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Sujet: Un Loup parmi les Chiens...
Taorin

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Rechercher dans: Dur'Zork   Tag salim sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Loup parmi les Chiens...    Tag salim sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 25 Jan 2010 - 20:28
Un jeune homme entra dans la bâtisse crasseuse qui servait aux Chiens de lieu de rassemblement. Il avança, peu sûr de lui, et demanda faiblement à Iqbal, le garde de faction, s'il pouvait parler à Salim, l'intendant. Le jeune homme dut progresser parmi les détritus parsemant le sol jusqu'à la porte qui fermait le couloir. Lorsqu'il l'ouvrit, six paires d'yeux se tournèrent vers lui, le scrutant. Cinq jeunes hommes se tenaient au garde-à-vous face à un obèse, le dépassant facilement d'une demi-tête pour le plus petit des postulants. Salim, dit « le Gros » en raison de sa trop forte corpulence, se retourna, et, après avoir toisé le nouveau venu pendant dix longues secondes, lui fit signe de rejoindre les autres.

Puis il reprit là où l'arrivée inopportune du jeune homme l'avait arrêté.

« Vous êtes tous venus ici pour devenir des Chiens. Soit. Vous aurez votre chance. Mais sachez que ce qui vous attends, si vous continuez à persister dans cette voie, vous paraîtra tellement insupportable que vous implorerez la mort. Et si plus de deux d'entre vous réussissent, ce dont je doutes fort, sachez que seuls les meilleurs seront admis. Les autres, ils pourront toujours aller mourir dans le désert... »

Salim s'arrêta et épongea la sueur qui dégoulinait de son crâne rasé avec un chiffon gris, puis il sortit un parchemin usé de sa sacoche. Six noms y étaient écrits, soigneusement calligraphiés par une main méticuleuse. Salim lut le premier nom : Suleyman al-Haik. Ce dernier avança d'un pas, détacha sa bourse de sa ceinture et la tendit à l'intendant des Chiens, qui, méthodiquement, entreprit de compter chaque pièce. Parvenu au bout, il écrivit à côté du nom la mention « Payé », puis passa au second nom.

Le jeune homme s'impatientait. Cela faisait près de trente minutes que l'appel avait commencé, et seulement trois candidats avaient été appelés. Nerveux, il tâta discrètement sa bourse, comme pour s'assurer qu'il ne lui manquait pas une malheureuse pièce qui aurait alors tout gâché. Puis, si soudainement qu'il sursauta, il fut appelé ! « Hamza al-Wahid ! » Il s'avança alors, détacha sa bourse et la tendit à Salim. Ce dernier s'était assis derrière son bureau et avait ouvert un petit coffre, contenant les plusieurs centaines de pièces d'or qui constituaient la fortune des Chiens à Dur'Zork. Salim compta lentement les pièces, puis, satisfait, inscrivit la mention « Payé » à côté du nom d'Hamza.

Ce dernier retourna à sa place, et attendit que tous fussent passés. Cela prit environ une heure de plus, durant lesquelles Hamza eut tout le temps d'examiner en détails chaque recoin de l'établissement des Chiens. Les murs étaient peints de couleurs vives qui tranchaient avec l'aspect extérieur, sinistre. Un léger bruit d'eau courante laissait supposer que, dans une autre salle attenante, une fontaine agrémentait une cour abritée. Sans aucun doute d'autres Chiens se reposaient là, se laissant bercer par la chaleur du début de l'après-midi et par le doux bruit de l'eau qui coule.

La voix de Salim le tira de ses rêveries : il leur fallait partir. Enfin ! se dit Hamza, je vais enfin découvrir ce qui fait leur renommée !

On donna à chacun un paquetage contenant une partie d'une petite tente, des rations militaires suffisantes pour dix jours et deux gourdes d'eau pleines. Puis un Chien les guida hors de la ville, et ils entrèrent dans le désert...

*** *** *** *** ***

Il voyageaient depuis cinq jours sous un soleil de plomb. La chaleur les écrasait, leur ôtait toute envie de continuer, les laissant complètement abrutis. Ils n'avaient désormais plus qu'une envie, se laisser tomber par terre et dormir, même s'ils risquaient la mort. Ils n'en avaient plus rien à faire !

Sauf le Chien, Kamil, qui avançait toujours en tête, fier de sa supériorité sur les jeunes hommes. Lui-même avait sans doute atteint la trentaine depuis plusieurs années, mais il restait vif et vigoureux. Personne n'avait son talent pour repérer les gueltas cachées, ce qui le rendait si précieux pour les Chiens. Il était chargé d'accompagner les groupes de candidats jusqu'au camp, et, si possible, de repérer quelques oasis sur le chemin, afin de fournir une halte aux convois de ravitaillement.

Hamza trébucha dans le sable d'une dune. Le vent s'était levé, un vent chaud transportant le sable sur d'immenses distances. Les nomades du désert l'appelait siroco, pour on ne sait quelle raison. La violence de la bourrasque força Hamza à se baisser et à remonter son turban jusque sur ses yeux afin d'éviter que du sable ne s'infiltre dans sa barbe. Le Chien, au contraire, se redressa, et chercha du regard un djebel, une colline rocheuse, où ils pourraient s'abriter. Mais aucune n'était suffisamment près pour leur permettre de monter le camp avant que le véritable vent ne se lève, apportant sans aucun doute avec lui l'équivalent de plusieurs dunes en grains de sables. Kamil, Hamza et les autres candidats risquaient de mourir ensevelis par une tonne de sable ! Kamil ne pouvait le permettre : une telle mort sans honneur jetterait un tel discrédit sur ses compétences que ses compagnons n'honoreraient pas son cadavre d'une manière aussi digne qu'il n'en avait rêvé !

Faisant signe à ses compagnons de route de le suivre, l'ancien nomade devenu Chien accéléra le pas, courant presque jusqu'à l'abri le plus proche, qui devait être à trois ou quatre kilomètres de là. Les candidats le suivirent, peinant à soutenir le rythme exténuant sous une telle chape de plomb.

Ils réussirent à parcourir un kilomètre avant que la tempête ne se lève. Le vent soufflait si fort qu'ils ne pouvaient s'entendre, et le sable, qui commençait à voler dans tous les sens, les empêchait de voir à plus de dix mètres.

La proximité de la mort leur donna des ailes. Par la suite, aucun d'entre eux ne put se souvenir de ce qui s'était réellement passé : ils purent juste dire que, tout à coup, il s'étaient retrouvés à l'abri au milieu d'une formation rocheuse, le sable sifflant tout autour mais ne pénétrant pas dans l'enceinte formée par les parois rocheuses.

Les sept hommes montèrent le camp, et, exténués, s'assoupirent, laissant la nature tempêter à côté...

*** *** *** *** ***

Deux jours après la tempête de sable, soit sept jours après leur départ de Dur'Zork, les voyageurs pénétrèrent dans le camp d'entraînement des Chiens. Une vingtaine d'hommes y vivaient, dont les trois quarts étaient des postulants à des stades plus ou moins avancés de leur formation. Deux vétérans, sans aucun doute de véritables Chiens, attendaient les nouveaux venus. Les jeunes recrues eurent à peine le temps de déposer leurs paquetages à leurs pieds et de boire les dernières gouttes restant dans leurs gourde que les deux instructeurs leur aboyaient :

« Garde-à-vous devant des supérieurs, misérables ! Ici, vous n'êtes rien ! Même une larve vaut plus que vous ! Demain, je vous jure que vous regretterez votre naissance ! »

Hamza et les autres se relevaient le plus vite possible. Ils restèrent debout, pantelant, et attendirent la suite du discours de bienvenue.

« Vous monterez votre tente à l'ouest du camp. Vous ne parlerez à personne d'autres. Et surtout, vous obéirez aux ordres comme si votre vie en dépendait ! Vous nous répondrez par un Oui, monsieur ! Suis-je bien clair ?
-Oui, monsieur
, dirent les candidats.
-Qu'avez-vous dit ? J'ai rien entendu ! Répondez quand on vous parle !
-Oui, monsieur !
Cette fois-ci, ils crièrent de toutes leurs forces.
-Bien ! Bon, allez monter votre tente. Et revenez en vitesse au centre du camp dans dix minutes !
-Oui, monsieur ! »


*** *** *** *** ***

Ils arrivèrent en retard. Le Chien qui leur avait parlé peu de temps auparavant les attendait, furieux. Il leur cria dessus, les faisant frémir sous la force de sa hargne. Comment les Chiens pouvaient-ils croître en nombre avec un pareil instructeur ?

Leur retard leur valut le droit de déplacer une pile de pierres située en bordure du camp jusqu'à l'autre bout. Cette tâche inutile était épuisante. Un homme s'évanouit, sans forces. Il fut réveillé par une claque monumentale, et forcé à continuer de trimer. Le tas fut déplacé en deux heures. Le soleil rendait la tâche encore plus difficile, mais le niveau de fatigue que les candidats avaient atteint les rendait insensibles au monde extérieur.

Ils furent récompensés par un bol de bouillie qui, du premier abord, semblait infâme mais qui se révéla fort nourrissante. Puis ils reçurent l'autorisation de se reposer. On leur avait fournit des lits de camp fort peu confortable, mais chacun s'en contenta, et tout le monde s'endormit très vite...

#Taorin #Salim #Iqbal
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