Voyage jusqu'à Umbar

Voilà trois heures qu'il marchait. Le jeune pillard arriva en vue d'un campement comprenant, à vue d'oeil, une vingtaine d'individus. Idéalement placé sur une oasis, le campement se trouvait près d'une grande dune qui le protégeait du soleil. Taorin descendit pour y acheter de la nourriture trouver une carte.
Quand il arriva au niveau de la première tente, une demi-douzaine d'hommes armés de sabres courts et d'arcs légers l'entourèrent. Il leva les mains en faisant le signe universel de la paix: les mains ouvertes levées vers le haut.
"Je viens en paix et sans mauvaises intentions." annonça le jeune homme.
"Paix à vous" lui répondit-on.
Un homme s'avança, les mains levées vers le ciel, et fit signe à ses compagnons de ranger leurs armes.
"Qui êtes-vous et que voulez-vous?
-Je viens acheter de la nourriture, me reposer et puiser dans votre oasis pour remplir mes gourdes. Je viens aussi vous demander une carte de la région, ou un guide pour me conduire aux Havres d'Umbar.
-Nous n'aimons pas les corsaires, par ici. Que voulez-vous faire aux Havres?" lui demanda celui qui semblait être le chef.
Pendant l'échange, tout les habitants, les femmes, les enfants et les vieillards, s'étaient approchés pour voir un étranger.
"Je vais y prendre la mer pour le Gondor." répondit Taorin.
"Mais qui êtes vous, étranger, pour vouloir vous rendre si loin?
-On m'appelle le Serpent...
-Bienvenue à vous, Serpent, dans ce modeste campement."

Toute la nuit, les habitants firent la fête: les étrangers étaient très rares, et étaient sources de toutes sortes de réjouissances. Un tonneau de vin de Dur'zork fut mis en perce, et les danses durèrent jusqu'à l'aube. La plupart des hommes dormaient après avoir fumé de l'opium. Taorin n'en avait pas pris, il ne supportait pas de sentir de la fumée dans ses poumons, ça lui rappelait trop l'attaque de son camp natal. Il restait assis au mileu des corps d'une dizaines d'hommes, à réflechir au reste de son voyage.
Ayant une envie pressante, il se leva et s'éloigna du campement. Soulagé, il regarda à l'horizon. Ce qu'il vit le fit presque défaillir: une quinzaine d'hommes en armes s'approchaient du campement, sûrement dans l'intention de le détruire et de tuer tout ses occupants. Le pillard se retourna et alerta ses compagnons d'infortune. Les hommes se levèrent, chancelants, et sortirent leurs armes. Les femmes prirent des poignards, et les enfants des pierres. Quelques minutes plus tard, les assaillants apparurent au sommet de la dune: ils étaient tous armés de lance en bois, sauf un, qui portait un sabre et un bouclier de bronze. Son casque pointu luisait, éclairé par le soleil levant. Taorin dégaina son sabre et son bouclier de bois, décidé de vendre chèrement sa peau.
Les ennemis entourèrent le camp, et bien qu'en infériorité numérique, Taorin savait que le combat serait dur. Un des défenseur prit un arc et tira. La flèche se planta aux pieds d'un des soldat ennemis, qui dévala la dune en hurlant, suivis de ses compagnons.
Taorin se lança à leur rencontre, suivi de ses compagnons. Il esquiva le premier coup et riposta, dans l'espoir de tuer son ennemi très vite. Celui-ci essayait de maintenir le pillard à distance avec sa lance, mais le Serpent arriva au corps à corps et décapita son adversaire. Il chargea un autre ennemi qui était sur le pint d'embrocher une jeune femme d'une vingtaine d'années. Taorin le tua prestement.

Autour de lui, la bataille faisait rage. La moitié des habitants du campement étaient morts, alors que seuls cinq assaillants avaient mordu la poussière. Taorin vit le chef des attaquants tuer un jeune garçon de six ans. Ce monstre se retourna et vit le pillard. Il lui hurla des insanités et le provoqua en duel. Les combats cessèrent presque aussitôt, les deux camps formant un cercle autour des deux combattants.
Le sabre de son adversaire ruisselait de sang. Taorin se mit en garde et commença à tourner autour de son ennemi. Celui-ci feinta et attaqua avec la vitesse du cobra, et Taorin dut parer le coup avec son bouclier. Il contre-attaqua et le combat se poursuivit plusieurs minutes, les deux combattants étaient de force égales. Tout à coup, Taorin trébucha et tomba lourdement à terre, son sabre hors de portée. Le chef des attaquants s'avança, sûr de lui, le sabre haut, et s'apprêta à achever son adversaire. Il n'acheva pas son geste, car une longue flèche noire sortait de son oeil gauche. Tous les regards se portèrent vers l'endroit d'où provenait la flèche, et tout le monde put voir trois cavaliers se découper sur le soleil levant. Ils arboraient les couleurs de l'émir.
Les attaquants, découragés par la mort de leur chef et par l'arrivée soudaine de trois soldats de métier, s'enfuirent.
Taorin récupéra son sabre, l'essuya et le rangea. Les trois cavaliers arrivèrent à son niveau:
"L'émir Meakil veut te voir, Taorin." dit le premier d'entre eux.
"Tu devras nous suivre à pied jusqu'à Dur'Zork."
Ils se retournèrent et talonnèrent leurs montures. Le pillard, essouflé, tenta pitoyablement de les rattrapper. Il marcha en direction de la capitale de l'émir: Dur'Zork.