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Sujet: De mal en pis...
Sighild Baldrick

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag ripjudia sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag ripjudia sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 23 Mar 2023 - 20:26
Tag ripjudia sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria13

La Maison de Judia:


« Judia… ? Judia c’est toi ? »

*Il la connaît…*


« Mais je t’ai vu brûler, JE T’AI VU PÉRIR, qui es-tu fantôme ? »


*C’est impossible ! IMPOSSIBLE ! Non pas ça…par pitié, tout mais pas ça !*


« Pourquoi viens-tu me hanter ainsi ? POURQUOI ?

Les mots de cet étranger venaient de la toucher en plein cœur. La gifle de son père n’était rien en comparaison de cette annonce.

Le choc put se lire sur son visage d’ange, elle était devenue soudainement pâle et serra un peu plus fort le balai qu’elle tenait toujours pour se défendre.


« Elle est morte...Elle est morte... »

Floria secoua la tête et recula en même temps.

Elle ne croyait pas cet homme, sa sœur ne pouvait pas mourir, pas elle, pas maintenant…pas après tout ce qu’elle avait fait. Ses jambes se mirent à trembler, son cœur battait à tout rompre, le choc était trop grand pour elle…elle avait….elle avait du mal à respirer.

Le regard larmoyant de Floria se posa sur le rebord de la cheminée où l’on pouvait trouver un portrait des deux sœurs Morbise dans un beau cadre en bois. C’était elle qui l’avait fait…il les représentait toutes les deux, complices et souriantes. La famille Morbise avait fêté ses seize ans, Judia lui avait offert cette belle bague d’argent qu’elle portait autour de son annulaire gauche. Floria avait été émue par ce présent et pour remercier sa sœur, elle lui avait offert ce portrait, elles avaient posé des heures devant un miroir : il était parfait.


*Mon rayon de soleil…*rire de Judia *…je t’aime tellement petite sœur.* * Judia…arrête de me chatouiller, je dois le finir, je veux que tu le prennes avant que je parte…maiiiiisss arrête je vais le râterrrrr* se souvint-elle.

Malgré quelques différences légères, la ressemblance restait tout de même frappante et cela confirmait bien le lien de parenté entre ces deux jeunes femmes.

Elle n’écouta qu’à moitié le reste des dires de Syp tant elle se sentait mal. Floria lâcha finalement son arme banale. Ses mains tremblaient comme le reste de son corps.

Le principal pilier de sa vie n’était plus, un vide immense venait de se créer au plus profond de son cœur. Plus jamais elle n’entendrait sa sœur rire, plus jamais elle ne verrait son air malicieux, son magnifique regard.

Tout était fini. Elle était désormais seule. Judia Morbise n’était plus.

Ses jambes n’arrivaient plus à la porter. Elle s’assit au bout de la table, à l’opposé de Syp. Floria avait envie d’hurler, de pleurer toutes les larmes de son corps, de frapper le sol jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de force…

Mais rien ne vint. Ses mains restèrent poser sur la table. Au loin, le feu de la cheminée tout juste allumé n’arrivait pas à réchauffer son corps.

Floria observa l’homme qui se tenait devant elle…et tenta rapidement de rassembler les événements. Sa pauvre sœur n’était plus, il était visiblement son compagnon d’infortune…Judia ne lui avait jamais parlé de cet homme…ou alors, la dernière lettre qu’elle lui avait écrite…c’était probablement en lien avec ce qui l’avait empêché de venir la voir.



*Oh…Judia, mais dans quelle affaire t’es-tu mise…*  


La jeune bourgeoise vit alors une femme sortir de la cuisine. Une noble Dame à en juger sa manière de se tenir…l’homme et cette dernière formaient un duo des plus étonnants mais ils étaient ensemble. Floria se contenta de la regarder sans protester quoique ce soit…que pouvait-elle dire…s’ils avaient pu s’introduire chez sa sœur, c’est qu’elle devait probablement leur avoir donné l’accès de la maison.

En plus d’être sale et d’empesté, cet étrange vagabond était blessé. La simple vue de ses blessures lui donnait envie de vomir…
Assise, elle lança un regard interrogateur devant cet homme…Si seulement Judia pouvait être là pour la rassurer.

D’un revers de la main, la jeune fille sécha les quelques larmes qui venaient de couler sur ses joues. Il fallait qu’elle montre à ces étrangers que sa jeunesse ne l’empêchait pas de prendre des décisions…Même si Judia leur avait fait confiance, elle ne les connaissait pas et ne savait pas ce dont ils étaient capables.

Joignant ses mains sur la table en chêne de sa sœur…Floria regarda les deux inconnus et dit au vagabond :
« Je suis effectivement sa parente. » elle essaya de se lever tant bien que mal « Je ne sais pas qui vous êtes Monsieur, et vous non plus Madame, ni ce que vous cherchez ici mais...je…je pense savoir où se trouve les quelques herbes que gardait Judia. Pour vous soigner…»

Elle laissa les deux personnes et se dirigea vers la salle d’eau. Floria avait volontairement omis de donner son prénom, une manière de constater si Judia avait vraiment parlé d'elle à cet homme.

Comme le reste de la maison, les volets étaient clos. Il y avait un mélange d’odeurs : le renfermé mais aussi le parfum de sa tendre sœur.

Sa sœur avait un don pour les affaires mais aussi pour décorer les lieux qu’elle occupait. Sans prétention, elle savait allier simplicité et raffinement : à l’image de la femme qu’elle fut. Floria sortit du dessous de la baignoire en bois, un coffret regroupant toute sorte de remède.

La jeune Morbise sortit quelques secondes plus tard de la salle d’eau et déposa sur la table ledit coffret : il y avait des huiles, des baumes et du linge propre pour les plaies. Elle prit soin de garder une certaine distance entre ces deux inconnus et sa propre personne, n’hésitant pas à reculer rapidement si l’on tentait de s’approcher d’elle. Sans leur adresser un regard, elle reprit :

« Il va vous falloir des vêtements propres Monsieur. Et peut-être une tenue plus discrète pour vous Madame. Je vais aller voir si… » il lui était impossible de dire « ma sœur »ou même « Judia » « s’il y a de quoi. Je reviens rapidement.»

Entrer dans la chambre de sa sœur fut des plus douloureux mais elle interdirait à ces inconnus de toucher à quoique ce soit. En refermant la porte, elle pleura en silence tout en contempla la chambre de Judia.  

Retrouver son lit, défait comme à son habitude - Judia ne voyait pas l’intérêt de faire un lit pour le défaire ensuite – sentir davantage son parfum, observer ses meubles, sa bibliothèque et le secrétaire qui appartenait à feue leur grand-mère.

En posant son regard sur la cheminée, Floria vit une enveloppe…c’était l’écriture de sa sœur et son prénom était écrit dessus :
*Je la lirai quand ils ne seront plus là…* se dit-il en cachant l’enveloppe dans sa besace.

Les tremblements reprirent quand Floria ouvrit cette belle penderie. Judia aimait les vêtements et elle aimait avoir divers style.
Il lui arrivait aussi de conserver des vêtements d’hommes, pour les donner aux plus déminus. La générosité faisait partie de leur fonctionnement, les Morbise venaient d’une lignée de bourgeois mais ils n’avaient pas toujours été de cette condition. L’une de leur devise était de ne jamais oublier d’où ils venaient.

Après avoir cherchait et ressortit plusieurs vêtements, elle retourna dans la salle de repas et y déposa une tenue d’homme et une tenue de femme sur la table :
« Voici. » dit-elle, fuyant toujours leur regard.

Même si Judia avait visiblement fait confiance à ces personnes, une part de Floria lui disait d’être méfiante. Elle ne savait pas quoi penser d’eux. Que pouvait-elle faire ? S’enfuir, les laisser à deux quitte à ce qu’ils volent sa défunte sœur…ou rester, risquer sa vie…

Floria pouvait toujours sortir par la porte d’entrée de la maison, celle qui se situait à l’arrière de la rue…il faudrait qu’elle fasse vite…elle pourrait s’enfuir et aller chercher de l’aider…les faire partir. Après tout, elle n’avait aucun lien avec eux.

Mais…que dirait Judia d’une telle attitude de sa part ? Elle aurait sans doute honte de sa sœur.

La confusion gagna peu à peu son esprit. Il y avait tellement de questions sans réponse…mais l’envie principale de la jeune Morbise fut finalement de fuir. Elle viendrait récupérer Aliéna plus tard, voire Cadichon et la roulotte de sa sœur.

Floria resta la plus naturelle possible, sans cacher son chagrin. Elle ramassa le balai et se dirigea vers la porte d’entrée pour remettre l’objet à sa place initiale, dans le coin de l’entrée. Elle jeta un coup d’œil rapide vers la porte, elle n’était pas fermée à clé.

Il fallait faire vite.

Au moment où elle posa sa main sur la poignée, elle entendit non seulement les deux étrangers s’en rendre compte et vit surtout une ombre sur sa droite.

Floria lâcha immédiatement la poignée. La porte resta fermée. Son plan avait échoué.

Instinctivement elle recula, sentit les deux protagonistes proches d’elle et tomba en s’emmêlant les pieds :
« Mais combien êtes-vous ici ! » dit-elle apeurée et en reculant sur ses fesses.

L’étrange équipe vit une Dame sortir du petit hall d'entrée.

Qui était-elle ? Et que venait-elle faire ici ?
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