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Ryad Assad
Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
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Ryad Assad

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À tout rompre EmptyLun 8 Fév 2021 - 13:42
Minas Tirith…

Enfin.

La place principale du Premier Cercle s’ouvrait devant les yeux de Namarien, qui ne put que constater à quel point le Gondor était prêt à la guerre. D’ordinaire, ces lieux étaient traversés par des voyageurs venus de tous les royaumes libres de la Terre du Milieu. Il y régnait une atmosphère joyeuse, alors qu’on s’échangeait des nouvelles, qu’on se souhaitait la bienvenue ou au contraire bon voyage. Les gens se prenaient dans les bras, se tapaient dans le dos, se saluaient chaleureusement, et se bousculaient pour se frayer un chemin vers les quartiers où ils résidaient. Les nobles, vers le haut de la ville, et les plus pauvres dans les ruelles innombrables des niveaux inférieurs. Mais aujourd’hui, il n’y avait nulle trace de cette effervescence populaire.

Deux douzaines d’hommes patrouillaient à travers la place, qui avait été renforcée de barricades pour l’occasion. Des soldats en armes et en armure, le visage fermé et sévère, marqué par un pli soucieux. Même les superbes statues équestres semblaient tristes, et leur mutisme ne faisait qu’accroître le sentiment oppressant, alors que les lieux étaient paradoxalement déserts.

Quelques soldats s’approchèrent des nouveaux venus pour contrôler qu’ils n’avaient pas d’armes sur eux, ce qui était la procédure habituelle quand on pénétrait à Minas Tirith ces jours-ci. Namarien et Blanche furent contraintes de descendre de cheval, et leur statut de femme ne leur épargna pas le déplaisir d’avoir à sentir des mains étrangères parcourir leur corps à la recherche de lames cachées. Toutefois, le professionnalisme de ces hommes était appréciable, et ils n’eurent pas le moindre geste déplacé, se montrant respectueux de leurs visiteurs tout autant que de Felian, Thédeor et Karl.


Diligemment, Erelas les conduisit vers ce qui ressemblait à un petit dispensaire de fortune, où quelques blessés étaient étendus.

- Vos blessés peuvent se reposer ici, le temps que l’autorisation de pénétrer vers les niveaux supérieurs ne vous parvienne. Il y a fort à parier que cela prenne un peu de temps, mais des guérisseurs passent fréquemment ici, et ils vous apporteront le matériel nécessaire. D’ici là, n’hésitez pas à vous reposer… Je ne peux que vous recommander l’auberge du Nez Creux. Vous continuez tout droit dans cette direction, et vous tournez à gauche à la huitième rue. La plupart des habitants se sont réfugiés un peu plus haut dans la ville, mais il reste encore quelques crasseux des bas-fonds, alors soyez prudentes.

A la manière d’un guide leur présentant les différentes facettes de la ville, le capitaine leur désigna les différentes sections de ce niveau :

- La place centrale est réservée aux militaires, et vous aurez besoin d’un motif valable pour vous déplacer de l’autre côté du Premier Cercle, ou pour monter au deuxième niveau. Des contrôles stricts ont été mis en place à chaque échelon, et vous devrez vous justifier à chaque fois que vous voudrez grimper.

Il aurait pu se dispenser de ce dernier conseil, mais ce fut plus fort que lui :

- Essayez de ne pas trop attirer l’attention sur vous, dans la mesure du possible. La situation est tendue, à Minas Tirith, et personne ne souhaite qu’elle s’envenime encore.

C’était un avertissement à peine voilé, qui pourtant ne prenait pas la forme d’une menace. C’était comme si le capitaine devinait la raison véritable de leur présence ici, ou en tout cas qu’il percevait quelles pouvaient être les conséquences d’une mission menée à l’insu des autorités. Elles avaient cherché à mentir pour entrer à Minas Tirith, ce qui signifiait qu’elles ne faisaient pas confiance à la hiérarchie militaire… un mal bien commun ces derniers temps. Il en ignorait peut-être la raison profonde, mais il savait que les troupes royales ne prendraient pas à la légère ce qu’elles verraient comme des actions séditieuses.

- Mesdames, avez-vous d’autres questions, avant que je m’en retourne à mes obligations ?






#Felian #Blanche


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Namarien
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À tout rompre EmptyLun 22 Fév 2021 - 17:07
L'incrédulité se disputait en moi au soulagement comme à la méfiance et à l'incompréhension ..... De toute évidence il savait, il n'ignorait rien de nos projets ou tout du moins il nourrissait de sérieux soupçons car il avait sans nul doute reconnu et identifié Felian sans peine, pour l'avoir rencontré à de nombreuses reprises par le passé. Alors pourquoi nous laisser la vie sauve et pire encore, trahir son serment prêté au Gondor en laissant sciemment pénétrer des adversaires farouches du général Cartogan. Tout cela ne semblait ne posséder aucun sens en vérité. Je me promis d'interroger longuement Maitre Felian, dès que l'opportunité se présenterait. Pour l'heure je ne pus me défaire du sentiment de stupéfaction et d'incrédulité lorsque nous franchîmes, après bien des péripéties, les portes de Minas Tirith. Je jetais, tout en avançant, un coup d'œil furtif à mes compagnons, comme pour faire une rapide évaluation de leur état mental : Blanche, plus morte que vive mais qui tentait de n'en laisser rien paraître, semblait encore redouter que le capitaine Erelan change devais et nous fasse tous exécuter sur le champ, sentiment que je partageais dans une moindre mesure, cependant. Si ce dernier le souhaitait, il n'avait qu'un mot à dire et nous ne serions plus de ce monde. De plus, je ne percevais pas en lui ce caractère sadique et sans âme, nécessaire à l'exécution d'un tel projet. Non, l'homme me paraissait ferme et impitoyable quand il le fallait mais dénué de cette cruauté gratuite, pourtant si répandue chez les êtres, toute race confondue. Cela ne me rassurait qu'à moitié seulement car je pressentais que le général Cartogan, lui, ne ce serait aucunement embarrassé de telles considérations morales, si par malheur notre cause lui était rapporté. Et c'était cela qui m'angoissait réellement : le capitaine pourrait, puisqu'il était sous les ordres de cet homme , être contraint de lui obéir même au prix de ses plus grands principes.

Secouant la tête afin de chasser ces pensées inquiétantes, je me concentrais à nouveau sur mes compagnons. Je surpris Maitre Felian entrain de me contempler d'un air perdu. Je lui rendais son regard et compris instantanément qu'il ne saisissait, pas plus que moi, la raison pour laquelle nous étions toujours en vie. Je lui signifiais discrètement, mais d'un air appuyé, que nous parlerions dès que le moment s'offrirait à nous. Il sembla approuver puis reporta son attention sur la ville qui se découvrait à nous. Karl, presque tremblant de tout ses membres, mais qui conservait tout de même tant bien que mal , sa dignité de chevalier, marmonnait dans sa barbe ce qui semblait être des prières de remerciement à toutes les divinités qu'il connaissait. Agacée, je renonçais à lui en tenir rigueur car l'épreuve que nous venions de traverser était suffisamment rude pour ne pas en rajouter . J'espérais de tout cœur que les soldats présent autour de nous n'en ferait pas grand car je n'étais pas sûre qu'Erelan soit réellement un allié solide, du moins pour le moment. Je préférais donc lever les yeux et découvrir à mon tour l'intérieur de Minas Tirith. Ce que je vis ne me surpris nullement : une cité en état d'alerte constante. Des soldats étaient postés un peu partout au quatre coin de la ville et veillaient a l'application stricte des ordres du général Cartogan. Nous dûmes, à notre grand déplaisir, car cela mis encore davantage nos nerfs à rude épreuve, subir une fouille en règle afin d'être certain que nous n'avions dissimuler aucune arme sur nous. Heureusement, ce moment fut tout aussi bref que désagréable et nous pûmes bientôt nous remettre en route, à pied cette fois. Je n'étais pourtant pas fâchée de l'opportunité que cela me donnait de me dégourdir les jambes . Le capitaine Erelas nous conduisit tous vers ce qui semblait être un dispensaire de fortune et nous affirma que nous pouvions sans crainte laisser nos blessés ici, les guérisseurs passant régulièrement apporter du matériel médical entre autre choses. Il nous conseilla également une auberge, apparemment réputée sûre pour que nous puissions nous restaurer correctement ainsi que la plus grande prudence, une partie de la cité n'étant pas débarrassée de brigands et malandrins de touts poils ce qui ne fit qu'accroître ma perplexité. Après tout à quoi cela servait il de mettre en place des mesures aussi drastique si elle ne fonctionnait pas dans tout les endroits de la ville ? Me retenant de lever les yeux au ciel, je me contentais de le remercier d'un sourire poli accompagné d'un hochement de tête.

La situation était tendue telle la corde d'un arc sur le point de relâcher une flèche, autant faire profil bas et ne pas se faire remarquer si nous voulions passer les contrôles en toute sérénité. Comme je n'avais pas d'autre question à lui poser, je me contentais de le remercier encore une fois de son amabilité, tout en sollicitant l'avis de Dame Blanche du regard . Celle ci se contenta d'approuver à son tour d'un simple hochement de tête. Une fois que le militaire se fut éloigné, nous nous contentâmes de nous rendre à l'auberge du Nez Creux en silence malgré les milliers d'interrogations qui nous martelaient le crâne . Après avoir laissé Thedeor au dispensaire et lui avoir assuré que nous lui rendrions visite dès que nous serions installé, elles n'avaient pas cessé de revenir à la charge plus nombreuses et insistantes que jamais. Arrivés à l'auberge, nous pûmes enfin nous rafraîchir chacun dans des chambres séparées, les voyageurs se faisant rare en ces temps troublés. J'étais entrain de ranger mes différentes plantes et filtres lorsque j'entendis trois coups frappés à ma porte. Je priais mes visiteurs d'entrer, car je savais pertinemment qui se tenaient derrière. Dame Blanche entra la première suivie de près par Maitre Felian et enfin Karl qui fermait la marche. Celle ci fut également la première à briser le silence pesant qui régnait entre nous:

- Qu'en pensez-vous ? Lança -t-elle à la cantonade sans s'adresser à personne en particulier mais désirant plus que tout obtenir enfin des réponses colle nous tous.
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Forlong
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À tout rompre EmptyJeu 8 Avr 2021 - 2:04

Felian était partagé. D'un côté l'excitation d'avoir réussi à franchir les portes de la Cité Blanche était palpable; il était encore incrédule face à la manière dont la fortune lui avait souri. Cette elfe, rencontrée par hasard à Osgiliath, s'était avérée être la clé de leur réussite en plus de lui avoir sauvé la vie. Dame Blanche quant à elle était une preuve vivante qu'il y avait du soutien pour leur cause au sein de l'armée du Gondor et de la noblesse du royaume. De l'autre côté...il se sentait écrasé par l'énormité de leur tâche. Six cercles de pierre antique les séparaient encore de Cartogan, et il ne savait même pas quoi faire si jamais ils parvenaient à lui faire face. Vivement qu'Eradan reprenne le commandement...

Il se surprit en train de regarder Namarien d'un air absent; la guérisseuse semblait vouloir parler, mais pour cela il leur fallait d'abord arriver jusqu'à un endroit sûr.

La cité avait changé pendant cette poignée de jours qu'il lui avait fallu pour faire l'aller-retour entre Minas Tirith et l'Emyn Arnen. Les rues étaient à moitié désertées à l'exception des nombreux soldats et une atmosphère lourde et tendue pesait sur la ville, comme si Minas Tirith était sur le pied de guerre. Profitant de l'indulgence étonnante du capitaine Erelas et du fait qu'ils pouvaient se déplacer dans les ruelles du Premier Cercle avait une liberté relative, Felian commença à formuler le début d'un plan d'action.

Ils finirent par arriver à l'auberge du Nez Creux; deux hommes et deux femmes à la place des huit chevaliers qui devaient venir épauler Eradan. L'homme à la tête du Cor Brisé allait être déçu. Lorsqu'ils se retrouvèrent dans la même chambre et après avoir soigneusement vérifié que personne n'écoutait à la porte, Felian répondit à Dame Blanche:

-Madame, vous avez joué votre rôle à merveille. Mais nos ennuis ne s'arrêtent pas là. Je savais que l'interdiction du port d'armes allait être un problème, mais la fermeture des cercles intérieurs de la Cité Blanche est un obstacle aussi grave qu'inattendu. Je ne sais même pas où trouver Eradan dans ces circonstances...


-Eradan a dit à mon époux qu'il comptait stationner avec ses hommes dans une aile temporairement abandonnée de l'Université de Minas Tirith. Le département d'alchimie est tombé dans la disgrâce et a perdu en grande partie les subventions du Palais depuis qu'ils ont accidentellement causé l'incendie du bâtiment. - répondit Blanche.

-L'Université...mais c'est au deuxième Cercle. Nous voilà séparés à nouveau d'Eradan par une muraille! Mais concentrons nous sur un problème à la fois. Il faut qu'on rentre en contact avec Capitaine Neige et ses compagnons, ils avaient promis qu'ils essayeraient d'organiser des armes. Je ramène déjà des renforts bien plus maigres que prévu, je n'irai pas voir Eradan les mains vides! Karl, j'ai une mission pour toi. Rends-toi discrètement à la taverne du Peregrin, pas très loin de la Grande Porte, et vérifies chez l'aubergiste s'il n'y a pas eu de message laissé pour moi ces derniers jours. Le tavernier me connaît...donnes-lui ces pièces d'or et dis-lui que tu viens de la part du seigneur Valdoré.

Le jeune chevalier se leva, toujours prêt à l'action, et impatient à l'idée de pouvoir faire ses preuves. Avant qu'il ne quitte la pièce, Felian rajouta d'une voix sérieuse:

-Et Karl...fais attention aux poignards cachés. Les paroles étaient sombres, mais le souvenir de la tentative d'assassinat à Osgiliath était encore très fraîche. Ils avaient des ennemis puissants qui savaient plus sur leur mission et sur leur localisation qu'il n'aurait pu espérer. Lorsque tu reviendras, frappe quatre fois à la porte. Un court, un long, un court un long.

La discussion reprit lorsque Karl referma la porte derrière lui.

-Eradan est un des rares hommes à pouvoir demander une audience auprès du roi Méphisto à n'importe quel moment. Il fait après tout partie du groupe des héros qui ont ramené le prince Chaytann à Minas Tirith, ainsi que le traître Warin en chaînes afin qu'il soit jugé. Mais avec la situation actuelle et en vue de la nature de notre mission je pense qu'il préfère rester discret et, si possible, incognito. Ce sera donc probablement à nous de le rejoindre. Peut-être que ce sera possible une fois que l'on obtiendra le laisser-passer...

-Je crains que dans les circonstances actuelles, nous risquons d'être escortés directement vers les Maisons de Guérison, qui se trouver dans un cercle plus haut que l'Université...Vous pourrez peut-être essayer de vous séparer de moi au deuxième cercle et partir vers l'université...mais ce n'est pas quelque chose que moi je puisse faire. Comme vous le savez, vous pouvez compter sur mon aide et celle de mon époux. Néanmoins, il y a des apparences que je dois maintenir à tout prix, afin de ne pas risquer ma réputation et la position de mon époux. Il y a plusieurs manières de servir le Gondor, et Nuril peut faire beaucoup de bonnes choses en tant que second du Commandant d'Osgiliath...Je devrai me diriger vers les Maisons de Guérison avec le blessé, et aider à contenir la maladie qui semble avoir atteint la Cité.

Dame Blanche semblait clairement gênée, mais Felian hocha de la tête, comme pour la rassurer. Il y avait des gens d'action, comme Namarien et lui, qui pouvaient se permettre de risquer leur vie pour le bien commun, ou d'agir dans l'obscurité. Mais il y avait aussi d'autres, qui agissaient dans la lumière et se devaient de respecter un code de conduite strict.

-Bien bien bien...beaucoup d'éléments à prendre en considération alors que j'ai l'impression que nous sommes forcés d'agir presque à l'aveugle, sans savoir exactement comment rejoindre Eradan et Neige. Dame Namarien, vos bonnes idées nous ont permis d'arriver jusqu'à là, alors permettez-moi de vous appeler une fois de plus à l'aide. Nous avons réussi à rentrer dans Minas Tirith, mais le reste de mes hommes est encore coincé à l'extérieur. Y a t'il un moyen pour qu'il nous rejoignent? Et que ça soit avec eux ou sans, la grande question reste comment passer inaperçus   d'un cercle à l'autre.

La discussion continua encore pendant un certain temps, car leur problème était complexe et Felian, bien qu'un peu gêné par la situation, avait déjà pu apprendre à respecter les opinions et idées des deux femmes.

Quelques instants passèrent, lorsque soudainement ils furent interrompus par un frappement à la porte. Crac...crac...deux battements. Ce n'était pas le code convenu, et il était d'ailleurs sans doute trop tôt pour que Karl ait le temps de revenir du Péregrin.

Ils étaient dans la chambre de Namarien, Felian ne dit donc rien mais il se releva, tendu, à la recherche d'une arme improvisée et finit par attraper le chandelier métallique posé sur la table...

#Felian #Blanche


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Lithildren Valbeön
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À tout rompre EmptyJeu 29 Avr 2021 - 13:43
[HRP : Arc narratif précédent - Sur les pavés de la rébellion [/HRP]

(Ce poste sera court, désolée)

Lithildren s'était mise dans une impasse, sans mauvais jeu de mots. Visiblement, son interlocuteur était moins stupide qu'elle ne le pensait - pour un humain. Elle allait lui faire regretter ses paroles lorsqu'elle vit Neige du coin de l'oeil, armée d'une arbalète. Neige incita - de la manière la plus calme et docile qu'il soit - l'homme à lâcher l'Elfe et les laisser partir. Sonja et Nallus étaient en sécurité, c'était le plus important. Lithildren lança la bourse à l'humain, avec un sourire en coin sans signification particulière - et de toutes les façons, cachée de Neige. Pendant que les deux femmes allaient dans le couloir, Lithildren eut de nouveau l'impression qu'on la regardait. Elle se sentait observée en permanence depuis les souterrains d'Ost-in-Edhil mais depuis qu'elle arpentait les rues de la Cité Blanche, c'était pire. Elle ne serait pas étonnée que des espions la suivent - ou pire, s'ils n'étaient pas déjà parmi eux.

Lithildren avait besoin de se remettre les idées en place. Après tout... Tout arrivait de manière si fortuite. Elle revoyait son amour d'antan, Oropher, qui sait tout juste où est le meurtrier de Geraïhn. Puis Sadron, protecteur des ruines d'Ost-in-Edhil, sait tout juste où se trouve "Gil", àTharbad, qui lui-même lui dit d'aller à Minas Tirith retrouver Nallus, la mettant sur le chemin d'une quête et une rébellion sans lui demander son avis. A peine arrivait-elle dans la Cité que Neige la rencontrait dans l'Université, qu'elles libéraient Nallus et se protégeaient dans la Maisons des Guérisseurs. Puis ils rencontrent Alatar sachant justement où se trouvait Félian faisant partie d'un groupe de chevaliers luttant avec de beaux idéaux, Félian sachant exactement où trouver Sonja Kol, laquelle savait où trouver Cadrach étant un forgeron pour faire des armes pour Félian. Tout ceci était bien trop parfait, comme si tout était prévu d'avance. Le destin s'était noué et elle était au milieu à trouver sa place. Aux yeux des Hommes, elle était le lien unissant des points solitaires ; aux yeux de Rhydon, elle était - avec Neige - l'instigatrice des problèmes récents ; aux yeux des Elfes, elle était une criminelle en fuite. Alors où était sa vraie place dans le monde ? Etait-ce donc tout ce qu'elle pouvait être : une fuyarde, jamais maîtresse de son destin et toujours utilisée à cause de ses oreilles pointues ? Quand cet affront allait-il cesser ? Etait-elle destinée à semer le chaos partout où elle mettait les pieds ?

L'Elfe resta complètement silencieuse dès l'instant où Neige la "sauva". Elle ne pipa pas un mot. La Noldo avait le regard dur et le visage complètement fermé, plongée dans ses pensées et réflexions. La frustration s'accumulait dans son corps et son esprit, de même que son impression de n'être qu'un pion que l'on utilise à loisir. Elle en avait assez. Lithildren soufflait et soupirait presque une fois tous les cinq pas, ruminant toutes ces pensées. Evidemment, Neige lui demandait à elle le travail pénible de grimper au lierre qui, évidemment, menait vers la chambre de Félian étant, toujours évidemment, vide. Et, avec la même évidence, pas de mot au tavernier. Après un long moment de marche, évidemment Nallus et son sens de l'observation trouve Félian qui, par intelligence, ne porte ni tabard ni cotte de mailles. Et en les suivant ils tombent sur une autre auberge.

Un par un, ils entrèrent dans l'auberge et montèrent à l'étage. Pas du tout suspicieux, non. Une Elfe, une femme regardant partout d'un oeil aussi "inquiet" qu'inquisiteur, une femme aux cheveux clairs à l'air fier et droit mais fatiguée et un vieillard clairement fait pour les bibliothèques et non l'aventure dans les rues. Pas du tout, non du tout, suspicieux. Lithildren s'en agaçait mais cela était déjà un miracle qu'aucun n'ait été capturé - hormis cet imbécile heureux de Réland. Quelle idée de se sacrifier pour sauver un groupe. Elle raya cette pensée, l'ayant fait plusieurs fois pour Oropher ou ce groupe-ci qu'elle accompagnait. Neige demanda à Lithildren d'écouter à la porte et l'Elfe n'entendit que :

- ...comment passer inaperçus d'un cercle à l'autre.

Court, simple et efficace et, surtout, assez pour déterminer qu'il s'agissait bien de la voix de Félian. Neige toqua à la porte, deux fois. Comme la porte tardait à s'ouvrir, Lithildren pesta.

- Marre de rester plantée à attendre que le destin ouvre les portes ! marmonna-t-elle avec un agacement bien plus que palpable dans sa voix.

Elle ouvrit brutalement la porte et esquiva le coup de chandelier. Il lui fallut se retenir de frapper Félian qui eut un sursaut de stupeur en reconnaissant Lithildren. Et il ne fut pas le seul surprit.

AH NON PAS UNE ELFE ! Tout mais pas ça ! Lithildren fronça les sourcils et tourna littéralement les talons à la simple vue d'une autre Elfe dans la pièce. Elle ignora quiconque tenta de lui faire rebrousser chemin et sortit de l'auberge d'un pas aussi rapide qu'agacé. Ils avaient une autre Elfe, ils pourraient très bien se débrouiller sans Lithildren !
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Namarien
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À tout rompre EmptyMer 2 Juin 2021 - 0:05
C'est une excellente question, pensais-je tout en observant mes compagnons attentivement. Eh bien que notre tâche paraissait toujours aussi impossible et dangereuse et ce même si nous étions parvenus à franchir les remparts de Minas Tirith. Qu'au contraire, les murs de la cité semblaient se refermer sur nous tel un piège sinistre et sans issue. Car dehors nous avions encore la possibilité de fuir, de rebrousser chemin et de renoncer à notre projet. À présent, cette option n'était plus envisageable: le seul choix qu'il nous restait était celui d'avancer coûte que coûte et d'y croire jusqu'au bout même si cela paraissait perdu d'avance. Ragaillardie par cette pensée, je tentais de mettre un peu d'ordre dans mon esprit et de chercher une solution à nos problèmes de manière plus calme et sereine.  Il nous fallait à tout prix accéder au deuxième niveau de la cité où campaient les Hommes d'Eradan. J'esquissais un sourire tandis que mon cerveau échafaudait ce qu'il me paraissait être un plan correct. Encore faudrait il que le prétexte fonctionne sur les professeurs de l'université de Minas Tirith mais je comptais sur leur bien connu ego surdimensionné pour arriver à mes fins.

J'écoutais Felian répondre à Dame Blanche et je fus heureuse et satisfaite de l'entendre la remercier et le féliciter pour l'efficacité et la constance de son dévouement au service de notre cause. J'adressais à mon tour un hochement de tête respectueux accompagné d'un sourire reconnaissant à la noble dame que je considérais désormais comme une amie et une alliée de poids.
La discussion tourna ensuite autour du moyen de rejoindre le capitaine Neige et Eradan ainsi que d'introduire le reste de nos hommes dans la cité. Sur ce dernier point épineux et complexe, j'avais également une idée à soumettre bien qu'elle s'appuyait sur un détail crucial : une personne discrète et connaissant la cité et ses nombreux dédales sur le bout des doigts. Attendre la nuit me paraissait être une évidence: la tension étreignant les soldats se relâcherait très certainement une fois la nuit tombée, du moins je l'espérais de tout cœur. Profitant de l'obscurité et accompagné de cette fameuse personne et munie bien entendu de ma fameuse drogue hallucinogène ( en cas de mauvaise rencontre ), je pourrais agir en toute discrétion et ainsi dégager un chemin sûre à nos compagnons afin qu'ils puissent nous rejoindre. C'est a cet instant précis que je songeais avec nostalgie à l'un de mes compagnons mercenaires dont les talents en la matière nous auraient été d'une grande utilité : à mon humble avis, il n'existait pas de meilleurs personnes sur cette terre que Salmanach pour la réalisation de mon plan. Malheureusement, ce dernier n'étant pas présent, nous allions devoir nous débrouiller sans lui ce qui ne me réjouissait guère.
Cependant, je ne perdais pas espoir en la réussite de notre entreprise et m'auto persuadais que, si la première partie de mon projet fonctionnait comme prévu, j'aurais accès au profil d'individu que je recherchais. Je continuais donc à cogiter furieusement tandis que Maitre Felian chargeait Kelian d'une mission délicate : je croisais intérieurement les doigts pour que ce dernier revienne en un seul morceau et porteur de bonnes nouvelles. Ce devait d'ailleurs être également le cas de Felian à en juger par la dernière recommandation qu'il lui adressa avant qu'il ne prit congé de notre assemblée.

Ainsi, lorsque Maitre Felian nous demanda notre avis sur ces épineuses questions, je pus le lui exposer sans ambages:

- J'ai en effet quelques idées pour nous sortir du pétrin dans lequel nous sommes actuellement. Bien que la réussite de la première partie dépendent de notre aptitude à pénétrer au deuxième cercle et à rejoindre Eradan et ses hommes. Et si, comme je le crois, nous réussissons, nous aurions alors la possibilité de faire pénétrer les nôtres qui attendent à l'extérieur de la ville. Pour cela, il est d'une extrême importance que, parmi les rangs des hommes au nous nous apprêtons à rejoindre il y en ai un qui dispose d'une connaissance très approfondie des différents passages et ruelles de cette cité officielles et de préférence non officieuses bien sûr. Pour ce faire, feindre de s'intéresser au département médicinale de l'université me semble être une bonne idée au vue de mon statut de guérisseuse. Après tout, prétendre vouloir consulter les précieux ouvrages médicinaux et échanger avec les plus grands professeurs et médecins de la cité contribueraient à noyer le poisson et à dissimuler nos véritables buts. Je pourrais donc m'y rendre sans trop attirer l'attention sur moi et faire passer un message à Eradan afin que nous puissions décider de la suite des événements et comment s'y prendre pour nous organiser au mieux compte tenu des circonstances. Il suffirait que Maitre Felian vienne avec moi ou si cela se révèle trop compliqué, me dresse un portrait physique précis et fiable de cet Eradan que je sois capable de le reconnaître d'un simple coup d'œil si par malheur il ne pouvait m'accompagner.


La discussion se prolongeait car les problèmes à résoudre étaient complexes et nombreux, quand soudain, j'entendis, grâce à mon ouïe d'enfant d'Illuvatar, un peu avant les autres, quelqu'un gratter à la porte. Comme ce ne pouvait être Kelian s'en revenant de sa mission, je me préparais bravement au pire en observant Maitre Felian se saisir d'un chandelier qui se trouvait à sa portée en guise d'arme de fortune. Je doutais que ce chandelier lui soit d'un quelconque secours mais je ne formulais aucun commentaire tandis que la porte s'ouvrait brusquement sur, je le constatais avec stupeur, une autre elfe qui esquiva avec adresse le chandelier de Felian. Elle balaya la pièce regard et dès qu'elle m'aperçut, tourna vivement les talons et repartit d'où elle venait sans la moindre explication et sans que je ne puisse comprendre l'aversion que lui causait visiblement ma présence. Peut être elle aussi avait elle des comptes à régler avec les elfes, peut être n'étais je pas la seule à ne pas les porter dans mon cœur, finalement.
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À tout rompre EmptySam 31 Juil 2021 - 22:38
Heureusement pour tout le monde, Lithildren fut la première à passer le seuil de la porte et put éviter sans trop de difficulté le coup de chandelier porté par Felian. Si Sonja ou le Professeur Nallus avaient été à sa place, le malentendu aurait pu facilement finir de manière tragique.

-Capitaine Neige, Dame Lithildren ! - s'exclama le chevalier – quel soulagement de vous voir ici !

La joie du chevalier laissa pourtant vite place à la confusion lorsqu'il vit l'elfe faire demi-tour et quitter la pièce, puis l'auberge. Il jeta un regard interrogateur à Neige, qui se contenta de lever les yeux au ciel et de baisser le bras d'un geste résigné.

Etant avant tout un chevalier et un homme d'action, Felian n'hésita pas un instant et décida de suivre l'elfe. Il la ratrappa sans trop de difficulté et l'appela :

-Dame Lithildren! - heureuseuement, la rue était pratiquement déserte – Je ne sais pas si l'on a fait quelque chose pour vous offenser, ce n'était très certainement pas mon intention ni celle de mes compagnes. Mais je comprends la situation difficile dans laquelle vous vous trouvez. Ce combat se déroule loin de votre terre d'origine, et concerne le sort d'un peuple qui n'est pas le votre. Et pourtant vous êtes celle qui est venue demander mon aide et celle de mes frères, et qui m'avez parlé de la trahison de Rhydon et de Cartogan, ainsi que des complots d'une Fraternité sombre et mystérieuse. J'ai répondu à l'appel, mais notre mission s'avère être extrêmement difficile. Sans votre soutien, je ne suis pas certain que nous pourrons la mener à bout. Dans tous les cas, Dame Lithildren, nous sommes à présent tous prisonniers de ce labyrinthe à sept niveaux qu'est devenue la Cité Blanche. Vous avez un prix sur votre tête, et  pendant mon voyage de retour j'ai découvert que nos ennemis nous traquent même en dehors de la capitale. Les dés sont jetés, et notre seule chance de survie est de rester ensemble et mener cette mission à bout.

Lithildren pouvait choisir de s'en aller, mais cela signifierait abandonner ses nouveaux compagnons, alors qu'elle était déjà devenue une paria auprès des siens. Qui plus est, elle n'avait aucune possibilité de quitter la ville actuellement, et les sbires de Rhydon ou les soldats finiraient bien par lui tomber dessus. Le choix en était pas vraiment un.

Peu importe si elle avait été convaincue par les arguments de Felian ou par autre chose, Lithildren et le chevalier finirent par revenir dans la chambre. Lorsqu'ils s'y retrouvèrent, Felian prit la parole :

-Capitaine Neige, Dame Lithildren, Professeur Nallus, je vous présente Dames Blanche et Namarien, deux femmes que la fortune a mis sur notre chemin lors de notre voyage de retour vers Minas Tirith, et sans qui je ne serais pas ici aujourd'hui. Dame Blanche est l'épouse du second du Commandant d'Osgiliath ; ils se sont ralliés à notre cause. Quant à Dame Namarien, elle est à la fois guérisseuse et guerrière et ses talents ont permis de sauver la vie d'un de mes frères. En effet, nous avons subi deux tentatives d'assassinat pendant notre voyage ; nos ennemis semblent malheureusement être au courant de notre 'rébellion' malgré toutes les mesures employées pour qu'elle reste un secret.
- Lithildren...ce nom dit quelque chose à Namarien. Elle dut se concentrer à nouveau pour écouter la suite du discours de Felian -  Mais la nouvelle la plus importante est qu'Eradan est déjà dans la Cité Blanche. Oui, il est arrivé à Minas Tirith il y a quelques jours, à l'abri des regards indiscrets. D'après nos informations, il s'est arrêté dans une aile à moitié abandonnée de l'Université de Minas Tirith, au deuxième cercle de la cité. Nous devions lui venir en renfort, mais les soldats contrôlent à présent chaque entrée et sortie par la Grande Porte, nous voilà donc dans un nombre grandement réduit.

-L'Université ?! - Le professeur Nallus atrappa sa tête entre ses mains – Eradan était dans le Deuxième Cercle tout le long alors que nous avons risqué nos vies et versé du sang pour le quitter il y a quelques heures seulement ? Quelle ironie du sort, quel jeu de cache-cache désastreux !

Felian fit une moue, gêné, et se tourna vers Lithildren :

-Nous trouverons une solution pour rejoindre Eradan, mais avant cela dites-nous ce qui s'est passé ici ces derniers jours. Vous avez une nouvelle compagne avec vous, qui est-elle ? Et surtout, avez-vous pu préparer les armes pour mes compagnons ? J'ai pu voir que nos ennemis ne souhaitent pas négocier et n'hésiteront pas un instant à nous tuer ; nous ne pouvons pas leur faire face à mains-nues !

Il laissa l'elfe leur expliquer les évènements des derniers jours, ce qui permit également à Namarien de mieux comprendre l'intrigue complèxe au cœur de laquelle elle s'était retrouvée, une intrigue qui pourrait faire trembler les fondations mêmes du plus puissant des royaumes de la Terre du Milieu.

Leur conversation fut interrompue une fois de plus par le bruit de quelqu'un qui frappait à la porte.

Crac.Crac....Crac.Crac....

Felian rassura Neige et ses compagnons d'un geste de la main, et ouvrit la porte. C'était bien Karl. Le jeune chevalier était essoufflé, et un peu rouge. Fortement surpris de la présence d'autant de personnes dans la chambre, il comprit néanmoins rapidement qu'il s'agissait de ceux qu'il était parti chercher au Pérégrin. Sans perdre de temps inutilement, il fit son rapport :

-Felian, l'heure de la tempête est venue. J'ai croisé des groupes entiers de soldats qui s'empressaient vers le deuxième niveau de la cité. Apparemment, des émeutes violentes y ont éclaté, des citoyens furieux se rebellent contre la milice et l'armée. L'armée s'y dirige en masse pour essayer de contenir la situation mais la rumeur s'est déjà emparé du premier cercle. L'aubergiste du Péregrin est en train de barricader son établissement, tandis que certains clients commencent déjà à parler de rejoindre le mouvement. Tu penses que c'est Eradan qui a instigué ça ?

-Des émeutes violentes ? Ca ne lui ressemble pas...mais dans la situation actuelle, nous ne pouvons être certains de rien. Je sais juste qu'il faut qu'on le rejoigne au plus vite, et qu'on essaye de récuperer ces armes...notre but premier est de monter au deuxième cercle. Namarien, votre idée était bonne mais je crains que nous n'ayons pas le temps pour se séparer et vous envoyer en premier pour contacter Eradan, ni que les soldats vous laisseront passer. Avez-vous d'autres idées ?

-Malheureusement, nous ne pourrons pas emprunter le même chemin par lequel nous sommes arrivés. Il est probable que les malfrats ont prévenu la garde et qu'ils nous attendent là-bas...

Sonja Kol, silencieuse jusqu'à-là, se racla la gorge et dit :

-Si les soldats qui gardent le passage entre les deux niveaux sont en effectifs réduits et en panique...Et que Dame Blanche est l'épouse d'un officier important de l'armée du Gondor, alors nous pouvons peut-être essayer quelque chose. Blanche, dites-moi un nom d'un officier que votre ami connaît bien et qui ne risque pas d'être connu par des soldats de la garnison de Minas Tirith. Le Capitaine Carwegrûin de Pelargir ? Très bien, ça fera l'affaire. Je peux m'occuper de fausser rapidement les documents du capitaine Carwegrûin et l'un d'entre vous, sans doute vous Sir Felian, devra se faire passer pour lui. La validité des documents sera appuyée par la présence de Dame Blanche. Mais pour justifier le besoin de se rendre au deuxième niveau de la Cité, et éloigner les soupçons, il faudra que notre capitaine soit soit lourdement blessé, ou bien atteint de la peste qui ravage la cité. Il serait donc naturel de ramener cet officier important aux maisons de guérison ou au département de la médecine de l'Université de Minas Tirith...

L'idée de la faussaire était folle, mais il s'agissait probablement de la meilleure option. Après tout, ils ne pouvaient pas espérer percer un barrage fortifié tenu par des soldats du Gondor, encore moins alors que la moitié d'entre eux ne disposait d'aucune arme. Blanche prit la relève, alors que Sonja se posa à la table et commenca à écrire soigneusement sur un bout de parchemin.

-Cela pourrait peut-être marcher...Karl pourra jouer le rôle de l'écuyer du capitaine. Namarien, Lithildren, Neige, vous allez devoir vous faire passer pour mes dames de compagnie. Mais pas avec ces tenues...Lithildren, vous semblez bien vous orienter dans ces lieux et être dotée d'une certaine agilité propre à votre peuple. Est-ce que vous pensez pouvoir...emprunter quelque chose de plus présentable dans une des chambres de l'auberge, ou bien ailleurs dans les alentours ? Et surtout des bonnets ou autres couvre-chefs pour cacher ces oreilles. Des tenues de soldat ou d'officier du Gondor pour Felian et Karol seraient un bonus précieux, mais cela m'étonnerait que vous puissiez en trouver...

En tant que femme d'un officier du Gondor je bénéficie d'une certaine immunité, dans le cadre de laquelle j'ai le droit de porter une sacoche dont le contenu ne peut pas être inspecté par la milice ni l'armée. La voici
– elle leur montra une sacoche noire de taille moyenne, ornée d'un symbole de l'Arbre Blanc – c'est pas grand chose, mais je devrais pouvoir y dissimuler vos poignards, le temps de passer le contrôle. Comme ça, nous n'arriverons pas sur le lieu des émeutes les mains vides.

Ce fut au tour de Neige de prendre la parole :

-D'après ce que Felian a dit, vous êtes une guérisseuse, Namarien. Est-ce vous pensez pouvoir le déguiser, ou maquiller, d'une manière convaincante qui indiquerait qu'il souffre de la peste ou d'une blessure grave ? Je pense qu'il serait bien de dissimuler son visage, au moins en partie, pour que personne ne le reconnaisse...

Quelque peu sceptiques quant à leurs chances de réussite, les membres du groupe hétéroclité se mirent à la réalisation du plan improbable pour pénétrer dans le deuxième niveau de Minas Tirith...


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À tout rompre EmptyMer 8 Sep 2021 - 16:40
Elle avait beau tenter de fuir la situation, celle-ci la rattrapait. Cette fois-ci, ce fut Félian en personne qui vint à elle alors qu'elle s'éloignait d'un pas rageur.

- Je ne sais pas si l'on a fait quelque chose pour vous offenser, ce n'était très certainement pas mon intention ni celle de mes compagnes. Mais je comprends la situation difficile dans laquelle vous vous trouvez. Ce combat se déroule loin de votre terre d'origine, et concerne le sort d'un peuple qui n'est pas le votre. Et pourtant vous êtes celle qui est venue demander mon aide et celle de mes frères, et qui m'avez parlé de la trahison de Rhydon et de Cartogan, ainsi que des complots d'une Fraternité sombre et mystérieuse. J'ai répondu à l'appel, mais notre mission s'avère être extrêmement difficile. Sans votre soutien, je ne suis pas certain que nous pourrons la mener à bout. Dans tous les cas, Dame Lithildren, nous sommes à présent tous prisonniers de ce labyrinthe à sept niveaux qu'est devenue la Cité Blanche. Vous avez un prix sur votre tête, et  pendant mon voyage de retour j'ai découvert que nos ennemis nous traquent même en dehors de la capitale. Les dés sont jetés, et notre seule chance de survie est de rester ensemble et mener cette mission à bout.

Il n'avait AUCUNE idée ! Comment osait-il ? Lithildren sentait la rage bouillir et elle fut prise d'une envie de hurler, d'insulter cet humain sans importance pour elle. Elle eut envie d'exploser mais, soudain, dans son esprit, une idée émergea. Elle eut une révélation, comme un rayon de soleil perçant à travers les nuages. Mais oui ! De l'extérieur, elle ne laissa rien transparaître : elle avait apprit à masquer plus que bien ses émotions et ses pulsions derrière l'indifférence ou un visage fermé. Elle se contenta d'écouter pendant que son esprit était en fête. Il n'avait aucune idée de ce qu'il venait d'enclencher. Mais le destin semblait s'amuser à jouer avec elle. Elle savait désormais qu'elle n'avait plus à fuir. Néanmoins elle avait une image à entretenir. Lithildren soupira longuement, semblant penser à ce qu'elle venait d'entendre. Elle ferma brièvement les yeux et releva le visage, déterminée. Elle opina du chef et suivit Félian à l'auberge. Lorsqu'il lui tourna le dos, soulagé, elle esquissa un sourire en coin instinctif, qu'elle fit disparaître presque aussitôt.

Une fois rentrés, Lithildren évita le contact visuel avec l'autre elfe, bien que le visage de celle-ci lui sembla familière. Etait-ce une figure du passé ? Après tout, Lithildren avait vécu à Imladris, en Lorien et dans la Forêt Noire. Il ne serait aucune surprenant qu'un visage elfique lui soit familier mais elle eut du mal à savoir d'où cela lui venait. Elle repoussa son impression et se contenta de minimiser ses contacts visuels avec elle. Qui qu'elle soit, Lithildren n'avait aucune confiance en les elfes.

- Capitaine Neige, Dame Lithildren, Professeur Nallus, je vous présente Dames Blanche et Namarien, deux femmes que la fortune a mis sur notre chemin lors de notre voyage de retour vers Minas Tirith, et sans qui je ne serais pas ici aujourd'hui. Dame Blanche est l'épouse du second du Commandant d'Osgiliath ; ils se sont ralliés à notre cause. Quant à Dame Namarien, elle est à la fois guérisseuse et guerrière et ses talents ont permis de sauver la vie d'un de mes frères. En effet, nous avons subi deux tentatives d'assassinat pendant notre voyage ; nos ennemis semblent malheureusement être au courant de notre 'rébellion' malgré toutes les mesures employées pour qu'elle reste un secret. Mais la nouvelle la plus importante est qu'Eradan est déjà dans la Cité Blanche. Oui, il est arrivé à Minas Tirith il y a quelques jours, à l'abri des regards indiscrets. D'après nos informations, il s'est arrêté dans une aile à moitié abandonnée de l'Université de Minas Tirith, au deuxième cercle de la cité. Nous devions lui venir en renfort, mais les soldats contrôlent à présent chaque entrée et sortie par la Grande Porte, nous voilà donc dans un nombre grandement réduit.

Lithildren retint son intérêt essentiellement sur Dame Blanche. Une épouse de soldat haut placé ? Voilà qui était juteux pour les humains. Quant à Namarien, ce nom lui disait définitivement quelque chose et elle parvint à le replacer dans ses années à Imladris. Etait-ce une mention du nom, ou bien était-elle une apprentie guérisseuse et combattante ? S'étaient-elles entraînées ensemble ? Lithildren ne s'en souvenait pas le moins du monde et s'en fichait, au final. Néanmoins, elle allait devoir se méfier d'autant plus d'elle. Au vu de son statut à Imladris, pouvait-elle être certaine qu'elle n'était pas envoyée par la ville pour la tuer ? Ha, ce serait une belle ironie, au vu de l'inactivité des elfes envers tout ! Même si Namarien était une envoyée d'Imladris, Lithildren riait intérieurement à la possibilité. Lithildren retint chaque nom, chaque détail. Elle avait été formée ainsi et, d'une certaine manière, elle était reconnaissante d'avoir sa mémoire qui avait cessé de flancher, malgré les nombreuses parties floues.

- L'Université ?! Eradan était dans le Deuxième Cercle tout le long alors que nous avons risqué nos vies et versé du sang pour le quitter il y a quelques heures seulement ? Quelle ironie du sort, quel jeu de cache-cache désastreux !

Lithildren serra les poings. Elle montra les crocs et manque de lâcher une insulte. Nallus n'avait pas tort mais comment pouvaient-ils le savoir ? Dire qu'elle aurait pu tranquillement rester à l'Université si Neige ne l'en avait pas sortie. L'elfe se força à ne pas jeter de regard accusateur vers l'ancienne capitaine. Son esprit était en ébullition et enregistrait la moindre information aussi vite que possible, formant des schémas brouillons - au début - puis de plus en plus clair. Les liens se faisaient et l'elfe renégate jubilait de ce que son esprit accomplissait alors que son visage montrait une toute autre histoire. Mais Félian se tourna vers elle la sortant de sa transe momentanée. Elle cligna deux fois des yeux, comme pour tâcher de comprendre ce que Félian lui disait.

- Nous trouverons une solution pour rejoindre Eradan, mais avant cela dites-nous ce qui s'est passé ici ces derniers jours. Vous avez une nouvelle compagne avec vous, qui est-elle ? Et surtout, avez-vous pu préparer les armes pour mes compagnons ? J'ai pu voir que nos ennemis ne souhaitent pas négocier et n'hésiteront pas un instant à nous tuer ; nous ne pouvons pas leur faire face à mains-nues !

- Bien sûr. L'elfe se tourna vers Dame Blanche et Namarien. Tout commence par la Fraternité de Yavannamirë. Il s'agit d'érudits chercheurs d'artéfacts purement à but intellectuel. Il est supposé qu'un groupuscule, plus virulent, plus ou moins lié à cette Fraternité cherche à réunir ces artefacts dans un but bien plus sombre. D'après des écrits se trouvant à l'Université, il est également possible que des agents ont infiltré les hautes sphères de la noblesse et potentiellement du Conseil entourant le Haut-Roy. Leur souhait pourrait être de renverser le Haut-Roy Méphisto, laisser Cartogan prendre le contrôle. Quant à Minas Tirith, vous vous trouvez dans une peste qui ravage la population, une milice armée qui a tous les pouvoirs et à leur tête deux noms : général Cartogan et Lord Rhydon. Ce dernier étant d'ailleurs l'ancien associé de la désormais déstituée Capitaine Neige ici-présente. Car, oui, si vous l'aviez manqué, nous sommes recherchés. Il y a des affiches pour Nallus, Neige, Félian et moi-même avec des primes. Quant à madame, il s'agit de la faussaire Sonja Kol, que nos ennemis tentent de faire taire. Elle se tourna vers Félian. Les armes sont sécurisées. Elles seront livrées par tonneau et transportées par un simple d'esprit appelé Samson, près de l'entrepôt à cadavres du Premier Cercle.

Elle tourna le regard vers Neige, Sonja et Nallus, dans le cas où ils voudraient ajouter autre chose. Une fois la situation exposée, un autre crac fit craquer la porte. Un jeune entra, possiblement celui qui devait les chercher.

- Felian, l'heure de la tempête est venue. J'ai croisé des groupes entiers de soldats qui s'empressaient vers le deuxième niveau de la cité. Apparemment, des émeutes violentes y ont éclaté, des citoyens furieux se rebellent contre la milice et l'armée. L'armée s'y dirige en masse pour essayer de contenir la situation mais la rumeur s'est déjà emparé du premier cercle. L'aubergiste du Péregrin est en train de barricader son établissement, tandis que certains clients commencent déjà à parler de rejoindre le mouvement. Tu penses que c'est Eradan qui a instigué ça ?

Lithildren haussa un sourcil mais, intérieurement, elle hurla de bonheur. Une émeute ! Quelle beauté spectaculaire ! Ordre et chaos, cela lui fit remonter des souvenirs d'Albyor. Elle dû renifler pour se sortir de ses souvenirs. Les choses allaient devenir intéressantes.

- Des émeutes violentes ? Ca ne lui ressemble pas...mais dans la situation actuelle, nous ne pouvons être certains de rien. Je sais juste qu'il faut qu'on le rejoigne au plus vite, et qu'on essaye de récuperer ces armes...notre but premier est de monter au deuxième cercle. Namarien, votre idée était bonne mais je crains que nous n'ayons pas le temps pour se séparer et vous envoyer en premier pour contacter Eradan, ni que les soldats vous laisseront passer. Avez-vous d'autres idées ?
- Malheureusement, nous ne pourrons pas emprunter le même chemin par lequel nous sommes arrivés. Il est probable que les malfrats ont prévenu la garde et qu'ils nous attendent là-bas...
- Si les soldats qui gardent le passage entre les deux niveaux sont en effectifs réduits et en panique...Et que Dame Blanche est l'épouse d'un officier important de l'armée du Gondor, alors nous pouvons peut-être essayer quelque chose. Blanche, dites-moi un nom d'un officier que votre ami connaît bien et qui ne risque pas d'être connu par des soldats de la garnison de Minas Tirith. Le Capitaine Carwegrûin de Pelargir ? Très bien, ça fera l'affaire. Je peux m'occuper de fausser rapidement les documents du capitaine Carwegrûin et l'un d'entre vous, sans doute vous Sir Felian, devra se faire passer pour lui. La validité des documents sera appuyée par la présence de Dame Blanche. Mais pour justifier le besoin de se rendre au deuxième niveau de la Cité, et éloigner les soupçons, il faudra que notre capitaine soit soit lourdement blessé, ou bien atteint de la peste qui ravage la cité. Il serait donc naturel de ramener cet officier important aux maisons de guérison ou au département de la médecine de l'Université de Minas Tirith...

Lithildren opina du chef. Sonja venait d'avoir une excellente idée. Se faire passer pour un haut placé... Il fallait simplement qu'ils ne se fassent pas prendre mais l'idée devait se tenter. Ils n'avait, malheureusement, que très peu d'options. Et, dans la panique, il serait plus prudent pour eux d'immiscer dans la foule et profiter du chaos général pour accomplir leur devoir. Lithildren se réjouit d'avance à cette idée. Dame Blanche prit enfin la parole pendant que Sonja s'attelait déjà à sa tâche.

- Cela pourrait peut-être marcher...Karl pourra jouer le rôle de l'écuyer du capitaine. Namarien, Lithildren, Neige, vous allez devoir vous faire passer pour mes dames de compagnie. Mais pas avec ces tenues...Lithildren, vous semblez bien vous orienter dans ces lieux et être dotée d'une certaine agilité propre à votre peuple. Est-ce que vous pensez pouvoir...emprunter quelque chose de plus présentable dans une des chambres de l'auberge, ou bien ailleurs dans les alentours ? Et surtout des bonnets ou autres couvre-chefs pour cacher ces oreilles. Des tenues de soldat ou d'officier du Gondor pour Felian et Karl seraient un bonus précieux, mais cela m'étonnerait que vous puissiez en trouver... En tant que femme d'un officier du Gondor je bénéficie d'une certaine immunité, dans le cadre de laquelle j'ai le droit de porter une sacoche dont le contenu ne peut pas être inspecté par la milice ni l'armée. La voici c'est pas grand chose, mais je devrais pouvoir y dissimuler vos poignards, le temps de passer le contrôle. Comme ça, nous n'arriverons pas sur le lieu des émeutes les mains vides.
- D'après ce que Felian a dit, vous êtes une guérisseuse, Namarien. Est-ce vous pensez pouvoir le déguiser, ou maquiller, d'une manière convaincante qui indiquerait qu'il souffre de la peste ou d'une blessure grave ? Je pense qu'il serait bien de dissimuler son visage, au moins en partie, pour que personne ne le reconnaisse...

Lithildren prit alors congé du groupe. Elle avait gardé sa dague pour l'instant, cela allait avoir son importance. L'elfe attendit dans un couloir voisin de celui où le groupe se trouvait ses autres compagnons. Elle était agitée, un peu anxieuse, mais elle parvenait encore à se contrôler. Ses accès de violence, plus récurrents depuis qu'elle avait libéré Oropher, devenaient plus variés et, surtout, imprévisibles. Elle fit les cent pas dans le couloir, remuant ses souvenirs et pensées. Alors qu'elle marchait dans le couloir, une femme travaillant dans l'établissement - au vu de ses habits - sortit d'une chambre à deux pas de l'elfe. Son urgence se fit trop pressante, trop pesante, et l'elfe perdit le contrôle. Elle donna un violent coup de poing précis dans les cordes vocales de la demoiselle qui, trop choquée de la soudaineté de l'acte, trébucha en arrière.

[hrp] Le paragraphe suivant pouvant choquer les lecteurs sensibles/jeunes, j'ai préféré le mettre sous spoiler. Le contenu peut être vu comme violent mais il reste important pour le personnage et sa compréhension.[/hrp]
Spoiler:

Lithildren soupira longuement, en "bien meilleur état". Son esprit était clair et limpide. Le groupe n'aurait pas longtemps avant que le corps ne soit découvert. Pour une employée, elle pariait que son absence serait vite remarquée. L'elfe n'avait donc que peu de temps. Elle ramena les habits dans la chambre où se trouvaient les autres, puis repartit directement. Elle s'introduisit dans d'autres pièces vides - après avoir écouté aux portes - et vola ici une robe, ici une paire de bottes, là un bonnet ou tissu pouvant se tourner en bonnet... Elle prit le nécessaire requis pour transformer la petite troupe en dames de compagnies. Lithildren trouva également une paire de gants pour cacher ses mains, pensant que cela serait parfait.

Une fois tout rassemblé, elle était prêt à passer à la suite des opérations. Elle prit sa part de vêtements et se déguisa en dame de compagnie. L'elfe se sentait confiante, sans vraiment savoir pourquoi.
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À tout rompre EmptyDim 27 Mar 2022 - 20:37
Les compagnons de Lithildren s'exclamèrent avec enthousiasme lorsqu'elle revint déguisée en dame de compagnie et portant d'autres vêtements sous le bras, parfaitement inconscients du crime hideux qu'elle venait de commettre. Seule Neige, qui avait passé beaucoup de temps en la compagnie de l'elfe et pour qui l'art d'observation était bien plus qu'un loisir, lui jeta un regard inquisitif notant silencieusement son changement soudain d'humeur. L'elfe semblait plus détendue, confiante, presque souriante. Ils étaient tous épuisés, tendus et soumis à une pression énorme. Ils jouaient à un jeu dont ils ne connaissaient pas entièrement les règles, et pourtant ils avaient tout misé: leurs vies et le sort du royaume du Gondor. Mais ces sautes d'humeur radicales de l'elfe avaient quelque chose d'étrange...la capitaine de l'Arbre Blanc rangea soigneusement cette idée dans un compartiment de sa tête et tourna son attention vers des sujets plus pressants.

Les affaires que Lithildren avait ramenées avaient suffit pour transformer Neige, Sonja et Namarien en des dames de compagnie passables. Dame Blanche se contenta de faire quelques ajustements pour rendre la chose plus réaliste, et de leur donner des conseils sur la manière dont elles devraient se comporter. Après tout, ni les deux elfes ni les deux garçons ratés qu'étaient Neige et Sonja n'avaient suivi des cours d'étiquette gondorienne.

L'elfe n'avait malheureusement pas trouvé d'uniformes gondoriens, ou plutôt heureusement pour les éventuels soldats endormis qu'elle aurait pu croiser lors de ses fouilles dans les chambres de l'auberge. Félian se tourna vers elle. Namarien avait recouvert son visage de bandages imbibés d'un liquide rouge; elle avait même réussi à imiter l'odeur désagréable de chair légèrement infectée pour empêcher des soldats trop curieux d'inspecter la blessure de trop près. Elle avait aussi déchiré avec une précision chirurgicale le col de la tunique du chevalier et la salit, en imitant des dégâts infligés au combat ou lors d'un long voyage. Lorsqu'il parla, sa voix était légèrement déformée par les bandages. Le spectacle était grotesque.

-Dame Lithildren, vous dites que les armes se trouvent dans un entrepôt à...cadavres...ici, dans le Premier Cercle? Par la Corne d'Auroch! C'est à la fois une très bonne nouvelle et encore une complication! Si nous récupérons ces épées maintenant, comment est-ce qu'on fera pour les ramener à Eradan au Deuxième Cercle? Une quinzaine d'épées ne passera pas dans la sacoche de Dame Blanche!

Il se passa la main sur le visage en essayant de se frotter les yeux, mais le bandage qui recouvrait l'un d'entre eux le gênait. Il soupira. Les sept niveaux de la Cité de Minas Tirith était une défense formidable contre tout envahisseur, mais il s'était toujours imaginé être du côté des défenseurs pas celui des assaillants dans ce scénario...

-Bon, nous n'avons pas vraiment le choix de toute façon. Nous devrions aller quand-même à cet endroit, vous connaissez le chemin n'est-ce-pas? Nous devons nous assurer que les épées sont toujours là, et peut-être qu'on en prendra au moins deux pour moi et Karl. Au pire des cas les gardes nous désarmeront au point de contrôle à l'entrée du Deuxième Niveau...le jeu en vaut la chandelle.

Ce n'était pas le 'pire des cas' et Félian le savait pertinemment, mais il préférait ne pas s'imaginer ce qui se passerait si leur petite mascarade venait à échouer. Cela le dépassait.

Sans un mot, Dame Blanche tendit sa sacoche ouverte à Lithildren, en lui indiquant d'y mettre sa dague.

***

Ils se mirent en route peu de temps après. Malgré les protestations du chevalier gêné par cette situation, ils finirent par adopter une stratégie suggérée par Dame Blanche. Il s'allongea sur un brancard improvisé que les quatre dames de compagnie eurent l'honneur de porter. Au moins cela justifiait la présence d'un groupe aussi nombreux de femmes accompagnant Blanche...cette dernière ouvrait la marche, accompagnée par Karl qui avait enfilé une tunique noire, ressemblant à peu près à la tenue que pourrait porter l'assistant d'un officier gondorien.

Le cortège se mit en route; ils attiraient les regards des passants, mais la scène ne manquait pas de crédibilité dans le contexte actuel.

Lithildren eut pour rôle de les guider jusqu'à l'entrepôt macabre. Au fur et à mesure qu'ils s'en approchaient, l'odeur nauséabonde se faisait ressentir de plus en plus; les cendres utilisées pour la camoufler n'étaient plus suffisantes. Ce qui était différent de ses deux dernières visites dans ce terrible endroit par contre, c'était le bruit...Ils entendaient des voix agitées, des cris...des sanglots?

L'elfe faillit marcher sur un bout de parchemin déchiré. Elle le souleva, en faisant attention de ne pas lâcher le brancard. C'était un morceau d'une grande feuille, on y voyait encore des trous réguliers, comme si elle avait été cloutée sur une porte ou un mur. Elle la parcourut du regard, et put voir que la deuxième moitié était particulièrement intéressante...

À tout rompre Bout-p10

Lithildren ne savait probablement pas qui était ce Hugin qui avait signé la lettre. Il leur restait encore quelques centaines des pas, un dernier virage avant d'arriver à leur destination. C'était un bon moment pour partager sa trouvaille avec ses compagnons...

Alors qu'ils s'approchaient de l'entrepôt, les bruits devenaient de plus en plus forts. Lorsqu'ils passèrent enfin le coin de la rue, une scène surprenante s'offrit à leurs yeux.

Devant l'entrepôt se trouvait une petite foule, au moins une cinquantaine de personnes. Les portes étaient ouvertes en grand, quelqu'un les avait défoncées avec des outils. Un homme chauve qui semblait mener le groupe d'hommes et des femmes agités s'écria:

-Vous voyez! La missive disait vrai! Les autorités nous mentent! Regardez les corps maltraités de nos concitoyens, nos compatriotes! Jetés dans une fosse commune comme des malfrats! Cette situation doit cesser! Et ces tonneaux, quel autre cauchemar est-ce qu'ils dissimulent?! Ourri, passes-moi ce pied de biche!

Un des hommes donna le pied de biche au dirigeant improvisé. Ce dernier s'approcha d'un des tonneaux et l'ouvrit d'un geste expert. Il plongea sa main dans les cendres qui la remplissait et l'étonnement put se lire sur son visage lorsqu'il en tira une longue épée enroulée dans un bout de tissu huilé.

Les aventuriers qui s'étaient donnés pour mission de mettre fin au complot de Cartogan et Rhydon restèrent bouche bée alors que l'homme chauve déroula le tissu et leva l'épée au-dessus de la tête, sous les acclamations de la petite foule.

-C'est un signe! Un signe qu'il faut mettre fin à la tyrannie et mettre à nu la vérité! Vous avez entendu les nouvelles, nos braves concitoyens au deuxième cercle se sont déjà soulevés. Il est temps de les rejoindre! Ouvrez les autres tonneaux!

Plus aucune chance d'atteindre leurs précieuses épées...Neige fut la première à se réveiller de la stupeur généralisée.

-Tant pis pour les armes. Nous ne pouvons pas nous joindre à cette foule, ils sont beaucoup trop imprévisibles et dangereux...et risquent de nous prendre pour des ennemis. Nous exécutons notre plan, comme prévu. Sauf que nous disposons à présent d'un argument supplémentaire pour convaincre les gardes de nous laisser quitter le Premier Cercle. Une foule sanguinaire nous poursuit. Allons-y!




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Lithildren Valbeön

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À tout rompre EmptyVen 8 Avr 2022 - 15:59
L'elfe avait bien remarqué le regard de la capitaine. Mais elle n'en tint pas compte. Elle ne pouvait pas se douter de quoi que ce soit. En revanche, Lithildren sentait que le danger qu'elle représentait pour elle devenait plus flagrant. Neige n'était pas une femme à sous-estimer et l'elfe l'avait semble-t-il légèrement considérée comme un poids au lieu de prendre en compte les qualités observatrices de l'humaine. Bien évidemment son regard ne pouvait guère percer l'esprit complexe d'une elfe mais elle était bien assez saine d'esprit et expérimentée pour remarquer ses changements et sautes d'humeurs. L'elfe allait devoir trouver un moyen de minimiser ou supprimer cette menace. D'une manière ou d'une autre, Neige allait devenir un obstacle sérieux dans un futur plus ou moins proche. Or, Lithildren en avait clairement assez qu'on lui mette des bâtons dans les roues. Son objectif était simple mais largement dévié. Il lui fallait atteindre... Non, non, pas maintenant, il était bien trop tôt.

La transformation de Félian fit froncer du nez l'elfe. Namarien avait fait un travail exemplaire, allant jusqu'à imiter cette maudite odeur de chair infectée. Au moins personne n'aurait envie d'aller chercher à savoir s'il était réellement touché ou non. Bien fait. L'esprit de l'elfe vagabonda dans un pays chaud et ensablé où des procédés similaires pouvaient s'opérer, quoi qu’avec des nuances. Mais elle ne devait pas se perdre. Son esprit était ici et maintenant, son cœur dans deux lieux différents. Elle était déjà bien trop éparpillée et ne devait pas se préoccuper plus en avant de cela. Si elle voulait rester concentrée, elle devait observer et agir, pas réfléchir.

- Dame Lithildren, vous dites que les armes se trouvent dans un entrepôt à...cadavres...ici, dans le Premier Cercle? Par la Corne d'Auroch! C'est à la fois une très bonne nouvelle et encore une complication! Si nous récupérons ces épées maintenant, comment est-ce qu'on fera pour les ramener à Eradan au Deuxième Cercle? Une quinzaine d'épées ne passera pas dans la sacoche de Dame Blanche!

L'elfe fit la moue.

- Et j'étais censée prédire le moindre précis mouvement que nous allions individuellement et de manière groupée faire ? Vous devrez faire avec, c'est déjà un miracle que j'ai pu vous négocier des armes forgées et transportées illégalement dans la cité. J'ai fait avec les moyens du bord et mes faibles connaissances du coin. Avec les surveillances armées en permanence, dégoter tout ça relevait du miracle.

Lithildren n'avait pas crié, pour une fois. Elle avait exprimé sa frustration, et ajouta même qu'ELLE avait dû y aller avec un érudit pas plus expérimenté qu'elle dans le sujet de la négoce d'armes. Elle n'insista pas plus pour autant, cela ne mènerait nulle part.

- Bon, nous n'avons pas vraiment le choix de toute façon. Nous devrions aller quand-même à cet endroit, vous connaissez le chemin n'est-ce-pas? Nous devons nous assurer que les épées sont toujours là, et peut-être qu'on en prendra au moins deux pour moi et Karl. Au pire des cas les gardes nous désarmeront au point de contrôle à l'entrée du Deuxième Niveau...le jeu en vaut la chandelle.

Cela était le choix par défaut mais ils devraient tous s'en contenter. S'ils voulaient mieux, alors ils allaient devoir agir eux aussi au lieu de la laisser faire leur sale boulot. Lithildren se sentait plus comme une mercenaire pas payée que comme quelqu'un mettant à la patte dans une entreprise plus grande, qui n'était en plus pas du tout la sienne. Ses buts étaient tout autre et elle espérait pouvoir y revenir le plus rapidement possible. Lithildren donna sa dague à Dame Blanche. Elle y rechignait mais avait plus d'un tour dans sa manche et, si elle était plus confortable avec une dague, elle n'en avait pas un besoin essentiel immédiat. Félian fut allongé sur un brancard que les femmes portaient. L'elfe les guida pas à pas vers l'entrepôt à cadavres putréfiés, surtout guidée par l'odeur plus que par son sens irréprochable de la direction. Mais il y avait des bruits bien différents. Lithildren fut la première à les entendre, ses oreilles frémissant en avance en raison d'une agitation non loin de l'entrepôt.

L'elfe manqua de glisser en raison d'un papier au sol. Lorsqu'elle fit usage de sa grande souplesse pour le ramasser, elle ne put lire qu'un message déchiré. Il était clair, au vu du dernier paragraphe, qu'il s'agissait d'un parchemin appelant à la révolte du peuple. Lithildren eut un peu de mal à réprimer un rictus. Parfait... Elle ignorait qui était Hugin. Le nom portait une image, quelque chose de propre à lui-même. Lithildren n'était que rarement prise de cet élan d'elfisme, à pouvoir sentir les noms. C'était l'une des choses qu'elle avait perdu avec le temps. Mais elle fit fî de cela et partagea plutôt sa « découverte » avec le reste du groupe. Un certain Hugin appellerait le peuple à se soulever à cause d'envahisseurs à Cair Andros et d'une peste apportée par l'orient, puis aussi et surtout en raison de l'inaction du Haut-Roy et de la cour. Cartogan était mentionné comme voulant se protéger lui-même au lieu de protéger le peuple. Ha, même ce fameux peuple tentait de se soulever contre leur fameux sauveur et protecteur ? Une aubaine dangereuse, un pari risqué.

L'entrepôt fut enfin au tournant lorsque Lithildren termina de partager le maigre contenu du parchemin aux autres. Devant se trouvait une foule hurlante.

- Vous voyez! La missive disait vrai! Les autorités nous mentent! Regardez les corps maltraités de nos concitoyens, nos compatriotes! Jetés dans une fosse commune comme des malfrats! Cette situation doit cesser! Et ces tonneaux, quel autre cauchemar est-ce qu'ils dissimulent?! Ourri, passes-moi ce pied de biche!

Quelle missive ? se demanda l'elfe. Selon Félian, ce n'était pas l'un des leurs, le dénommé Eradan, qui en était à l'origine. Quelque chose échappait à leurs yeux et oreilles. Quelqu'un était bien plus actif qu'il ne le laissait supposer... Lithildren pensa à de nombreux visages entre Gil

- C'est un signe! Un signe qu'il faut mettre fin à la tyrannie et mettre à nu la vérité! Vous avez entendu les nouvelles, nos braves concitoyens au deuxième cercle se sont déjà soulevés. Il est temps de les rejoindre! Ouvrez les autres tonneaux!

- Tant pis pour les armes. Nous ne pouvons pas nous joindre à cette foule, ils sont beaucoup trop imprévisibles et dangereux...et risquent de nous prendre pour des ennemis. Nous exécutons notre plan, comme prévu. Sauf que nous disposons à présent d'un argument supplémentaire pour convaincre les gardes de nous laisser quitter le Premier Cercle. Une foule sanguinaire nous poursuit. Allons-y!

En effet, ils passeraient bien plus aisément les portes. Le groupe se dirigea à pas rapide vers les portes. Les cris de foule étaient encore loin, le temps d'ouvrir les tonneaux, déballer et distribuer les armes. Ils seraient aux portes avant que la foule en colère ne les rattrape. Cependant, Lithildren savait qu'elle avait un choix restreint en cas de difficulté. Même sans armes, ce n'était une bande de quelques péons humains qui allaient l'occire ou la ralentir. En revanche, elle devait trouver un moyen de parvenir à une fin qui lui était propre. Pour cela, ils devaient absolument passer au Deuxième Cercle mais, avec un soulèvement déjà engagé, l'avancée dans ce cercle-là allait devenir compliqué. Leurs déguisements feraient passer le groupe pour une cible de choix et, malgré les compétences guerrières des gens réunis, une foule armées en colère pouvait rapidement faire plus de dégâts qu'une elfe enragée. Cela étant dit, abattre quelques péons ne serait pas sans contrarier Lithildren. Mais enfin bref, il ne fallait pas qu'elle se disperse mentalement. Son but, celui du groupe, était d'atteindre les portes.

Un miracle devait bien s'opérer puisqu'ils furent en vue des fameuses portes tôt ou tard. Lithildren tendit l'oreille et se rendit compte que la foule en colère, et armée, n'était pas aussi loin qu'on aurait pu le penser. L'elfe constata qu'elle ne fut pas la seule à s'en rendre compte. Neige et Namarien semblèrent aussi devenir un peu plus nerveuses à la potentielle approche rapide de la foule sanguinaire. Dame Blanche était la seule qui, désormais, pouvait les sauver. Pour une fois que ce n'était pas l'elfe, elle n'allait pas s'en plaindre !

Surtout qu'elle n'était pas là pour ça.
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Forlong
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À tout rompre EmptyLun 2 Mai 2022 - 22:39
La deuxième des Sept Portes de la Cité Blanche se dressait devant eux. Bien que moins impressionnante que la Grande Porte, car rares étaient celles à pouvoir égaler cet imposant chef d'oeuvre des artisans nains et humains, elle était néanmoins une puissante barrière contre tout envahisseur qui aurait réussi à percer la première ligne de défense. Elle était rarement fermée, il était donc facile pour les habitants de la ville et pour les voyageurs d'oublier les lourds barreaux d'acier qui pouvaient être abaissés du haut du châtelet. Ce n'était pas encore le cas, mais les lourdes ailes en chêne faisant la taille de deux grands hommes au moins étaient déjà fermées et barrées.

Avant qu'ils ne puissent atteindre la porte, leur chemin fut barré par un groupe de soldats en armure, armés de lances et de boucliers. Il s'agissait de la garnison de Minas Tirith, des guerriers expérimentés et fidèles à leur général. Un homme maigre portant une longue cape noire aux armoiries du Gondor s'avança vers eux. Il ne portait pas les galons d'un capitaine, il s'agissait donc très probablement d'un sous-officier, un lieutenant. Normalement, l'honneur et le devoir de garder un endroit aussi stratégique qu'une des principales portes de la Cité revenait à un capitaine. Mais selon Karl, l'armée s'était dirigée en masse vers le deuxième cercle pour calmer les émeutes. Le capitaine avait sans doute laissé son second en commandement de la porte, sans se douter qu'une deuxième émeute s'apprêtait à éclater au premier cercle...

-Que faites vous ici? La porte est fermée sous les ordres du Général Cartogan. Tous les habitants et voyageurs sont confinés au cercle dans lequel ils se situent jusqu'à ce que les restrictions soient levées. Rentrez chez vous, citoyens.

Comme prévu, ce fut Dame Blanche qui prit la parole:

-Je suis Dame Blanche, épouse du second du Commandant d'Osgiliath. L'homme sur le brancard est le capitaine Carwegrûin de Pelargir, et il a été blessé pendant notre chemin vers la Cité. Lieutenant, son état est déplorable. Il est hors de question qu'il reste au Premier Cercle, il doit absolument être emmené aux Maisons de Guérison.

Elle leva un doigt, en l'empêchant de l'interrompre:

-Ce n'est pas tout lieutenant. Les rues du Premier Cercle ne sont plus sûres, encore moins pour un officier du Gondor blessé! A quelques centaines de pas derrière nous à peine se trouve une foule d'habitants furieux de la cité; furieux et armés. Souhaitez-vous vraiment que mon époux apprenne que vous m'avez mis en danger, ainsi que mes dames de compagnie et un capitaine blessé?

Le lieutenant était peut-être un soldat aguerri, mais il n'avait pas l'habitude de pratiquer la joute orale avec une dame de la noblesse. Gêné mais aussi alarmé par ses paroles, il rajouta:

-Madame, dans ces circonstances inhabituelles nous avons besoin de nous assurer de votre identité et de celle du capitaine...


Loin de paraître offensée, Dame Blanche hocha de la tête et félicita le lieutenant pour son professionnalisme; on ne pouvait jamais être trop prudents elle le rassura. Karl donna les papiers faussés de Felian et les authentiques de Dame Blanche aux soldats, qui confirmèrent au bout de quelques instants que tout semblait être en ordre. Ils les fouillèrent également, même si dans le cas des dames cela fut assez bref et superficiel, sous le regard de Dame Blanche. Elle réprimanda un des hommes qui tenta de fouiller sa sacoche, en lui rappelant que son contenu était protégé des regards indiscrets par les lois du royaume.

Un des guerriers, entendant le bruit de la foule enragée qui s'approchait de plus en plus, murmura quelque chose au lieutenant, qui se passa la main dans les cheveux et dit au groupe:

-Bon, vous avez raison. La situation devient tendue dans le Bas de la Cité et je ne dispose pas de conditions appropriées dans le châtelet pour soigner le capitaine blessé. Mais il y a des menaces également au Deuxième Cercle, l'armée a été envoyée pour calmer la situation. Deux de mes soldats vous accompagneront pour vous emmener tout droit aux Maisons de Guérison; pas de détour. Et souvenez vous que je fais une exception en vous laissant passer.

Le plan de Sonja avait fonctionné, exécuté avec maestria par Dame Blanche. Les lourdes portes en chêne s'entrouvrirent pour les laisser passer et les femmes durent tant bien que mal se faufiler dans l'espace étroit avec le brancard. Dès qu'ils passèrent, les portes furent refermées, et ils entendirent le bruit omineux des lourds barreaux de métal glissant sur le sol. Même l'épaisseur de la porte fortifiée ne suffit pas pour étouffer les cris de la foule qui venait d'arriver sur place, et les avertissements des soldats.

Il était difficile de prévoir comment la situation allait tourner, mais pour l'instant ils avaient une autre priorité. La rue qu'ils avaient emprunté était déserte pour l'instant, un contraste choquant par rapport à l'activité incessante qu'on y voyait d'habitude. Les émeutes devaient avoir lieu autre part...Les deux soldats qui les escortait les emmenaient tout droit vers les Maisons de Guérison, mais ils ne pouvaient pas arriver jusqu'à là. D'un côté les guérisseuses s'apercevraient rapidement que la blessure de Felian n'avait rien d'authentique et pourraient vendre la mèche, même si Dame Dalia de Ronce soutenait secrètement leur cause. Mais surtout, ils devaient rejoindre Eradan dans l'Université de Minas Tirith avant que la situation ne se dégrade davantage.

Ils devaient se débarrasser de leur escorte; deux grands hommes en armure d'acier et armés de lances et de boucliers. Par subterfuge ou de manière violente, même si Lithildren savait que tuer un soldat du Gondor à moins que cela ne soit strictement nécessaire constituerait un crime impardonnable aux yeux de ses compagnons. Dame Blanche avait ralenti le pas exprès afin de leur permettre d'accéder à sa sacoche au besoin, mais peu importe la tactique adoptée, la chose ne serait pas facile, surtout qu'elles portaient toujours le brancard.


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Lithildren Valbeön
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À tout rompre EmptyJeu 23 Fév 2023 - 21:26
Lithildren était aussi calme que nerveuse. Elle devait bien l'admettre, Dame Blanche avait été efficace et crédible, même elle avait bien faillit croire qu'elle était une dame de compagnie. Non, tout de même pas, mais le mensonge était crédible. Elle feignit la timidité et la gêne lorsqu'on s'approcha d'elle pour la fouiller, son regard argenté fuyant qui que ce soit approchait. Heureusement la ruse générale fonctionna car Lithildren perdait patience. Elle aurait préféré mettre de grands coups de pompes dans les portes de cette maudite cité et en sortir mais elle allait devoir faire avec les supercheries de ces gens avec qui elle était "alliée". S'ils savaient...

Le rythme fut soudain ralentit. Lithildren avisa la situation. Deux gardes les escortaient, armés de lances et boucliers. Neige était blessée et ne servirait pas à grand chose. Sonja ne saurait pas se battre efficacement - ou pas assez selon l'elfe aux cheveux de jais -, Félian était sur son brancard et Namarien... Lithildren ignorait quelles étaient ses capacités mais si elle était parvenue jusqu'ici alors elle devait être un sacré atout. L'elfe devait faire quelque chose, et vite mais surtout bien. Elle réfléchit à plusieurs des options se présentant à elle. Lithildren aurait pu avoir très envie de planter sa dague dans l'interstice des armures au niveau des deux cous, elle se ferait incendier par ses compagnons si elle tuait un garde. Pourtant ce serait idéal pour s'échapper mais, encore une fois, ils n'étaient pas à l'abri d'une personne furtive les observant pouvant rapporter leurs faits et gestes. L'elfe allait devoir agir vite et discrètement. Ou moins discrètement et... L'idée germa et se plut bien dans son esprit.

Elle se détendit du mieux qu'elle le pouvait. Sur quelques pas, elle fit mine de tanguer un peu et se redresser, comme si elle était prise d'épuisement. Ce n'était pas non plus totalement faux, à force de courir partout, manquer de repos et repas décents. Mais elle était souvent prise d'adrénaline et parvenait à mieux résister aux effets de la faim et de la fatigue sur le court terme que ses compagnons temporaires. Au bout d'un moment, elle se força à trébucher à force de sembler prise de fatigue, et tomba par terre. Elle lâcha sa part du brancard en s'effondrant lourdement, chouinant de douleur en tenant sa cheville de manière étonnamment très crédible. Même Neige pourrait penser qu'elle s'était vraiment effondrée et tordu la cheville. Seul le fait de chouiner était exagéré, quoique crédible pour deux gardes concentrés à accomplir leur mission.

Lithildren compta surtout sur un seul fait : qu'un des gardes approche. Elle se fichait pas mal de l'autre, il n'était pas important. Seul l'un d'eux l'était. Son plan fonctionna à peu près : elle se fit évidemment enguirlander par Dame Blanche pour avoir été maladroite, et elle s'excusa d'une petite voix tremblante en essayant de se redresser toute seule, exagérant le fait que ce soit sans succès. Dès lors qu'un des deux gardes approcha - que ce soit pour prendre sa place ou la forcer à se relever - l'elfe se redressa sur les genoux, prit une pierre traînant par là et l'abattit dans le genou du garde. Elle s'attendait à ce qu'il beugle de douleur et flanche. L'elfe, gardant sa pierre en main, effectua un second mouvement vif et rapide, cette fois le frappant au visage - enfin dans le casque. Sauf que son plan ne s'arrêta pas là. Lithildren saisit Neige par le bras et l'emporta avec elle pendant que les autres s'occupaient du second garde, sans même se préoccuper de leur réussite ou échec, ni même sans savoir si l'autre garde l'avait vue. Lithildren se fichait également pas mal des douleurs de Neige suite à sa blessure ou si son état lui permettait de courir même de manière bancale.

L'elfe passa de ruelles en ruelles. Elle s'arrêtait et se cachait lorsqu'elle voyait qui que ce soit dans les parages - surtout des gardes - et continuait d'avancer en courant presque. Seule, elle se serait faufilée comme un serpent. Une fois éloignée de manière satisfaisante, Lithildren finit par accepter que Neige prenne une pause pour sa blessure. L'elfe souffla par le nez lorsque la pause dû venir et elle les fit s'asseoir dans une ruelle sombre, entre des ordures, tonneaux et caisses abandonnées. Elle avait évidemment prit la peine de vérifier qu'aucun mendiant ne se trouvait dans le coin avant qu'elles ne se cachent. Neige avait sûrement des questions mais l'elfe ne prit pas la peine d'y répondre ni d'écouter.

- Ecoute-moi bien, Neige, là de suite ma priorité est de t'amener à l'Université. Tu crois vraiment qu'un tel groupe n'est pas suspect, même un minimum ? Je me fiche pas mal qu'il s'agisse de Dame Blanche la grande noble, on est pas passés inaperçus et il était hors de question qu'on se fasse arrêter ou questionner par des gardes alors que ce Cercle-ci a ses propres problèmes, des gardes partout et aucun échappatoire. En se séparant on a bien plus de chances de tous arriver à destination. Si les autres sont intelligents, ils feront de même. Et puis un groupe est bien plus facile à traquer que des individus seuls ou à deux. Donc arrête avec tes questions. Tu veux que je t'aide ? Alors laisse-moi un peu faire. De toutes façons dans ton état tu peux pas faire grand-chose donc laisse-moi te protéger un peu.

L'elfe avait parlé à rapide cadence d'un ton bas. Une fois sa prise de parole terminée, elle utilisa de la boue par terre pour ternir leur habits et en couvrir un peu son visage et celui de l'humaine. Elle regarda les cheveux clairs de l'humaine et lâcha un soupir.

- Pouviez pas avoir une plus grosse cible sur la tronche disant "Je suis ici"...

L'elfe mit beaucoup d'effort pour cacher l'identité de Neige : boue, vêtements abîmés... Elles pourraient se faire passer pour des vagabondes, des mendiantes ou des personnes âgées. Le tout était de juste rejoindre l'aile abandonnée de l'Université. Que Neige approuve ou pas, Lithildren n'était de toutes façons pas à l'aise pour bouger en groupe. Alors que là... elle avait toutes les opportunités pour se débarrasser de Neige au moment opportun. Mais si quelque chose lui arrivait maintenant, tout le monde la soupçonnerait. Elle allait donc devoir attendre le bon moment. Lithildren était devenue une reine pour cacher ses pensées et avoir un air préoccupé, vif et alerte alors qu'elle pensait à autre chose. Le moindre bruit alentours faisait presque sursauter la guerrière, qui regardait partout, dans des gestes protecteurs envers Neige. Après tout, elle était réellement tendue et nerveuse.

Oropher, si tu es encore en vie... Tiens bon, mon amour, nous serons bientôt réunis.
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