Dugnar Pieds-de-Pierre, Forgeron de Zulg-ai-Gathol en fuite

Nom/Prénom : Pieds-de-Pierre, Dugnar
Âge : 131 ans
Sexe : masculin
Race : Khazâd (nain)
Particularités : Apatride, Refus de l'autorité et méfiance envers les dirigeants et les beaux parleurs. N'a encore jamais vu la surface.

Alignement : Nain vagabond
Rôle : Forgeron


Équipement :
-Vêtements de voyage chauds et utilitaires
-Cape à capuche en tissus (grise)
-Sacoche de cuir
-Vivres pour cinq jours
-Gourde en peau (1L)
-Cotte de mailles naine en mauvais état
-Hache naine

Description physique : Dugnar est un nain de taille et de corpulence moyennes, à la barbe et à la chevelure fournies, d'un brun foncé tirant quelque peu sur le gris. Le visage significativement large pour quelqu'un de sa race, un gros nez et de petits yeux sombres enfoncés sous des arcades sourcilières peu velues, on reconnait bien en lui la solidité et la rudesse d'un Khazâd, traits soulignés par le port d'habits de voyages solides et utilitaires, sous une cotte de mailles dans un état laissant à désirer.

Description mentale : Que peut-on dire de Dugnar, s'il n'est un nain ? La fierté frôlant l'orgueil, il ne se reconnait pour autant que peu dans les traditions et la hiérarchie naine, qu'il a au cours du passé eu tendance à ignorer, ce qui lui valut de nombreux problèmes. Après une période de maturité et de calme, il revoit ses démons l'envahir à nouveau, et le rejet de l'Ordre sous toutes ses formes s'intensifier ... Il privilégie les faits d'armes aux titres, et l'action aux discours, et apprécie autant la bravoure qu'une chopine de bière, pour peu qu'il ai quelqu'un pour partager sa table, et avec qui discuter. Malgré ses défauts, il a bon cœur, et s'il n'a pas la générosité comme crédo, il ne supporte pas non plus les injustices, selon bien sûr ses critères personnels.

Histoire : Dugnar est né au cœur des Monts du Fer, à l'est d'Erebor, dans une colonie naine de provenance orientale venue réinvestir un ancien fortin aussi souterrain qu'abandonné : Zulg-ai-Gathol. Issu d'un milieu populaire, son père, Glim, étant soldat, et sa mère, Nîr, servant la femme du nouveau seigneur de la place.

Supportant mal sa rude éducation, typique des gens de son peuple, le jeune nain devint un être turbulent et hostile à toute forme d'autorité, particulièrement celle de son père, peu présent et n'arrivant pas à se faire respecter comme il l'aurait souhaité par son fils. Nîr, femme au caractère bien trempé, bien que sachant où était sa place, avait des résultats plus concluants que son époux, mais était loin de se faire obéir à la lettre pour autant par un Dugnar orgueilleux et ne tenant pas en place.

Très vite, il s'intégra à une bande de jeunes de sa race, tout aussi indisciplinés que lui, et avec qui il fit les quatre-cent coups, allant des plaisanteries douteuses aux rapines en douce, qui fut une période d'insouciance et de sensations pathétiquement fortes, qui fut de courte durée.

En effet, à peine âgé de quarante-sept ans, Dugnar, alors en compagnie de ses compères dans un recoin oublié du fortin, tombent sur une brèche étonnement récente dans la paroi rocheuse d'un mur, avant de se retrouver nez-à-nez avec une horde de gobelins, qu'ils fuirent à grands cris.

L'invasion fut contenue avec très peu de pertes, si ce n'est Balmer, meilleur ami du jeune Khazâd. Se renfermant sur lui, le garçon développa une haine sans borne envers ces créatures aussi répugnantes que vicieuses. Mais au lieu de lui remettre les idées en place à propos de son peuple, naquit en lui une profonde rancune envers le Seigneur des lieux et de ses troupes, qui n'avaient pas su protéger pleinement la forteresse, laissant un angle mort de libre à leurs ennemis, et leur permettant ainsi de tuer l'être qui à ses yeux avait presque le plus de valeur.

Vint ensuite le temps où l'on demanda de lui de se rendre utile, plusieurs voies s'offrant à lui. Voyant l'état de soldat tout aussi asservissant que celui de domestique, une formation à la forge, en tant qu'apprenti lui sembla l'alternative la plus enviable. Et il ne fut pas déçu.

Découvrant l'art de la confection d'armes et d'armures en acier, n'ayant pas encore l'honneur de manipuler le précieux Maitre-Argent, plus communément connu sous la dénomination de Mithril, Dugnar trouve enfin un semblant de voie, et ne fait plus entendre parler de lui durant bien des décennies, sinon en tant que forgeron émérite. Ses spécialités résident en le travail de la maille et des plastrons, bien qu'il soit aussi reconnu dans la fabrication de boucliers, de haches et d'épées courtes. L'art difficile de forger un casque, aussi simple soit-il lui est par contre des plus obscurs, n'arrivant jamais à un résultat satisfaisant, et laissant donc cette tache à plus doué que lui.

Les coups de marteau du nain sur le fer rougit sonnent comme un chant lointain et serein, au fin fond de la forteresse, alors que cette profession a le mérite de catalyser les pulsions de Dagnar, qui voue un amour tout particulier pour son art, et se détourne un instant des ennuis. Oh ça, il continue à aller boire à la taverne avec ses anciens amis, de temps en temps, mais il ne se sent plus comme eux. Ses occupations, ses objectifs ont changé, bien qu'il garde au fond de lui une certaine rancœur envers son seigneur, et ses représentants. Mais il s'est trouvé une voie, et tente de s'y tenir. Malheureusement, le destin ne fut pas clément envers lui.

Aussi mature Dugnar puisse-t-il être devenu, un ami reste un ami, aussi quand il prit une première fois la main de celle de Nogvan en train de fouiner dans la forge, dans les commandes de Sire Uldric, fut-il clément, et incita-t-il fortement celui-ci à ne plus y remettre les pieds. Mais quelques semaines après cet incident, le maitre forgeron travaillant sur cette même commande déclara que l'épée qu'il avait à peine terminée la veille avait disparue.

Le jeune nain sut immédiatement qui était derrière tout ça, mais garda le silence, se montrant sombre à la nouvelle. Le soir même, alors que le sujet principal des discussions à la taverne était le larcin, et que bon nombre des siens juraient sur leur barbe que le voleur serait étripé vif s'il tombait entre leurs mains, Dugnar fila le fautif, qui quitta le lieu plus tôt que d'habitude, l'air suspect.

Réussissant à le suivre jusqu'à un endroit reculé sans se faire repérer, il l'attrapa et le plaqua au mur au détour d'une maison, le regard déterminé et la voix pesante.

"Je sais que c'est toi.
-Que c'est toi, quoi ?
-Ne me prend pas pour un gobelin, mon ami. Si je n'ai rien dit aux soldats quand ils m'ont questionné, c'est que je voulais te laisser une chance de te racheter.
-Je ne vois pas de ..."

Tirant puis plaquant de nouveau Nogvan dos au mur, l'air bien plus menaçant, Dugnar articula ces quelques mots, avec une colère froide, à l'oreille du voleur.

"Ne joue pas à ça avec moi ... Ma patience à des limites. Je te laisse la nuit pour remettre l'épée à sa place, sinon, je serais obligé de te dénoncer."

Vérifiant dans les yeux de son ami s'il s'était bien fait comprendre, il lâcha prise et rentra chez lui, pensant que maintenant tout allait rentrer dans l'ordre. Or, le lendemain, on frappa lourdement à la porte de sa maison. L'ouvrant, à peine réveillé, il trouva à son seuil pas moins de six gardes en armures et en armes.

"Dugnar Pieds-de-Pierre, fils de Glim "le Vigilant" ?
-Oui, c'est moi ...
-On nous a signalé tôt ce matin que vous étiez le responsable du vol de l'épée d'apparat que notre seigneur Uldric avait commandé à la forge, et qui a disparue hier. Nous allons être obligé de fouiller votre demeure."

Le sang du Khazâd ne fit qu'un tour. Nogvan s'était joué de lui. Il ne put que s'écarter de l'entrée, laissant les gardes à leur tache, abattu et déstabilisé d'avoir été ainsi trahi. Il ne fallut que quelques minutes aux autorités pour mettre la main sur l'arme. Croisant le regard du chef de la garde, le regard triste, il le questionna.

"C'est Nogvan qui vous a prévenu ?
-Oui. Il m'a dit qu'il vous avait surpris en train de rentrer chez vous avec un paquet suspect avant-hier soir, et que lors de la nuit dernière, il vous avait donné l'occasion de vous rattraper en la remettant à sa place. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?
-... Rien. Ce brigand m'a roulé, et cela, je ne pourrais jamais le prouver ... Ce qu'il vous a dit, c'est moi qui aurait dû vous le dire hier, mais j'ai été assez bon pour lui laisser l'opportunité de s'en sortir la tête sur les épaules ..."
-Il est difficile d'aller contre les faits. Il vous a dénoncé, et l'épée était bien cachée chez vous. Mais je veux bien vous croire. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas eu à vous courir après, et on m'a dit que vous faites un travail remarquable avec un marteau. Je crois même que ma propre hache sort de vos mains. A côté de cela, Nogvan n'est qu'un semeur de troubles et un sacripant ...
-Mais ?
-Mais son père a de l'influence. Bien plus que le votre, malgré ses faits d'armes. Quand bien même nous tirions cette affaire obscure au claire, il saura retourner nos arguments contre vous ... C'est perdu d'avance ...
-Vous allez donc m'arrêter ?
-... J'aurais horreur de faire condamner un si bon artisan. Je ne vois qu'une seule solution ..."

Le chef de la garde proposa alors son plan à Dugnar, qui se permit de le refuser. C'était jouer un jeu tout aussi odieux que la fripouille qui l'avait mis dans cette situation. Après quelques secondes de réflexions du représentant de l'ordre, il pointa son doigt sur le suspect.

"Gardes, emparez-vous de lui.
-Mais ...
-Dugnar Pieds-de-Pierre, au nom de notre Seigneur, Uldric "Lourde-Hache", je vous accuse de la plus haute trahison qu'il puisse lui être fait. Vous serez enfermé puis jugé pour vos actes. Je confisque, en plus de l'objet du larcin, plusieurs autres biens ici présent, qui ont été signalés manquant par le passé dans les réserves."

Sans qu'il ne puisse rien répondre, le Khazâd encore en robe de chambre fut fermement et solidement tenu aux bras par deux soldats, qui le firent sortir de chez lui de force. Quelques passants furent témoins de la scène, certains se rassemblant à la vue de l'épée volée, commençant à commenter entre eux la découverte du voleur. Menant la formation, le supérieur de son père ne sortit plus un mot du trajet ... qui passa devant un passage tristement connu du nain. D'un geste de la main, le chef de la garde ordonna qu'on l'y pousse, et Dugnar se retrouva vers le tunnel d'où les gobelins étaient venus la dernière fois, le jour où son meilleur ami était mort.

Toute la compagnie fit mine de lui courir après, le poussant à s'éloigner des regards indiscrets, alors que quelques uns firent mine de le sommer à revenir. Ce stratagème passé, tous se retrouvèrent devant l'avant-poste bâtit à l'entrée du passage, sensé prévenir une possible invasion, et on laissa le temps à Dugnar de s'équiper des biens "confisqués".

"C'est, je pense, la seule solution. Même si ce n'est pas celle à laquelle je voulais recourir. Je sais que vous êtes quelqu'un de solide, en plus de bien, et j'espère que vous vous en sortirez. Depuis que nous avons nettoyé le tunnel, on nous a peu signalé de gobelins ..."

Lui tendant sa propre hache, le soldat lui fit un clin d'œil.

"... et je pense que vous savez vous servir de cela.
-Merci ...
-Croyez-moi. Je sais maintenant que vous n'y êtes pour rien. Mais si vous voulez vivre, c'est le seul moyen. Il est fort possible que vos dons soient appréciés à Erebor, à l'ouest d'ici ... Ah ... en sortant de sous la montagne, vous risquez de voir une boule de feu dans le ciel. Attendez quelques temps de voir dans quelle direction elle va, ce sera votre chemin. S'il fait aussi noir que dans une caverne dehors, attendez-la, auquel cas, partez dans la direction opposée de son lever. Vous tomberez sur un vaste terrain plat, qu'il faudra traverser, jusqu'au pied d'une rivière, qui vous coupera le passage, remontez jusqu'à sa source, et vous trouverez une cité d'hommes, et la forteresse naine se trouve dans la montagne qui se trouve juste au nord de celle-ci. Bonne chance."

Dugnar avait attentivement écouté le vétéran parler. Il n'était jamais sorti de Zulg-ai-Gathol, et ne savait pas à quoi ressemblait le monde extérieur. Une boule de feu dans, le ciel ? Il fallait simplement suivre une boule de feu ... en espérant qu'elle n'aille pas trop vite pour ses courtes jambes.

Malgré la douleur de devoir quitter l'endroit où il avait toujours vécu, tel un voleur, la fascination et l'imagination que représentait le monde à cet instant lui détourna un instant ses pensées ténébreuses. Il ne reverrait jamais plus la forge, ni la taverne, ni Baldr, Mòldin, Fredda ou ... ses parents. Il n'avait jamais été en bons termes avec son père, et pourtant ce n'était pas faute de sentiments. Maintenant qu'il était sur le point de ne jamais remettre les pieds à Zulg-ai-Gathol, il avait mille choses à lui dire. Sa mère le manquerait terriblement, ses sermons et ses remarques aussi. Se tournant une dernière fois vers le couloir sombre menant au fortin, il s'adressa au militaire.

"Dites à mes parents ... que je penserais à eux, et que suis désolé de leur avoir peu montré mon affection.
-Je n'y manquerait pas."

Puis, sans un mot, le nain réajusta ses affaires, vérifia son sac, plein de vivres et d'objets qui lui seraient utiles, et cramponna solidement le manche de sa hache, mut par une humeur massacrante de haine et de mépris pour celui qui l'avait mit en telle situation.

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