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 Faire contre mauvaise fortune bon coeur

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Nathanael
Espion de l'Arbre Blanc
Espion de l'Arbre Blanc
Nathanael

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Faire contre mauvaise fortune bon coeur EmptyDim 12 Fév 2017 - 18:14
Rien. La peur s’était muée en excitation, puis l’excitation en attente, et l’attente était morte dans les bras de la déception. Rien. Il cracha par terre. Face à une bourrasque. Devant l’hilarité de ses compagnons, il dut frotter son armure et nettoyer sa honte. Et tout ça pour rien. Sa colère n’en fut que plus grande. À quoi bon les envoyer si loin du mur si ce n’était que pour trouver de hautes herbes et les moqueries du vent ?

- On fait demi-tour ? demanda un des cavaliers.
- Non, répondit Castamir. On ne reviendra pas les mains vides.
- Et quoi alors ? Aller encore plus loin ? T’es pas fou ? Plus loin, c’est la ligne ennemie. J’irai pas plus loin.
- Tu vois des ennemis devant toi Minardil ? demanda Castamir.
- Les voir ? Il paraît qu’ils arrivent à se rendre invisibles. Et tu voudrais que je prenne le risque d’aller plus loin ? Pour sauver ton orgueil ? Foutre. Je serai mieux dans les bras de ma femme. Je n’en ai rien à faire de la promotion d’un jeune hobereau qui veut prouver à son père qu’il vaut quelque chose.
- Répète !
rugit Castamir. Répète-le encore une fois et je te jure que tu passes les prochains mois à récurer les latrines de toute la Cité Blanche !
- Et qui donc va t’écouter ? Notre lieutenant ? Le capitaine ? Le général Cartogan ? Foutre je te dis. Tu n’es qu’un petit caporal bouffi d’orgueil. Et l’orgueil, c’est un piètre bouclier contre une flèche ennemie.
- Silence !
ordonna une voix sèche.

Le plus vieux d’entre eux, aussi raide sur son cheval que s’il avait eu une épée dans le séant, avait talonné sa monture. Il avait empoigné son arme et se dirigeait à présent vers les broussailles qui bordaient l’Anduin. Derrière le faîte des arbres, on distinguait quelques fois entre les branches les murs des bâtiments de Cair Andros. Tout l’air puait encore le cadavre. Une semaine qu’ils n’avaient vu aucun mouvement autour de la cité. Les négociations pour récupérer les prisonniers n’avaient jamais eu lieu. Et pour l’esprit étroit de la plupart des membres du petit peuple, cela ne pouvait signifier qu’une chose. L’ennemi était beaucoup trop puissant et le Gondor avait pris peur. N’était-ce pas pour cela que des hommes affluaient à la capitale ? Des formations armées venues de tout le royaume qui s’amassaient derrière les remparts de Minas Tirith ? Ça puait le siège à plein nez.

- Qu’est-ce que tu as entendu ? demanda Castamir.
- Un pet de lapin, dit Minardil.
- Tais-toi, bâtard ! répliqua le vieux soldat. La mort viendrait te prendre par la main que tu penserais que c’est une catin qui t’invite dans son lit.
- Une bonne façon de mourir,
répondit l’intéressé.

Ils continuèrent d’avancer jusqu’aux pieds des grandes portes. Le pont-levis était abaissé et personne n’en gardait l’entrée. Le fleuve était si bas qu’on en devinait le fond par endroit. La chaleur était étouffante. Une bien belle aubaine pour cacher la peur qui étreignait Castamir.

- J’étouffe dans cette armure, dit-il.

Mais la sueur qui lui coulait sur le front ne devait rien aux rayons qui chatoyaient sur leurs heaumes. Castamir avait un nœud dans les tripes. Il pouvait sentir ses boyaux se resserrer sur eux-mêmes à chaque pas.

- Caporal, ce n’est pas à toi de mener les recherches ? demanda Minardil, moqueur.

Son satané bâtard de demi-frère avait compris. Il savait, lui, ce qui lui en coûtait de mener une opération de cette envergure. Castamir sentait le poids des responsabilités lui écraser les épaules. Un peu plus et il se serait laissé tomber par terre. Mais son orgueil avait toujours été plus grand que ses angoisses et la pique avait eu le résultat escompté. Il accéléra le pas et fut le premier à franchir les hauts battants qui barraient l’entrée de l’île. Tout l’orgueil d’Arda ne l’avait pas préparé au spectacle qui s’étalait devant ses yeux. Des monceaux de cadavres. Des mains, des bras, des jambes. Des Gondoriens posés les uns à côté des autres, sur le dos et les bras le long du corps. D’autres, entassés comme des fétus de paille à la fin des moissons. Le sang des morts s’était écoulé avant de sécher, bu par la terre.

- Bordel ! Par Eru, qu’est-ce qui a pu faire ça ?

Ils s’étaient avancés au milieu des dépouilles. Mais ce n’était pas le spectacle des yeux clos qui avaient fait trembler la main tendue du vieux cavalier. On avait ôté les plastrons des soldats, de tous les soldats. On avait déchiré leur chemise et on avait réalisé une profonde entaille sous les côtes. On avait… Il y eut un cri. Ils levèrent les yeux et virent deux silhouettes s’agiter autour d’un brasier entre les murs des bâtiments. Deux silhouettes armées de pique de plusieurs mètres de long, au bout desquelles étaient plantés les cœurs des Gondoriens.

- Bon sang, dit Minardil. Les ténèbres sont parmi nous.
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