6 résultats trouvés pour Aliénor

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Sujet: [Passé] Qui ne sait pas être serviteur ...
Nathanael

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Rechercher dans: Edoras   Tag aliénor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Passé] Qui ne sait pas être serviteur ...    Tag aliénor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 14 Aoû 2016 - 16:01

Existait-il un mot pour décrire l’état de gêne extrême dans lequel elle se trouvait ? Son insolence s’était écrasée avec fracas contre l’indulgence et la sincérité de la Dame du Rohan. Que les Rohirrims viennent donc se plaindre de ses origines et de son ascension rapide aux côtés du Vice-Roi Gallen Mortensen. Alienor en était à présent certaine, Dame Aelyn avait toutes les qualités nécessaires pour régner sur le Riddermark. Elle omettait sans doute dans son esprit que le seigneur Mortensen n’était pas roi. Elle omettait également qu’Aelyn n’était pas mariée. Elle omettait la présence de Fendor sur le trône. Mais sa détermination était inébranlable. A ses yeux, Aelyn était la Dame du Rohan.  Cette prise de conscience lui fit monter le rose aux joues. Sa révolte intérieure se tut, et un moment elle redevint la petite fille timide et fragile que son frère protégeait des moqueries au milieu des plaines du Folde. De nombreux souvenirs affluèrent et il lui fallut bien du courage pour ne pas sombrer dans une morne nostalgie devant le regard de son interlocutrice. Elle l’écouta en silence, attentive mais encore pleines de remords. Elle avait été grossière et ne savait absolument pas comment se rattraper. Quand Aelyn l’invita à prendre la parole, elle était encore perdue dans ses pensées, cherchant vainement à trouver quelques bons mots pour se faire pardonner. Mais c’était peine perdue. Les bons mots n’étaient faits que pour les bonnes histoires. Et la sienne n’avait rien de bien distrayant.

- Je suis fille d’éleveurs, ma dame, dans les plaines non loin d’Edoras. J’ai grandi au milieu des hautes herbes et des brebis. J’ai eu droit à ma place au château d’or par l’intermédiaire de mon frère aîné. Il était cavalier dans l’armée royale. Mais il n’a pas le caractère pour se plier aux ordres. Je ne sais pas très bien quel a été son rôle pendant la guerre. Mais il a quitté la cavalerie. Cela fait longtemps que je ne l’ai pas revu.

Combien de temps ? Quelques mois à peine ? Elle compta mentalement les saisons qui la séparaient de sa dernière entrevue avec Harding. Un an déjà ! Peut-être deux. S’étaient-ils réellement croisés après la Bataille des Trois Rois ? Harding ne s’était pas pas plutôt contenté de récupérer ses affaires avant de quitter les lieux ? Il lui manquait. Cruellement. Mais elle n’aurait jamais osé le lui dire. Il ne le méritait pas de toute façon. Cet imbécile s’était épris de grandes idées rancies par le temps et se débattait dans un monde qu’il ne comprenait plus. Pire, cet imbécile avait réussi à lui faire croire que la grandeur passée du Rohan était inébranlable et qu’il fallait s’y tenir coûte que coûte. La grandeur ! Une idée farfelue. A quoi lui servait-il que son pays fût grand si elle demeurait une simple cuisinière ? A quoi servait les grandes idées quand on était si petit, si indigne, si insignifiant ? Sous le regard d’Aelyn, elle prenait conscience de toute la futilité de l’enseignement de Harding. La cuisine n’avait jamais sauvé un royaume. Et pourtant … Dame Aelyn ne provenait-elle pas de cette même souche populaire ? N’avait-elle pas travaillé, vécu auprès d’un homme du peuple ? “Voilà” … Voilà pourquoi elle se sentait si fébrile devant la compagne de Gallen Mortensen, pourquoi elle la craignait autant qu’elle pouvait l’admirer. Parce que cette femme avait été capable de se hisser en dehors de la fange quotidienne où baignait son peuple pour le servir. Elle s’était élevée au-dessus de ses semblables, non pour les dominer ou les corrompre, mais bien pour les servir. N’était-ce pas cela que lui avait narré Harding ? Elle retint un petit soupir et continua sur sa lancée.

- J’ai accompagné le cuisinier d’Edoras auprès du roi pour servir les siens et les gardes qui l’accompagnent. Non pas que je sois bonne cuisinière, je suis plus utile pour essuyer les couverts et ranger la vaisselle. Mais on me laisse de temps à autre le soin de préparer les légumes pour les plats. C'est au détour de deux piles d'assiettes et de quelques écuelles que j'ai rencontré vos enfants.

Malgré toute la retenue qu’elle s’imposait, il était impossible de ne pas deviner toute l’amertume qui baignait ses propos. Toute l’amertume et toute la colère qu’elle portait à l’encontre d’une mauvaise naissance, au mauvais moment, au mauvais endroit. Qu’elle aurait rêvé porter les armes pour défendre son royaume et son peuple. Au lieu de quoi elle récurait les fonds de gamelles et se salissait les mains sur les restes des grands de ce monde. Oscillant entre une révolte sourde et grondante et une soumission inconditionnelle, elle choisit de changer de sujet de conversation afin de ne pas laisser ses sentiments prendre le dessus.

- Avez-vous déjà été en Isengard, ma dame ?

Elle prit un moment conscience de sa bêtise avant de la rejeter nonchalamment par dessus tous ses principes.

- Avez-vous déjà vu les grands arbres qui bordent la plaine où se tenait autrefois le Mage Blanc ? C’est un lieu étrange. La tour noire brille toujours sous le soleil mais on sent encore tout le poids du passé nous peser sur les épaules. Comme si … comme si …

Elle butta sur ses pensées, cherchant ses mots ou la meilleure image pour représenter ce qu’elle avait ressenti sur place.

- Comme si le passé et le présent se confondaient. Comme s’ils ne faisaient qu’un et qu’en se trouvant en ce lieu, il nous était possible de douter de l’époque dans laquelle nous vivons. Je n’ai pas vu les Ents des légendes. On dit que le roi a pu les rencontrer. Mais sans les voir, on peut deviner qu’ils sont là. La vie bourdonne au milieu des branche, sur la mousse qui couvre les troncs, elle fait danser les feuilles dans le vent. Le vent ! On dirait que c’est lui qui transporte les messages d’un autre temps. Ce ne sont que des murmures, ma dame. Mais quand on y prête vraiment l’oreille, on entend des voix qui ne sont plus.

Elle était complètement perdue dans sa propre description. Aelyn ne lui avait pas demandé de se perdre en frivolités narratives. Mais comme de coutume, elle n’avait pu empêcher son esprit de divaguer librement au-delà des conventions sociales. Peut-être après tout avait-elle plus en commun qu’elle ne le pensait avec Harding. Ils étaient tous deux de doux rêveurs.
Sujet: [Passé] Qui ne sait pas être serviteur ...
Nathanael

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Rechercher dans: Edoras   Tag aliénor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Passé] Qui ne sait pas être serviteur ...    Tag aliénor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 9 Mar 2016 - 8:51
Qui ne sait pas être serviteur ne pourrait être maître



Le voyage de retour avait été pénible. Si Aliénor avait vécu l’aller vers Isengard comme une aventure où l’imprévu se mêlerait à son quotidien, elle ne savait que trop bien ce que signifiait la route menant vers Edoras. Le retour vers une prison dorée.  Ses journées s’étirèrent entre les tâches ingrates qui revenaient aux serviteurs : préparer les repas, nettoyer les écuelles de voyage, aider le cuisinier sur la route à ramasser quelques plantes, retourner aux fourneaux, et ce, sans qu’un point final ne vienne jamais interrompre cette valse servile. Plus Edoras se rapprochait, plus elle soupirait sous le regard désapprobateur du cuisinier. Il l’avait plusieurs fois remise à sa place en lui rappelant ses obligations et ses devoirs. Mais elle ne les connaissait que trop bien. Elle n’avait pas eu le droit de raccompagner les jumeaux de Dame Aelyn lors de la première vague de départ. Aucune autorité supérieure n’ayant donné son accord pour qu’Aliénor quitte ses services aux cuisines, elle s’était donc vue contrainte de rester sous les ordres du chef cuisinier. Elle ne comprenait que trop bien les chevaux qui s’agitaient sous la bride d’une main trop ferme, car elle avait le sentiment d’en avoir une elle aussi qu’on serrait un peu plus chaque jour.

- Edoras ! Meduseld ! Nous sommes bientôt arrivés.

Au soulagement physique succéda l’angoisse. Aliénor avait la boule au ventre et c’est imperceptiblement qu’elle ralentit son pas. Un groupe de cavaliers quitta la cité pour rejoindre la tête de file de leur longue procession, imposant un court arrêt à tous ceux qui suivaient. Elle en ressentit un certain soulagement. Il leur fallut pourtant atteindre Edoras et, traînant les pieds, l’esprit ailleurs, elle franchit les grandes portes qui menaient dans la ville. L’arrivée du dernier contingent de soldats et de jeunes nobles revenus d’Isengard avait mis Edoras en effervescence. On eut dit une ruche au moment des fortes chaleurs estivales dans une prairie en fleurs. Tout le monde s’agitait pour accueillir les derniers arrivants, multipliant les embrassades tout en partageant les dernières rumeurs et les meilleurs ragots. Les échanges virils étaient plus bruyants que les discrètes accolades entre femmes. Mais bientôt tout ce petit monde s’éparpilla pour retrouver ses quartiers et reprendre leur service habituel. Les soldats furent relevés de leur fonction pour prendre un quart de repos tandis qu’Alienor dut se soumettre à la difficile épreuve du rangement et de la préparation du prochain repas. Le cuisinier l’avait trouvée si désagréable au cours du voyage qu’il avait repoussé sa journée de repos.  Elle vécut cette punition comme une humiliation absolue mais se soumit quand même aux ordres de son supérieur. Que pouvait-elle faire d’autre ?

Au milieu des dames qui étaient restés sur place pour entretenir les cuisines royales, elle apprit que personne n’avait plus vu son frère depuis plusieurs semaines. On lui confirma que beaucoup d’orcs en petits groupes avaient traversé les plaines ces derniers mois mais que nombre d’entre eux avaient été décimés par les cavaliers de la Marche. Le jeune roi était sans doute au courant, mais il ne devait pas trouver opportun d’envoyer plus de soldats à leur trousse. Ici et là pointaient d’amères critiques discrètement dissimulées sous les mots envers leur jeune roi. On n’avait jamais vu de mémoire d’hommes un souverain quitter son poste pour mener une vie recluse et loin de son peuple. L’apprentissage du jeune Fendor était vécu comme un abandon par les petites gens, et pire, comme un affront. Fort heureusement, tous vantaient les louanges du Vice-Roi Gallen Mortensen. Beaucoup, sans doute, avaient espéré qu’il accède au trône même si aucun sang royal ne coulait dans ses veines. Mais malgré l’agitation ambiante, Alienor ne put que constater que les anciennes plaies ne s’étaient pas encore refermées. Parmi les soldats comme parmi les serviteurs, certains s’étaient affichés ostensiblement comme de fervents défenseurs d’Hogorwen. Et après la mort du traître, ceux qui avaient été graciés avaient retrouvé leur fonction au service du roi. Mais ils demeuraient à l’écart. Un étranger n’y aurait pas prêté attention mais la situation était d’autant plus flagrante pour Aliénor qu’elle connaissait chacun d’entre eux depuis plusieurs années. Là aussi, elle s’interrogeait. Le jeune roi avait-il conscience que la paix qu’il avait imposé avec son accession au trône était fragile ? Les seigneurs et les proches du roi devaient avoir d’autre préoccupations, sans doute, pourtant il était terrifiant de constater avec quelle minutie chacun essayait de s’éviter, restant auprès de ceux qui partageaient le même point de vue plutôt que de préparer la marmite avec un ancien opposant politique.

Mais les considérations d’Alienor furent interrompues par le nettoyage commun de la vaisselle royale. Les hommes ne s’étaient pas arrêtés de vivre en leur absence à Meduseld et le dernier repas avait entraîné avec lui une importante quantité de plats à nettoyer.

Le repos vint, tardivement. Le chef cuisinier la releva de ses fonctions pour les prochaines heures et elle ne devait revenir que pour le service du surlendemain à l’aube. Elle profiterait donc d’une journée complète pour se ménager et parcourir la ville comme bon lui semblait. Pourtant cette perspective ne l’enchantait guère. La petite masure qu’elle partageait avec une autre servante ainsi que son frère, quand il revenait à Edoras, n’était que la promesse d’autres tâches ménagères. Elle devait encore ranger ses maigres affaires personnelles. La fatigue la poussa à jeûner ce soir là et elle s’écroula sur sa paillasse pour s’enfoncer dans le sommeil des justes.

*

Il y eut un bruit contre le panneau de bois. Puis un second. Un oiseau chahuteur devait prendre plaisir à becqueter sa porte pour une raison inconnue. Dans un demi-sommeil, elle se rendit bientôt compte qu’il ne s’agissait pas d’un oiseau mais d’un jeune garçon à peine plus âgé qu’elle qui frappait. Elle jeta rapidement un manteau sur sa robe de nuit et lui ouvrit les yeux rougis par le manque de repos. Elle reconnut le jeune garçon de courses dont le travail consistait uniquement à transmettre des messages dans toute la cité.

- Qu’y a-t-il ? et sa voix fut plus revêche qu’elle ne l’aurait voulu.
- On te fait mander au château.
- Mais c’est ma journée de repos !
- J’ai dis au château, pas aux cuisines.


Et il partit aussitôt qu’il avait délivré son message. Aliénor demeura circonspecte. Avait-elle commis une faute si grave ? Elle ne voyait pas de quoi il pouvait s’agir. A moins qu’on ne lui accorde quelque chose comme un avancement. Mais elle en doutait, le cuisinier l’avait couvert de reproches et non d’éloges ces derniers jours. Où devait-elle se rendre précisément au château ? Cela, le messager ne le lui avait pas précisé. Elle se prépara avec le plus grand soin, peignant ses cheveux et mettant sa robe la plus convenable et prit le chemin vers le château d’or.
Sujet: L'enfance est un voyage oublié [Passé]
Nathanael

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Rechercher dans: Isengard   Tag aliénor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'enfance est un voyage oublié [Passé]    Tag aliénor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 28 Avr 2015 - 21:22

Une pluie fine arrosait de perles d’argent les larges arbres qui les entouraient et formaient au-dessus de leur tête d’immenses colliers de feuilles aux reflets de cristal. L’eau embrassait l’écorce, glissait le long des troncs et rejoignait le sol en un chuintement régulier. Les gouttes s’abattaient sur l’imposant feuillage et faisaient chanter toute la frondaison alentours comme si la forêt elle-même murmurait de lointaines chansons pour bercer les hommes. Une paix étrange flottait dans l’atmosphère alors que quelques centaines d’années auparavant de violents évènements avaient souillé irrémédiablement les terres d’Isengard. Alienor avait maintes et maintes fois entendu parler de Saruman le sage, le magicien blanc au cœur noir, un être cruel et despotique qui avait assouvi sa soif de pouvoir en asservissant toute chose et en détruisant chaque obstacle qui se dressait sur sa route. Puis il y eut les Ents, ces arbres mouvants et parlant, chantant et narrant de vieilles légendes et rappelant à la mémoire un passé oublié où des êtres surnaturels peuplaient encore les Terres du Milieu. Les Ents les avaient côtoyé, les ancêtres des elfes et des hommes, la source de toute vie, connaissant les méandres du passé, chaque facette du présent, et pouvant deviner les contours de l’avenir. La jeune femme avait du mal à se représenter les origines de l’humanité. L’idée était difficilement concevable même si elle lui plaisait beaucoup. Les fables du vieux cuisinier savant lui permettaient de s’évader de son triste quotidien, banalité ininterrompue depuis son départ d’Edoras.

La route jusqu’en Isengard avait été vécue comme une aventure merveilleuse par Alienor, jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle continuerait inlassablement de préparer des plats pour les autres et qu’elle n’aurait jamais d’emprise sur son destin. Le cercle de verdure qui les entourait à proximité de la tour d’Orthanc avait néanmoins quelque chose de magique. Alors qu’à Edoras seuls des hommes s’étaient battus pour la liberté et pour leurs terres, ici des forces ancestrales et des races étranges s’étaient opposées pour des idées et des territoires qui la dépassaient. IL y avait eu un mage, des hommes arbres et des elfes peut-être … elle n’en était pas sûre, mais elle avait envie d’y croire. Elle avait entendu les gardes parler des Ents même si elle n’avait pas eu la chance de les voir de ses propres yeux. Le jeune roi les avait rencontré, mais sa position lui interdisait toute question déplacée. Elle préparait les plats, aidait au service, récupérait les écuelles et s’affairait à la plonge, au bord du ruisseau. Elle n’avait d’ailleurs que très rarement approché Fendor. Aussi-jeune était-il, il n’en demeurait pas moins leur roi, et tout était fait pour qu’une distinction claire soit établie entre les enfants de sang royal ou noble et les autres personnes qui les servaient. Un étranger, sans doute, n’aurait pas cerné ces distinctions de façon si précise, mais dans l’esprit des Rohirrims, tout acte aussi subtil soit-il était sans équivoque possible, on ne mélangeait pas les torchons et les serviettes.

Alienor eut un soupir tandis qu’elle mettait à sécher l’un des derniers verres utilisés pendant les services quotidiens. Elle resta accroupie un moment à contempler l’eau clair qui s’ébrouait sur les rochers comme autant de vagues impétueuses, projetant de petites éclaboussures en suspension qui retombaient en cercles éphémères dans la turbulence du torrent. Un jeune merle se rapprocha du bord, sur l’autre berge, et la regarda d’un œil curieux et attentif. Les oiseaux semblaient plus nombreux ici que dans les steppes du Riddermark. Ils étaient plus colorés également et semblaient plus rieurs, pépiant et gazouillant sans interruption. Elle n’aurait su dire pourquoi mais il semblait à Alienor qu’une énergie protectrice baignait l’Isengard malgré les sombres heures du passé. Il était inconcevable en ce jour de penser à l’immonde noirceur décrite par les anciens, au feu et aux flammes dévorant les arbres pour alimenter de lourdes machines de guerre et pour mettre sur terre les terribles Huruk-Hai. Le cuisinier, et Harding aussi, elle s’en souvenait, les lui avait décrits comme des orcs plus grands et plus féroces, n’ayant crainte ni du jour ni de la douleur, servants indéfectibles de la cruauté de leur maître. Alienor ferma les yeux pour dissiper de son esprit ces sombres images. Les trompettes de guerre et les bruits des épées refluèrent dans les dédales de son imagination et elle perçut de nouveau le bruit de l’eau et celui du vent dans les feuilles.

- Alienor, les jumeaux s’ennuient et le petit maigre se plaint d’avoir faim. Apporte lui quelque chose histoire qu’on ne le rende pas plus frêle qu’il n’est à sa mère, je veux pas avoir de comptes à rendre à Mortensen et à sa nouvelle femme.

Le cuisinier avait déjà en main pique et longues cuillères pour préparer le prochain dîner. Il était imperturbable, s’attelant à sa tâche sans jamais rechigner. Il était grand et encore assez beau pour quelqu’un de son âge. Ses longs cheveux dorés prenaient doucement des teintes d’argent et ses yeux rieurs reflétaient toute la bonhomie de son âme. Il avait toujours un sourire au coin des lèvres, mais ces traits joyeux n’enlevaient rien au sérieux qu’il apportait à son travail et aux responsabilités qu’il portait sans contrainte sur ses épaules. Il était juste et franc, les réprimandes étaient toujours méritées mais il n’était pas avare de compliments quand on donnait le meilleur de soi-même. Alienor l’appréciait beaucoup mais elle ne put retenir un petit soupir lorsqu’elle fut tirée de ses rêveries solitaires.

La jeune femme ramassa les assiettes et les verres en bois ou en terre, sculptés ou façonnés pour les longues expéditions royales et les campagnes militaires. Trois ou quatre feux ronflaient déjà sous de lourdes marmites en fonte, le bois encore humide dégageait une fumée âcre qui chatoyait en longues serpentines avant de s’évanouir au-dessus du faîte des arbres. Alienor rangea ustensiles et couverts puis elle prit deux pommes et quelques tranches de jambon fumé pour les porter aux deux garçons. Eofyr et Eogast tantôt l’amusaient, tantôt l’exaspéraient. Ils avaient l’ardeur des garçons de leur âge, remuant sans cesse, débordant d’une énergie non dissimulée même si Eogast faisait souvent preuve de plus de retenue. Il n’en demeurait pas moins espiègle et facétieux, et, conscient de ses charmes enfantins, il en usait et en abusait au nez de toutes les grandes personnes. Alienor n’avait pas encore l’autorité propre aux adultes qui freinent les idées saugrenues de deux farceurs et elle se retrouvait souvent dépassée par leurs manigances et leur imagination débordante. Et pourtant, quand les journées lui paraissaient trop longues, quand l’envie d’être ailleurs et de disparaître s’emparait de tout son être, les deux garçons venaient la distraire et savaient pertinemment comment faire réapparaître le sourire sur ses douces lèvres. A peine plus haut que trois pommes, Eogats et Eofyr s’essayaient chacun à leur tour pour la charmer, non pas pour la faire tourner chèvre, mais bien pour estimer leur séduction enfantine sur une belle jeune fille. Quand Alienor disposait de temps elle se prêtait au jeu, mais elle manquait souvent de liberté pour rester auprès d’eux et elle leur répondait alors par une brève grimace avant de reprendre son labeur.

Les jumeaux grommelaient au bord du ruisseau, surveillés de près par un soldat à la mine sérieuse, voire quelque peu agacée. L’heure du souper approchant à grand pas les jeunes garçons avaient fini leur enseignement quotidien mais ils n’avaient apparemment trouvé aucune distraction satisfaisante en attendant l’appel pour le repas. Eofyr passait ses nerfs sur d’innocents cailloux qu’il jetait avec force le plus loin possible jusqu’à l’autre berge tandis qu’Eogast se perdait dans la contemplation de quelques roseaux faméliques tourmentés par les remous de la rivière.

- L’on m’a dit que monsieur Eogast avait une faim de troll et que monsieur Eofyr aimerait bien grignoter quelque chose.

Alienor surprit les deux garçons qui eurent un léger sursaut avant de lui adresser un adorable sourire capable de faire fondre le plus monstrueux des orcs. La faim faillit leur faire oublier les bonnes manières. Aliénor les rappela gentiment à l’ordre avant de leur donner à chacun une pomme et un peu de jambon fumé. La jeune femme serait sans doute restée un peu plus longtemps en leur compagnie, souhaitant passer un peu de temps avec des enfants qui n’attendraient rien d’autre d’elle qu’un regard ou un sourire, tout au plus une réaction à l’une de leurs aimables bêtises. Mais l’un des gardes la fit mander, le cuisiner l’appelait pour la seconder auprès d’une marmite, il était temps que les bras s’activent pour finir de préparer le repas et servir les hommes. Alienor laissa glisser son regard sur les deux garçons et prit sur elle pour délaisser l’innocence de l’enfance et s’attacher aux labeurs de la vie d’adulte.
Sujet: La reconquête ?
Calion Palantir

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Rechercher dans: Fondcombe   Tag aliénor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: La reconquête ?    Tag aliénor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 5 Jan 2015 - 12:28
La concentration était totale du côté elfique. Sighild Baldrick n’avait pas attendu pour répondre à Calion. La question qu’elle soulevait était juste : combien étaient-ils ? L’Elnaith de la Maison du Roi se rappelait de la première bataille d’Imladris. Le souvenir était fort et la plaie encore ouverte. Lors de cette cuisante défaite, les soldats de l’Ordre de la Couronne de Fer s’étaient amenés en nombre. Des centaines de et des centaines de guerriers de toute race avaient foulé le sol de la Dernière Maison Simple à l’Ouest. Calion fronçait les sourcils, sa main droite devant sa bouche, l’index et le pouce relevés. Ses cheveux raides étaient encore un peu ébouriffés par les combats. Sa tête était encore baissée. Autour de lui régnait un lourd silence. Les deux capitaines continuaient  de fixer leur ami mais ils se lançaient discrètement quelques regards, tous les deux étant dans l’interrogation. Calion connaissait son ami Voronwë. En effet celui-ci pensait qu’Imladris devait être reprise au plus tôt, tout en minimisant les pertes. La cité-refuge était comme un Silmaril pour le capitaine de cavalerie qui restait bien loin de son cheval, un joyau, la prunelle de ses yeux à n’en pas douter, son seul amour. Du moins c’est toujours en ces termes que Voronwë Amnel décrivait la cité d’Elrond, sa cité, à l’Elnaith. Celui-ci serra ses poings et dit.

« Nous n’attendrons pas les renforts. Je sais que le risque est grand mais nous avons les meilleurs guerriers de Gar Thulion. Nos ennemis ont subi d’intenses pertes grâce à notre assaut. Encore une fois, bravo à vous et merci mage. Calion inclina sa tête. Cependant permettez-moi de suivre mon instinct, la dernière fois je n’en ai pas vraiment eu l’occasion. Il marqua une pause. Voronwë, l’Elnaith le fixa, je connais votre soif de vengeance et de votre désir d’annihiler de nos ennemis, tout comme moi je vous l’avoue, mais nous devons reprendre notre cité, c’est notre unique objectif, notre mission. La vengeance quant à elle doit être mise de côté. Je vous fais confiance Voronwë … Entièrement. Calion parlait sans discontinuer. Sighild je voulais vous dire de ne pas trop aller au contact. Nous avons besoin de votre magie. Vous regrettez la perte d’Imladris et vous y avez perdu des gens aussi, mais comme pour Voronwë, ne vous cachez pas derrière la vengeance, allez à la bataille le cœur léger et rempli d’espoir ainsi que le corps solide. Souhaitons-nous bonne chance. »

Les trois officiers qui s’étaient écartés du reste de la troupe qui elle-même montait la garde dans tout Valdol revenaient vers le centre du village. Les feux avaient été éteints entre temps.

Au même moment, Imladris était devenue une fourmilière. L’Ordre de la Couronne de Fer, qui venait de subir une défaite importante puisqu’il n’avait plus les villages alentours sous son contrôle, s’activait. Au retour de Validna et des hommes qui ont échappé à la mort, Lammâth venait d’être prévenu. Elle se présenta à son supérieur qui depuis le haut des marches de la maison d’Elrond la toisa du regard. Il était très calme à cet instant mais cela ne dura pas.

« Vous êtes décevante Validna. Je pensais que vous étiez différente des autres. J’aurais préféré vous voir une flèche dans la gorge mais victorieuse plutôt que de vous voir vivante et sans une égratignure qui plus est mais vaincue. »

Les mots étaient durs mais Validna ne s’en soucia pas. Elle avait plutôt peur qu’il ne l’agresse physiquement. Elle restait tout de même impassible mais presque honteuse et quant à ses hommes, ils redoutaient le Neleg. Ils avaient beau être de redoutables combattants, ils étaient terrifiés par l’Elfe qui, il est vrai, en imposait. C’était un personnage charismatique aussi sombre que sa chevelure obscure. L’Elfe descendit une à une les marches de la maison d’Elrond. Il s’arrêta à côté de Validna.

« Vous êtes encore en vie. Profitez-en car vous ne le méritez pas. Lammâth fixa la jeune femme qui ne put soutenir son regard plus de deux secondes. Ses yeux d’un noir profond reflétaient son esprit sombre. Vous allez mourir Validna. Vous verrez. »

Imladris, le refuge bafoué, se fortifiait. Les brèches se comblaient, des pieux étaient insérés dans le sol et sur ces pieux étaient plantés les corps des anciens défenseurs, en lambeaux.

Lammâth était revenu dans la maison d’Elrond, dans sa propre chambre. Il tournait en rond et son esprit le tourmentait. Ariel. Encore et toujours. Jour et nuit, à seconde de chaque minute de chaque heure il pensait à elle. Sa défunte femme l’obnubilait. L’Elfe en était devenu fou, on l’aurait dit dans un autre monde, inapte à commander ses hommes. Il restait seul. Mais Lammâth imagina Ariel et tout alla mieux, il s’apaisa. Cependant une veine se forma sur son front. Il rageait de ne plus pouvoir prendre dans ses bras son bien, son amour. Le destin voulait qu’on le l’ait lui est enlevé. Avec son souvenir, Lammâth s’endormit alors qu’on pouvait entendre dans la vallée les coups de marteaux et de scies sur le bois.

Dans le village, les défenseurs des Peuples Libres se regroupaient. Les Elfes de Gar Thulion étaient rejoints par une dizaine de villageois en armes. Calion Palantir les prévint que lui et ses hommes n’allaient pas pouvoir leur assurer la protection de leurs vies sur le champ de bataille. L’Elfe remercia les hommes qui venaient de les rejoindre. Une sentinelle vint lui rapporter qu’une troupe de l’Ordre quittait Imladris. Le temps était compté dorénavant. L’Elnaith n’avait pas hésité à demander où allait cette troupe et de combien de soldats elle était composée. La sentinelle quelque peu essoufflée par son sprint affirma que les soldats étaient au nombre de cinquante. Les Valar étaient avec les Noldor, c’était la première fois depuis un Âge. Il fallait se dépêcher, le départ de cette cinquantaine de soldats n’était pas le signe d’une attaque mais d’un départ.

Une heure passa. Lammâth se réveilla et revêtit son armure. Il respira profondément. Il devait commander ses hommes. On frappa à la porte de la chambre. Il s’agissait des jumeaux Daugion et Thorontur qui s’inquiétaient de ne toujours pas voir le Neleg. Entrèrent mais ne parlèrent pas. Lammâth passa à côté d’eux sans dire un mot.
De l’autre côté de la vallée, les Peuples Libres étaient près et en rang. Les villageois n’avaient pas été mis à l’écart. L’Elnaith ne souhaitait pas faire de long discours mais il souhaitait tout de même parler à ses hommes.

« Soldats des Peuples Libres ! Il est temps. Il marqua une pause. Temps de reprendre notre bien. Rendre aux Eldar leur refuge. C’est une obligation, ce pourquoi je suis devant vous. Il y a des guerriers redoutables de l’autre côté de la vallée, mais j’ai foi en vous tous. Le monde a ses yeux braqués sur nous. Montrons lui que les Elfes de Gar Thulion sont toujours là pour la Terre du Milieu ! »

L’ex-ambassadeur des rois Noldor se voulait rationnel. Il voulait à la fois en découdre avec l’Ordre et montrer que les Elfes n’avaient pas abandonné la Terre du Milieu.

À Imladris, se tenait sur les marches de la maison d’Elrond Lammâth, les yeux injectés de sang. Trois mots suffirent pour que ses hommes s’enragent.

« Pas de quartier. »

La folie s’empara des guerriers noirs et blancs qui hurlèrent. La volonté de tout annihiler sur leur passage et celle de venger leurs frères d’arme tombés précédemment les envahi. Le descriptif de la défense était simple : les quelques archers étaient placés sur les remparts de la cité tandis que le gros des forces, à la demande de Lammâth, s’était positionné sur le pont, devant la porte principale. Les lances, les épées, les piques et les haches étaient toutes pointées vers l’avant. Tout devant était Ald’ar Omenuir. Une lame aiguisée remplaçait son avant-bras précédemment arraché qui était devenu une véritable arme. C’était un Homme fort qui a vu son autorité croitre depuis la prise de Fondcombe et les sacs des villages alentours. Ses cheveux courts et sa barbe grisonnante rendait son visage plus sévère.

« Le premier que je vois reculer je lui arrache la gorge. »

Les défenseurs d’Imladris comptaient dans leurs rangs des Hommes, des Elfes, des Nains, mâles et femelles ainsi qu’une toute petite poignée d’Orques. Ces derniers revêtaient comme les autres soldats de l’Ordre de la Couronne de Fer une armure aux couleurs noire et blanche. Les Orques avaient une grande soif de sang mais ils étaient assez loyaux pour ne pas se nourrir des combattants qui guerroyaient à leurs côtés. Mais avec eux, les bagarres étaient presque monnaie courante. Comme l’on pouvait le penser,  les Orques étaient en première ligne, lances pointées en avant, dans l’attente de l’ennemi qui arrivait bientôt.

À Valdol, l’heure était venue de se mettre en marche. Calion Palantir leva son bras droit et l’abaissa aussitôt. La marche commença. Les archers de la Maison de l’Arbre guettaient la colonne étincelante depuis les flancs. Devant, des éclaireurs se relayaient et scrutaient chaque recoin du sentier que l’armée elfique devait emprunter. Ces éclaireurs, dans la discrétion la plus absolue, éliminèrent quelques sentinelles de l’Ordre. À la tête de la colonne marchait l’Elnaith de la Maison du Roi, le pas léger mais déterminé. Il pensait. « Si la victoire n’est pas notre, que je meurs. » Juste derrière lui avançaient la magicienne et le capitaine de cavalerie et tous les trois avaient un lien fort avec la cité-refuge. Tout d’abord la mage y était née. Sa famille y vivait encore alors peu. Et la chute de la cité avait choqué la jeune elfe qui, dévastée, se réveilla intérieurement et se révéla entre les murs de Gar Thulion. Ensuite venait le capitaine Voronwë Amnel, un cavalier émérite au passé douloureux. Il a perdu de nombreux soldats jadis, au temps de la Dernière Alliance des Elfes et des Hommes, au temps de la première chute de Gorthaur. Et ces pertes l’avaient changé psychologiquement, il était devenu sombre, se réfugiant dans son amitié avec Calion. Ces deux-là voyaient en Imladris l’espoir des temps anciens. Gar Thulion n’avait pas l’aura de la cité d’Elrond certes mais elle était devenue la nouvelle garante de la sauvegarde des Elfes. Quelques mètres derrière eux marchaient les soldats elfes. Leurs armures d’argent rutilaient et leurs lances brillaient à la lumière du soleil. Et malgré le bruit de la colonne, un silence d’or s’était installé dans les rangs. Pas un oiseau ne chantait pour accompagner les Elfes, ils avaient senti la mort s’approcher. L’on pouvait tout de même entendre le bruit lourd de la Bruinen au travers des cliquetis des armures. La Bruinen avait quelques semaines auparavant porté sur ces flots les corps des vaillants défenseurs d’Imladris, Hommes ou Elfes mais rejeta les cadavres des soldats de l’Ordre.

Les défenseurs des Peuples Libres arrivèrent à quelques centaines de mètres de Fondcombe. Calion eut alors le rapport d’une sentinelle qui lui affirma que la majorité des forces de l’Ordre étaient sur le pont.

« Notre faiblesse sera la leur. »

Cependant, alors qu’il parlait, les troupes de l’Ordre bougeaient. Lammâth avait donné le commandement de ne pas rester sur le pont et ainsi risquer une défaite. Il redevenait lucide. Les Elfes qui s’étaient rapprochés de leurs ennemis n’allaient pas pouvoir battre aussi facilement qu’ils ne l’espéraient auparavant les guerriers de l’Ordre. L’Elnaith donna alors le commandement aux archers de tirer une première volée de flèche. Celle-ci allait être déterminante. Les soldats de l’Ordre avançaient doucement contrairement aux flèches. Ald’ar les vit arriver.

« Boucliers ! »

Il était trop tard. Les flèches elfiques dévastèrent la première et la deuxième ligne. Tous les Orques y passèrent. Seul Ald’ar qui s’agenouilla put éviter la mort. Les autres plongèrent dans le sommeil éternel. Le Lefnui se releva et dégaina son épée. Les lignes de l’Ordre se resserrèrent autour du guerrier expérimenté. Une deuxième salve vint interrompre le flux d’arrivants. Cependant cette seconde volée fit moins de victimes. Un mur de bouclier se leva et les Elfes stoppèrent tout tir en direction de l’infanterie et se concentra sur les quelques archers qui tentaient de répliquer.
Voici que sortit du chemin l’armée elfique, éclatante et résolue. À sa tête, toujours Calion Palantir suivi de Sighild Baldrick et de Voronwë Amnel. Les regards des trois pointèrent vers la cité dévastée et croisèrent celui d’Ald’ar Omenuir. Leurs yeux s’assombrirent. Sighild empoigna son bâton, Voronwë dégaina Eldagor. Calion fit de même avec Anglïr. L’épée rougeoyait déjà tandis que celle de Voronwë étincelait. Des flèches furent tirées depuis la cité sur les trois officiers mais la rapidité des Elfes fit que ces pointes se logèrent dans les boucliers d’argent. Une nouvelle salve elfique s’envola et emporta quelques soldats noirs et blancs.

Ald’ar fut rejoint à temps par les jumeaux Daugion et Thorontur. Lammâth restait encore dans la cité, il se préparait mentalement, quelque chose n’allait pas. Les jumeaux sommèrent au vieux guerrier d’attaquer mais celui-ci fut devancé par les Elfes de Gar Thulion. Tous entendirent alors l’ordre lourdement prononcé par Calion Palantir qui tenait sa lame à deux mains.

« Herio ! (Chargez !) »

L’Elfe millénaire rugit tout comme ses congénères. L’armée elfique fonça sur les soldats de l’Ordre de la Couronne de Fer sous couverts de deux volées de flèches.

« Herio ! » Les Elfes répétaient, criants.

Narmacil couru son épée dans ses mains vers les rangs de l’Ordre. Il dévia la lance de son ennemi et le mis par terre d’un coup d’épaule puis il l’acheva de sa lame dans la gorge. Le temps qu’il finisse son action, Calion fut rejoint par ses camarades qui hurlèrent une dernière fois avant le choc.

« HERIO ! »

Sur le coup, des soldats elfes moururent transpercés par les lances ennemies. D’autres tuèrent en un coup des guerriers noirs et blancs. Les villageois s’en étaient bien sortis jusque-là puisqu’aucun n’était mort. Cependant cela allait changer. Daugion et Thorontur étaient entrés dans la mêlée. Ils combattaient à deux et avaient déjà tué certains Elfes. Un villageois périt de la main de Thorontur et un autre de celle de son frère. Il était clair que l’Ordre n’allait pas se laisser faire. Les archers elfes avaient cessé de tirer afin de ne pas toucher les leurs. C’est alors que les tireurs de l’Ordre lâchèrent une volée de flèche. À ce moment, Sighild Baldrick créa une bulle de protection qui arrêta une partie des flèches qui se brisèrent tandis que l’autre partie se logea plus loin sur le champ de bataille. Quant à Voronwë Amnel, il exécuta sans remords ses ennemis un à un. Il s’avéra que Calion et lui se rapprochaient de Daugion et Thorontur. Ald’ar était pour sa part aux prises avec de nombreux soldats qui le mettaient en difficulté mais il finit par s’extirper de cette situation grâce à l’appui de ses guerriers qui vinrent à son secours.

Les deux officiers elfes s étaient frayés un chemin vers la porte. Soudain apparurent en face d’eux les jumeaux armés tous deux de sabres elfiques été de dagues. Les quatre se fixèrent le temps d’un battement d’aile de papillon. Les jumeaux se jetèrent sur leurs ennemis mais ceux-ci parèrent sans difficulté puis ripostèrent mais Daugion et son frère n’eurent aucun souci à esquiver. Thorontur dit.

« Vous êtes trop lents. Vous l’étiez déjà la première f… »


Voronwë n’attendit pas la fin de la phrase. Il feinta un coup d’estoc pour en faire un de diagonale. Thorontur évita au dernier moment l’attaque mais ne put esquiver le coup de poing ravageur du capitaine qui l’envoya au tapis. Il tenta de se relever. Son frère vint à sa rescousse mais fut stopper par l’Elnaith qui lui bloqua la route. Autour d’eux régnait le fracas des armes et les hurlements de mort. Amnel fixa son ennemi à terre.

« Tu vas mourir ici traitre. »

Calion le regarda. Amnel avait déjà oublié ce qu’il lui avait dit.
Les yeux des deux frères quand  l’épée du capitaine se planter dans la gorge de Thorontur. Dans un dernier espoir, celui-ci avait empoignait sa dague pour la planter dans la jambe de Voronwë mais il était trop tard.

Daugion s’enragea et se battit avec beaucoup plus de férocité contre Calion mais celui-ci, beaucoup plus expérimenté n’avait aucun mal à parer. Daugion s’énerva. De temps à autre il jetait un regard au cadavre de son frère. Il était déconcentré, l’Elnaith en profita pour abattre son adversaire d’un coup d’épée dans le ventre. Daugion et Thorontur étaient morts et leurs âmes expédiés dans les Cavernes de Mandos comme tous les Elfes.

Les combats autour eurent l’air de s’arrêter un instant. Ald’ar vit alors l’épée de Narmacil se déloger du corps de Daugion. Le Lefnui se contenta d’un dommage.

« Dommage. »


C’est alors qu’il engagea le combat avec la belle magicienne. Il lui sauta dessus mais elle le repoussa d’un coup de bâton en plein visage. Le guerrier grogna mais il remonta à l’assaut. Cette fois la mage dut bloquer son ennemi avec son épée. Avec son avant-bras, le Lefnui attaqua une deuxième fois mais l’Elfe ne put fuir le coup que grâce à l’intervention de Voronwë Amnel. Le regard du capitaine était noir et son visage blanc et sévère. Ald’ar avait été surpris, il recula et replaça sa garde. Le vétéran elfe le fixa et dit.

« Entrez dans la cité Sighild, il ne vous ralentira pas. »

Elle le regarda alors qu’il lui tournait le dos et elle le remercia intérieurement. L’apprentie de Mithrandir se mit à courir, elle traversa le pont envahi par les Elfes et la bataille. La magicienne dut cependant s’arrêter afin de supprimer quelques adversaires. Elle fut rejoint par Narmacil et ils passèrent la porte d’Imladris ensemble. La belle lui expliqua que le capitaine avait entamé un duel contre un des gradés de l’Ordre et qu’il n’allait pas les rejoindre. Derrière eux la bataille se déroulait et les Elfes avaient pris l’avantage et avançaient sur le pont. Les cadavres jonchaient le chemin et les divers courants rougissaient au contact du sang. La Bruinen emportait les corps qui tombaient dans ses bras et ils furent nombreux.

À l’annonce de la mort des jumeaux, Lammâth se leva. Il sortir sa lame de son fourreau et rejoignit la porte de la cité. Il avait senti que l’entrée avait été percée. Il ne fut pas surpris de que c’était la magicienne et l’Elnaith qui avaient enfoncé les lignes de l’Ordre.

« Vous revoilà pions de Rustor. Vous avez mis plus de temps que je ne l’espérais. Dit Lammâth, en âge. Vous n’êtes que deux ? Il rit. Il vous faudra une armée entière pour espérer me vaincre. »

Calion et Sighild fixaient l’Elfe. Il n’était qu’à une dizaine de mètres d’eux mais ils constataient qu’il était tout transpirant et blanc et ses yeux avaient l’air vide. L’Elfe murmurait.

« A … Ar … Ariel. »


Il toisa du regard Narmacil et lui hurla.

« Écarte-toi d’elle ! Je vais te TUER ! »

Lammâth se jeta sur Calion qui serra ses mains contre la poigne de son épée. Anglïr résista bien au choc du premier assaut. L’Elnaith ne put riposter puisqu’une deuxième et une troisième attaque suivirent. Calion fit un bond en arrière, la magicienne s’était retrouvée sans bouger derrière Lammâth qui, au moment de relancer une attaque fut interrompu par Narmacil.

« Vous pouvez tout arrêter Lammâth ! Rendez-vous ! Votre âme sera sauve ! Vous avez causé la ruine du peuple elfique ! Rendez-vous ! »

Son interlocuteur avait ses yeux injectés de sang. Il répliqua.

« Tu ne me fais pas peur Narmacil. Tu n’impressionnes personne avec ton épée qui rougeoie. Tu es devenu banal, un pion. Ta vie n’importe plus. »
« Rendez-vous ! »
« Non. »

Ce fut au tour de Narmacil de sauter sur son ennemi. Celui-ci avait déjà préparé sa garde. Il repoussa sans mal l’attaque de l’Elnaith. La colère de Calion grandissait. Certes il n’était plus le fringant Elfe de jadis mais il a toujours été au service de ses seigneurs et n’a jamais démérité. Mais aujourd’hui, Calion était membre du Conseil Elfique, c’était sa récompense pour service rendu et ça, Lammâth ne le savait pas. Le Neleg surprit l’Elnaith d’un coup de taille bloqué qui le fit tomber.

« Je vais devoir vous achever Calion Palantir. »

Il se rapprocha de lui. Il posa son pied sur le tibia de Narmacil.

« Non ! »

Sighild sauta sur Lammâth qui jeta au sol la magicienne. Calion se releva et reprit Anglïr en main. Il était énervé. Les effets du poison qu’il avait dans le sang se faisaient ressentir de nouveau. Il s’approcha du Neleg qui ne vit pas le coup de pied arriver. Lammâth se retrouva à suffoquer et s’éloigna. La magicienne put ainsi être relevée par Calion. Lammâth se réveilla.

« Ne la touche pas ! ARIEL ! »

Les deux officiers comprirent alors que Lammâth était fou. Son visage avait la couleur de la mort et des gouttes de sueur ruisselaient de son front. Son regard était noir et ensanglanté. Il avait l’air déterminé et perdu à la fois. Calion et Sighild ne prirent pas en pitié le Neleg qui fonça sur le Noldo. Sighild s’interposa et envoya son bâton dans le ventre de l’ennemi.

Sur le pont, la bataille faisait toujours rage et le duel entre Ald’ar Omenuir et Voronwë Amnel n’en terminait pas. L’Homme était un guerrier robuste mais moins vif que son adversaire. Aucun des deux soldats ne prenait l’avantage mais tous deux étaient blessés à la jambe droite. Autour d’eux les morts s’accumulaient et surtout du côté de l’Ordre qui faiblissait. En effet le désir de vengeance des Elfes avait réveillé une flamme éteinte depuis bien trop longtemps. Les guerriers noirs et blancs résistaient tant bien que mal aux assauts des Eldar. Leur défense était vaine. Certains soldats préféraient sauter dans les gorges de la Bruinen plutôt que de tomber sous les coups ravageurs des Elfes. Validna avait commencé le combat en dernière ligne avec son arc. Mais lorsque les Elfes ruinèrent les lignes de défense d’Imladris, elle ut se résigné à combattre au corps à corps. Elle se rendit compte que l’Elnaith était passé à côté d’elle sans qu’il ne l’ait attaqué alors qu’il l’avait reconnue. De nombreux corps couvraient le pont et ses alentours. La porte allait être passée par les soldats de Gar Thulion. Les archers de la Maison de l’Arbre avaient cessé de tirer leurs flèches depuis la forêt avoisinante et s’étaient postés à découvert derrière les lignes. Ils devaient parfois se battre au corps à corps lorsqu’un soldat de l’Ordre passait au travers des mailles du filet d’argent que formait l’infanterie elfe. Malgré tout,  les pertes du côté elfique étaient importantes mais inférieures à celle de l’Ordre. Les combats s’étaient alors rapprochés de la joute entre le Neleg, l’Elnaith et la magicienne. Celle-ci se battait avec courage contre Lammâth qui bloquait ses attaques mais ne répliquait jamais mais qui ne s’arrêtait de dire.

« Ariel … Arrête ! C’est moi ! »

Sighild fut déstabilisé. Une nouvelle fois l’Elfe millénaire la confondait. Il ferma les yeux. Sighild s’arrêta, relâcha sa garde. Calion profita de ce moment de répit pour lancer un nouvel assaut toujours emplit de colère. Lammâth se réveilla une nouvelle fois et esquiva au dernier moment mais il était perdu et ses gestes désynchronisés. Le Noldo réussit alors par miracle à lui entaille la main gauche. Celui-ci ne hurla pas de douleur mais resserra sa mâchoire mais Calion finit par trébucher lorsque son pied gauche rencontra un pavé sorti du sol. Lammâth se ressaisit et profita de cette occasion afin de neutraliser une fois pour toute le Noldo en lui envoyant des dizaines de coups de poing.

Sighild regardait la scène, sonnée. Elle reprit ses esprits à son tour et poussa violemment Lammâth qui s’acharnait sur Calion.

« Arrêtez lâchez-le ! »

Elle lui donna un coup d’épée qu’il esquiva. Il hurla.

« ARIEL ! »

Il cligna des yeux qui devinrent rouge. Lammâth empoigna son épée.

« Tu n’es pas Ariel ! Tu es une usurpatrice ! Tu n’es personne ! »

Sighild parait avec difficulté la lame du Neleg et elle ne pouvait jamais contrer. Soudain il l’attrapa par la gorge et la souleva.

« Meurs … »

Elle commença à étouffer mais elle réunit sa magie. Lammâth la senti. Il entrevoyait un éclat d’espoir dans les yeux de la belle.

« Que fais-tu ?! »
« J’utilise la lumière des Eldar qui m’entoure … »

Un rayonnement de lumière sépara les deux Elfes et projeta le Neleg plusieurs mètres plus loin.

« JE VAIS TE TUER ! »

Sighild ne répondit pas. Au fond, si jamais elle mourrait, elle préfèrerait que ce soit rapide. Lammâth s’avança lentement,  son épée pointée vers la magicienne. Celle-ci se releva, s’appuyant sur son bâton. Sighild fit vaciller son épée vers Lammâth qui bloqua l’épée de la magicienne. Le Neleg contre-attaqua et toucha le visage de la mage. Sa peau s’ouvrit et laissa s’échapper un fin fil de liquide rouge.

« Pardon mon amour ! Pardonne-moi ! »

Lammâth revoyait sa femme dans les traits de la magicienne. Peut-être était-ce là un sortilège de l’apprentie de Mithrandir. Elle était à terre et regardait Lammâth. Elle le voyait implorer son pardon. Lammâth était devenu une bête : ses cheveux noirs étaient tout ébouriffés, ses traits tirés et yeux ensanglantés.

La bataille était toute proche d’eux maintenant, l’Ordre faiblissait et le nombre de ses soldats diminuait. De l’Est arriva des lanciers de Mithlond. Ils étaient passés par les Hauts-Cols et venaient du camp des Monts du Fer. Ils prirent à revers les soldats noirs et blancs qui, assailli de toute part, mourraient les uns après les autres. Sighild se releva une énième fois comme son camarade Noldo. Lammâth avait l’air parti, absent. Les deux Elfes exploitèrent l’opportunité. Lammâth se réveilla et stoppa net l’assaut des deux. Ils se regardèrent et synchronisèrent leurs attaques. Lammâth contraient à chaque fois. Calion fut touché au bras gauche, l’épée du Neleg s’était plantée dedans. Sighild fut tout de suite entaillé à la jambe gauche. Lammâth restait puissant, sûrement le plus puissant des guerriers sur la Terre du Milieu à l’heure actuelle. Les deux Elfes rassemblèrent leur courage mais ils fatiguaient. Le Neleg ne plia pas, sa simple entaille à sa main gauche ne le gênait pas.
Mais tout s’arrêta. Corbeau, Neleg de l’Ordre de la Couronne de Fer lui aussi, qui était resté dans la Maison d’Elrond et qui cherchait un moyen de fuir avec Aliénor, apparut. Sa seule présence stoppa le combat.

« Qu’est-ce que tu fais là Corbeau ? » dit Lammâth, énervé.
« Je m’en vais, c’est allé trop loin. »
« Comment ? Tu oses ?! »
« Il faut en terminer Lammâth. »

Corbeau dévoila derrière lui Aliénor. Lammâth fut secoué. À nouveau il eut une hallucination. Les traits d’Aliénor étaient remplacés par ceux d’Ariel. Corbeau savait que le Neleg était fou. Sa pathologie s’était aggravée au fil des jours. Ile leva son bras gauche vers elle.

« Ariel … »

Corbeau regarda Sighild et Narmacil, il sourit et leur dit.

« Qu’attendez-vous ? »

Lammâth n’avait pas entendu, il était obnubilé par Aliénor qui ne réagissait pas, qui restait de marbre. Les deux Elfes comprirent que c’était là leur dernière occasion mais ils étaient surpris de la tournure des événements. Cet homme et cette femme avaient déboussolé le Neleg. Il revint à lui. Mais il était trop tard, la magicienne et l’Elnaith enfoncèrent leurs épées dans ses épaules. Il se retourna et envoya valser la jeune Elfe. Anglïr sortie du corps de Lammâth, Calion put alors se remettre face à lui. Il était exténué. Corbeau profita de cette situation pour s’enfuir avec Aliénor.

« La cité est perdue. »


Sighild était à terre, elle saignait du nez et de son visage. Sa plaie à celui-ci s'était accentuée. Corbeau passa à côté d’elle avec la femme qui l’accompagnait puis ils coururent aux écuries.

Calion Palantir faisait face à Lammâth. Celui-ci ne le surplombait plus, son dos saignait abondamment et il était recourbé.

« C’est la fin pour vous Lammâth. Il est encore temps de vous repentir. »

Le poison que le Noldo avait dans le sang limitait la douleur des blessures qu’il ressentait mais le duel l’avait exténué.

« Tu n’y arriveras pas. Il rit. Imladris ne tombera pas. »
« Non en effet … Elle va renaître. »

C’était les derniers mots de l’Elnaith. Sighild se remit sur ses jambes avec difficulté pour voir le dernier pugilat. Calion était autant blessé que Lammâth mais celui-ci n’avait plus sa tête. Ses cheveux tombaient et cachaient son visage.

Le Noldo à l’armure d’argent chargea le Neleg. Il lui tournait autour tout en l’attaquant, sans s’arrêter. Sous ses assauts répétés, Lammâth flancha. Il posa un genou à terre. Son épée s’envola avec sa main droite tranchée. Il gémit de douleur. La magicienne regardait la scène, décontenancée. Elle avait compris qu’elle avait été au premier plan de cette bataille et qu’elle avait participé à cette victoire qui s’annonçait. Lammâth avait sa tête baissée.

« Tue-moi Calion Palantir. »

Sighild s’approcha des deux Elfes.

« Ariel ? dit-il dévoilant son visage fatigué de la guerre. C’est bien toi ? »

Narmacil empoigna Anglïr, sa lame écarlate et l’enfonça d’un seul coup dans le cœur de Lammâth. Le Neleg s’écroula sur le côté. Sighild le rattrapa avant qu’il ne percute le sol. Il la regarda.

« Pardon pour tout Ariel … Je t’aime. Ariel … » soupira-t-il.

S’en était fini de Lammâth, l’Elfe millénaire et Neleg de l’Ordre de la Couronne de Fer. Il en était de même pour l’Ordre en lui-même à Imladris, cité-refuge d’Elrond Peredhel. En effet, les Elfes de Gar Thulion devaient de vaincre. Ald’ar Omenuir avait mis un terme à son duel avec Voronwë Amnel en lui envoyant son poing dans la figure et en fuyant le pont. Il disparut emportant avec lui un morceau de l’étendard d’Imladris. D’autres soldats avaient choisi la même option, Validna notamment. Tous avaient vu la fin de Lammâth. Les pertes du côté elfique étaient importantes mais les renforts venus de l’Est achevèrent les guerriers de l’Ordre.

C’était fini, l’étendard d’Imladris flottait à nouveau sur la porte principale et sur la Maison d’Elrond ainsi que dans toute la vallée.

Les villages aux alentours allaient pouvoir vivre en paix et ses habitants qui se sont battus allaient en partie revenir.

C’était la fin, Lammâth s’envolait pour les Cavernes de Mandos. C’était la fin.
#Lammath #Lammâth #Aliénor #Corbeau  #Daugion #Thorontur #Aldar
Sujet: Le passé finit toujours par nous rattraper
Learamn

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Rechercher dans: Bree   Tag aliénor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le passé finit toujours par nous rattraper    Tag aliénor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 22 Aoû 2014 - 14:12

Visiblement Aliénor avait été très blessée par les dures paroles de Nunne. Le jeune homme navai pas été tendre et il en avait conscience mais après avoir vainement  essayé de la raisonner en lui parlant  doucement et calmement il n'avait vu que cette solution pour essayer de lui faire entendre raison. Si le Suderon se doutait bien que ces paroles ne plairaient pas à la jeune femme sur le coup , il espérait qu'elles la feraient réfléchir plus tard mais le jeune homme ne s'était ps attendu à qu'elle lève la main sur lui. La surprise qui cloua Nunne au moment où il sentit la douleur de la gifle sur sa joue était bien supérieure à sa douleur , à peine eut-il le temps de réagir , e comprendre ce qu'il venait de se passer ou de dire quelque chose qu'une seconde gifle , beaucoup plus puissante claqua sur son visage , le jeune homme sentit le goût du sang dans sa bouche. Retrouvant ses réflexes guerriers il bloqua la troisième tentative de gifle en attrapant le poignet de la jeune femme. Laissant libre cours à sa colère elle traita Nunne de menteur et de vil personnage , prétendant qu’il la manipulait pour qu’il puisse vivre heureux et tranquille. Elle tentait visblement d’atteindre le visage de Nunne de ses poings , mais le jeune homme maintenait fermement les poignets d’Aliénor , l’empêchant de lui faire du mal.
Finalement au bout de quelques secondes il lâcha les mains de la jeune femme qui se calma aussitôt , inspirant de grandes bouffées d’air , Nunne l’observant en silence .

-Tu as tort Aliénor , peut être que si je te tue je survivrais mais je t’assure que je ne viverai pas en paix.

Après avoir prononcé une dernière parole exprimant ses regrets elle lui tourna les talons et partit , craignant sûrement d’être poignardé dans le dos mais le suderon ne bougea pas d’un pouce songeant à la vie qu’il allait avoir à présent , pour survivre il allait sans aucun doute devoir fuit avec sa femme , il se serait séparé d’elle en espérant la sauver ainsi mais celle-ci n’accepeterait sûrement jamais. Combien de temps allait-il pouvoir survivre ainsi en fugitif traqué par un être surpuissant et qui semblait omnipotent ? Il l’ignorait . Peut-être fallait-il qu’il agisse , qu’il retienne Aliénor , qu’il la prenne comme captive mais biarrement son corps ne semblait pas vouloir obéir à ce qui lui disait sa raison. Il ne pouvait se résoudre à refaire ce pourquoi il avait fui l’Ordre : faire du mal. Mais Nunne n’avait pas faire quoi que soit , en effet quelq’un d’autre s’était chargé de retenir Aliénor. Le suderon entendit un cri suivi d’un bruit sourd.



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Halmun avait quitté Echtebourg depuis six mois maintenant laissant la ville aux soins du consiel des Anciens , la ville n’étais à présent plus en danger et prospérait  nouveau epuis que le seigneur Palantir aidé des elfes de Gar Thulion avaient repris Fondcombe des mains de l’Ordre de la Courrone de Fer et de leur général Lammâth. Mais l’ancien passeur d’étoiles savait bien qu’un autre elfe millénaire était encore sur le ring : Corbeau.  Halmun connaissait bie  l’elfe pour avoir été son disciple pendant plus de quinze ans avant de fuir dégoûté par la cruauté de son mentor et de rallier les Passeurs d’Etoiles quelques années plus tard sous le pseudonyme de Belette à cause de sa manie de fouiller et de retourner bibliothèques et archives entières à la recherche d’informations. A présent que l’Ordre était tombé , Corbeau se retourvait “libre “ de tout supérieur pouvant lui dicter des ordres , exit l’Orchâl ,Lammâth ou même les chefs d’expédition trop sûrs d’eux comme le Bras de Fer , à présent l’elfe millénaire était en roue libre et qui sait ce qu’il préparait. Pour l’arrêter il fallait agir et vite , recueillir des informations , le localiser et apprendre de combien de fidèles disposait-il , après avoir fait un tour dans les archives de Minas Tirith et avoir repris contact avec d’autre Passeurs il s’était dirigé vers Annunimas où le Roi Aldarion avait organisé une purge des anciens agents de l’Ordre , si Halmun voulait recueillir des informations sur Corbeau auprès d’ex membre de l’OCF il allait devoir faire vite , c’est sur la route qu’il aperçut une silhouette familière , il s’empressa de rabattra son capuchon afin que celle-ci ne le reconnaisse pas , quelques mètres devant lui , se dirigeant vers le nord se trouvait Aliénor Valdoré d’Anfalas , s’il y en avait bien une qui pouvait lui révéler des choses c’était bien elle , de plus elle semblait seule. Mais que diable faisait-elle là , Halmun choisit donc de la suivre discrètement jusqu’à sa destination : Bree. Il comprit assez rapidement qu’elle était là pour localiser d’anciens membres de l’Ordre ayant été en contact avec Corbeau pour les réduire au silence. Ainsi l’elfe voulait disparaître pour pouvoir continuer à combiner et à planifier en secret. Corbeau n’était pas encore assez puissant pour pouvoir s emontrer aux yeux de tous et se plaisait donc à manipuler et à jouer dans l’ombre , Halmun reconnaissait bien là les stratagèmes de son ancien mentor. La jeune femme était tombé sur Nunne , un autre ex-agent de l’Ordre qui avait participé aux sacs des villages environants mais qui avait fini par déserter , la haine du jeune homme pour Corbeau éait sûrement très grande et sûrement le suderon pourrait être utile à Halmun. Le chef d’Echtebourg s’était provisoirement installé dans la cabane d’un ami qui se situait en dehors de la ville puis il s’était dirigé vers Bree où il allait devoir intercepter Aliénor. Il la trouva en train de parler avec Nunne dans les écuries d’une auberge , terré dans l’ombre Halmun attendit que la jeune femme se décide à partir pour lui faire. Encpuchonné et vêtu d’une longue cape de voyage , Aliénor ne reconnut pas le sage humain sur le coup et ne put pousser qu’un petit cri strident avant que le vieil homme ne l’assome avec la garde de son épée. A ce moment Nunne accourut

-Qui êtes vous ? Qu’est ce que vous lui avez fait ? fit-il d’une voix à mi-chemin entre le soulagement et la panique.

Le sage d’Echtebourg descendit son capuchon et fixa le suderon de ses yeux bleus électriques.

-Vous savez qui je suis Nunne .

Décidément le jeune homme n’était pas au bou de ses surprises , après être tombé sur Aliénor la veille il avait devant lui Halmun , l’intriguant  et pacifique chef du village d’Echtebourg.
S’il était toujours aussi intriguant il semblait d’un coup beaucoup moins pacifique avec sa longue épée nue dans sa main et son expression dure et sévère sur son visage.

-Si j’avais essayé de la retenir par des paroles elle ne m’aurait pas écouté , j’ai donc agi en conséquence . De toute évidence elle n’est plus là-même que celle que vous avez connu il y a six mois. Elle est encore plus tourmentée , plus hantée par ses souvenirs et plus dévouée à son cruel maître.
-Dévouée à Corbeau? Elle le déteste plus que tout comment pouvez vous dire ça?
- Elle le déteste et c’est bien pour cela qu’elle ne le trahira jamais . Elle est si devouée que je pense bien qu’il sera compliqué de la fare parler.


Nunne semblait  incompréhensif

-La...la faire parler? Mais pourquoi?

-Elle seule peut nous renseigner  sur l’endroit où se trouve Corbeau et sur les forces dont ils disposent.

-Vous voulez vous attaquer à Corbeau? Mais c’est insensé.

-S’attaquer à l’Ordre dans son propre bastion était aussi insensé pourtant des gens l’on fait. A chaque minute qui passe  l’influence et le pouvoir de ce maudit elfe s’étend , il faut agir vite .
Suivez moi à mon logis et je tâcherais de vous éclairer.


Intrigué mais aussi un peu inquiet Nunne s’empressa d’alla chercher sonc heval aux écuries de la ville , Halmun l’attendait déjà aux portes de la ville , Aliénor inconsciente tsur la selle devant lui.
La chevauchée fut courte , cinq minutes tout au plus. Ils atteingirent une modeste cabane où vivait un vieil ermite coupé de la civilisation depuis des années , visiblement Halmun le conaissait puisqu’il avait investi l’endroit.

-Veuillez excusez notre hôte , il ne vient ici que pour dormir , il passe ses journées auprès de ses amis sans soucis aucuns ; les fleurs , les écurueils et les champignons  
, fit Halmun en rentrant dans la maison avant d’attacher Aliénor au pied du lit avec une chaîne.

-La chaîne est-elle vraiment nécessaire ?

-Oui elle l’est , la jeune femme n’hésiterait pas à courir rejoindre son maître si elle en a l’occasion.


A ce moment Nunne , visiblement contrarié par les méthodes d’Halmun s’emporta

-Où est passé l’homme sage et pacifique qui gouvernait Halmun? Et comment savez ce qu’elel va faire ou non ? Comment?

-Jeune homme! L’homme que vous avez vu à Echtebourg était un homme qui tentait de sauver les habitants de son village et celui que vous avez en face de vous est l’homme qui essaie de sauver l’ensemble de la population des Terres du Milieu d’un mal impensable. L’echelle n’est pas la même , quand ons acrifie du blé pour sauver un village , il faut sacrifier plus pour sauver un continent. Et sachez que je connaîs que trop bien les méthodes qu’exercent Corbeau sur ses serviteurs , je ne l’ai côtoyé que trop longtemps.


-Vous le connaissiez? fit un Nunne passant d’une émotion à l’autre en quelque secondes

-Il a été mon mentor pendant plus de quinze ans.

Il y eut un moment de silence que brisa Nunen d’une voix inquiète

-Vous n’allez pas la torturer quand même?

-Je ferais ce que j’ai à faire.

-On pourrait essayer de la raisonner , pas la peine d’en faire autant. Il ne faut pa sla brusquer elle est notre meilleure chance.

-En effet elle est notre meilleure chance et je ferais tout pour en tirer le meilleur ; notre invitée doit déjà s’être réveillée, rentrons à l’intérieur.


Les deux hommes poussèrent la bancale porte de bois et firent face à une Aliénor enchaînée  qui reprenait lentement ses esprits sur son lit de paille.
Après une regad jeté à Nunne  ce fut Halmun qui parla le premier

-Je suppose que vous me reconnaissez  Aliénor Valdoré d’Anfalas et je susppose aussi que vous saez pourquoi je suis face à vous aujourd’hui alors je ne vous poserai la question qu’une seule fois pour gagner du temps. Etes- vous prêtes à coopérer?

Halmun fixa la jeune femme de son regard électrique , il avait beaucoup appris de Corbeau et si Aliénor refusait de parler à cause de la crainte que lui inspirait Corbeau Halmun tait bien décidé à se faire craindre plus que Corbeau aux yeux de le jeune fille.

#Aliénor #Zaël #Halmun
Sujet: [Villages environnants] Le sac de Fondcombe.
Ryad Assad

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Rechercher dans: Fondcombe   Tag aliénor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Villages environnants] Le sac de Fondcombe.    Tag aliénor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 29 Mai 2013 - 19:37
Fondcombe.

La prestigieuse cité des elfes, symbole de la résistance, de la vaillance des Peuples Libres. L'endroit où les braises de l'espoir furent plus d'une fois ravivées, l'endroit où se réunirent Nains, Elfes et Hommes pour décider ensemble de détruire l'anneau. Les lieux, qui n'avaient jamais changé, étaient chargé d'histoire, et au fil des couloirs qui serpentaient dans la vallée, on pouvait presque percevoir l'écho des voix du passé, apercevoir les silhouettes des héros d'antan, et sentir l'apaisement que procurait sur l'esprit de quiconque la Dernière Maison Simple. Mais tout cela, à présent, semblait mort, enterré dans un passé qui n'était pas si lointain, pourtant. Déambuler dans la cité revenait à devoir constater à chaque pas l'ampleur du désastre qui s'était produit ici. Des tâches de sang étaient incrustées dans les sculptures, dans les dalles du sol, là où nombre de braves étaient tombés. Les murs en pierre, bien que résistants, avaient souffert de la rudesse des combats, et ils portaient les égratignures de coups d'épées, de flèches tirées, ou de corps projetés avec violence. Les boiseries, amoureusement ouvragées, avaient été saccagées, profanées. Elles étaient désormais noircies par les flammes qui avaient dévoré l'écurie, éventrées par les coups de hache des plus idiots des soldats, qui avaient trouvé digne de fêter une victoire dans la débauche, le pillage et la dévastation. Si cette cité était consciente, elle devait très certainement pleurer en cet instant précis. Pleurer devant tant de haine et de colère déversée en flaques vermeil, devant tant de violence et d'injustice, devant la barbarie des vainqueurs et devant la souffrance des vaincus. Les récits faisaient état de sa splendeur, mais celle-ci avait, semblait-il, disparu en même temps que les âmes qui l'habitaient.

Les hommes qui avaient pris la cité s'étaient emparés des lieux tels des voleurs se mettant à l'aise dans la maison qu'ils cambriolent. Ils avaient découvert nombre de trésors, d'armes superbes, et de livres rares, que les officiers avaient eu un mal fou à préserver des griffes des soldats les moins scrupuleux. Certains avaient rejoint l'ordre pour l'argent, et la seule perspective du butin de la prise d'Imladris les avait motivé. Comment leur expliquer, à l'heure où tant de sacrifices avaient été consentis qu'il n'était pas possible de s'emparer de toutes les richesses de la ville ? La frustration de certains était palpable, et ils avaient passé leurs nerfs sur ce qu'ils avaient trouvé : les meubles, les vases, les fenêtres et les tapisseries. On les avait calmé de force, mais trop tard. Le mal était fait. Les mains maladroites des hommes ne pourraient jamais réparer ce que des millénaires d'expérience avaient confectionné avec un soin et une patience infinie. Les réparations que certains apportaient ne resteraient que du bricolage, un pansement grossier sur une plaie qui ne guérirait jamais. Une manière de cacher la réalité, de se dire que l'on avait fait quelque chose, même si ce n'était pas parfait.

Arpenter la cité d'Imladris ne pouvait qu'affliger les esprits et les cœur, et tous les fidèles de l'Ordre qui n'avaient pas participé à la bataille, mais qui avaient rejoint les lieux déploraient les pertes inestimables liées à la prise de la ville. Ils avaient gardé leurs critiques pour eux, conscients qu'il ne servait à rien de discuter avec les combattants, qui estimaient au contraire que ces pertes étaient nécessaires, et que c'était un maigre sacrifice en comparaison de la prise de la ville. Pour l'Ordre, disaient-ils, comme si cela justifiait toutes les atrocités, tous les crimes, même les plus abjects. Pour l'Ordre avec un O majuscule, alors, car à Fondcombe, l'ordre avait tout bonne disparu. Partout, on apercevait des objets brisés, de l'alcool renversé, des hommes qui foulaient au pied les parterres de fleur, qui abattaient des arbres séculiers pour en faire des barricades de fortune. Un tel irrespect était aberrant, mais l'avis des officiers était clair : il fallait occuper les troupes, leur donner des choses à faire. La prise d'Imladris avait excité les esprits, et les hommes étaient désormais avides de combat. Ils n'avaient aucune idée de la stratégie d'ensemble, et se contentaient de tuer qui on leur disait, quand on leur disait, et où on leur disait. Le sevrage de meurtre imposé pour des raisons tactiques avait de quoi frustrer les plus belliqueux, qui n'hésitaient pas à se montrer agressifs, pour déclencher des bagarres. L'ordre ne régnait pas, et il fallait absolument canaliser l'impétuosité des guerriers. On assigna alors la tâche à un petit groupe de parcourir les alentours d'Imladris pour soumettre les villages, éventuellement y trouver des vivres pour alimenter les soldats qui stationnaient dans la cité elfique.

Les quinze hommes choisis avaient été placés sous le commandement d'un certain Ald'ar Omenuir. Il s'était illustré pendant la bataille par ses prises d'initiatives qui avaient conduit à ouvrir une brèche dans les rangs des défenseurs. Les amoureux de l'art le connaissaient surtout parce qu'il était responsable de l'incendie de l'écurie, celui qui avait dévasté les magnifiques sculptures de bois qui rendaient sûrement hommage aux chevaux elfiques. Les guerriers le reconnaissaient davantage à cause de la prothèse métallique qu'il s'était fait fixer au bras, après avoir perdu le sien dans la bataille. On disait de lui qu'il était devenu encore meilleur combattant depuis qu'il avait cela, ou bien qu'il était devenu fou à cause de la douleur. En tous cas, ce qui était certain, c'était que deux semaines seulement après cette grave blessure, il était prêt à repartir en mission.

Forte de cette description, une silhouette solitaire progressait dans la cité, à la recherche du fameux Lefnui. Il ne fut pas difficile de le localiser, car la plupart des hommes vaquaient à leurs occupations, et seuls deux hommes se trouvaient à cheval, attendant visiblement d'être rejoints par d'autres. Ils discutaient entre eux, préparant visiblement la mission qui serait la leur. Les bruits des sabots du troisième cheval résonnaient sur le sol de pierre, et les deux hommes furent alertés de l'arrivée d'un nouveau membre à leur expédition. La silhouette s'approcha, tout en relevant la capuche qui dissimulait ses traits.

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La jeune femme, toisa du regard les deux soldats qui lui faisaient face, et qui devaient vraisemblablement se demander qui elle était, et ce qu'elle faisait là. Après tout, elle n'avait pas été convoquée par Ald'ar, et n'était pas censée participer à cette mission. Elle n'avait rien d'une guerrière, ne portait aucune arme visible, ni même l'uniforme noir et blanc, caractéristique des soldats de l'Ordre. D'une voix ferme et qui ne tremblait pas, elle demanda :

- Ald'ar Omenuir ?

Ce n'était même pas une véritable question, car des deux individus, seul l'un d'entre eux portait une prothèse métallique en guise de bras. Elle s'était naturellement tournée vers lui, accordant autant d'attention au second qu'à un caillou sur le sol. Elle poursuivit sur le même ton, neutre et sans émotions :

- Aliénor Valdoré d'Anfalas (elle inclina légèrement la tête). J'ai reçu l'ordre de vous accompagner lors de votre mission, Lefnui , et vous êtes dès à présent responsable de ma sécurité... Je dois établir un rapport sur les villages qui entourent Imladris, pour garantir l'approvisionnement de la garnison. Cela ne devrait pas entrer en contradiction avec vos propres ordres, n'est-ce pas ?

Elle ne daigna même pas lui lancer un sourire sympathique, et se contenta simplement de se recoiffer, effleurant au passage le diadème de malheur qu'elle était contrainte de porter. Cette drôle de sculpture, si fine qu'elle ressemblait à un tatouage s'étendant à partir du coin de son œil gauche, était lisse sous ses doigts, froide comme la mort. Elle chassa de son esprit cette coiffe maudite, et préféra se concentrer sur l'instant présent. Accomplir sa mission, c'était tout ce qui comptait :

- J'espère que vos hommes ne tarderont pas arriver, Lefnui. Nous avons beaucoup de travail.

#Aliénor
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