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Sujet: L'honneur de la Garde de Fer
Learamn

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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag grondorïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'honneur de la Garde de Fer    Tag grondorïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 1 Aoû 2021 - 1:42

La salle monumentale du Conseil de Zulg-ai-Gathol était bien animée ce matin-là. Réunis autour de la large table rectangulaire faite du plus pur et solide des fers de la montagne, les six conseillers de la capitale argumentaient férocement. Le septième siège, en bout de table, était resté vide. Cela faisait plusieurs jours que le Seigneur des Collines Noires, le bien connu Sharrin Sharh-Narag , avait défié l’avis du Conseil pour se lancer dans sa croisade personnelle. Le vieux conseiller, épris de récits guerriers et d’exploits héroïques, avait longtemps représenté une voix différente au sein d’une assemblée pragmatique, avant tout axée sur la sécurité et le développement économique des colonies des Monts du Fer. Avec cette ultime trahison, le divorce était consommé et ce n’était plus qu’une question de temps avant que son nom ne soit effacé des registres officiels et son clan banni de toutes fonctions importantes. Tous ici déplorait son geste et la nécessité de réagir mais les avis sur la manière de faire divergeaient grandement. Nadrïn Id-Vakkar, chef du puissant clan des Bahrâ, et qui faisait officieusement office de Chef du Conseil, bien que ce titre ne soit pas officiel, écoutait attentivement les différentes opinions tout en pesant les options qui s’offraient à lui. Sa sagesse et son expérience en faisait un personnage respecté par tous, et tous savaient qu’il serait amené à arbitrer les débats et proposer la décision finale.

Au cœur du débat,  Frarïn, un jeune seigneur au tempérament fougueux se leva de son siège et posa violemment ses énormes poings sur la table métallique.

“Sharrin Sharh-Narrag a trahi sa patrie et affaibli nos défenses en recrutant parmi notre corps d’élite. Un tel affront ne peut être toléré. Quel message enverrons-nous au monde si on le laisse s’en sortir ainsi? Non! Ce traître doit être pourchassé et jugé par le Conseil.”

Oldar, un Conseiller parmi les plus âgés se leva à son tour. Il était, d’habitude, plutôt calme et mesuré mais les circonstances imposaient qu’ils se mettent lui aussi à hausser la voix pour se faire entendre.

“Cela fait près d’une semaine que Sharrin et ses parias ont quitté la cité. Ils sont déjà loin à présent, peut-être ont-ils déjà rallié les forces de la coalition? Désirons-nous vraiment provoquer le roi Thorik ainsi? Ce serait bien trop risqué. Nous devrions nous contenter de nous concentrer sur la défense de nos territoires. Nos éclaireurs nous indiquent que les gobelins ont réinvesti Zahar-Bâzan et que…
-Et à qui la faute?
Explosa Frarïn. Si ces idiots n’avaient pas réveillé les peaux-vertes de la sorte, nous n’en serions pas là!
-Peut-être mais nous n’avons pas le temps de chercher un fautif, il nous faut organiser nos défenses plutôt que de nous lancer à la poursuite d’une chimère.”

Toujours aussi silencieux, Nadrïn, passait ses doigts dans sa longue barbe brune, plongé dans une profonde réflexion. Il connaissait bien les enjeux politiques et l’importance d’une telle décision, le choix n’était pas facile à faire. Il se tourna alors vers celui qui était assis à sa droite. Un nain, de petite taille ( y compris pour un Naugrim), au dos légèrement voûté et aux paupières lourdes. Son apparence physique peu avenante cachait cependant une vivacité d’esprit et une expertise économique absolument indispensable pour le Conseil de Zulg-ai-Gathol. Il avait été l’artisan de la mise en place du comptoir commercial avec le grand royaume de l’Est, le Rhûn. Des négociations rondement menées qui permettaient aux Naugrim des Monts du Fer d’ouvrir de nouvelles perspectives commerciales bien au-delà de leurs frontières.

“ Qu’en pensez-vous Seigneur Ulfarör?”

Le principal intéressé prit quelques secondes pour réfléchir et finit par déclarer de sa voix quelque peu chancelante.

“Avec notre récente politique commerciale, notre dépendance économique vis-à-vis des peuples de l’Ouest devient de moins en moins importante. De plus, même si la colère de Thorik peut se révéler problématique, je doute fort qu’il se lance dans une expédition punitive contre les Monts du Fer alors qu’il a placé le début de son règne sous la bannière de la reconquête et de l’union sacrée.”


L’intervention de Nurrin Ulfarör avait permis d’ajouter de nouveaux éléments au débat, de nouveaux éléments qui avaient définitivement fait peser la balance d’un côté.

Enfin, Nadrïn Id-Vakkar se redressa et prit la parole d’un ton solennel:

“Mes chers amis. L’heure est venue de prendre une décision, aussi difficile soit-elle. Sharrin était un ami qui m’était cher et ses nombreuses victoires militaires ont permis aux colonies Monts du Fer de survivre et prospérer. Cependant ses récentes actions ont remis en question l’autorité du Conseil et cela est inadmissible. La trahison ne peut rester impunie. Le Seigneur des Collines Noires doit répondre de ses actes. D’un autre côté nous devons prendre garde à ne pas dépouiller nos lignes de défense de nos meilleurs éléments. ”

Un murmure d’approbation traversa la salle.

“Ma proposition est la suivante: une escouade de gardes d’élites partira demain à l’aube, chevauchant les plus véloces de nos ibex, sur les traces de la compagnie de Sharh-Narrag. Leur mission sera de le ramener en vie, si possible, pour qu’il puisse être jugé de ses actes de trahison.”

Certains hochèrent la tête pour signaler leur désaccord, d’autres approuvèrent ce plan immédiatement.

L’heure du vote était arrivée.

Un air grave sur son visage, Nadrïn se leva et écarta les bras. D’une voix forte, il déclara:

“Que ceux qui sont en faveur de cette proposition se manifestent.”

A l’unisson, quatre haches parfaitement aiguisées s’élevèrent en direction de la voûte éclairée par le fin filet lumineux qui pénétraient depuis le sommet de la montagne.

“Que ceux qui s’opposent à cette proposition se manifestent.”

Deux autres haches furent déposées sur la table du Conseil avec un tintement métallique. Quatre contre deux, la majorité avait décidé de soutenir la mission de justice.

“Par la gloire d’Aulë et des Sept Pères.   Par les mérites du Roi Grór. Par la bravoure de Dáin. Par les pouvoirs qui me sont conférées, je déclare l’adoption de la proposition par le Conseil de Zulg-ai-Gathol: Sharrin Sharh-Narrag sera chassé, capturé et jugé pour sa trahison et son parjure.”

Visiblement mécontent mais respectueux du résultat, Oldar demanda:

“Et qui allons-nous choisir pour mener à bien cette mission?
-Je connais le nain idéal. Un guerrier redoutable qui saura mener à bien cette mission loin de notre fief. Un officier qui, si les choses venaient à mal tourner, pourraient être désavoué par le Conseil comme un paria ne répondant que de lui.
-Et qui est donc ce soldat providentiel?
-Le Fléau de Gabil Zirak.”


Un silence de plomb tomba sur le Conseil. Nul ne s’attendait à entendre ce nom maudit. Dans tous les esprits, d’anciens et terribles souvenirs se mirent à refaire surface.



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Cela faisait près de cinq jours qu’une patrouille entière de Gardes de Fer avaient forcé la porte des modestes quartiers où résidaient Grondorïn Frappe-de-Fer. Sans lui donner la moindre forme d’explication, les guerriers s’étaient saisis du Nain désarmé et sans défense et l’avaient traîné sans ménagements jusque dans les souterrains les plus obscurs de la capitale. Là-bas, on l’avait jeté dans un cachot avant de le laisser dans le flou le plus total pendant de longues journées. Le soldat avait passé sa vie à servir sa patrie. Il avait maintes fois risqué sa vie pour défendre Zulg-ai-Gathol des assauts gobelins. Par sa bravoure et son héroïsme il s’était hissé jusque dans les rangs de la prestigieuse Garde de Fer. Et voilà, qu’en l’espace de quelques jours, tout avait basculé. Traité comme un criminel, il avait été mis aux fers sans même que l’on daigne lui expliquer quoique ce soit. Deux fois par jour, un géôlier apparaissait derrière les barreaux, pour lui glisser un peu de nourriture et d’eau fraîche. Les portions n’étaient pas énormes mais il y avait de quoi se nourrir convenablement. De manière générale, il n’était pas forcément maltraité. La cellule dans laquelle il se trouvait n’était pas des plus luxueuses mais il disposait toutefois d’un lit correct et d’une chaise en bois. Visiblement, ceux qui avaient ordonné son arrestation voulaient s’assurer que leur nouveau prisonnier reste dans une forme physique acceptable.

Le plus dur, cependant, c’était l’attente. Les heures, les journées passaient sans que personne ne vienne le voir. Le garde qui lui déposait ses repas était sa seule compagnie et ce dernier semblait bien peu disposé à répondre aux milliers de questions du captif. La stupeur céda sa place à l’incompréhension. Puis l’incompréhension devint désespoir. Puis le désespoir se mua en ennui. Un ennui profond et absolu, qui se prolongeait dans le temps et l’obscurité. Cet ennui qui rongeait lentement une âme jusqu’à ce que toute vitalité disparaisse de celle-ci.

C’est précisément ce moment-là qu’enfin, la porte de la cellule s’ouvrit avec un grincement. Une silhouette en armure pénétra dans la pièce sombre. Grondorïn ne le reconnaissait pas mais ce nouveau venu faisait indéniablement partie de la Garde de Fer à en juger par son armure renforcée et son casque ouvragé.

Grondorïn Frappe-de-Fer..
.fit le sous-officier avec un air autoritaire sur le visage, savez-vous pourquoi vous êtes ici et non auprès de vos frères? “


#Grondorïn #Oldar #Frarïn #Nurrin
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