Une arrivée funeste dans la cité des étoiles [RP Talion]

Une fois la poignée d’homme restante arrivée au petit port de fortune, ils descendirent de leurs montures et la brave personne chargée des embarcations ne dit mots en voyant les visages fatigués et usés par la bataille ayant eu lieu plus tôt dans la journée.

Les soldats utilisèrent une embarcation pour les corps de leurs frères d’arme tombés au combat, une autre pour leurs chevaux et la dernière pour eux. Ils avaient l’habitude de traverser l’Anduin et le sergent Artamir, connaissait bien le marin qui les faisait passer pour une poignée de pièce. Ce dernier avait pour habitude de très peu voir ne pas du tout parler. Cela tombait plutôt bien, car les rôdeurs n’avaient pas le cœur à discuter.

La traversée fût banale. Sans soucis ou encombre et une fois arrivé au port d’Osgiliath, les embarcations furent déchargées par les soldats d’Artamir.

Le port était souvent bondé, les bateaux arrivaient d’un peu partout en Terre du Milieu pour ravitailler la cité ou même pour de simple marchandise. Ce port était énorme, l’un des plus grands si ce n’est le plus grand du Royaume Réunifié.

Les hommes du sergent partirent presque immédiatement à leur poste pour faire leurs rondes et vaquer à d’autres occupations.

Talion et Artamir passèrent par le quartier des entrepôts qui attenait au port situé sur la rive orientale de l’Anduin. La milice de la cité y faisait fréquemment des rondes. Les deux hommes marchaient calmement sans un mot. Même si Talion ne savait guère où le sergent l’emmenait.

*Artamir*

Te voilà dans notre belle cité rôdeur, même si bien des choses ont changé depuis les années et les batailles, elle reste toujours aussi magnifique.

Le sergent continua sa marche en regardant autour de lui, les miliciens patrouillaient et ils se fit des signes de tête en guise de salut. Talion et Artamir traversèrent le pont pour arriver à la Garnison d’Osgiliath. Un petit port fortifié où étaient gardés les navires militaires.

Une fois sur place, Artamir fit un signe de la main à Talion. Ce dernier comprit qu’il devait attendre. Le sergent alla demander à un soldat d’appeler le Capitaine Barahir.

*Artamir*

Voilà rôdeur, nous y sommes. C’est ici que toi et moi nous allons rendre des comptes. J’espère que tu as apprécié la petite balade ?

Artamir regarda Talion en souriant en attendant une réponse, mais ce dernier fut coupé par l’arrivée du Capitaine.

Capitaine Barahi et Sergent Artamir.[\b]
Le capitaine Barahir est un homme bon, mais strict, il connaît le moindre détail de la cité des étoiles et il a également des yeux et des oreilles partout à Osgiliath et ses alentours.

Il doit avoir une quarantaine d’année, peut-être même qu’il s’approche de la cinquantaine. Il a vu mainte et maintes horreurs au cours de sa carrière en tant que soldat jusqu’à sa promotion il y a de cela quelques années. Barahir a des cheveux mi-longs brun et une barbe naissante, il est toujours équipé de son armure et son épée ne le quitte jamais. Seuls son casque et son bouclier restent dans ses quartiers.

D’après les dires des soldats, c'est une peau de vache, mais il essaie simplement d’être juste et de faire respecter l’ordre et la loi dans la cité. Mais par-dessus tout, il a horreur de la désobéissance de ses hommes.




[b]Le jour, c'était levé depuis plusieurs heures déjà et le capitaine se baladait dans ses quartiers. Il avait eu vent il y a de cela quelques semaines d’un groupe d’Uruks traversant les terres du Gondor à la frontière de l’Ithilien. Barahir y avait envoyé de très bons éléments dont le Sergent Artamir en qui il avait une confiance aveugle. Les ordres étaient simples : pister ces bêtes, trouver leur campement et qui est leur maîtres, suite à des assauts et disparition sur les terres Gondorienne.
Un soldat l’avait appelé en lui signalant le retour de son Sergent et d’un rôdeur du sud inconnu au bataillon et le Capitaine avait également été mis au parfum du massacre qui s’était produit quelques heures plus tôt.
Barahir était en colère, car Osgiliath avait besoin de ses soldats et il savait aussi que les ordres n’avait malheureusement pas été respecté.


«  Capitaine… »
Dit Talion en voyant l’imposant homme devant lui. Barahir ne lui prêta guère attention et commença un dialogue avec Artamir.

*Barahir*
Les ordres étaient pourtant très clairs Sergent, pas de morts, pas de combat. Juste une position et de plus amples informations concernant ce groupe d’Uruks. Je commence à me demander si j’ai bien fait de vous envoyer à la poursuite de, c'est infâme créatures.
Dit-il sur un ton ferme.

Artamir baissa la tête en prenant une grande inspiration et lui répondit.

*Artamir*
Je suis désolé Capitaine, mais nous nous sommes vite rendus compte que les Uruks se déplaçaient avec des prisonniers et comme nous devons protéger tout le monde des créatures du Mordor, nous nous sommes dits que…

*Barahir*
Que quoi Artamir? Qu’il fallait foncer tête baissée en terrain inconnu ? Au risque de perdre plus de la moitié de vos hommes ? Si c’est comme cela que vous voyez les choses, je vous laisse donc aller vous reposer quelques heures et présenter vos condoléances à la famille de votre cousin. Repos soldat.

Artamir s’en alla tête basse et sans dire un mot.

Ensuite, Barahir se tourna vers Talion, les sourcils froncés.

*Barahir*
Et vous ? D’après les dires de mes hommes, c'était votre idée d’attaquer les Uruks et de ne pas suivre les ordres d’un supérieur du Royaume Réunifié qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Et à qui prêtez-vous allégeance rôdeur?

Le capitaine, en rage, attendait la réponse de Talion impatiemment.

Barahir bien qu’il était très énervé envers son Sergent, laissa quand même ce dernier aller se reposer auprès des siens.

Le Capitaine écouta les paroles de Talion avec attention, mais sa rage était toujours bien présente.
Ce dernier dit prêter allégeance à la lignée royale ainsi qu’au Gondor, mais quel genre de personne laisserait des Uruks même peu nombreux, vagabonder sur nos terres sans connaître leurs intentions ni même qui est leur maître. Certes, Artamir eut un choix difficile à faire, mais les ordres étaient pourtant très clairs. Ces immondes créatures n’auraient pas tué des prisonniers. Et si ces derniers étaient en cage, c’était bien pour les emmener quelque part, peut-être aux maîtres des Uruks?

Les pensées de Barahir se bousculèrent dans son esprit, mais cela n’affectait en rien son sentiment de colère et de mépris face a l’air hautain et arrogant de son interlocuteur.

*Barahir*

Bien, Talion, fils de Belethor, je vois que ta fougue et ton impatience ont sans aucun doute parlé à ta place. Je suppose qu’en voulant sauver les prisonniers, tu pensais te donner bonne conscience et devenir un héros, mais sache que les conséquences de tes actes sont bien plus grave que tu ne le penses. Vous avez sauvé une dizaine de vies et perdues une quinzaine d’autres. Et certainement qu’à l’heure où nous parlons un autre régiment d’Uruks a été envoyé pour saccager les villages voisins et faire d’autres prisonniers alors que ne nous savons pas qui dirige les troupes ennemies.

Le Capitaine soupira et leva les yeux au ciel puis reprit

*Barahir*

Sache qu’ici, sous le commandement de chacun de mes hommes, tu obéiras, peu importe à qui tu as prêté allégeance. Mes hommes sont morts par ta faute ce matin et estime-toi heureux que je ne te fasse pas croupir dans une geôle.
Vas donc te reposer et viens me voir demain à l’aube dans mes quartiers et nous discuterons à tête reposée. Et s’il te plaît, ne prends plus aucune décision hâtif et réfléchi à tes actes. Bon séjour à Osgiliath Talion, fils de Belethor.

Le Capitaine s’en alla d’un pas militaire vers ses quartiers sans prêter attention à ce qui l’entourait. Toujours tourmenté par le décès de ses hommes et les groupes d’Uruks traversant les terres du Gondor.


Non loin de là, à quelques rues à peine, une jeune femme sortie d’une échoppe précipitamment et deux hommes la suivirent discrètement.
Une fois arrivée dans un coin sombre légèrement reculé, la demoiselle se fit bousculer et traînée dans la boue par les deux villageois. Talion était à quelques pas de l’échoppe et avait pu voir toute la scène. Qu’allait-il faire ?

Le crépuscule céda sa place peu à peu à la nuit sur la cité des étoiles. Et non loin des quartiers du capitaine Barahir, se trouvait quelques échoppes vendant divers articles. Tels que des tuniques, des brassards, chemises ou même des plantes anesthésiantes pour les douleurs.

C’était un quartier plutôt calme de la cité situé à l’ouest de la ville. Peu de monde s’y aventure en soirée mis à part quelques brigands. Mais ceux-ci sont vite arrêtés par la milice locale.

D’ailleurs, la milice est de plus en plus présente dans la cité depuis un certain temps. On pourrait même croire que cette dernière prend peu à peu la place des soldats qui eux sont affectés à des tâches telles que surveiller les quartiers des gradés ou encore les remparts de la cité. Les miliciens se chargent essentiellement de faire régner l’ordre à Osgiliath.

La jeune femme était malmenée par, c'est deux hommes plutôt lourdement armés, mais malheureusement, ce détail ne vint pas frapper l’esprit de Talion. Le rôdeur attrapa alors la main d’un des hommes et lui dit.

« Ne la touche point si tu souhaites que ta main ne quitte pas ton corps… Maintenant Partez et laissez-la ou vous serez emprisonner dans les geôles d'Osgiliath ! »

Les deux hommes se mirent donc à rire aux éclats, tout en maintenant la jeune femme contre un mur dans une ruelle assez sombre. L’un d’eux répondit à Talion.


« Je pense que tu ne sais pas ce que tu fais ni où tu mets les pieds rôdeur, tu ferais mieux de repartir patrouiller sur les rives de l’Anduin ou alors surveiller les remparts. Quant à tes menaces, je te propose de les retirer et d’aller te rendre utile ailleurs.
Tu n’as pas l’air d’être du coin, mais ici, c'est nous qui menons la danse alors dégage ».

L’homme donna un coup de coude sec et rapide dans le sternum du rôdeur avant de le jeter au sol. La personne qui maintenait la femme contre le mur lança un regard froid à Talion et lui adressa la parole à son tour.

« Retourne pleurer auprès de Barahir ou de son sergent, mais tire-toi rapidement d’ici avant que l’on te passe à tabac et que l’on te jette dans le fleuve. »

La scène ayant eut lieu dans cette petite ruelle à l’abri des regards, le rôdeur ne savait pas comment réagir devant deux grands gaillards armés et cette femme qui tentait de se débattre en bafouillant quelques mots à peine compréhensibles. En essayant de se débattre, celle-ci fit tomber une bourse remplie de pièce d’or.
Les deux hommes se regardèrent alors en souriant.

Qu’allait donc faire Talion?

Les cris des trois hommes et de la jeune femme brisaient le calme de la nuit dans la cité d’Osgiliath. Et le rôdeur avait fait un choix après s’être fait maltraiter par ses hommes, attaquer l’un d’eux et l’assommer à coup de paver.

Le second homme resta de marbre et la jeune femme eut largement le temps de s’enfuir bien loin. La personne qui gisait sur le sol, le crâne ouvert, était en fait un garde de la milice d’Osgiliath qui tentait simplement d’appréhender une femme qui avait volé une bourse remplie de pièce d’or dans l’échoppe d’en face. Mais malheureusement, Talion n’en savait rien.

Le brouhaha alerta des miliciens qui arrivèrent au pas de course, ils étaient une dizaine à peu près. Cinq d’entre eux se jetèrent sur le rôdeur pendant que le reste du petit groupe tentait d’aider leur collègue au sol et totalement inconscient.
Durant ce temps, le pauvre Talion se fit rouer de coups par les cinq gardes. Des coups de pieds, des coups de poings, certains avaient même prit des bâtons pour le passer à tabac

« Tu ne sais donc pas que tu viens de t’attaquer à un membre de la milice d’Osgiliath pauvre imbécile ? »

Hurla un des gardes en le frappant.

Soudain, des pas pressés, nombreux et ferrés se firent entendre en provenance des ruelles. Une troupe d'une cinquantaine de miliciens d'Osgiliath venait de faire son apparition. À leur tête, un homme bien connu de la milice, le Capitaine Van Carsen, surnommé Vancars' par tous ceux qui le connaissaient. Une vraie teigne, sûr de lui et fier, il fit un signe de la tête à deux de ses hommes pour qu’ils relèvent le pauvre rôdeur qui avait le visage ensanglanté. Son nez était cassé, presque difforme sur son visage. Son arcade sourcilière droite était ouverte, son œil gauche était presque fermé dû à la violence des coups. Et le bougre semblait essoufflé, sûrement des côtes cassés.

*Capitaine Van Carsen*



-J’espère que ton coup de sang et ton idiotie ne te mèneront plus à de telles raclées jeune homme, je ne sais même pas si tu vaux la peine que je me présente, mais sache une chose, c'est que tu entendras bien vite parler de moi.
Jetez ce sale cabot dans les geôles de la cité pour la nuit, je m’en occuperai personnellement demain matin !

Les pieds de Talion frottaient le sol, il était presque inconscient et peut-être bien qu’il ne savait même pas ce qu’il venait de lui arriver. Sa chemise était déchirée et laissait entrevoir des hématomes énormes au niveau de ses côtes et de son sternum. Sa légère respiration sifflante montrait bien que le rôdeur avait sûrement plusieurs côtes brisées.
Il était escorté par une dizaine de gardes et les bruits des armures, ainsi que des jurons de ces derniers envers le rôdeur, réveillaient tous les citoyens endormis.
Après une petite balade en étant quasiment traîné sur le sol, les hommes de la milice jetèrent Talion dans une geôle et l’enfermèrent en rigolant.

Quelques heures plus tard, le rôdeur fut réveillé par une douleur vive au niveau de son oreille droite, il avait été mordu par un énorme rat qui l’avait pris pour son futur repas, le sang coulait de son oreille et on pouvait même l’entendre perler sur le sol. Le petit rongeur tenta de s’enfuir, mais fit écraser par l’énorme botte du Capitaine Van Carsen qui était assis sur un tabouret devant la cellule du rôdeur avec à sa gauche le capitaine Barahir. Ils regardèrent tout les deux Talion avec méprît. Puis Vancar’s prit la parole

*Capitaine Van Carsen*

-J’espère que la nuit n’a pas été trop courte mon p’tit? D’ailleurs les rats t’ont adoptés. Enfin… ils ont plutôt essayé de te becter. C’était marrant à voir.
Alors qu’as-tu à nous dire pour ta défense pour l’incident d’hier soir ? Bien que cela nous importe peu, tu finiras quand même au trou.

Les deux capitaines attendirent la réponse de Talion.

#VanCarsen #Talion

* Capitaine Van Carsen *

- Les ... les hommes… vos hommes, ils m'ont attaqué les premières ... ils ont attaqué un soldat ... attaquer un soldat ... est passible de la peine de mort ... j'invoque alors le tribunal militaire …

Le sois disant rodeur, bien qu'il ressemble plus a un jeune incapable de reflechir, c'etais mis a convulser et a cracher du sang.
Le visage du capitaine Van Carsen c'étais assombri et un sourire sadique c'étais dessiné sur ses lèvres.
La main sur la garde de son épée, il avait demandé à Barahir d'ouvrir la porte pour y rentrer.
Il marchait d'un pas sûr vers l'épave, allongé au sol avant de le rouler avec sa botte sur le côté comme un mal propre pour que son sang coule par terre. Cela avait arrêter ses convulsions.

-Je sais que tu m'entends sale vermine, ouvre bien grand tes oreilles, même si le rat te l'a bouffé. Une lueur vive de sadisme passait dans son regard à ce moment-là. - Fini de cracher ton sang dégueulasse et reprends-toi.

Un ricanement était sortie de la bouche du capitaine avant qu'il reprenne. Plus il parlait et plus, il appuyait avec sa botte sur le bras du prisonnier, provoquant une douleur plus grande, il s'était mis à émettre un bruit infâme, prouvant qu'il n'allait pas si mal que ça.

-Bien que ta mort nous faciliterait la tâche.

Sans dire un mot de plus, il avait tourné les talons et quittait déjà la geôle.

-Capitaine Barahir, je souhaiterais m'entretenir avec vous en privé.

Les deux hommes marchaient vers la sortie, croisant le chemin de deux prisonniers supplémentaire, un homme et une femme.
Une fois à l'abri des oreilles, il c'était tourner vers le capitaine de la garde.

-Barahir, il me faut voir si cet homme est enregistré dans le registre.



* Capitaine Barahir *

Barahir n'éprouva aucun dégoût face à la cruauté du capitaine, il approuvait même ses méthodes brutales, car il avait prévenu le rôdeur de réfléchir avant d'agir, mais ce dernier n'en faisait qu'à sa tête.
Il répondit donc à Van Carsen.

-Je m'en vais quérir le sergent, Artamir. Mais je doute que ce Talion figure dans le registre, puisque mis à part son père qui était apparemment un garde de la cité blanche, lui m'a tout l'air d'un rôdeur solitaire.

Le capitaine des soldats d'Osgiliath s'en allât ainsi chercher Artamir et lui confia cette tâche.
Après être revenu auprès de Van Carsen, Barahir allât voir comment se portait le prisonnier. Mais il n'eut pas le temps d'entrer dans les geôles, que son sergent vint déjà à sa rencontre pour le que le rôdeur du sud ne figurait dans aucun registre d'Osgiliath. Alors Artamir proposa à son capitaine d'aller chercher de plus amples informations a Minas Tirith.
Furieux, le capitaine de la garde, interdit à son sergent de quitter la cité et de garder cette affaire sous silence.



* Amélia ( Prisonniere ) *

La jeune femme fut jetée dans une geôle voisine à Talion. Celle-ci pestait que ce n'était pas elle la voleuse, pourtant, les gardes avaient bien vu son visage et elle avait essayé de voler un autre marchand quelques rues plus loin.

-Bande de brute ! Vous ne perdez rien pour attendre !

Elle cracha par terre avant de s'asseoir, résignée.
Elle tourna la tête et par un petit trou formé dans le mur, elle aperçut l'homme qui l'avait aidé.

-Psss, et toi ? Celui à côté !
Talion jeta un coup d'œil avant d'apercevoir un œil marron.

-Merci de m'avoir aidé dans la rue, même si j'ai fini par me faire attraper.

Elle fit un sourire triste avant de poursuivre.

- Ils ne t'ont pas loupé ces gardes ! Je n'aimerais pas être à ta place. Toi aussi tu t'es fait choper ? Néanmoins, ils n'étaient que deux. Tu ne dois pas être si fort que ça, quel dommage.

Un sourire provocant se forma et une lueur d'espoir s'échappait de ces yeux. Bien que l'homme ne pouvait le voir.

-Tu n'es pas d'ici toi. Je t'ai jamais vue, d'où tu viens ?

Amélia se recula instantanément du petit trou dans le mur une fois qu’elle entendit la voix de Talion. Un mélange de haine et de colère lui vint soudainement, elle, qui passait son temps à voler les petits commerçants ou même les gens de passages pour nourrir sa famille, se trouvait dans une geôle aux côtés d’un rôdeur.

La jeune femme avait beaucoup de mal à joindre les deux bouts pour subvenir aux besoins de son fils et sa fille, elle n’avait d’autres choix que de vivre dans l’illégalité pour pouvoir leur offrir une vie à peu près décente. Et malheureusement, la milice ainsi que les gardes d’Osgiliath lui menaient la vie dure depuis bien trop longtemps.

Elle pensait avoir été sauvé par un citoyen comprenant un minimum sa situation, mais au lieu de cela, elle avait été aidée par une personne du même acabit que ceux qui l’opprimait.

Elle s’avança à nouveau près du mur et lui dit.

*Amélia*
Pssst, Talion le rôdeur vient voir par ici…

Le rôdeur s’approcha donc du mur pour écouter les propos d’Amélia et cette dernière lui cracha au visage, atteignant son œil en ricanant puis commença à lui crier.

*Amélia*

Salopard, qu’est-ce qu’un homme de ton rang fout dans une cage ? Tu es là pour récolter des informations sur les prisonniers ? Ou tu comptes nous passer à tabac comme ils ont l’habitude de le faire ? J’aurais préféré que ces gardes te refassent un peu plus le portait Talion. Même si je ne sais pas pourquoi tu es là, et d’ailleurs, je n’en ai rien à faire, j’espère qu’ils t’exécuteront comme un chien, c’est tout ce que tu mérites !

Un garde fut alerté par les cris et vint frapper avec le manche de sa lance sur les barreaux en lui hurlant d’arrêter son cinéma et de reculer de ce trou.
Ensuite l’homme se dirigea vers le rôdeur et lui dit.
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*Soldat*

Ne t’en fais pas rôdeur, on s’occupera bientôt de ton cas, d’ailleurs le capitaine Barahir va bientôt venir te voir…

L’homme s’en alla en ricanant et le capitaine des soldats d’Osgiliath arriva alors dans la salle des geôles.
Amélia cracha à ses pieds, mais il ne lui prêta aucune attention. Ensuite, il se dirigea vers la cellule de Talion et prit un tabouret avant de lui parler.

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*Barahir*

J’espère que tu n’es pas trop à l’étroit et que tu te portes un peu mieux jeune homme ? À vrai dire, je m’en fiche un peu. Je suis plutôt déçu de ton comportement et des conséquences que cela va avoir.
Tu n’imagines pas dans quelle merde tu t’es mis, je pense. Je ne suis pas censé être ici donc j’aimerais que tu répondes sincèrement et rapidement à mes questions pour éviter d’aggraver ton cas. Pourquoi suivais-tu ces Uruks? Qu’es-tu venu faire à Osgiliath? Quelles sont tes intentions ? Et enfin, à qui prêtes-tu allégeance ? À quelle unité de rôdeur appartiens-tu ?
Le temps presse de ce fait ne tourne pas autour du pot et sois honnête !

Le capitaine regardait Talion avec mépris en attendant une réponse de ce dernier.

#Amélia #Barahir

#Barahir



#VanCarsen

La deuxième journée après l’arrivée de Talion à Osgiliath venait de débuter. Le soleil commençait à peine à se lever sur la cité des étoiles. Le rôdeur était toujours enfermé dans les geôles d’Osgiliath après son attaque sur les hommes du Capitaine Van Carsen.

Vancar’s était certain que Talion n’était pas arrivé par hasard ici, il avait participé à un massacre pour sauver quelques paysans et le soir même, il s’en prenait à ses hommes pour aider une vulgaire voleuse. Pour le capitaine, il n’y avait pas de doute, le rôdeur était là pour semer le trouble à Osgiliath. Et si ça ne tenait qu’à lui, il l’aurait exécuté sur le champ. Mais grâce à Barahir, Talion était toujours en vie. Van Carsen avait écouté les conseils du Capitaine des rôdeurs malgré les différents qu’ils avaient eut par le passé. Il y avait quand même une certaine satisfaction pour Vancar’s car la milice avait eut le privilège de rouer de coups et de bien amocher Talion avant qu’il soit jeté dans les geôles.

Quant à Barahir, même si ce rôdeur têtu et borné n’avait rien fait de convenable depuis son arrivée, il avait une petite lueur d’espoir, pensant qu’il avait un bon fond malgré sa maladresse et son idiotie. Il était peut-être tout simplement sanguin et un peu trop rustre comparé aux autres rôdeurs d’Osgiliath.

Le capitaine écoutait attentivement chaque mot qui sortait de la bouche de Talion. Barahir savait que le temps du rôdeur était désormais compté et que bientôt, son sort serait scellé. Il répondit alors.

*Barahir*

Je voudrais te croire sur parole Talion, mais depuis que tu as rencontré nos hommes dans la vallée, c’est un enchaînement de petites choses qui a coûté la vie à une bonne dizaine de rôdeurs et deux hommes du Capitaine Van Carsen sont à l’infirmerie. Ton état n’est pas négligeable non plus. Tu as sans aucun doute plusieurs fractures ainsi qu’un morceau d’oreille en moins. D’ailleurs qu’est-ce que tu as foutu avec ton oreille ?
Peu importe, le temps t'est dorénavant compté.

Le capitaine se leva et recula de quelques pas. La porte menant aux geôles s’ouvrît et quatre soldats arrivèrent avec des chaînes. Barahir les salua d’un signe de la tête.

L’un des hommes sortis un trousseau de clé et ouvrit la geôle du rôdeur.

Talion ne montra aucune résistance. Il se fit attacher aux poignets et aux chevilles tel un vulgaire prisonnier que l’on amenait devant un bourreau. Les soldats lui bandèrent également les yeux, le rôdeur se fit davantage traîner qu’autre chose, car à cause de ses blessures, il lui était difficile de marcher.

Barahir, lui, suivait d’un pas calme, mais la tête baissée. Et il lui chuchota.

*Barahir*

Ne t’en fais pas mon garçon, ton calvaire sera bientôt terminé. J’aurais préféré te connaître dans d’autre circonstance…

Ils arrivèrent devant une grosse bâtisse et entrèrent sans même frapper. Les soldats qui trainaient le pauvre rôdeur restaient de marbre et leur petite escapade se finit dans une sorte de grande cave où plusieurs hommes de la milice se trouvaient.

Talion ne voyait toujours rien et la voix de Van Carsen se fit entendre d’un ton grave

*Van Carsen*

Que l’on fasse venir Maître Saemon.

Le temps se figea pour Talion et les spectateurs de la scène qui allait se dérouler.

Des caves, il en existe des centaines. Certaines sont propres et bien rangées, comme celles qui servent de garde-manger aux petites gens de la Comté. D’autres sont taillées dans la pierre comme celles sévères de seigneurs nains. D’autres encore sont humides, poussiéreuses, encombrées, vides, sinistres ou accueillantes.

S’il avait fallu choisir trois adjectifs pour qualifier cette cave-çi, ils auraient sans doute été : sinistre, humide et vide. Les gardes avaient assis Talion par terre, on l’avait attaché à un anneau solidement scellé dans le mur de pierre. Ses mains étaient attachées dans son dos, ce qui rendait impossible tout mouvement. De toute façon, les quatres gardes lourdement armés qui entouraient le capitaine Van Cars’ étaient plutôt dissuasifs. Ils affichaient un sourire mauvais et semblaient n’attendre qu’une chose : une bonne occasion de se déchaîner sur leur prisonnier.

Une rapide observation permit au rôdeur de constater que la pièce ne contenait que quelques petits meubles ainsi qu’un brasero dont irradiait une faible chaleur. Une petite lucarne, plus ou moins à la moitié de l’escalier de pierre qui montait vers la rue, diffusait un peu de lumière dans la pièce.

La lourde porte en bois de la cave s’ouvrit. Un homme descendit, escorté par deux hommes. L’un d’eux portait une tenue de ville et une tablette de cire qui indiquait certainement un rôle plus administratif. L’autre, qui se tenait plus en retrait, avait une tenue de voyage. Il portait un long manteau dont il avait rebattu la longue capuche sur son visage et une épée à la ceinture.

L’homme du milieu, quant à lui, portait une tenue élégante mais néanmoins pratique. Un pantalon et une veste ajustés, solides et confortables qui surmontaient une chemise légèrement bouffante dont le tissu paraissait d’une qualité incroyable. Une cape faite d’un tissu onéreux et brillant mais d’un noir assez passe-partout complétait l’ensemble. Une épée courte et large pendait négligemment le long de sa jambe. C’était la tenue d’un homme qui pouvait, en un instant, quitter sa posture de notable pour devenir un homme d’action. Une définition parfaite pour Saemon Havarian, Maître de la Compagnie du Sud.

Personne ne prît la peine de faire les présentations auprès de Talion. Il n’était pas certain que le rôdeur d’Ithilien ait connu Saemon, mais vu le respect avec lequel chacun le traitait, il pouvait deviner qu’il s’agissait du “Maître Havarian” à qui on s’était proposé de le présenter.

Saemon échangea quelques mots avec Van Cars’ à voix basse. Il s’approcha alors de Talion d’un pas nonchalant. Il tira un tabouret qu’il posa à un petit mètre du rôdeur.

“Joli palmarès rôdeur…”, fit-il d’un ton dans lequel on percevait facilement l’ironie.

Il approcha son visage de celui de Talion, saisit son menton et le fit tourner pour observer son oreille. Il se tourna vers l’homme encapuchonné.

“Prépare le tisonnier.”

L’oreille de Talion avait été bien entamée par les rongeurs. Ils avaient grignoté une bonne partie du lobe et toute la partie supérieure du pavillon. Le ranger avait dû être sacrément sonné pour ne pas s’en rendre compte.

Saemon relâcha le menton de Talion.

“Vous êtes l’exemple type du pseudo-héros idiot. Vous pensez agir pour le bien et passez votre temps à foutre en l’air le travail de ceux qui travaillent vraiment pour maintenir un peu d’ordre dans ce bas-monde.Une véritable tête brûlée.”

Il marqua un temps d’arrêt pour que les mots puissent s’imprimer durablement dans l’esprit de son prisonnier.

“La sagesse voudrait sans doute que je vous laisse dans un cachot, que je classe votre dossier tout en bas de la pile pour qu’on ne vous présente jamais devant un juge, que je laisse votre oreille s’infecter et qu’avec un peu de chance vous creviez misérablement dans les geôles d’Osgiliath.”

Le ton du Maître de la Compagnie du Sud était excessivement doux, en contraste parfait avec la dureté de ses paroles.

“Gobelin…”

L’homme à la capuche saisit le tisonnier dans la pointe était désormais chauffée à blanc. Il s’approcha et en voyant apparaître son visage, Talion put comprendre d’où lui venait son sobriquet. Il avait de larges oreilles décollées et gonflées, comme souvent les lutteurs dans les bas-quartiers. Sa peau était squameuse sur tout le contour de son visage, sans doute liée à une maladie peu recommandable, et ses petits yeux paraissaient couler en permanence.

“Mon ami Gobelin cherche des personnes pour l’accompagner au nord… très au nord. La paie est mauvaise et les risques sont énormes. La discipline est essentielle et Gobelin sait la faire respecter… mais pour ceux qui souhaitent de l’action et de l’aventure c’est une mission parfaite.”

Saemon marqua à nouveau un léger sourire.

“Si vous acceptez, il va s’occuper de votre oreille. Un petit coup de tisonnier et il n’y paraîtra plus. C’est douloureux mais ça va vite. Par contre, Gobelin aime les cris… donc plus vous allez crier, plus il fera durer le plaisir. Une belle mission et si vous survivez, vous êtes libres… Intéressé ?”

Les quelques rayons de lumières qui émanaient du feu se reflétaient sur le visage du rodeur, recouvert de sang mélangé à de la poussière, qui renvoyait des reflets pourpres. La cave était humide, sombre et silencieuse. Un silence presque rassurant, trop silencieux pour une exécution. Un silence troublé par le sang goutant régulièrement du menton de talion, un égouttement si régulier, si parfait.

L'état de Talion n'était pas très beau. Il saignait encore de ses blessures et peinait à se tenir debout avec tous les coups qu'il avait encaissés, mais il n'était pas mort, amoché, mais toujours bel et bien là. Bien que peu présentable, il se tenait devant un des hommes les plus importants et respecté d'Osgiliath.

Voyant Saemon talion baissa la tête, une sorte de salut pour lui qui était déjà genoux à terre, une marque de respect du rodeur envers un de ses supérieurs.

Il jeta un coup d’œil latéral et vit qu’il était bien entouré, van Carsen avait pris ses gorilles avec lui. Puis vit les homme devant l’un deux était celui qui l’intéressait, il paraissait aisé, mais avant tout, il restait un guerrier.

Ainsi Saemon prit la parole et Talion l’écouta attentivement. Il vit en lui un homme bon, bien autre que Van Carsen.

Alors, il regarda gobelin, à qui il allait obéir durant tout le voyage. Il ressemblait plus à un ancien brigand qu'à un véritable soldat, ses oreilles montraient un combattant de rue et sa peau gardait les cicatrices d’une maladie des plus virulentes.
Puis il prit enfin la parole pour lui répondre.

Il est vrai mon seigneur que j’ai commis des erreurs depuis mon arrivée à Osgilitah, je suis un rodeur habitué à la traque et au combat et non au crime de rue, j’ai passé une partie de ma vie à traquer des orcs et à les éliminer, cette impulsivité m’a mené devant vous. Mais les hommes du capitaine y sont aussi pour beaucoup.

Puis, il regarda Van Carsen lui lançant un assaut du regard.

J’espère que votre mercenaire se remettra bien cette petite escarmouche …

Par la suite, il regarda à nouveau Saemon dans les yeux, marquant un petit blanc et enchaina.

J’accepte, c’est pour moi un honneur de vous servir. Je suivrai et servirai votre ami gobelin durant ce voyage, ainsi, je le protégerais des dangers. Mais j’aurais avant une requête à vous faire, je voudrais récupérer mes effets personnels, surtout mon épée, le reste ne m’importe guère.

Saemon était satisfait. Le jeune rôdeur n’avait pas cherché à lutter en vain contre son destin. Certains ressentaient le besoin de jouer les bravaches et d’essayer de se donner une contenance. Talion était dans un état pitoyable et n’avait pas beaucoup d’alternatives.

Le Maître de la Compagnie du Sud avait entendu qu’il était impulsif et peu réfléchi mais qu’il savait se battre et qu’il était habitué à la vie sauvage. C’étaient des atouts non-négligeables pour la mission qui l’attendait.

Talion n’avait pas pu s’empêcher d’essayer de remettre une partie de ses torts sur le compte de la milice. Par son intervention, Talion avait manqué de faire échouer une traque de plusieurs jours qui visait à arrêter la plus grande voleuse à la tire de la ville. La réaction de la milice était à la fois légitime et presque trop légère.

“Peu importe vos idées, vos valeurs et vos sentiments. La milice représente l’autorité et vous n’en avez aucune à Osgiliath. Vous n’avez pas à jouer les héros sans connaître les tenants et les aboutissants des situations dans lesquelles vous vous immiscer. Vous en êtes quittes pour une oreille amochée et quelques côtes fêlées. Cela aurait pu être bien plus grave pour le même prix. Gobelin vous expliquera comment fonctionne son groupe et vous verrez qu’il n’y a pas de place pour ce genre de comportements.”

Talion expliqua alors qu’il acceptait la mission et se sentait honoré de pouvoir le servir.

“Que les choses soient parfaitement claires, vous ne me servirez pas… du moins pas officiellement. Vous serez embauché par un groupe de mercenaires qui a une mission à accomplir… Considérez ça comme une liberté conditionnelle. Peut-être aurez-vous un peu de reconnaissance si vous menez cette mission à bien, mais si vous échouez, il n’y aura ni honneurs ni même le moindre commentaire.”

Le rôdeur expliqua alors qu’il était prêt à protéger Gobelin… Saemon éclata d’un rire franc, accompagné par le chef mercenaire.

“Gobelin a survécu à la Grande Bataille du Nord, a été désigné champion de lutte à Tharbad, escorté des dizaines de caravanes marchandes à travers l'Enedwaith et essuyé plus d’assauts de Dunlending que ta propre mère de la part de ton père quand il rentrait saoul de la taverne.  Il n’a pas besoin d’être protégé… Nous te rendrons ton équipement car tu en auras bien besoin. Par contre, ton épée ne te sera rendue qu’à Tharbad quand nous aurons la garantie que tu ne vas pas nous filer entre les doigts. Ton or ainsi que ta première paie seront donnés aux familles des soldats d’Artamir qui sont morts par ta faute. Nous te laisserons juste de quoi t’acheter un manteau chaud pour le nord.”

Sans lui laisser le temps de répondre, Saemon fit signe à Gobelin de s’approcher avec le tisonnier.


Aussi brave qu’il soit, Talion avait perdu connaissance au moment où le fer brûlant avait touché sa blessure. Il s’était réveillé dans un chariot qui brinquebalait au rythme des deux chevaux qui le tiraient.

On avait disposé son équipement en petit tas à côté de lui. Le reste du chariot était occupé par des sacs de taille diverses. Une bâche formait un petit toît par-dessus le chariot. Un cheval était attaché à l’arrière et suivait au petit trot. Trois hommes étaient assis sur le banc à l’avant. Entendant qu’il était réveillé, l’un d’eux se retourna et se glissa sous la bâche pour s’asseoir en face de Talion. C’était Gobelin.


Le chef mercenaire s’approcha de lui et jeta un œil à sa plaie.

“D’un point de vue médical c’est du beau travail, d’un point de vue esthétique…t’as intérêt à vachement te laisser pousser les cheveux.”

Il sourit largement montrant de petites dents presque parfaitement alignées.

“Bienvenue dans la Meute. C’est le nom de notre bande.Chacun ici porte un surnom, c’est la règle. Moi c’est Gobelin, toi ça sera Raton.”

Il sourit largement, très fier de sa trouvaille.

“A partir de maintenant, tu suis ce qu’on te dit et tout se passera bien. On est là pour toi, tu es là pour nous. Niveau hiérarchie c’est pas compliqué : c’est comme chez les loups, tu obéis à tout le monde parce que t’es tout en bas de l’échelle. On verra plus tard si tu mérites mieux.”

Il lui tendit une miche de pain et un morceau de viande séchée.

“Là, on remonte jusqu’à Edoras pour rejoindre un autre groupe. Après on traverse l’Enedwaith et on remonte jusqu’à Tharbad. Avant Edoras, c’est chariot. On remonte des hommes et de l’équipement. Une fois arrivés là, on monte à cheval et on escorte une caravane… y’a pas de voyage inutile. Repose-toi bien pour être en forme.”

Il lui tendit un petit pot de terre cuite qui contenait une sorte de mixture épaisse.

“Onguent de millepertuis… à mettre sur tes blessures. Par contre, quand tu as ça sur la trogne, tu ne te mets pas au soleil si tu veux pas encore plus cramer. Des questions ?”

Gobelin avait souri à l’écoute de la question de Talion. Il voyait bien qu’il se retenait pour ne pas en poser plus.

Il fouilla un des sacs qui était dans la caravane. Il y en avait beaucoup de tailles différentes et disposés de manière plus ou moins ordonnées. La plupart d'entre elles portaient le sceau de la Compagnie du Sud. Après quelques minutes, il sortit un sac en particulier. Il était long et en le secouant, un bruit métallique se fit entendre. Gobelin le fouilla pour trouver une épée et la tendit au rôdeur.

“Voici de quoi te défendre… si tu as besoin d’autres choses, nous pourrons nous fournir à Edoras. Ton épée personnelle je te la rendrai à Tharbad, quand je serai sûr que tu es avec nous et que tu nous accompagneras pour la vraie partie compliquée de notre mission.”

C’était une épée simple mais de bonne facture, elle portait la marque des Faiseurs de Fornost, un gage de qualité. Gobelin était retourné à l'avant du chariot au côté de ses compagnons d'arme. Talion l'avait entendu parler un peu évoquant les mots de "Saemon", "le tribun" ou encore "gundabad". Il avait fini par sombrer dans un sommeil agité. Ses blessures le faisaient encore souffrir.

Il ne vit pas grand monde pour les quelques jours de trajets pour quitter le Gondor. Gobelin venait le voir régulièrement pour lui donner du lait de pavot et d'autres mixtures qui avaient le mérite de l'aider à dormir. C'était ce qu'il avait de mieux à faire pour récupérer au plus vite.


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