qui pouvait être un défaut que l'on pouvait dénicher la plus grande force. A l'inverse, ce qui pouvait apparaître comme une qualité pour le commun des mortels se révélait souvent inutile à la Confrérie. Ainsi étaient-ils, et c'était la raison pour laquelle ils étaient reconnus comme une force avec laquelle il fallait compter.

- Sais-tu pourquoi nous contrôlons désormais cette ville ? Pourquoi notre influence grandit au Harad ?

Le Maître faisait référence au nouveau statut des Ombres. Les membres de la Confrérie étaient pour la plupart des assassins cachés, qui ne se révélaient pas au grand public. Toutefois, les forces pirates d'Umbar avaient modifié la carte politique, et les Ombres avaient décidé de prendre une nouvelle importance. Les assassins avaient allié leurs forces pour renverser le gouvernement d'Al'Tyr, fidèle à l'émirat du Harondor, et ils avaient également participé à la prise de Dur'Zork. Mais ce n'était pas la question que posait le Maître. Sa question ne concernait pas le « comment », elle concernait le « pourquoi ». Or l'Apprenti n'avait sans doute aucune idée des motivations qui animaient les têtes pensantes de la Confrérie. Il avait vécu dans une bulle, avait été formé, transformé, jusqu'à devenir une arme parfaite. Il n'était que le prolongement que la lame qu'il tenait en main… Son interlocuteur le guida sur la voie de la sagesse :

- Nous sommes des assassins, Issam. Nous tuons. Parfois, cependant, il nous faut être capables de voir plus loin.

Il s'immobilisa, et plongea son regard d'une intensité incroyable dans celui, inexpérimenté, du jeune apprenti. Ce n'était pas un message qu'il lui transmettait : c'était une leçon.

- Il faut être capable de savoir quand épargner une vie. Quand ne pas tuer. Est-ce que tu comprends ?

D'ordinaire, lorsqu'on lui demandait de confier une mission à un novice, le Maître ne s'embarrassait pas de longs discours. Toutefois, il était important de bien préparer le jeune assassin à sa mission, laquelle n'était pas commune pour une première action en solo. Il avait déjà eu à prendre une vie, mais il allait rapidement se rendre compte qu'on n'engageait pas seulement les Ombres pour faire couler le sang. Ce n'était pas ainsi que s'était bâtie la réputation des tueurs du Harad.

- Tu te rendras au Sud sans délai. A Umbar. Tu rencontreras tes employeurs, qui te contacteront. Tous les détails ont déjà été arrangés. Ils souhaitent s'assurer que tu es la bonne personne pour cette mission. Ne les déçois pas.

Il recommença à marcher, Issam lui emboîtant le pas. Toute cette affaire ressemblait drôlement à un piège, et si quelqu'un avait voulu piéger un assassin, il ne s'y serait pas pris autrement. Était-ce la raison pour laquelle la Confrérie faisait appel à un novice ? Ou bien était-ce réellement une marque de confiance envers lui que de le sélectionner pour une mission dont le Maître lui-même ne savait rien ? Il y avait bien des façons de voir les choses, mais il était certain que rien ne serait révélé avant qu'il se rendît sur place, et qu'il ne rencontrât ses employeurs. Il y eut quelques secondes de silence, avant que le plus âgé ne reprît :

- Ils n'ont pas été très spécifiques, tu en apprendras davantage sur place. Toutefois, ils ont précisé qu'ils souhaitaient avoir quelqu'un capable de se maîtriser. Ils ont dit que la mission nécessiterait de la retenue.

On sentait un brin de condescendance dans son regard, comme si ce genre de sentiments était pitoyable de la part des hommes qui payaient un assassin des Ombres pour ne pas tuer. Néanmoins, la Confrérie fonctionnait parce qu'elle recevait des fonds, parce que ses membres acceptaient des contrats qui l'enrichissaient, et parce qu'elle savait faire alliance avec les gens important, ceux qui pouvaient lui assurer fortune et protection. Cela impliquait sans doute de rompre avec leur image de tueurs impitoyables, et ils étaient parfois obligés de remplir des missions qui étaient bien en dessous de leurs capacités réelles. Mais si la paie était bonne, pourquoi pas ? Leurs clients n'étaient jamais déçus d'engager un membre des Ombres, même s'il s'agissait simplement d'une petite vengeance personnelle qu'un mercenaire de seconde zone aurait pu réaliser. Ils étaient devenus une référence, abandonnant en grande partie leur côté secret, sans se départir de leur côté mystérieux. Plus on les connaissait, moins on en savait sur eux, et plus on les craignait.

- Va, Issam. Et prends garde, car Umbar est une ville étrange. Surtout en ce moment.

Ils arrivaient au bout du couloir. Le Maître lui adressa un signe de tête, puis prit à droite en franchissant un seuil invisible au-delà duquel les novices n'étaient pas autorisés à aller. Le jeune assassin avait sa première mission. Ou tout du moins, il savait où la trouver. Umbar, la Cité du Destin.

Loin au Sud, le chant des mouettes et les voiles de centaines de navires.


Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop

"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"
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Issam Ibn Djamal
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{Forteresse des Ombres : Salle commune} L'épreuve (prologue) EmptyLun 20 Juin 2016 - 19:55
A peine quelques minutes plus tard, la porte d’entrée de la salle commune s’ouvrit sans ménagement, faisant se retourner aussitôt Issam pour voir qui entrait ainsi dans cette pièce. Lui qui avait toujours eu l’habitude d’être le plus discret possible, par habitude et respect des locaux de la guilde et de ses membres, il considérait une telle façon de faire à la limite de l’incorrection et fronçait les sourcils au moment où il se retournait en direction de la personne qui était entrée ainsi. Mais il se ravisa à l’instant même où ses yeux se posèrent sur l’arrivant. Le jeune Haradrim ne s’en rendit même pas compte, mais l’expression de son visage était devenue plus neutre, lui qui quelques secondes plus tôt affichait un air légèrement sévère et outré. La personne qu’il avait en face de lui était inconnue. Issam n’avait eu que très peu d’occasion durant sa vie dans la forteresse, de voir les plus hautes autorités de la confrérie, mais s’il aurait déjà vu cet homme, il s’en serait souvenu. Or, ce n’était pas le cas. Qui était-il ? Un simple assassin ? Cela paraissait peu probable. Sûrement quelqu’un occupant une haute fonction. En tout les cas, il émanait de ce personnage une aura puissante qui déstabilisait le jeune apprenti. On aurait dit un lion dans un corps d’homme. Le jeune novice dissimulait ses émotions grâce à son entraînement, mais il était surpris et en même temps, intimidé par cet homme qu’il n’avait jamais vu. Des émotions qu’il n’avait pas ressenties depuis ces tragiques évènements il y a des années avant son admission à la confrérie refaisaient surface. Cela dit, Issam restait maître de lui-même. Il avait appris depuis bien longtemps à contrôler ses passions et affichait un air humble mais impassible devant cet homme.

L’homme porta d’abord son attention sur l’apprenti qui avait cessé sa lecture pour se mettre debout et saluer respectueusement le nouvel arrivant, imité par Issam qui inclina respectueusement la tête avant de se redresser de toute sa hauteur pour passer à nouveau les mains dans le dos, attendant silencieusement la suite des évènements. En tout cas, il n’y avait aucun doute sur le fait que c’était à lui que le jeune Haradrim devait avoir à faire pour son ultime épreuve en tant qu’apprenti. Cela se confirma lorsque l’assassin lui fit signe de le suivre sans dire un mot.

Le jeune apprenti suivit silencieusement cet intriguant et charismatique personnage dans un couloir sombre, à demi éclairé par les rayons du soleil et rafraîchi par les moucharabieh disposés à intervalles réguliers. Ce n’est que plusieurs secondes après que l’assassin brisa le silence pour prononcer le nom de son interlocuteur d’une voix à la fois calme et inquiétante. Il était impossible pour ce dernier de déceler quelque chose dans le ton de sa voix, mais le timbre trahissait une grande assurance et aussi de l’expérience. Cet homme là devait être un grand vétéran de la confrérie, Issam, n’aurait pu le dire, lui qui n’avait eu pour maître que des assassins, très bons et très professionnels certes, mais qui semblaient loin d’égaler cet homme qui marchait devant lui à cet instant. L’homme fixa brièvement le novice dans les yeux, qui ne détourna pas le regard, mais qui se sentait quand même tel un lionceau, comparé à ce personnage dont il ne connaissait pas le nom.

Puis l’homme reprit :

- C’est toi.

Issam n’ouvrit pas la bouche pour répondre. De toute façon, c’était inutile, son interlocuteur avait tout de suite compris qu’il s’adressait à la bonne personne. L’homme marqua une pause, tout en continuant d’avancer lentement dans le couloir. Si Issam n’avait pas réussi son combat contre lui-même t sa formation, la frustration due à ce rythme de progression si lent aurait pu lui taper sur les nerfs. Au lieu de cela, le jeune apprenti suivait calmement et inlassablement son interlocuteur, mais il ne pouvait s’empêcher de ressentir un certain mal être en présence de ce dernier, même s’il commençait à s’habituer à sa compagnie. Cela faisait il partie de l’épreuve ? Allait on lui réserver quelque chose dont il était loin de s’imaginer, comme par exemple, devoir rester ferme et impassible face à son interlocuteur ? Lui qui s’attendait à recevoir une mission d’assassinat ou d’espionnage, on allait peut être lui proposer autre chose pour voir comment il gèrerai cela.

La voix de l’assassin le tira de ses réflexions :    

- As-tu appris à tuer convenablement ?

Une question bien étonnante et inattendue. Cela avait tout l’air d’un test. Issam était apparemment jaugé, analysé, de son point de vue en tout cas. Cela ne le dérangea absolument pas. Après tout, ce genre de protocole devait faire partie des usages habituels lorsqu’un apprenti était sur le point de grimper les échelons hiérarchiques de la confrérie. Cela dit, il fallait répondre à la question et Issam semblait hésitant. Mais l’assassin attendait. Le problème n’était pas ce qu’il fallait répondre, mais la manière de le faire. Issam ne devait trahir aucune hésitation dans le ton de sa voix. Il ne devait pas en faire trop non plus, de crainte de se décrédibiliser tout seul pour finir par se ridiculiser.

- Oui, Maître !

Finalement, le jeune apprenti avait opté pour une réponse courte et concise. Cela pouvait peut être passer pour de l’arrogance, mais il n’en était rien. Issam était confiant en ses capacités. Ses maîtres avaient bien fait leur travail et le jeune Haradrim, en retour, avait appris leurs enseignements avec attention et s’était entraîné assidûment pour les assimiler et les maîtriser, du moins, l’espérait-il.

Issam, de par sa réponse, s’attendait à être testé soit au niveau théorique, soit pratique, mais il n’en fut rien. Son interlocuteur enchaîna sur une autre question qui n’avait rien à voir avec la précédente :

- Sais-tu pourquoi nous contrôlons désormais cette ville ? Pourquoi notre influence grandit au Harad ?

Voilà bien là une question à laquelle le jeune homme ne s’attendait pas et surtout, à laquelle il ne saurait répondre. Il se doutait certes que la Confrérie des Ombres avait son importance, une grande importance même. C’était une organisation puissante sur laquelle beaucoup de gens s’appuyaient pour « régler leurs problèmes ». Mais de là à affirmer que la confrérie contrôlait Al’Tyr… Cela dit, c’était logique. A force de faire appel aux Ombres, certaines personnes en étaient devenues sans doute dépendantes et n’envisageaient aucune autre alternative que de faire appel à eux pour parvenir à leurs fins.

- Pardonnez moi ! Je ne savais pas que nous étions aussi puissants.

C’était normal. Depuis son admission à la Confrérie des Ombres il y a 16 ans, toute la vie de Issam n’avait tourné qu’autour de la formation théorique et pratique, le savoir culturel, l’entraînement physique, l’apprentissage de quelques dialectes, entre autres celui d’une contrée appelée Gondor. En tout cas, il n’avait jamais été mit au fait de la situation politique, économique ou autre du Harondor, ni du Harad, sa terre natale, ni des autres contrées. On devait sans doute penser qu’il était inutile pour un apprenti de savoir tout cela, que le moment viendrait bien assez tôt.

- Nous sommes des assassins, Issam. Nous tuons. Parfois, cependant, il nous faut être capables de voir plus loin.

Disant cela, le Maître Assassin, en tout cas, c’est comme cela qu’il paraissait aux yeux de Issam, plongea son regard intense dans celui de ce dernier, le fixant longuement sans dire un mot. Le jeune homme soutint tant bien que mal son regard et fronçait légèrement et inconsciemment de temps à autre ses sourcils. Que voulait-il lui faire comprendre exactement ? La Confrérie aurait-elle d’autres aspirations ?

- Il faut être capable de savoir quand épargner une vie. Quand ne pas tuer. Est-ce que tu comprends ?

Voilà bien là une chose que l’on n’avait jamais enseignée à l’apprenti, jusque là. Certes, on lui avait inculqué le code de la confrérie, qui n’était pas dénué d’éthique, comme par exemple, l’interdiction de s’en prendre à une autre Ombre ainsi qu’aux innocents, sauf si un Maître l’ordonnait. Cela dit, il avait appris à traquer une cible pour que la finalité en soit son exécution pure et simple. Bien sur, il avait appris aussi l’espionnage et même les rudiments du cambriolage, mais son enseignement ne comportait pas de situation telle que la décrivait son interlocuteur. Le jeune homme commençait à ressentir une exaltation contenue, désireux d’en savoir plus. Cet homme l’intriguait, le fascinait et l’intimidait.

- Oui Maître !

Depuis le début, Issam s’était montré peu loquace, mais pouvait-on l’en blâmer. Il se retrouvait soudainement en terrain inconnu. L’Homme lui exposait des situations auxquelles le jeune Haradrim n’avait encore jamais été confronté. Il ne pouvait que prêter une oreille attentive à la suite de la conversation.

L’homme en arriva enfin au fait en expliquant la mission qui attendait Issam, mais resta très vague sur la nature même du contrat. La seule chose que le jeune apprenti apprit est qu’il devait se rendre à Umbar, une ville dans le Sud et contacter ses commanditaires, qui le trouveront eux-mêmes. La seule information qu’il obtint est qu’ils recherchaient quelqu’un capable de faire preuve de retenue pour cette mission. Issam semblait répondre à ce genre de critère car il n’avait rien du psychopathe sanguinaire qui tuait pour le plaisir de tuer. Bien au contraire, il était froid, pragmatique et maître de ses émotions.  

Tout ceci était louche. Autant qu’il s’en rappelle, lorsqu’il sortait en mission de groupe ou uniquement encadré par un assassin expérimenté, il avait eu des informations claires, nettes et précises sur la nature du contrat, le(s) commanditaire(s) ainsi que la ou les cible(s). Là, il nageait dans le néant, ce qui devenait légèrement stressant. Pour une première mission solo, cela semblait être corsé, mais il ne pouvait plus reculer. C’était son épreuve et le voile de mystère qui entourait cette mission avait quelque chose d’excitant. Il appréhendait la suite, mais en même temps, sa curiosité et son attrait étaient piqués au vif. Cela dit, il n’avait pas le droit à l’erreur, sa crédibilité était en jeu et par extension, celle de toute la guilde. L’echec n’était absolument pas permis.    

- Va, Issam. Et prends garde, car Umbar est une ville étrange. Surtout en ce moment.

- Oui ! Merci, Maître.

Cette mise en garde n’augurait rien de bon, mais au moins, elle avait le mérite de préparer Issam psychologiquement à rencontrer pas mal de difficultés pour réaliser son contrat. Du coup, cela semblait étrange que l’on fasse appel à une Ombre inexpérimentée pour réaliser une telle mission. Peut être était ce la seule alternative dans la mesure où il fallait quelqu’un qui n’est pas connu à Umbar, un deuxième critère que le jeune Haradrim remplissait très bien.

Les deux hommes se séparèrent, le plus âgé s’en allant dans une direction que Issam, en tant qu’Apprenti n’avait pas le droit de suivre. De son côté, le jeune homme, fort de toutes ces informations, se dirigea sans plus attendre vers la sortie de la forteresse pour gagner le port de Al’Tyr, duquel il paierait sa place dans un bateau en partance pour Umbar.

Une fois à bord quelque dizaines de minutes plus tard, Issam resta debout sur le pont du navire, les mains dans le dos, impassible, regardant les formes architecturales de la ville et du phare de la Confrérie des Ombres s’estomper dans l’immensité de la mer alors que le navire gagnait le large.


#Issam
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