~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
Ven 6 Oct 2023 - 12:34
"Grande avec les cheveux rouges."
Ces mots résonnaient dans la tête de Sighild depuis qu'ils avaient quitté Ask-aig. Cela ne collait pas du tout à la description qui aurait pu être faite de Lethrilis. Comment cette tête avait elle pu se retrouver chez l'elfe ?
Cela faisait un moment que nos trois "héros" elfiques avançaient le long de la route qui reliait Minas Tirith à Edoras. Si le Rohan était connu pour être un pays de plaine et de grandes étendues herbeuses, les contreforts des Montagnes Blanches se distinguaient par leur environnement escarpé et boisé.
Ils avaient pu distinguer au loin, accrochés à la façade rocheuse, le feu d'alarme de Calenhad. Enfin, ils étaient parvenus a hauteur du Halifirien, le dernier des feux d'alarme, la tombe d'Elendi, Amon Anwar, endroit parmi les plus sacrés au Gondor. C'était également là que selon la légende, l'Intendant Cirion et Eorl, premier Roi du Rohan avaient scellés l'alliance entre leurs deux peuples.
Le Tombeau d'Elendil et le feu d'alarme
Sighild, Calion et Voronwë avaient suivi les instructions d'Ask-Aig et s'étaient engagés sur la route qui remontait vers les Montagnes Blanches avant de les longer.
Il était de plus en plus clair, au fur et à mesure de leur avancée, qu'il ne s'agissait pas de la route principale. Tandis qu'ils prenaient de la hauteur, ils parvenaient à distinguer, au delà de la ceinture boisée, l'autre route qui traversait la plaine en direction du nord ouest. Leurs yeux perçants leur permettait même de distinguer quelques petits villages au loin.
Ils n'avaient pas encore rencontré âme qui vive bien qu'ils aient dépassé plusieurs fois des ruines de très anciens édifices militaires. Dans l'un d'eux, ils avaient même identifié les restes d'un feu. Peu fréquentée, la route n'en était pas pour autant abandonnée.
Après l'une des nombreuses circonvolutions de la route, leur cœur fut saisit d'un funeste pressentiment. Tandis que la plaine se déroulaient devant leurs yeux, ils pouvaient distinguer au loin une importante masse de gens. Bien qu'ils ne puissent l'affirmer avec certitude, il semblait qu'il y eut plus de cinquante mille âmes…hommes d'armes, chariots mais aussi femmes et enfants.
Aussi interpellant que fut ce spectacle, ils se devaient d'avancer pour poursuivre leur mission. Ils continuèrent d'avancer plusieurs heures, observant la marée humaine au loin à chaque fois que les bois s'eclaircissaient. Bien qu'Ask-Aig ait parlé d'une journée de route, montés sur leurs fiers destriers elfiques, ils ne mirent que quelques heures pour atteindre ce qui ressemblait à un château.
L'étrange château
L'endroit paraissait être une ancienne tour, datant sans doute du temps de la splendeur du Gondor. Elle était partiellement délabrée mais avait été renforcée, complétée et aménagée à l'aide de poutres et de planches à la manière du peuple des chevaux. Si l'ensemble avait de quoi heurter le sens esthétique des elfes, il constituait néanmoins un bastion solide.
Sa position, à flanc de montagne, à quelques heures de la plaine, en faisait un point de repli idéal pour des patrouilles …ou un poste avancé parfait pour des pillards descendus des montagnes.
Cette étrange ambivalence se trouvait également parmi les hommes en arme qui circulaient autour de la place forte. Certains portaient, tout ou en partie, l'uniforme classique des soldats du Rohan tandis que d'autres avaient l'allure de mercenaires voire de brigands.
Une certaine agitation régnait autour du bâtiment. Longeant un imposant parc à chevaux, les trois elfes s'avancèrent vers la rampe qui donnait accès à la cour intérieure. Des hommes allaient et venaient dans tous les sens sans trop leur prêter attention. Dans un coin, un homme a l'air étrange se tenait prostré dans une cage à l'air sinistre. Au vu de l'état de ses haillons et de son dos, il semblait avoir goûté au fouet.
Au centre de la cour, une brute hurlait des ordres aux hommes qui paraissaient préparer leurs montures pour une expédition. Un peu en retrait, un homme au crâne rasé de près, marqué par un tatouage en forme de dragon et à l'imposante barbe observait la scène juché sur un étalon blanc d'une taille plus que respectable. De toute évidence il paraissait être le chef de toute cette bande.
La brute et le chef de la bande
Personne n'avait encore repéré les elfes mais cela ne tarderait pas. Ils avaient encore quelques minutes pour prendre l'initiative.
Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes.
Calion Palantir Ambassadeur des Elfes - Premier Nez
Nombre de messages : 589 Age : 29 Localisation : Rohan Rôle : Elnaith de la Maison du Roi
Sighild était si faible que Voronwë se devait de la garder contre lui. Calion était heureux pour eux, les deux s’aimaient et cela crevait les yeux. Mais tous deux jouaient au chat et à la souris. Les derniers évènements les ont rapprochés.
Les Elfes avaient pu récupérer tout leur équipement ainsi que leurs chevaux, Calion retrouva son destrier elfique, il n’avait pas manqué de nourriture, les Drugs s’en étaient bien occupé comme aux deux autres chevaux.
Calion avait l'épée núménoréenne à sa ceinture, dans son fourreau, il s'approcha de la magicienne qui s'appuyait sur son bâton et sur Voronwë.
"Tenez Sighild, c'est pour vous. Il lui tendit la lame ancestrale par la poignée. Elle vous sera plus utile qu'à moi. Votre magie s'en est allée pour le moment mais elle reviendra j'en suis certain ... Acceptez ceci en gage de remerciement pour tout. Vous êtes une excellente combattante je sais que vous saurez en user convenablement."
La magicienne s'empara de l'épée, la sortie de son fourreau, la contempla. Calion sourit, il espérait qu'elle se remettrait le plus rapidement possible.
"Nous ne pouvons nous permettre de perdre d’avantages de temps, partons immédiatement, nos chevaux sont plus que reposés. Calion se hissa sur son cheval et se retourna vers Voronwë qui aidait Sighild à grimper. Tenez fermement notre amie, j’ouvrirai la voie. Il secoua les rênes et dit. Allons-y Aranwë."
Les Elfes avaient quitté la Forêt de Drúadan avec quelques réponses mais de nouvelles questions ainsi qu’une magicienne au plus bas. Qui diable pouvait être cette « grande avec les cheveux rouges » ? Durant ces dernières heures, Calion s’était même demandé s’il ne s’agissait pas d’une métaphore ou d’une énigme.
Les trois chevaux avançaient au pas afin que Sighild puisse se reposer et évite de tomber. De temps à autre ils s’éloignaient de la route de l’Ouest afin qu’à leur tour, les destriers puissent récupérer, quelques minutes tout au plus.
Durant ce temps Calion avait pris Voronwë de son côté afin de lui parler. Il avait auparavant amené un sac en tissus qu’il présenta à son ami.
"À quel point l’aimez-vous ? Seriez-vous prêt à tout Voronwë ?"
Devant l’incompréhension de celui-ci, le Noldo sourit et ouvrit le sac.
"Tenez c’est pour vous. Le jeune Elfe regarda Calion, interloqué par la situation. Tandis que Voronwë se penchait sur le sac, Calion poursuivit. Il y a de cela quelques années j’étais parti à Minas Tirith, j’y avais acheté ceci, il montra ses avant-bras ainsi que ses poignets, et je m’étais dit que j’allais vous en prendre aussi afin que je n’ai plus à vous sauver la vie, il rit. Enfilez-en un, le temps que nos chevaux et Sighild se reposent, vous allez vous exercer."
Alors que Voronwë mettait le premier avant-bras, Calion lui expliqua avoir été lui-même formé par le Maître des Ombres de Minas Tirith.
"Le but est de rester discret avec cette arme, je ne l’ai utilisé que peu de fois et en dernier recours, lorsque je suis à terre, sans mon épée. Elle m’a sauvé la vie."
Puis Calion expliqua le maniement de cette arme : un anneau relié à un petit fil qui actionne une lame lorsque celui-ci est subitement tiré et ce, en ouvrant le poing, même chose pour la rétracter.
"Attention à ne pas avoir la paume de votre main face à la lame lors de son activation, ce serait un regrettable accident."
Le Noldo lui fit la démonstration, Voronwë l’imita.
"C’est la même chose pour le deuxième avant-bras. Ces méchanismes sont peu employés mais vous sauveront la vie un jour. Il ajouta. Ils glissent parfaitement sous vos pièces d’armures. Les lames sont si tranchantes … Je m’en suis occupé tout à l’heure, lorsque nous reprenions notre route. J’avais complètement oublié de vous les donner si vous vous demandez pourquoi je ne vous les donne que maintenant. J’ai oublié." Il rit une nouvelle fois.
Les chevaux reposés, les Elfes reprirent leur route en direction du Nord-Ouest. Les Eldar pouvaient alors contempler les cîmes des Montagnes Blanches qui se dressaient sur leur gauche et sur certaines, très haut, les feux d’alarmes de Minas Tirith. Calion ignorait s’ils étaient toujours entretenus. Les Elfes avaient quitté l’Anórien donc le Gondor. Ils pénétraient dans les Bois de Firien et y firent une petite halte, près d’un ruisseau afin que les chevaux puissent y boire. Là Calion entraina de nouveau Voronwë. Les Elfes apprenaient très vite. Ils repartirent.
Les trois Elfes avaient atteint Halifirien, le dernier des feux d’alarme, situé sur un pic rocheux au cœur d’une vaste forêt aux arbres majestueux, dont les feuilles bruissaient doucement au souffle d’une brise légère. Calion indiqua à ses amis qu’il s’agissait de la tombe d’Elendil, Haut-Roi d’Arnor et de Gondor, à la fin du Deuxième Âge. Depuis ce lieu, leur regard s’ouvrait sur un panorama extraordinaire, offrant une vue imprenable sur les Montagnes Blanches, de leurs racines boisées à leurs sommets enneigés. Sighild s’était endormie sur son cheval.
Ils avaient bifurqué en prenant une piste qui remontait vers les montagnes, vers le Sud-Ouest. Ils sortirent de la forêt, la pente déjà bien entamée. Ils suivaient cette piste qui reprenait vers le Nord-Ouest, quasiment parallèle à la Grande Route de l’Ouest. Ils passèrent plusieurs anciens forts, démilitarisés pour la plupart. Dans l’un d’eux qu’ils devaient traverser ils y trouvèrent les traces d’un feu. Calion descendit d’Aranwë afin d’y jeter un œil.
"Il date de plusieurs semaines, il n’y a rien autour, pas même les restes d’un repas. Reprenons … Ouvrons les yeux."
Quelques temps après, alors qu’ils se dirigeaient toujours vers le Nord-Ouest, le regard des Elfes se porta vers le Nord-Est, vers la rivière Entalluve, qui va d’Ouest en Est. Avec stupeur, ils voyaient une gigantesque foule. Même s’ils ne pouvaient le confirmer, il semblait qu’il y avait plus de cinquante mille personnes.
"COMBIEN ?!" s’étonna Voronwë.
Ces personnes voyageaient avec animaux et chariots, il semblait y avoir des enfants et des femmes.
"Qu’est-ce que c’est que cela ?" murmura Calion.
Après une ou deux heures les trois Elfes atteignirent un étrange château. Il était assez endommagé, une ruine rafistolée. Elle paraissait tout de même solide, apte à subir un siège.
Calion se demandait clairement ce qu’il fichait ici. Au loin, les hommes de cette place ne lui inspiraient que peu de confiance. Il entendait une voix hurlante à n’importe quel quidam des ordres de marche. Il régnait une agitation dans ce lieu.
Ils entrèrent par la passerelle menant à la cour intérieure. Il y avait beaucoup de « soldats » semblait-il à Calion, ou bien des bandits ou encore des déserteurs. Les Eldar mirent pieds à terre, Sighild aidée par Voronwë, attachant leurs chevaux ensemble, Calion murmura de rester ici à Aranwë. Ils remarquèrent dans un coin de cette cour une cage où se trouvait un homme dans un sale état.
SIghild indiqua son souhait d’aller voir seule ce prisonnier. À l’aide son bâton elle s’approcha de celui-ci.
Calion et Voronwë s’approchèrent à la manière des Elfes, le pas léger, presque inaudible vers l’homme au crâne rasé. Ils passèrent silencieusement mais sans sournoiserie près de la brute hurlante, elle venait mettre une gifle derrière la tête de l’un de ses sbires.
"Restez sur vos gardes mon ami." Murmura-t-il.
Se retrouvant à quelques mètres de celui qui semblait diriger cette troupe, Calion dit.
"C’est une bien belle monture que vous avez là, quel est son nom ?" Il sourit, fixant l’homme.
"Nous cherchons un endroit où rester cette nuit. Nous ferez-vous l’honneur de pouvoir nous reposer en ces lieux ? Nous n’avons pas grand-chose mais vous dédommagerons pour le dérangement."
Le soleil déclinait à l’Ouest, bientôt les Montagnes Blanches le cacherait.
Dernière édition par Calion Palantir le Mar 9 Avr 2024 - 19:19, édité 1 fois
Sighild Baldrick Adepte des Arts Secrets
Nombre de messages : 312 Age : 34 Localisation : Va savoir... Rôle : Mage/Sorcière
~ GRIMOIRE ~ -: Semi-Elfe -: 115 ans (23 ans humain) -:
Lun 13 Nov 2023 - 21:16
Sighild contempla son visage à travers le reflet de la lame núménoréenne. Elle la tint de sa main gauche, car c’était désormais avec celle-ci qu’elle devrait se battre. La magicienne contint ses larmes devant ses amis. Parfaitement consciente du handicap qu’elle apportait à ses compagnons d’armes, sans magie, et avec une main bloquée… A l’image du peu d’énergie qui restait en elle, l’espoir la quittait à son tour.
Un voile noir s’était posé sur son regard et c’est ce qu’elle vit dans ce reflet : sa propre impuissance, son propre échec, cet éclat s’en était allé…
Calion avait cependant raison, Sighild savait se battre. Ce fut d’ailleurs le choix qu’elle avait fait, bien avant de partir pour Minas Tirith avec son défunt père…là où avait tout commencé. Rangeant soigneusement l’épée dans son fourreau, Sighild se contenta de remercier son ami d’un signe de la tête. Elle repartit ainsi aux côtés de Voronwë pour ensuite poursuivre leur périple.
Elle s’endormit aussitôt contre le capitaine Amnel. Sa respiration fut très faible.
***
*Ne t’endors pas…*
Sighild se trouvait au beau milieu d’une plaine. Étions-nous le jour ou la nuit ? Cela elle ne pouvait le dire avec exactitude, tout ce qui l’entourait était un nuancé de gris, seule la terre était aussi noire que les ténèbres.
* Ne t’endors pas…*
Elle entendit cette phrase comme un écho, avec d’autres murmures inaudibles. Elle portait une longue robe grise, sans manche. Ses cheveux étaient détachés. Ses pieds étaient nus. La terre était douce. La magicienne sentit alors une forte douleur au niveau de son ventre. Le souvenir de cette douleur était encore récent.
Elle hurla.
Ses mains étaient indemnes mais tâchées de son propre sang. Cette étrange robe grise était également tâchée de son sang. Elle était blessée au ventre, au thorax et à ses bras. Il y avait du sang…mais il stagnait sur son corps.
***
Lorsqu’elle reprit ses esprits, la belle était toujours contre le Hérault d’Imladris. Il avait posé sa main sur son bras gauche pour la maintenir près de lui.
A l’arrêt, elle tenta de descendre seule de la monture de Voronwë mais l’équilibre lui manquait encore. Il l’aida à descendre avec beaucoup de douceur, elle lui gratifia d’un léger sourire pour le remercier.
Regardant ses deux compagnons s’entraîner. Sighild s’éclipsa un court instant vers sa monture. Son bâton lui permit de maintenir son équilibre. Elle ouvrit l’une de ses sacoches et en sortit du lembas. Il lui fallait récupérer de l’énergie, alors, elle en prit quelques bouchées. Puis, elle sortit une fiole remplit d’un liquide violet qu’elle but. Cette potion était l’une de ses créations et avait pour unique vertu de reprendre des forces. Regardant de plus près son bâton, elle prit sa pierre de lune dans sa main droite. Elle aussi, avait perdu de son éclat. Elle la cacha discrètement.
Loin de se douter de l’entrainement et des échanges entre ces deux frères d’armes, Sighild prit la décision de remonter sur son propre cheval. Cela fut périlleux de le tenter toute seule mais elle réussit.
Elle garda la lame offerte par Calion à sa ceinture, laissant la sienne accrochée à sa selle.
***
*Ne t’endors pas…avance…*
Elle eut soudainement froid.
Elle était seule. Elle en était bien consciente.
Son corps tout entier lui faisait tellement mal…et ce froid qui caressait ses blessures.
Était-ce l’épée qui produisait cet effet ? Était-ce un autre signe ? Ou une simple hallucination ?
***
Endormie sur le reste de leur trajet, Sighild avait laissé sa monture suivre ses compagnons.
Ils arrivèrent enfin, et entrèrent dans un château bien étrange et en ruine...
Des elfes, dans un lieu comme celui-ci…ils seraient rapidement observés. Voronwë l’aida à nouveau à descendre de sa monture : Sighild était moins affaiblie qu’au moment de leur départ, ce qu'elle avait bu et mangé devait aider.
Elle souhaitait se montrer plus affectueuse pour remercier Voronwë mais cela n’était pas le lieu, ni l’heure pour cela. Elle lui souffla un « merci » un elfique puis indiqua dans leur dialecte qu’elle allait s’assoir près de cette cage.
La magicienne se dirigea très naturellement vers un banc de pierre, qui se trouvait non loin de ce prisonnier. Sighild ressentait encore quelques courbatures sur tout le corps, son bâton l’aida à ne pas éveiller les soupçons quant à son état de santé. Elle boitait légèrement mais cela ne se voyait pas*…
Enfin assise, Sighild observa ce qui l’entourait. Des hommes armés en train de se battre, quelques marchands. Sans poser son regard sur le pauvre homme dans sa cage et observant le reste de cette population, la magicienne claqua discrètement sa langue.
Un « Bonjour », comme le lui avait appris les Drugs avant de réveiller Ask-Aig. Ce pauvre bougre dans cette cage était peut-être l'un des leurs…
Les aventures continuaient et se multipliaient : ainsi était la vie de Voronwë et celle de ses compagnons. Après avoir tendu son bras à Sighild, il lui avait ouvert son cœur. Jamais auparavant le capitaine n’avait eu à effectuer cet exercice qui le laissait vide. Eprouver cet amour le laissait sans aucune défense, Sighild pouvait l’achever en le repoussant. Durant ces moments, la peur est si grande qu’elle pourrait paralyser le plus tenace des guerriers. Se livrer est une bataille durant laquelle le soldat doit combattre sans défense ni sans arme sinon sa seule existence. Voronwë faisait preuve de courage en montrant son amour même si ses actions n’étaient pas dignes des plus éclairés de ses ancêtres, elles avaient le mérite d’exister. L’elfe était un soldat et il lui était difficile d’exprimer autrement cette bataille intérieure que par tout ce qu’il avait toujours connu : la guerre. Cependant, ne réduisons pas le Héraut à une brute, il ne l’est pas. Chacun se bat avec ses armes avant d’apprendre à en utiliser d’autres. Voronwë, aussi âgé et fort qu’il était, apprenait à ses dépends ce que chaque adolescent de chaque race expérimentait. Pendant que d’autres à cet âge vivaient d’heureuses amours, il combattait.
« À quel point l’aimez-vous ? Seriez-vous prêt à tout Voronwë ? »
Oui, Voronwë était prêt à tout. Il pourrait vivre, se battre et mourir pour elle. Il chevaucherait, naviguerait, compterait les étoiles sans une once d’hésitation. Même s’il le ressentait, le cavalier rencontrait encore des difficultés à exprimer ce nouveau sentiment. Le soldat restant muet, Calion sourit : il savait.
Le cadeau de son ami était inestimable. Cette ingénieuse arme pouvait l’aider quand il était en difficulté. Même si Calion l’avait dit sur le ton de la plaisanterie, il avait raison, le capitaine ne pouvait se permettre de refuser une telle arme. Le seigneur Palantir l’avait sauvé un nombre incalculable de fois, il espérait lui rendre un jour la pareille. Une fois de plus, il lui sauvait sans doute la vie mais cette fois par anticipation. Calion voyait tout, ce n’était pas un secret.
Ils s’entrainèrent avant de repartir. Ces lieux escarpés mettaient mal à l’aise le Hérault : cela lui rappelait plusieurs embuscades orcs. Durant ce voyage, plus Voronwë admirait Sighild, plus il tombait amoureux. Cela le forçait aussi à être d’autant plus vigilent car il ne voulait pas la perdre dans une attaque d’orcs ou de brigands affamés.
Au bout d’un temps, ils aperçurent une foule immense. Que faisaient ces familles ? Migraient-ils ? Cela ne présageait rien de bon, il fallait être sur ses gardes. Plusieurs heures après, ils découvrirent un château. Celui-ci était si mal en point que Voronwë se demanda la date de sa construction. Les Hommes -toujours sans inspiration ni illumination artistique- avaient renforcé le fort grâce à du bois. Cela tenait mais n’inspirait ni la crainte ni la grandeur ; en un mot : l’architecture Rohirrim.
Il fallait se rapprocher discrètement. Le trio se connaissait assez pour se comprendre sans communiquer. Le capitaine de cavalerie vit des Hommes, ils semblaient actifs. Des soldats ? peu probable, leur accoutrement faisait penser à une bande de mercenaires. Observant les lieux, Voronwë se posa la question du nombre. Parfois, il valait mieux ne pas se mêler des affaires des autres au risque de voir débarquer toute la bande.
Après avoir observé la cour, Calion décida d’avancer. Sans surprise, Voronwë acquiesça et suivit son vieil ami alors que Sighild s’approchait d’un prisonnier non loin de là. Le cœur de l’elfe battait plus fort qu’à l’accoutumée : il craignait pour sa chère et tendre. Ce fort ne le rassurait pas, l’homme chauve non plus, mais il avait une confiance aveugle en Calion.
"Nous cherchons un endroit où rester cette nuit. Nous ferez-vous l’honneur de pouvoir nous reposer en ces lieux ? Nous n’avons pas grand-chose mais vous dédommagerons pour le dérangement."
Calion savait ce qu’il faisait mais Voronwë resta sur le qui-vive, prêt à dégainer son épée à n’importe quel moment.
Aldarion Roi d'Arnor
Nombre de messages : 1996 Age : 34
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L’homme sur le cheval tourna la tête lentement vers Calion et Voronwe. D’un air désagréablement surpris, son visage afficha rapidement un air ravi quand il reconnût la nature elfique de ses visiteurs. Ils avaient régulièrement des voyageurs de passage et il commençait à se lasser des “nous n’avons pas grand-chose”.
Il pointa du doigt les montures des trois elfes, attachée peu avant l’entrée du château.
“Je pense que mon étalon paraît bien lourd par rapport à l’élégance de vos montures.”
Il siffla et un jeune homme s’approcha de lui. Il portait une tenue de travail et dégageait une certaine odeur d’écurie.
“Jonas, va mener mon cheval aux écuries. Tu prendras également les montures de nos visiteurs, je veux que tu en prennes soin comme s’il s’agissait des miens.”
Il descendit de sa monture et en tendit la bride au palefrenier qui s’éloigna sans un mot.
“Jonas n’est pas très bavard mais c’est un excellent palefrenier, j’ai beaucoup voyagé et jamais je n’ai trouvé quelqu’un s’occupant mieux de mes bêtes.”
Il sourit, révélant des dents étonnamment blanches pour une personne de son peuple.
“Je me présente Evgen, je suis le Seigneur de cet.. endroit. Il s’agit d’Aldmund, une place forte qui appartient à ma famille depuis plusieurs générations. Vous verrez, le confort y est relatif et bien éloigné de ce que vous avez pu connaître. Cependant vous y dormirez mieux qu’à la belle étoile.”
Il siffla à nouveau avec une tonalité un peu différente.
“Mon régisseur, Jaroth, va vous faire préparer des chambres. Ne vous inquiétez pas pour le dédommagement, cela fait longtemps que je n’ai plus croisé des elfes et leur compagnie reste un agrément rare dans ces montagnes. Votre conversation me suffira amplement.”
La brute qu’il avait repéré au départ s’approcha d’eux, suivi, de manière assez surprenante par Sighild.
L’homme dans la cage n’avait pas bronché suite au claquement de langue de Sighild.
“Ce n’est pas un druedain…”
La brute s’était approchée de Sighild et de la cage d’un pas étonnamment discret. Sa voix forte et rocailleuse paraissait cependant dénuée d’agressivité.
“C’est un dwimmen. D'habitude on essaie de s’en tenir éloigné mais celui-ci a été trouvé juste à côté du château. On le soupçonne de préparer un mauvais coup avec sa bande.. cela fait trois jours qu’on essaie de le faire parler mais hormis des crachats, rien ne sort de sa bouche.”
Alors que Sighild s’apprêtait à répondre, un sifflet retentit dans la cour du château. L’homme se retourna vers le chef de bande qui était descendu de cheval.
“Le Seigneur Evgen m’appelle, venez avec moi, je vais vous introduire à lui.”
Il tendit la main à Sighild pour l’inviter à le suivre.
***
Jaroth avait conduit les trois elfes à l’intérieure de la bâtisse. Une grande salle commune semblait servir de réfectoire pour la troupe. Un feu important brûlait au centre de la pièce qui était encore vide à cette heure.
Dans le fond, un escalier montait vers l’étage. Le régisseur expliqua que sur la gauche se trouvaient les appartements d’Evgen, c’est là que serait donné le souper. Sur la droite, un couloir donnait sur une série de pièces en enfilade. Jaroth expliqua que la première était sa chambre.
Il les conduisit chacun dans une chambre, simple mais propre. Il leur expliqua que le souper serait donné quand la cloche serait donnée.
***
La cloche sonna peu après le coucher du soleil. Jaroth se trouvait dans le couloir et les attendait. Il tendit un petit pot de grès surmonté d’un épais bouchon en liège à Sighild.
“J’ai vu vos doigts… j’ai un de mes hommes qui a souffert de ce mal. C’est un onguent contre les crevasses. Il a une odeur très forte, mais mon homme a retrouvé l’usage de ses doigts après quelques semaines d’utilisation quotidienne.”
S’il émanait du pot une légère odeur de fleurs sauvages, l’onguent paraissait dominé par une odeur d’urine fort peu agréable.
Jaroth les conduisit dans la salle de repas privée du seigneur des lieux. La pièce paraissait confortable, une grande cheminée réchauffait l’atmosphère boisée. D’épais tapis terminait de rendre l’endroit agréable bien que sombre et rustique.
Une odeur d’un ragoût au vin rouge émanait du lourd chaudron posé dans l’âtre. Evgen accueillit les elfes en leur tendant un verre d’un vin lourd qui se prêtait sans doute davantage à la cuisine qu’à la dégustation. Hormis une femme qui paraissait s’occuper du service, Jaroth semblait être le seul homme de troupe admis au repas.
Evgen les invita à prendre place. “Vous devez vous demander où vous êtes tombés…”, fit le rohirrim en souriant.
Il prit place dans un fauteuil qui se trouvait dos au feu.
“Cette demeure appartient à ma famille. Mon père y entretenait une petite troupe avec la mission confiée par le roi d’assurer une certaine sécurité dans la région. Sans être de véritables membres de l’armée régulière, les Seigneurs d’Aldmund ont une certaine autonomie pour sécuriser et administrer les environs. Hormis en temps de guerre, la région est relativement calme et, à l’exception de quelques braconniers ou autres bandits en maraude, les fauteurs de troubles sont rares. Cette vie ne m’intéressait pas durant ma prime jeunesse et j’ai décidé de courir les routes comme aventurier. J’ai fini par fonder une compagnie de mercenaires, les Fauves, qui se chargeaient principalement de missions d’escorte pour la Compagnie du Sud. Au décès de mon père, il y a quelques années, j’ai décidé de me ranger et de reprendre le domaine en main. J’ai gardé à mon service la plupart de mes hommes qui réalisent encore occasionnellement des missions pour des marchands. Aldmund est une bonne base arrière pour nous reposer et pour que je puisse coordonner l’ensemble des activités des fauves.”
Tandis qu’il parlait, la femme avait servi à chacun une lourde assiette de grès remplie de ragout. C’était visiblement un ragoût de gibier, sans doute du cerf, accompagné de champignons des bois et de légumes racines.
“Je parle, je parle… mais parlez moi un peu de vous.. Que font trois elfes perdus au milieu des contreforts des montagnes blanches ?”
Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes.
Calion Palantir Ambassadeur des Elfes - Premier Nez
Nombre de messages : 589 Age : 29 Localisation : Rohan Rôle : Elnaith de la Maison du Roi
Le grand chef fut dans un premier temps désabusé par ce que venait de dire Calion, sans doute que le maigre dédommagement l’avait contrarié mais son regard s’illumina lorsqu’il croisa celui du Noldo, à la fois bienveillant et sûr de lui. Il caressa la monture.
« Je ne dirais pas qu’il est « lourd » mais « solide ». Votre étalon vous est loyal et c’est ce qui importe. »
Il siffla et un garçon à peine majeur accourut, il lui tendit la bride de son cheval. Le palefrenier récupéra la monture de son maître et ordre lui fut donné de s’occuper des destriers elfiques.
L’Homme se tenait devant Calion et Voronwë qui le dominaient de par leur taille. Il se présenta sous le nom d’Evgen, Seigneur de la forteresse.
« Monseigneur … » dit Calion, tout en inclinant sa tête.
Evgen poursuivit indiquant que cette forteresse appartenait à sa famille depuis des générations.
« Merci de nous accorder l’hospitalité Monseigneur. »
Celui-ci siffla derechef.
« Alors espérons que nos histoires vous distrairont. » Répondit-il au Seigneur. Il rit puis se retourna pour apercevoir la brute suivie de près par Sighild, comme embarrassée.
Une fois présenté à Jaroth, les trois Elfes firent de même.
« Calion Palantir, pour vous servir. Voici Sighild Baldrick, la désignant de sa main gauche et Voronwë Amnel. »
Ils suivirent le régisseur et entrèrent dans la maison. Calion laissa Sighild puis Voronwë pénétrer dans la salle commune. Passé le pas de la porte, Calion ressentit immédiatement la chaleur de l’âtre. Quel plaisir de la sentir sur son visage. Les trois Elfes suivirent Jaroth et montèrent un escalier en bois, il grinçait sous les pas du régisseur. À l’étage celui-ci leur indiqua où ils dormiraient pour la nuit et où ils mangeraient.
Calion entra dans la chambre qui lui était prêtée. Il s’agissait de la chambre du fond. Une fois entré, il posa les quelques affaires qu’il avait sur lui, notamment son arc et son carquois de flèches. Il ressortit de la chambre puis de la bâtisse avec Voronwë afin d’aller chercher leurs sacs ainsi que ceux de la magicienne. Arrivés à l’écurie, ils tombèrent sur le palefrenier qui d’ores et déjà brossait les destriers elfiques, les selles avaient été posées, quant aux sacs, ils étaient intacts. Ils saluèrent le jeune homme et prirent ce qui leur appartenait.
Voronwë déposa les sacs de Sighild tandis que Calion rentrait dans la chambre, le crépuscule approchait.
Un homme vint se présenter à la porte encore ouverte de la chambre, il toqua lentement. Le serviteur avait apporté de l’eau chaude dans un large récipient en fer encore fumant ainsi que du savon et une serviette afin que le Noldo puisse effectuer sa toilette ; ce qui fut fait une fois le serviteur parti et la porte close et verrouillée.
Enfin propre se dit l’Elda. Il se revêtit d’une tunique de voyage aux tons bruns et verts cousue de fils d’argent. À sa gauche pendait Anglïr dans son fourreau et machinalement comme depuis des années, il glissa ses lames rétractables sous ses avant-bras ; indétectables. Il rangea la plupart de ses effets, près à repartir. La cloche sonna.
Calion sortit de sa chambre et fut aussitôt accueilli par Jaroth. Celui-ci avait vu l’état des doigts de Sighild et souhait l’aider. C’est bien aimable à lui pensa Calion.
Ainsi ils entrèrent dans la salle à manger d’Evgen. Comme dans la salle commune, la chaleur y été appréciable mais cette fois elle émanait d’une cheminée. D’épaisses poutres de bois maintenaient l’édifice. Quelques bougies avaient été placées ici et là mais pas de quoi illuminer toute la pièce, même avec la cheminée.
Verre à la main, Evgen invita les trois Elfes à le rejoindre à table. Calion main gauche posée sur le pommeau de son épée, salua leur hôte. Il s’assit. Une femme vint le servir de ce vin rouge, sans doute le même utilisé pour le ragoût dont l’odeur alléchante avait réveillé l’appétit du Noldo. Le liquide versé dont le bruit significatif se mélangeait au crépitement du feu à sa droite.
Calion écouta attentivement Evgen, la demeure ; sa famille ; sa jeunesse. Pendant ce temps, une assiette fut servie à l’Elfe. Il attendit l’aval du maître des lieux avant d’attaquer le gibier. Ce fut fait une fois qu’il eut terminé de parler et qu’il commença à manger. Calion découpa un petit morceau de viande qu’il amena près de sa bouche, il souffla dessus car de la fumée s’en échappait encore. Il mâcha délicatement et nettoya sa bouche avec le vin. Il posa ses couverts.
« Monseigneur, permettez-moi de vous remercier pour le gîte et le couvert. Vous nous servez à manger et la couche est moelleuse. Il inclina la tête respectueusement et but une gorgée du liquide rougeâtre.
« Seigneur Evgen, votre nom nous est familier. Calion put voir l’interrogation envahir son hôte. Pas en mal rassurez-vous. Il marqua une pause. Nous venons de la Forêt de Drúadan. Non pas que nous en sommes originaires mais nos chemins nous y ont conduits. Là-bas nous avons appris que les habitants de la forêt, les Drugs, faisaient commerce avec vous mais que sur le chemin ils auraient disparu. Nous sommes partis à leur recherche et je dois vous avouer qu’à part les traces d’un feu de camp nous sommes bredouilles. Nous sommes donc venus jusque chez vous pour de plus amples renseignements afin que vous puissiez nous indiquer une voie, un chemin peu importe. De plus, en arrivant nous avons entendu Jaroth hurler des ordres et ce, de très loin, il posa son regard bienveillant sur le régisseur et rit. De ce fait, pour être tout-à-fait francs avec vous nous avons même pensé que la personne enfermée dans la cage était l’un des Drugs. Je vous pose la question messire, sont-ils parvenus jusqu’à vous ? Et si oui, par où sont-ils repartis ? »
Il fit une pause plus longue.
« Il y autre chose messire, l’ambiance devint plus grave, et j’ignore si vous en êtes déjà informé … Mais durant notre progression nous avons aperçu pas loin de cinquante mille personnes avec bagages et chariots dans la Fenmarche, près de l’Entévière. Elles allaient vers l’Ouest, vers le Fold. »
Le Noldo pouvait voir sur le visage d’Evgen énormément de surprise, il y décelait de l’inquiétude. Il ne s’agissait pas de braconniers ou de maraudeurs.
Calion découpa de nouveau un morceau de viande qu’il accompagna de vin. La pièce avait pu refroidir entre temps, il n’était plus nécessaire de souffler dessus.
« Et de votre côté messire, je connais l’hostilité entre vos deux peuples mais qu’a fait ce Gwathuiron ? »
Calion termina son verre de vin.
Sighild Baldrick Adepte des Arts Secrets
Nombre de messages : 312 Age : 34 Localisation : Va savoir... Rôle : Mage/Sorcière
~ GRIMOIRE ~ -: Semi-Elfe -: 115 ans (23 ans humain) -:
Lun 4 Déc 2023 - 20:31
Sighild écouta attentivement Jaroth, il semblait un homme sincère et honnête…mais elle n’oublia pas la leçon apprise avec les Drugs.
Elle ne refusa pas sa main, elle se sentait encore faible après tout :
« Il est difficile de faire tomber un mur avec le simple souffle d’une personne... »elle jeta un regard neutre vers la cage et reprit tout en s’éloignant « Et sa bande, l’auvez-vous revue dans les parages ? De qui est-elle constituée ? »
La magicienne retira alors sa main de celle de Jaroth et reprit :
« Je vous remercie Monsieur ? »elle attendit sa réponse « Je me nomme Sighild. »
Elle retrouva alors ses compagnons et ils rentèrent dans la bâtisse du Seigneur Evgen.
***
Sighild referma la porte de sa chambre et déposa ses armes, son bâton et sa pierre sur son lit. Elle profita de cet instant de répit pour retirer son corset et poussa un soupir de soulagement en retirant ce vêtement. Tout en s’étirant, elle souleva sa chemise et regarda dans le miroir son corps : il y avait encore quelques bleus de sa lutte dans la forêt mais rien d’aussi grave que dans son rêve. Sa poitrine, recouverte d’un bandage, n’avait quant à elle aucune blessure.
Retirant ses gants, elle se passa de l’eau sur ses mains, sur son visage et se détacha les cheveux. Sa main droite était en train de retrouver un peu de mobilité…mais cet aspect de pierre demeurait encore. Cela lui fit du bien d’avoir sa main à l’air libre.
Voronwë toqua puis entra dans sa chambre pour lui déposer ses affaires. Il avait instinctivement refermé la porte : l’occasion de se retrouver enfin ensemble.
Sans plus attendre, elle se blottit contre lui, avec à nouveau cette sensation de plénitude au contact de sa peau, à l’odeur de son parfum :
« J’ai tellement eu peur…tellement eu peur de te perdre. »murmura-t-elle
Sighild ressentit le besoin de resserrer son étreinte. Elle trembla à la simple pensée de le perdre : lui. La magicienne recula un instant pour contempler son Hérault :
«Les mots me manquent, et pourtant, si tu savais comme mon cœur est plein. Je n’ai pas encore trouvé le moyen d’exprimer ce mélange de sentiments qu’une âme comme la tienne a fait naître dans un cœur comme le mien*. »
Elle lui caressa alors son visage, puis ses cheveux, émue. Son regard était remplit d’amour. Son sourire était radieux. Elle lui dévoilait une part d’elle que personne ne connaissait encore à ce jour :
"Melmenya "
Ils s’embrassèrent. Leur premier baiser. Un baiser sincère et doux. Leurs corps se collèrent, elle lui caressa les cheveux, le dos. Ils auraient pu rester ainsi longtemps si le souffle ne leur avait pas manqué.
Avec le recul, Sighild s’était rendue compte que son amour pour Voronwë était encré en elle depuis bien longtemps. Elle avait senti son cœur plus léger quand elle revint à Imladris, puis, il s’était serré lorsque Voronwë lui avait annoncé vouloir quitter définitivement la Terre du Milieu.
C’est finalement la perte de l’être aimé qui avait fait éclore ses réels sentiments. Elle comprit alors cet amour qu’elle observa entre ses parents. Cet amour qu’elle lut jadis dans les yeux de son défunt père se lisait désormais dans les siens.
Ils restèrent l’un contre l’autre et elle posa sa tête contre son torse. Une étreinte qui, à la différence de son retour à Imladris, pouvait durer bien plus longtemps.
Entendre la voix de Voronwë fut une douce poésie.
Les deux amants décidèrent de se quitter pour se préparer. Lorsque Voronwë quitta sa chambre, Elwing croisa Jaroth et s’inclina respectueusement : l’homme fixa immédiatement la main blessée de Sighild, qui referma délicatement sa porte. Qu’il fut appréciable de se sentir propre. Totalement nue, la magicienne sortit de sa sacoche son linge de change : une tenue « d’homme », un pantalon noir, une chemise blanche, un corset et des bottes noirs et bien entendu des sous-vêtements propres. Elle attacha à nouveau ses cheveux et ressenti le besoin étrange de garder l’épée offerte par Calion avec elle…mais cela serait sans doute mal interprété que de la prendre…
La pierre de Lune quant à elle, demeura avec sa propriétaire, cachée.
***
Ils sortirent chacun leur tour de leur chambre, ses compagnons semblaient tout aussi comblés qu’elle de s’être lavés.
Jaroth les attendait pour les conduire au dîner, il tendit un pot vers la magicienne :
“J’ai vu vos doigts… j’ai un de mes hommes qui a souffert de ce mal. C’est un onguent contre les crevasses. Il a une odeur très forte, mais mon homme a retrouvé l’usage de ses doigts après quelques semaines d’utilisation quotidienne.”
Surprise, l’elfe prit le pot. Elle sentit l’odeur très rapidement mais…c’était encore une fois un geste aimable :
« Je vous remercie Jaroth »elle s’inclina respectueusement.
Sighild se rendit soudainement compte qu’elle n’avait pas pris ses gants, mais ces hommes semblaient ne pas être dans le jugement et dans l’étonnement. Intérieurement, la magicienne resta cependant sur ses gardes. L'un de ses hommes avait souffert du même mal qu'elle...simple coïncidence ?
La magicienne s’assit aux côtés de Voronwë. Ses deux compagnons d’armes entourait donc le Seigneur Evgen qui se montrait fort courtois à leur égard. Elle l’écouta parler de ses « Fauves » et laissa Calion le soin d’expliquer leur quête.
Pour le moment, la magicienne n’avait pas vraiment soif et elle laissa refroidir un peu le ragoût très chaud déposé par la servante, elle souffla d’ailleurs dessus pour leur faire comprendre. Comme toute Dame Elfe qui se respectaient, elle se montra aimable et un aura bienveillant dégagé naturellement d'elle...
[HPRG : * c'est fortement inspiré d'un auteur français mais je laisse Vovo deviner d'abord]
Aldarion Roi d'Arnor
Nombre de messages : 1996 Age : 34
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
Evgen avait très peu touché à son assiette. Contrairement aux elfes, il mangeait, comme souvent les seigneurs du Rohan, en trempant allègrement ses doigts dans le plat en sauce. Néanmoins, quelque soit la qualité du gibier et de son assaisonnement, le seigneur de guerre paraissait davantage intéressé par le récit de Calion.
La plupart de ce qu'il disait faisait échos à des choses dont il avait connaissance. Néanmoins, la vision qu'en avaient les elfes l'intéressait au plus haut point.
“Vous êtes un peu grands pour être originaire de la forêt des druadans. “
Evgen marqua une petite pause suite à ce trait d'esprit dont il n'était pas peu fier.
“Rassurez-vous, comme vous l'avez bien perçu, notre prisonnier n'est pas un drug comme vous les nommez. Nous n'avons pas l'habitude d'enfermer nos amis fidèles. Arran et Kil-cho-man sont au nombre de ceux-ci.”
Evgen ponctua cette phrase d'un large sourire carnassier. Le seigneur de guerre dégageait une aura quelque peu paradoxale. Aimable, affable et charmeur il inspirait la sympathie mais tout dans son apparence et ses manières laissait comprendre qu'il ne fallait pas se mettre au travers de sa route. Les tatouages étranges tracés sur son crâne, sa longue barbe, sa musculature puissante et entretenue pointant sous ses vêtements de cuir et de fourrure, son regard franc et froid et même son sourire semblaient être des avertissements : la violence n'était jamais loin. Observer Evgen pouvait s'apparenter à admirer un fauve comme il s’en rencontrait très loin au sud : captivant, fascinant mais dangereux.
“Malheureusement, nous n'avons plus de nouvelles d'eux depuis plusieurs semaines. Nous faisions souvent commerce avec eux quand ils repassaient par Aldmund au terme de leurs expéditions.”
Encore une fois, la piste paraissait mener dans une impasse. Personne ne semblait avoir eu des nouvelles des deux druadans depuis un bon moment.
Evgen parut préoccupé quand Calion mentionna la présence importantes de “visiteurs” dans l'Estfolde.
Un sourire apparut néanmoins sur son visage à la mention du mot Gwathuiron.
“Vous vous méprenez comme mon amie Lethrillis… Les elfes ont décidément du mal a distinguer les hommes entre euwmx. Ceux-ci sont ceux que nous appellons dwimmen. Celui qui est dans sa cage est visiblement un éclaireur. Nous l'avons surpris en train de faire du repérage autour du château.
Ceux que vous avez pu observer au loin dans la vallée sont de son peuple… une véritable armée. Ils sont arrivés avant l'hiver, se sont appropriés des terres et des champs et ont chassés nos paysans. Ce sont des nomades… il y a eu quelques escarmouches mais ils ont arrêté de se déplacer pendant l'hiver. Nous espérions qu'ils partiraient au printemps mais ils semblent décidés à s'enfoncer davantage au Rohan. Il se murmure que le Vice-Roi prépare une opération d'envergure pour les chasser une bonne fois pour toute.”
Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes.
Calion Palantir Ambassadeur des Elfes - Premier Nez
Nombre de messages : 589 Age : 29 Localisation : Rohan Rôle : Elnaith de la Maison du Roi
Calion avait remarqué que leur hôte n’avait presque pas diné ; en même temps il pouvait manger à sa faim tandis que les Elfes se nourrissaient de lembas, de fruits secs et de viandes séchées tout en se rationnant. Calion posa ses couverts afin d’écouter attentivement Evgen.
Ainsi donc les deux Drugs disparus seraient des amis de ce seigneur. Sans doute l’appât du gain si on se référait aux propos d’Ask-Aig ; ou bien une réelle amitié forgée par la politesse, le respect, le labeur. Calion demanda la permission de se servir un verre d’eau, la servante s’empressa de verser le liquide dans une nouvelle coupe. Il la remercia d’un hochement de tête ainsi que d’un "merci".
Le Noldo était perplexe, leur hôte se révélait être un mélange complexe. Son hospitalité n’était aucunement remise en cause, néanmoins son comportement se faisait tantôt menaçants. Il dégageait une grande assurance, quelqu’un de prêt à tout. Que pouvait-il cacher derrière ce sourire ?
« Deux semaines vous dites… Savez-vous quelle direction ils auraient pris ? »Des Druedains ne passent pas inaperçus dans cette contrée, se dit l’Elfe.
Calion s’étonna d’entendre le nom de Lethrilis ici dans un château des Montagnes Blanches et son amie qui plus est. Le Noldo se souvint de leur entrevue avec elle il y a des semaines de cela. Il regarda Sighild, souriant. Evgen sembla s’interroger de cette réaction.
« Lethrilis est une connaissance… Nous concernant. »
Le Noldo ne laissa rien présager des évènements survenus en Lothlorien même si le Conseil Elfique devait déjà en être au courant.
« Le Rohan est donc en guerre ? Si votre ennemi est déjà bien installé depuis des mois n’appréhendez-vous pas de les rencontrer une fois de plus, ils connaissent un peu mieux le terrain et sont… Innombrables. Néanmoins je ne doute pas du courage de votre peuple et de la vaillance de vos cavaliers. C'est donc pour cela que ce cher Jaroth hurlait à tout va ? Vous préparez votre campagne ? »
Calion but quelques gorgées d’eau et s’éclaircit la gorge avec délicatesse et but de nouveau. Le feu continuait de crépiter et le son n’était étouffé que par les cliquetis des couverts de Voronwë et de Sighild qui avait attendu que son repas refroidisse. Leur compagnon avait quant à lui presque terminer. Il scrutait la bâtisse. Quel poème est-il en train de concocter ? se dit Calion.
« Quand vous parlez du Vice-Roi, vous parlez bien de Mortensen ? Un bretteur hors pair parait-il. Marquant une pause. J’imagine que vous allez prendre part à cette opération de grande envergure comme vous le dites. Nouvelle pause. Et cet éclaireur… Qu’avez-vous appris de sa part ? Ces nomades parlent-ils le Westron ? Il tourna son regard vers la magicienne. Peut-être a-t-il rencontré nos Drugs ? »
Malgré toutes ces questions, cette peuplade n’était pas le problème des Elfes, du moins actuellement. Gar Thulion dans l’Emyn Muil était cachée et Vertbois et la Lothlorien était bien trop au Nord de l’Entévière. L’Est des Monts de Brume étaient apaisé du côté elfique.
« Revenons-en à Arran et Kil-cho-man voulez-vous ? Vous ont-ils déjà fait part d’une inquiétude ? D’un projet ? De quelque chose qui leur serait arrivé ? »
Calion n’avait plus touché à son assiette depuis, elle était pourtant quasiment terminée.
Aldarion Roi d'Arnor
Nombre de messages : 1996 Age : 34
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
Evgen paraissait faire beaucoup d’efforts pour garder une mine affable mais il semblait de plus en plus évident que l’insistance et les multiples questions de Calion commençaient à l’agacer.
Il plongea une épaisse tranche de pain dans son ragoût auquel il semblait trouver un intérêt soudain. Prenant son temps pour mordre dedans, il affichait l’air de quelqu’un qui paraissait en train de mûrir une réponse. En réalité, il ne savait pas trop quoi répondre au flot de questions de l’elfe.
Le destin parût lui offrir un coup de pouce quand un homme entra dans la pièce pour murmurer quelque chose à son oreille. Il acquiesça d’un mouvement rapide de la tête.
“Faites amener une assiette de ragoût et un gobelet de vin !”
Il avait crié à l’attention de la servante. Il se tourna alors vers Calion.
“Un messager vient d’arriver avec des nouvelles de la plus haute importance. Je me dois de le recevoir mais vous pouvez bien entendu rester. Je n’ai rien à cacher à mes amis.”
Il sourit à nouveau largement. Avant même que ses invités ne puissent répondre, l’homme qui avait prévenu Evgen avait fait son retour, suivi d’un jeune soldat.
Le garçon ne devait pas avoir plus de seize ans et n’était pas bien costaud. De toute évidence ses rares qualités martiales l’avaient destinées à ce rôle de messager. Evgen l’invita à s’asseoir en face de lui. On lui amena rapidement une assiette de ragoût et un gobelet de vin.
Le messager se rua sur le ragoût, il ne devait pas avoir mangé de repas chaud depuis plusieurs jours à voir son appétit. Le jeune homme sembla soudain se rappeler de la raison de sa présence. Il s’essuya rapidement la bouche, tentant de reprendre une contenance officielle tandis qu’il faisait face au regard interrogateur de ses interlocuteurs.
“Je suis le soldat Rald, de la garnison d’Aldburg, mandé par le Capitaine Thedas. Sous le commandement du Vice-Roi Mortensen, les troupes royales se préparent à affronter les envahisseurs dwimmen. Vous êtes sommés de vous mettre en route afin de rejoindre l’armée. Vous êtes attendus avant l'aube aux Bouches de l'Entalluve.”
Le visage d'Evgen se figea en entendant ces mots. Il savait que ce moment viendrait et il savait aussi qu'une fois venu le moment de combattre, Mortensen se souviendrait de lui. Pourtant son envie de s'engager dans ce genre d'aventures hasardeuses l'enthousiasmait très modérément.
Il ne fallut pas longtemps pour qu'un sourire fasse sa réapparition sur son visage. Il se leva d'un coup, pris d'une flamme soudaine.
“Nous répondrons à l'appel d'Aldburg. Jaroth faites préparer les hommes, rappellez les patrouilles, nous partirons demain aux premières lueurs de l'aube ! Nous repousserons les envahisseurs !”
Rald salua timidement l’envolée du Seigneur d’Aldmund.
“Nul doute que le capitaine sera ravi de voir vos hommes le rejoindre. Néanmoins, je vous rappelle que vous êtes attendus avant l'aube, il vous faut vous mettre en route sans délai.”
Evgen se redressa lentement, s'appuyant lourdement sur ses avant-bras solidement ancrés sur l'épaisse table en bois. Son visage n'avait plus rien de sympathique et il paraissait tel un fauve prêt à bondir.
“Gamin… quel que soit le grade du jeune Thedeas, il n'a aucune réelle autorité sur moi et sur mes hommes. Il est hors de question que je risque la vie de mes hommes à parcourir des chemins dangereux de nuit tout ça pour arriver exténués au moment de la bataille ! Si la victoire du Vice-Roi depend d'une cinquantaine de mercenaires et qu'il ne peut attendre quelques heures, alors je m'inquiète pour l'avenir du Rohan !”
Rald s'était enfoncé dans son siège, pétrifié et incapable de réagir. Evgen se tourna vers les trois elfes qui avaient assisté à la scène. Il arborait à nouveau un beau sourire.
“Comme vous le comprendrez des affaires urgentes m'appellent… je me vois dans l'obligation d'interrompre cette intéressante conversation. Nous pourrons bien sûr la reprendre lors de notre prochaine rencontre à moins qu'un destin funeste ne m'attende aux Bouches de l'Entalluve… ou que vous ne soyez décidés à nous accompagner jusqu'à là.”
Il salua ses invités avant de quitter la pièce suivi par Jaroth les laissant seuls avec le pauvre Rald.
***
La nuit avait été agitée. Des bruits avaient résonné dans tous les coins. Les portes avaient claqué tandis que les patrouilles revenaient les unes après les autres.
Alors que le soleil dardait ses premiers rayons, pas loin d'une centaine de cavaliers se tenaient dans la cour d'Aldmund. Ils avaient revêtu leurs lourdes armures et leurs étendards représentant tantôt un fauve tantôt un cheval flottaient dans l'air.
Jaroth, vêtu de son armure, paraissait transfiguré. Il se tenait à côté de la grande porte juché sur un fier étalon noir. Il tenait par la main la bride d'une monture que les elfes purent reconnaître comme celle d'Evgen.
La porte s'ouvrit soudain faisant place au seigneur des lieux. D'un bond félin il se jucha sur sa selle. Le silence se fit soudain parmi la troupe.
“Frère !”, rugit-il. “Qui se cache tandis que son peuple meurt ? Qui garde son épée au fourreau pendant que ses compagnons tombent ?”
Le seigneur de guerre laissa passer un instant.
“PAS MOI !”
Des cris retentirent en réponse à son appel.
“Montrons-leur ce que valent nos chevaux ! Fiers, féroces, Fauves !”
Le cri de guerre retentit en écho tandis que Jaroth portrait un cor à sa bouche. Fiers, féroces, fauves !
Evgen traversa la cour au pas, ses hommes s’écartant sur son chemin. Il passa en tête la grande porte. Sitôt qu’il se trouva hors des murs, il éperonna son cheval et se lança au trot, rapidement suivi par l’ensemble de la troupe. Malgré leur apparente hétéroclicité, il était impressionnant de voir comme cette troupe paraissait se mouvoir en harmonie. Aucun mot n’était nécessaire pour que chacun trouve sa place dans l’unité en mouvement.
Triste temps où il est donné l’occasion d’admirer des hommes en armes partant pour le combat.
Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes.
Calion Palantir Ambassadeur des Elfes - Premier Nez
Nombre de messages : 589 Age : 29 Localisation : Rohan Rôle : Elnaith de la Maison du Roi
On vint. Le crépitement du feu, si lourd devint dès lors inaudible. Un homme s’empressa de venir murmurer à l’oreille d’Evgen. Cette soudaine apparition sembla gêner le Noldo qui n’eût alors aucune réponse à ses questions.
Calion inclina respectueusement la tête lorsque le Seigneur d’Aldmund les nomma « amis ». L’Elfe ne le considérait pas en tant que tel, des amis, il en avait très peu. Peut-être Calion était-il trop méfiant. Les Hommes sont d’humeurs changeantes. Il appréciait néanmoins l’attitude d’Evgen. Celui-ci aurait très bien pu les laisser dormir hors de sa forteresse et donner à manger quelques bouchées de pains rassis. Il n’en était rien et pour cela, Calion le remercia de nouveau.
C’était un jeune homme qui accompagnait le précédent, à peine majeur, peu expérimenté au combat vu son allure mais heureusement se dit Calion. C’est encore un enfant.
Le soldat se présenta et dévoila le message pour lequel il avait chevauché à brides abattues.
Les Elfes s’étaient tus, le message ne leur était pas destiné, ils étaient devenus spectateur de toute la scène. La situation s’était indiscutablement aggravée pour le Rohan ces dernières semaines et cette nouvelle ne dérogeait pas à la règle. Il s’agissait donc de cette masse de gens qu’ils avaient vu près de l’Entévière depuis les Montagnes Blanches.
Le comportement du seigneur changea soudainement, Calion le perçut comme animé par une flamme. Il but quelques gorgées d’eau. Evgen se tourna vers les trois Elfes son sourire était plus qu’amical.
Qu’allaient-ils faire là-bas, à la guerre ? Leur mission prenait une nouvelle tournure à laquelle Calion n’avait pas pensé au départ d’Imladris. De plus, Evgen aurait pu donner quelque information avant de prendre congé. Les Elfes étaient bloqués. Calion se tut afin de ne pas brusquer leur hôte qui disparaissait derrière une porte. Il termina son verre.
« Très bien… Voronwë rattrapez Jaroth, dites-lui que nous ne sommes pas préparés pour une bataille de grande ampleur. Avant son ami ne parte, il dit gravement. C’est la seule solution mes amis… Et puis ça nous changera les idées. » Il rit.
Le Héraut d’Imladris revint quelques minutes plus tard avec un soldat envoyé par Jaroth afin qu’il les mène à l’armurerie. Calion et Sighild emboitèrent le pas et se retrouvèrent, une fois passés des couloirs et escaliers au milieu d’armes et armures.
« Je n’ai pas besoin de grand-chose… Je vais augmenter mon stock de flèches et récupérer ce glaive qui m’a l’air de très bonne facture pour le combat à cheval et cette armure là.»
Calion retourna dans sa chambre. Ses affaires avaient été nettoyées et séchées à la chaleur du feu de cheminée allumé. Il put empaqueter le nécessaire. Il fit lui aussi des allers-retours incessants afin de préparer au mieux son destrier elfique. Il y attacha notamment le glaive dans son fourreau.
Cette nuit-là, le Noldo avait très bien dormi malgré le brouhaha des préparatifs des troupes d’Aldmund. À son réveil, il se mit très vite sur pieds et s’habilla de ses vêtements de voyage verts et bruns doublés d’une maille d’acier. Il s’équipa d’une cotte de mailles récupérée la veille ainsi que de l’armure de cuir, il ne s’agissait que d’un simple plastron d’écailles renforcées ainsi que d’un dos plat. Il enfila sa cape, son arc et carquois débordant de flèches et son épée des Jours Anciens.
Calion descendit et retrouva son cheval Aranwë, ils furent rejoints quelques minutes plus tard par Sighild et Voronwë qui se tenaient la main.
Les Elfes étaient parmi la troupe quoique légèrement décalés. Les regards d’Evgen et de Calion se croisèrent, ils se saluèrent. Le Seigneur d’Aldmund discourra afin de galvaniser ses troupes, ils allaient à la guerre. Il n'eût aucun effet sur Calion. Des discours comme celui-ci, il en avait entendu des milliers, comme lui en avait fait et toujours, toujours ils mourraient, malgré leur houra.
À la fin, ils attendirent que passe Evgen et son cheval afin de lui emboiter le pas. Ils n’étaient pas dans les premiers rangs des colonnes, les plus fidèles d’Evgen, dont Jaroth lui étaient collés. En quelques minutes, Aldmund se vida. De la plus haute tour, on pouvait voir les lances étinceler.
Au trot, Calion se rapprocha comme il le put d’Evgen, il lui dit.
« Ce Royaume ne cesse d’être en guerre depuis tant d’années. Je prie pour votre peuple qu’il s’agisse de la dernière, afin que vous tous puissiez vivre en paix. » Il sourit à Evgen.
Voronwë n’était pas serein en entrant dans la bâtisse. Même si sa main ne touchait pas la garde de son épée, il ne lui faudrait qu’un instant pour faire luire sa lame à la lueur des torches. Le capitaine avait maintenant une nouvelle arme, plus discrète, plus légère mais il lui était encore difficile de l’associer à ses réflexes de défense. Cela viendrait mais il portait Eldagor depuis tellement longtemps qu’elle était devenue une extension de son bras.
Dans les couloirs, il observait chaque détail, chaque information qui pourrait leur servir. Evidemment, il ne pouvait s’empêcher de regarder celle qui était devenue une évidence pour lui. Ses cheveux, malgré la rudesse du voyage, semblaient si légers que le capitaine voyait des filaments flotter derrière elle. Sighild était sublime, la beauté incarnée. Voronwë en avait toujours eu conscience mais plus il la regardait et plus le monde autour de lui s’effaçait devant son sourire malicieux. Les sentiments de Voronwë s’étendaient, s’il était encore possible qu’ils puissent s’étendre.
Celle qui occupait toutes ses pensées entra dans sa chambre, il fit de même dans la sienne. Voronwë prit un court temps pour lui, juste assez pour retirer ses armes même s’il garda ses lames cachées. Arrivé devant la porte de Sighild, il hésitait. Était-elle prête à le recevoir ? Lui en voulait-elle d’avoir laissé sa colère se déchainer dans la forêt ? A cette idée, il sentit des frissons parcourir son corps. Devait-il simplement déposer ses affaires et repartir ? Le moment n’était à l’hésitation, il frappa, entra et referma la porte derrière lui.
Sans crier gare, elle se blottit dans ses bras.
« J’ai tellement eu peur…tellement eu peur de te perdre. » murmura-t-elle
« Aussi longtemps que brilleront les étoiles, tu ne me perdras jamais » répondit-il si bas qu’il ignorait si elle l’avait entendu.
« Les mots me manquent, et pourtant, si tu savais comme mon cœur est plein. Je n’ai pas encore trouvé le moyen d’exprimer ce mélange de sentiments qu’une âme comme la tienne a fait naître dans un cœur comme le mien. » continua-t-elle, souriante.
Le sourire de Sighild était si étincelant que le Héraut perdit pied. Il était autre part, loin avec elle. Plus rien n’avait d’importance, rien ne comptait sinon ce sourire.
« Melmenya »
Ce mot résonna comme un écho infini qui sembla durer une éternité. L’elfe était débordé par les émotions, il ne se rendit pas compte qu’il souriait. Puis vinrent ses lèvres. Le baiser était si doux qu’une larme aurait pu s’échapper de sa pupille pour aller crier à la joue de Sighild son amour pour elle. Ils étaient blottis, l’un contre l’autre, et le monde semblait chanter leurs louanges.
Voronwë ignorait ce qu’il ressentait ; il savait que c’était puissant, plus fort que ce qu’il n’avait jamais ressenti. Alors que leurs lèvres se déclaraient leur amour, la magie prit fin et leurs ailes les déposèrent sur le sol de la chambre.
« Quand je lève les yeux sur toi, le monde tremble. »
Ils s’enlacèrent une dernière fois avant que Voronwë ne reparte, souriant comme jamais auparavant. Il ne savait pas exactement quand ses sentiments étaient nés, ils étaient là et semblaient l’être depuis toujours.
Voronwë revêtit la tunique verte qu’il gardait toujours près de lui afin d’être plus à l’aise après ce long voyage, les cadeaux de Calion étant cachés par de longues manches. Etant bien plus élégamment vêtu, l’Elfe sortit de sa chambre.
Le repas était copieux. Les hommes mangeaient à leur manière bien peu courtoise. Le Héraut était silencieux et laissait parler son ami Calion. Le sourire de leur hôte ne lui inspirait aucune confiance. Au fil des années, Voronwë s’était lassé des Hommes. La plupart étaient prévisibles et laissaient paraitre leurs émotions ainsi que leurs intentions dans leur prestance : il lisait en eux comme dans un livre ouvert. Cependant, il était impossible de connaître ses intentions même si elles servaient sans aucun doute ses intérêts. Mais quels étaient-ils ?
Le cavalier scrutait la bâtisse bien grossière, quels mots pourrait-il poser sur ses pages à propos de ce lieu ? Il l’ignorait bien tant son esprit hurlait le prénom de sa bien-aimée. Les deux amants ne souhaitaient pas crier sur les toits leur idylle même si Calion le devinait sans doute déjà. Montrer ouvertement leur attirance l’un envers l’autre pouvait être synonyme de danger en ces lieux.
Un messager entra et se rua sur le repas qui lui était servi. Ce rôle de messager avait beau être crucial, il était cruel pour l’estomac. Les nouvelles étaient urgentes : la guerre approchait et Evgen devait partir. Son comportement face à ce messager était étonnant et le regard effrayé de ce dernier en disait long sur le personnage. Malgré son ton amical, c’était un chef de guerre qui n’acceptait aucune remarque. Son regard était maintenant enflammé : il répondait à l’appel du feu et du sang. Après le départ d’Evgen, Calion se tourna vers son compagnon :
« Très bien… Voronwë rattrapez Jaroth, dites-lui que nous ne sommes pas préparés pour une bataille de grande ampleur. »
Le capitaine acquiesça d’un signe de tête en se dirigeant vers l’extérieur.
« C’est la seule solution mes amis… Et puis ça nous changera les idées. »
A ces derniers mots, Voronwë laissa échapper un rictus. La guerre n’était jamais un plaisir mais il était vrai que ces derniers temps n’avaient pas été très mouvementés. Voronwë ne put s’empêcher de penser à Sighild, elle allait risquer sa vie une nouvelle fois. Motivé à l’idée d’assurer ses arrières, il alla prestement porter le message à Jaroth. Le Héraut revint avec un soldat qui les mena à l’armurerie. Les armes des hommes n’étaient pas des plus pratiques ni les plus fines mais leurs flèches pouvaient être utiles. Voronwë regretta de ne pas avoir son armure lourde, elle était d’une qualité incomparable. Observant le faible choix, il opta pour une armure assez équilibrée qui lui semblait déjà bien lourde pour la protection qu’elle octroyait. A l’instar de ses compagnons, il prit du temps pour se préparer, organiser ses armes sans oublier de sourire à Sighild. Quand vint l’heure de dormir, il frappa à la porte de la chambre de Sighild pour lui souhaiter une belle nuit et l’interroger sur l’état de sa main.
Au petit matin, les mercenaires étaient réunis dans la cour et criaient suite au discours de leur chef. Calion et Voronwë se regardèrent l’air grave. Toujours les mêmes discours, toujours le même résultat.
Le cavalier caressa la crinière de son fidèle destrier, une guerre de plus. Son regard croisa celui de sa bien-aimée et la flamme de la bataille embrasa ses yeux, imposant le silence à sa lassitude. Il ne lui arrivera rien tant qu’il sera prêt d’elle, il se le jura.
Sighild Baldrick Adepte des Arts Secrets
Nombre de messages : 312 Age : 34 Localisation : Va savoir... Rôle : Mage/Sorcière
~ GRIMOIRE ~ -: Semi-Elfe -: 115 ans (23 ans humain) -:
Mar 27 Fév 2024 - 1:04
Sighild était restée silencieuse pendant tout le repas. L’observation était de mise pour elle : elle préféra laisser le jeu des questions-réponses à son ambassadeur. La magicienne eut soudainement une vague de fatigue qui revint à la charge avec une sensation de manque : celle de ne pas avoir l’épée offerte par Calion près d’elle. Elle ressentit en effet que sa main était devenue un peu plus lourde et douloureuse qu’en sortant de sa chambre…simple coïncidence, ou pas.
Evgen nomma un instant un prénom qui ne leur était pas étranger, un prénom sur lequel Calion ne s’éternisa pas. La Capitaine d’Imladris n’avait quant à elle eu aucune réaction, si ce n’est qu’une méfiance grandissante à l’égard d’Evgen.
Le dîner fut subitement interrompu par un messager, il demanda de l’aide pour le Vice-Roi du Rohan. Une aide à laquelle Evgen répondit présent…tout comme Calion.
Elle suivit ses compagnons vers l’armurerie sans dire un mot et attendit qu’ils furent seuls pour leur dire, en elfique :
« Voilà bien longtemps que nous nous sommes battus ainsi. Et nous connaissons peu ces hommes pour prétendre qu’ils soient des alliés dans notre quête. »elle fixa Voronwë, puis Calion« Mes amis, je ne doute pas de vos compétences, mais je crains que nous courions un danger à suivre cette voie. Quant aux miennes, elles sont amoindries…je ne pourrais pas vous protéger comme je le souhaiterais. »
Sighild faisait notamment référence à leur dernière grande bataille : celle d’Imladris, mais aussi à la folie dont avait fait preuve Calion avant leur départ et son absence de magie. Au-delà de ce retournement de situation, une autre crainte était réapparue : celle de perdre Voronwë dans cette bataille.
Le court échange avec ses compagnons ne lui donna pas d’autres choix que de les suivre, bien évidemment, elle ne les abandonnerait pas.
L’armurerie avait une odeur qui lui faisait penser à cette étrange crème que Jaroth lui avait donnée et qu’elle avait gardé précieusement avec elle. Une odeur bien plus prenante cependant.
Sighild avait déjà son armure, sa récompense pour sa bravoure lors de la reprise de Fondcombe et cette armurerie était uniquement adaptée à la corpulence des Hommes…pas à la sienne. Elle réussit cependant à dénicher un bouclier dont les motifs représentaient le Rohan, il était noir et gris avec une armature en fer. Elle prit également un poignard qu’elle fourra dans sa botte droite.
Ils se séparèrent à nouveau, chacun retournant dans sa chambre. L’échange de l’armurerie ne semblait pas avoir laissé un froid entre eux : ils avaient cet avantage de parler librement.
Sighild se dévêtit et se lava à nouveau le corps. Enfilant les vêtements qu’elle porta au repas, elle sortit de ses affaires l’armure de Caewon : elle l’avait porté dès son départ d’Imladris, mais ne l’avait jamais utilisé pour se battre… La légende disait que l’acier, les crocs et les griffes ne pourraient jamais percer cette armure, tant que l’honneur guidera sa porteuse. Elle la déposa sur l’une des chaises de sa chambre et continua à préparer ses affaires. En prenant l’épée donnée par Calion, Sighild ressentit un sentiment de bien-être, sa main lui fit moins mal…elle la déposa avec le reste de son équipement.
Puis, elle ouvrit enfin la pommade que lui avait donnée Jaroth. Sans se soucier davantage de l’odeur de cette crème, elle s’en appliqua sur sa main droite comme conseillée. Cela lui fit du bien.
Sighild reconnut les pas qui se dirigèrent vers sa porte, des pas familiers qui lui firent battre son cœur plus rapidement. Voronwë lui avait dit de très belles choses avant le repas, des paroles qui l’avaient touché au plus haut point. Sans plus attendre, elle lui ouvrit la porte et lui sourit tant elle était heureuse de le voir. Il venait lui souhaiter la bonne nuit et s’inquiéta pour sa main :
« Le remède que m’a donné Jaroth semble faire son effet…Je viens à l’instant de l’essayer. La texture et l’odeur sont assez étranges, mais il ne faut pas se fier qu’à cela. »dit-elle en lui montrant sa main.
Il y eut un petit silence entre eux. Le Héraut allait prendre congés lorsqu’il fut retenu avec délicatesse par la main gauche de sa bien-aimée. Elle lui tint l’avant-bras droit, en une caresse, sa main descendit dans la sienne :
« Reste… »Dit-elle en elfique.« Je voudrais te savoir près de moi. »
Leur regard se croisèrent à nouveau : Elwing avait des étoiles dans les yeux. Voronwë ne se laissa pas prier et entra dans sa chambre. Les deux amants s’embrassèrent et s’enlacèrent à nouveau.
Le lit de Sighild était assez grand pour accueillir deux personnes, aussi, décidèrent-ils de passer la nuit l’un contre l’autre. De sa main gauche, la magicienne caressa l’intérieur du bras de son amant et elle s’endormit tout doucement...Ils savaient qu’il y aurait d’autres nuits, avec sans doute d’autres envies. Mais pour l'heure, ils se sentirent bien ainsi.
Avant le lever du soleil, Voronwë retourna dans sa chambre.
L’embrassant, Sighild le regarda partir. Elle se prépara à son tour. Elle s’habilla, attacha ses cheveux, revêtit armure, prit ses armes et son bouclier. L’épée découverte chez les drugs était accrochée à son dos, à la place de son bâton qu’elle tenait toujours de sa main droite. Cette même main qui avait encore quelques traces de ses mésaventures, mais qui semblait aller nettement mieux : l’Elfe déposa une nouvelle couche du remède de Jaroth avant de quitter sa chambre.
La nuit fut bénéfique pour la magicienne, qui sentait sa force physique revenir, la fatigue de la veille était bel et bien partie. En sortant de sa chambre avec ses affaires, elle tomba nez à nez sur Voronwë : elle l’admira une fraction de seconde, il était divinement beau.
Ils rejoignirent Calion. La main gauche de Sighild avait effleuré celle de Voronwë et ils s’étaient regardés en souriant. Mieux ne valait pas trop montrer les sentiments qu’ils éprouvaient l’un envers l’autre…cependant les regards qu’ils se lancèrent en dirent long...
Les affaires remises sur leur monture respective, les trois Elfes partirent vers la suite de leur quête, espérant ainsi avoir des réponses à leurs questions…
Aldarion Roi d'Arnor
Nombre de messages : 1996 Age : 34
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
Si le galop avait laissé place au trot tandis que les Fauves parcouraient les chemins étroits qui descendaient vers la plaine, une fois les contreforts des montagnes blanches dépassés, la troupe avait accéléré l’allure.
Même si Calion, Sighild et Voronwë avaient pu prendre part à de nombreuses batailles et chevaucher auprès des plus grands guerriers, le peuple des chevaux portait bien son nom et cette cavalcade avait quelque chose de grisant. Le groupe se formait et se déformait en fonction du relief, avançant tantôt de front, tantôt à la suite les uns des autres. Chacun avait ainsi l’impression de faire partie d’un tout en mouvement.
Si ce n’avait été le contexte dramatique de la situation, cette aventure aurait pu prendre des allures des plus sympathiques. Tandis qu’ils avançaient, Evgen s’approcha des elfes, se tenant nez-à-nez avec l’ambassadeur. Il sembla marquer un instant d’étonnement en voyant le visage et l’appendice de l’elfe d’aussi près mais reprit rapidement son aplomb habituel.
“Je suis heureux de chevaucher à vos côtés, Seigneurs Elfes. J’aurais aimé que vous puissiez profiter davantage de mon hospitalité et que votre sommeil soit perturbés par d’autres bruits que ceux de mes soldats.”
Il lança un regard amusé à Sighild la Chaste et à Voronwë l'Emprunté.
“Même si je sais votre aide partiellement intéressée… néanmoins, cette aventure pourrait bien vous aider dans votre quête.”
Il s’éloigna un peu, suivant le relief du terrain, avant de se rapprocher des elfes.
“Vous n’êtes pas les premiers à vous intéresser fortement à mes petits amis. Il y a quelques mois, un petit groupe est passé à Aldmund et nous a interrogés à leur sujet. Je n’aimais pas leur allure, surtout leur cheffe, une femme masquée aux yeux froids et à la chevelure écarlate. Ils n’ont pas passé les portes de la cour. Elle paraissait être au courant de leur petit trafic et souhaitait mettre la main sur eux.”
Evgen n’était pas homme à se laisser impressionner, pourtant en racontant les faits il paraissait pour la première fois véritablement sérieux.
“Ils sont partis furieux. J’ai envoyé un de mes hommes pour les suivre. Malheureusement, la femme était accompagné d’un rapace qui surveillait ses arrières. Il a dû leur laisser de la distance. De loin en loin, il est arrivé à Erian où il a perdu leur trace.”
Evgen marqua une nouvelle pause. Il hésitait.
“Mon homme s’est renseigné auprès des gens du coin… la femme étaient plus ou moins inconnues mais on leur a révélé que des étrangers tournaient pas mal près d’une caverne à l’est de la ville. Nous n’avons pas poussé plus loin… mais il s’agit peut être d’une piste pour après la bataille.”
Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes.
Sighild Baldrick Adepte des Arts Secrets
Nombre de messages : 312 Age : 34 Localisation : Va savoir... Rôle : Mage/Sorcière
~ GRIMOIRE ~ -: Semi-Elfe -: 115 ans (23 ans humain) -:
Dim 17 Mar 2024 - 15:07
Galopant aux côtés de ses compagnons, Sighild contemplait les paysages du Rohan. Elle en découvrit les reliefs tout en suivant l'allure des chevaux.
Elle les avait croisés, ces regards. Son allure était différente de la veille : les fauves virent arriver une Dame Elfique très affaiblie, la main blessée.
En ce jour, ils virent une guerrière dont le regard glacial était déstabilisant.
Son esprit était encore coincé dans cette chambre, où le temps s'était soudain arrêté puis accéléré. Une part d'elle aurait souhaité rester là, dans cette chambre et dans les bras de son aimé. Et une autre part, la plus dominante, était en proie à la confusion, non pas sur ses sentiments envers le Héraut d'Imladris, mais sur sa propre existence : elle ressentait toujours ce vide en elle. La magicienne sentait sa pierre de Lune près d'elle, et bien que sa magie ne soit plus là, la présence de cette pierre lui apportait du réconfort. Elle se souvint de cet appel, de cette rencontre... Que dirait Mithrandir en voyant son élève ainsi ?
Evgen arriva à leur hauteur, la chassant de ses pensées. L'allusion amusée du mercenaire laissa Sighild de marbre. Contrairement à Evgen, elle n'avait pas fait ressortir le côté bestial qui était en elle...mais cela pourrait arriver un jour, les sentiments naissants peuvent vous faire évoluer bons nombres de choses... [hrpg : mais de quoi parle-t-elle?! moi-même je ne le sais guère...]
"En tout bon guerrier que vous êtes Seigneur Evgen, vous savez qu'un seul homme peut faire la différence entre victoire et défaite lors d'une bataille."il leur donna ensuite des informations intéressantes pour leur quête. Sighild regarda ses deux compagnons d'arme "Nous vous remercions pour ces précieuses informations..."elle n'eut pas le temps de poursuivre, car elle vit quelque chose au loin"Mes amis, regardez."elle pointa la direction à Calion et Voronwë "Seigneur Evgen, il y a de la fumée qui s'échappe de ce bois vers lequel nous nous dirigeons..."
Les Hommes ne pouvaient voir ce que les Elfes virent. Elle demanda un galop plus soutenu à sa monture, dépassant Jaroth en tête du groupe :
"...il n'y a pas que cela..."
Elle fut suivit de près par Evgen, Calion et Voronwë...
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