Forlong Tribun Militaire d'Arnor
Nombre de messages : 3430 Age : 33 Localisation : En Arnor Rôle : Vieux loup au service du Royaume du Nord
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
| Sam 20 Mar 2021 - 23:32 | | L'Edito
Près de quatre ans sont passés depuis la publication du dernier numéro du White City Herald, la mémorable Edition n°10. Aujourd’hui, l’aventure du forum continue, la rencontre IRL des 15 ans et la promotion des nouveaux membres de l’Administration, Staff et Animation ayant apporté un souffle de fraîcheur dans la Cité Blanche. Les membres anciens se mêlent aux nouveaux qui découvrent l’univers de MT, tandis que l’activité sur les supports tels que notre serveur Discord et notre chaine Youtube vient épauler le RP sur le forum et apporte une nouvelle dimension à la communauté. La richesse de l’univers de Tolkien et celui du forum, développé depuis des longues années, ainsi que la diversité qui fait la force de notre communauté nous donne envie de continuer de créer du contenu. Cependant, nous avons pris la décision de changer un peu de format en rentrant dans la nouvelle décennie ! A la place d’un numéro traditionnel du White City Herald, riche en contenu mais chronophage à créer et lire, nous vous proposons le nouveau format de la Gazette du White City Herald. Editée par le personnage étrange d' #Hugin Munaven dit “Hugin l’Avisé”, la Gazette sera une suite d’articles à thématique variée qui seront publiés de manière régulière au fil de l’année. Les lecteurs pourront donc découvrir les articles un à un, de manière plus fréquente que dans le cas des WCH traditionnels. Nous espérons que ce nouveau format vous plaira, n’hésitez pas à nous donner vos avis et réactions ! Bien sûr, nous invitons aussi chaleureusement tous les membres à participer à la rédaction et proposer leurs idées d’articles, jeux, ou autres éléments de la Gazette à l’équipe des Colorés. Bonne lecture !
Forlong et l’Equipe de la Gazette du White City Herald Membre des Orange Brothers aka The Good Cop |
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Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1081 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 25 ans -:
| Sam 20 Mar 2021 - 23:35 | | La Gazette du White City Herald La quête aux artefacts: Sur les traces de la Couille Perdue
Partie 1
Le Seigneur du Pinnath Gelin Quatrième Âge, 25 Avril de l’an 300.
La Missive des Erudits est signée par les sages des Terres du Milieu pour alerter les puissants de ce monde du nouveau danger qui les guette. Depuis de longs mois maintenant, Rois et aventuriers n’ont plus qu’un seul mot à la bouche: “ artefacts”.
Ces anciens objets, aux grands pouvoirs, ressurgissent subitement du passé après de longs siècles où ils avaient été cachés aux yeux de tous.
La chasse est désormais lancée et tous les regards sont tournés vers ces précieuses reliques qui pourraient bien faire basculer notre monde dans une nouvelle ère. C’est donc dans l’optique d’enfin lever le voile sur le mystère que moi, Hugin l’Avisé, reporter et correspondant spécial du White City Herald, érudit du Gondor non-reconnu par les élites et voix du peuple, ai décidé de me mettre en quête de ces artefacts afin de révéler aux yeux du tous les machinations de ceux d’en haut.
Et pour cette première mission, le choix de notre trésor est évident. Une ancienne relique du passé, disparue depuis de longues années mais dont la légende s’est écrite à travers le continent tout entier. Certains lui prêtent de grands pouvoirs, d’autres y voient un symbole capable de réunifier les peuples divisés de l’Ouest. Il est parfois compliqué de séparer les rumeurs de la réalité mais ce qui est certain c’est que cet objet ne laisse personne indifférent. Vous l’aurez compris; je me suis lancé sur les traves de la Couille Perdue de Gebir.
La Couille Perdue de Gebir….
La simple évocation de cet organe égaré suffit à faire vibrer les âmes des plus braves, à faire flancher les cœurs des plus téméraires. Dans l’histoire récente de notre monde, bien peu d’objets auront autant marqué de leur empreinte leur époque et il ne fait aucun doute que celui qui finira par mettre la main sur ce précieux testicule disposera d’un grand pouvoir pour les gouverner tous.
Avant toute chose, il est important de remonter à la source de la légende. Certains érudits auraient préféré s’enfermer dans la Bibliothèque de la Cité Blanche en quête de maigres mentions mais ces vieux professeurs ont depuis longtemps oublié qu’il n’y a rien de mieux que le terrain pour glaner de précieuses informations. C’est donc plein d’espoir et de questions que je me joins à une caravane marchande faisant route en direction du Pinnath Gelin; fief du premier propriétaire de la fameuse relique: le Seigneur Gebir, héros du Gondor, Maîtres des Mers et des Semi-Eunuques de Sa Majesté.
Le voyage est long. Sous un soleil de plomb, nous parcourons de nombreuses contrées du Gondor, traversant d’Est en Ouest le grand Royaume des Hommes, laissant derrière nous les troubles qui agitent l’Anórien et la capitale pour nous enfoncer dans les provinces tranquilles et peu peuplées de l’intérieur du royaume jusqu’au littoral.
Contrée paisible et majoritairement agricole, le Pinnath Gelin abrite de nombreuses collines verdoyantes parsemées de quelques villages et autres exploitations fermières à petite échelle. Il fait bon vivre à l’Ouest du royaume, loin des ennemis orientaux et suderons et des grandes intrigues politiques des élites. Ici, les gens vivent simplement en profitant d’une terre fertile et d’un climat doux, un léger vent venu de la baie venant rafraîchir une région relativement épargnée par le Long Eté.
Les habitants, malgré leur mode de vie modeste, sont ici incroyablement accueillants; bien loin des manières des nobles de la Cité Blanche ou de la rudesse des gens de Morthond. Ici, on nous salue avec les bras ouverts et de larges sourires. Le maître des lieux a même, à ma grande surprise, répondu positivement à ma demande d’audience. Depuis de longues années, les élites, appréciant peu mes révélations au peuple, ont maintes fois tenté de discréditer mon travail et salir ma réputation et obtenir des informations auprès des grands de ce monde est vite devenu mission impossible. Bien heureusement, la censure généralisée du pouvoir n’a pas encore atteint ces terres reculées.
Après une bonne nuit de repos et une paire de repas chaud je me rends donc au palais du Seigneur Gebir. Son “Manoir”, comme il est appelé par ici, se distingue de par sa taille supérieure aux autres maisons de la région mais, en comparaison avec les autres demeures des nobles du Gondor, l’endroit est somme toute très modeste. Une architecture composite mêlant pierres, bois et torchis soutenant un toit en pente fait de tuiles de châtaignier; bien loin du luxe des grands bourgeois d’Osgiliath ou de Lossarnach.
D’ailleurs il n’y a nul garde ou serviteur à l’entrée et c’est le maître des lieux en personne qui nous accueille à sa porte. L’espace d’un instant je doute de son identité. Il faut dire que ses vêtements simples et son air paisible ne correspondent que bien peu à la description qu’on m’avait faite du personnage: un chevalier aussi valeureux qu’impitoyable, un vétéran du Gondor ayant participé à de nombreuses campagnes et ayant mené ses hommes à de glorieuses victoires. Seules les cicatrices qui parcourent ses bras et son crâne rasé de près témoignent de ce violent et glorieux passé. Habillé d’une simple chemise de coton, on devine aisément une bedaine naissante sous le tissu écarlate mais c’est surtout le visage du Seigneur qui tranche avec celle que l’on peut se faire d’un tel homme. Les hommes de pouvoir affichaient souvent des mines tirées, tendues par des machinations politiques et des soucis personnels couplés à un manque criant de sommeil. Gebir semble reposé et apaisé. Face à moi, se trouve un homme heureux, enfin en paix avec lui-même et ayant laissé ses traumatismes guerriers derrière lui.
Avec un sourire, il m’invite à s’asseoir à table et me sert un verre de tisane avant de prendre place face à moi.
“Mon cher ami! Votre réputation vous précède! s’exclame-t-il alors. Je suis moi-même un lecteur assidu de votre gazette et recevoir l’un de ses principaux artisans est un honneur. Même si je dois admettre avoir entendu de bien étranges rumeurs à votre sujet.”
Finalement les paroles de vipères des élites de la capitale étaient parvenues jusqu’ici…
“Seigneur Gebir, je vous remercie de votre accueil… Quant aux bruits à mon sujet...eh bien, vous savez mieux que quiconque que le talent et le succès ne font qu’attirer les calomnies.”
Ma phrase fait mouche, et mon hôte acquiesce d’un geste du menton. Il renchérit.
“Mais qu’est-ce qui vous amène donc aussi loin? Vos lecteurs seraient-ils réellement intéressés par ce qui se passe au Pinnath Gelin?”
Je lui souris d’un air entendu. L’homme en face de moi est bien trop intelligent pour croire naïvement que nos lecteurs du centre du Royaume en ont quelque chose à faire de la prospérité agricole d’une province reculée de leur royaume. Malgré la pertinence du sujet, il n’y a absolument aucun intérêt éditorial ou financier à parler de ce genre de choses.
Les gens veulent des critiques sur la gestion de Cartogan, des informations sur la Peste, des nouvelles croustillantes sur les rivalités dans la Compagnie du Sud ou encore des informations sur les préférences amoureuses du Haut-Roy. La simplicité et le quotidien des gens de Gebir sont admirables en tout point mais en faire les gros titres relèverait du suicide médiatique.
“Eh bien à vrai dire je suis venu jusqu’ici pour échanger avec vous...à propos d’un épisode lointain mais qui pourrait se révéler déterminant.”
Gebir fronce alors les sourcils d’un air méfiant; mais je ne me laisse pas démonter et continue:
“Si je vous parle de la bataille des Havres Gris…”
A l’évocation de ce terrible évènement, la mine joyeuse et apaisée de mon interlocuteur s’efface soudainement. Son sourire disparaît et l’homme paisible cède sa place à un vétéran torturé par son passé. Ses lèvres sont pincées, des rides se creusent et son regard se perd dans le vide. D’un coup, il est devenu complètement apathique, dénué de toute énergie ou de testostérone. Pour le sortir de sa léthargie, j’insiste donc:
“Monseigneur, les Havres Gris, les elfes renégats. Vous vous souvenez donc… -Bien entendu que je me souviens!” me répond-il brusquement avec un geste signalant son agacement.
Je l’ai probablement irrité mais au moins n’est-il plus muet; je m’empresse donc de sortir mon styler et mon calepin alors qu’il reprenait de sa voix rauque, un air grave sur le visage.
“Ah vous les journalistes! Toujours en quête du sensationnel... Nous avons tant perdu sur cette plage, j’ai tant perdu…”
De toute évidence, de longues années après le traumatisme, la cicatrice est encore atrocement douloureuse. Mais parler permet de soulager et le Seigneur Gebir se lance dans le récit de la terrible bataille qui avait souillé le sable blanc de Mithlond.
“Les elfes renégats s’étaient regroupés près du littoral. Nous avions réuni nos forces: le peuple de Brethil, les soldats du Haut-Roy, les gens du Prince Berund venus de Dol Amroth, le Loup Blanc d’Arnor; tous avaient répondu à l’appel du Seigneur du Pinnath Gelin pour contrer les renégats de Marawin… Ils étaient si cruels, si impitoyables… -Hmmm les renégats de Marawin oui… Ce sont eux qui ont forcé Echtelion à fuir vers Valinor il y a plus de dix ans, n’est-ce-pas? -Oui… ce sont aussi eux qui sont à l’origine du meurtre de Thranduil...Ils étaient si impitoyables… Nous devions à tout prix les empêcher de mettre la main sur les Havres Gris. S’ils remportaient cette victoire, il aurait été presque impossible de les déloger de ce lieu si stratégique. Le destin des Terres du Milieu était entre nos mains… -La bataille fut pourtant un succès… -La charge furieuse de nos cavaliers avait surpris nos ennemis qui n’y étaient pas préparés et ils ont rapidement dû reculer… mais cela ne fut acquis qu’au prix de nombreuses âmes héroïques… -Mais pas seulement si je ne m’abuse…”
J’ose enfin aborder le sujet brûlant, celui qui m’a fait me déplacer si loin. Quelque peu anxieux, je sers un peu plus mon stylet dans mon poing. Le Seigneur Gebir semble à bout. Sa voix se fait de plus en plus faible, il s’éponge son front plein de sueur d’une main tremblante et je devine même des larmes aux coins de ses yeux clairs.
“Oui, nous avons perdu autre chose ce jour-là…Les Elfes sont réputés pour être de si bons archers qui ne ratent jamais leur cible… J’ignore ce qu’il voulait viser précisément mais ils ne l’ont pas raté...”
Je lève un sourcil d’un air faussement innocent.
“Que n’ont-ils pas raté?”
Le Seigneur du Pinnath Gelin ouvre la bouche pour répondre mais aucun son ne sort de sa gorge nouée. Il déglutit péniblement et répond finalement dans un souffle, à peine plus fort qu’un murmure.
“La Couille Perdue…”
Mon regard s’illumine alors. Enfin s’était-il décidé à mentionner la fameuse relique; symbole de virilité de tout un peuple disparu depuis de trop longues années. Je suis désormais si proche du but, je me dois d’insister.
“Qu’est-il arrivé par la suite? -A la fin de la bataille les médecins de la bataille m’ont pris en charge et ont dû m’amputer pour me sauver. C’est là que j’ai été adoubé comme maitre des Semi-Eunuques… -La fameuse Monocouille… -En chair et en os…”
Circonspect, je tapote des doigts sur mon carnet. Le récit de Gebir est important et incroyablement touchant et détaille les origines du mythe. Cependant, tout ceci ne m’aide pas vraiment à en apprendre plus sur le devenir de l’artefact disparu.
“Et l’organe amputé? -J’ignore ce qu’il en est advenu malheureusement. Révèle-t-il sur un ton triste. J’étais inconscient quand les guérisseurs du Roy ont fait leur œuvre mais je ne doute pas que des rapports de cet épisode ont été écrits. Je pense que vous pourrez en trouver mention à la…”
Je finis sa phrase:
“Bibliothèque de Minas Tirith”
C’était ainsi si près de la maison que se trouvent les informations que je recherche tant, disponibles à tous mais profondément cachés au sein du dédale d’étagères de l’immense édifice.
Sans perdre une seconde je remercie mon hôte et prend congé du Seigneur en proie avec ses démons. Il n’y a plus une seconde à perde. La relique est sûrement déjà convoitée par de puissants personnages….
The Young Cop |
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