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 Car le Mal ne se repose jamais

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Ryad Assad
Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
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Ryad Assad

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Car le Mal ne se repose jamais EmptyMer 14 Jan 2015 - 4:58

Les rues de la Cité Blanche fourmillaient d'activité. Le mariage avait drainé dans la superbe capitale du Gondor des milliers de personnes venues assister à l'union de l'Arnor et de Dale. On venait littéralement de partout pour les festivités, et il ne semblait y avoir aucun peuple qui n'eût pas sa délégation. Les étranges orientaux et les sauvages suderons avaient même fait le déplacement, enterrant la hache de guerre pour quelques temps, laissant la place à un commerce fructueux qui paraissait rapprocher les peuples. Dans les rues marchandes, l'or coulait à flots, les richesses s'échangeaient, les biens précieux venus de loin étaient négociés âprement, mais toujours dans la bonne humeur. Il semblait régner ici une joie indicible, et les ennemis d'hier se retrouvaient à rire et à chanter en chœur dès que quelques bouteilles avaient été vidées. Les soirées étaient mémorables, interminables, et de mémoire d'homme, on n'avait pas vu pareille liesse à Minas Tirith. Les tentes qui inondaient les champs du Pelennor, de toutes les couleurs et de toutes les tailles, des plus grandes qui abritaient les rois et reines des délégations étrangères aux plus modestes dans lesquelles travaillaient les prostituées, il y avait véritablement de tout. Un ensemble hétéroclite et pourtant uni par la même joie populaire, le même esprit festif qui semblait avoir pris le pas sur les derniers mois tourmentés, glacés, empreints de la menace terrible de l'Ordre de la Couronne de Fer.

Pourtant, au milieu de cette agitation bruyante et insouciante, certains paraissaient rester quelque peu en retrait, comme s'ils avaient conscience que la menace n'était pas encore passée, comme s'ils savaient qu'ils n'avaient pas encore vu la fin de l'orage, seulement une brève accalmie. Alors, ils regardaient le ciel d'un bleu azur, parfait, et se demandaient quand reviendraient les premiers nuages noirs et lourds, chargés de pluie, de neige et de sang. Au nombre de ces rares à connaître la vérité, à savoir que la joie apparente cachait en réalité de sombres secrets, on retrouvait Sighild Baldrick. La Mage avait assisté à des choses, dans les catacombes de la Cité Blanche, qu'elle n'oublierait probablement jamais. Elle avait vu l'effet qu'avait eu le venin de l'Ordre de la Couronne de Fer sur le cœur des hommes vaillants qui s'étaient dressés contre elle. La Rose Noire… Que penser de ces guerriers menés par Sirion Ibn-Lahad, animés par un esprit de vengeance bien inquiétant ? Que penser de Gallen Mortensen, qui paraissait bien trop équilibré pour un homme qui avait traversé autant de souffrance ? Que cachait-il derrière son masque d'assurance, drapé dans son titre de Vice-Roi ? Que penser encore des révélations de la prisonnière Shiva, au sujet des vestiges de l'Ordre qui subsistaient à Pelargir ? Devait-on avoir foi en ce jeune capitaine des Gardes Royaux du Rohan, ce Léaramn, ou devait-on craindre que la menace ne fût bien plus terrible qu'elle ne paraissait ?

Autant de questions qui demeureraient sans réponse tant que les épées n'auraient pas déchiré les voiles de mensonge et de tromperie, tant que les masques n'auraient pas été arrachés par des mains ensanglantées, au terme de combats épiques. Il n'y avait pas de répit pour les âmes vaillantes, car le Mal ne se repose jamais. Toujours il complote, toujours il ourdit de sombres machinations, fomente d'insidieuses trahisons. Afin d'affronter ces menaces, de repousser les mille et une tentatives des esprits les plus retors et les plus brutaux de la Terre du Milieu, la seule défense des gens de bien était l'alliance, l'unité. Faire front commun, faire bloc contre l'adversité afin de surmonter les obstacles, de supporter les coups dur, et toujours se relever. Corps et âmes avaient été mis à rude épreuve ces derniers mois, mais chacun en était ressorti plus fort, plus courageux, plus combatif. Pas nécessairement meilleur, cela dit. Alors, afin de conserver l'esprit clair, d'évacuer la pression terrible qui s'abattait sur leurs épaules, ils devaient parler, continuer à vivre normalement, et se convaincre qu'ils finiraient par voir le bout du tunnel. Des générations d'hommes s'étaient succédées sans voir de paix véritable, mais les Eldar avaient le privilège de la vie éternelle, et ils pouvaient se réunir pour se rappeler non sans une certaine mélancolie les jours meilleurs, les jours passés, des jours que chacun espérait voir revenir bientôt.

C'était ainsi que Sighild avait retrouvé Voronwë. Elfes au sein d'une marée humaine, ils étaient un peu étrangers aux débordements d'émotions qu'ils voyaient autour d'eux, et ils préféraient discuter seul à seul, non loin du Palais de Mephisto. L'immense édifice semblait irradier une certaine fraîcheur, à moins que ce ne fût la brise douce qui courait sur la cour immense qui s'étendait au dernier niveau. La vue était superbe de là-haut, et tout était plus calme, plus apaisant. On aurait pu se perdre dans la contemplation du lointain, et si l'horizon au-delà d'Osgiliath n'avait pas été constitué des noirs pics du Mordor, dressés vers le clel, si cette vue avait été remplacée par un océan splendide aux vagues bleutées, alors oui, tout aurait été parfait. Cependant, la beauté de Minas Tirith ne prenait tout son sens qu'en contraste avec la noirceur qui avait toujours émané de l'Est de l'Anduin. La cité était le premier et le meilleur rempart de la Terre du Milieu contre les abominations qu'engendraient ces terres lointaines et malsaines.

Absorbés dans leur conversation, Voronwë et Sighild ne prêtèrent pas vraiment attention à la scène qui se déroulait de l'autre côté du Palais. Un homme était en pleine conversation avec un des Gardes de la Fontaine, un des soldats d'élite du Gondor. La discussion semblait animée, et si le militaire paraissait garder son calme et faire preuve d'une grande fermeté, son interlocuteur semblait plus agité, et beaucoup moins enclin à la patience. Il semblait que celui qui ne portait pas d'uniforme argumentait son propos, mais le Garde faisait « non » de la tête avec une obstination tout à fait énervante. Il ne semblait pas vouloir entendre le propos du nouveau venu, qui finit par céder. Il prit congé sans douceur, levant les bras en l'air alors qu'il s'éloignait, les derniers échos de ses jurons emportés par le vent et dispersés sur le flanc des montagnes. Il donna un coup de pied dans une pierre virtuelle, et ôta son long manteau de voyage, à cause de la chaleur. Ce faisant, et alors qu'il allait repartir, il avisa les deux elfes qui conversaient paisiblement. Son visage s'illumina, et il trottina dans leur direction, se retenant à grand peine de piquer un sprint pour les rejoindre plus vite :

- Excusez-moi ! Cria-t-il pour attirer leur attention. Excusez-moi, je suis sincèrement désolé de vous déranger. Je…

Il hésita un instant. Le regard des deux elfes qu'il venait d'interrompre paraissait beaucoup l'intimider. En le détaillant, les Eldar purent deviner rapidement d'où il était originaire. Son pourpoint de cuir finement brodé, ses chausses épaisses et ses bottes de fourrure, le tout faisait penser aux régions du Nord de l'Anduin, notamment la région du lac. Si en plus on ajoutait à cela le manteau de voyage, qui ressemblait bien davantage à celui des pêcheurs d'Esgaroth qu'à celui des rôdeurs d'Arnor, on ne pouvait guère se tromper sur son origine. Détail surprenant dans sa tenue, il portait une paire de gants en cuir d'un rouge vif, presque agressif, qui détonaient avec sa tenue relativement sobre et sombre. C'était peut-être le signe d'appartenance à un groupe spécifique, ou bien une marque de coquetterie curieuse. Curieuse surtout eu égard au temps qu'il faisait au dehors. L'homme réussit à surmonter son léger vacillement, réussit à retrouver une contenance alors que ses traits se peignaient d'une grande affliction. La mine sombre, il lança à ses deux interlocuteurs :

- Mes seigneurs, j'ai grand besoin de votre aide. Je viens de Dale, avec de terribles nouvelles que je dois absolument communiquer à Sa Majesté la Princesse Dinael… Euh… Je veux dire la Reine…

Il parut gêné. En effet, beaucoup à Dale avaient encore du mal à imaginer la charmante fille de Gudmund, celle qui incarnait tout à fait la délicatesse et la douceur de leur peuple, être mariée à ces rustres Arnoriens, devoir déménager dans ce froid et hostile pays, peuplé de barbares et de brutes épaisses. Les sentiments étaient extrêmement mitigés à cet égard, entre ceux qui ne voyaient que les gains potentiels pour le petit royaume marchand, et ceux qui avaient l'impression que leur plus belle et plus honorable fille avait été vendue pour un accord défensif contre l'hostilité de plus en plus affichée des Orientaux. Faire de la politique était une chose, mais le faire au détriment du joyau de Dale… Quel que fut le sentiment du nouveau venu sur la question, toutefois, il paraissait davantage préoccupé par ce qu'il avait à lui annoncer que par son nouveau statut. Il fallait croire que c'était extrêmement grave, car il ne paraissait pas être homme à se laisser troubler pour un rien. Devant le visage des deux elfes, il ajouta avec précipitation :

- C'est une question de vie ou de mort, je vous l'assure ! Je suis porteur d'un message de la plus haute importance, contenu dans ce billet (il sortit un pli cacheté de sa poche), que j'ai reçu ordre de remettre à la Reine dans les plus brefs délais, et en personne uniquement. J'ai parcouru mille cinq cent miles afin de venir à Minas Tirith, mais ce garde là-bas n'a rien voulu entendre, et n'a pas accepté de me laisser entrer.

Sa déception était profonde, et on aurait dit qu'il était au bord du désespoir. En même temps, comment ne pas le comprendre ? Il avait traversé la moitié de la Terre du Milieu avec la crainte d'arriver trop tard pour apporter son message, et le voilà qui était arrêté à quelques dizaines de mètres seulement de Dinaelin, Reine d'Arnor, parce qu'il n'avait pas d'autorisation adéquate pour la rencontrer. Il y avait de quoi devenir fou, et on pouvait dire qu'il canalisait plutôt bien ses émotions, eu égard à la gravité de la situation qu'il dépeignait. Son appel au secours paraissait fondé, et surtout il se pouvait que la menace à laquelle il se référait se rapprochât à chaque instant, si bien qu'il n'y avait peut-être pas une seconde à perdre.

Alors qu'il était en train d'argumenter son propos, des bruits de pas dans son dos l'alertèrent, et il se retourna d'un bloc, pour découvrir devant lui le même garde qui l'avait chassé quelques instants plus tôt. On ne voyait de son visage que ses yeux, le reste étant dissimulé par un voile et par le casque aux ailes traditionnel, symbole de cette garde prestigieuse. Cependant, c'était suffisant pour en conclure qu'il n'était pas content de voir la tournure que prenaient les événements, et qu'il n'appréciait pas de voir celui qu'il considérait comme un gêneur venir déranger les émissaires elfiques venus prendre un peu de repos dans la cour du Palais. D'une voix abrupte, il lança :

- Je vous avais dit de partir, il me semble ! Sans autorisation, vous n'avez rien à faire à ce niveau de la cité, et je suis même surpris qu'on vous ait laissé passer ! Maintenant, vous allez me faire le plaisir de décamper, sinon je devrai vous faire arrêter.

Le Dalite jeta un regard implorant aux deux elfes, avant de revenir au garde :

- Si l'on m'a laissé passer, c'est parce que vos collègues ont compris l'importance vitale de ma mission ! Je dois voir la Reine et lui transmettre ce document ! Allez-y, vous pouvez me fouiller, je n'ai rien sur moi : aucune arme, rien qui pourrait menacer un tant soit peu la vie de Sa Majesté.

Cependant qu'il parlait, il avait ouvert son pourpoint en grand, révélant une chemise de soie blanche, tâchée par son périple. Sa silhouette se dessinait élégamment sous ce simple vêtement, et assurément il était en grande forme physique. On lui aurait facilement donné la quarantaine, mais il avait un corps sculpté et athlétique, ce qui impliquait que ce messager n'était peut-être pas simplement un messager. Peut-être représentait-il quelque chose de plus important. Peut-être sa présence devait-elle vraiment être prise au sérieux. Toutefois, le garde ne l'entendait pas de cette oreille, et il se saisit puissamment du bras du Dalite, avant de le tirer sans ménagement vers la sortie de la cour. Parallèlement, il se retourna vers les deux elfes, à qui il lança poliment :

- Veuillez m'excuser pour le désagrément, Sire, Madame. La cour est d'ordinaire beaucoup plus calme… J'ai cru un instant que vous connaissiez cet homme, mais puisqu'il n'en est rien…

Profitant de sa déconcentration, le messager se défit habilement de l'étreinte du Gondorien, et vint se jeter à genoux aux pieds de Sighild et de Voronwë, les mains ouvertes dans une position implorante. Ses yeux étaient brillants d'émotion, et sa voix tremblait légèrement lorsque, précipitamment, il s'écria :

- Mes seigneurs, de grâce ! Il en va de la vie de la Reine ! Que dois-je donc offrir pour qu'on me laisse accomplir ma mission ?


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Sighild Baldrick
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyLun 19 Jan 2015 - 18:29
La semi elfe contemplait l’horizon qu’offrait le palais. Vêtue, comme à son habitude de noir, la jeune mage était songeuse.

Les événements récents l’avaient laissé perplexe, notamment l’interrogatoire de la veille. La manière dont il s’était déroulé était étrange. Jamais elle n’avait pensé que l’Ordre de la Couronne de Fer était aussi nocif: une preuve que ce Monde lui était encore inconnu. Cela la conforta dans l’idée de voyager davantage. Gallen Montersen avait aussi évoqué Lammath…sur le coup, il n’y eu aucune réaction de sa part mais il en fut tout autre lorsqu’elle sortit seule de cet entretien. Elle le revoyait mourir dans ses bras. Pensant qu’elle était son aimée, il lui avait parlé en lui demandant de lui pardonner et qu’il l’aimait. Elle s’entendait à nouveau lui chuchoter « Tu es pardonné, endors toi et rejoins moi ». Sa cicatrice était le souvenir visible de ce combat acharné entre ce pauvre dément, Calion et elle-même.
En rentrant chez elle, Sighild fut tout de suite demandée par sa mère. Quelques heures passèrent et les cris de douleurs laissèrent place à des cris d’enfants. La belle fut la première à tenir le nouveau-né dans ses bras.  Attendrie par sa petite sœur, la jeune mage lui déposa un délicat baiser sur le front puis elle la remit à sa mère.

Sighild décida de les laisser se reposer tous les trois, elle quitta son domicile après s’être débarbouillée. Elle arriva à temps pour contempler le lever du soleil du palais du Roi. Ce spectacle naturel avait le don de la rendre heureuse.

Mais la réalité revint rapidement. La semi elfe fut sollicitée par son compagnon de route : Eirik. Une longue discussion eut lieu : le jeune homme, bras vengeur, s’entretint avec la belle. Au vu des éléments qu’il évoqua, Sighild lui sous-entendit qu’une nouvelle bataille s’annonçait à Pelargir et qu’une expédition menée par un certain Learamn partirait de bonne heure. Elle ajouta cependant qu’il serait plus judicieux pour lui de rester ici, afin qu’il ne se mette pas en danger…malheureusement, Eirik n’en tint pas compte, il la remercia et s’en alla aussitôt.

Voronwë arriva peut après le départ d’EiriK. Les deux amis s’accolèrent et entreprirent une discussion. Sighild lui expliqua la réunion secrète de la veille et lui confia en toute honnêtement les informations qu’elle avait eu. Calion était occupé, aussi les deux elfes décidèrent de lui en référer plus tard. Puis, Sighild lui annonça la naissance de sa petite sœur, pour le moment, l’enfant n’avait pas de prénom. La jeune mage expliqua à son ami qu’elle ne comptait pas participer à cette bataille car elle préférait protéger sa famille et la raccompagner à Fondcombe.

Alors que Voronwë allait lui répondre, un homme l’interrompit.  Ils n’eurent pas le temps de discuter avec le garde et l’inconnu. Alors que cet étrange personnage allait être raccompagné « aimablement », Sighild prit la parole :

« Vous avez minimisé votre talent d’acteur mon cher et vous venez de gagner votre pari. Garde, n’ayez crainte, il est avec nous. »


dit-elle d’un ton amusé.

Sans plus attendre, elle l’empoigna fermement, le redressa et se mit en face de lui. Elle regarda le soldat s’en allait et reprit :
« Vous n’êtes pas ce que vous prétendez être. Parlez, sans ambages,  dans le cas contraire, je n’hésiterais pas à vous ramener par mes propres moyens aux portes de cette cité. »



La froideur avait prit la place de l’amabilité. Les portes du palais se tenaient derrière elle et la jeune mage était bien déterminée à faire parler cet inconnu car les propos qu'il avait employé étaient bien trop graves...
[HRPG: désolée ce n'est pas terrible...]

#Sighild #Voronwë
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Voronwë Amnel
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyMer 28 Jan 2015 - 14:51
Le mariage avait vraiment été magnifique. Une splendeur qui réchauffa le cœur gelé des habitants qui avaient traversé le rude hiver. Les pauvres feux de cheminées n’étaient que peu efficace contre ce surprenant invité qu’était l’hiver. Mais pourtant, l’hiver passa comme une terrifiante qui ne s’attarde qu’un moment. L’espoir était revenu avec la fin de l’hiver tout comme la paix. Mais l’apothéose des bonnes nouvelles était ce mariage royal. Toute la terre du milieu s’était déplacée. Un bel évènement. Mis à part les problèmes habituels, les crimes, les injustices, les vols, les viols, c’était une belle période.

La foule était en délire, une magnifique vague de joie, de soulagement et d’euphorie avait déferlé sur le peuple. Pourtant ces vents de paix ne tiendraient pas si longtemps que ça, Voronwë ne le savait que trop bien. La guerre revenait incessamment, le repos ne serait que de courte durée. C’est pour cela qu’il fallait apprécier la moindre seconde de repos avant un nouveau départ au combat. Vision pessimiste certes, mais vision réaliste quant à sa vie de guerrier. Cependant, c’est au milieu des temps sombres que Voronwë devenait une lumière. Ainsi le capitaine de cavalerie était devenu Héraut d’Imladris. Sans doute la plus grande fierté de sa vie entière. Il représentait sa cité, son peuple. Quelle gloire sur sa famille, quelle fierté dans son cœur ! Et il jouait son rôle à merveille, grand, fort, charismatique, le regard puissant. Le capitaine Amnel faisait grande impression dans la foule. De nombreux regards curieux, plein de respect, de peur et à la fois d’admiration. A chaque passage il pouvait entendre des murmures et des exclamations.

Suite à une journée chargée, il rencontra son amie Sighild. Après une accolade montrant le plaisir qu’ils avaient de se revoir, elle commença la conversation. Cette dernière lui confia l’’existence d’une réunion cachée. Tellement de secrets, et par pure confiance, elle lui raconta les détails. Voronwë buvait les paroles de la semi-elfe. Elle continua par sa vie personnelle, la naissance de sa petite sœur qui n’avait pour l’instant pas de nom. Voronwë fut vraiment enjoué par cette nouvelle des plus joyeuses. En grand généreux qu’il était, il pensa sans tarder à fabriquer un jouet pour la petite sœur de son amie. Une grande nouvelle, le futur était dans les enfants. Sighild lui annonça ensuite qu’elle ne comptait pas participer à la bataille pour raccompagner sa famille à Imladris. Voronwë acceptait et comprenait ce choix, elle avait déjà tant fait. Alors qu’il allait lui répondre, le héraut fut interrompu par un voyageur qui n’arrivait pas à passer la garde. Le capitaine restait septique quant à ce messager. Qui était-il ? Sans doute pas l’homme qu’il prétendait être. Il était musclé, athlétique. Alors qui, un assassin ? Mieux fallait régler ce problème au plus vite et ne surtout pas interrompre la fête. Sighild congédia le garde, elle avait fait le bon choix, maintenant il allait parler.

Une fois le garde assez loin, elle menaça l’homme s’il ne parlait pas, il repartirait sans attendre. Voyant qu’il restait hésitant, silencieux, Voronwë l’interrogea. Avant tout, il voulait le mettre en confiance, tout en gardant son charisme intimidant.

« Voici la mage Sighild Baldrick, je ne te conseille pas de lui mentir. Et je suis Voronwë Amnel, capitaine et Héraut d’Imladris. Maintenant parle, qui es-tu et que veux-tu à la reine ? »  


La paix était déjà terminée, courte certes, mais les problèmes importants n’attendent pas.

(Désolé du retard...)
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Ryad Assad
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Car le Mal ne se repose jamais EmptySam 31 Jan 2015 - 16:34

Le garde de la fontaine parut hésiter un instant. La voix de l'elfe était apaisante, mais il lui semblait que tout ceci était trop bien orchestré. Elle le congédiait comme un vulgaire page, alors qu'il était responsable de la sécurité des lieux. Toutefois, quel était son droit de s'opposer à une mage elfique, qui, disait-on, s'était particulièrement illustrée lors de nombreux combats ? Même s'il appartenait à l'élite de l'armée du Gondor, il n'était personne à côté de cette fière représentant de sa race. Du buste, il s'inclina légèrement et répondit d'une voix tout à fait courtoise et polie :

- Toutes mes excuses mes seigneurs. Je vous laisse à présent.

Et il s'éloigna. L'homme de Dale, toujours agenouillé par terre, n'en revenait presque pas de sa chance. Il avait déjà côtoyé des Eldar, et il s'attendait bien davantage à s'attirer leur mépris. Ceux de Vertbois étaient parfois froids et distants, et ils regardaient les humains avec une certaine condescendance. Ils n'aimaient pas vraiment se mêler des affaires qui ne les concernaient pas directement, et ils semblaient apprécier de voir les individus qui n'avaient pas leur longévité se débattre avec les affres de la vie. Il avait toujours trouvé cette attitude mesquine, mais il en était venu à accepter que c'était dans le caractère des elfes, et qu'il n'était pas vraiment différent quand il croisait un animal qu'il considérait comme inférieur. De là accepter qu'un des Premiers Nés pût le regarder comme un familier, il y avait encore du chemin, mais il ne pouvait pas concevoir que des êtres immortels et millénaires pussent se soucier ne fût-ce qu'un peu du sort d'un individu tel que lui. Et pourtant, ces deux-là venaient de lui sauver la mise, et de l'empêcher de se faire refouler brutalement par un garde qui l'aurait sans doute rudoyé pour le plaisir. Ce devaient être de grands seigneurs pour se montrer aussi magnanimes et bons avec lui, sans nul doute.

Alors qu'il avait toujours les yeux rivés sur le garde, qui reprenait son poste, il fut relevé par une main puissante qui lui avait saisi le sol pour le remettre sur ses pieds. Il lâcha un « oh ! » un peu surpris, abasourdi de voir quelle force pouvait cacher la jeune femme dont on percevait la beauté avant de déceler la dangerosité. En effet, à première vue, elle ressemblait bien davantage à une princesse elfe, qui aurait troqué ses robes et ses atours féminins contre une tenue plus pratique. Toutefois, il se dégageait de chacun de ses gestes la grâce de son peuple, que les hommes ne pourraient jamais égaler. Mal assuré après avoir été relevé de la sorte, sans ménagement ni sommation, il encaissa la question cinglante mais pas agressive de son interlocutrice. Elle avait simplement rangé son sourire de façade, pour laisser la place à un visage glacial qui l'impressionna au plus haut point. L'homme remarqua alors qu'elle avait une cicatrice sur le visage, au niveau de la joue gauche, infligée de toute évidence par une épée. Elle était quelque peu cachée par les fards et par les cheveux qui encadraient ses traits fins, mais d'aussi près, il ne pouvait pas s'y tromper. Cette femme n'était pas seulement une princesse, c'était aussi une guerrière, et il ne pouvait pas se permettre de faire l'imbécile avec elle. Toutefois, son regard absorbé par la contemplation de ce beau visage défiguré par les conflits l'empêcha de formuler une réponse cohérente, si bien que ce fut le second qui prit la parole à son tour.

Il n'était pas besoin d'être un fin observateur pour deviner que l'autre elfe était un guerrier accompli. Ses yeux verts étaient incisifs, et on aurait dit qu'ils pouvaient déchirer les voiles du mensonge pour lire à l'intérieur de l'âme de ceux qu'il avait en face de lui. Si ses traits étaient beaux et nobles, il n'en demeurait pas moins extrêmement impressionnant. Sa voix était mélodieuse, presque chantante, à tel point qu'on n'aurait pas su dire avec certitude s'il était en train de proférer une menace ou un conseil amical. Il demeurait sérieux, mais on sentait des accents chaleureux dans son timbre, qui laissaient entrevoir qu'il n'était pas animé de mauvaises intentions. On pouvait se confier à lui, et en vérité, il fallait se confier à lui. Comment ne pas se reposer sur la sagesse et l'expérience que l'on sentait transparaître dans chacun de ses mouvements. Cet elfe était assurément un soldat, un meneur d'hommes, un guerrier accompli. Il n'était pas possible de douter de la pureté de son cœur.

D'une voix claire, il présenta la jeune femme, qui se trouvait n'être autre qu'une mage Elfe. L'homme s'inclina respectueusement, en portant une main à son cœur, estomaqué de se retrouver en si prestigieuse compagnie. Elle s'appelait Sighild Baldrick, et son nom évoquait davantage des sonorités humaines qu'elfiques. Etait-ce pour cela qu'il la trouvait paradoxalement plus impressionnante ? Les semi-elfes étaient rares, et ils étaient considérés comme des êtres fascinants par les deux races. Moins éthérés que les Eldar, ils étaient très nettement supérieurs aux Hommes. Ils se plaçaient comme un pont fragile entre les deux races. Elle lui semblait tout à la fois plus lointaine et plus accessible, et il trouvait dans son visage des accents d'humanité que n'avaient pas son voisin, le Capitaine Voronwë Amnel. Celui-ci était le héraut d'Imladris, et il n'était pas possible d'imaginer elfe plus noble pour porter cette charge. Il incarnait la droiture morale, la bienveillance et la force tranquille. Quelles avaient été ses réalisations pour qu'on le choisît à cette fonction hautement prestigieuse ? L'homme aurait payé cher pour le savoir. Conscient qu'ils lui avaient fait l'honneur de lui donner leur nom, le Dalite s'éclaircit la gorge, et répondit sans pouvoir dissimuler à quel point il était intimidé :

- Sire, Ma Dame, je réponds au nom d'Ignus. Je ne suis qu'un humble serviteur de notre bon Roi Gudmund. Je n'ai point de titre, mais je viens en ami, dénué d'intentions hostiles. Soyez-en assurés.

En même temps qu'il parlait, son discours devenait de plus en plus enflammé, comme s'il était porté par une importante mission, et que chaque seconde était comptée. Il poursuivit, presque désespéré :

- Comme je vous l'ai dit, j'ai chevauché sans relâche depuis Dale jusqu'ici, pour informer ma suzeraine, Sa Majesté Dinael...in (il avait encore du mal à l'appeler par son nom royal), d'un danger qui entend la menacer. Je n'ai pas connaissance de ladite menace, et la missive que j'ai transportée est adressée à Sa Majesté en personne.

Il marqua une pause. Il venait à peu de choses près de leur répéter ce qu'il venait de leur dire, mais ce n'était pas exactement ce qu'ils attendaient. Il voyait dans leurs yeux qu'ils avaient percé à jour sa carapace, qu'ils avaient compris que quelque chose clochait chez lui, et qu'il était bien davantage qu'un simple messager envoyé pour traverser la Terre du Milieu afin de porter une nouvelle de cette importance. Il parut réfléchir un instant, avant que ses épaules s'affaissassent avec résignation :

- Je n'ai guère le choix que de vous dire la vérité, car de votre concours dépend la réussite de ma mission. J'ai confiance en vous, et si votre beauté est le reflet de votre vertu, alors je peux me confier sans réserve…

Ce disant, il avait regardé Sighild droit dans les yeux. De toute évidence, il n'était pas indifférent à ses charmes, et on aurait pu croire que les mots lui avaient échappés. Il détourna le regard, quelque peu gêné, rougissant comme si les flammes de la honte le dévoraient, et se focalisa sur le Capitaine Amnel, qui semblait écouter avec grande attention :

- J'appartiens à un réseau secret que le Roi Gudmund a mis en place, pour prévenir les atteintes à la famille royale. Les menaces sont nombreuses, et les temps ont été troublés, et malheureusement nos effectifs sont limités. Nous avons été avertis tardivement de la menace, et on m'a confié la charge de porter ce billet jusqu'à la Reine pour qu'elle puisse prendre les mesures qui s'imposent. Je… (il jeta un regard à Sighild, s'empourpra, avant de revenir à son sujet) Je crains que des forces ne soient déjà en mouvement, et qu'on n'attente à la vie de ma suzeraine. Comprenez que je ne peux laisser une telle chose arriver. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour lui remettre ce message, comprenez-vous ?

Il avait les yeux brillants d'émotion. De toute évidence, la sécurité de Dinaelin était un point très important pour lui, et il n'était pas prêt à céder un pouce de terrain. Qu'était-il d'ailleurs réellement capable de faire pour elle ? Il avait déjà essayé de convaincre par tous les moyens un Garde de la Citadelle, désormais il essayait de rallier les deux elfes… Que ferait-il s'ils lui refusaient leur aide ? Il y avait fort à parier qu'il tenterait de franchir en force les barrages, quitte à prendre le risque de se faire tuer. Il semblait animé d'un désir ardent de protéger Dinaelin, et il était tout à son honneur de faire preuve d'un zèle brûlant. Toutefois, cela pouvait rapidement virer à la rixe s'il s'opposait frontalement aux gardes, voire pire s'il réussissait à mettre le pied dans le Palais. Tant qu'il se trouvait à l'extérieur, il serait refoulé sans ménagement, mais sans violence gratuite. En revanche, s'il pénétrait là où les nobles pouvaient se tenir, il risquait de recevoir la pointe d'une lance dans le flanc avant d'avoir eu le temps de faire vingt mètres. La seule autre option résidait entre les mains de Sighild et Voronwë, qui se concertèrent du regard.

Ignus les dévisagea tour à tour, s'arrêtant davantage sur la jeune femme, croyant qu'elle ne le voyait pas. Il la trouvait charmante, pour ne pas dire désirable. La cicatrice qui lui barrait le visage ne faisait qu'ajouter à sa beauté, selon lui, et il aurait tout donné pour chasser l'impression de tristesse qu'il lisait au fond de ses yeux. Elle semblait mélancolique, un peu perdue, et pour tout dire désemparée. S'il avait eu le temps, si sa mission n'avait pas primé sur tout le reste, il lui aurait sans doute proposé de la revoir, afin de la faire rire avec quelques bons mots, afin de la divertir avec quelques facéties. Il n'était qu'un homme, rien de plus qu'un animal de compagnie à l'échelle de la semi-elfe, et elle ne pouvait s'intéresser à un individu tel que lui. Toutefois, il trouverait de la satisfaction à la voir heureuse. Peut-être, quand sa mission serait remplie, quand tout danger serait écarté… Peut-être qu'un jour…

Ignus fut tiré de ses pensées par le regard acéré de Sighild, qui venait de revenir vers lui. Il ne savait pas combien de temps il avait passé à la dévisager ainsi, mais de toute évidence trop longtemps, car elle avait remarqué son insistance. Avant de lire quelle pouvait être sa réaction, craignant qu'elle ne le détestât purement et simplement, ou qu'elle le regardât comme un enfant ridicule, il se tourna vers le Capitaine qui n'avait rien manqué de la scène. Que pouvait-il penser de lui en cet instant ? Que pouvait-il bien penser de tout cela, lui qui était un vétéran de nombreuses guerres et un homme sage ? Ignus leva les mains prendre une dernière fois la parole, avant de leur donner le temps de lui expliquer quelle pouvait être leur réponse :

- Je voudrais ajouter quelque chose, Sire, Ma Dame. J'ai besoin de savoir que cette lettre arrivera en mains propres à ma suzeraine. J'ai prêté serment sur l'honneur, et je ne peux m'y soustraire. Je ne suis pas autorisé à donner ce message à qui que ce soit, et je devrai attendre de savoir que la Reine en a bien pris connaissance, et recevoir ses directives par la suite. J'ignore tout à fait à qui demander une entrevue, et j'ignore tout à fait où je devrai attendre qu'on me convoque. S'il vous agrée, si vous n'avez toujours pas confiance en moi, vous pouvez m'accompagner à cette entrevue. Je ne connais d'autre moyen de vous prouver que je n'entends pas faire de mal à la Reine.

Il regarda les deux elfes, qui paraissaient encore quelque peu hésitants sur la marche à suivre. D'une voix pleine de détermination, Ignus conclut :

- Si vous acceptez de m'aider, je vous emboîte le pas, et je vous laisse négocier cette entrevue. Sinon, mes Seigneurs, je n'abuserai pas plus longtemps de votre précieux temps.


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Car le Mal ne se repose jamais EmptyMer 18 Fév 2015 - 19:43
Elle resta là, à l’écouter, sans montrer le moindre sentiment.

Cet homme était…étrange. Outre le fait qu’il soit en mission secrète et qu’il avait l’air d’en savoir plus qu’il n’en paraissait, son attitude laissa perplexe la jeune mage. N’importe quelle personne, de n’importe quelle race pouvait constater qu’il se comportait différemment lorsqu’il s’adressait à Sighild.
A plusieurs reprises, la semi-elfe regarda son ami. Voronwë semblait tout aussi dubitatif qu’elle quant aux révélations que cet Ignus venait de faire.

Sans plus attendre, les deux elfes parlèrent dans leur langue maternelle :
« Ces paroles sont graves mais peut-on réellement le croire ? Qu’en penses-tu ? »



Elle écouta son ami et était au plus profond d’elle soucieuse du destin de la reine. Une fois que Voronwë eut terminé de donner son avis, la belle se contenta de lui dire :

« Trop de sang a coulé jusqu’à ce jour et je ne prendrais aucun risque la concernant.»


La jeune mage était restée très calme dans ses propos. Après tout, elle était descendante d’humains, chevaliers du Gondor qui plus est et elle avait prêté serment d’allégeance. Sighild partageait cependant le même sentiment que Voronwë et pourtant…elle n’avait pas le choix.

Avant de parler à nouveau, la belle constata que l’homme ne cessait de la fixer. Son perçant regard le fixa et l’homme s’empourpra à nouveau. La belle n’était guère habituée à ce genre de chose, aussi ne comprenait elle pas ces agissements. Tout en fixant l’homme, elle continua de parler à Vonrowë :
« Je me porterai garante de ces faits et gestes et m’emploierai à m’occuper personnellement de son sort s’il tente d’attenter à la vie de la Reine. Sans te commander mon ami, je passerai devant, la Cour de Minas Tirith me connait…du moins, un minimum. Je te laisserai le soin de le fouiller, il vaut mieux prendre toutes nos précautions. »


La jeune mage avait parlé d’un ton sans appel. Depuis son dernier combat contre Lammâth, la belle avait pris beaucoup plus d’assurance. Elle avait ôté de nombreuses vies et savait désormais qu’elle n’hésiterait plus à le faire s’il le fallait :
[center] « Vos accusations sont graves et ne peuvent pourtant pas être prise à la légère. Non n’avons pas d’autre choix que de vous conduire devant la Reine. » lui dit-elle en langue commune.[/center]

Elle s’approcha un peu plus de l’homme et lui dit :
« Cependant, je vous serai gré de suivre nos instructions. Un seul faux geste de votre part et je vous prie de croire que vous ne pourrez pas apporter votre message. A propos de cela, pouvez-vous me montrer la lettre en question ? »

Elle resta là à le fixer, son regard intensif en voulait dire long.

Alors lui tourna le dos, regarda un faible instant le palais, puis se retourna pour regarde son ami et cet étranger.

Un mauvais pressentiment la gagnait, forte heureusement pour elle, on lui avait toujours apprit à avoir une longueur d’avance sur les autres...
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyMer 25 Fév 2015 - 14:27
Voronwë était perdu au milieu de ses pensées. Le brouhaha incessant de la ville avait été chassé de l’esprit du capitaine. Fallait-il prendre le risque de mettre en danger la mariée juste après son mariage ? Si les elfes amenaient cet homme devant la reine, s’il était un assassin, Imadris serait alors accusée. Il fallait éviter tout incident diplomatique. Maintenant le capitaine était héraut, il représentait sa citée. Quel choix compliqué ! Mais il fallait le faire ce choix, on ne pouvait ignorer un tel avertissement. Voronwë pourrait tout aussi bien laisser l’homme ici, loin de la reine. Mais cela pourrait mettre le royaume du Gondor en danger car le message n’aurait pas été transmis. La solution la plus sure serait de prendre le message à cet homme et de le ramener à la reine. Cependant Sighild s’adressa au héraut en Sindarin, rendant leur conversation complètement fermée aux oreilles du messager. Et c’est en ces termes que Voronwë s’adressa à son ami :

« Je ne lui fais pas confiance. Assassiner la reine et faire porter le chapeau aux elfes serait bien facile, il créerait une guerre. Il est hors de question qu’Imladris reparte en guerre »


Le messager n’avait pas détourné d’une seule seconde son regard de Sighild. Qu’essayait-il de faire ? La séduire ? Ou bien avait-il compris qu’il ne convaincrait pas le capitaine ? Dans tous les cas Voronwë n’aimait pas ça. Et il ne put s’empêcher de lui faire remarquer en le dévisageant violemment du regard.  Sighild réagit alors, elle allait être garante de lui. Voronwë fut étonné et à la fois inquiet, il fallait être prudent.

La semi elfe commença par le menacer, elle était froide et menaçante tel le vent d’hiver glaçant les doigts déjà meurtris des passants.

« Ignus, je vais vous fouiller, si vous avez une arme, veuillez me la remettre sur le champ. Vous n’approcherez pas la reine à moins de vingt pieds, si vous bougez un peu trop, je vous tords le cou, je vous surveillerai à chaque seconde. Cependant si vous n’avez aucune intention de nuire à la reine, votre message sera transmis. »


Voronwë fouilla le messager puis ils l’escortèrent jusqu’au château. Les elfes passèrent sans problème les gardes malgré des regards interrogateurs. Il serait mal vu d’arrêter des représentants de Fondcombe. Ce ne fut qu’au palais qu’un garde de la fontaine les stoppa. Voronwë laissa alors faire Sighild comme elle lui avait demandé. Cette histoire était inquiétante, mais Voronwë ne devait y penser. Le soldat scrutait chaque pas, chaque mouvement du messager, se préparant à agir. Le héraut d’Imladris était peut-être en train d’amener un tueur devant la reine. Si seulement Calion était là…
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Ryad Assad
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyDim 1 Mar 2015 - 22:21

Ignus hocha la tête avec docilité. Il savait que de toute façon, il n'aurait pas pu échapper aux deux elfes qui se trouvaient face à lui. Ils paraissaient sur leurs gardes en sa présence, et comment ne pas les comprendre ? Après tout, il leur apparaissait comme un homme totalement inconnu, qui déclarait vouloir rencontrer la nouvelle souveraine d'Arnor. Dans le contexte troublé, alors que la guerre contre l'OCF venait juste de prendre fin avec l'exécution du traître Warin, il semblait difficile de croire que quiconque allait baisser la garde, et faire confiance au premier venu. Trop de sang royal avait été versé durant ces longs mois d'hiver, particulièrement en Arnor, où les trois héritiers avaient été sauvagement assassinés, alors qu'ils n'étaient que des enfants. Prisonniers d'un jeu sordide et macabre, ils avaient payé le prix fort, et leur père devait penser quotidiennement à la perte tragique qu'il avait dû subir. Si sa nouvelle épouse lui était prise, il sombrerait sans doute dans la folie, et alors les Valar seuls pouvaient savoir sur qui s'abattrait son courroux. Il serait capable de mettre la Terre du Milieu à feu et à sang pour obtenir la vengeance, et il était notoire que le même sang bouillonnant que celui du Roi du Gondor coulait dans ses veines. Ils étaient d'une lignée noble mais fière, et si la tristesse prenait pour l'heure le pas sur leur ressentiment, nul ne devait oublier la force qui émanait de ces hommes.

Acceptant d'être fouillé, car il comprenait qu'aucune parole ne lui permettrait de gagner la confiance de ses interlocuteurs, il leva les bras en croix, laissant le Héraut d'Imladris s'approcher pour s'assurer qu'il ne cachait pas d'arme sur lui. D'une voix assurée, il lança :

- Je ne cache aucune arme, messire, je vous en donne ma parole.

Et il était sincère. Il n'aurait de toute façon pas été possible pour lui de pénétrer la cité armé, et même s'il avait été en mesure de trouver de quoi tuer quelqu'un au sein de Minas Tirith, il se doutait que de nouvelles vérifications auraient lieu avant qu'il arrivât en présence de Son Altesse Dinaelin. Il n'avait jamais imaginé pouvoir contrevenir aux règles mises en place pour la sécurité des souverains, et il se félicitait d'ailleurs de voir qu'elles étaient bien appliquées, même si cela lui compliquait singulièrement la tâche en l'occurrence. Alors que Voronwë s'attardait sur les recoins de sa tunique où il aurait pu dissimuler un surin, Ignus leva la tête et plongea son regard dans celui de Sighild. Un léger sourire fleurit sur ses lèvres, qui n'était pas de l'insolence, mais bien un sourire amical et sincère, quelque peu gêné. Il prit le parti de briser la glace, conscient que la méfiance de la jeune femme n'avait pas disparu :

- Accepteriez-vous une invitation à dîner, belle dame ?

Il marqua une brève pause, le temps de voir sa réaction. Il ne savait pas trop pourquoi il avait dit ça, et à dire vrai il aurait sans doute préféré formuler les choses autrement, mais maintenant que les mots avaient franchi ses lèvres, il était trop tard pour les retirer. Il ajouta, comme pour parer à toute réponse offusquée de la part de la femme elfe :

- Pas maintenant, naturellement. Je sais que vous avez à faire, et mes obligations m'appellent ailleurs. Mais un jour, pourquoi pas ? Si votre cœur n'est pas déjà pris bien entendu…

Il posa la question, mais n'eut pas le temps de recevoir une réponse claire de la part de Sighild, car Voronwë achevait la fouille. L'avait-il interrompue précisément pour éviter à la jeune femme d'avoir à trouver les mots pour, probablement, repousser les avances quelque peu maladroites d'Ignus ? S'était-il appliqué jusqu'au bout, pour se relever par pure coïncidence au moment inopportun ? Difficile à dire pour un simple mortel qui ne parvenait pas à lire sur les traits marmoréens de créatures anciennes et sages. Il s'était toujours senti faible et inférieur, face aux elfes, mais d'ordinaire cela générait chez lui une sensation de peur et de malaise. Toutefois, avec Sighild, les choses lui semblaient différente. On aurait dit qu'elle était paradoxalement plus humaine, plus ouverte, plus accessible. Il n'avait encore jamais rencontrée d'Eldar comme elle.

Sitôt la fouille terminée, Ignus se laissa escorter jusqu'au Palais de Minas Tirith, qui se dressait majestueusement au sommet de ce promontoire rocheux, comme un défi aux noires montagnes du Mordor que l'on apercevait au loin. Là où nul homme ne s'était aventuré depuis des siècles. Les arches et les colonnes de cet édifice spectaculaire ébahirent le Dalite, qui n'avait jamais eu l'occasion de se rendre à la Cité Blanche, et qui en découvrait les merveilles pour la première fois. Il se tordit le cou pour admirer les sculptures gracieuses qui trônaient au-dessus des porches, dans de petites alcôves, et il se serait bien arrêté de longues minutes sur chaque gravure et sur les fresques exceptionnelles qui ornaient les murs intérieurs. Ils furent introduits par des Gardes de la Fontaine dans les bâtiments royaux, grâce à l'influence de Sighild, qui expliqua brièvement aux hommes l'objet de leur visite.

- Je comprends, Ma Dame, mais pour des raisons de sécurité je dois vous accompagner. Je ferai appeler Sa Majesté Dinaelin, mais il est certain que vous devrez attendre qu'elle vienne vous voir… ce qui peut prendre du temps. J'informerai néanmoins qui de droit du caractère urgent de votre visite.

Non sans s'être incliné respectueusement, le garde les mena à l'intérieur, là où il régnait une fraîcheur agréable, par contraste avec la chaleur brûlante du dehors. Les lourds murs de pierre étaient aussi lisses que s'ils avaient été polis minutieusement par des mains non humaines, et Ignus se surprit à laisser courir ses mains gantées sur leur surface, se plaisant à sentir le glissement du cuir sur ces rocs millénaires. Il capta le regard de Sighild, qui le dévisageait, et s'interrompit immédiatement. Il ne voulait pas passer pour un idiot contemplatif devant elle, même s'il était vrai que chaque nouveau pas apportait son lot de merveilles qu'il découvrait avec des yeux ronds. Le garde les mena silencieusement dans les couloirs, où ils croisèrent quelques serviteurs qui s'inclinèrent respectueusement sur leur passage. Ils aperçurent aussi d'autres nobles, qui déambulaient en discutant d'affaires très importantes sans doute, car ils paraissaient absorbés dans leurs conversations. Ignus se sentit soudainement très mal à l'aise, peut-être car il était dans l'endroit où se rassemblaient les personnages les plus puissants de la Terre du Milieu, alors que lui, misérable inconnu, n'aurait jamais dû se trouver ici.

Ils rencontrèrent un factionnaire, auquel leur guide du moment transmit quelques directives brièves et concises. L'intéressé acquiesça, sans piper mot, et s'éloigna dans une autre direction, comme s'il connaissait par cœur son chemin dans ce dédale de couloirs qui semblaient ne pas trouver de fin. Pendant ce temps, Ignus et les Elfes furent prestement conduits dans une salle sans charme, où il leur fut ordonné de demeurer assis. Le Garde les accompagna à l'intérieur, et se posta devant la porte, les observant d'un œil sévère quoique dénué de méchanceté. Il faisait simplement son travail, bien que sa présence ne leur laissât aucune intimité. Mal à l'aise, l'homme lâcha :

- J'espère que Sa Majesté va faire vite… Je crains d'avoir oublié d'aller me soulager avant de venir…

Il avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, mais personne ne partit d'un grand éclat de rire comme il l'attendait. Etait-ce parce que les Elfes étaient trop réservés pour se livrer à de telles démonstrations, alors qu'ils appréciaient son humour, ou bien était-ce la preuve qu'ils n'avaient tout bonnement pas envie de rire de sa situation, qui pourtant était assez drôle. Il avait chevauché jour et nuit pour arriver à destination, et dans son empressement, il en avait oublié de se préparer sous tous les aspects à cette rencontre avec Dinaelin. Son pied commença à s'agiter, alors qu'il essayait de penser à autre chose. Et les minutes commencèrent à défiler.

Le temps passait assez lentement, surtout pour Ignus qui ne pouvait pas profiter de la conversation de ses compagnons, qui s'étaient mis à parler en Elfique. Il se plut à essayer d'imaginer ce qu'ils pouvaient bien dire. Le Héraut devait sans doute raconter quelque fait d'armes extraordinaire, où il avait occis maints ennemis. La Mage, quant à elle, devait lui expliquer comment en retour elle avait terrassé quelque puissant sorcier d'un sortilège redoutable. Dans ses rêves les plus fous, elle se morfondait de ne pas trouver les mots pour dire à cet homme du peuple qu'elle avait conduit au cœur du Palais royal qu'elle le trouvait attirant derrière ses épaisses moustaches qui lui donnaient un air viril et séduisant. Il se faisait probablement des illusions, et il aurait été bien surpris de voir une femme Elfe parler d'amour et de sentiment en ces termes. Ces créatures étaient si âgées et si expérimentées qu'elles devaient déjà tout connaître de ces pathétiques passions auxquels les humains étaient soumis. Elle devait plutôt rire de ses tentatives d'attirer son attention, à moins qu'elle ne fût pleinement concentrée sur sa mission, et qu'elle essayât de déterminer quelle était la menace qui planait sur Dinaelin. Comment savoir, toutefois, quelles questions profondes et existentielles évoquaient ces deux êtres éthérés ?

Ignus continuait de s'agiter sur son siège, et il finit par se lever, espérant que marcher lui ferait passer l'envie qui lui tiraillait la vessie. Le Garde s'avança d'un pas, et l'enjoignit à rester assis, conformément aux ordres :

- Mais il faut que j'aille me soulager, c'est pire quand je reste assis ! Se plaignit Ignus.

- Il y a des commodités pas très loin. Un garde se trouve devant la porte, je peux vous y accompagner si vous le souhaitez.

L'homme parut vouloir dire « oui », mais il se souvint de sa mission, et son visage se déforma en une grimace contrariée. Le dilemme était terrible. S'il attendait plus longtemps, il risquait de souiller ses chausses, et de se rendre ridicule devant une souveraine qui n'accepterait sûrement pas de le recevoir. En revanche, s'il s'absentait et que la Reine se présentait à ce moment-là, elle constaterait que les Elfes n'avaient rien à lui communiquer, et elle partirait avant qu'il eût obtenu la chance de lui expliquer quel danger pesait sur ses royales épaules. Véritablement perplexe, l'homme se tourna vers Voronwë et Sighild, qui avaient cessé de parler et qui suivaient son échange avec le garde. Trépignant sur place, il ferma les yeux pour achever de prendre sa décision, et finit par plonger la main dans son pourpoint, pour en sortir le billet cacheté. La sécurité de Dinaelin avant tout.

- Ma Dame, je vous en supplie, gardez cette missive en mon absence. Si jamais Sa Majesté devait se présenter, donnez-lui cette lettre de ma part, en attendant mon retour.

Il attrapa la main tendue de l'elfe dans la sienne, et déposa le billet au creux de celle-ci, avant de replier les doigts sur le précieux message. Avant de partir, il ôta souplement un pendentif qu'il gardait atour du cou, accroché par une simple cordelette de cuir. L'objet était en bois sculpté, et même s'il n'avait pas la finesse ou le charme des objets elfiques, il demeurait de bonne qualité. C'était un petit porte-bonheur, de toute évidence, qui représentait une flamme stylisée. L'artisan qui l'avait fabriquée était de toute évidence d'une grande patience, et on voyait encore les raclements du fer lorsque celui-ci avait creusé le bois pour lui donner cette forme si particulière. Cela ressemblait un peu à ces objets que les soldats fabriquent au coin du feu, lorsqu'ils se trouvent en campagne. Celui-ci, en revanche, n'était pas grossier et malhabile, et on sentait que de longues heures avaient été passées à le peaufiner. Il le tendit à Sighild, et le laissa glisser dans son autre main, sans lui laisser la possibilité de le refuser :

- Celui-ci est pour vous. Je ne sais pas si après cette entrevue, j'aurai encore le temps de vous parler, alors…

Il n'ajouta rien, laissant Sighild se faire sa propre idée sur ce qu'il aurait pu lui dire à cet instant. Au lieu de quoi, il se redressa, adressant un signe de tête reconnaissant à Voronwë, avant de sortir de la pièce accompagné du Garde de la Fontaine. Les deux héros d'Imladris demeurèrent seuls, sans doute quelque peu perplexes quant à l'attitude d'Ignus, qui paraissait réellement et sincèrement troublé par la présence de Sighild. On aurait dit qu'il souhaitait prendre son temps pour apprendre à la connaître, mais qu'en même temps il était effrayé d'être appelé à d'autres tâches, à d'autres devoirs qui les tiendraient éloignés pendant plusieurs semaines, plusieurs mois, peut-être même pour toujours. Que représentait cette flamme pour le messager de Dale ? Sans doute beaucoup, si on supposait qu'il en était l'auteur, et qu'il avait fait fallu du temps pour la façonner. Que représenterait-elle pour l'Elfe ? Probablement rien de plus qu'un bibelot qu'elle égarerait ou qu'elle donnerait au premier venu.


~ ~ ~ ~


Une bonne dizaine de minutes avaient passé, et les deux Elfes attendaient toujours seul, dans cette salle vide. Ils avaient fort heureusement acquis une certaine maîtrise d'eux-mêmes au fil des ans, et ils attendirent patiemment l'arrivée de la Reine ou le retour d'Ignus, qui prenait son temps. Il fallait dire que le Palais était grand, et que les commodités étaient peut-être plus loin que ce le garde avait au départ estimé. Bientôt, toutefois, ils entendirent des pas au dehors. Il y avait plusieurs personnes, et il devait s'agir de la Reine et de son entourage, qui venaient prendre connaissance de l'important message de toute urgence. Ils avaient fait relativement vite, en fait. La porte s'ouvrit, au moment où Sighild et Voronwë se levaient pour accueillir Son Altesse Dinaelin. La Reine d'Arnor, si elle n'était pas très âgée, jouissait d'ores et déjà des honneurs dus à son rang, et même d'aussi éminents invités se devaient de faire preuve de déférence en sa présence. Toutefois, tout ne se passa pas exactement comme prévu dans ce petit salon.

Deux, puis quatre, puis six hommes en armes entrèrent dans la pièce, lance pointée en avant, hurlant aux deux Elfes de lever les mains en l'air, et de se mettre à genoux sur le sol. Avant que les Eldar eussent pu comprendre ce qui leur arrivait, ils se retrouvèrent encerclés par des Gardes de la Fontaine, renforcés par une escouade de soldats réguliers qui brandissaient leurs épais boucliers devant eux, lame au clair :

- A genoux ! A genoux !

Les protestations des deux Elfes furent anéanties dans le vacarme, et ils furent contraints de se plier aux exigences des gardes, en dépit de l'humiliation que cela devait représenter pour deux êtres respectables, des héros de leur race qui avaient versé leur sang pour la Terre du Milieu. Toutefois, il fallait dire que les hommes ne plaisantaient pas, et on pouvait lire dans leur regard une profonde détermination, sinon une colère sourde. Quelque chose s'était passé, c'était certain, et de toute évidence ils étaient happés dans cette cruelle méprise. Un des officiers s'approcha, et leur demanda sans ambages :

- Où se trouve le troisième ? On nous a dit qu'il y avait un troisième type ! Dépêchez-vous, répondez !

La situation venait de dégénérer, et les Elfes se retrouvaient pris dans un imbroglio incompréhensible. Ils allaient devoir parler vite et bien s'ils voulaient prouver qu'ils n'avaient rien fait de mal, et surtout expliquer avec force détail l'objet de leur présence au sein du Palais. Le plus étonnant en cela était sans aucun doute l'absence d'Ignus. Y avait-il un lien ?


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Car le Mal ne se repose jamais EmptyLun 2 Mar 2015 - 20:27
Il était assez amusant de voir cet homme tenter de séduire Sighild. Il n’était pas fiable, Voronwë en était certain. Il était si… maladroit, et tellement faux à la fois. La reine allait être en danger.

Enfin ils arrivèrent à destination où Sighild joua de son influence pour demander audience à la reine. Le danger approchait au fur et à mesure qu’ils avançaient. Voronwë ne cessait de surveiller l’inconnu, prêt à toute situation. Enfin ils entrèrent dans la salle. Elle était magnifique, Voronwë n’avait jamais visité cette partie de la cité. Contemplant en silence, le visage de marbre, le capitaine regretta d’avoir laissé l’homme sans surveillance quelques secondes. Il fut heureux de voir que Sighild lui lançait un regard  insistant. Ce dernier ne regardait pas qu’avec les yeux, Ignus semblait vraiment étonné.  

Les minutes s’envolaient à mesure qu’Ignus s’impatientait. Il avait quelques envies pressantes, comme par hasard. Voronwë doutait de plus en plus. Il devait malheureusement le laisser seul, dans le palais. Le capitaine haïssait cette idée, il allait le regretter. Mais il devait le laisser.

Les secondes devenait longues, que faisait-il ? Où était-il ? Que faire ? Si cela faisait partie de son plan, la guerre serait déclarée, et Imladris n’avait pas besoin d’une nouvelle guerre. La cité était en pleine reconstruction, le peuple était mentalement détruit. Le seul espoir était de revoir l’armée se reconstituée pour protéger les remparts. Les mères ne dormaient plus, les pères gardaient leurs armes à leur chevet. Les elfes avaient découvert un sentiment bien humain : la peur. Un nouveau conflit signerait l’arrêt de mort de ce peuple. Le Gondor était trop puissant.

Ignus ne revenait pas, les gardes de la fontaine restaient immobiles tels des statues de pierre. L’arbre du Gondor étincelait sur leurs boucliers. Un magnifique arbre, un signe d’espoir. Ce royaume avait tellement subit de perte, de combats, de guerres. Sauron avait détruit Osgiliath, tout n’était que feu et fer. La mort était partout, de bien tristes souvenirs. Mais cela était bien loin. Maintenant le Gondor avait retrouvé sa gloire d’antan. Plus encore avec le mariage. La reine devait être occupée avec tous les cadeaux et visites, le temps était de plus en plus long.

Subitement, des gardes de la fontaine rentrèrent en fracas dans l’immense salle. Leurs lances éclatantes pointaient les deux elfes. Ces derniers furent forcés, malgré leurs protestations, de se mettre à genoux tels des esclaves devant leurs maitres. Le capitaine était héraut maintenant, il représentait Imladris, et la meilleure solution était de discuter avec la reine de ce mal entendu.

-Où se trouve le troisième ? On nous a dit qu’il y avait un troisième type ! Dépêchez-vous, répondez !



Voronwë devina très rapidement la supercherie tout en lâchant un juron elfique. Il voulut se lever pour répondre mais un métal glacial se précipita sous sur sa gorge, l’immobilisant complètement.  

-Comment osez-vous ?! Je suis Voronwë Amnel, Héraut d’Imladris !


Le fer pressa plus fort sur la gorge du cavalier qui adressa un regard des plus noirs au soldat.  La situation était des plus graves. Mais où était Ignus ?!

#Voronwë
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyLun 2 Mar 2015 - 21:19
La belle demeurait assise aux côtés de son ami. A son tour, elle contemplait la belle architecture qui l’entourait. Des hommes avaient édifié ce lieu, des tailleurs de pierre et des bâtisseurs avaient travaillé dur pour faire ce chef d’œuvre architectural. L’Homme était sans doute plus faible que les Elfes, mais il pouvait créer de belles choses. C’était aussi pour cette raison que Sighild aimait ses origines humaines : l’Homme n’avait pas que de mauvais aspects.

Les paroles de cet étrange individu ne l’avaient pas marqué, après tout, les mots ne sont que du vent...Il n’était autre qu’un beau parleur, s’il pensait qu’elle baisserait [et non pas de club des boulets désolée] sa garde par ses mots….cela ne fonctionnerait pas. Il avait un intérêt bien précis, elle n’était pas dupe…ou alors était-il maladroit ? La raison revient à la charge : elle ne le connaissait pas et ne pouvait lui faire confiance.

Les deux amis commencèrent à parler de cet étrange personnage dans la langue elfique. Sighild exprima ses craintes envers la Reine, puis, ils parlèrent d’Imladris. Sighild ne parla pas de Lammath, ni du reste. Elle demanda à son ami quand ils comptaient repartir pour Fondcombe. Calion avait probablement des obligations qui l’attendaient, tout comme Voronwë.

Au moment où il allait lui répondre, l’étranger expliqua qu’il avait une envie pressante. Sa plaisanterie tomba à l’eau. Sighild ne prêta aucune attention à ce qu’il disait, se concentra davantage sur cette prétendue menace.

Le garde qui se trouvait parmi eux se proposa de l’accompagner aux commodités, chose qu’il accepta. Avant de partir, l’étranger hésita un instant et s’adressa alors à Sighild. Ce dernier lui remit ce fameux message, en le prenant, elle eut une drôle de sensation. Pensant qu’il avait terminé, elle détourna son regard de lui mais ce dernier lui parla à nouveau.

Il lui donna un objet insignifiant, pourtant, il avait tenu à le lui donner. Quel intérêt avait-il ? Aurait-il comprit qu’elle n’était pas de celles qui aimaient les cadeaux luxueux ? Pourquoi ? Elle ne lui répondit pas, comme pour le reste de ses dires et se contenta de le regarder partir.

Avant de s’assoir, elle prit soin de déposer ce pendentif en bois dans sa poche et garda la lettre dans ses mains.

Quelques minutes passèrent et la mage contemplait ce bout de papier. Après une longue réflexion, elle décida de l’ouvrir :

* A l'attention de Son Altesse Dinaelin, Reine d'Arnor, Princesse de Dale,
Votre royale personne est actuellement en grand danger, et celui ou celle qui détient cette lettre veut vous nuire gravement. Ne lui faites confiance sous aucun prétexte, qu'importe ce qu'il vous dira. *



L’incompréhension l’anima. Quel intérêt ? Voulait-il disperser les troupes de son Altesse pour mieux frapper ?

Il avait osé se jouer d’eux. La belle serra la lettre dans son poing. Soudain, les gardes de la reine entrèrent.
* « Le fils de….. »*



Sans qu’ils n’aient eu le temps d’être écouté, ils se retrouvèrent au sol comme de simples criminels. Cette situation ne lui plut pas, ô non, traiter ainsi des êtres tels qu’eux était inadmissible. Elle vit son ami traité comme un moins que rien et ne put le supporter…non, pas lui.

L’un des soldats lui arracha le papier des mains et hurla :
« Regardez ce qu’elle tient ! »


il lut le message à voix haute et reprit« Traitresse ! J’ai toujours su qu’il fallait se méfier d’une sang mêlée ! »

Rares étaient les gardes avisés qui protégeaient leurs souverains…ils n’étaient bons qu’à une chose : obéir aux ordres.

Avant de rendre le message à son capitaine, il donna un coup de pied au visage de Sighild. Sous le coup de cette lâche attaque, la belle sentit le goût du sang dans sa bouche.

* Maintenant tu sais ce que c'est le sacrifice, je t'ai rendu imbattable*


Allongée au sol, aux côtés de Voronwë, Sighild paraissait à la fois calme et perdue. Tout s’arrêta.

* Maintenant tu sais ce que c'est le sacrifice, je t'ai rendu imbattable*


Son regard perçant fixé le capitaine de la garde, il ne la connaissait pas assez pour comprendre la sincérité de son allégeance et il était normal que ses soldats soient vigilants…mais….

« Le danger ne vient pas de nous Capitaine! »la voix de Sighild raisonna dans la pièce, elle surplombait celle des soldats.

Appuyée contre le sol, sa poitrine laissa apparaître un objet. Dans un lapse de temps court, les soldats ne purent plus bouger et une fine lumière entoura le Capitaine. Sighild se redressa rapidement et fit apparaître d’un geste de la main son bâton. La pierre de lune, cachée entre ses seins, en fut extraite délicatement par la mage : une chose sans doute peu honorable pour une elfe mais en avait-elle vraiment le choix.

Son père lui avait appris à avoir toujours une avance sur les autres et Mithrandir lui avait appris certains arts qu’elle maîtrisait à la perfection.

Sans plus attendre, la belle reprit en hâte :
«Capitaine, je suis Sighild Baldrick, fille d’Albérick, ancien chevalier du royaume du Gondor et élève du puissant Mithrandir. J’ai porté serment d’allégeance auprès du Roi Méphisto et j’ai renouvelé ce vœu devant vous le jour des noces de leurs Grâces. Mon ami ici présent est tout aussi loyal que moi et au vu de son importance, il me semble judicieux de le traiter avec respect. Ne nous voulons pas causer la perte de sa Majesté, dans le cas contraire, cela aurait été déjà fait par un autre biais. »


Sous les cris des soldats, Sighild fit voler une lance et l’envoya vers la Reine. Immobile les soldats hurlèrent, le Capitaine essaya de se protéger et sortit son épée. La lance sombra dans un tas de cendres : Sighild protégeait le Capitaine par la magie.

Elle ne put contenir le sang qui était dans sa bouche et le cracha au sol. Le soldat qui venait de la battre lui cria :

« Maudite sorcière ! Cette lettre dit… »


Sous le regard de Sighild, les soldats ne purent plus dire un mot :

« Cette lettre mentionnerait le fait que vous seriez un vaillant soldat que personne ne vous croirait ! Il s’agit d’une méprise. Un messager venant de Dale est allé à notre rencontre, prétendant que la Reine courrait un danger. Nous ne pouvions le laisser partir sans être sûrs que sa vie ne soit pas menacée. Je vous en conjure Capitaine, croyez moi! Trop de sang a déjà coulé par le passé et je ne pourrais tolérer la perte de ma souveraine! »



La sincérité se lisait sur le visage et dans les mots de Sighild. LeCapitaine resta dubitatif face à ses paroles. Les soldats quant à eux restèrent immobiles, ils ne pouvaient plus parler, Sighild ne voulait pas prendre le risque qu’ils alertent d’autres gardes.

Un simple signe de sa part, un simple événement ferait que ce gel cesse. Mais Sighild devait avant tout couvrir ses arrières et protéger son ami. Si d’autres soldats venaient à arriver…elle n’aurait pas le choix…

Elle pensa alors à Ignus…ce maudit homme paiera pour cet affront. Les deux amis restèrent sur leur garde, si ce maudit venait à essayer de les leurrer une nouvelle fois, il le paierait de sa vie.

* Maintenant tu sais ce que c'est le sacrifice, je t'ai rendu imbattable*


Les paroles de Lammath raisonnèrent dans sa tête. Imbattable, elle l’était contre ses hommes mais elle ne voulait leur faire aucun mal...non pas à des innocents.

Le goût du sang lui revint alors en bouche, réveillant les souvenirs de ses combats, les souvenirs de ses blessures, les souvenirs de sa colère et le souvenir de Lammath…
#Sighild


Dernière édition par Sighild Baldrick le Mer 18 Mar 2015 - 11:03, édité 1 fois
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Ryad Assad
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyLun 9 Mar 2015 - 15:29

Les soldats du Gondor n'étaient pas connus pour être particulièrement éduqués ou malins, mais d'ordinaire ils ne se montraient pas non plus inutilement violents. Ils savaient faire preuve de maîtrise, de retenue, et ils étaient en général considérés comme relativement justes. Toutefois, alors que les festivités battaient leur plein dans la Cité Blanche, et que les délégations de tous les royaumes de la Terre du Milieu s'étaient rassemblées, ils paraissaient moins à l'aise, tendus et en permanence sur les nerfs. Il fallait dire que leur rôle était crucial, et qu'ils étaient clairement en sous-effectif pour assurer des missions de surveillance. On avait été obligé de faire appel aux réservistes, et les hommes étaient de service de longues heures durant, au point qu'ils pouvaient difficilement profiter des animations mises en place à Minas Tirith, trop épuisés qu'ils étaient après une dure journée de surveillance, de patrouille et d'escorte. Cela expliquait très certainement pourquoi ils n'avaient pas fait preuve de tendresse avec les deux elfes qu'ils venaient de coincer, en plein milieu de leur enquête.

S'ils avaient été en forme et pleins de sérénité, ils auraient compris que celui qui se présentait comme un Héraut d'Imladris ne mentait pas, et qu'il était bel et bien celui qu'il prétendait être. Sans quoi, comment aurait-il réussi à s'introduire si loin dans le Palais royal ? Ils auraient dû noter la richesse de ses vêtements, et la noblesse de son regard, pour lui accorder au moins le bénéfice du doute, lui donner le temps de fournir une explication valable. Toutefois, sitôt qu'ils mirent la main sur le document que tenait Sighild entre les mains, ils s'emballèrent. Sans prendre de recul vis-à-vis de la situation, sans même vouloir remarquer que tout cela ressemblait à un piège trop bien tissé, ils s'emportèrent et commencèrent à accuser les deux Elfes. Mais les accuser de quoi au juste ? Ils n'en avaient pour l'heure aucune idée, mais ce devait être quelque chose de grave. L'absence d'Ignus confirmait leur mauvais pressentiment : quelque chose de sombre était en train de se tramer. Voulait-il véritablement attenter à la vie de Dinaelin ?

Sans comprendre vraiment, Sighild reçut un solide coup de botte dans le visage. Le soldat zélé qui venait de récupérer la lettre ne s'était pas privé, et il s'était défoulé sur elle, le regard triomphant. L'Elfe roula au sol, quelque peu sonnée, tandis que Voronwë lui jetait une œillade qui en disait long. Des héros d'Imladris, de vaillants défenseurs des Peuples Libres, traités comme des moins que rien. C'était inadmissible, vraiment. Pourtant, ils se retrouvaient à la place des criminels de l'Ordre qu'ils traquaient, et comprenaient désormais dans un sens quelle violence ils avaient à subir lorsqu'ils étaient repris. S'ils avaient pu se mettre à leur place un seul instant… Si seulement ils avaient pu… Mais ils n'étaient pas en mesure de penser à ces choses actuellement, trop occupés qu'ils étaient à présenter leur défense pour ne pas être amenés dans les geôles de la cité.

Grondant comme le tonnerre, Sighild se redressa avec une aura inquiétante autour d'elle, alors que sa voix déformée emplissait la pièce. Les hommes reculèrent d'un pas, stupéfait par cette curieuse magie qui émanait d'elle, craignant d'être victimes d'un mauvais sort ou d'être changés en quelque chose. Elle prit la parole, parlant rapidement en dépit du sang qui coulait le long de son menton. Jamais ces hommes n'avaient vu d'Elfe pareille, qui irradiait une telle colère et une telle brutalité. Son visage parcouru d'une longue cicatrice, sa lèvre ouverte qui vomissait un flot carmin, ses yeux qui lançaient des éclairs. Ils en avaient peur, assurément, bien davantage que de l'OCF et de ses sbires. Ce n'était pas par le respect qu'elle avait obtenu d'eux le silence, mais bien par la contrainte. Par la contrainte et la force, comme l'Ordre qu'elle entendait combattre. Avait-elle donc sombré à ce point ? Son plaidoyer terminé, elle laissa la parole au Capitaine, qui était pâle comme un linge. Son épée toujours à demi-sortie ne lui avait servi à rien face au prodigieux sortilège qu'elle lui avait lancé. Sur un mot de sa part, il aurait pu mourir. Tout simplement. Comment un seul individu pouvait détenir un si grand pouvoir ? Cette femme était une menace pour l'ensemble du royaume, si à elle seule elle pouvoir décider qui vivrait et qui mourrait. Pour l'heure, elle avait placé sa magie au service de la Reine d'Arnor, du moins le prétendait-elle, mais qu'adviendrait-il si un jour elle décidait de se retourner contre le monarque du Gondor ? Retiendrait-elle sa lance à ce moment, si dans un accès de colère elle décidait de faire usage de ses sorts ?

Il aurait pu la faire emprisonner quand même, et la mener dans les geôles pour l'interroger, mais il n'en fit rien. Pas tant parce qu'il n'estimait pas la procédure raisonnable que parce qu'il ignorait quelle était l'étendue des pouvoirs de la jeune femme. Si elle souhaitait véritablement les aider, alors il devait lui faire confiance, au moins un peu. Sinon, eh bien… de toute façon, ils n'approcheraient pas de Dinaelin, qui était sous haute protection. S'ils essayaient de rencontrer la Reine, il serait obligé de faire barrage de son corps, quitte à en mourir. Tous les hommes présents étaient prêts à accomplir ce sacrifice, et la détermination le partageait à la terreur dans leurs regards.

- Piet, lâche ton arme. Ton comportement est indigne d'un soldat du Gondor, et ton emportement également.

Celui qui venait de frapper dans le visage de Sighild se retourna vers son Capitaine, comme s'il ne comprenait pas. Il le dévisagea, incrédule, avant de revenir à l'Elfe qui saignait désormais par sa faute. Son regard brouillé par la colère se détendit perceptiblement, et on put lire de la honte. Oui, il s'était emporté, ce qui ne lui ressemblait guère. Le Capitaine s'avança courageusement face à ses hommes, et invita les deux Elfes à se relever :

- Toutes mes excuses pour ce malentendu, messire, madame. Nous sommes actuellement en train de fouiller l'ensemble du Palais. Il semblerait qu'un de nos hommes ait été retrouvé inconscient dans un couloir non loin d'ici. Celui qui avait pour charge de vous escorter, d'après les premiers témoignages. Nous pensons que l'homme que vous avez fait entrer dans le Palais veut s'en prendre à Sa Majesté Dinaelin.

Il ne s'était pas permis de le dire à haute voix, mais il n'en pensait pas moins. Ces deux Elfes s'étaient fait berner par cet étrange individu, et par leur faute un dangereux personnage rôdait désormais dans le Palais. Il était fort peu probable qu'il parvînt à échapper longtemps aux Gardes qui le recherchaient activement, mais qui pouvait bien dire ce qu'il aurait le temps de faire avant d'être repris ? Prendrait-il un noble en otage pour négocier sa sortie ? Réussirait-il à empoisonner la nourriture de Son Altesse pour mieux se débarrasser d'elle ? Personne ne pouvait savoir exactement ce qu'il était venu faire ici, mais l'imprudence et l'excès de confiance en soi des Eldar n'aidait pas les soldats de Minas Tirith dans leur tâche. Le regard du Capitaine, éloquent à ce sujet, trahissait ce qu'il pensait de la vanité elfique. Il leur faisait savoir qu'ils avaient fait une erreur monumentale, et que si quelque chose arrivait à un haut dignitaire, ils en seraient les responsables.

- Avant toute chose, Sire Voronwë, en votre qualité de Héraut vous êtes habilité à choisir la sanction de Piet. Conformément à nos lois, vous êtes en droit de l'appliquer vous-même, ou de charger un de nos hommes de son application.

Le visage des militaires se tendit. Personne n'apprécierait de voir un des leurs être maltraité par un Elfe. Il était vrai cependant que la réparation de ce genre de comportements était importante, et que rien ne pouvait la remplacer. Ce qu'il avait fait était intolérable. L'intéressé serra les poings, et essaya de contenir ses tremblements. Il pensa un instant à sa famille, à sa femme et à ses enfants qui l'attendaient. Si l'Elfe exigeait sa tête en compensation, alors il ne les reverrait plus jamais. Et que dirait Tea s'il revenait marqué par les coups de fouet, ou défiguré par une lame ? Elle pleurerait toutes les larmes de son corps, assurément. Elle avait toujours été trop sensible. Piet, terrorisé, n'avait qu'une envie : fuir. Pourtant, il resta là comme lui commandait son honneur. On lisait une grande crainte dans ses yeux, mais il refusa de les baisser devant l'Elfe qui était chargé de décider de son sort. Il refusait de lui donner la satisfaction de l'avoir fait plier. Les Hommes n'étaient peut-être pas aussi sages que les êtres immortels comme lui, mais ils avaient leur propre courage. Les autres soldats qui se tenaient derrière attendaient avec impatience. Ils n'interviendraient pas, mais ce n'était pas l'envie qui leur manquait. La tension était palpable, mais Voronwë devait faire un choix sur-le-champ, telles étaient les us. Lorsqu'il prît la parole, chacun retînt son souffle un instant, et on entendit distinctement le bruit des cœurs de chacun battre dans leur poitrine.

La peine fut décidée et mise à exécution sous le regard fermé de tous les présents, avant que le Capitaine n'annonça :

- Bien, vous avez obtenu réparation. Vous deux, faites emmener Piet en cellule, où il passera les trois prochains jours. Que cela serve de leçon à chacun.

On obéit rapidement, et le malheureux fut évacué de la pièce, escorté par deux de ses compagnons qui paraissaient bien amers. Alors que tous attendaient les directives de leur supérieur, qui avait eu son lot de décisions difficiles à prendre pour la journée, un homme fit irruption dans la pièce, l'air visiblement paniqué. Ce n'était pas un soldat mais un jeune page, qui semblait avoir couru depuis Osgiliath tant il était essouflé. Le Capitaine lui posa une main sur l'épaule, et sentit que le petit allait s'effondrer sous ce simple poids.

- Que se passe-t-il, enfin ?

- C'est… C'est… Un incendie dans le Palais ! On a vu un homme… avec des gants rouges !

Le militaire capta l'expression des deux Elfes. De toute évidence, c'était leur homme. Il revint au page :

- Où ? Où est cet incendie ?

- Près de la salle où sont entreposés les présents de la Reine.

Le Capitaine se redressa subitement. Les trésors, bien sûr ! Ils n'avaient pas pensé que l'intrus pouvait être un simple voleur, et que son objectif pouvait être tout autre que tuer la Reine. Après tout, il aurait fallu être prodigieusement fort pour réussir à passer outre l'impressionnant sysstème de défense qui entourait Sa Majesté. Par contre, ses trésors n'étaient pas aussi bien protégés que sa personne. Invitant les Elfes à le suivre du geste, l'officier fit passer sa troupe au pas de charge dans les couloirs, en direction de la salle aux trésors. Elle ne se situait pas très loin, mais leur progression fut gênée par les fumées qui se dégageaient, et qui rendaient l'air irrespirable. Les murs de la forteresse étaient en pierre, si bien qu'il n'y avait aucun risque de voir l'entièreté de Palais se consumer, mais les fumées étaient donc prisonnières de ces longs couloirs. En arrivant à la dernière bifurcation, ils purent voir des lueurs orangées se refléter sur les murs, et sitôt qu'ils virèrent ils sentirent la chaleur terrible des flammes qui se dressaient comme un mur entre eux et la salle aux trésors. Nulle magie ne pouvait venir à bout d'un tel brasier, et il n'y avait qu'une seule solution : user de la force de ses bras.

Quelques hommes d'armes étaient déjà occupés à lancer des seaux d'eau sur les langues de feu qui montaient au plafond, sans que cela parût avoir une quelconque incidence sur l'ampleur du désastre. Le Capitaine et ses hommes n'hésitèrent pas un instant. Dans cette salle se trouvaient les biens de Sa Majesté Dinaelin, et ils avaient pour mission de les protéger. Le Capitaine ôta sa cuirasse prestement, et la jeta au sol, en même temps qu'il se débarrassait de ses armes. Ses hommes en firent autant, et s'empressèrent d'aller prêter main-forte à ceux qui travaillaient à éteindre ce brasier. Il se tourna vers les Elfes, et leur cria :

- Venez nous aider ! Nous avons besoin de tous les bras disponibles !

Le feu. C'était sans aucun doute le pire fléau que l'on pouvait imaginer… Il détruisait tout sur son passage, et nécessitait le travail acharné et solidaire de toutes les bonnes volontés. Quand un incendie se déclarait, chacun devait mettre la main à l'ouvrage, sans quoi les flammes risquaient de continuer à arriver. Les militaires, qui étaient en meilleure forme que ceux qui luttaient contre les flammes depuis de longues minutes déjà, prirent leur position en première ligne. Leurs visages et leurs vêtements se couvrirent rapidement d'une poudre noire, tandis que leurs poumons se gorgeaient à chaque inspiration d'une fumée âcre qui les faisait tousser copieusement. Ils transpiraient abondamment, face à la fournaise qui se dressait devant eux, et les seaux d'eau qu'ils jetaient paraissaient ridicules, incapables de contenir la fureur des flammes qui les dominaient de toute leur force.

N'ayant pas le choix, Sighild et Voronwë furent contraints de se mettre à pied d'œuvre, suppléés par de plus en plus d'hommes et de femmes qui arrivaient de toutes parts, des nobles et des serviteurs, qui venaient prêter leur concours pour combattre le feu. Certains s'évanouissaient, après avoir inhalé trop de fumée ou à cause de la chaleur. D'autres s'approchaient trop près, et sentaient les flammes lécher leur peau. Le combat était rude, et à chaque seau passé, à chaque course pour récupérer de l'eau dans les puits et les sources d'approvisionnement les plus proches, les deux Elfes ne pouvaient pas s'empêcher de se demander où pouvait bien être Ignus...


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Sighild Baldrick
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyMer 18 Mar 2015 - 11:54
Les flammes demeurèrent. Ils n’étaient pas assez pour s’en défaire. Les deux compagnons s’étaient retrouvés dans une étrange aventure. Mais avaient-ils eu vraiment le choix ? Qu’aurait fait Calion à leur place ? Etait-elle trop naïve ? Avait-elle fait preuve d’une quelconque imprudence ?

Le visage de Sighild était couvert de suie, ce qui faisait ressentir son magnifique regard. Depuis que cet Ignus avait disparu, la jeune mage était perdue. Elle aidait à faire passer les sots mais n’entendait pas les cris des uns et des autres. Elle ne voyait même pas ces nobles qui tentaient de sauver des flammes certains trésors.

Autour d’elle, tout s’était arrêté.

Le goût du sang s’était désormais mêlait à l’odeur suffocante du feu, réveillant ainsi d’anciens souvenirs.
* Maintenant tu sais ce que c'est le sacrifice, je t'ai rendu imbattable*


En dix minutes de temps, tout avait changé. Sighild essayait de comprendre, mais elle n’y trouva aucune réponse. Son maître l’avait pourtant mis en garde sur certaines choses et l’avait également rassurée concernant ses dons...mais elle semblait à nouveau perdu.

Où était ce maudit homme ? Que cherchait-t-il ? Etait-il un serviteur du mal ?

La chaleur du feu effleura ses mains et lui fit reprendre ses esprits. La jeune mage brisa soudain la chaîne humaine, qui se reforma rapidement. Elle n’entendait pas les cris du Capitaine qui lui ordonnait de les aider et ceux de Voronwë qui essayait de la raisonner.

Sans plus attendre, elle se précipita vers un garde et lui retira son épée de son fourreau. Déterminée, Elwing quitta les lieux en courant. De toutes ses forces, elle bouscula le soldat qui essaya de s’interposer.

Sighild avait bien vu le flacon au sol : c’était une diversion. Une vieille ruse de renard qui permettait à l’incendiaire de réaliser ses méfaits.

Dans son élan, la belle avait défait la corde qui maintenait son bâton dans son dos et emprunta un couloir sur la gauche. Quelques mètres lui suffirent pour arriver à ces fameuses commodités. Le soldat qui avait accompagné Ignus était au sol. Blessé, l’homme montra la direction à suivre. Avant de partir, la belle s’assura qu’Ignus n’était pas caché.

Un sourire serein se dessina sur le visage de Sighild, la blessure n’allait pas emporter le soldat. Elle entendit alors des pas venir dans sa direction. La jeune mage avait reconnu son compagnon, armait lui aussi.

Dans sa fuite, l’infâme menteur avait été blessé par le soldat : son sang indiquait le chemin à suivre.
L’heure n’était pas aux paroles mais à l’action et d’un seul regard Sighild et Voronwë se mirent à la poursuite d’Ignus. Leur course fut des plus rapides et ils rattrapèrent l’imposteur.
Ouvrant une porte en chêne qu’elle connaissait très bien, Sighild commençait à comprendre ce que le malfrat chercher.

A sa vue, la belle l’immobilisa avec l’un de ses sorts. Arrivant à hauteur de l’homme, elle lui frappa l’homme au ventre. Sous le coup sans retenu de la belle, l’homme gémit :
« Estime-toi heureux que je te tape pas plus bas humain. Tu t’es assez joué de nous, parle dès à présent ou tu connaîtras une triste fin sois en sûr ! »



La belle resta devant l’homme, toujours pétrifié par son sort. Il ne pouvait que parler et c’était bien la seule chose qui l’intéressait.

L’on pouvait voir le regard colérique de Sighild, ce même regard dont elle avait été victime par le passé...
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Ryad Assad
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyMer 18 Mar 2015 - 17:40

Ignus riait. Oh que oui, il riait. Il ne lui avait pas fallu plus de trois minutes pour se débarrasser du garde qui le gênait et pour s'empresser de partir accomplir son méfait. Le sot. Les sots, en réalité. Car ces deux elfes n'avaient pas compris ce qui leur arrivait, ni même le pourquoi de leur présence ici. Ils n'étaient qu'un élément dans son plan, dans ce plan génial dont il était la pièce maîtresse. Eux, simples pions, se rendaient trop vite compte qu'ils étaient limités dans leurs mouvements, incapables d'éviter le danger qui se présentait face à eux. Alors, inertes, ils attendaient que l'illusion qui se dressait devant eux se déchirât pour pouvoir continuer à avancer sans réfléchir, sans jamais comprendre, toujours un coup trop tard. Les pauvres. Des centaines d'années d'expérience n'avaient pas affûté leurs esprits, mais avaient au contraire ancré leurs certitudes. Ils étaient incapables de faire face à l'intelligence vive qui était la sienne, et à son esprit génial. Ha, ils allaient le regretter. Il avait marché d'un pas rapide, afin d'éviter autant que possible les gardes qui allaient immanquablement commencer à le traquer sous peu. Le malandrin qu'il avait laissé sur le sol, étendu, ne parlerait pas avant de longues minutes, mais il devait tout de même faire vite. Pour l'heure, il avait gagné du temps grâce à ses deux pions, qui n'étaient pas en mesure de comprendre ce qui allait leur arriver. Décidément, c'était une bien belle journée.

Bifurquant à un couloir, il s'était débarrassé des deux gardes qui bloquaient l'entrée de la salle aux trésors. Deux hommes seulement ? Pas davantage, bien entendu. Quel besoin de faire garder lourdement une pièce parfaitement à l'abri, au sein du Palais Royal de Minas Tirith. Il fallait franchir des dizaines d'obstacles pour arriver là, et même en se débarrassant des deux hommes, il fallait être particulièrement téméraire pour espérer crocheter la serrure, qui était probablement une des plus inviolables de la Terre du Milieu. Pourtant, sitôt qu'il eût neutralisé les deux gardes, avec autant de célérité que de discrétion, il s'avança d'un pas confiant vers la porte qui se dressait face à lui. Lourde et large, sa structure métallique ne laissait aucune prise à la violence, et son mécanisme complet de verrouillage n'aurait pas donné suffisamment de temps même au meilleur des voleurs. Pourtant, Ignus souriait largement, comme s'il arrivait là à la partie la plus simple du plan. Il glissa nonchalamment une main dans sa poche, et en retira un objet qui aurait fait ouvrir des yeux ronds à n'importe qui. Comment ? Comment s'était-elle retrouvée en sa possession, à lui qui déclarait venir d'arriver de Dale ? Comment ?

Satisfait, il enfonça la clé dans la serrure, et ouvrit le battant qui le séparait du trésor royal. Ses yeux se mirent à briller. Enfin. Enfin il y était. Mais il avait du travail à faire. Soigneusement, il enduisit le pourtour de la porte d'une mixture odorante sortie d'une fine pochette qu'il gardait cachée dans son pantalon. C'était le seul endroit que la fouille minutieuse de l'elfe n'avait pas véritablement exploré, et lui qui était davantage à la recherche d'une arme, d'une dague ou d'un poignard, n'avait pas prêté attention à ce qui ne ressemblait qu'à un morceau de tissu anodin. Il n'y avait pas assez de cette dangereuse substance pour réaliser le grand brasier qu'il voulait, mais il savait que son objectif serait rempli ainsi. Il badigeonna les murs, le sol, et vida tout le contenu de la petite pochette, avant de sortir un briquet à amadou de sa poche. Moins d'une seconde après, une flamme prenait contact avec un mélange de sa conception, conçu pour brûler même sur des surfaces apparemment non combustibles, et pour faire prendre aux flammes des proportions gigantesques. Surpris par la violence de l'embrasement, il recula vivement, et s'enferma à l'intérieur de la salle aux trésors, conscient que son geste attirerait rapidement des gardes peu disposés à le laisser procéder. Il avait trop peu de temps pour se permettre d'en perdre à contempler son œuvre.


~ ~ ~ ~


Ignus riait. Tout se déroulait absolument comme prévu, et il avait réussi à mettre la main sur ce qu'il cherchait. Par tous les Valar, il n'aurait jamais cru pouvoir déjouer aussi facilement le système de sécurité de Minas Tirith. S'il n'avait pas eu la chance de rencontrer ces deux elfes qui n'avaient absolument rien compris à son manège, il se serait sans doute heurté à un mur, à une impossibilité. Il lui fallait juste quelqu'un pour le faire entrer au Palais, quelqu'un qui soit prêt à jouer le pigeon. En trouver deux, c'était inespéré… Pourtant, le regard de la jeune femme le troublait encore, maintenant qu'il y pensait. Il s'était senti immédiatement subjugué par ses yeux, par sa noblesse, et il s'en voulait presque de lui avoir joué un si mauvais tour. Naturellement, si elle lui mettait la main dessus, elle s'arrangerait pour le lui faire payer cher – il avait vu qu'elle n'était pas du genre à plaisanter – mais il préférait croire qu'un jour, quand tout serait terminé, il pourrait revenir vers elle.  Elle lui pardonnerait son geste, et peut-être qu'alors, il pourrait enfin avoir l'occasion de la séduire. Toutefois, il avait été engagé pour un travail, et il devait l'accomplir. Pas le choix, pauvre Ignus, pas le choix.

Appuyé sur la lourde table de bois, il tournait le dos à la porte, ce qui n'était guère prudent. Toutefois, il savait qu'il n'avait rien à craindre. Il était complètement hors de portée, et personne ne viendrait le chercher ici. Ces idiots de gardes devaient être aux prises avec les flammes qui refusaient de s'éteindre facilement, la faute à son mélange particulier. Quant aux Elfes, s'ils n'avaient pas été enfermés par les hommes du Roi, ils devaient être en train de courir après des fantômes, de simples illusions. Les sots. Décidément, il était véritablement le seul être génial à des lieues à la ronde. Au dehors, il entendait des gens qui s'affairaient, qui allaient et qui venaient, mais lui était bien loin de toutes ces considérations. Il avait un projet bien plus noble à mener. Toutefois, la porte s'ouvrit derrière lui bien plus tôt qu'il ne l'imaginait. Il s'immobilisa un instant, comme pétrifié…


~ ~ ~ ~


Il ne souriait pas du tout, et son visage avait pris une teinte rouge au moment où la folle était rentrée dans la pièce. Dans son esprit, il avait envie de hurler : « sorcière, sorcière ! » pour alerter les gardes, pour qu'enfin on vînt l'aider et le libérer de l'infâme sortilège qu'elle lui avait lancé. Elle avait débarqué comme une furie, et alors qu'il se tournait pour comprendre ce qu'il lui arrivait, il avait senti tous les muscles de son corps se figer, comme s'il était soudainement pris dans une gangue de glace. Sans même lui adresser un regard, elle lui avait asséné un violent coup dans le ventre, qui l'avait plié en deux, suffoquant étouffant presque. Le pauvre était cardiaque, et entre la terreur qu'il éprouvait et la violence qu'il subissait, il sentait son cœur s'emballer. Il tomba à genoux, incapable de respirer désormais, comme submergé par une crainte indiscible. C'était comme s'il étouffait dans cette prison immatérielle que la sorcière retenait autour de lui. La tête baissée, il était incapable de même la relever pour lui faire voir qui il était vraiment. Elle le dominait de toute sa hauteur, et lui ne voyait que ses pieds, tandis qu'il entendait les menaces qu'elle proférait envers lui. Mais pourquoi ?

Derrière Sighild et Voronwë, qui tous deux contemplaient leur victime, des bruits de pas les alertèrent. Des gardes les avaient vus partir en courant, et avaient cru bon de venir leur prêter main-forte. Ils arrivèrent, trois d'entre eux dont le Capitaine, qui avait abandonné son armure mais qui pour l'heure tenait fermement son épée à la main. Élégant dans son pourpoint noir brodé aux armes du Gondor, il n'en demeurait pas moins beaucoup plus vulnérable aux coups et aux attaques. Ses hommes, vêtus de la même façon, semblaient terrifiés. Pas seulement parce qu'ils venaient de voir, mais aussi par ce à quoi ils assistaient. Peut-être parce qu'ils avaient vu la Magicienne à l'œuvre, et qu'ils savaient qu'au moindre faux-pas, elle était capable de les éliminer d'un seul geste. Peut-être parce qu'elle se tenait devant un homme agenouillé, avec dans le regard une lueur inquiétante, comme si elle allait le décapiter sur place. Sans doute parce que l'homme qu'elle avait en face d'elle n'était pas Ignus…

- Lâchez votre arme, Magicienne, au nom du Roi !

Le Capitaine avait tonné cela d'une voix forte, mais au fond de lui-même il était bien plus perplexe qu'il n'y paraissait. Le Héraut d'Imladris parut se rendre compte de la situation. Emporté par l'excitation du combat, il n'avait pas prêté attention à l'homme à terre, qui tremblait perceptiblement. Son physique était moins athlétique, ses vêtements quelque peu différents. Si sa couleur de cheveux était identique, ils étaient un peu plus longs. Cependant, aveuglée par ses émotions, Sighild avait commis une erreur, une erreur désastreuse. Une erreur fatale…

L'homme retenu immobile releva soudainement la tête, comme si pendant un bref instant le charme de la magicienne ne faisait plus effet sur lui. Sa bouche était ouverte dans une supplique muette, mais surtout les traits de son visage étaient différents. Ignus était loin désormais, et elle s'en était prise à un innocent. Le temps qu'elle comprît sa méprise, il était déjà trop tard. Le malheureux, dont le cœur était fragile, avait résisté de son mieux, mais il n'avait pas pu s'emballer. Son pouls s'emballa une dernière fois, avant de retomber brusquement. Ses yeux se révulsèrent d'un seul coup, et il s'écroula sur le côté comme un poids mort. Littéralement. Le Capitaine poussa un hurlement de colère, et se précipita au devant du noble, bousculant les deux Elfes au passage. Il abandonna son épée, et tenta de réanimer par tous les moyens possibles l'innocent, victime du hasard ou de la malchance. D'une voix impérieuse, le Capitaine ordonna :

- Restez où vous êtes, soldats ! C'est trop tard. Il est mort…

Se relevant lentement en se saisissant fermement de son épée, l'officier se retourna vers les deux elfes. Désormais, c'était du trois contre deux, même si les pouvoirs de la magicienne et l'expérience de Voronwë étaient des atouts non négligeables. Les mâchoires serrées, le militaire se contenta de lancer :

- Au nom du Haut-Roi Mephisto, je vous somme une dernière fois de déposer vos armes immédiatement, où je me verrai dans l'obligation de procéder à votre arrestation par tous les moyens nécessaires. Immédiatement !

Son rugissement fit sursauter les deux Eldar, qui se jetèrent un regard. Ils n'avaient pas cent solutions. Ou ils acceptaient de collaborer, mais dans ce cas ils acceptaient de perdre la trace d'Ignus qui continuait à prendre de l'avance sur eux… Ou bien ils tentaient de le poursuivre, en risquant pour cela de devoir se mettre à dos l'ensemble des soldats du Gondor, mais surtout en étant obligés de passer par le fil de l'épée les trois hommes qui leur barraient la route. Le choix leur appartenait, mais le temps s'échappait de plus en plus. Bientôt, le Capitaine et ses hommes chargeraient, et actuellement rien ne pouvait les raisonner...


_______

HRP : Qui a dit que tu comprenais ce qu'il cherchait ? langue


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Sighild Baldrick
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyVen 24 Avr 2015 - 19:32
Figée sur son erreur, elle demeura silencieuse. L’incompréhension la gagna. Tout s’était à nouveau figé autour d’elle. Elle n’entendait pas les mises en garde de ce capitaine.
Sans se soucier de ce qui l’entourait, elle fit reculer d’un geste délicat le soldat qui tentait de réanimer sa victime. Ses nobles mains se posèrent sur le torse de l’homme et elle s’exécuta. La jeune mage n’était pas une meurtrière, du moins, pas envers des créatures innocentes. Son acharnement porta ses fruits : l’homme se réveilla.

De son beau regard l’on pouvait voir un certain apaisement. Le noble n’émit aucune colère, il resta émerveillé par la beauté de cette elfe et par l’aura qu’elle dégageait. Ce regard aux couleurs du printemps fixait l’homme, ses mains, posaient sur son torse, apportait une sérénité chez le noble qu’il ne pourra jamais décrire.
* « Pardon pour tout Ariel…Je t’aime. Ariel… »*



Restant impassible sur ses sentiments, la belle aida l’homme à se redresser et il partit sans plus attendre. Ce dernier était encore sous le choc de cette attaque inattendue et par la prestance de la belle.

Sighild quant à elle n’eut pas le temps de penser. Elle se contenta de regarder Voronwë, dont l’incompréhension la marqua intérieurement, mais encore une fois, elle ne laissa rien transparaître.
Puis, elle regarda le capitaine, qui demeurait dans son attitude menaçante. Le regard noir de la mage frappa l’ensemble des soldats. Sans aucune peur, la belle s’approcha en hâte du capitaine. Surpris, les hommes ne bougèrent pour autant pas car la belle avait laissé ses armes au sol.
« Encore une fois vous vous méprenez capitaine, nous ne sommes pas de vos ennemis. Nous cherchons simplement ce criminel qui est responsable de tout cela. Cet incendie n’est qu’une ruse, un moyen de faire diversion. Vous avez donc deux solutions : rester campé sur vos convictions ou chercher cet homme avec nous. »



Le corps Sighild était très proche de celui du capitaine. Son attitude était autoritaire, certes, mais au vu des circonstances, elle n’avait pas le choix. La belle n’avait également pas peur de cet homme, elle connaissait désormais ses talents et ils étaient bien plus élevés que ceux du capitaine et de sa troupe.
*Pourquoi me hantes-tu encore?*


Telle était la question...
#Sighild
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyDim 3 Mai 2015 - 0:30
Le fer contre la peau de Voronwë ne le rendait que plus énervé. Le capitaine continuait de fixer le soldat droit dans les yeux. Il était très courageux de maintenir sous la pointe de sa lance un guerrier elfe. Et pas n’importe quel guerrier, un soldat d’Imladris, un capitaine, un héraut. Dans son regard il pouvait voir une lueur, de la naïveté ou du courage. Savait-il au moins à qui il avait affaire ? Voronwë pensa qu’il s’agissait plus de l’ignorance que de la hardiesse. Le garde était trop jeune, trop inexpérimenté, et pourtant il était trop bon garde pour être un simple gardien de porte. Un enfant du Gondor qui n’avait jamais quitté sa bien-aimée cité. Un oisillon qui n’avait jamais quitté son nid. Pauvre de lui, il ne partira jamais à l’aventure.

Le pire fut le coup qui projeta Sighild au sol. Voronwë bouillait intérieurement. Comment osait-il ?! Elle était son amie, un exemple de volonté et de force. Le regard que Voronwë lança à cet homme nommé Piet fut sans doute le plus violent qu’il ait pu voir. Bien-sûr, Sighild avait plus d’un tour dans son sac. Sa magie éblouissait de plus en plus le capitaine. De batailles en batailles la semi elfe progressait. Comment ne pas être étonné par cette puissance ? Le plus beau dans tout cela, c’est qu’elle faisait le bien autour d’elle. Le Héraut était un exemple de courage, de gloire, de vaillance. Mais on oubliait Sighild qui se battait tout aussi bien voir mieux que lui. Il est aisé de combattre quand on a fait cela durant des centaines d’années. Sighild gagnait ses combats sans l’expérience de centaines de batailles, elle se battait avec son cœur. Et pour cette raison, elle était bien supérieure à Voronwë. Non pas que le soldat ne se battait pas avec son cœur, mais il avait une technique de combat acquise au fil des guerres. Oui, Sighild était une vraie source de vie et de force à l’état pure pour Voronwë. Un exemple pour chaque soldat, chaque homme, chaque elfe. Il faut du courage pour survivre, mais il en faut encore plus pour se surpasser afin de protéger les autres.

Sa magie était unanime, les gardes l’écoutèrent tous effrayés jusqu’à la fin. Ensuite vint la reconnaissance de leurs titres. Sighild et Voronwë furent relâchés avec toutes les excuses qui se devaient. Comment leur en vouloir ? Il fallait bien sur prendre en compte le mariage, les combats récents, bref leur patience avait totalement disparut sous le stress incessant. Un officier vint leur expliquer la situation. Cette saleté d’Ingus, il allait mordre la poussière. Voronwë était dans une rage folle. C’est la mâchoire serrée que l’officier l’invita à punir le fameux Piet.
Le soldat fut mis à genoux devant le Héraut. Baissant la tête, montrant sa honte, Piet ne prononça aucun mot. Malgré sa colère le capitaine restait un être sage et surtout juste.

-Dois-je te punir ? Certains te trancheraient la tête pour ce que tu as fait. Mais peut-on blâmer un soldat qui veut protéger sa reine et son royaume ? Je ne pense pas. Tu as fait ce qu’il fallait. Hormis un détail…
A ce moment, Voronwë envoya sa botte vers la mâchoire du Gondorien. Un filet de sang heurta le sol pourtant si blanc.

-Tu as été beaucoup trop loin en frappant mon amie. Tu ne mérites aucune autre punition que la honte qui pèse sur tes épaules. Saches que tu as frappé l’un des plus grands héros que tu verras dans ta vie. Elle a plus fait pour Terre du Milieu que ta famille n’en fera en un âge entier. Réfléchis à cela, va de l’avant, apprends de tes erreurs.


Après ce discours, Voronwë invita, d’une main ferme, Piet à se relever. Le coup était une vengeance personnelle. Le Héraut avait ressenti le coup de botte de Piet comme une puissante brulure. Une brulure d’injustice mais aussi de compassion. Sighild ne méritait pas ça, pas elle. Mais le cavalier était sage, intelligeant. Même si le coup était inacceptable, le soldat avait compris son erreur, ce n’était pas une de ces brutes. Ce comportement était indigne d’un soldat de Gondor.

Soudain, Voronwë se souvint de cet ignoble Ignus. Il ne lui faisait pas confiance depuis le début, et à raison.

-J’espère pour lui que vous le retrouverez avant moi, dit le cavalier au gondorien. Protégez la reine, postez vos meilleurs soldats autour d’elle. Faites attention aux projectiles, il semble qu’il ait nombre de tours dans son sac. Un talent pour l’archerie ne m’étonnerait pas.

Voronwë était une personne calme et posée, mais Ignus avait réussi à l’énerver. Premièrement en jouant le bourreau des cœurs sans le moindre charme puis en leur mentant. L’elfe espérait le retrouver et s’occuper de son interrogatoire.

Sans attendre, un jeune homme rentra dans la salle. Essoufflé, il articula quelques mots. Un incendie dans le palais. Et comme par hasard dans la salle des présents ! Acte symbolique ou voulait-il enflammer un objet en particulier ? A moins que…

-Une diversion
, dit l’elfe en un souffle.

Pendant que le feu brulait, la panique était à son paroxysme, et la protection de la reine pouvait perdre des soldats.

-Protégez la reine !
alerta Voronwë.

Le capitaine adressa au Héraut un signe de tête. Ce dernier fonça en direction du brasier pour tenter de l’affaiblir. L’ennemi était redoutable, violent, dévastateur. En retenant sa respiration, le héraut retira un soldat inconscient proche du feu qui se propageait malgré les efforts pour le combattre. Il revint trainant le soldat, les yeux rouges sang. Il ne voyait plus grand-chose, ses yeux étaient noyés par la fumée. Du regard il chercha Sighild. Elle restait immobile, dans ses pensées. Il tenta de la raisonner, en vain. Elle n’était plus là. Ce sentait-elle coupable ? Sans aucun doute. Mais ce n’était pas de sa faute, c’était celle d’Ignus.

Sans prévenir, elle s’empara de l’épée d’un garde. Voronwë ne voyait pas tout ce qu’il se passait, sa vision était brouillée, incandescente. Le capitaine du Gondor le regarda, lui lança une épée avec un signe de tête que le Héraut lui rendit.

Le capitaine Amnel semblait sous l’effet de l’alcool. Il ne marchait pas tout à fait droit et voyait trouble. Il tenta de suivre Sighild, sans grand succès. Un garde à terre lui indiqua la direction. Etait-il gravement blessé ou simplement en train de se reposer, Voronwë ne pouvait le voir. Mais grâce à lui il put rattraper son amie. Il n’avait pas remarqué le sang à terre, tout n’était que de cendres pour lui. Leurs regards se croisèrent. Celui de la semi-elfe était magnifique tels les plus splendides joyaux nains. Elle se mit à courir, le capitaine tenta de la suivre avec du mal.

Enfin ils le rattrapèrent. Sighild s’approcha de lui pour… Voronwë ne pouvait voir, ses yeux lui brulaient de trop. Ça lui apprendra de jouer les héros. Tout se passa très rapidement et Voronwë ne put suivre toute l’action. Il comprit que Sighild s’était trompée et qu’ils allaient être arrêtés, mais elle s’approcha de la victime pour la réanimée. S’était-elle trompée ? Non pas elle, elle ne pouvait pas. L’erreur est humaine, sous la rage c’était possible, après tout elle avait une grande part d’humanité. Quoiqu’il en soit, Voronwë la soutiendrait toujours. Même à moitié aveugle il combattrait pour la protéger. Ou bien même devant un tribunal, quitte à perdre son titre. C’était une personne de bien, un héros remarquable, elle avait le droit de se tromper. La superbe Elfe avait gagné le respect de Voronwë, et ça, c’était plutôt rare.

Il entendit cependant très bien ce qu’elle dit au capitaine. Son courage ne cessait de surprendre le cavalier. Sighild était trop loin de sa vision, pourtant elle n’était qu’à quelques mètres. Voronwë avança lentement, se servant de l’épée comme canne. Il était maintenant presque complètement aveugle. La douleur était insoutenable, mais il restait droit, digne, il était la fière représentation d’Imladris. Arrivé près d’eux, il parla tranquillement.

-Capitaine, je sais que vous êtes confus. Tout semble montrer notre culpabilité alors qu’elle n’est que chimères. Si vous n’avez pas confiance en une magicienne, ce que je peux comprendre, ayez confiance en un Héraut.


Il semblait hésitant. Fallait-il croire un Héraut qu’il n’avait jamais vu ni entendu parler ou bien croire les preuves qui s’offraient à lui ? Des chuchotements commencèrent à naitre entre les soldats. C’est un sous-officier, apparemment épuisé, qui prit la parole.

-Mon Capitaine, si vous m’autorisez à parler, il y a une chose que vous devez savoir. Cet elfe a sauvé l’un des nôtres au milieu de l’incendie, d’où sa cécité. J’ai pensé que ça vous aiderait dans votre choix.
En effet, les émeraudes du Héraut restaient rubis et sa vision ne s’améliorait guère. Voronwë allait peut être devenir aveugle. Cette idée le traumatisa. Même s’il semblait de marbre, intérieurement il avait peur. Être aveugle était l’une des pires punitions pour un elfe. Si cette fatalité devait lui arrivée, soit, qu’il en soit ainsi, mais elle n’était pas méritée. Mais peu importe, Voronwë ne regretterait jamais d’avoir sauvé ce soldat, même s’il doit vivre le restant de ses jours aveugle.
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Ryad Assad
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyMer 13 Mai 2015 - 13:58
HRP : Désolé pour le retard, et aussi pour la qualité ! Je l'ai écrit entre deux partiels, et fini aujourd'hui seulement... J'aurais voulu faire mieux, mais au moins il a le mérite de faire avancer les choses. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'envoyer un MP ^^. A bientôt ! /HRP

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Car le Mal ne se repose jamais Homme_10

#Ignus

L'épisode de la réanimation du noble jeta un froid parmi les gardes, qui paraissaient ne pas comprendre. Ils étaient des soldats d'élite, ils étaient des guerriers entraînés et compétents, mais ils s'étaient trompés. Ou plutôt, tout le monde ici paraissait s'être trompé. La Mage avait commis une erreur, eux-mêmes avaient réagi avec un emportement qui n'était que le reflet de leur profonde inquiétude. Et comment ne pas les comprendre ? Ils étaient la fine fleur de l'armée du Gondor, mais ils avaient été dupés par un homme potentiellement dangereux, qui se promenait au milieu des plus importants dignitaires du Royaume Réunifié. Le Roi Aldarion, son épouse, les nobles éminents d'Arnor, ainsi que la famille royale du Gondor, les hauts dignitaires qui venaient leur rendre visite. Tous ceux-là étaient exposés car un seul individu avait réussi à se faufiler à travers leur système de défense pourtant infaillible. Chacun, dans la pièce, avait failli à sa mission. Ils devaient remercier les Valar d'avoir su réagir aussi rapidement, et d'avoir mis en sûreté ceux qui devaient l'être. A présent, les principales cibles que pouvaient attaquer d'éventuels assassins étaient sous bonne garde, et le demeureraient jusqu'à ce que toute cette affaire fût éclaircie. Le Capitaine avait compris son erreur, et compris que les Eldar cherchaient autant que lui à mettre la main sur le coupable. L'intervention d'un de ses soldats l'aida en ce sens, naturellement, mais il avait déjà pris sa décision en voyant l'Elfe s'approcher de lui, en observant ses yeux ravagés par l'incendie. Le pauvre se tenait bien droit, insensible à la douleur qu'il devait éprouver, mais les fumées âcres et non naturelles dégagées par les flammes l'avaient cruellement atteint. Le criminel avait dû utiliser un produit spécifique qui avait rendu les flammes voraces et dangereuses, sans quoi Voronwë Amnel, Héraut d'Imladris, n'aurait pas été atteint à ce point.

Le quittant du regard, le Capitaine revint à la magicienne. Celle-ci le dévisageait avec un air supérieur propre à sa race qu'il n'appréciait pas du tout. Elle se croyait supérieure à lui, elle et ses pouvoirs non naturels. Toutefois, il devait bien reconnaître qu'elle serait un atout précieux dans la traque de ce misérable. Il préférait cependant la savoir loin des personnes qu'il avait la charge de protéger, car il n'était pas serein de la savoir si proche des monarques. S'il lui prenait l'envie de les agresser, qui parviendrait à l'arrêter ? D'une voix aussi glaciale que celle qu'elle avait utilisé à son encontre, il répondit :

- Nous traquerons et nous trouverons cet homme, faites-moi confiance. Mais à une seule condition : n'utilisez plus vos sortilèges au sein de la Cité Blanche. Votre jugement est peu clair, et vous avez bien failli tuer un homme innocent aujourd'hui !

Au fond, on était en droit de se demander si le Capitaine n'aurait pas préféré que le noble mourût. Au moins, comme ça, il aurait eu tout le loisir de faire incarcérer Sighild, et de mettre hors d'état de nuire la menace incontrôlable qu'elle représentait. Naturellement, l'officier était un homme loyal et bon, qui n'aurait jamais souhaité qu'elle telle chose arrivât. Cependant, il gardait en travers de la gorge l'attitude fort peu diplomate de la jeune femme, et sa propension à utiliser ses pouvoirs pour obtenir ce qu'elle voulait. C'était là l'attitude belliqueuse de ceux qui un jour rejetaient même l'autorité naturelle des Rois pour tenter de gouverner à leur place. Il n'en avait aucune preuve, mais il savait qu'un jour, elle franchirait la limite, que sa magie lui ferait perdre la tête et qu'elle commettrait un acte irréparable :

- Vos mystérieux pouvoirs sont une menace pour l'ensemble de la Cité Blanche, et quand toute cette histoire sera réglée, je rendrai personnellement un rapport à mes supérieurs pour les informer de la situation vous concernant…

La menace était claire. Le cas de Sighild serait étudié très attentivement, et si elle voulait éviter de s'attirer d'autres ennuis, il lui faudrait faire preuve de tact et de prudence. Dans cette affaire, la brutalité n'amènerait rien de bon. Le Capitaine se détendit légèrement, et leur lança en rengainant son épée :

- En attendant, nous devons collaborer. Suivez-moi, nous devons découvrir ce que ce brigand a fabriqué.

Il s'écarta pour les laisser passer, à la fois par courtoisie, mais également parce qu'il préférait toujours être en mesure de garder un œil sur eux. Il ne savait pas de quoi ils étaient capables, et il y avait eu trop d'éléments étranges aujourd'hui pour qu'il leur fît confiance aveuglément. Ils étaient certes des alliés, mais des alliés qu'il valait mieux conserver éloignés. Au moment où la jeune femme passa devant lui, il lui adressa un regard peu amène, qu'elle nota certainement. Elle dut comprendre qu'elle ne s'était pas fait un ami en sa personne, mais qu'importait ? Ils devaient agir dans le bien de la Cité Blanche, peut-être pour le bien de la Terre du Milieu. Ce n'était pas le moment de se chamailler. Au moment où le Héraut passa, toutefois, le Capitaine l'arrêta d'un geste, et lui demanda :

- Vos yeux… On les dirait brûlés ! Appuyez-vous sur Simus, il vous guidera.

Un des soldats attrapa avec bienveillance la main de l'Elfe, et la posa sur sa propre épaule. Le vétéran millénaire n'aurait qu'à suivre le rythme pour suivre le chemin que le dénommé Simus emprunterait. Ils devraient simplement ne pas marcher trop rapidement pour ne pas le faire trébucher. Une fois ce détail réglé, ils remontèrent le couloir, suivant sans trop de peine l'odeur entêtante de la fumée, et écoutant l'affairement des soldats qui allaient et venaient, inquiets, perdus, perplexes. En arrivant sur les lieux, ils virent que l'incendie avait été maîtrisé. Les murs jadis blancs et immaculés étaient désormais noircis, à l'instar du sol et du plafond qui avaient cruellement souffert. De nombreux militaires étaient étendus sur la pierre froide et nue sur laquelle ils marchaient, gémissant de douleur, portant la main à leur visage. C'était un spectacle d'horreur, pareil à celui qu'on aurait pu voir sur un champ de bataille. Décidément, cet individu isolé avait fait beaucoup de dégâts, ça ne devait pas être n'importe qui… Plusieurs officiers étaient rassemblés, en pleine conversation, pendant que des hommes s'occupaient d'essayer d'ouvrir la porte qui s'était déformée sous l'effet de la chaleur, et qui était désormais scellée. Le Capitaine se dirigea vers ses pairs, suivi de près par les Elfes :

- Qui sont ces gens, Morens ? Ce n'est pas un endroit pour des civils étrangers !

- Ils peuvent nous aider, je pense. Ils étaient avec le malfrat à l'origine de l'incendie, ils ont vu son visage.

Les officiers se regardèrent, méfiants, avant de lancer :

- Et vous croyez que ramener précisément ceux qui se sont fait berner va nous aider ? Allons bon, Morens, vous perdez l'esprit ! Nous avons besoin de mener une enquête professionnelle, dites-leur de s'écarter.

Le Capitaine fit un geste en direction de Voronwë et Sighild, pour leur demander de rester calmes, et de le laisser parler. Intervenir maintenant n'aurait pas l'effet escompté, et ils n'auraient fait que braquer encore plus les Gondoriens. Non, s'ils voulaient avoir une chance de participer à la traque, ils devaient faire profil bas encore un peu.

- Mon Commandant, ils m'ont assuré que leur coopération ne nuirait pas à notre propre enquête, et qu'ils ramèneraient le prisonnier à nos hommes, le trouveraient-ils avant nous. Je comprends vos réticences, mais leur aide pourrait être précieuse.

Les officiers hésitèrent un bref instant, durant lequel on entendit distinctement un craquement net et brutal, celui d'un épais morceau de métal brisé par une pince de belle taille. La porte de la salle aux trésors venait de céder. Comme distrait par l'enjeu et la perspective de, peut-être, retrouver le criminel à l'intérieur de la pièce, le Commandant se retourna vers le Capitaine, et lui lança avec une certaine précipitation :

- Très bien, qu'ils fassent ce qu'ils veulent, mais qu'ils n'interfèrent pas avec nos procédures, et surtout qu'ils ne fassent aucune vague. Sinon, c'est sur vous que ça retombe.

Sur ces mots, il s'empressa de se diriger vers la porte, derrière une douzaine de fantassins qui attendirent que la porte fût à terre pour la piétiner et se déployer à l'intérieur de la salle, levant bien haut leurs boucliers. Morens se retourna vers Sighild et Voronwë, et les dévisagea avec un air entendu. Ils avaient tous deux compris qu'il avait mis en jeu son honneur et sa réputation auprès de ses supérieurs hiérarchiques pour leur permettre de mener l'enquête de leur côté. Il était presque inexplicable de voir ce comportement, alors que quelques minutes avant il paraissait souhaiter que la magicienne se trouvât à cent lieues de là : il fallait croire qu'il détestait davantage ceux qui menaçaient la sécurité du couple royal que les Elfes. Une chance pour les deux Eldar. Ils attendirent tous les trois devant la porte, qu'on leur donnât la permission de rentrer. Les gardes devaient d'abord fouiller tous les recoins, pour s'assurer que le misérable criminel ne se trouvait pas dans les parages, attendant qu'il n'y eût plus personne au dehors pour filer. Pendant que les hommes regardaient partout à l'intérieur, Morens posa un regard désolé sur les blessés qui l'entouraient. Il y en avait huit, qui paraissaient avoir les mêmes symptômes que le Héraut. Les yeux comme brûlés par la mystérieuse fumée, une douleur anormale. Eux, dont la nature humaine ne leur donnait pas la même résistance que les Elfes, semblaient en plus pris de vertiges et de maux de tête terribles qui ne leur permettaient même pas de tenir debout. Deux guérisseurs s'affairaient auprès d'eux, bien désemparés devant ce mal inconnu, mais surtout pas assez nombreux pour traiter tous ces patients. Il faudrait les transporter au plus vite aux Maisons de Guérison pour s'assurer qu'il était possible de les guérir. Le Capitaine nota que les deux Elfes parlaient entre eux, de toute évidence des yeux du Héraut. Il ne comprenait pas ce qu'ils se disaient dans leur langue, toutefois, et convint qu'il serait plus facile de les laisser en paix, et de se concentrer sur son travail.

On finit d'ailleurs par les inviter à rentrer, et ils ne se firent pas prier. A leur plus grande surprise, tout semblait parfaitement à sa place. La salle était très bien rangée, et chaque objet de grande valeur reposait dans une alcôve, les plus petits étant rangés dans des meubles qui paraissaient ne pas avoir été forcés. Les gardes continuaient leur inspection minutieuse, à la recherche du moindre indice, mais il ne semblait pas y avoir quoi que ce fût. Le voleur s'était volatilisé, et son butin demeurait un mystère. Il fallait dire qu'il était malin : au lieu de chercher à emporter le plus de trésors possibles, il avait dû jeter son dévolu sur un objet rare et précieux, de taille réduite, qu'il pourrait sortir facilement de la cité. Ce qui se trouvait ici n'avait pas de prix, et le moindre bijou pouvait assurer à un homme sa subsistance jusqu'à la fin de ses jours. Toutefois, c'était une prise bien modeste pour un cambrioleur qui avait monté un plan si ingénieux : d'ordinaire, les hommes de son acabit n'étaient pas du genre à faire preuve de mesure. La tromperie des Elfes, l'incendie… tout était trop bien orchestré pour un si faible résultat. C'était curieux.

Le Capitaine et les deux Eldar se tournèrent vers un soldat, qui vint leur présenter les quelques éléments qu'ils avaient pu dénicher. Il tenait à la main un élément métallique qui paraissait avoir été arraché à la porte lorsque celle-ci avait été ouverte. La face qu'il leur présentait était tordue, fondue, et il ne paraissait pas possible d'en tirer quoi que ce fût. Pourtant, il s'avança en leur disant :

- Mon Capitaine, mes seigneurs… Nous avons réussi à retrouver la serrure que le voleur a dû forcer pour entrer. Elle est… intacte.

Morens fronça les sourcils :

- Vous voyez bien que non, elle est toute biscornue.

- Pardon, mon Capitaine. Je voulais dire que le mécanisme est parfaitement intact à l'intérieur. On ne l'a pas forcée. Celui qui a ouvert la porte avait forcément la clé, ou au moins une réplique parfaitement exacte… ce qui est théoriquement impossible.

L'officier jeta un regard aux Elfes, qui paraissaient aussi intrigués que lui. C'était l'élément le plus troublant qu'ils avaient à leur disposition, et il était certain que le voleur ne l'avait pas laissé là par hasard. Il devait penser que l'incendie détruirait cette preuve aussi, mais elle avait échappé aux flammes car ils étaient arrivés à temps pour maîtriser la catastrophe. Un coup de chance inespéré !

- Théoriquement, dites-vous… Qu'en dit le Commandant ?

- Il a envoyé ses hommes interroger ceux qui disposent d'une clé du trésor royal. Mais personne ne veut étudier sérieusement la question d'un faussaire. Ils disent que nous n'avons aucun moyen de retrouver quelqu'un faisant ce genre de travail avec tout le monde qui se trouve à la Cité Blanche. Je pensais que vous pourriez peut-être vous pencher sur la question…

Le Capitaine s'empara de la serrure, qui était encore chaude entre ses doigts, et la fit passer aux Elfes, qui l'examinèrent attentivement. Du moins, la femme, car le Héraut paraissait ne pas y voir grand-chose, le pauvre. Après avoir renvoyé le soldat au travail, en le remerciant de son conseil, Morens se tourna vers ses deux compagnons, une mine sévère sur le visage :

- Vous allez pouvoir vous rendre utile. Ecoutez, un homme en uniforme n'obtiendra rien du tout de la part d'un faussaire qui a aidé à monter un tel coup. Il préférera risquer la prison que de vendre un client pareil, et ruiner sa réputation. Vous, par contre, vous n'êtes pas d'ici, et bien que vous soyez des Elfes, vous pouvez tout à fait vous faire passer pour des clients potentiels. Laissez traîner vos oreilles, et essayez de vous renseigner dans les endroits mal famés en vous faisant discrets. Dans le milieu, des gens capables de fabriquer ce genre de doubles sont peu nombreux, et je suis persuadé que vous mettrez rapidement la main dessus si vous y allez avec tact.

Il lança une œillade appuyée à Sighild, et surtout à son bâton qu'elle ne lâchait pas. La magicienne l'inquiétait au plus haut point, mais la perspective de pouvoir mettre la main sur un indice concluant était trop importante pour se laisser aller à de telles considérations. Il leur posa une main sur l'épaule, pour les prendre à part, formant un petit cercle :

- Si ce faussaire nous échappe, notre meilleure chance de retrouver le voleur et son butin disparaissent. Faites donc en sorte de rester concentrés. Oh, et tenez…

Il sortit un insigne en fer, frappé du blason de l'Arbre Blanc, un objet qui n'était pas mis entre toutes les mains en général. Il parut hésiter un bref instant, avant de consentir à le leur donner :

- Vous devrez peut-être procéder à l'arrestation du faussaire, s'il résiste. Si des gardes vous font des ennuis, présentez-leur ceci. Ils comprendront que vous êtes envoyé par moi, et ils vous escorteront sans faire de difficultés. Mais n'en abusez pas : il y a mon nom dessus.

Sur cet ultime recommandation, il les envoya en direction de la porte. L'enquête des deux Elfes ne faisait que commencer, et ils devraient plonger dans les bas quartiers de la cité, se mélanger avec des individus qui ne leur ressemblaient pas du tout. C'était le prix à payer pour obtenir des résultats, et c'était certainement la raison pour laquelle aucun militaire n'avait voulu accepter cette part ingrate et difficile du travail. Toutefois, Morens avait suffisamment confiance en eux pour les laisser partir seuls, et ils devaient tenter leur chance. Ne fût-ce que pour faire disparaître ce sourire du visage d'Ignus quand ils le retrouveraient… s'ils le retrouvaient un jour…


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Sighild Baldrick
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyMer 13 Mai 2015 - 17:01
A plusieurs reprises, la jeune mage avait été jugée. Elle ne prit cependant pas en compte les premières remarques du capitaine, notamment son regard affable lorsqu’ils quittèrent la pièce.
Sighild Baldrick n’avait pas besoin de se justifier sur quoique ce soit, encore moins sur sa loyauté envers le Gondor : sa famille l’avait elle aussi prouvée par le passé et le nom de Baldrick était souvent synonyme de loyauté et de justice.

La santé de son ami était plus importante que l’orgueil de cet homme. Elle n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit : un soldat s’occupa de lui.

Alors la belle continua de suivre les futiles directives de ce Capitaine, sans pour autant le mépriser au plus profond de son âme. Elle ne pensait pas que les soldats du Gondor étaient devenus aussi stupides, elle n’avait pas eu l’impression que son père et ses amis avaient été ainsi dans leur jeunesse…Il en était visiblement autrement aujourd’hui.

Mais son attention se portait sur cet Ignus. Elle avait toujours dans sa poche ce petit morceau de bois qu’il lui avait donné…peut-être pourrait-il l’aider ? En tout cas, pas en la présence de ce capitaine dépourvu d’intelligence.

Puis, elle se retourna pour regarde son ami. Voronwë souffrait, cela était indéniable mais elle ne devait pas se servir de ses dons sous peine d’attiser la colère de ce capitaine.

Arrivée devant les supérieurs de Morens, la jeune mage écouta attentivement. Se faire berner ? Voulait croire qui le souhaitait, à ses yeux, les circonstances étaient défendables.

La situation semblait pourtant changer à leur faveur et cela fit sourire Sighild intérieurement.
Une fois dans la salle, Sighild constata les dégâts d’un air affligé. Elle s’était déjà promenée dans ce palais et le simple fait que l’on ait attenté à cette beauté architecturale lui brisée le cœur. Pire encore, l’incendie avait fait des blessés…dont son ami.

Se retournant de son pas gracieux, la belle posa délicatement ses mains sur le visage de Voronwë. Son regard se posa dans le sien, inexpressif et abimé par l’incendie.

C’était une toute autre Sighild que l’on pouvait observer, une part d’elle, douce et attentionnée…bien avant qu’elle ne soit mage, bien avant qu’elle n’arrive en ce lieu. D’un ton amical, elle parla dans sa langue maternelle :

« Pardonne moi de ne pas avoir vu ta blessure, j’ai été trop sure de moi. Même si je le pouvais, je ne pourrais pas te soigner par ma magie car les yeux sont une partie du corps sensible et je ne voudrais pas prendre de risques te concernant. Me fais-tu cependant confiance ? »


Voronwë fit un hochement de tête. Sans plus attendre, la belle retira ses mains du visage de son ami et alla d’un pas calme vers l’un des guérisseurs.  En langue commune, elle lui demanda aimablement de lui fournir de quoi soigner son ami. Le guérisseur débordait, lui donna une fiole et lui expliqua comment faire. Elle le remercia d’un geste respectueux et retourna calmement vers son ami.

Elle sentait le regard attentif du capitaine, mais elle s’en moquait parfaitement : à cet instant, seul comptait Voronwë.

Sighild l’agrippa délicatement par le bras droit et le fit assoir sur un banc qui n’avait pas été touché par l’incendie. Elle reprit en langage elfique :

« L’un des guérisseurs m’a donné un liquide qui te permettra de mieux y voir. Cela risque de piquer un peu…mais…tu as vu pire n’est-ce-pas ? »


Elle lui sourit faiblement et reprit :
« Penches ta tête et ouvre bien grand les yeux. »


*J’espère qu’il n’est pas trop tard*


La jeune mage s’exécuta. Une fois la fiole vidée, elle resta assise à ses côtés et lui tint la main.
Puis, on les invita à rentrer. Vonronwë ne voyait toujours pas alors elle lui tint le bras pour le guider.

Elle se contenta d’écouter, d’observer et de se questionner. Elle posait de temps en temps son regard sur Voronwë, il fallait encore attendre...

Avant de partir, la jeune mage prit l’insigne de fer du Capitaine et lui dit d’un ton plus aimable qu’auparavant :


« Vous pouvez nous faire confiance. »

*Dans le cas contraire, nous ne serons pas les seuls à tomber.*

En sortant du palais, Sighild tenait toujours le bras de son ami :
« Comment te sens-tu ? »

Et c’est ainsi qu’ils partirent dans le bas de la Cité Blanche…Sa péripétie de la veille avait-elle un lien avec Ignus ?
HRPG Pour le fun, j'étais inspirée Very Happy:
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyVen 10 Juil 2015 - 21:07
Voronwë était aveugle. Il sentait la fumée noire encore présente, l’odeur des corps brulés, l’odeur de la mort. Un doux parfum semblait apaiser l’air. Voronwë ne pouvait dire si c’était l’odeur d’un garde un peu trop raffiné, un cadeau pour la reine ouvert par les flammes, ou bien le parfum envoutant de sa belle amie. Il ne pouvait savoir à qui appartenait cette odeur réconfortante, même s’il en avait une petite idée.

Ne rien voir était assez perturbant à vrai dire. Il ne pouvait détecter ni danger, ni autres perturbations. Quelle tristesse de devenir aveugle dans cette belle citée, le cavalier aurait tout donné pour admirer une fois de plus l’architecture de Minas Tirith. Observer ses pierres blanches, le marbre splendide et surtout y voir la vie. Il pouvait entendre, toucher, mais il ne pouvait qu’à peine y sentir la vie. Pour la première fois de toute sa vie, il comprit la chance d’avoir une bonne vue. Le capitaine était maintenant seul dans les ténèbres grandissants. Même s’il était entouré de nombreuses personnes, il semblait être seul.

Ce fut Sighild qui lui chassa ces idées de sa tête. Elle lui parla gentiment, comme elle le faisait souvent et l’aida à se diriger vers un des bancs survivants. La semi-elfe demanda quelque chose à une personne proche, sans doute pour essayer de le soigner. Elle précisa qu’elle ne pouvait se servir de sa magie. Voronwë lui sourit alors chaleureusement :

« Magie ou pas, tu as ma totale et absolue confiance »
dit-il calmement.

Il devina qu’elle lui souriait. Puis, pour dédramatiser la scène, il plaisanta.

« Et puis ne t’inquiètes pas, si tu te rate, je ne le verrai pas ! »

L’Héraut espérait que cela la fit rire. C’est à ce moment qu’il réalisa à quel point il n’avait que peu d’amis. Tous ses amis n’étaient plus, la guerre avait ravagé tous ses proches. Ses derniers proches étaient l’éternel Calion, Thoron son fils adoptif, et Sighild. Le cavalier donnerait volontiers sa vie pour chacun d’eux. Il ne s’était jamais vraiment rendu compte qu’eux aussi tenaient à lui. L’aide que lui procurait Sighild le touchait profondément. A cet instant, le capitaine réalisa qu’il n’avait jamais aussi bien vu qu’en étant aveugle.

Quelques secondes plus tard, Sighild lui demanda d’ouvrir les yeux et de pencher sa tête. Voronwë s’exécuta, révélant ses yeux rouge sang. Quelques cendres étaient restées sur ses yeux. Ces mêmes yeux semblaient démoniaques contrairement à ceux de sa guérisseuse angélique. Les goutes brulaient ses yeux de plus belle, réussirait-elle à le soigner ? Voronwë ne pouvait le dire, mais il savait qu’elle ferait tout ce qu’elle pouvait pour qu’il puisse à nouveau admirer sa cité natale.

Une fois la fiole vide, elle resta à ses cotés à lui tenir la main.

« Merci du fond du cœur Sighild »


Ses yeux étaient lavés, mais sa vue ne revenait pas, cela prendrait sans doute du temps avant qu’il retrouve sa vue. Dans le cas contraire il resterait aveugle. On les invita ensuite à quitter le palais. Son amie lui tenait le bras pour le guider. En sortant du palais, elle s’inquiéta pour sa vue.

« Je vais bien ne t’en fais pas. Ma vue reviendra sans doute bientôt, du moins je l‘espère. »

Maintenant ils devaient trouver Ignus, le capitaine s’était mis en danger pour cela. Les deux compagnons ne devaient pas le décevoir.


HRP: Je suis vraiment désolé pour l'attente et la qualité, le retour est toujours difficile.
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyLun 13 Juil 2015 - 21:52
Les portes du palais se fermèrent derrière eux. Afin d’aider son ami, Sighild lui confia son bâton pour qu’il puisse prendre appui dessus. Elle prit soin de retirer sa pierre de lune et de la remettre en lieu sûr, tout comme l’insigne du capitaine. Les deux objets étant très bien cachés, leur nouveau périple pouvait alors débuter.

Quittant la cour du palais, les compagnons se dirigèrent vers une fontaine. Sighild se nettoya le visage, puis, elle sortit un mouchoir pour aider Voronwë : il fallait retirer ces traces de suie. Effectuant cette tâche, la belle examina le regard de son ami :
« J’ai l’impression que ta vue va un peu mieux. En attendant, je reste à tes côtés si tu en as le besoin. »

Et ils repartirent. Sighild se voulait rassurante, la jeune mage regarda droit devant elle et observa chaque personne, chaque comportement :
*Si nous ne trouvons pas cet homme, je ne sais pas ce qu’il adviendra de nous. Seront-ils assez intelligent pour nous comprendre ? Je n’en suis pas certaine, si leur intellect est aussi étroit que celui de leur soldat…*



Puis elle regarda son ami :
*Voronwë ne paiera pas pour moi. Il ne faut pas qu’un conflit naisse à cause de cette situation, le peuple de Fondcombe a assez souffert, je ne pourrais le tolérer.*


Reprenant son inspection, Sighild observa à plusieurs reprises que des hommes la regardaient et lui attribuaient des sourires charmeurs. Elle n’en avait cure, elle était trop concentrée sur sa quête :
*Minas Tirith, aurais-tu autant changée ? Ou est-ce moi qui…*


Elle rattrapa de justesse une petite fille qui venait de se faire bousculer par un homme qui courait. L’enfant, qui s’était agrippée fermement à Sighild, la détailla : une dame étrange oreilles pointues, aux cheveux gris et au regard émeraude qui était fixé sur cet inconnu.
*Il sent le feu…*


Relevant la petite, Sighild la rendit à sa mère. Puis, elle se retourna vers Voronwë pour lui prendre le bras et lui dire d’un ton ferme :
« Continuons. »



Pressant un peu le pas, les compagnons s’enfoncèrent dans Minas Tirith. Sighild décida de suivre cet inconnu, si cette piste ne serait pas concluante, elle se rendrait vers l’un des seuls artisans qui susceptible les aider…


Dernière édition par Sighild Baldrick le Ven 14 Aoû 2015 - 8:59, édité 1 fois
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Ryad Assad
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyMar 14 Juil 2015 - 20:06
L'homme descendait progressivement les étages de Minas Tirith, essayant de ne pas se faire remarquer par la garde qui patrouillait nombreuse dans les rues de la grande cité. Il s'agissait de presser le pas sans avoir l'air suspect, ce qui n'était pas toujours aisé. Car s'il était facile de se dissimuler dans la masse des invités et des délégations étrangères, il était bien moins simple d'échapper à la vigilance de centaines d'hommes à l'affût du moindre signe anormal. Ainsi, conscient que l'empressement risquait de le trahir, il se résolut à adopter une marche rapide, sans plus. Il jeta un regard derrière lui, sans repérer quoi que ce fût de bizarre, et bifurqua dans une ruelle bondée qui lui offrirait une bonne couverture. Il n'avait pas remarqué la jeune femme Elfe qui l'observait à la dérobée, et qui lui emboîta le pas. Elle était flanquée d'un autre Elfe, qui paraissait moins assuré sur ses jambes, mais qui semblait être tout de même en état de suivre intense qu'elle lui imposait. Ils fendaient la foule sans attirer l'attention des passants, davantage concentrés sur les merveilles qu'ils pouvaient observer dans les étals que sur deux individus qui les dépassaient en une fraction de seconde. Les commerçants étaient de sortie, et ils avaient décidé de mettre en valeur leurs plus belles pièces qui brillaient au soleil. Les bijoux, les tissus précieux, les épices et les animaux exotiques étaient légion, tout comme les marchands de mets fins qui proposaient des vins et des viandes venant de loin. Les odeurs et les couleurs chatoyantes donnaient au quartier marchand un aspect tout à fait splendide, et on se serait bien plu à flâner au milieu de tout cela. Mais l'homme qui de toute évidence avait quelque chose à se reprocher n'était pas encore tiré d'affaire. Avant de pouvoir profiter des festivités, avec l'or qu'il allait empocher, il allait avoir besoin de se mettre à l'abri et de laisser passer l'orage. Au moins vingt-quatre heures.

Il descendit un petit escalier, et prit immédiatement sur sa droite, esquivant les gens qui se trouvaient devant lui. Un pas à gauche pour contourner ce monsieur qui discutait avec ses fils, un pas à droite en baissant les yeux pour ne pas rentrer dans ce garde qui observait la foule d'un œil suspicieux. Sitôt qu'il fût passé, l'homme s'empressa de prendre la direction d'une petite auberge tranquille. Il savait qu'il pourrait y réserver une chambre, et s'y terrer sans qu'on vînt le chercher. Quand les choses seraient calmées, il pourrait en ressortir tranquillement, et il serait alors un homme riche. Il souriait déjà en approchant de la porte, mais un pressentiment étrange le poussa à regarder derrière lui. Une ultime vérification comme pour s'assurer qu'il n'était pas suivi. Ce n'était pas une mauvaise idée, loin de là, car il se rendit compte que les deux Elfes se trouvaient sur ses talons. Il les repéra immédiatement, à leur regard insistant. Ses yeux s'agrandirent de surprise, et il abandonna subitement l'idée de rentrer dans l'auberge, pour préférer se jeter dans la rue bondée où il pouvait disparaître plus facilement. Il savait que les deux Elfes lui emboîteraient le pas. Il avait été prévenu par l'homme aux gants rouges.

Baissant la tête, il se força à conserver une allure raisonnable. Tant que les Elfes ne décideraient pas de se mettre à courir après lui en pleine foule – ce qui risquait de créer un mouvement de panique, et qui ne les aiderait pas particulièrement à lui mettre la main dessus – il ne leur ferait pas le plaisir d'alerter la garde à leur place. Toutefois, il ne savait pas où aller : les choses n'allaient pas conformément au plan, et il commençait à paniquer. Au lieu de continuer au milieu de la foule comme il aurait pu le faire aisément, il décida de plonger vers une voie bien moins fréquentée. C'était un passage qui conduisait derrière les auberges, là où on entreposait les tonneaux vides en attendant de les ramener dans les caves à vin où elles seraient remplies. Il n'y avait que quelques employés qui jetaient les ordures dans la rue, sans se soucier trop de qui passait par là. L'un d'eux, cependant, leva la tête en le voyant passer :

- Bonjour ! Lança-t-il aimablement.

Il régnait de fait une bonne humeur presque contagieuse dans la Cité Blanche, et il n'était pas rare de se faire aborder par des inconnus, un large sourire aux lèvres. Afin de ne pas faire trop tâche dans le paysage, l'homme répondit un « bonjour » un peu pincé, sans même prendre le temps de s'arrêter. Il regarda derrière lui, et constata que les Elfes n'étaient pas encore arrivés à sa hauteur. Rapidement, il décida de tourner à gauche et, constatant que personne ne se trouvait dans cette ruelle, il se mit soudainement à courir aussi vite que possible. Le temps qu'ils se rendissent compte qu'il avait forcé l'allure, et qu'ils comprissent où il était allé, il aurait gagné quelques précieuses secondes. Et même si ses pas résonnaient légèrement sur les pavés, ils ne pouvaient pas l'entendre d'aussi loin. Il n'était pas particulièrement athlétique, et l'effort fit bientôt couler de la sueur le long de son front, sur ses bras et dans son dos. Il s'en fichait quelque peu, tant qu'il échappait à ces deux Eldar qu'il avait repérés. Ces créatures étaient dangereuses, il le savait, et il craignait de savoir ce qui lui arriverait s'il avait le malheur de tomber entre ses mains. Ils risquaient de l'interroger avec des méthodes terribles, et il en tremblait d'avance. C'était cette peur qui le poussait à accélérer, et qui lui faisait perdre toute notion de prudence. Fatalement, à force de se déplacer au hasard, ce qui devait arriver arriva. Malheureusement pour ses plans d'évasion, il déboucha dans une impasse, et se rendit compte qu'il était piégé. Levant les bras au ciel en reprenant son souffle, il considéra ses options, qui étaient très limitées. Escalader le mur était impossible, et il lui fallait retourner sur ses pas, au risque de perdre toute l'avance qu'il avait pu accumuler.

Il avait quitté la partie exclusivement marchande depuis un moment, pour se retrouver dans une section où lesdits marchands devaient résider. En effet, tout autour de lui, des bâtiments qui étaient de toute évidence destinés à l'habitation s'élevaient, tels des murs infranchissables qui ne lui fournissaient qu'une seule porte de sortie : l'autre extrémité de la ruelle. Les lieux devaient être déserts pour l'heure – tous les négociants étant aux affaires –, et il n'aurait aucun mal à se cacher dans une des maisons, s'il parvenait à en trouver une qui fût ouverte. Se dépêchant de vérifier auprès de la première porte, il essaya de la faire bouger mais la trouva fermée. Même un coup d'épaule ne suffit pas à l'ouvrir. Il s'attaqua à la seconde, puis à la troisième, sans obtenir davantage de résultats. La quatrième, cependant, lui donna des motifs d'espoir. Elle vacilla légèrement au premier coup d'épaule, et il insista fortement, sans se soucier outre mesure du bruit consécutif à ses coups répétés. Il savait que les Elfes allaient arriver rapidement, et le plus important pour lui était de se mettre à l'abri avant qu'ils ne le trouvassent. Il finit par faire sauter le loquet, et il se glissa à l'intérieur silencieusement, refermant précautionneusement le battant. Celui-ci avait l'air d'être fermé, mais il suffisait d'une simple poussée pour se rendre compte que ce n'était pas le cas. L'homme, de plus en plus paniqué, se retourna vers l'intérieur de la maison. Alors qu'il cherchait une porte de sortie, il entendit une voix l'appeler :

- Monsieur ? Vous rentrez déjà ?

Il retint son souffle un moment, et chercha une cachette. Trop tard. Une jeune fille apparaissait déjà en haut de l'escalier, le dévisageant avec une surprise non feinte sur le visage. Elle paraissait terrifiée, et sa bouche ne put que demander :

- Mais qui êtes-vous ?

L'homme ne trouva quoi répondre, et lorsqu'il la vit s'enfuir à toutes jambes à l'étage, il s'élança à sa suite, sans trop savoir pourquoi. Il était mû par la peur, et il n'était pas en mesure de donner une justification à ses actes. Tout ce qui importait, pour le moment, était d'attraper cette fille qui pouvait le trahir. Même s'il ignorait totalement ce qu'il ferait une fois qu'il aurait posé la main sur elle. Il avala les marches quatre à quatre, trébuchant tant il allait vite, et longea le couloir dans lequel elle avait disparu. La première porte qu'il tenta d'ouvrir lui résista, et il l'enfonça d'un violent coup de pied qui tira un cri à la jeune fille. Elle apparut devant lui, serrant dans ses bras un bébé qui s'était lui-même mis à pleurer de toutes ses petites forces. Le bambin ne devait pas avoir plus d'un an, et la jeune fille devait avoir été engagée pour le garder quelques temps. Elle ne lui laissa pas le temps de parler, et commença à supplier :

- Je vous en prie, ne lui faites pas de mal ! Je vous en prie !

- Chut, chut, taisez-vous ! Souffla-t-il. Je n'ai pas l'intention de vous faire du mal, mais taisez-vous !

Elle hocha la tête frénétiquement en serrant les lèvres, mais ses yeux étaient embués de larmes. Il était évident qu'elle ne croyait pas un mot de ce qu'il lui disait, mais elle était terrorisée à l'idée qu'il pût la frapper pour qu'elle se tût. Il s'approcha d'elle, et elle se déplaça sur le côté, le plus loin possible, hors d'atteinte. Il était aussi effrayé qu'elle, à dire vrai. Il ne souhaitait pas lui faire de mal, il n'était pas comme ça. Loin de là. Il n'était pas comme cet Ignus, qui lui avait paru froid et déterminé. Il n'était pas toujours du bon côté de la loi, mais il n'était pas un meurtrier, un kidnappeur, ou un bandit. Essayant de se calmer pour réussir à calmer la jeune fille, il lui demanda :

- Où est la clé ? La clé pour fermer cette porte, précisa-t-il en désignant le battant qu'il venait d'enfoncer.

- I-ici !

Elle désigna la commode la plus proche, et il s'empara de ladite clé, pour essayer d'enfermer la jeune fille à l'intérieur. On viendrait la libérer bien assez tôt, mais pendant qu'elle serait là, elle ne le dérangerait pas, et elle ne donnerait pas l'alerte. Il désigna le gamin, qui pleurait toujours :

- Faites-le taire, s'il-vous-plaît.

Obtempérant sans chercher à comprendre, elle reporta son attention sur le petit être qu'elle tenait entre ses bras. Elle essaya de le rassurer avec de douces paroles, et sécha ses larmes pour tenter de lui offrir un sourire réconfortant. Pendant ce temps, le type louche qui venait de faire irruption dans la demeure s'approcha de la porte, et constata que la clé lui serait bien inutile. Il venait de défoncer la porte, et la serrure n'était plus d'aucune utilité, sinon décorative. Il soupira pour lui-même, et se tourna vers la jeune fille, qui le dévisageait sans ciller :

- Je vous en prie, ne dites rien. Restez là, et cachez-vous.

Sans attendre de réponse de sa part, il referma du mieux qu'il put la porte, et chercha une autre issue. Il entendit du bruit dehors, et il en tira la conviction que les deux Elfes étaient toujours après lui. Une partie de lui considérait qu'il était déjà cuit, et qu'il aurait tout aussi bien fait de se rendre après avoir tenté de s'échapper. Cependant, ce qu'il avait dans la poche le poussait à tout tenter pour s'échapper. Il avait là de quoi devenir riche, et échapper à la condition de misère dans laquelle il vivait depuis qu'il avait poussé son premier cri. Alors, considérant qu'il n'était pas encore venu le temps de se rendre, il ouvrit une fenêtre qui se trouvait dans le couloir, et commença à grimper sur le toit. La façade était lisse, sans aspérités, et ses jambes battirent l'air pendant un moment, le temps qu'il parvînt à s'agripper solidement au toit. Malheureusement, il était loin d'être un acrobate professionnel, et il mit un certain temps avant de réussir à grimper en hauteur. A force d'essayer, il réussit à se hisser sur les tuiles instables, et il retrouva précautionneusement sa station verticale. Mais il n'était pas beaucoup plus avancé, et lorsqu'il regarda autour de lui, il remarqua qu'il était isolé, esseulé. Le toit le plus proche était à une distance de saut bien importante, et il n'était pas certain de pouvoir bondir aussi loin. Il marqua une pause, cherchant une solution. Mais il était peut-être déjà trop tard…


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Sighild Baldrick
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyVen 14 Aoû 2015 - 12:26
La petite compagnie continua sa poursuite, la dame ne quitta pas des yeux cet homme  qui avait un lien avec l’incendie. Déterminée à percer la vérité, la belle s’était fixée l’objectif de retrouver cet Ignus, coûte que coûte, quelque ce soit le nombre de personnes qu’elle devrait interroger.
Ils s’enfoncèrent dans la cité blanche, passant à côté de belles et bonnes choses exquises ; mais l’heure n’était pas à la délectation et à la détente.

La vision de son ami semblait allait mieux car il arrivait à la suivre. A plusieurs reprises, la mage s’était permise de lui prendre la main : lorsque le chemin devenait trop étroit pour que son ami s’en sorte, ou lorsqu’un petit obstacle se trouvait devant eux. Se sentant responsable de l’état de santé de son ami, Sighild s’efforçait de l’aider du mieux qu’elle le pouvait, effaçant ainsi ce sentiment de culpabilité qui s’éveillait en elle.

L’homme avait compris qu’il était suivit, les Elfes lui emboitèrent le pas afin de ne pas le perdre. Par chance, les témoins qui avaient vu l’homme en question indiquèrent la direction qu’il avait pris : dans doute étaient-ils subjugués par la beauté de Sighild ou apeuré par son apparence.

Depuis la bataille d’Imladris, le physique de Sighild avait effectivement changé : ses cheveux avaient la couleur de la cendre et cette cicatrice sur son visage l’enlaidissait, du moins, c’est ce que certains disaient. Sighild quant à elle se souvenait bien de cette après-bataille : elle avait repoussé les guérisseurs qui voulaient s’occuper de sa cicatrice car l’état de santé de Calion était plus important que le sien. Sighild s’était faite à l’idée d’avoir cette cicatrice : elle était le souvenir de cette bataille sanglante, des leçons à en tenir. Inconsciemment, la belle s’était aussi protégée des personnes superficielles qu’elle ne supportait pas.

La course de l’homme venait de se terminer dans une bâtisse. Les deux Elfes se cachèrent de toutes visibilités que le fuyard pouvait avoir. Sighild fit signe à Vonrowë de ne pas bouger.
Ils purent entendre la voix apeuré de la servante et surtout celle du supposé malfrat. Il ne semblait pas très dangereux car il n’avait nullement menacé cette femme…alors qui était-il ? Un espion ? Une (Renée la) taupe ?

Le chien de la maison revenait de sa balade matinale, il passa devant les Elfes sans crainte et rentra dans sa demeure l’air de rien. Il fit bien entendu du bruit en rentrant dans la maison, ce qui sembla affoler l’homme.

Ils entendaient sa respiration et la fenêtre qu’il ouvrit. L’elfe regarda les toits autour puis, son ami :
« C’est  trop dangereux pour toi au vu de ton état…Je vais y aller. » lui chuchota-t-elle dans sa langue maternelle.

La belle déposa l’insigne de fer du capitaine dans les mains de son ami, il saura mieux l’utiliser qu’elle. Puis avant de partir, Sighild reprit dans son autre main sa pierre magique et ferma ses yeux un faible instant :
*Il est temps…*



De son pas gracieux, elle se dirigea dans la maison. Le chien, qui se tenait devant elle, s’avança pour demander quelques caresses : l’elfe considéra sa demande et le laissa ensuite pour reprendre sa poursuite.

Dans le couloir de l’étage, Sighild vit la fenêtre ouverte, elle s’y dirigea.

Agrippée au mur, elle entendit la forte respiration de l’homme et se concentra. Quelques pas à droite, puis à gauche au final. Il fallait grimper assez vite pour ne pas laisser d’avantage à son adversaire.

Lorsqu’elle acheva son ascension, elle sentit que l’homme était proche d’elle…il avait compris. Ce dernier semblait paniqué à l’idée d’être prit alors il la frappa à plusieurs reprises, l’elfe eut juste le temps de se retirer du vide pour éviter de tomber. S’en est donc suivi de combat au corps à corps où l’homme avait le dessus du fait de l’effet de surprise. Sighild perdit l’équilibre à plusieurs reprises, du fait de sa proximité avec le vide :
« Oh ! La dame! » dit un passant.

L’on vit le corps de Sighild tomber du toit, son corps gisant sur le sol.

L’homme restait sur le toit regardant la victime qu’il venait de faire. Ce dernier sentit aussitôt un coup dans la nuque qui le fit perdre connaissance. Derrière lui, Sighild avait le souffle coupé et regarda l’homme inconscient à ses pieds.

A force d’entrainement, Sighild était devenue mage. Elle n’avait pas la prétention de se considérer comme puissante et savait qu’elle devait encore apprendre pour arriver au même niveau que son cher maître. Mais à cette heure, l’illusion n’avait plus aucun secret pour elle et pour une première utilisation sur son propre corps, elle s’en était plutôt bien sorti.

Alors que son double allait dans la même direction que le fugitif, la vraie Sighild était tombée nez à nez avec la femme apeurée. Elle lui fit signe de se taire, lui montra la copie de la plaque de fer et lui fit signe de partir.

A son tour, elle s’était hissée vers le toit de la maison et observa de loin la scène de combat entre l’homme et son double. Lorsque la fausse Sighild tomba, son souffle se coupa, comme un coup que l’on venait de lui donner.
« Voronwë, je l’ai… » cria-t-elle avec le peu de souffle qu’il lui restait.

Gardant sa pierre en main, la belle agrippa le corps de l’homme fermement pour le descendre du toit , avec l’aide de son ami et peut-être celle des autorités.

La plaque de fer, ainsi que son double, venaient de disparaître en un tas de poussière.

Il était désormais temps de ramener cet homme au capitaine. Ignus quant à lui devait sans doute être déjà loin…
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyMer 23 Déc 2015 - 23:28
Sa vision commençait à revenir, variant entre un flou incertain et des détails agressifs. Le capitaine pouvait presque voir où il marchait, ce qui l’aidait à se tenir droit sans craindre un obstacle. Au fur et à mesure que la foule se détaillait, son allure accélérait. Ils n’avaient que peu de temps avant qu’Ignus quitte la ville. Sans doute avait-il des complices, dans ce cas, Sighild et Voronwë disposeraient de plus de temps. Fallait-il espérer une telle chance ? Quand bien même il s’arrêterait des jours chez un complice, les deux compagnons ne pourraient le trouver. Cette quête était presque veine. Pourtant les deux compagnons semblaient motivés à retrouver cet ignoble personnage.

Voronwë regardait à gauche puis à droite. Mais à quoi bon, il ne voyait pas à quelques pieds devant lui. Un simple reflexe, il ne voulait pas paraitre inutile, même s’il l’était à ce moment précis. Nonobstant une foule dense, Sighild entraina son ami dans un recoin de la ville. Cela en traversant des ruelles sombres et d’autres plus éclairées. La belle semi-elfe prit plusieurs fois la main du soldat, à son grand étonnement. Elle était sensible au sort du Héraut, et cela lui réchauffait le cœur. Même si ce geste était d’une gentillesse remarquable, Voronwë ne pouvait s’empêcher d’avoir honte. Quel piètre Héraut il faisait ! Le dernier des Amnel n’avait pas pensé à la fumée nocive. Certes, il ne pouvait savoir qu’elle était empoisonnée, mais il ne pouvait s’empêcher de se reprocher son imprudence. Cependant, sa vision lui revenait petit à petit, et cela en grande partie grâce à son amie.

Sighild suivait quelqu’un, Voronwë l’avait deviné, même s’il ne le voyait pas. Après une filature plus ou moins discrète, ils se retrouvèrent cachés. Sighild fit signe de ne pas bouger avant de rajouter autre chose dans sa langue natale. Il n’était pas en état, ces paroles touchèrent son égo pourtant il savait qu’elle disait vrai. Elle voulait y aller seule, sans lui. Bien sûr, il s’opposa à cette idée. Trop tard, elle était déjà loin.

Sighild était une grande fille, elle pouvait se débrouiller seule. Cependant Voronwë avait peur qu’il lui arrive quelque chose. Une crainte idiote, certes, mais elle était présente dans son cœur. Il ne tenta pas de la suivre, car il craignait presque autant de la décevoir ou de la mettre en danger par sa faute. Il tenta alors de s’éloigner pour surveiller les toits, même s’il ne voyait pas grand-chose. Le capitaine marcha sur un rat ou quelque chose qui bougea. Perdant l’équilibre, il s’écrasa lourdement contre un mur. Sa tête frappa fort, pas assez pour lui fendre le crane mais assez pour le mettre au repos quelques jours. Il ouvrit les yeux, à moitié affalé sur le mur. Ses jambes jonchaient le sol tel un mort ayant déjà l’esprit en paix. Le soldat se prit la tête à deux mains. Il saignait, la moitié de son visage était défigurée par un sang qu’il n’avait que trop vu. Avec difficulté, il tenta de se relever. La première tentative fut digne d’un ivrogne, ridicule. La deuxième lui permis de rester debout, accoudé au mur.

Tout cela était bien pénible. Pourtant, ce n’était rien face à ce qu’il vit. Sighild au bord du toit, se battant contre un homme. Etait-ce bien elle ? Il ne pouvait pas voir tous les détails, mais il savait au fond de lui que c’était bien elle. Soudain, l’improbable devint réalité. Elle tomba. Le temps sembla se figer. Voronwë réfléchissait sans le faire, il était pris de panique, de peur. Le valeureux soldat resta immobile, figé, tétanisé. Comme si son corps avait arrêté de vivre.

-Non… non… non… se répétait-il.

Voronwë se mit alors à courir, courir comme il n’avait jamais couru. Sa cécité ne comptait plus, tout ce qui comptait c’était Sighild. Le cavalier ne put s’arrêter, il tomba littéralement aux pieds de l’elfe. Des larmes commencèrent à couler sur son visage.

-Pourquoi elle ? Pourquoi…Pourquoi… bafouilla-t-il bêtement. S’il te plait réveille-toi, ouvre les yeux Sighild… Sigh…

Dire son nom était si douloureux. Elle ne pouvait mourir, pas elle, pas maintenant. C’était trop tôt. Voronwë tenait beaucoup trop à elle. Soudainement, il pensa que son esprit lui joua un tour. Le capitaine l’entendit, la douce voix de Sighild. Le corps se volatilisa rapidement alors que le capitaine commençait à comprendre. Elle était en vie, c’était une illusion. Séchant ses larmes, il monta la rejoindre pour l’aider.

Voronwë avait appris quelque chose de cette malheureuse aventure. Le Héraut tenait énormément à  Sighild, il tenait même trop à Sighild. Le soldat ne pouvait expliquer cela. La considérait-il peut être comme la petit sœur qu’il n’avait jamais eu, ou bien comme une grande amie. Dans tous les cas, il tenait profondément à elle, même s’il se le cachait à lui-même.  



HRP: Toutes les excuses du monde seraient trop faibles pour me faire pardonner ma (très très très très) longue absence. Donc je viens en ces temps de fête, en espérant que votre courroux ne sera pas trop violent. Je reviens les amis Very Happy
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Ryad Assad
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Car le Mal ne se repose jamais EmptyMar 29 Déc 2015 - 11:23
Sighild et Voronwë avaient rempli leur mission, en mettant la main sur le bandit qui avait essayé de les semer dans les rues de Minas Tirith. Toutefois, ils paraissaient avoir simplement tiré le premier fil d'une pelote bien plus grosse, laquelle semblait infinie. A chaque pas qu'ils faisaient en avant, ils ne pouvaient que découvrir un univers de complots et de secrets toujours plus complexe, toujours plus mystérieux, difficilement accessible. En dépit de leurs nombreux talents, ils devaient bien admettre qu'ils étaient dans une impasse. La course folle de Sighild leur avait permis de mettre la main sur un suspect, qu'ils avaient appréhendé sans douceur, avant de le ramener manu militari au quartier général de l'armée du Gondor, là où les plus grands officiers se concertaient pour comprendre comment un individu seul et apparemment sans arme avait pu réussir à s'introduire dans la salle du trésor royal, et à ressortir sans être vu, sans être pris. C'était prodigieusement stupéfiant, et ce haut fait de voleur que l'on pouvait applaudir ne devait pas occulter le risque potentiel que toute cette histoire avait représenté pour la sécurité des monarques et des principaux dignitaires qui résidaient dans le Palais. Ils auraient pu être la cible de cet individu étrange, ce Ignus que tout le monde recherchait activement, sans trop savoir à quoi il ressemblait. La seule description que l'on donnait volontiers de lui était qu'il se promenait avec des gants rouges, mais il aurait aussi bien pu les avoir enlevés depuis longtemps.

Quand le Capitaine Morens vit revenir la mage et le héraut, encadrant un homme misérable et totalement soumis, il se leva avec un grand sourire, et courut presque vers eux en lançant :

- Alors vous l'avez ! Vous avez retrouvé Ignus !

Il déchanta bien rapidement lorsque les deux Eldar lui expliquèrent que ce n'était pas l'homme qu'ils recherchaient, seulement un de ses complices qu'ils avaient réussi à attraper. Le Capitaine hocha la tête, et s'empara personnellement du malandrin, qu'il fit conduire en cellule pour interrogatoire. Les hommes du Gondor n'étaient pas particulièrement portés sur la torture, mais les circonstances étaient exceptionnelles, et ils se devaient de faire parler ce criminel au cas où il projetait d'autres actes… peut-être des actes bien plus terribles. Sighild et Voronwë lui emboîtèrent le pas, invités à assister aux révélations qu'il ferait bien à un moment donné.

On installa le désormais prisonnier sur une chaise, encadré par deux soldats en armure, tandis que le Capitaine lui faisait face, le dominant de toute sa taille. Les Elfes avaient été priés de rester au dehors, et ils pouvaient observer toute la scène à travers des barreaux qui les empêchaient d'intervenir physiquement. Le malheureux qu'ils avaient capturé ne paraissait pas être particulièrement résistant, et quand l'officier lui posa la première question, il répondit sans hésiter, jetant des regards suppliants autour de lui, comme s'il ne comprenait pas ce qu'il faisait ici :

- Ecoutez, gémit-il, je ne suis pas coupable, je vous l'assure ! J'ai été payé par un homme, qui m'a demandé de le guider à travers la Cité Blanche, je n'ai commis aucun crime !

- Si tu es aussi innocent que tu le dis, je te conseille de répondre à toutes mes questions, sans te faire prier. Si tu résistes, si tu me donnes la moindre raison de penser que tu me caches quelque chose, je te jure que tu seras pendu haut et court, après avoir été torturé comme il se doit par nos meilleurs experts en la matière. Tu es accusé de haute trahison, et pour les gens comme toi, il n'y a pas d'autre issue que la peine capitale. Tu te souviens de Warin, j'imagine. Alors ne fais pas le malin, et parlons. Cet homme qui t'a payé, il s'appelait Ignus, c'est bien ça ?

Le prisonnier hocha la tête positivement, terrifié. Morens reprit :

- Que voulait-il au trésor royal ? Qu'est-ce qu'il a emporté ?

- J-Je l'ignore. Il n'a jamais parlé de ça… Il-Il voulait seulement que je lui indique l'adresse d'un bon faussaire. Vous savez, dans les bas quartiers, il n'y en a pas cent…

C'était vrai. La ville de Minas Tirith, depuis l'arrivée de Cartogan, n'était plus le repaire de banditisme qu'elle avait pu être par le passé. Les rares activités illégales qui subsistaient étaient non violentes, et difficiles à débusquer par les autorités, qui travaillaient pourtant d'arrache-pied. Seuls les quelques meilleurs dans leurs domaines respectifs parvenaient à survivre, et il ne devait rester, d'après les estimations des militaires, que trois ou quatre faussaires de qualité dans la Cité Blanche. Si Ignus avait contacté l'un d'entre eux, ce pouvait être une piste très intéressante, et le Capitaine demanda sans attendre l'identité dudit faussaire :

- Kaj Olson… c'est comme ça qu'on l'appelle…

- Olson, Olson… ça me dit quelque chose… Et où est-ce qu'on peut le trouver, ce faussaire ?

Le prisonnier baissa la tête :

- J'en sais rien. Depuis que ce type est passé, plus de nouvelles, plus de contact. C'est la première fois que quelque chose comme ça arrive, et j'ai entendu des gens murmurer entre eux. Je ne sais rien de plus désolé…

Morens leva la tête. Il semblait croire le pauvre bougre, qui n'avait pas l'air d'un mauvais gars, mais qui avait de toute évidence été embarqué dans une histoire qui le dépassait de très loin. Il était presque une victime lui-même de cet Ignus et lorsqu'il raconta sa version des faits, elle stupéfia le Capitaine et les deux Elfes. Il leur expliqua en effet qu'il avait été engagé très longtemps à l'avance, bien avant l'annonce officielle du mariage royal, et qu'on lui avait régulièrement versé de confortables sommes d'argent pour accueillir des individus, leur faciliter l'entrée dans la Cité Blanche, et mettre du matériel à leur disposition : des armes, du matériel, etc. Il n'avait rencontré personne, et les rares fois où il avait pu s'approcher suffisamment d'un des cavaliers solitaires qui rejoignait les planques qu'il mettait en place pour leurs soins, il ne voyait jamais leur visage, toujours caché derrière un masque ou une capuche à larges bords.

Le plan qui consistait à s'introduire dans le Palais avait été établi de longue date, et relevait de toute évidence d'un plan beaucoup plus complexe. Comment avaient-ils pu savoir que le mariage aurait lieu entre Aldarion et Dinaelin ? Comment avaient-ils pu savoir que le mariage se déroulerait à Minas Tirith ? Pourquoi déployer tant d'efforts pour s'introduire dans la salle du trésor, et finalement ne rien emporter de grande valeur ? Les bijoux, les armes précieuses, les pierres et les gemmes étaient toujours en place, et si les officiers s'évertuaient à les compter pour s'en assurer, il apparaissait que ce n'était pas la cible du voleur. Quelle était-elle ? Ils avaient de toute évidence affaire à un professionnel, ou tout du moins à un homme qui disposait de moyens et d'informations qui n'étaient pas accessibles à n'importe qui. Le soin apporté à cette opération, la façon dont il s'était introduit dans le Palais – en manipulant habilement Sighild et Voronwë, en leur tendant un piège incroyablement retors –, tout cela dénotait une méticulosité rare, et une détermination profonde. Ce n'était pas seulement l'œuvre d'un voleur de bas étage qui souhaitait s'enrichir. Il y avait une logique élaborée derrière tout cela, mais elle échappait au Capitaine, tout comme elle échappait aux deux Elfes. Ils avaient affaire à davantage qu'un larcin : ils étaient forcément devant une étape minutieusement préparée d'un plan extrêmement complexe. Sinon comment expliquer la façon dont cet homme mystérieux, sorti de nulle part, avait pu entrer et sortir du Palais sans être arrêté ?

Le Capitaine sentait la piste se refermer devant lui, et il en éprouva une certaine déception. Le temps avait passé, et Ignus était sans doute loin désormais. Dans une situation normale, ils auraient donné l'alerte, et fait fermer toutes les portes de la cité. Cependant, avec le mariage, prendre une telle décision était impossible, et ils devaient sauvegarder les apparences à tout prix, ne pas inquiéter la population, et ne pas donner une impression de faiblesse devant les nombreuses délégations étrangères, venues aussi bien profiter des festivités que juger la capacité du Gondor à les organiser. Malheureusement, ils devaient laisser filer ce malandrin… ce qui ne signifiait pas qu'ils devaient arrêter de collecter des informations à son sujet. Après avoir jeté un regard à Sighild et Voronwë, qui écoutaient toujours d'une oreille attentive et devaient sans aucun doute être très occupés à réfléchir aux implications de ces maigres révélations, l'officier continua son interrogatoire, sans grand espoir de découvrir des informations intéressantes :

- Parlez-moi de ce type, Ignus. Comment vous a-t-il semblé ?

- En colère, monsieur. Toujours en colère. Si je ne lui apportais pas exactement ce qu'il demandait, j'avais l'impression qu'il allait me frapper, ou pire. Il s'énervait toujours quand quelque chose n'allait pas… Je me suis dit que c'était bizarre pour un voleur…

En effet, ça l'était. La plupart du temps, les voleurs émérites étaient des gens calmes, capables de garder leur sang-froid dans les pires situations. C'était souvent cela qui leur permettait de s'en sortir, et Morens – qui avait attrapé et interrogé un certain nombre de voleurs, de cambrioleurs et autres experts du forçage de serrure – n'avait jamais rencontré l'un d'entre eux qui fût sujet à des crises de rage. C'était un élément intéressant, mais quelque part inquiétant. La personnalité instable de leur homme lui paraissait curieuse, et elle allait à l'encontre de la description que Sighild et Voronwë avaient pu faire de leur homme : quelqu'un de calme et de courtois. Un voleur lunatique ? C'était nouveau.

- Et que disait-il, ce voleur ? Est-ce que, dans ses moments de rage, il criait quelque chose en particulier ? Est-ce qu'il a révélé des informations, des noms ?

- N-Non, je ne crois pas… Il disait simplement : « bande d'ingrats », parfois, quand il s'énervait. Oui… Il avait l'air de s'emporter après quelqu'un, et il criait « ils vont m'entendre », ou ce genre de choses… Mais il y a un jour ou deux, il a changé… Il a commencé à me faire vraiment peur, je vous cache pas.

- Que disait-il ?

Le prisonnier frémit :

- Il répétait souvent : « je vais la tuer ». Et sur la fin, il se parlait à lui-même et il disait « c'est pour bientôt »… Mais j'ignore de quoi il voulait parler. Sans doute de son vol.

C'était sans doute le cas. Peut-être pas. Cela ne les avançait pas beaucoup, hélas. Alors que Morens allait poser une autre question, le prisonnier parut se rappeler de quelque chose. Il fronça les sourcils, et se perdit un instant dans une intense et profonde réflexion, comme s'il essayait de déterrer un souvenir enfoui, presque totalement oublié :

- A-Attendez, il y a bien un nom… Il disait « J'espère que son plan va marcher », des choses comme ça… Et… Attendez… Il s'appelait… Oh, zut, ça commençait par un D. Do... Da… Damasio ? Non, lui c'est le type originaire de Contrevent… Euh… Attendez, attendez…

Il faisait de toute évidence un très gros effort pour s'en souvenir, mais le mot paraissait lui échapper :

- De… oui, je crois que ça commençait comme ça… De… De- quelque chose. Mince, ça ne me revient pas, je suis vraiment désolé !

Morens se tourna vers Sighild et Voronwë, qui n'avaient de toute évidence pas plus de pistes que lui. Ce qui apparaissait certain, c'était qu'il y avait un nouveau danseur sur la piste, et que que ce mystérieux monsieur « D » avait commencé à abattre ses cartes pour une raison. Maintenant qu'il avait commencé à dévoiler son jeu, il continuerait jusqu'à avoir atteint ses objectifs. Lesquels ? Pourquoi ? Quelle menace représentait-il ? A l'heure actuelle, personne ne pouvait répondre à ces questions. Mais bientôt, ils en entendraient parler. C'était certain…

#Morens
__________

HRP : Voilà qui clôt ce RP ! Smile. Vous êtes libres de reprendre où vous voulez la trame actuelle !


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