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Sujet: Sur les pavés de la rébellion
Forlong

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Rechercher dans: Le Peregrin   Tag sonja sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sur les pavés de la rébellion    Tag sonja sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 29 Mar 2021 - 1:01
Nallus regarda Lithildren avec un mélange de surprise et de respect. Ses paroles étaient percutantes et osées ; parler d'esclavagisme, de rébellion et de tentative de complot contre le Haut Roy dans le contexte de la vie dans la Cité Blanche était clairement risqué et aurait pu, dans d'autres circonstances, lui valoir une place dans l'aile des Maisons de Guérison qui accueillait les fous. Mais cette fois-ci, ses mots étaient tombés sur un sol fertile ; un malaise s'était installé à Minas Tirith, alimenté par l'épidémie, par les repressions des hommes de Lord Rhydon et la quasi-totale absence du Roi dans la vie publique. Le général Cartogan était aimé et admiré par la plupart de la populace, mais pas par tout le monde. Que ce soit par ses talents d'oratrice ou par l'évocation du nom de Félian, Lithildren avait réussi à convaincre le forgeron de risquer sa vie pour la cause.

-Hmm, vous faire passer pour des soldats de la garnison de Minas Tirith qui inspectent les chariots me semble très risqué. Il faudrait trouver les bons uniformes et, excusez-moi pour la remarque, mais vous n'avez pas exactement la même carrure que les jeunes gondoriens parmi lesquels le Général choisit ses recrues...Et puis hormis l'équipement, il faudrait encore connaître les bons mots de passe pour vous identifier auprès des autres patrouilles...


Il s'arrêta, pensif :

-Sanson ? Le conducteur de chariot un peu simplet.. ? Oui, je vois lequel c'est...qu'est-ce que vous voulez que je lui demande exactement ? Qu'il se charge de ces tonneaux précis ? Ca me va, mais je compte pas lui dévoiler leur contenu, ni de lui donner uniquement les tonneaux avec les armes. Je prends assez de risques comme ca, sans mettre ma vie entre les mains d'un conducteur de chariot que je connais à peine. La prochaine cargaison des déchets partira tout à l'heure. Bien sûr les épées ne seront pas encore prêtes, il me faudra deux jours pour les forger et encore, ne vous attendez pas à des lames dignes d'un roi en si peu de temps...mais vous pourriez tenter de suivre la cargaison d'aujourd'hui pour voir où elle va.

C'est exactement ce qu'ils firent. Ils avaient réussi à suivre le chariot de manière discrète et leur enquête confirma les soupçons de Lithildren. Les tonneaux remplis des cendres arrivaient au même endroit d'où parvenait l'odeur...ce mortuaire secret et étrange dans lequel étaient dissimulés les corps des victimes de la peste.

Leur mission à présent accomplie il ne restait plus qu'à attendre que les armes soient prêtes et que les Chevaliers du Cor Brisé arrivent dans la cité. Ainsi, Nallus et Lithildren retournèrent dans la cachette de Sonja et furent rassurés en découvrant que les deux femmes s'y trouvaient encore. Neige avait meilleure mine et semblait avoir retrouvé son calme froid habituel. Les quelques heures de repos dont elle avait pu bénéficier étaient nécessaires pour la remettre sur pieds; elle était encore affaiblie par sa blessure. Laissant Nallus et Lithildren se reposer à leur tour tout en surveillant la faussaire, Neige quitta la cachette pour mener sa propre enquête.

Elle revint quelques heures plus tard; l'expression sur son visage n'annonçait rien de bon.

-Je n'ai pas pu entrer au Sanctuaire ni vérifier si Réland y était...le lieu est entouré par les soldats du général, aucun moyen d'y entrer ni d'en sortir. On ne peut qu'espérer que Réland ait trouvé un autre abri. Mais ce n'est pas tout...Il y a quelques heures, l'ordre a été donné de fermer les Cercles de la Cité Blanche. Le passage entre les différents niveaux de la ville n'est plus possible, les gardes contrôlent chacune des grandes portes. Ils ont aussi changé tous les mots de passe, donc mes anciens codes de l'Arbre Blanc sont désormais inutiles. Il faut qu'on arrive à rejoindre le Premier Cercle pour pouvoir accueillir le Cor Brisé et leur faire part des informations sur le lieu où ils pourront trouver les armes cachées, sinon tout ça n'aura servi à rien.


Elle rajouta, plus lentement:

-Il y a un endroit...une maison très ancienne du deuxième cercle qui dispose d'une cave dont l'existence est inconnue des autorités. Une cave qui rejoint une autre bâtisse du Premier Cercle...C'est un lieu tenu par des criminels, mais pour une somme appropriée ils faciliteront le passage de n'importe qui. Je n'y suis jamais allée mais je pense pouvoir trouver l'endroit. En revanche, il faudrait peut-être faire le point sur l'état de nos bourses...Il me reste encore quelques pièces, mais je ne suis pas sûre que cela suffira à payer le passage.

Neige regarda ses compagnons. Une fois la somme nécessaire assemblée, il était temps de partir. Après une courte discussion, ils décidèrent d'emmener Sonja avec eux, ne voulant pas laisser leur précieuse témoin seule.

***

Environ une heure plus tard, ils se retrouvèrent dans une bâtisse du Deuxième Cercle qui, à première vue, n'avait rien d'inhabituel. Un homme les laissa rentrer, et les guida jusqu'à une pièce sans fenêtres où deux de ses compagnons étaient assis autour d'une table éclairée par quelques bougies. Les trois hommes étaient des vrais gondoriens; grands, avec des longs cheveux marrons qui tombaient sur leurs épaules larges. Ils se ressemblaient, comme s'ils étaient de la même famille.

Neige leur expliqua la raison de leur venue et sortit la bourse, à présent bien remplie, qui devait servir de paiement. Mais l'homme qui les accueillit se contenta de sourire et s'exclama:

-Bramir, Varion, regardez! Ce serait pas l'elfe, l'espionne et le vieillard des affiches? Je l'ai toujours dit qu'il était temps pour nous de trouver un emploi honnête, pourquoi pas commencer par aider les autorités en leur ramenant ces dangereux fugitifs?

Les deux hommes ricanèrent, se levant à leur tour et dévoilant leurs armes. Le dénommé Bramir portait une épée courte, Varion une masse renforcée de métal, et leur hôte un long poignard. Les traits de leurs visages avaient beau être nobles, il n'y avait rien ni beauté ni noblesse dans les regards des trois hommes.

Trois femmes, dont une blessée, et un vieillard, voilà qui faisait face aux trois géants gondoriens. Réland leur manquait cruellement, il aurait été un allié de taille dans cette situation. Neige avait réagi immédiatement en tirant à son tour sa dague et s'attaqua à l'adversaire le plus proche. Mais les deux autres hommes se dirigèrent vers Nallus et Sonja. Lithildren avait la possibilité de barrer la route d'un d'entre eux, il ne lui restait qu'à choisir...

Beaucoup d'habitants de la Cité avaient risqué leur vie pour leur permettre d'arriver jusqu'à là. Réland, Félian, Cadrach, Alatar, Sanson, les guérisseuses de Dame Dalia...ils devaient survivre pour que le combat pour le coeur de la Cité Blanche puisse continuer.

#Sonja #Nallus #Cadrach #Neige

Sujet: Sur les pavés de la rébellion
Forlong

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Rechercher dans: Le Peregrin   Tag sonja sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sur les pavés de la rébellion    Tag sonja sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 10 Fév 2021 - 1:09
La faussaire regarda Lithildren comme une folle lorsque celle-ci évoqua son désir de confronter Gier. Certes, elle avait entendu les légendes racontant les exploits des guerriers et mages elfes, mais est-ce que cette femme aux cheveux argentés pouvait vraiment espérer accomplir quoi que ce soit contre la brutalité du sorcier et de ses acolytes ? Sonja  en doutait fortement, mais elle garda ses pensées pour elle.

Pendant ce temps là, Lithildren expliquait son point de vue à Neige. La gondorienne n’était pas ravie, et pinça ses lèvres pales lorsque l’elfe évoqua le roi Méphisto. Le fait qu’un grain de vérité se cachait dans ses paroles méprisantes ne faisait rien pour arranger l’humeur de la Capitaine.

-Mon devoir premier est de protéger le Royaume du Gondor et son peuple. Je suis consciente de la Missive des Erudits et des dangers qu’elle évoque, mais avant de nous tourner vers la menace inconnus des objets des anciens temps, il faut purger l’Arbre Blanc du poison qui le ronge de l’intérieur. Interroger Rhydon n’est pas une mauvaise idée, mais le prendre vivant et trouver un endroit où on pourrait lui soutirer des informations avant que l’intégralité de la garnison de Minas Tirith ne débarque ne sera pas une chose facile.


Les paroles de Neige n’avaient rien d’un mensonge ou d’une exagération, mais il y avait aussi un autre élément dans son raisonnement qu’elle n’évoqua pas à voix haute. Corrompu ou non, Lord Rhydon était Directeur de l’Arbre Blanc, et détenait des secrets militaires et politiques qui, entre des mauvaises mains, pourraient mettre le Gondor à genoux. Il était hors de question qu’il soit interrogé par quelqu’un d’autre que des représentants de la Couronne ou de l’Arbre Blanc.

***

Le professeur Nallus regarda Lithilidren d’un coin de l’oeil, essayant en vain de déterminer si l’elfe faisait une blague au sujet de la mort possible de Sonja aux mains de Neige ou si elle était sérieuse. Il grogna, gêné, et marmonna :

-Le sang froid de Capitaine Neige est légendaire, bien que sa patience a été testée à multiples reprises au cours de ces derniers jours...Elle est consciente de la valeur de mademoiselle Kol pour le procès contre Rhydon et Cartogan et la protégera au prix de sa vie s’il le faut. Espérons que cela ne soit pas nécessaire...


Si Lithildren s’imaginait que les interactions sociales ou les subterfuges étaient un point fort du professeur, elle se trompait. Nallus se sentait parfaitement à l’aise derrière le pupitre dans l’auditorium de l’Université De Minas Tirith ou lors d’un repas avec ses collègues érudits, mais les déguisements, mensonges et jeu d’acteur étaient un territoire inconnu pour lui.

-Oui, ma fille, hmm, très bien.


Nallus eut la bonne idée de commencer par acheter deux petites quiches chez un artisan boulanger, et en profiter pour demander à ce dernier de lui indiquer où se trouvait le forgeron Cadrach. Lorsqu’ils se dirigèrent vers la forge, le regard de Lithildren fut attiré par un homme en uniforme qui cloutait quelque chose, une affiche apparemment, sur un panneau à la vue de tous. Quelle fut sa surprise lorsqu’elle découvrit un croquis étonnement fidèle représentant le visage de Neige...recherchée morte ou vivante pour trahison à la Couronne et sédition. Bientôt, le soldat sortit une deuxième affiche de sa sacoche. Cette fois-ci le portrait était moins fidèle, mais les cheveux argentés, grands yeux et oreilles pointues trahissaient de qui il pouvait s’agir. Crac. Crac. En fermant les yeux, il était facile de s’imaginer que le bois dans lequel le marteau du soldat enfonçait les clous était celui de leurs propres cercueils.

Heureusement pour elle, Lithildren avait teint ses cheveux et dissimulé ses oreilles ; pour l’instant du moins, cette manoeuvre et l’absence de Neige lui avaient permis de rester incognito.

Lorsqu’ils arrivèrent devant Cadrach, Lithildren guidée soi-disant par son père, Nallus prit la parole :

-Maître Cadrach je présume ? On m’a parlé de vos talents de forgeron, et j’ai une commande spéciale pour vous. Voyez-vous, ma fille aimerait offrir une épée en cadeau à son fiancé. Mais la pauvre enfant étant aveugle, elle m’a demandé de l’accompagner pour choisir le modèle. Pourriez-vous nous renseigner ?


Le forgeron regarda le duo étrange en se grattant la barbe et répondit :

-Malheureusement il va falloir songer à un autre cadeau ! Vous n’avez pas entendu qu’en vue des troubles aux frontières avec les envahisseurs barbares et de la guerre civile au Harad, toutes les armes fabriquées sont réquisitionnées par l’ost royal ? Je forge les armes uniquement pour l’armée du Gondor jusqu’à ce que l’ordre soit annulé par le Général Cartogan ou le Roi...De toute façon avec les attaques des pillards sur les caravanes sur la Vieille Route, même les livraisons de fer et d’acier sont retardées et les stocks insuffisants pour répondre à la demande.


Nallus se mit à bafouiller. Pris au dépourvu, il n’était clairement pas un maître de l’improvisation. Il avait même oublié de mentionner le nom de Felian ou les Chevaliers du Cor Brisé. Ce fut à Lithildren de prendre la relève pour essayer de convaincre Cadrach de les aider, une tâche difficile.

Néanmoins, le forgeron finit par l’écouter, convaincu par sa rhétorique ou prêt à prendre des risques pour aider les Chevaliers du Cor Brisé. L’elfe dut aussi lui expliquer de quelles armes ils avaient besoin et en quelles quantités.

-Ecoutez, si je me fais prendre ce sera fini pour moi...vendre du stock destiné pour l’ost royal est un crime avec des lourdes conséquences. Actuellement, le mouvement dans la Cité Blanche est limité et une livraison d’armes ne passera très certainement pas inaperçue...il y a un seul moyen. Tous les deux jours, des chariots arrivent pour embarquer les déchets de la forge, prinicipalement les cendres du four. Les déchets sont stockés dans des tonneaux. Je ne sais pas où les chariots emmènent les cendres et les déchets, mais une chose est sûre, lorsqu’ils arrivent ici ces chariots puent la mort...Si vous pouviez garantir qu’elles seront interceptées par vos alliés, je peux dissimuler les armes dans les tonneaux. J’espère que vous savez ce que vous faites...


#Sonja #Nallus #Cadrach
Sujet: Sur les pavés de la rébellion
Forlong

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Rechercher dans: Le Peregrin   Tag sonja sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sur les pavés de la rébellion    Tag sonja sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 29 Nov 2020 - 18:43
Sonja avait posé son couvre-chef sur la table et s’assit sur la chaise unique, les jambes recroquevillées. Elle prit quelques fruits secs soupoudrés de sucre dans une petite assiette et les mangea, perdue dans ses pensées.

Elle sourit tout d’abord face à l’avalanche de questions de l’elfe, mais son expression devint rapidement plus sérieuse :

-Vous dites que la femme masquée a tué mon ange gardien.. ? Cela change tout...
J’étais persuadée que c’était les hommes de Rhydon et qu’ils l’avaient fait pour se débarrasser de tout témoin de leurs crimes. Il y a quelques mois, des hommes sont venus à l’atelier. Ils avaient passé plusieurs commandes suspectes. Ils voulaient que j’écrive des documents soi-disant signés par plusieurs personnages importants, des nobles surtout mais aussi des membres de l’armée...notamment le Général Ingthor. La thématique était variée...des lettres critiquant la famille royale, des incitations à la rébellion, des références à la Couronne de Fer...Tout pour incriminer ces personnes aux yeux de l’opinion publique et de la royauté si jamais les lettres venaient à être dévoilées. Bien sûr ils n’avaient fait aucune référence à Rhydon, mais ils n’ont pas eu de chance.
Les criminels d’Anorien connaissent mieux les structures de l’Arbre Blanc que vous ne l’imaginez...Les broches, les planques, et les identités des plusieurs agents. C’est un mécanisme défensif, visant à protéger les princes du crime d’une éventuelle tentative de l’Arbre Blanc de nuire à leurs opérations. L’un des hommes qui était venu à l’atelier était un agent connu de l’Arbre Blanc, rapportant à Rhydon encore à l’époque où ce dernier ne dirigeait pas les services. J’ai donc tout de suite compris que ces fausses preuves incriminant les nobles et militaires devaient être commandées par Rhydon pour renforcer son influence. Je suppose que ses hommes voulaient s’assurer que personne ne pourrait remettre en question l’authenticité des documents, c’est pour ça qu’ils ont emprisonné mon employé.
Mais si vous dites que c’est la femme masquée...et Gier...non non non. C’est une chose de s’opposer aux sbires de Rhydon ou du général, mais ces gens là, c’est une toute autre paire des bottes. Je ne suis pas suicidaire...


Le teint déjà très pâle de la faussaire sembla le devenir encore plus suite à la mention de Gier et de la femme masquée. Voyant le regard insistant de Lithildren elle se mordit la lèvre et sortit un petit objet cylindrique d’une des poches dissimulées de sa tenue :

-C’est un cryptex. Une combinaison de six lettres que je suis la seule à connaitre. A l’intérieur se trouvent les preuves contre eux...si vous essayez de l’ouvrir par force, cela brisera une fiole de liquide corrosif qui s’y trouve, et qui détruira les documents. Si vous rentrez le mauvais code, la fiole se brisera également... Entre cette femme masquée qui a déjà tué mon associé, le sorcier et Rhydon, ce serait suicidaire de ma part de jouer toutes mes cartes en restant dans la Cité. Je vous aiderai uniquement si vous assurez ma sécurité. Mais pour l’instant, il est clair que vous n’êtes même pas capables de garantir la votre.

La faussaire cacha à nouveau le cryptex dans sa tunique. Elle soupira, puis tendit sa main :

-Mettez le livre sur la table.

Lorsque Lithildren le déposa, la femme l’ouvrit et se mit à feuilleter les pages. L’elfe put apercevoir rapidement des pages entières recouvertes des notes et croquis d’objets de toute sorte. Il s’agissait clairement d’un journal appartenant à la faussaire.

-Voilà. Regardez.

Sonja s’arrêta sur des pages en papier calque, sur lequel Lithildren put découvrir les copies des lettres qu’elle avait mentionnées auparavant, incriminant plusieurs personnages importants de la haute société gondorienne.

Neige se releva sans faire de bruit et s’approcha à son tour de la table. C’était pas sûr si elle avait entendu toute la conversation ou juste la dernière partie. Elle inspecta les pages, concentrée, avant de dire :

-Si Rhydon, ou peut-être même Cartogan en personne sont vraiment à l’origine de ces lettres, cela montre clairement à quel point ils sont dangereux pour le royaume et avides de pouvoir. Mais malheureusement ces copies ne sont pas une preuve admissible...vous êtes la seule à savoir qui sont les hommes qui ont passé cette commande, et rien ne prouve qu’ils agissaient sous les ordres de Rhydon. Il pourrait nier le tout avec une facilité déconcertante, surtout que nous ne possédons que des copies. Je crains que même l’Intendant Illicis ne sera pas persuadé par ces documents. La seule chose que nous pourrions faire c’est rentrer directement en contact avec les personnes incriminées par ces lettres pour les prévenir et les avertir que Rhydon essaie de les manipuler. Mais bien que ça nuira peut-être au Directeur, ça ne suffira pas pour le mettre en prison. Chaque nouveau élément me renforce dans l’idée que Rhydon et Cartogan sont des ennemis du Gondor mais leur pouvoir est déjà tellement conséquent que trouver des preuves tangibles contre eux paraît presque impossible...La confrontation semble être le seul moyen.



Neige semblait entièrement concentrée sur Rhydon et Cartogan ; elle n’avait fait aucune référence au cryptex ni au lien que Sonja semblait faire entre Gier et la femme masquée. La faussaire semblait terrifiée par le concept de confrontation avec le dirigeant de l’Arbre Blanc.

-Je ne sais pas ce que vous espérez accomplir, mais ne comptez pas sur moi pour prendre les armes contre l’armée du Gondor. Je suis une artiste pas une guerrière. Quant à votre dernière question, je ne connais pas votre compatriote elfique, Oropher. Ce nom ne me dit rien.

Alors que Lithildren dévoilait à ses compagnons son intention d’aller à la Maison des Compagnons, le Professeur Nallus rejoignit lui aussi la conversation :

-Mademoiselle Kol ne semble clairement pas nous suivre jusqu’à la Maison des Compagnons, et elle n’a pas entièrement tort. Les preuves ne sont peut-être pas admissibles, mais les documents et son témoignage sont importants, surtout si on les joint au mien. Nous devrions la garder en sécurité, du moins jusqu’à l’arrivée de nos alliés du Cor Brisé. Neige, vous devriez rester ici avec Sonja et veiller sur elle. Vous pouvez en profiter pour réfléchir à un moyen de rentrer en contact avec le vieux sage du Sanctuaire. Je ne pourrais pas faire grand chose pour la protéger si je reste ici de toute façon, je préfère donc accompagner Lithildren voir le forgeron. Ne désespérez pas. Malgré le danger qui guette Réland, nous sommes dans une bien meilleure position qu’hier. Nous avons un autre témoignage contre Rhydon, et une promesse de soutien de la part de Félian. A présent nous devons juste survivre et préparer l’arrivée des chevaliers.


Le professeur apportait une note d’optimisme importante en ces temps troublés. Sa suggestion faisait sens. Ce qu’il ne dit pas à voix haute c’est que il valait mieux garder un oeil sur Sonja pour l’empêcher de disparaître. Elle l’avait dit elle-même, pour l’instant elle n’était pas persuadée par leur capacité à la protéger, et ils ne pouvaient pas se permettre de perdre une alliée aussi précieuse.

Alors qu’ils s’apprêtaient à partir, Sonja s’approcha de Lithildren, lui tendant un mortier rempli d’une espèce de pâte brûnatre qu’elle avait préparé quelques instants auparavant à l’aide d’ingrédients inconnus.

-Mettez ça dans vos cheveux pour en changer la couleur, cela attirera beaucoup moins les regards, surtout si vous rajoutez un foulard pour dissimuler vos oreilles.

La Maison des Compagnons se trouvait près du Quartier Marchand de Minas Tirith. La bâtisse impressionnante était financée en partie par le Roi du Gondor, qui faisait parfois appel au savoir des maîtres qui y travaillaient en cas de crise ou de projet exceptionnel. Dans la grande cour intérieure, on pouvait voir les ateliers des différents artisans : forgerons, bouchers, boulangers, maçons, charpentiers et autres. C’était un lieu où l’artisanat devenait une forme d’art, et où le savoir était transmis à ceux qui avaient le talent et les moyens de se permettre un apprentissage auprès des maîtres.

Il ne restait plus qu’à trouver ce Cadrach parmi les nombreux forgerons qui travaillaient ici, et trouver un moyen de lui expliquer leur demande ainsi que le convaincre de rejoindre leur cause...tout en faisant attention de ne pas éveiller les soupçons des autres artisans ou des quelques soldats qui patrouillaient dans les alentours.

#Sonja #Neige
Sujet: Sur les pavés de la rébellion
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Rechercher dans: Le Peregrin   Tag sonja sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sur les pavés de la rébellion    Tag sonja sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 25 Oct 2020 - 0:27
S’attendant sans doute à un adversaire de la taille d’un homme, Lithildren avait visé un peu trop haut avec sa dague, la lame froide se posant contre la joue du mystérieux intrus. Intrus.. ? Non, ce terme correspondait mieux à l’elfe et à ses compagnons qui, après tout, avaient penetré dans l’atelier de manière complètement illégale. Le mouvement de Lithildren avait réussi à surprendre et terrifier sa cible, mais cette dernière ne semblait pas avoir saisi le sens de ses paroles. En effet, le personnage mystérieux hurla et recula instinctivement, en faisant tomber quelques ustensiles posés sur une étagère derrière lui.

En entendant le bruit, Réland et Neige se précipitèrent à leur tour dans l’atelier. Leurs yeux avaient eu le temps de s’habituer un peu au noir pendant qu’ils attendaient Lithildren, mais pas assez pour naviguer de manière fluide à travers les deux pièces. L’Agent de l’Arbre Blanc jura à travers les dents lorsqu’ils se cogna le genou contre le coin d’une table. Neige réussit à trouver le bougeoir en métal. Le grincement caractéristique d’une pierre à feu sur une lame en acier se fit entendre, suivi de quelques étincelles, et enfin d’un faible aura de lumière lorsque la mèche se teignit de pourpre, puis s'enflamma.

Ils purent alors découvrir la scène suivante : Lithildren avait réussi à maintenir son emprise sur le personnage qui s’était avéré être une femme. Elle était de taille moyenne et plutôt fine. Ses yeux étaient un peu plus grands que ce qui était dicté par les standards de beauté classique, et ses traits un peu trop anguleux, mais il s’agissait d’un de ces visages que certains qualifieraient de captivant. La peau de la femme était pâle, c’était flagrant dans la faible lumière de la bougie ; comme si elle passait la plupart de son temps sous Mont Mindolluin, loin de la lumière du jour. Ses vêtements étaient de bonne facture et dénotaient un style bien défini, accentué par son couvre-chef excentrique, mais ils semblaient être taillés pour la facilité de mouvement plus que pour l’esthétique.




Pour l’instant, ses yeux étaient grand ouverts, ses pupilles dilatées par la peur.

-Qui êtes vous ?!

-Vous avez une dague sous la gorge et vous êtes seule face à quatre. Nous allons poser les questions. Que faites vous dans l’obscurité, dans l’atelier d’un faussaire condamné ?

-Vous pouvez dire à votre Lord Rhydon d’aller se gratter. C’est vous les vrais criminels !

-Notre Lord Rhydon... ? Vous vous méprenez. Nous n’avons rien à voir avec cet homme. Bien au contraire...

-Alors qu’est-ce que vous faites dans mon atelier?!

-Votre.. ?

Réland indiqua délicatement à Lithildren qu’elle pouvait retirer sa dague et prit la femme sous le bras, en l’escortant jusqu’à une chaise où il lui demanda de s’asseoir. Il échangea un regard silencieux avec Neige, et décida de jouer à jeu découvert.

-Nous savons que le faussaire Kaj Olson a été emprisonné puis tué par Rhydon car il savait quelque chose de compromettant sur lui et peut-être même sur son commandant. Nous savons que Rhydon est coupable de plusieurs crimes, mais nous manquons de preuves. Peut-être que celles-ci se trouvent ici, si les sbires de Rhydon ne les ont pas encore dérobées. Ou peut-être que vous êtes justement ici pour ça, pour détruire les preuves restantes ? C’est quoi ces balivernes que vous racontez à propos de cet atelier, comment pourrait-il être le votre ?


-Alors vous voulez faire chuter Rhydon.. ? Hmm...peut-être que nous ne sommes pas des ennemis après tout. Je m’appelle Sonja Kol, et je suis la véritable faussaire et propriétaire de cet atelier. L’homme qui a été emprisonné et...-la femme déglutit et baissa le regard sans finir sa phrase, puis reprit-il travaillait pour moi. Les clients que mon genre d’occupation attire sont souvent des personnages peu recommandables qui n’hésiteraient pas à profiter d’une femme. Et comme vous avez pu le constater – elle lança un regard nerveux à Lithildren en se frottant la gorge – les affrontements physiques ne sont pas mon point fort. C’était son rôle. De faire semblant d’être le faussaire, de négocier avec les clients. D’empêcher que les éventuels ennuis n’arrivent jusqu’à moi. Mais l’atelier...c’est mon royaume à moi.

Nallus, qui était resté silencieux jusqu’à là, se gratta le menton et murmura, pensif : -Sonja Kol...Kaj...Olson...

Neige quant à elle regarda la femme, sceptique, et demanda froidement :

-C’est une bien belle histoire mais qu’est-ce qui prouve que vous ne venez pas de l’inventer ?


Sonja sourit pour la première fois depuis le début, avec une étincelle de malice dans les yeux.

-Cette broche – dit-elle en indiquant le laisser-passer de l’Arbre Blanc que Neige avait accroché discrètement à la robe de guérisseuse lorsqu’ils s’étaient enfoncés dans les passages sous le mont Mindolluin. – il y en a que quelques-unes des comme ça au monde, taillées dans un matériau bien plus rare encore que le mithril. Le bois d’un arbre de la lignée de Nimloth. Plus précisément celui qui a été déposé à Rath Dinen la dernière année du Troisième Age. Un symbole qui ouvre beaucoup de portes...rare, mais pas inimitable.  

La main de Sonja trouva un bout de charbon sur la table à côté d’elle, et sous les regards des aventuriers elle dessina quelques traits sur le bois de la table. Un dessin qui imitait parfaitement la broche, sur une échelle agrandie, apparut devant leurs yeux.

-Pour commencer, il faut bien choisir ses outils. Les artisans de Minas Tirith utilisent depuis des décennies des outils de sculpture en provenance d’Ithilien. C’est loin d’être les meilleurs de la Terre du Milieu, après tout le Gondor n’est pas réputé pour son travail du bois...mais c’est ceux qui ont très vraisemblablement servi pour façonner votre broche. Ensuite, le matériau. Pour imiter le bois d’un Arbre Blanc, le mieux serait un peuplier tremble, comme ceux que l’on trouve dans la Vallée de la Racine Noire. Un bois relativement facile à façonner, dont la couleur et la texture se rapprochent du Nimloth. Mais pas assez. Une fois taillé, pour le blanchir davantage il faudrait le plonger dans une solution de saumure ayant subi un processus alchimique particulier...mais avant de blanchir le bois il faudra le vieillir. Votre broche, elle est faite avec le bois d’un arbre mort depuis quelques centaines d’années. Il résiste très bien, mais ne ressemble pas à un bois de peuplier fraîchement coupé. La méthode la plus simple serait de plonger de la paille de fer dans du vinaigre afin de créer une réaction d’oxydation, et l’appliquer sur le bois.  Et voilà, le tour est joué. En trois jours environ, je vous la fais votre broche, pour un prix approprié.

Le professeur Nallus frappa dans ses mains avec excitation, visiblement impressionné par le monologue. Neige et Réland, bien que beaucoup plus calmes que l’universitaire, n’étaient eux-aussi pas restés indifférents face au savoir-faire de la femme.

-Si vous êtes la véritable propriétaire de cet atelier alors dites nous. Pourquoi l’homme qui vous servait de couverture a été emprisonné ? Disposez-vous de quelque chose qui pourrait incriminer Rhydon ?


Avant que Sonja ne puisse répondre, Neige leva le bras. Un faible bruit de plusieurs pas et des voix se fit entendre. Une fois de plus, Lithildren fut envoyée en éclaireur, étant le plus capable à se déplacer furtivement dans le noir. Lorsqu’elle s’approcha de la porte extérieure de l’atelier, elle put entendre une voix masculine rauque :

-Ils sont partis par ici, sergent...je suis un vétéran, vous savez, et la manière dont elles se déplaçaient... j’ai tout de suite vu que ce n’était pas des guérisseuses.

Lithildren put reconnaître la voix vaguement familière. Il s’agissait du mendiant à qui elle avait donné quelques pièces une poignée d’heures plus tôt.

-Vous êtes certain que c’est cet endroit là ? Bon...voici votre récompense, partez maintenant.

L’elfe n’eut que quelques brefs instants pour rejoindre ses compagnons dans l’autre pièce et les avertir. Réland fut le premier à réagir :

-Merde, on aurait du changer de vêtements ! Trop tard maintenant. Sonja, est-ce qu’il y a une autre sortie ?

-Oui...mon identité ne serait pas restée secrète longtemps si j’entrais et quittais l’atelier tous les jours par l’entrée principale.

-Bien. Guidez les autres vers l’autre sortie. Je vais distraire les soldats pendant ce temps-là pour vous permettre de partir inaperçus.

-Hors de question ! C’est pas le moment de faire des sacrifices inutiles Réland !

-Capitaine. Soyez raisonnable.– Etonnemment, cette fois-ci c’était Réland qui semblait garder le sang froid contrairement à sa supérieure hiérarchique. – Vous voulez vraiment affronter une patrouille de soldats du Gondor en pleine Cité Blanche ? Ou bien fuir ? Vous êtes blessée, et le Professeur a passé l’âge des courses-poursuites. Vous devez protéger Sonja, c’est peut-être notre seule chance d’avoir des preuves tangibles contre Rhydon et Cartogan.


Neige n’avait pas d’argument valable pour opposer les paroles de l’agent. Ce dernier tira la robe de guérisseuse, restant juste en pantalon et dévoilant aux trois femmes et au professeur son torse nu et sa musculature impressionnante. Il leur fit un clin d’oeil et dit :

-Rendez-vous au Sanctuaire demain.

Puis il se retourna et se dirigea vers l’autre pièce d’un pas rapide. Ils purent entendre la porte s’ouvrir avec force, et le bruit des pas rapides sur les pavés, accompagnés des exclamations des soldats qui semblaient s’être lancés à la poursuite de Réland.

-Par ici, vite. Et prenez le journal ! – s’exclama Sonja en s’adressant à Lithildren qui était la plus proche du cahier des notes.

La faussaire les guida dans le noir quasi-total vers un passage dissimulé qui semblait s’enfonçer encore plus dans la montagne. Ils marchèrent pendant quelques minutes tendues, s’attendant à chaque instant à entendre les soldats derrière eux. Même lorsqu’ils se retrouvèrent dehors, ils étaient toujours dans les galeries sous la Cité, plongées dans la pénombre permanente. Il était facile de se perdre dans ce labyrinthe de ruelles étroites mais Sonja semblait connaître son chemin. Elle les guida jusqu’à un lieu qui semblait être une planque plutôt que son habitation réelle. Il y avait une table, un sommier, une grande vasque remplie d’eau et quelques lampes à huile, mais pas de fenêtres.

Le professeur, clairement épuisé par cette journée éprouvante physiquement et nerveusement, se roula dans un coin et sembla s’endormir très rapidement. Même Neige semblait dépourvue de toute force, sans doute affectée lourdement par sa blessure, mais peut-être aussi sécouée par la décision de Réland. Elle s’assit par terre et tira sa coiffe de guérisseuse sur les yeux. Elle s’assoupit ou se perdit dans ses pensées.

Rester ici pendant quelques heures était sans doute une bonne idée, pour éviter de croiser la patrouille qui les cherchait peut-être. C’était l’occasion pour Lithildren de poser des questions à la faussaire si elle le souhaitait.

Mais lorsque le jour se leverait, ce qui n’était d’ailleurs pas une chose facile à établir dans cette planque dépourvue de fenêtres, il lui faudrait prendre une décision sur les prochaines actions. Elle pouvait retourner au Sanctuaire pour y retrouver Réland, s’il avait réussi à s’échapper aux soldats. Ou bien faire ce que le chevalier Félian avait suggéré : trouver le forgeron Cadrach à la Maison des Compagnons pour lui demander de préparer des armes pour les Chevaliers du Cor Brisé...


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