3 résultats trouvés pour Nadrïn

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Sujet: Sous une pluie d'applaudissements
Learamn

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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag nadrïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sous une pluie d'applaudissements    Tag nadrïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 5 Avr 2024 - 14:24
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Au cours des dernières semaines, la Grande Salle du Conseil avait été bien agitée. L’annonce de la reconquête de Gundubanâd s’était accompagnée de nouvelles bien peu réjouissantes concernant les hordes de gobelins qui menaçaient toujours les mines de Zulg-ai-Gathol. L’assaut visant à récupérer l’avant-poste de Zahar-Bazân s’était soldé par un cuisant échec pour les Nains qui devaient désormais oublier leurs projets de contrôle des montagnes alentours. Seule une stratégie défensive, visant à sécuriser les entrées de la cité, était désormais viable. Alors que la coalition triomphait plus à l’Ouest, les Monts du Fer se trouvaient plus que jamais isolés pour faire face à la menace. Dans d’autres circonstances le Roi Thorik aurait pu être un allié précieux mais le passif entre le Conseil et la Couronne d’Erebor était bien trop houleux. Les liens avaient été rompus depuis de nombreuses années et pas même la quête sacrée de la reconquête des terres ancestrales n’était parvenue à mettre leurs différences de côté.

Le siège vide, toujours situé en bout de table, était l’exemple parfait que toute tentative de rapprochement était vaine. Des alliés, il y en avait urgemment besoin mais restait à déterminer lesquels. Ce soir-là, la séance s’était éternisée jusque tard dans la nuit en de longs débats qui ne menaient à rien. Déjà les premiers rayons de soleil commençaient à poindre au-dessus de la Montagne, un faible éclat avait fait son apparition à travers l’ouverture faite en haut du dôme central, venant frapper la large table de Fer d’un point de lumière venu éclairer les armoiries gravées à même le métal. Les sept grandes maisons des Monts du Fer y étaient représentées, chaque blason face au siège occupé par le seigneur qui lui était associé. Seule la place réservée aux Collines Noires était laissée vide depuis de longs mois.

D’un regard las, Nadrïn Id-Vakkar posa momentanément les yeux sur la plume d’oie qui surplombait un large heaume militaire, le symbole de son clan : les Bahrâ. La sagesse et la force, tels étaient les attributs qui lui avaient permis de gravir les échelons pour devenir le Premier Conseiller de la Cité. Un titre honorifique qui lui permettait de présider aux séances du Conseil et d’en fixer l’ordre du jour, un pouvoir limité mais non négligeable. Sur sa droite, le vieux seigneur Ulfarör énonçait d’une voix monotone une série de données économiques ; au bout de deux minutes, il avait déjà perdu la concentration de la plupart de ses collègues.

“...et donc ainsi la livraison de minerai de fer à l’Est pourrait nous permettre de financer la rénovation de la muraille près de la Porte d’Ulgar. Je connais bien l’ambassadeur rhûnadan au Comptoir Commercial, nous pourrions conclure un accord rapidement…”

La dernière phrase prononcée par l’ancien conseiller capta l’attention de Nadrïn. Voilà déjà plusieurs mois que les Nains des Monts du Fer avaient cherché à trouver de nouveau partenaire commercial. Le Rhûn s’était, à sa grande surprise, montré comme un solide partenaire. Ils payaient bien et sans retard. Pourtant, signer un traité avec ce peuple historiquement hostile aux Peuples Libre était un pas que le Conseil avait refusé de franchir jusque-là. Mais peut-être n’avaient ils plus le choix.  

Le Premier Conseiller attendit que son aîné finisse son discours pour se lever et prendre la parole.

“Bien…nous réfléchirons à cette proposition lors de la prochaine session. Si personne d’autre n’a quelque chose à ajouter, nous pouvons lever la séan…
-Frarïn, Seigneur des Poings Forts, demande la parole.”

Tous les regards se tournèrent en bout de table, où le plus jeune des membres du Conseil était installé. Il avait levé sa hache au-dessus de la tête, le signe qu’un des Conseillers désirait aborder un nouveau sujet. Nadrïn fronça les sourcils. D’ordinaire très volubile, Frarïn s’était montré particulièrement discret tout au long de la nuit. Voilà qu’il sortait de l’ombre alors que la conclusion approchait. Respectueux du protocole, cependant, il lui accorda la parole d’un geste de la main.

“Je voudrais évoquer le rôle de Premier Conseiller. Le Seigneur Nadrïn Id-Vakkar est un nain de talent et d’honneur et nul ici ne peut dire qu’il a usurpé sa place. Toutefois, notre Conseil a toujours fonctionné selon un principe de transparence et de partage des pouvoirs. C’est pour cela que je propose que cette fonction soit soumise à un vote…”

Nadrïn esquissa un sourire, presque soulagé de voir que le plan du jeune Nain ambitieux était simplement de venir le défier dans ses fonctions. Il réclamait un vote ? Pensait-il vraiment recueillir la majorité des suffrages ? Le Premier Conseiller était un fin politicien, apprécié par ses pairs ; un vote ne ferait que renforcer sa position.

“Et j’imagine que vous désirez être celui qui se présente face à moi ?”.

Frarïn fusilla du regard le maître des lieux.

“Pas tout à fait…”


Alors, sans crier gare, les immenses portes de bronze de la Salle du Conseil s’ouvrir brusquement. Des bruits de pas, en ordre militaire, résonnèrent à l’intérieur et bientôt près d’une cinquantaine de soldats de la Garde de Fer pénétraient dans la pièce. Ils avaient revêtu l’entière panoplie, armures intégrales et armes lourdes. En plus de cela, leurs visages étaient masqués par d’étranges masques métalliques, leur donnant un côté à la fois intimidant et inquiétant. En queue de cortège, un Nain à la longue barbe blanche avançait d’un air triomphal.

Le Seigneur des Collines Noirs venait de faire un retour théâtral. Estomaqué, Nadrïn cria:

“Sharrin ! Que faîtes-vous là ?”


Il chercha du soutien parmi les autres Conseillers, puis il se tourna vers la Garde de Fer.

“Gardes ! Saisissez-vous de ce traître !”


Aucun soldat n’esquissa le moindre geste alors que Sharrin Sharh-Narrag prenait calmement place sur le siège réservé à sa maison. D’une voix calme et posée il répondit :

“De traître à la cause de notre peuple, je n’en vois qu’un ici mon cher ami.”

Cette fois-ci, répondant à la menace du nouvel arrivant, les Gardes s’activèrent mais non pas pour s’emparer du paria qui s’était exilé pour participer à la reconquête de Gundabad. Non.

Nadrïn sentit des mains puissantes le prendre par les épaules, puis un violent coup de poing lui coupa le souffle.

“Mais qu’est ce qu…Je vous ordonne d’arrêter cette folie !”

Les soldats Nains redoublèrent de violence et se mirent à traîner le Premier Conseiller vers la sortie. Les autres Seigneurs, craignant le même traitement, se contentèrent d’observer silencieusement la scène.

Nadrïn Id-Vakkar fut exfiltré et conduit aux cachots. Les grandes portes se fermèrent à nouveau et un silence de plomb revint dans la Salle du Conseil. Les hommes de la Garde de Fer, cependant, tenait toujours fermement leurs armes, prêts à un nouveau tour de force si la situation le demandait.

Sharrin Sharh-Narrag se releva lentement et posa ses deux mains sur la table. Lui aussi avait un masque accroché à sa ceinture.

“Mes chers amis. Quelle joie de revoir vos visages. Ces visages sur lesquels je lis la honte et la couardise. Tout comme Nadrïn Id-Vakkar, vous avez fui vos responsabilités, vous vous êtes détournés des valeurs de notre peuple. Cependant…cependant je suis magnanime et je suis prêt à vous offrir une deuxième chance. Pour laver votre honneur et celui de vos maisons. Dans les profondeurs de Gundabad j’ai vu des choses, j’ai trouvé des objets qui pourraient permettre de rendre aux Monts du Fer leur gloire oubliée. Voilà près de trois semaines que je suis revenu à Zulg-ai-Gathol. Je suis retourné dans ma maison comme un paria, devant cacher mon visage et changer l’intonation de ma voix ; mon seul crime ayant été d’accomplir la prophétie de Durin.”


Il se tourna vers Frarïn et ils échangèrent un sourire. Le jeune Conseiller avait joué sa partition à merveille pour préparer le retour du Seigneur des Collines Noires. Ce dernier reporta son attention sur l’assemblée.

“Bien…à présent votons pour choisir le nouveau Premier Conseiller…”

Derrière eux, les Gardes firent tinter leurs haches.


#Sharrin #Nadrïn #Ulfarör #Frarïn
Sujet: L'honneur de la Garde de Fer
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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag nadrïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'honneur de la Garde de Fer    Tag nadrïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 14 Nov 2021 - 16:10
Le Garde devait bien avouer que ce Grondorïn avait un certain cran, mais qui le rapprochait, à ses yeux d’une certaine forme de stupidité. Lui était un pragmatique qui s’était toujours contenté de suivre les directives afin d'éviter tout problème en espérant de maigres récompenses et il avait bien du mal à comprendre ce genre de comportement qui plaçait les convictions idéologiques avant le simple bon sens commun. A vrai dire, il ne s’était réellement pas attendu à ce que le prisonnier soit aussi têtu; il venait lui offrir une opportunité de sortir de ce trou sur un plateau d’argent et voici que le principal intéressé envoyait tout valser avec un aplomb déconcertant.

Pourtant, le pauvre geôlier avait reçu des ordres qui venait d’en haut et avait conscience que ce qui se tramait là dépassait ses compétences ou son autorité. Il se tourna en direction de son collègue:

“Le bougre ne veut toujours rien entendre, qu’est-ce que je fais du coup?”


L’autre lui répondit d’un ton sec et désintéressé.

“Tu l’amènes en haut, comme on nous l’a ordonné.
-Bon...bon…”


Le garde se retourna face au prisonnier qui lui faisait face et saisit lentement le gourdin qui trônait à sa ceinture.

“Désolé ça va un peu piquer mais les ordres sont les ordres…”


Grondorïn n’eut pas le temps d’esquisser le moindre geste qu’un puissant coup porté à la tempe le fit vaciller mais le garde savait bien qu’il en fallait plus pour déstabiliser un guerrier de cette trempe. Sur le retour du bâton il prit donc bien soin de frapper l’autre côté du crâne ce qui eut pour effet de sonner son vis-à-vis. Robuste, Grondorïn luttait pour ne pas perdre connaissance mais le monde autour de lui était soudain devenu flou et il ne put résister quand de puissants bras le saisirent par les épaules avant de le traîner dans le dédale de couloirs que formaient les cachots de Zulg-ai-Gathol.

A mesure qu’ils avançaient et alors que Grondorïn sentait ses sens revenir peu à peu à lui, l’air devenait moins lourd, plus frais et les couloirs de plus en plus éclairés. Ils avaient bien quitté les sombres profondeurs de la montagne qui abritaient les cachots pour gagner le cœur névralgique de la capitale des Monts du Fer. La cité était quelque peu animée: de nombreux soldats arpentaient les galeries en équipement, prêts à intervenir à la première alerte signalant une intrusion de gobelins. Ces maudites créatures avaient changé de stratégie depuis quelques mois, sûrement lassés de venir s’empaler sur les fortifications solides de la ville s’organisaient désormais en petit groupes qui escaladaient discrètement les murailles pour semer le chaos à l’intérieur de la cité. La plupart du temps, la Garde de Fer réglait le problème très rapidement mais cela demandait une concentration de tous les instants.

Grondorïn et les deux soldats qui le traînaient poursuivirent encore leur ascension vers le sommet de la montagne, là où se trouvaient les quartiers administratifs de la cité. Quand on se retrouvait par ici, ce n’était jamais par hasard.

On ouvrit deux grandes portes battantes en pierres et on fit entrer le prisonnier. Les deux gardes quittèrent la pièce sans un mot supplémentaire tout en refermant les portes derrière eux. Un rayon de soleil aveuglant transperçait le sommet de la montagne par le biais d’une cavité creusée dans la voûte en dôme. Encore étourdi et peu habitué à la lumière du jour, Grondorïn mit quelques longues secondes à comprendre où on l’avait amené.

La pièce était immense, bordée de majestueuses statues en basalte noire représentant les grands héros des Monts du Fer, le plafond en cloche épousait la paroi de la montagne pour venir s’élever jusqu’à sa cime. Une majestueuse table métallique entourée de sept sièges fait de marbre et de velours ocre trônait au milieu de la salle. Tout au long sa carrière Grondorïn avait bien évidemment entendu parler de ce lieu sans jamais pouvoir y pénétrer. Il lui avait fallu désobéir pour enfin se retrouver au sein du Conseil de Zulg-ai-Gathol.

Depuis l’autre côté de la table, s’éleva une voix qui se voulait à la fois rassurante et solennel.

“Bienvenue à vous, Grondorïn Frappe-de-Fer.”



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#Nadrïn

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Celui qui avait prononcé ces quelques mots se leva de son siège et toisa du regard le nouveau venu. Sa barbe sombre était soigneusement tressée tandis que ses longs cheveux grisonnants encadraient un visage sage et serein. Il portait des vêtements raffinés aux teintes rouges et bleues et arborait fièrement un large médaillon frappé des armoiries du clan des Bahrâ. A Zulg-ai-Gathol, tous connaissaient Nadrïn Id-Vakkar, Conseiller de la Cité.

“Veuillez m'excuser de la manière dont les geôliers vous ont amené jusqu’ici. Je leur ai dit de faire attention mais la finesse n’est pas leur fort. Au moins vous ont-ils débarrassé de nos chaînes, c’est déjà cela. Comme si vous représentez une quelconque menace sur notre cité…”


Il laissa sa dernière phrase en suspens, ne précisant pas ce qu’il signifiait vraiment par là et s’approcha du guerrier qui arrivait lentement à se remettre sur pied. Tout dans son attitude et son verbe témoignait de l’expérience diplomatique et de la dextérité politique du Conseiller. Notable de naissance, Nadrïn avait gagné le respect de ses pairs et de tous les militaires de la région malgré son absence d’expérience au sein de la Garde du Fer. Il n’était peut-être pas un guerrier ou un stratège militaire, mais grâce à son intelligence, son rôle avait été capital dans le développement économique et social de Zulg-ai-Gathol. Depuis son ascension au sein du Conseil il avait aussi réorganisé les fonds alloués à la défense afin d’affaiblir le pouvoir des grands officiers tout en renforçant les fortifications de la cité. Quelques décennies plus tard, Zulg-ai-Gathol était devenu une ville sûre sur laquelle le Conseil régnait sans concurrence corrompue.

D’un geste raffiné, il invita Grondorïn à prendre place sur l’un des sièges réservés aux Conseillers. Une gestuelle aussi raffinée était assez rare au sein du peuple des Nains des Monts du Fer mais trahissait l’éducation plus ouverte qu’il avait reçue. En ce sens, le rapprochement avec les peuples de l’Est au détriment de la relation avec le reste des royaumes Nains traduisait subtilement cette ambition qu’il entretenait de dépasser leur condition de Fils d’Aulë pour s’inscrire dans un contexte culturel plus large.

“Je suis sincèrement navré que l’on ait traité ainsi un héros de notre peuple comme vous l’êtes. Soyez-certains que dès que j’ai eu ouïe de votre arrestation, j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour vous libérer. Après tout qu’avez vous fait sinon répondre à l’appel de vos frères désireux de reprendre ce qui appartient à notre peuple?”

Il marqua une pause et se rapproche de la table où il servit deux verres d’hydromel. Il tendit une coupe de ce délicat breuvage à son interlocuteur sans le quitter des yeux.

“C’est une cause noble, je ne remets pas cela en question. Comprenez simplement que le Conseil était peu enclin à voir le gros de ses troupes quitter la région alors même que des hordes de gobelins menacent nos femmes et nos enfants au pied de nos murs. Mais là n’est pas la question. Si vous tenez tant à combattre au côté de mon ami Thorik pour reprendre Gundabad, alors je serais fier de dire que l’un de nos hommes a contribué à cette grande victoire. Je compte même vous y aider mais j’y reviendrais. Mais là où vous vous trompez...c’est au sujet de Sharrin Sharh-Narrag…”

Pour la première fois, Nadrïn détourna son regard du Garde et posa ses yeux noisettes sur l’un des sièges que son congénère avait laissé vacant quelques jours plus tôt.

“Sharrin était mon ami. Mon allié et mon mentor au sein de ce Conseil. Quand il a proposé d’envoyer un contingent armé en soutien de l’armée coalisée, j’ai voulu le soutenir dans sa démarche. Néanmoins, tous les membres de ce Conseil avons remarqué que le comportement du Seigneur des Collines Noires était devenu de plus en plus… étrange ces derniers temps. Il ratait de nombreuses réunions du Conseil, et celle où il venait il arrivait en retard avec une attitude des plus irritantes. On m’a rapporté qu’en privé il tenait des propos peu cohérents et quelque peu préoccupants: il parlait de suprématie naine, d’anciens objets magiques ou encore du trésor d’un dragon enfoui au cœur des Monts Brumeux. Il était devenu colérique et instable et nous ne pouvions décemment pas le laisser partir à la tête d’un corps expéditionnaire. Mais il est passé outre notre décision, à rassembler ses fidèles et est parti de lui-même.”

Avec un certain sens de la théâtralité, le Conseiller sortit un livre de l’intérieur de sa cape et le présenta à son vis-à-vis. La couverture était vierge et l’intérieur de l’ouvrage était rempli de notes écrites en ancien khuzdul dans ce qui ressemblait à une sorte de journal personnel.

“Vous tenez entre vos mains les chroniques écrites par Ulrazal, scribe du Roi Azaghâl. Une œuvre d’une valeur inestimable datant du Premier Âge et jalousement gardée dans nos archives depuis de longs siècles. Selon nos informations, Sharrin Sharh-Narrag s’est introduite dans la bibliothèque la veille de son départ et a arraché plusieurs pages du livre. Des pages, qui pourraient être la clef de ce que Sharrin recherche près de Gundabad.”

Il referma brusquement le livre.

“J’ignore précisément ce que Sharrin recherche mais soyez assuré qu’il n’est pas parti pour épauler les efforts de l’armée de Thorik.”


Il se rassit lentement et commença à siroter son hydromel.

“Dès ce soir, une escouade d’élites, formées de nos meilleurs éléments partiront à dos d’ibex en direction de Therkâ Nâla. Alors voici ce que je vous propose: rejoignez-les et prenez part à la reconquête de Gundabad en représentant fièrement et officiellement les Monts du Fer tout en gardant un œil sur les activités de Sharrin Sharh-Narrag. Ce serait quand même bien mieux pour vous que de retourner dans cette affreuse cellule pour de longues années.”


Il reprit une gorgée d’alcool en attendant la réponse de Grondorïn.
Sujet: L'honneur de la Garde de Fer
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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag nadrïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'honneur de la Garde de Fer    Tag nadrïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 1 Aoû 2021 - 1:42

La salle monumentale du Conseil de Zulg-ai-Gathol était bien animée ce matin-là. Réunis autour de la large table rectangulaire faite du plus pur et solide des fers de la montagne, les six conseillers de la capitale argumentaient férocement. Le septième siège, en bout de table, était resté vide. Cela faisait plusieurs jours que le Seigneur des Collines Noires, le bien connu Sharrin Sharh-Narag , avait défié l’avis du Conseil pour se lancer dans sa croisade personnelle. Le vieux conseiller, épris de récits guerriers et d’exploits héroïques, avait longtemps représenté une voix différente au sein d’une assemblée pragmatique, avant tout axée sur la sécurité et le développement économique des colonies des Monts du Fer. Avec cette ultime trahison, le divorce était consommé et ce n’était plus qu’une question de temps avant que son nom ne soit effacé des registres officiels et son clan banni de toutes fonctions importantes. Tous ici déplorait son geste et la nécessité de réagir mais les avis sur la manière de faire divergeaient grandement. Nadrïn Id-Vakkar, chef du puissant clan des Bahrâ, et qui faisait officieusement office de Chef du Conseil, bien que ce titre ne soit pas officiel, écoutait attentivement les différentes opinions tout en pesant les options qui s’offraient à lui. Sa sagesse et son expérience en faisait un personnage respecté par tous, et tous savaient qu’il serait amené à arbitrer les débats et proposer la décision finale.

Au cœur du débat,  Frarïn, un jeune seigneur au tempérament fougueux se leva de son siège et posa violemment ses énormes poings sur la table métallique.

“Sharrin Sharh-Narrag a trahi sa patrie et affaibli nos défenses en recrutant parmi notre corps d’élite. Un tel affront ne peut être toléré. Quel message enverrons-nous au monde si on le laisse s’en sortir ainsi? Non! Ce traître doit être pourchassé et jugé par le Conseil.”

Oldar, un Conseiller parmi les plus âgés se leva à son tour. Il était, d’habitude, plutôt calme et mesuré mais les circonstances imposaient qu’ils se mettent lui aussi à hausser la voix pour se faire entendre.

“Cela fait près d’une semaine que Sharrin et ses parias ont quitté la cité. Ils sont déjà loin à présent, peut-être ont-ils déjà rallié les forces de la coalition? Désirons-nous vraiment provoquer le roi Thorik ainsi? Ce serait bien trop risqué. Nous devrions nous contenter de nous concentrer sur la défense de nos territoires. Nos éclaireurs nous indiquent que les gobelins ont réinvesti Zahar-Bâzan et que…
-Et à qui la faute?
Explosa Frarïn. Si ces idiots n’avaient pas réveillé les peaux-vertes de la sorte, nous n’en serions pas là!
-Peut-être mais nous n’avons pas le temps de chercher un fautif, il nous faut organiser nos défenses plutôt que de nous lancer à la poursuite d’une chimère.”

Toujours aussi silencieux, Nadrïn, passait ses doigts dans sa longue barbe brune, plongé dans une profonde réflexion. Il connaissait bien les enjeux politiques et l’importance d’une telle décision, le choix n’était pas facile à faire. Il se tourna alors vers celui qui était assis à sa droite. Un nain, de petite taille ( y compris pour un Naugrim), au dos légèrement voûté et aux paupières lourdes. Son apparence physique peu avenante cachait cependant une vivacité d’esprit et une expertise économique absolument indispensable pour le Conseil de Zulg-ai-Gathol. Il avait été l’artisan de la mise en place du comptoir commercial avec le grand royaume de l’Est, le Rhûn. Des négociations rondement menées qui permettaient aux Naugrim des Monts du Fer d’ouvrir de nouvelles perspectives commerciales bien au-delà de leurs frontières.

“ Qu’en pensez-vous Seigneur Ulfarör?”

Le principal intéressé prit quelques secondes pour réfléchir et finit par déclarer de sa voix quelque peu chancelante.

“Avec notre récente politique commerciale, notre dépendance économique vis-à-vis des peuples de l’Ouest devient de moins en moins importante. De plus, même si la colère de Thorik peut se révéler problématique, je doute fort qu’il se lance dans une expédition punitive contre les Monts du Fer alors qu’il a placé le début de son règne sous la bannière de la reconquête et de l’union sacrée.”


L’intervention de Nurrin Ulfarör avait permis d’ajouter de nouveaux éléments au débat, de nouveaux éléments qui avaient définitivement fait peser la balance d’un côté.

Enfin, Nadrïn Id-Vakkar se redressa et prit la parole d’un ton solennel:

“Mes chers amis. L’heure est venue de prendre une décision, aussi difficile soit-elle. Sharrin était un ami qui m’était cher et ses nombreuses victoires militaires ont permis aux colonies Monts du Fer de survivre et prospérer. Cependant ses récentes actions ont remis en question l’autorité du Conseil et cela est inadmissible. La trahison ne peut rester impunie. Le Seigneur des Collines Noires doit répondre de ses actes. D’un autre côté nous devons prendre garde à ne pas dépouiller nos lignes de défense de nos meilleurs éléments. ”

Un murmure d’approbation traversa la salle.

“Ma proposition est la suivante: une escouade de gardes d’élites partira demain à l’aube, chevauchant les plus véloces de nos ibex, sur les traces de la compagnie de Sharh-Narrag. Leur mission sera de le ramener en vie, si possible, pour qu’il puisse être jugé de ses actes de trahison.”

Certains hochèrent la tête pour signaler leur désaccord, d’autres approuvèrent ce plan immédiatement.

L’heure du vote était arrivée.

Un air grave sur son visage, Nadrïn se leva et écarta les bras. D’une voix forte, il déclara:

“Que ceux qui sont en faveur de cette proposition se manifestent.”

A l’unisson, quatre haches parfaitement aiguisées s’élevèrent en direction de la voûte éclairée par le fin filet lumineux qui pénétraient depuis le sommet de la montagne.

“Que ceux qui s’opposent à cette proposition se manifestent.”

Deux autres haches furent déposées sur la table du Conseil avec un tintement métallique. Quatre contre deux, la majorité avait décidé de soutenir la mission de justice.

“Par la gloire d’Aulë et des Sept Pères.   Par les mérites du Roi Grór. Par la bravoure de Dáin. Par les pouvoirs qui me sont conférées, je déclare l’adoption de la proposition par le Conseil de Zulg-ai-Gathol: Sharrin Sharh-Narrag sera chassé, capturé et jugé pour sa trahison et son parjure.”

Visiblement mécontent mais respectueux du résultat, Oldar demanda:

“Et qui allons-nous choisir pour mener à bien cette mission?
-Je connais le nain idéal. Un guerrier redoutable qui saura mener à bien cette mission loin de notre fief. Un officier qui, si les choses venaient à mal tourner, pourraient être désavoué par le Conseil comme un paria ne répondant que de lui.
-Et qui est donc ce soldat providentiel?
-Le Fléau de Gabil Zirak.”


Un silence de plomb tomba sur le Conseil. Nul ne s’attendait à entendre ce nom maudit. Dans tous les esprits, d’anciens et terribles souvenirs se mirent à refaire surface.



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Cela faisait près de cinq jours qu’une patrouille entière de Gardes de Fer avaient forcé la porte des modestes quartiers où résidaient Grondorïn Frappe-de-Fer. Sans lui donner la moindre forme d’explication, les guerriers s’étaient saisis du Nain désarmé et sans défense et l’avaient traîné sans ménagements jusque dans les souterrains les plus obscurs de la capitale. Là-bas, on l’avait jeté dans un cachot avant de le laisser dans le flou le plus total pendant de longues journées. Le soldat avait passé sa vie à servir sa patrie. Il avait maintes fois risqué sa vie pour défendre Zulg-ai-Gathol des assauts gobelins. Par sa bravoure et son héroïsme il s’était hissé jusque dans les rangs de la prestigieuse Garde de Fer. Et voilà, qu’en l’espace de quelques jours, tout avait basculé. Traité comme un criminel, il avait été mis aux fers sans même que l’on daigne lui expliquer quoique ce soit. Deux fois par jour, un géôlier apparaissait derrière les barreaux, pour lui glisser un peu de nourriture et d’eau fraîche. Les portions n’étaient pas énormes mais il y avait de quoi se nourrir convenablement. De manière générale, il n’était pas forcément maltraité. La cellule dans laquelle il se trouvait n’était pas des plus luxueuses mais il disposait toutefois d’un lit correct et d’une chaise en bois. Visiblement, ceux qui avaient ordonné son arrestation voulaient s’assurer que leur nouveau prisonnier reste dans une forme physique acceptable.

Le plus dur, cependant, c’était l’attente. Les heures, les journées passaient sans que personne ne vienne le voir. Le garde qui lui déposait ses repas était sa seule compagnie et ce dernier semblait bien peu disposé à répondre aux milliers de questions du captif. La stupeur céda sa place à l’incompréhension. Puis l’incompréhension devint désespoir. Puis le désespoir se mua en ennui. Un ennui profond et absolu, qui se prolongeait dans le temps et l’obscurité. Cet ennui qui rongeait lentement une âme jusqu’à ce que toute vitalité disparaisse de celle-ci.

C’est précisément ce moment-là qu’enfin, la porte de la cellule s’ouvrit avec un grincement. Une silhouette en armure pénétra dans la pièce sombre. Grondorïn ne le reconnaissait pas mais ce nouveau venu faisait indéniablement partie de la Garde de Fer à en juger par son armure renforcée et son casque ouvragé.

“Grondorïn Frappe-de-Fer..
.fit le sous-officier avec un air autoritaire sur le visage, savez-vous pourquoi vous êtes ici et non auprès de vos frères? “


#Grondorïn #Oldar #Frarïn #Nurrin
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