8 résultats trouvés pour Nallus

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Sujet: Sur les pavés de la rébellion
Forlong

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Rechercher dans: Le Peregrin   Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sur les pavés de la rébellion    Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 29 Mar 2021 - 1:01
Nallus regarda Lithildren avec un mélange de surprise et de respect. Ses paroles étaient percutantes et osées ; parler d'esclavagisme, de rébellion et de tentative de complot contre le Haut Roy dans le contexte de la vie dans la Cité Blanche était clairement risqué et aurait pu, dans d'autres circonstances, lui valoir une place dans l'aile des Maisons de Guérison qui accueillait les fous. Mais cette fois-ci, ses mots étaient tombés sur un sol fertile ; un malaise s'était installé à Minas Tirith, alimenté par l'épidémie, par les repressions des hommes de Lord Rhydon et la quasi-totale absence du Roi dans la vie publique. Le général Cartogan était aimé et admiré par la plupart de la populace, mais pas par tout le monde. Que ce soit par ses talents d'oratrice ou par l'évocation du nom de Félian, Lithildren avait réussi à convaincre le forgeron de risquer sa vie pour la cause.

-Hmm, vous faire passer pour des soldats de la garnison de Minas Tirith qui inspectent les chariots me semble très risqué. Il faudrait trouver les bons uniformes et, excusez-moi pour la remarque, mais vous n'avez pas exactement la même carrure que les jeunes gondoriens parmi lesquels le Général choisit ses recrues...Et puis hormis l'équipement, il faudrait encore connaître les bons mots de passe pour vous identifier auprès des autres patrouilles...


Il s'arrêta, pensif :

-Sanson ? Le conducteur de chariot un peu simplet.. ? Oui, je vois lequel c'est...qu'est-ce que vous voulez que je lui demande exactement ? Qu'il se charge de ces tonneaux précis ? Ca me va, mais je compte pas lui dévoiler leur contenu, ni de lui donner uniquement les tonneaux avec les armes. Je prends assez de risques comme ca, sans mettre ma vie entre les mains d'un conducteur de chariot que je connais à peine. La prochaine cargaison des déchets partira tout à l'heure. Bien sûr les épées ne seront pas encore prêtes, il me faudra deux jours pour les forger et encore, ne vous attendez pas à des lames dignes d'un roi en si peu de temps...mais vous pourriez tenter de suivre la cargaison d'aujourd'hui pour voir où elle va.

C'est exactement ce qu'ils firent. Ils avaient réussi à suivre le chariot de manière discrète et leur enquête confirma les soupçons de Lithildren. Les tonneaux remplis des cendres arrivaient au même endroit d'où parvenait l'odeur...ce mortuaire secret et étrange dans lequel étaient dissimulés les corps des victimes de la peste.

Leur mission à présent accomplie il ne restait plus qu'à attendre que les armes soient prêtes et que les Chevaliers du Cor Brisé arrivent dans la cité. Ainsi, Nallus et Lithildren retournèrent dans la cachette de Sonja et furent rassurés en découvrant que les deux femmes s'y trouvaient encore. Neige avait meilleure mine et semblait avoir retrouvé son calme froid habituel. Les quelques heures de repos dont elle avait pu bénéficier étaient nécessaires pour la remettre sur pieds; elle était encore affaiblie par sa blessure. Laissant Nallus et Lithildren se reposer à leur tour tout en surveillant la faussaire, Neige quitta la cachette pour mener sa propre enquête.

Elle revint quelques heures plus tard; l'expression sur son visage n'annonçait rien de bon.

-Je n'ai pas pu entrer au Sanctuaire ni vérifier si Réland y était...le lieu est entouré par les soldats du général, aucun moyen d'y entrer ni d'en sortir. On ne peut qu'espérer que Réland ait trouvé un autre abri. Mais ce n'est pas tout...Il y a quelques heures, l'ordre a été donné de fermer les Cercles de la Cité Blanche. Le passage entre les différents niveaux de la ville n'est plus possible, les gardes contrôlent chacune des grandes portes. Ils ont aussi changé tous les mots de passe, donc mes anciens codes de l'Arbre Blanc sont désormais inutiles. Il faut qu'on arrive à rejoindre le Premier Cercle pour pouvoir accueillir le Cor Brisé et leur faire part des informations sur le lieu où ils pourront trouver les armes cachées, sinon tout ça n'aura servi à rien.


Elle rajouta, plus lentement:

-Il y a un endroit...une maison très ancienne du deuxième cercle qui dispose d'une cave dont l'existence est inconnue des autorités. Une cave qui rejoint une autre bâtisse du Premier Cercle...C'est un lieu tenu par des criminels, mais pour une somme appropriée ils faciliteront le passage de n'importe qui. Je n'y suis jamais allée mais je pense pouvoir trouver l'endroit. En revanche, il faudrait peut-être faire le point sur l'état de nos bourses...Il me reste encore quelques pièces, mais je ne suis pas sûre que cela suffira à payer le passage.

Neige regarda ses compagnons. Une fois la somme nécessaire assemblée, il était temps de partir. Après une courte discussion, ils décidèrent d'emmener Sonja avec eux, ne voulant pas laisser leur précieuse témoin seule.

***

Environ une heure plus tard, ils se retrouvèrent dans une bâtisse du Deuxième Cercle qui, à première vue, n'avait rien d'inhabituel. Un homme les laissa rentrer, et les guida jusqu'à une pièce sans fenêtres où deux de ses compagnons étaient assis autour d'une table éclairée par quelques bougies. Les trois hommes étaient des vrais gondoriens; grands, avec des longs cheveux marrons qui tombaient sur leurs épaules larges. Ils se ressemblaient, comme s'ils étaient de la même famille.

Neige leur expliqua la raison de leur venue et sortit la bourse, à présent bien remplie, qui devait servir de paiement. Mais l'homme qui les accueillit se contenta de sourire et s'exclama:

-Bramir, Varion, regardez! Ce serait pas l'elfe, l'espionne et le vieillard des affiches? Je l'ai toujours dit qu'il était temps pour nous de trouver un emploi honnête, pourquoi pas commencer par aider les autorités en leur ramenant ces dangereux fugitifs?

Les deux hommes ricanèrent, se levant à leur tour et dévoilant leurs armes. Le dénommé Bramir portait une épée courte, Varion une masse renforcée de métal, et leur hôte un long poignard. Les traits de leurs visages avaient beau être nobles, il n'y avait rien ni beauté ni noblesse dans les regards des trois hommes.

Trois femmes, dont une blessée, et un vieillard, voilà qui faisait face aux trois géants gondoriens. Réland leur manquait cruellement, il aurait été un allié de taille dans cette situation. Neige avait réagi immédiatement en tirant à son tour sa dague et s'attaqua à l'adversaire le plus proche. Mais les deux autres hommes se dirigèrent vers Nallus et Sonja. Lithildren avait la possibilité de barrer la route d'un d'entre eux, il ne lui restait qu'à choisir...

Beaucoup d'habitants de la Cité avaient risqué leur vie pour leur permettre d'arriver jusqu'à là. Réland, Félian, Cadrach, Alatar, Sanson, les guérisseuses de Dame Dalia...ils devaient survivre pour que le combat pour le coeur de la Cité Blanche puisse continuer.

#Sonja #Nallus #Cadrach #Neige

Sujet: Sur les pavés de la rébellion
Forlong

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Rechercher dans: Le Peregrin   Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sur les pavés de la rébellion    Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 10 Fév 2021 - 1:09
La faussaire regarda Lithildren comme une folle lorsque celle-ci évoqua son désir de confronter Gier. Certes, elle avait entendu les légendes racontant les exploits des guerriers et mages elfes, mais est-ce que cette femme aux cheveux argentés pouvait vraiment espérer accomplir quoi que ce soit contre la brutalité du sorcier et de ses acolytes ? Sonja  en doutait fortement, mais elle garda ses pensées pour elle.

Pendant ce temps là, Lithildren expliquait son point de vue à Neige. La gondorienne n’était pas ravie, et pinça ses lèvres pales lorsque l’elfe évoqua le roi Méphisto. Le fait qu’un grain de vérité se cachait dans ses paroles méprisantes ne faisait rien pour arranger l’humeur de la Capitaine.

-Mon devoir premier est de protéger le Royaume du Gondor et son peuple. Je suis consciente de la Missive des Erudits et des dangers qu’elle évoque, mais avant de nous tourner vers la menace inconnus des objets des anciens temps, il faut purger l’Arbre Blanc du poison qui le ronge de l’intérieur. Interroger Rhydon n’est pas une mauvaise idée, mais le prendre vivant et trouver un endroit où on pourrait lui soutirer des informations avant que l’intégralité de la garnison de Minas Tirith ne débarque ne sera pas une chose facile.


Les paroles de Neige n’avaient rien d’un mensonge ou d’une exagération, mais il y avait aussi un autre élément dans son raisonnement qu’elle n’évoqua pas à voix haute. Corrompu ou non, Lord Rhydon était Directeur de l’Arbre Blanc, et détenait des secrets militaires et politiques qui, entre des mauvaises mains, pourraient mettre le Gondor à genoux. Il était hors de question qu’il soit interrogé par quelqu’un d’autre que des représentants de la Couronne ou de l’Arbre Blanc.

***

Le professeur Nallus regarda Lithilidren d’un coin de l’oeil, essayant en vain de déterminer si l’elfe faisait une blague au sujet de la mort possible de Sonja aux mains de Neige ou si elle était sérieuse. Il grogna, gêné, et marmonna :

-Le sang froid de Capitaine Neige est légendaire, bien que sa patience a été testée à multiples reprises au cours de ces derniers jours...Elle est consciente de la valeur de mademoiselle Kol pour le procès contre Rhydon et Cartogan et la protégera au prix de sa vie s’il le faut. Espérons que cela ne soit pas nécessaire...


Si Lithildren s’imaginait que les interactions sociales ou les subterfuges étaient un point fort du professeur, elle se trompait. Nallus se sentait parfaitement à l’aise derrière le pupitre dans l’auditorium de l’Université De Minas Tirith ou lors d’un repas avec ses collègues érudits, mais les déguisements, mensonges et jeu d’acteur étaient un territoire inconnu pour lui.

-Oui, ma fille, hmm, très bien.


Nallus eut la bonne idée de commencer par acheter deux petites quiches chez un artisan boulanger, et en profiter pour demander à ce dernier de lui indiquer où se trouvait le forgeron Cadrach. Lorsqu’ils se dirigèrent vers la forge, le regard de Lithildren fut attiré par un homme en uniforme qui cloutait quelque chose, une affiche apparemment, sur un panneau à la vue de tous. Quelle fut sa surprise lorsqu’elle découvrit un croquis étonnement fidèle représentant le visage de Neige...recherchée morte ou vivante pour trahison à la Couronne et sédition. Bientôt, le soldat sortit une deuxième affiche de sa sacoche. Cette fois-ci le portrait était moins fidèle, mais les cheveux argentés, grands yeux et oreilles pointues trahissaient de qui il pouvait s’agir. Crac. Crac. En fermant les yeux, il était facile de s’imaginer que le bois dans lequel le marteau du soldat enfonçait les clous était celui de leurs propres cercueils.

Heureusement pour elle, Lithildren avait teint ses cheveux et dissimulé ses oreilles ; pour l’instant du moins, cette manoeuvre et l’absence de Neige lui avaient permis de rester incognito.

Lorsqu’ils arrivèrent devant Cadrach, Lithildren guidée soi-disant par son père, Nallus prit la parole :

-Maître Cadrach je présume ? On m’a parlé de vos talents de forgeron, et j’ai une commande spéciale pour vous. Voyez-vous, ma fille aimerait offrir une épée en cadeau à son fiancé. Mais la pauvre enfant étant aveugle, elle m’a demandé de l’accompagner pour choisir le modèle. Pourriez-vous nous renseigner ?


Le forgeron regarda le duo étrange en se grattant la barbe et répondit :

-Malheureusement il va falloir songer à un autre cadeau ! Vous n’avez pas entendu qu’en vue des troubles aux frontières avec les envahisseurs barbares et de la guerre civile au Harad, toutes les armes fabriquées sont réquisitionnées par l’ost royal ? Je forge les armes uniquement pour l’armée du Gondor jusqu’à ce que l’ordre soit annulé par le Général Cartogan ou le Roi...De toute façon avec les attaques des pillards sur les caravanes sur la Vieille Route, même les livraisons de fer et d’acier sont retardées et les stocks insuffisants pour répondre à la demande.


Nallus se mit à bafouiller. Pris au dépourvu, il n’était clairement pas un maître de l’improvisation. Il avait même oublié de mentionner le nom de Felian ou les Chevaliers du Cor Brisé. Ce fut à Lithildren de prendre la relève pour essayer de convaincre Cadrach de les aider, une tâche difficile.

Néanmoins, le forgeron finit par l’écouter, convaincu par sa rhétorique ou prêt à prendre des risques pour aider les Chevaliers du Cor Brisé. L’elfe dut aussi lui expliquer de quelles armes ils avaient besoin et en quelles quantités.

-Ecoutez, si je me fais prendre ce sera fini pour moi...vendre du stock destiné pour l’ost royal est un crime avec des lourdes conséquences. Actuellement, le mouvement dans la Cité Blanche est limité et une livraison d’armes ne passera très certainement pas inaperçue...il y a un seul moyen. Tous les deux jours, des chariots arrivent pour embarquer les déchets de la forge, prinicipalement les cendres du four. Les déchets sont stockés dans des tonneaux. Je ne sais pas où les chariots emmènent les cendres et les déchets, mais une chose est sûre, lorsqu’ils arrivent ici ces chariots puent la mort...Si vous pouviez garantir qu’elles seront interceptées par vos alliés, je peux dissimuler les armes dans les tonneaux. J’espère que vous savez ce que vous faites...


#Sonja #Nallus #Cadrach
Sujet: Sur les pavés de la rébellion
Forlong

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Rechercher dans: Le Peregrin   Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sur les pavés de la rébellion    Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 20 Sep 2020 - 0:01
-Exact, il ne faut surtout par rester piqués là, sinon on va se faire découvrir. – Une note d’irritation se laissait entendre dans la voix de Neige. C’était inhabituel pour la Capitaine de l’Arbre Blanc, généralement si froide et dépourvue de toute émotion. Etait-ce parce qu’elle n’avait pas l’habitude de devoir partir en mission avec un groupe aussi hétérogène et composé à moitié de civils ? Ou peut-être que sa blessure encore très récente se faisait ressentir. – Chaque changement de tenue et chaque pause représente un risque d’attirer l’attention des soldats qui sont nombreux ici, nous sommes après tout près de la muraille extérieure de la Cité. Nous allons tenter d’entrer dans l’auberge dans nos déguisements, et comme Lithildren le dit, prétendre qu’un compagnon du chevalier est malade. Espérons juste qu’il jouera le jeu...


C’était sans doute une sage décision, car peu de temps après, ils virent une patrouille avancer dans leur direction. Alors que Nallus commençait à paniquer, Réland leur indiqua une grande bâtisse sur leur gauche. Le Pérégrin ! Le petit groupe traversa le seuil de l’établissement, disparaissant ainsi de la vue des soldats. Ils mirent un moment avant de s’habituer à la pénombre et pouvoir discerner les détails de la pièce. Le Pérégrin était rempli et bruyant, mais il ne s’agissait pas d’un ce ces établissements lugubres et dangereux que l’on pouvait trouver dans les ruelles de Minas Tirith. Une auberge qui portait le nom d’un hobbit devait après tout se caractériser par son aspect accueillant et chaleureux. Le Pérégrin était souvent le premier arrêt pour les voyageurs arrivant dans la Cité Blanche.

Neige pointa discrètement du doigt une table à laquelle se trouvait un homme solitaire aux cheveux longs. Il portait un tabard jaune orné d’un dragon rouge, et sirotait une coupe de vin, pensif.


Ils s’approchèrent de lui jusqu’à ce qu’il lève les yeux, surpris de voir quatre guérisseuses devant lui.

-Sir, nous avons reçu votre message sur votre compagnon malade. Nous sommes venues aussi vite que possible. Où se trouve le malade ?


-Mon compagnon.. ? Je..

Le regard perplexe du chevalier se tourna vers le petit objet que Neige avait dissimulé dans la paume de sa main, afin que seul lui puisse l’apercevoir. Il s’agissait d’une broche en forme de l’Arbre Blanc. Il leva à nouveau les yeux, toujours autant surpris, avant de reconnaitre le visage de Neige sous la coiffe.

-Euh oui, vous pouvez me suivre dans ma chambre...le blessé...le malade s’y trouve.


Le chevalier se leva et invita les quatre aventuriers à le suivre d’un geste de la main. La scène ne passa pas inaperçue, et quelqu’un fit une remarque salace sur ce que l’homme allait faire avec quatre guérisseuses dans sa chambre, ce qui suscita une vague de rires. Félian, rouge écarlate, ne répondit pas à la provocation et disparut dans l’escalier menant à l’étage du Pérégrin.
Lorsqu’ils se retrouvèrent dans sa chambre, il se tourna vers Neige, visiblement énervé :

-Capitaine Neige, qu’est ce que vous faites-là ? C’est quoi ces tenues, et cette histoire de compagnon malade ?! Mais qu’est-ce que...

Le chevalier resta bouche bée lorsqu’il vit Nallus et Réland enlever leurs coiffes.

-Félian...excusez-nous pour cette ruse étrange mais l’heure est grave et nous sommes en danger. Le temps presse alors je vais être très directe. Une fois de plus, une menace invisible met le Gondor en péril. Malheureusement, détruire la Couronne de Fer n’a pas suffit pour débarasser le royaume de la corruption. Plusieurs sources sûres, dont le professeur Nallus ici-présent ont confirmé une vérité terrible. Le Général Cartogan n’est pas l’homme qu’il prétend être, et compte utiliser son influence ainsi que la présence de ses soldats dans la Cité Blanche à ses propres fins et pour prendre contrôle du royaume. Qui plus est, il est soutenu par le Directeur de l’Arbre Blanc Lord Rhydon, qui mène une purge dans les services et les soumet entièrement à l’autorité de l’armée, et donc du Général. Le Professeur Nallus a été emprisonné à cause de cette découverte; la même raison pour laquelle l’ancienne Tête de l’Arbre Blanc a choisi de s’exiler. Les limiers de Rhydon sont à nos trousses, il souhaite nous éliminer avant que le secret ne soit dévoilé. Nous ne savons pas à qui faire confiance, hormis quelques fidèles et...et vous. Félian, le Cor Brisé a combattu vaillament contre la Couronne de Fer dans les plaines du Rohan, dans le port de Pélargir et sur les terres lointaines de Rhûn. Si Cartogan et Rhydon ne sont pas arrêtés, cela aura été en vain. Dans le meilleur des cas, le Gondor deviendra un royaume sous dictature militaire, sans aucun contrepoids à la toute-puissance du Général. Dans le pire...chaque opposant de Cartogan sera éliminé, et qui sait dans quelle guerre inutile le Royaume sera attiré. Nous avons besoin d’alliés pour arrêter Rhydon et Cartogan. Je ne sais pas encore si nous pouvons trouver un tribunal honnête qui les jugera de manière juste, même si je pense que l’Intendant Alcide d’Illicis est un homme de confiance. Ce que je sais c’est que Rhydon et Cartogan ne se soumettront pas volontairement à un jugement. Nous sommes venus demander l’aide du Cor Brisé.


Félian faisait partie des Chevaliers du Cor Brisé les plus raisonnables ce qui, en plus de ses talents de bretteur, lui avait valu une place dans l’entourage proche d’Eradan ainsi que le commandement du groupe des chevaliers envoyé pour éliminer les restants de la Couronne de Fer à Pelargir.

-Par la barbe d’Elessar ! Je n’ai jamais aimé la décision de Cartogan d’interdire le port d’armes à Minas Tirith et d’y installer une garnison permanente aussi importante, mais de là à dire qu’il s’agit d’un traître...Si c’est vrai, le Gondor est réellement en danger. Mais sans vouloir remettre en cause la véracité de vos paroles, Capitaine Neige, est-ce que vous avez des preuves... ? Qu’est-ce que vous avez découvert sur Lord Rhydon et sur le Général qui les qualifierait des traîtres ?
Neige se tourna vers Lithildren. La Capitaine de l’Arbre Blanc ainsi que Réland ne seraient pas les mieux placés pour rassurer le chevalier, il y avait un rapport beaucoup trop direct entre eux et Lord Rhydon. Les elfes après tout étaient reconnus pour leur sagesse et honnêteté.


Les paroles de Lithildren furent apparemment suffisantes pour convaincre Félian. Il se redressa, une étincelle dans les yeux.

-Il n’y a pas de temps à perdre. Je pars avant la fin de la matinée en direction des collines d’Emyn Arnen pour prévenir Eradan de la situation. La décision lui appartient mais le connaissant il ne refusera pas son aide au Gondor. Néanmoins, je ne suis pas certain qu’il approuvera de vos méthodes, cela reste à voir. Si tout se passe comme prévu, nous serons de retour à Minas Tirith dans quelques jours. Tâchez de rester à l’abri du danger jusqu’à là. Bien qu’il y ait une chose que vous pourriez faire pendant ce temps-là. Avec mes compagnons nous pourrons rentrer dans la Cité Blanche, mais nous serons obligés de laisser nos armes à la Grande Porte. Sans armes, nous ne pourrons pas arrêter Lord Rhydon ni le Général, alors que la ville grouille de soldats. Allez à la Maison des Compagnons et trouvez un des forgerons ; il s’appelle Cadrach. Dites lui que le Cor Brisé sonne à l’aide et qu’il faut des lames pour défendre le royaume. Il vous donnera les armes dont nous aurons besoin. Dites-moi juste le point de rendez-vous pour quand je serai de retour.

Une fois le point de rendez-vous convenu, Félian se mit à préparer ses affaires pour le voyage qui l’attendait. A peine une demi-heure s’écoula avant qu’il ne soit prêt pour le départ. Le charismatique chevalier leur souhaita bonne chance et partit dans la direction des écuries.

-Vous aviez raison, Neige, ces hommes du Cor Brisé sont assez incroyables – Nallus se gratta le menton, pensif - Tout abandonner d’un instant à l’autre pour partir en mission périlleuse. Si les chevaliers que Félian nous ramènera seront pareils que lui, nous aurons peut-être une chance face au général ! Mais en attendant, nous avons quelques jours pour nous préparer, et surtout rester à l’abri des hommes de Lord Rhydon. Quelle est la prochaine étape ?

Ce fut Réland qui prit la parole, tout en regardant par la fenêtre de la chambre de Félian.

-Professeur Nallus, vous aviez parlé d’un faussaire incarcéré et retrouvé mort pendant votre séjour en prison...Kaj Olson. Ce nom est connu de l’Arbre Blanc, nous avions un dossier sur lui suite à l’histoire de la tentative de cambriolage au trésor royal. Son atelier se trouve dans le Premier Cercle de la Cité, pas loin d’ici. Si vous pensez qu’il peut y avoir un lien entre le faussaire et Cartogan alors nous devrions enquêter. D’après ce que Félian nous a dit, Eradan tiendra peut-être à ramener le général devant un tribunal ; si c’est le cas, nous allons avoir besoin de quelque chose de concret contre lui.


Neige acquiesça, et regarda autour d’elle pour vérifier si Nallus ou Lithildren avaient quelque chose à rajouter.

-Il ne reste plus qu’à sortir du Pérégrin...Eviter la porte principale serait la meilleure option, mais je ne sais pas si c’est possible.

Le sens de l’observation de la Capitaine était clairement affaibli par sa blessure ; elle avait besoin de toute son énergie pour jouer son rôle et rester debout.

Lorsqu’ils se retrouvèrent dehors, Réland les mena à travers les rues de plus en plus remplies de la Cité. Bientôt, ils s’enfonçèrent dans le réseau des galeries abritées creusées à l’intérieur du Mindolluin. Il faisait plus frais ici, et seules les quelques ouvertures taillées dans la roche lassaient passer la lumière du jour.

-C’est ici je crois...

Réland s’arrêta devant une porte qui ne payait pas de mine. Il n’y avait pas d’enseigne ni de vitrine, juste un symbole gravé dans le mur, représentant deux plumes identiques côte-à-côte. Vérifiant qu’il n’y avait personne dans les alentours, le second de Neige crocheta discrètement la porte. Ils pénètrerent dans l’habitation, et Nallus referma la porte derrière eux. Ils se retrouvèrent soudainement plongé dans l’obscurité totale. La sueur perla le front du professeur, qui ne se sentait clairement pas à l’aise dans ces conditions qui lui rappelaient un peu trop la prison de Minas Tirith. Neige chuchota :

-Lithildren, vous pouvez voir dans le noir, non ? Trouvez-nous une lampe à huile ou une torche...

Alors que le petit groupe restait près de la porte, l’elfe fut obligée de s’enfoncer plus profondément dans l’atelier étrange creusé dans la montagne. Etonnement, elle ne trouva aucune torche ni lampe près de l’entrée, et dut traverser une deuxième porte avant de se retrouver dans une autre pièce. Elle y vit une bougie éteinte dans un bougeoir en métal. Un autre objet attira son attention, il s’agissait d’un livre ouvert, ou plutôt un cahier des notes rempli d’écriture chaotique et de croquis étranges.

Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! Livren10

Avant qu’elle ne puisse se pencher dessus, Lithildren entendit un bruit, comme le grincement du parquet sous une paire de bottes. Le bruit venait du fond de la pièce, donc de la direction opposée par rapport à celle de ses compagnons. Un choix s’offrait à l’elfe mais elle n’avait qu’un instant pour se décider. Se cacher ? Appeler ses compagnons à l’aide ? S’attaquer au personnage mystérieux dans le noir ? Signaler sa présence.. ?

#Neige #Réland #Nallus
Sujet: Sous l'œil d'Oromë
Ryad Assad

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Rechercher dans: Le Sanctuaire   Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sous l'œil d'Oromë    Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 23 Avr 2020 - 17:36

La tristesse de Lithildren s'était accumulée comme l'eau de pluie au creux d'une de ces larges feuilles, comme on en voyait dans les plus épaisses forêts du Sud lointain : celles qui semblaient venir d'un autre monde, d'un autre temps, que l'on trouvait dans les grands arbres millénaires. Des arbres au tronc si majestueux qu'ils auraient éclipsés l'Elfe toute entière dans leur ombre bienveillante. Cette dernière, aux nervures fragilisées par le poids de cette présence étrangère, semblait avoir perdu ses racines, la branche qui la maintenait en vie et en équilibre. Elle vacillait au moindre souffle de vent, ballottée par la brise qui s'engouffrait sous les frondaisons, alors que sa longue chute était péniblement retardée par le caprice des éléments. Aujourd'hui, devant le gardien du Sanctuaire de Minas Tirith, son équilibre s'était rompu.

L'eau de pluie s'écoulait désormais sur ses joues en autant de larmes douloureuses.

Mais pour le vieil homme, cela n'était pas un mal, bien au contraire. Il devinait toute la souffrance de la guerrière, toute cette rage accumulée, toute cette peine qu'elle avait chevillée au corps, et qui la tirait inexorablement vers les ténèbres de sa conscience. Elle devait y faire face, s'en délester, se prémunir contre les assauts mortels du doute et d'un passé révolu qu'elle ne pouvait pas changer. Seul le présent comptait. Le présent, et ce qu'il disait de leur avenir incertain, de leurs espoirs fragiles, de leur misérable existence qui pouvait s'achever à chaque instant.

Ces larmes, elles l'aidaient en ce sens.

Le gardien ne la retint pas, jugeant plus utile de laisser l'immortelle affronter elle-même sa peine. Une vie si longue pesait lourd sur des épaules aussi sensibles, et la guerrière devait faire le deuil d'une vie entière, d'une éternité d'amour qu'elle ne vivrait pas, tant qu'elle n'aurait pas rejoint les lointaines cavernes de Mandos. Au nom de la cause qu'ils défendaient, il fallait espérer que ce jour viendrait le plus tard possible, car Lithildren était une ressource précieuse dans leur entreprise. Elle devait simplement trouver les bonnes raisons pour pouvoir continuer.

Alors qu'elle courait à travers le Sanctuaire, suivie par l'écho de ses pas précipités, le vieil homme eut un sourire attendri et murmura pour lui-même :

- Non, vous ne voulez pas abandonner les Hommes à leur folie… Votre aide sera précieuse.

Il prit appui sur son bâton, et tourna les talons pour retourner à ses affaires. Lithildren avait besoin de cet espace pour elle-même, et il devait lui accorder ce temps.


~ ~ ~ ~


Reinil s'était soigneusement tenu à l'écart de la conversation entre Lithildren et le gardien du Sanctuaire. Il comprenait tout à fait que des individus plus sages que lui pussent avoir besoin de discuter de choses sérieuses loin des oreilles indiscrètes du jeune apprenti qu'il était. Il avait donc patienté poliment, comme son éducation impeccable le lui commandait, et s'était absorbé dans ses pensées, essayant de mettre de l'ordre dans le tumulte de celles-ci.

Ces derniers jours avaient été chaotiques, et les révélations qui s'étaient enchaînées avaient achevé de miner ses espoirs de voir la solution se résoudre pacifiquement et rapidement. Jusqu'à l'arrivée de Lithildren, il n'avait vu dans l'emprisonnement du professeur Nallus qu'une erreur judiciaire, une simple méprise qui aurait été réglée devant les tribunaux royaux, et qui aurait abouti à des excuses publiques de la part des responsables de l'armée. Aujourd'hui, tout semblait beaucoup plus compliqué. Cartogan, le général à la probité incroyable, était en réalité un ennemi de l'État qui manœuvrait avec toute la force de l'armée royale pour les arrêter. Le professeur Nallus représentait de toute évidence une grande menace pour sa sécurité, et désormais c'était la femme Elfe qui était sur la liste des personnes ciblées. Reinil lui-même était en danger, depuis qu'il avait accepté de rejoindre sans réserve ce combat pour la vérité et pour la justice.

Alors il s'était mis à penser.

C'était ce qu'il faisait de mieux, après tout, et il ne concevait pas de laisser son esprit se reposer alors que l'heure était à la décision, et qu'il était justement capable de raisonnements tout à fait brillants. N'était-ce pas pour cela que les professeurs de l'université de Minas Tirith voyaient en lui un grand potentiel ? Il avait assemblé les événements patiemment dans son esprit, essayant de tracer des liens complexes entre les problèmes apparemment déconnectés les uns des autres qu'ils affrontaient. Il y avait tant et tant de mystères qui ne demandaient qu'à être résolus, mais qui semblaient leur échapper simplement parce qu'ils ne les regardaient pas sous le bon angle.

« Prends du recul, Reinil », lui répétaient souvent ses maîtres. « Prends du recul, déplace-toi autour du problème, envisage-le sous toutes les coutures. Seulement alors tu trouveras la réponse à ta question ».

Enfermés dans l'université, probablement surveillés à distance par les hommes du roi, ses professeurs l'aidaient encore à distance, grâce aux conseils qu'ils avaient su lui dispenser, et qu'il avait eu la sagesse d'écouter à son jeune âge. Aujourd'hui, il lui semblait ne pas avancer seul, et avoir derrière lui l'expérience de tous ces vénérables esprits passés avant lui, qui lui avaient transmis ces connaissances, ces savoirs acquis péniblement au cours des ans.

- Réfléchis, Reinil, se murmura-t-il à lui-même.

Des phrases surgissaient de son passé, l'aidant à clarifier son esprit.

« Il n'y a pas de solution simple à un problème complexe, jamais. Il n'en est pas toujours de même pour les explications ».

Une explication. Oui, c'était ce qui leur manquait. Il leur manquait de comprendre le pourquoi, ce qui les informerait sur le « comment », sur le « quoi », sur le « qui »… Rien n'était plus difficile que de trouver les raisons, parfois très simples, qui sous-tendaient les actions des Hommes. Cependant, en s'affranchissant des interprétations, il se savait en mesure de dénicher la réponse. Tel était son rôle en tant qu'apprenti savant.

Tout à ses pensées, Reinil sursauta en voyant Lithildren passer devant lui comme une tornade. Ses idées précieuses, qu'il assemblait telles un château de cartes, s'écroulèrent en le laissant pantois, et il lui fallut une longue seconde pour accepter que l'édifice fragile qu'il venait de dessiner pouvait être rebâti, et que le plus important était désormais de retrouver l'Elfe. N'avait-il pas vu des larmes dans ses yeux ?

Sans perdre une seconde, il se leva et courut à la suite de cette dernière, suivant sans peine l'écho des sanglots qu'elle ne parvenait plus à étouffer désormais. Son cœur se serra de crainte alors qu'il l'entendait déverser les émotions qu'elle n'arrivait plus à contenir. De crainte et d'une absolue compassion qui caractérisait le jeune garçon. Alors qu'il sentait qu'il se rapprochait, il s'efforça de contenir ses propres angoisses, afin d'accueillir celles de l'immortelle. Son petit être n'était peut-être pas en mesure de recevoir la peine incommensurable qui dévastait l'esprit de la guerrière, mais il ne baisserait pas les bras, et il ferait de son mieux pour l'aider…

Fût-ce au péril de son propre équilibre.

Il finit par arriver dans la chambre où Lithildren s'était recluse, et la trouva là. Elle semblait si vulnérable, si fragile, elle qui la veille au soir était rentrée en portant sur ses épaules la vie de Neige et le poids de tous leurs espoirs. Le masque de bataille s'était fissuré, et la flèche du chasseur s'était engouffrée dans le défaut de son armure, avec une précision mortelle. Elle se tourna vers lui, avant qu'il eût été en mesure de vraiment dire quoi que ce fût pour aider la guerrière, et avant qu'il comprît elle le prit dans ses bras avec une force qui le surprit.

Il se sentit presque décoller du sol, transporté par cet élan d'affection muette qui avait troqué les mots bien inutiles par la toute-puissance des sentiments. Reinil demeura interdit un moment, avant de rendre à Lithildren cette étreinte, recevant par là tout ce qu'elle lui confiait. Tous ces sentiments incontrôlés, ces peurs, ces malheurs qu'elle avait vécus, et qui semblaient se transférer dans le corps du jeune garçon. Il fit de son mieux pour résister à une telle charge émotionnelle, mais il fut bientôt submergé lui aussi. Submergé par l'intensité du moment, par tout ce que cela lui rappelait. Sentir ces bras refermés autour de lui, c'était comme retourner en enfance, et Lithildren lui rappelait involontairement sa mère, cette femme douce et aimante qui l'avait protégé tant qu'elle l'avait pu. Mère et fils, unis par le destin davantage que par le sang, restèrent là un long moment à pleurer l'un et l'autre.

L'un pour l'autre.

Ils n'avaient pas besoin de parler pour se dire les choses. Reinil tenait à Lithildren, et il ferait tout pour l'aider. Il donnerait tout pour lui permettre de goûter un jour à la paix intérieure, qu'elle méritait peut-être plus que quiconque.


~ ~ ~ ~


Les jours avaient passé à un rythme particulièrement lent, dans le Sanctuaire. À chaque instant, ils pouvaient être surpris par les troupes royales, qui patrouillaient à leur recherche en s'efforçant de rester discrètes quant à leur désir de les capturer. Quelques hommes étaient venus poser des questions au gardien des lieux, qui avait répondu de manière évasive, et s'était arrangé pour dissiper les craintes des soldats. Ils avaient gagné un peu de temps, mais cela ne les empêchait pas de faire preuve de prudence.

Neige se remettait doucement de sa blessure, de même que Réland. Les deux avaient encore besoin de repos, mais savoir qu'ils étaient en vie était une bénédiction en soi. Nallus et le vieil homme qui les accueillait travaillaient assidûment à trouver des réponses, et il n'était pas rare de les entendre converser en passant près de leur bureau. Ils échangeaient sur tout et n'importe quoi, les deux hommes ayant une culture très largement supérieure à la moyenne. Ils évoquaient les difficultés du monde, les grandes crises politiques, mais aussi les perspectives d'avenir, les options qui s'ouvraient à eux. Nallus semblait heureux de pouvoir échanger avec quelqu'un d'aussi érudit. Derrière ses manières excentriques, et sa tenue d'un bleu glacial très élégante, il avait une grande culture, et il semblait avoir lu d'innombrables ouvrages d'histoire, au point que Nallus lui confia même un jour :

- Très cher, je ne comprends pas que vous ne soyez pas professeur à l'université de Minas Tirith. Vous semblez connaître tant de choses, et si je me fie à vos seuls dires, vous avez déjà assez de matériau pour enrichir les Carnets de voyage de Maxoine, et Propriétés augmentées des métaux ordinaires, de Cibel de Djafa. Ses travaux font encore autorité, alors qu'il n'a plus rien écrit de sensé depuis près de quinze ans…

Le vieil homme avait ri en retour, amusé par cette proposition, à laquelle il avait répondu avec le flegme qui le caractérisait :

- Ne le prenez pas comme une critique, mais je crois que je ne serais pas très à l'aise à travailler à l'université. J'ai le sentiment que beaucoup d'érudits se sont encroûtés dans leurs certitudes, et alors qu'ils auraient dû guider les rois, les princes, et voir venir les malheurs de l'Ordre de la Couronne de Fer, ils se sont déchirés en vaines querelles… La connaissance pour la connaissance est un idéal qui n'est plus le mien. Si cette connaissance ne peut servir à améliorer le monde dans lequel nous vivons, alors à quoi bon ?

Nallus avait hoché la tête pesamment. Lui-même n'était qu'un érudit de salon, un homme qui ne s'était jamais vraiment éloigné des sentiers battus, sinon dans sa fougueuse jeunesse. Il avait cru naïvement que réfugié derrière ses livres et les innombrables références qu'il connaissait par cœur, il pourrait voir venir le mal de très loin. Il s'était fourvoyé, et il portait une partie de la responsabilité de l'échec des Peuples Libres à défendre leurs idéaux. Aujourd'hui, voilà que dans sa propre cité, sous son nez et celui de tous les plus grands intellectuels du Gondor, l'ennemi s'était implanté.

Combien de fois se feraient-ils berner avant de comprendre ?

Trop souvent, hélas, car ils avaient toujours un coup de retard sur les manigances des esprits les plus retors.

Dans ce contexte, ils avaient travaillé dur à se mettre à jour, à établir des plans, à définir des objectifs précis. Ils discutaient jusque tardivement, préférant exploiter le temps à leur disposition plutôt que de se reposer sur leurs lauriers. Les guerriers avaient fait leur office pour les mener en sécurité, et c'était désormais à eux de jouer. Pendant qu'ils planifiaient, Neige, Réland et Lithildren se reposaient. Cette dernière, qui était moins meurtrie physiquement, pouvait se promener librement dans le Sanctuaire et se dégourdir les jambes. Le repos dont elle bénéficiait ici était incomparable, et les lieux bien que modestes semblaient habités du calme des demeures elfiques. Personne ne venait la déranger quand elle s'absorbait dans ses pensées, et quand elle souhaitait converser un peu, elle trouvait toujours une oreille attentive chez le jeune Reinil.

Cet enfant était l'incarnation de la pureté, et à mesure qu'ils se rapprochèrent il ne put manquer de lui confier quelques éléments de sa vie. La force de caractère qui se dégageait sous sa timidité n'était pas feinte, et elle puisait ses racines dans de douloureux souvenirs. Le malheureux avait perdu sa mère quelques années auparavant, et son père avait choisi de l'envoyer étudier à l'université de Minas Tirith, comme pour l'éloigner et vivre son chagrin dans la solitude. Cette absence lui avait déchiré le cœur, mais il s'était endurci et s'était abîmé dans l'apprentissage, en espérant un jour être à la fois digne de reprendre l'héritage familial, et un assez bon fils pour trouver grâce aux yeux de son géniteur.

Reinil était presque un orphelin, et c'était la raison pour laquelle il était resté à l'université quand tous les autres étudiants s'en étaient retournés dans leurs familles. En Lithildren, il trouvait curieusement cette présence rassurante et maternelle qui lui avait manqué.

- Je crois que mon père pense à moi de temps en temps, même s'il ne m'écrit pas, avait-il confié alors qu'il s'affairait à préparer le repas de l'Elfe. Je ne suis pas un si mauvais fils, je crois. Même si je peux évidemment faire mieux, j'y travaille chaque jour.

Il avait eu un sourire triste, mais n'avait rien ajouté.

L'espoir était une chose fragile.

Avec le temps, les blessures avaient commencé à cicatriser. Chaque heure semblait durer une éternité, et leur procurait amplement le temps de contempler leur existence, de réfléchir à leurs actes, à leurs décisions. Ils pouvaient à loisir les regretter, s'en vouloir, puis les accepter finalement et se laisser aller à une forme de sérénité. Tel était l'effet du Sanctuaire sur les âmes de visiteurs qui s'abritaient sous les hautes voûtes de ce lieu reposant. Sous l'œil bienveillant des Valar, qui peut-être pensaient aux Premiers et aux Derniers Nés, et jetaient sur eux un regard attendri de les voir lutter ainsi courageusement contre tous les malheurs du monde.

Un soir, finalement, alors que tout semblait calme au dehors comme au dedans, Nallus vint trouver Lithildren pour la convier à dîner en compagnie de tous les autres. Même Neige fit l'effot de venir, alors que rester en position assise la faisait encore souffrir. Elle ne voulait surtout rien manquer de la conversation qui allait suivre. Ce fut le professeur qui prit la parole en premier :

- Mes amis, nous vous avions promis de prendre le temps de réfléchir et de trouver quoi faire. Nous avons longuement discuté, débattu, et analysé toutes les possibilités qui s'offraient à nous, et nous voudrions vous donner le fruit de nos conclusions. Votre éclairage nous sera très précieux, j'en suis certain.

Il marqua une pause, et déplia un parchemin soigneusement roulé entre ses mains, pour dessiner sommairement une forme qui ne leur était pas inconnue. Il s'agissait de l'arbre blanc du Gondor, dessiné rapidement, et surmonté des sept étoiles.

- L'arbre blanc du Gondor est le symbole de notre peuple, vous le connaissez tous. Nous l'utilisons aussi comme instrument de réflexion, quand nous affrontons des problèmes complexes. Reinil, tu es sans doute déjà familier avec le mécanisme, mais laisse-moi l'expliquer à nos compagnons. Chaque étoile représente une conséquence, un problème particulier, si vous voulez. L'arbre, quant à lui, représente la racine commune à tous ces problèmes : l'élément commun qui les fait tenir ensemble. L'objectif était pour nous de trouver la racine du mal, et après de nombreuses heures nous pensons avoir trouvé. Je n'ai pas eu l'inspiration géniale qui nous a permis de progresser, aussi ne puis-je recevoir tout le crédit de cette découverte.

Le gardien du Sanctuaire parut surpris, mais il dissipa ces compliments d'un geste de la main, tout en comprenant que Nallus entendait lui laisser la parole. Passant une main dans sa barbe, il répondit poliment :

- J'ai simplement rebondi sur vos idées, professeur. Nul génie là-dedans, je n'aurais rien fait sans votre aide.

Puis, revenant au sujet qui occupait leurs esprits, il détailla leur dessin, pointant chaque élément à mesure qu'il parlait :

- Sept étoiles, donc, qui représentent chacune les malheurs auxquels nous sommes confrontés. La querelle intestine dans l'armée, l'état d'arrestation à l'encontre du professeur, l'assassinat mystérieux dans les geôles, le secret qui entoure la fermeture de la ville, la présence d'un sorcier dans les ruines elfiques, cette sinistre armée qui envahit le Gondor, et la réapparition inquiétante de mystérieux artefacts surgis du passé… Voilà la base sur laquelle nous avons travaillé.

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- Au début, nous pensions que Cartogan était le lien, que c'était lui la racine, mais cela ne collait pas. Quel intérêt aurait-il eu à envoyer un sorcier dans les ruines ? Pourquoi envoyer une armée pour envahir le Gondor, alors que toute cette affaire jette le discrédit sur lui et ses troupes ?

Nallus reprit la parole, en pointant du doigt la dernière étoile, celle au sommet de l'arbre, au-dessus de laquelle rien n'était encore écrit.

- C'est là, fit-il, qu'un esprit génial nous a mis sur la voie. Et si Cartogan n'était pas la racine… mais une nouvelle conséquence ?

Il fit glisser son doigt sur le papier, tapotant son index sur la dernière étoile, celle qui surmontait habituellement la couronne royale. Un silence accompagna sa révélation, alors que Reinil, qui avait l'esprit vif et qui comprenait plus rapidement que la moyenne, se penchait en avant :

- Si le danger que représente le général Cartogan n'est qu'une conséquence, alors… c'est qu'une des autres conséquences est peut-être la cause de tout ceci ?

La fierté se lut dans les yeux de son professeur, qui le félicita d'un signe de tête, avant de se tourner vers Neige et Réland qui semblaient ne pas vraiment comprendre :

- Voyez-vous, ce modèle de réflexion nous invite à être mobile et adaptable. Sept conséquences possibles, et une cause commune… mais il est possible d'inverser chaque élément. Peut-être qu'une de ces étoiles, que nous voyons actuellement comme une cause, est en réalité le problème auquel nous devrions nous attaquer.

- C'est tout l'intérêt de ce modèle, ajouta modestement le gardien. Nous inviter à observer les choses sous plusieurs angles. En l'occurrence, nous avons écarté les éléments qui nous paraissaient hors de notre portée pour le moment. Nous n'avons pas les moyens d'enquêter sur cette armée inconnue surgie de l'Est, et nous ne pouvons pas retrouver ce mystérieux sorcier à l'heure actuelle. Considérons donc ces options comme closes pour l'heure. Les dissensions dans l'armée, et la question de la fermeture de Minas Tirith nous amèneraient à nous trouver sur le chemin de l'armée, et donc de Cartogan. Cela semble également compromis pour le moment. Les accusations contre le professeur Nallus ne seront levées que lorsque nous aurons fait chuter Cartogan. Alors que nous reste-t-il ?

Nallus, qui semblait particulièrement fier de leur raisonnement tout à fait théorique mais non moins intéressant, ajouta avec un enthousiasme qu'il peinait à contenir :

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- L'assassinat dans les geôles, et la question de ces mystérieux artefacts. Voilà à quoi nous avons réduit notre recherche. C'est notre contribution à cette entreprise, mais nous ne pouvons pas déterminer par où commencer à votre place. Lithildren, Réland, Neige… vous êtes les seuls à même de décider. C'est même à vous que revient ce choix, Lithildren, car vous êtes la seule d'entre nous qui êtes assez en forme pour enquêter pendant que nous le pouvons encore. Alors, que dites-vous ?

#Nallus
Sujet: Sous l'œil d'Oromë
Ryad Assad

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Rechercher dans: Le Sanctuaire   Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sous l'œil d'Oromë    Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 27 Mar 2020 - 19:29
Lithildren s'était enfermée dans sa chambre, incapable de prononcer plus de quelques phrases. La guerrière immortelle paraissait abattue, épuisée, pour ne pas dire désespérée. La situation était critique, et elle se trouvait enfermée dans la noble cité de Minas Tirith alors qu'elle aurait très certainement préféré parcourir le monde et goûter à la liberté que son peuple méritait plus que tout autre. Ses compagnons n'avaient pas dit mot en la voyant faire, conscients que chacun devait affronter cette épreuve à son rythme, et que le silence et le calme étaient parfois des remèdes plus efficaces que tout ce que la médecine du monde avait à offrir.

Alors, l'Elfe s'endormit d'un sommeil agité mais néanmoins réparateur. Ses compagnons, quant à eux, restèrent parler jusqu'au petit matin. Le gardien du Sanctuaire, notamment, voulait entendre toute l'histoire, et Nallus lui en fit un résumé tout à fait exhaustif à partir de ce qu'il savait. Reinil intervint par touches pour apporter des éléments de réflexion supplémentaires, afin de mettre au courant leur nouvel allié.

- La situation est plus grave que nous le pensions, fit-il en guise de conclusion. Le monde court un grand danger, nous le pressentions, mais nous n'avions pas identifié la menace. Si le général est un traître, alors le Gondor est en péril, et plus largement l'ensemble des Peuples Libres. Nous devons agir.

- Oui, répondit Réland, mais comment ? Nous n'avons pas les ressources pour inquiéter Cartogan, ni d'ailleurs les hommes nécessaires. Aucun de nos anciens alliés n'est sûr, et quand les troupes du général comprendront que nous sommes retranchés ici, elles n'hésiteront pas à venir nous en déloger.

Le vieil homme leva la main pour rassurer son interlocuteur :

- Pour l'instant, le Sanctuaire est sûr. Le général réfléchira à deux fois avant de forcer l'entrée de la demeure des Valar, et cela nous offre la ressource la plus précieuse qui soit : le temps. Le temps pour vous de vous reposer, et pour nous de trouver quoi faire. Laissez-moi vous aider.


~ ~ ~ ~


Reinil n'avait pas voulu réveiller Lithildren, mais il avait bien involontairement fait un peu trop de bruit en circulant dans la pièce, et l'Elfe était sortie de son sommeil pour son plus grand malheur. Confus, il s'approcha d'elle en s'excusant platement :

- Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous déranger… J'apportais seulement un peu de bois pour entretenir le feu dans votre chambre. Il me semblait bien qu'il en manquait hier, et je ne voulais pas que vous preniez froid.

Il dévisagea celle qu'il pouvait désormais appeler son amie, et lui trouva meilleure mine que la veille. Elle s'était débarrassée du sang et de la crasse, qu'elle avait remplacée par un air fatigué qui semblait ne pas vouloir la quitter. Reinil, comprenant qu'elle avait besoin qu'on prît soin d'elle, lui fit signe de rester allongée :

- Je m'occupe de tout.

Il lui adressa un sourire plus brillant que le soleil qui pointait derrière les rideaux, et s'éclipsa avec la diligence du plus zélé des servants, laissant Lithildren seule avec ses pensées pendant quelques temps. Par la fenêtre, elle voyait le jour se lever tranquillement sur la Cité Blanche, elle entendait les oiseaux qui chantaient, et tout cela semblait particulièrement idyllique si l'on faisait abstraction des événements de la veille. La chasse, la course effrénée, le combat, le sang versé… Tant de violence qui semblait disparaître sitôt que le jour revenait, comme si la lumière nettoyait leurs crimes pendant quelques heures, leur offrant un répit qu'ils n'osaient même pas demander.

Reinil refit son apparition, portant un repas simple mais chaud. Du pain moelleux, un potage, un morceau de fromage et quelques fruits. De quoi requinquer l'Elfe, à défaut de transcender ses papilles qui s'étaient depuis longtemps habituées à la frugalité. Le Sanctuaire n'était de toute façon pas un lieu dans lequel on trouvait le luxe et le faste des grandes demeures seigneuriales. Il s'agissait d'une maison simple, ouverte et accueillante où chacun pouvait trouver refuge s'il le souhaitait.

- Allez-y, mangez. Mais ne vous brûlez pas.

Le petit ange qui virevoltait autour de Lithildren en veillant à ce qu'elle ne manquât de rien était adorable, et désormais qu'il avait quitté son rôle d'élève modèle, il se révélait tel qu'il était vraiment : un trop jeune garçon qui s'efforçait de faire plaisir à ses modèles. Au professeur Nallus, tout d'abord, qui incarnait la toute-puissance de la connaissance. A Lithildren, ensuite, qui représentait les valeurs de courage et de loyauté desquelles il se sentait proche. Elle l'inspirait plus qu'elle ne pouvait le concevoir, et il voyait dans sa fragilité une preuve supplémentaire de sa force. Après tout, n'était-ce pas en affrontant l'adversité même alors que la vie vous mettait un genou au sol que l'on trouvait en soi-même une résilience insoupçonnée ?

Même à terre, il savait que Lithildren n'abandonnerait jamais.

Il laissa patiemment l'Elfe se sustenter, et en profita pour aérer la chambre, laissant pénétrer la lumière à l'intérieur de celle-ci. Le garçon s'affairait efficacement, et en silence, donnant tout l'espace nécessaire à son héroïne pour se préparer.

Quand elle fut prête, il la conduisit auprès de leur hôte.


Le vieil homme les attendait dans sa tenue habituelle, assis dans un épais fauteuil, son bâton de marche posé nonchalamment en travers de ses jambes. En voyant arriver Lithildren, il se leva péniblement, et lui tendit la main pour la saluer :

- Bon jour, très chère. J'espère que vous avez pu apprécier votre nuit au sein du Sanctuaire. Vous êtes sous la protection des Valar, et ici nul mal ne peut vous atteindre. Vous êtes Lithildren, c'est cela ? Je suis ravi de vous rencontrer.

Sa voix était étonnamment claire pour un homme de son âge, dont le corps semblait désormais fatigué. Il était affecté par ce mal très humain que l'on appelait la vieillesse, mais son esprit demeurait vif et il avait un certain charisme qui ne laissait pas indifférent.

- Vos amis m'ont raconté beaucoup de choses hier soir. Des choses tout à fait étonnantes. D'autres, je dois l'admettre, beaucoup plus inquiétantes. Vous avez traversé les flammes de la guerre, et vous en êtes revenue pour nous apporter votre aide précieuse. Ceci, en revanche, me semble être un motif d'espoir. Qui peut dire où nous serions sans votre arrivée ?

Il marquait un point. Si Lithildren était encore largement affectée par les combats, les fuites et les morts qu'elle avait dû abandonner tout au long du chemin, il était difficile de ne pas voir sa venue comme une bénédiction. C'était elle qui avait survécu à Ost-in-Edhil, c'était elle encore qui avait retrouvé Gilgamesh, qui s'était rendue à Minas Tirith et qui avait délivré Nallus d'un sort incertain, pour lui permettre de lutter aux côtés de toutes les âmes de bonne volonté contre l'influence du général Cartogan.

Pour terrible que fussent ses expériences les plus récentes, que se serait-il passé si elle était morte dans les souterrains de la cité elfique ? Le monde aurait-il été meilleur pour autant ? Le gardien du Sanctuaire semblait avoir sa réponse, et il voulait la communiquer à Lithidren : grâce à sa présence, ils avaient une chance de changer les choses.

- Je devine que vous vous blâmez, fit-il en repensant à sa réaction auprès de Neige, toujours convalescente. Ne soyez pas trop dure avec vous-même, souvenez-vous que même les princes, les rois et les immortels peuvent être dans l'erreur. Même les Valar, dans leur grande sagesse, sont imparfaits.

Il eut un sourire songeur, indéchiffrable, et revint à des choses plus pressantes.

- Il ne m'appartient pas de me mêler des affaires des hommes au pouvoir, Lithildren, mais ce Cartogan est une menace bien trop grande pour être ignorée. Vous même, Elfe de votre état, avez choisi de vous engager pour défendre la cause des Hommes. Vous savez donc de quoi je parle. Nous avons tous une responsabilité individuelle de nous dresser face à l'adversité, si nous voulons chasser le mal qui nous corrompt.

Il emmena Lithildren marcher quelques pas, et fit signe discrètement à Reinil de ne pas les suivre. Jusqu'à présent, le garçon avait écouté en silence, légèrement en retrait, attentif aux paroles échangées comme s'il écoutait une leçon. Il hocha la tête avec obéissance, mais un brin de déception le saisit alors qu'il jetait un regard désespéré à l'Elfe. Il aurait voulu être à ses côtés. Le gardien du Sanctuaire l'emmena plus loin, sous la voûte impressionnante du Sanctuaire. Les lieux étaient raffinés, d'une beauté simple et pure qui semblait traverser les âges. Le vieil homme allait lentement, prenant appui sur son bâton pour économiser ses forces, sans pour autant renvoyer une impression de faiblesse. Ce paradoxe était curieux. Il observait les fresques sur les murs, qui renvoyaient à des épisodes de l'histoire depuis longtemps oubliés.

- Je vous devine égarée, Lithildren. Il en est ainsi quand on passe trop de temps à arpenter cette terre, sans savoir où est notre destin. Parfois, ce sont les petits riens qui nous maintiennent en vie, qui nous donnent de l'espoir. L'amour, notamment, est une force contre laquelle on ne peut rien. Je l'ai appris d'un vieil ami…

Une pensée fugace passa dans son esprit, lui tirant un petit sourire amusé.

- Souffrir d'amour est incroyablement douloureux, mais l'amour a plusieurs formes. Il s'incarne dans des êtres que nous n'aurions pas cru rêver d'aimer un jour, et parfois nous surprend. Reinil, par exemple…

Il marqua une pause, laissant le temps à l'Elfe de comprendre où il voulait en venir.

- Ce garçon vous aime, c'est évident. Pas de cet amour adulte, qu'il ne connaîtra que plus tard, quand il aura tiré le nez de ses livres et de ses plumes. Mais il vous aime, comme un fils aimerait sa mère. Par amour, il se trouve ici, risquant sa vie pour défendre le Gondor… Il ne connaît ni l'épée ni la lance, et pourtant il tiendrait tête à dix chevaliers pour défendre votre vie. Voyez Réland, il faudrait être aveugle pour dire qu'il n'aime pas Neige. Avec un bras valide, il est prêt à défier Cartogan en personne et à mourir pour cette noble cause.

L'espion avait révélé toute sa fragilité la veille au soir devant le corps inanimé de Neige, et il avait fendu le cœur de ses compagnons, qui l'avaient entendu sangloter doucement la nuit dernière. Personne n'en dirait mot, respectant pudiquement son chagrin, mais une telle dévotion était admirable. Le gardien revint à Lithildren :

- Ce Reinil, je crois que vous l'aimez aussi, au fond. Un jour, nous pourrons parler de stratégie, nous pourrons parler de comment défaire Cartogan, comment échapper à ses sbires et protéger le Gondor. Aujourd'hui, cependant, nous parlerons du pourquoi. Du sens à donner à tout ceci. Si vous aimez ce garçon, dites-le lui, et servez-vous de cet amour pour chasser les nuages qui pèsent sur votre vie. Vous aurez besoin d'avoir l'esprit clair pour affronter les dangers qui se dressent devant nous.

Il leva la tête vers le plafond, et resta un moment à le contempler. Ce qu'il n'osait pas dire à Lithildren, c'était qu'il ignorait de quoi l'avenir serait fait. La mort pouvait les frapper à tout moment, et même s'il était convaincu de l'inviolabilité du Sanctuaire, il ne pouvait pas imaginer que Cartogan resterait passif. Les Eldar étaient destinés à voir leurs esprits perdurer dans les Terres Immortelles, mais s'il advenait quelque chose à Reinil… Si par malheur la mort venait le cueillir, alors Lithildren le perdrait à jamais.

#Nallus #Reinil #Réland #Neige
Sujet: Quand vient le silence
Ryad Assad

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Rechercher dans: Les Geôles   Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Quand vient le silence    Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 16 Aoû 2019 - 11:51
Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! Nallus10

Si les deux femmes avaient pensé que libérer Nallus ne serait qu'une étape intermédiaire et non essentielle de leur mission, elles se rendaient compte à présent qu'il n'en était rien. L'homme de science, véritable puits de savoirs aussi bien académiques que d'une nature bien plus pragmatique, semblait être le maillon qui leur manquait pour comprendre les jeux de pouvoir complexes qui se dessinaient autour d'elles. En particulier, il semblait bien connaître ce fameux Gil, que Lithildren avait eu l'occasion de rencontrer à Tharbad, et qui était responsable de sa présence ici.

Il se montra pensif lorsque l'Elfe lui relata les circonstances de leur rencontre, avant de répondre :

- Gier… j'ai déjà entendu ce nom. Vous pensez qu'il appartient à la Fraternité ? Ils ne m'avaient pas donné le sentiment de pouvoir procéder à des enlèvements ou à des meurtres. J'avais d'eux l'images de chercheurs passionnés.

On décelait facilement une pointe d'admiration dans le ton de l'érudit, qui avait passé des jours entiers à travailler sur des documents appartenant à la Fraternité de Yavannamirë. Il s'était en particulier appuyé sur le journal d'un certain Zimrathon, qui donnait le sentiment que ces hommes n'étaient que des savants en quête de connaissance et d'artefacts du passé. Loin des brigands mal intentionnés que lui décrivait Lithildren. Nallus ne souhaitait pas prendre partie pour une organisation qui avait peut-être fait cruellement souffrir celle qui venait de le sortir des geôles de Minas Tirith, mais il se permit tout de même d'ajouter :

- Nous n'avons trouvé aucune trace d'une activité récente de la Fraternité. Tous ce que nous avons sont des textes datant de plusieurs décennies. Rien à l'échelle d'une vie elfique, mais tellement à l'échelle de nos propres existences mortelles.

Son constat était celui du bon sens. Zimrathon avait consigné ses textes près de soixante-dix ans auparavant, et depuis ils n'avaient pas entendu parler de la Fraternité. Que fallait-il en penser ? Nallus l'ignorait, mais il s'était fait la promesse de le découvrir.

- Votre homme, je crois pouvoir vous mettre sur la piste pour le retrouver, mais j'ai le sentiment que cela ne sera pas facile. Avant de vous en dire davantage, laissez-moi cependant vous parler du problème le plus pressant.

En effet, même si retrouver Gier était un impératif pour eux, ils ne pouvaient pas s'affranchir de leur situation actuelle, et pour s'en sortir ils devaient se focaliser sur le présent, mettre un pied devant l'autre, et ne pas se soucier inutilement d'un futur trop lointain. Nallus, revint à Gil rapidement, et consentit à donner quelques explications, à la fois à Neige et à Lithildren, même si les deux femmes semblaient préoccupées par des détails très différents. Essayant de les contenter toutes les deux, il expliqua :

- Celui que vous appelez Gil, mais que nous connaissons davantage sous le nom de Gilgamesh, ou de la Tête, se trouve effectivement à Tharbad. Il a quitté Minas Tirith, craignant pour sa sécurité, après avoir perçu les premiers signes d'une crise à venir. Il faut croire que ce vieux fou ne s'était pas trompé, encore une fois. Il a disparu du jour au lendemain, et je crois mademoiselle Neige qu'il a préféré ne pas informer ses plus proches collaborateurs, afin de ne pas les impliquer. En revanche, nous sommes restés en contact, lui et moi. Peu savent que nous nous connaissons, et nous avons entretenu ce secret pendant assez longtemps pour lui permettre de garder un œil sur la Cité Blanche à travers moi. Désormais, vous connaissez la vérité, et je compte sur vous pour ne rien en dire. Les allées et venues de Gilgamesh doivent rester secrètes.

Neige et Lithildren échangèrent un regard. Pour l'une, il ne représentait qu'un homme rencontré entre deux aventures, le pont qui lui avait permis de passer d'une simple vagabonde à une femme ayant un but, une mission. Pour l'autre, il était à la fois un mentor et un ami, un homme pour qui elle aurait volontiers donné sa vie, et qu'elle avait été attristée de perdre. Elle avait toujours su qu'il ne lui révélait pas toute la vérité, mais elle avait naïvement cru qu'il l'associerait à ses plans les plus fous. Il fallait croire que non. L'espionne hocha la tête, mais demanda néanmoins :

- Et cette femme dont Lithildren a parlé ? Vous saviez qu'il était accompagné, n'est-ce pas ?

Nallus acquiesça :

- Je le savais, en effet. Je préfère que l'identité de cette femme demeure confidentielle, mais vous devez savoir qu'elle a été l'une des victimes de l'Ordre de la Couronne de Fer. Elle a souffert peut-être plus que quiconque, mais elle a également eu accès à des informations d'une valeur inestimable. Des informations qui peuvent nous aider à localiser d'éventuels artefacts, et à empêcher qu'ils ne tombent dans les mauvaises mains. Cela fait d'elle une cible que certains voudront capturer, et d'autres éliminer. Sa vie est très précieuse, pour le bien du Gondor.

Le fait que Nallus acceptât de révéler de tels secrets à Lithildren et Neige attestait du degré de confiance qui s'était installé entre eux, très rapidement. Il aurait pu douter de leurs intentions, mais plusieurs éléments l'incitaient à faire preuve d'ouverture. Premièrement, il savait que Lithildren était l'envoyée de Gilgamesh, à la fois car ce dernier l'avait prévenu de l'arrivée d'un atout majeur qui l'aiderait à affronter ses éventuels adversaires dans la Cité Blanche, mais aussi parce qu'il avait déjà entendu parler de Neige et qu'il avait appris à lui faire confiance à travers la manière élogieuse dont le vieil espion parlait de sa jeune protégée. Avoir ces deux femmes comme alliées, des combattantes expérimentées prêtes à le faire évader de prison, représentait une chance extraordinaire, et il le savait. Il ne pouvait pas, en retour, leur cacher les éléments qui leur permettraient de comprendre les enjeux de la lutte dans laquelle elles étaient prises.

Un combat qui impliquait l'avenir du Gondor, et de toute la Terre du Milieu.

Pour ne rien arranger, elles devaient trouver le moyen de faire tomber le général Cartogan, un des hommes les plus puissants du royaume. A l'instar de Lithildren et Neige, Nallus avait eu une réaction un peu fataliste face à cette nouvelle. Seul, isolé, sans ressources, il n'avait d'abord vu qu'une option suicidaire pour essayer de faire entendre raison au roi, à savoir essayer d'attaquer Cartogan en justice pour prouver sa culpabilité. Un tel procès serait forcément suivi de près par Sa Majesté, mais il savait aussi qu'il n'avait pas les éléments suffisants pour prouver de manière irréfutable les intentions du général.

En effet, ils ne pouvaient s'appuyer que sur les dires de la lettre codée reçue par Nallus, et déchiffrée par Lithildren. Cartogan était un homme irréprochable, responsable de la reprise en main de la Cité Blanche blanche, laquelle avait trop longtemps été laissée aux mains de bandits sans foi ni loi. Il avait fait passer une loi interdisant le port d'armes dans la cité, avait démantelé les groupes criminels qui faisaient régner la terreur dans les ruelles du premier cercle, et avait renforcé la sécurité autour de la famille royale. Même l'affaire de la prise de Cair Andros avait été gérée d'une manière prudente, avec l'appel des troupes des différentes régions du Gondor, et la constitution d'une redoutable défense extérieur autour du mur de Rammas Echor. Même si la crise s'enlisait, la population constatait qu'aucune victime n'était à déplorer, et l'inaction en matière offensive était le plus souvent attribuée à Mephisto. Vraiment, Cartogan était l'homme qui tenait le Gondor à bout de bras, et qui empêchait le royaume de sombrer dans le chaos. L'affronter relevait de la folie, et comme l'avait souligné l'Elfe, qui les croirait ?

Un début d'espoir apparut à travers Neige. L'espionne avait écouté attentivement la tirade de sa compagne, avant de répondre :

- Je connais quelqu'un qui nous croira…

Elle grimaça en s'asseyant, s'efforçant de reprendre son souffle.

- Faites-moi confiance : si nous réunissons assez de preuve, il y a au moins une personne dans cette cité qui pourra nous assister.

Elle n'en dit pas davantage, jugeant préférable de garder le silence sur son identité. La curiosité aurait pu pousser Nallus à lui poser davantage de questions, mais il n'en fit rien, se tournant vers Lithildren dont la détermination semblait sans faille. Elle était prête à se sacrifier pour leur cause si c'était nécessaire, mais l'érudit espérait bien que l'heure ne viendrait jamais. Les Eldar désireux d'aider les Edain n'étaient guère nombreux de nos jours, et la vie de l'Elfe était bien trop précieuse pour être gaspillée inutilement. Le professeur lui posa une main sur l'épaule, comme pour la remercier de son courage :

- Je ne doute pas de votre foi, ni de la force de votre bras, mais j'espère que personne n'aura à mourir. Même l'idée de faire tomber Cartogan ne me réjouit pas…

Il soupira :

- Cet homme n'est pas qu'un simple général. Il est celui qui redonne espoir au peuple du Gondor dans les heures sombres, celui qui protège notre royaume face aux menaces extérieures. Si nous l'éliminons, ou si nous arrivons à convaincre le Haut-Roy de sa culpabilité, alors qu'adviendra-t-il ? Il sera désigné comme ennemi des Peuples Libres au même titre que le fut Warin, et sera exécuté. Mais la première victime de tout ceci sera le peuple, privé de son guide et de son gardien.

Nallus avait raison. Tuer Cartogan laisserait un vide immense dans le royaume, et nul ne pouvait prédire quelles seraient les conséquences. La puissance du Gondor était déclinante, et son armée avait été largement critiquée depuis quelques temps. Il y avait eu l'assassinat du prince, que les gardes royaux n'avaient pas pu empêcher. Il y avait eu la crise liée à la sédition de Warin, l'évasion de Balthazar le Noir, et toutes les dégradations qui y étaient liées. Le pire avait sans doute été la désastreuse campagne d'Assabia, au cours de laquelle l'ost commandé par le Haut-Roy en personne avait été sèchement arrêté devant les remparts de la première cité du Khand qu'il avait rencontré. L'échec avait été retentissant, et on avait commencé à craindre de voir les ennemis du grand royaume s'enhardir à la suite de cette débâcle. Les charognards n'avaient pas tardé à affluer, attirés par l'odeur du sang. Les Orientaux s'étaient avancés loin à l'Ouest, positionnant des troupes de manière stratégique le long de la Celduin. Les Haradrim avaient déferlé sur le Harondor, et s'étaient emparés de Dur'Zork qui demeurait aujourd'hui entre leurs mains. Et puis il y avait eu Cair Andros, dernier échec en date de l'armée gondorienne, dont la garnison avait été balayée en une nuit d'intenses combats. On avait parlé de désertions en masse, de couardise, d'impréparation. Les frontières n'étaient plus sûres aujourd'hui, et la confiance des provinces n'était maintenue que par la poigne de fer du général.

S'il venait lui aussi à mourir, que resterait-il ?

- Pour cette raison, peut-être est-il préférable de ne pas trop ébruiter la responsabilité de Cartogan. Pas tout de suite… Pas avant d'avoir trouvé un plan fiable pour nous permettre de l'éliminer sans détruire le Gondor. Nous aurons besoin d'alliés, mais certains d'entre eux n'auront pas l'utilité de connaître toute la vérité.

Le professeur avait conscience que ce qu'il proposait ne serait pas du goût des deux femmes. Laisser Cartogan en vie signifiait lui donner le temps et l'espace de continuer ses méfaits, et peut-être même de les rendre totalement irréversibles. S'il avait prévu de s'en prendre à la famille royale, ou bien de déstabiliser les institutions du royaume, il était peut-être déjà trop tard pour l'en empêcher. En outre, il pouvait profiter de ce répit pour essayer de traquer et tuer les fugitifs, en utilisant leur évasion comme un prétexte suffisant pour les abattre à vue. Rhydon, Cereis et tous les espions de l'Arbre Blanc qui leur étaient restés fidèles se feraient un plaisir de maquiller ces assassinats en simples accidents ou en cas de légitime défense.

Les morts ne pouvaient pas témoigner, et même si on s'interrogeait un temps, les rumeurs finiraient par s'orienter vers autre chose.

En disant cela, Nallus s'était particulièrement penché vers Lithildren, comme pour interroger sa résolution. Il avait compris que l'affaire revêtait une dimension personnelle marquée, et qu'elle était la plus susceptible des deux de se laisser aller à la colère. Il n'était pas certain qu'elle comprenait bien les enjeux, tout du moins pas aussi bien que Neige qui avait juré de défendre le royaume du Gondor, et qui savait qu'il était parfois utile de retenir sa lame pour servir un objectif supérieur.

Il attendit sa réponse avant de poursuivre sur un autre sujet :

- Quoi qu'il en soit, Cartogan est pour l'heure hors de notre portée, mais cela ne signifie pas que nous devons rester inactifs. Mademoiselle Neige, vous avez peut-être entendu parler du vol qui a eu lieu lors du mariage royal ?

- Oui, fit cette dernière avant de donner plus d'explications pour Lithildren. A l'occasion du mariage entre le roi Aldarion et la princesse de Dale, un voleur particulièrement talentueux a réussi à s'infiltrer dans le trésor royal. Nous l'appelons l'homme aux gants rouges, car c'est le signe distinctif que l'on nous a rapporté. Nous n'avons toujours pas trouvé ce qu'il a volé, car il n'a pas touché les bijoux et les trésors inestimables du Haut-Roy. Quel est le rapport entre lui et notre affaire ?

Le professeur sourit, alors qu'il se trouvait dans son élément à dispenser ses connaissances. Malgré le choc de son emprisonnement et la découverte de cet univers qui ne lui était pas familier, il avait conservé son intelligence et sa finesse, tendant l'oreille ici ou là pour capter des bribes de conversation qui l'avaient amené à faire des déductions qu'il estimait utiles :

- Apparemment, aucun. Mais pendant mon séjour en prison, j'ai entendu dire qu'un faussaire avait été incarcéré, un homme du nom de Kaj Olson. Il était accusé d'avoir facilité l'entrée au trésor royal pour ce fameux cambrioleur, et coïncidence, ce faussaire a été retrouvé mort il y a peu, sans que quiconque ait pu fournir une explication satisfaisante. Contrairement aux apparences, je pense qu'il peut y avoir un lien avec ce qui nous occupe. Dans la prison, il y avait également une femme, qui a été libérée très peu de temps après la mort de ce faussaire, et il se trouve qu'elle était ma voisine de cellule. C'est là, chère Lithildren, que j'ai entendu prononcer le nom de Gier.

Sans doute qu'une personne mal intentionnée aurait pris davantage de précautions, mais après tout elle se trouvait au fin fond des geôles de Minas Tirith, avec des prisonniers importants qui ne verraient pas le jour de sitôt. Des individus qui dans le meilleur des cas ne se souviendraient même pas de ses paroles, ou bien se fichaient tout simplement d'elle, de Gier, et des raisons qui l'avaient amenée à entrer et à sortir du trou sordide où elle avait été enfermée. Mais c'était sans compter sur Nallus, et sa formidable mémoire.

- Elle n'a donné aucun détail spécifique, mais elle a précisément mentionné Gier, et a laissé entendre qu'ils travaillaient ensemble. J'ignore à quoi, peut-être pouvez-vous d'ailleurs me renseigner à ce sujet, Lithildren.

Nallus n'avait pas mis longtemps à comprendre qu'un complot d'ampleur se tramait. L'avertissement de Gilgamesh et l'envoi de Lithildren n'avaient fait que renforcer son impression, et le conforter dans l'idée que le danger qu'ils affrontaient était bien réel. Si Cartogan était lié à cette affaire, alors ils devaient le découvrir, et l'arrêter avant qu'il ne fût trop tard.

- Voilà qui ne nous avance pas beaucoup, me direz-vous, mais c'est sans doute un début. Si cette femme est responsable de la mort du faussaire, alors c'est par là qu'il faut commencer. Entrer et sortir de prison ainsi sans être étroitement surveillé implique d'avoir des relations influentes, et peut-être même pourrons-nous remonter directement au général. Qu'en pensez-vous, Neige ?

Ils se tournèrent tous deux vers la femme aux cheveux blancs, pour constater qu'elle s'était évanouie. Sa blessure ne l'avait pas tuée, fort heureusement, mais elle était si affaiblie que rester consciente relevait de l'impossible. Nallus montra alors les limites de ses compétences, car il tourna un regard désemparé vers Lithildren :

- Je… J'ignore quoi faire, je ne suis pas un guérisseur.

Puis, constatant qu'il ne pouvait pas simplement rester là, les bras ballants, à regarder une femme se vider de son sang, il finit par lâcher :

- Dites-moi comment je peux vous aider.

Érudit de Minas Tirith, ses mains délicates avaient davantage l'habitude de parcourir les pages douces et délicates des volumes les plus précieux de la grande bibliothèque, ou bien de caresser affectueusement la plume qu'il utilisait pour consigner ses pensées. Le sang et la chair déchirée ne faisaient pas partie de son quotidien, pas davantage que les armes qui étaient responsables d'un tel carnage. Il avait une connaissance élémentaire de la biologie humaine et elfique, naturellement, mais cela ne faisait pas de lui un expert, et encore moins un praticien. Il y avait une différence fondamentale entre les images soigneusement recopiées dans un épais volume médical, et la réalité du terrain. Pour la première fois depuis fort longtemps, il était contraint de se jeter de l'autre côté, dans ce monde violent et impitoyable où Lithildren et Neige avaient l'habitude d'évoluer.

Du maître, il devint l'élève, et dans un silence attentif il s'efforça d'appliquer les consignes de l'Elfe.

Ils devaient sauver Neige, et la ramener au Sanctuaire.
Sujet: Quand vient le silence
Ryad Assad

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Rechercher dans: Les Geôles   Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Quand vient le silence    Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 13 Aoû 2019 - 12:16

L'agitation, les combats, le sang versé, les évasions et plus généralement l'aventure ne faisaient pas partie de la vie d'un érudit de Minas Tirith, et encore moins de celle du professeur Nallus. L'homme n'était pourtant pas un vieillard on un impotent, et on décelait dans ses yeux un esprit encore jeune et dynamique, mais son corps n'avait plus la fougue de ses vingt printemps, et toutes ces émotions pesaient sur lui comme le vent soufflant en tempête sur les branches d'un vieux chêne. Il était las. Las de son incarcération, d'être traité comme un criminel… Las de ne pouvoir se défendre, de n'avoir pas pu consulter le moindre conseiller juridique pour l'aider à sortir de son odieuse prison. Las enfin de ne pas pouvoir achever ses recherches, et de ne pas pouvoir transmettre le fruit de ses découvertes.

Et aujourd'hui qu'il était libre, et qu'il goûtait de nouveau à l'air pur de l'extérieur, il se sentait soudainement oppressé. Des gardes en faction pouvaient leur tomber dessus à n'importe quel moment, et même s'ils parvenaient à serpenter dans les rues sinueuses de la capitale du Gondor, ils ne pourraient pas s'échapper assez loin pour échapper à la justice royale. L'innocence de Nallus pouvait être défendue devant le tribunal, mais pas après une telle opération pour le faire libérer. S'il était repris, il serait contraint à l'isolement, et ne reverrait la lumière du jour que lors de son exécution. Entre temps il y aurait la torture, les aveux arrachés, et d'innombrables regrets. Sa lassitude lui tira un soupir.

Les deux femmes qui étaient venues le tirer d'affaire – ou bien le plonger dans davantage de souci – ne lui étaient pas familière, ni l'une ni l'autre. La première, elfique à n'en pas douter, semblait paradoxalement la moins apte à établir un plan car elle regardait autour d'elle sans savoir quoi faire. A l'évidence elle ne connaissait pas la Cité Blanche, et se reposait largement sur sa compagne pour la guider dans les méandres de Minas Tirith. Cette dernière, dont la chevelure blanche tranchait avec la jeunesse apparente de ses traits, n'était pas en mesure d'accomplir ce que l'on attendait d'elle, la faute à une vilaine blessure au flanc qui saignait abondamment, et mettait un terme à leurs espoirs de disparaître discrètement. Elles n'iraient pas bien loin dans ces conditions.

En toute franchise, Nallus éprouvait une forme de compassion pour elles deux, à la fois car elles avaient eu la bonté de le sortir du pétrin – même s'il ignorait dans quel but –, mais aussi car il demeurait un gentilhomme bien éduqué, et qu'il éprouvait une empathie naturelle à l'égard du beau sexe. Une empathie qu'il n'aurait jamais transformé en bienveillante condescendance cela dit, car il savait que ces femmes pouvaient lui briser la nuque sans le moindre effort s'il mettait en doute leurs compétences. Il avait déjà rencontré de telles personnes durant sa longue vie, et il n'escomptait pas faire deux fois la même erreur. La leçon apprise durement lui avait fait craindre de ne plus pouvoir enfanter.

Pour autant, compassion ne signifiait pas confiance, et il avait besoin de réponses immédiates avant de savoir s'il pouvait ou non mettre sa vie entre les mains de ces deux combattantes. Elles avaient fait preuve d'un courage confinant à la folie en s'attaquant aux geôles de Minas Tirith, mais cela ne lui donnait aucun renseignement quant à leurs intentions, sinon qu'elles étaient prêtes à risquer leur vie pour le faire sortir. Il se tourna vers l'une puis l'autre, reprenant des forces alors qu'il attendait leur réponse.

Ce fut finalement l'Elfe qui prit la parole, s'efforçant de lui expliquer la situation du mieux possible en peu de mots. Elle avait ce côté sec et efficace des militaires, pourtant il aurait pu dire en la regardant qu'elle n'appartenait pas à l'armée régulière. Tout dans son attitude, dans sa démarche, dans sa façon de s'exprimer, dégageait une forme d'indépendance d'esprit qui ne collait pas avec la soumission hiérarchique à une institution. Ce fut peut-être une des raisons qui le poussa à l'écouter attentivement, car il se doutait qu'elle servait une cause pour laquelle elle était prête à risquer son existence physique en ce monde, mais il ne devinait pas laquelle. Elle s'efforça de l'apaiser en lui parlant de Horas, ce vieil ami et collègue de Nallus qui devait effectivement se faire un sang d'encre depuis l'arrestation du dernier. Elle évoqua également Reinil, et le professeur se laissa aller à un sourire amusé en songeant aux risques que le jeune garçon avait dû prendre en essayant de l'aider. Il le connaissait parfaitement, et il savait que derrière sa timidité et sa réserve se cachait un grand cœur courageux. Il avait l'esprit chevaleresque à défaut d'avoir le corps, et il n'y avait pas à douter qu'il se battrait pour une juste cause si on le lui proposait. Cependant, de tous les noms qu'elle prononça, ce fut celui de Gil qui provoqua la réaction la plus rapide.

- Gil ? S'étonna Nallus. C'est lui qui vous envoie ?

Neige, qui écoutait la conversation avec attention, leva la tête à ce moment également :

- Gil… Ne me dites pas que… Cela ne peut être une coïncidence ! Vous connaissez la Tête ?

Nallus se tourna vers cette dernière, à la fois étonné et amusé. De toute évidence, l'Elfe connaissait Gil, et savait ses allées et venues. La femme blessée, en revanche, semblait savoir exactement qui il était, et ce qu'il représentait pour le Gondor. Elles n'avaient jamais mis leurs connaissances en commun, et désormais elles se rendaient compte qu'elles étaient peut-être encore plus liées qu'elles le pensaient. Le professeur sourit : c'était cela, la tâche d'un érudit de Minas Tirith. Rassembler les informations, dégager du sens, et faire en sorte d'éclairer les zones d'ombre par la grâce de leur intelligence.

Il venait subitement de comprendre pourquoi elles l'avaient libéré.

- Je répondrai à toutes vos questions en chemin, mais pour l'heure nous devons trouver un endroit sûr. Le Sanctuaire est loin, nous n'y arriverons pas immédiatement. Je propose de trouver une cachette et de nous y reposer.

- Non, fit Neige en grimaçant alors qu'elle se relevait. Nous devons rejoindre le Sanctuaire au plus tôt. Quand ils auront vent de l'évasion, ils passeront la Cité au peigne fin, et ce sera alors le seul endroit sûr.

Nallus regarda sa blessure, puis observa la détermination dans les yeux de la jeune femme. Il finit par hocher la tête, et par accepter. Ce n'était pas le plan le plus sensé, mais finalement rien n'avait de sens, alors autant avancer à l'aveugle et se précipiter vers l'unique abri où elles pourraient échapper aux gardes. Lithildren se précipita pour aider la guerrière, tandis que Nallus ouvrait la voie. Il ne marcherait pas très vite, mais il retrouvait des couleurs, et même s'il devait parfois s'appuyer sur les murs autour de lui pour se stabiliser, il n'aurait pas besoin d'aide pour progresser. Courir, par contre, serait une autre histoire, et ils feraient bien de ne pas croiser de gardes.

- Sire Nallus, reprit l'espionne, j'ai besoin de savoir pourquoi vous avez été emprisonné… Qu'avez-vous découvert sur Rhydon qui soit à ce point préjudiciable qu'il voudrait nous tuer ?

- Vous connaissez lord Rhydon également ? Je crois que je devine qui vous êtes, mademoiselle. Je vous dirai tout en temps utile.

Neige fit une pause, alors que Nallus vérifiait les deux côtés d'une grande rue pour voir s'il était bien prudent de traverser. Elle respirait avec de plus en plus de difficulté, et bien qu'elle eût envie de continuer, elle fut contrainte de s'asseoir. Sa poitrine se soulevait à un rythme anormalement élevé, et lorsqu'elle retira le morceau de tissu que lui avait confié l'Elfe, ils purent tous constater qu'il était couvert de sang. Nallus et Lithildren se penchèrent sur son cas, même si cette dernière était plus apte à prendre soin d'une blessure de cette nature. L'espionne, qui tenait bon malgré la souffrance, s'éclaircit la gorge, et souffla :

- Sire, je vous en prie j'ai besoin de savoir… Je m'appelle Neige, je suis Capitaine du Service de l'Arbre Blanc. Aujourd'hui, nous menons ce qu'il reste de fidèles à Minas Tirith pour essayer d'abattre Lord Rhydon, et protéger le Gondor de ses manigances. Lithildren a travaillé auprès de la Société des Chercheurs, elle a déchiffré la lettre pour laquelle nous pensons que vous avez été arrêté. Nous avons simplement besoin de savoir ce que vous savez, afin de rassembler les pièces de ce casse-tête, et mettre un terme aux agissements de Rhydon. Je vous en prie… dites-nous la vérité… dites-nous ce que vous savez de la Tête…

Il y avait dans ton de la guerrière quelque chose que Lithildren n'avait encore jamais entendu. Une forme de supplique qui était mue par le désespoir. Elle avait un besoin impérieux de réponses, et Nallus était peut-être le seul homme en Terre du Milieu à pouvoir les lui fournir. Elle refusait d'attendre d'être arrivée au Sanctuaire, elle refusait les demi-vérités et les omissions. Aujourd'hui, elle voulait tout savoir, tout comprendre, afin de pouvoir identifier avec précision ses ennemis et les terrasser. Lithildren et elle ne disposaient chacune que de fragments, et seul le professeur pouvait les aider à les organiser, afin d'y mettre du sens. L'intéressé observa les environs avant de répondre :

- Cet endroit n'est pas sûr, il est préférable de parler en chemin. Nous devons encore traverser cette rue, et descendre d'un niveau pour trouver le Sanctuaire. Vous pensez pouvoir y arriver ?

Neige hocha la tête, et se tourna vers Lithildren comme pour lui dire que tout irait bien. L'Elfe était pourtant la mieux placée pour surveiller l'épuisement de sa compagne, et elle était la seule à pouvoir décider si elle pouvait ou non reprendre la route. Elles pouvaient estimer leur trajet à encore une bonne vingtaine de minutes de marche – si elles avaient la chance de ne rencontrer aucun obstacle, aucune patrouille, et de ne pas être ralenties par d'éventuels aléas – ce qui représentait un véritable défi avec une telle blessure. Neige était peut-être familière de la cité, mais Lithildren était désormais en charge de leur sécurité à tous.

Nallus, qui faisait office de guide, les invita à traverser au petit trot. Ils ne furent pas repérés, mais l'effort avait encore affaibli l'espionne. Le professeur, concentré sur autre chose, demanda soudainement à Lithildren :

- J'ai le sentiment que c'est vous la clé de tout ceci. Racontez-moi, comment avez-vous rencontré Gil ? Était-il accompagné quand vous l'avez vu ? Que vous a-t-il dit précisément pour que vous veniez me trouver ?

Il semblait déjà se douter des réponses de l'Elfe, mais il voulait les entendre de sa bouche, car à en juger par la réaction de Neige, Gil n'était pas un homme que l'on approchait facilement. Il y avait une raison précise pour laquelle il était apparu dans sa vie, et pour laquelle il avait convaincu une Elfe solitaire de plonger dans les intrigues politiques de la Cité Blanche. Mais Nallus ne s'arrêta pas là :

- Je présume que Reinil vous a montré mes recherches, et que vous avez rencontré le document codé. Je suis impressionné que vous l'ayez décrypté si rapidement, mais j'ai bien peur que vous ayez échoué à cerner l'élément le plus important de ce texte. Celui qui vous évitera de plonger dans la gueule du loup, et de déchaîner votre colère contre les mauvaises personnes. J'ai moi-même failli passer à côté, et il m'a fallu encore plus de temps pour l'accepter que pour le déchiffrer.

- Assez de mystère, fit Neige. Que dit cette lettre ?

Nallus s'assombrit soudainement, comme si un nuage était apparu dans le ciel de ses pensées pour en chasser toute joie et toute légèreté. Sa liberté nouvellement acquise n'avait pas de valeur face au poids de cette révélation.

- Pendant longtemps j'ai cru que cette lettre n'était qu'un avertissement contre un danger obscur. Un passage, cependant, m'échappait et je suppose que vous avez fait la même erreur de traduction que moi. « Quand j'aurai compris comment il a réussi à devenir, si vite et en n'éveillant nullement l'attention générale, je veillerai à ce que justice soit rendue ». Voilà ce que dit le texte.

- Devenir ? Demanda l'espionne, interloquée. Mais devenir quoi ?

- C'est précisément ce passage qui m'a absorbé l'esprit, et c'est la raison pour laquelle je le connais encore par cœur aujourd'hui. Mot manquant ? Avertissement sibyllin ? J'ai longtemps cherché quel était le sens de tout ceci, jusqu'à trouver la réponse comme à chaque fois : en revenant au texte initial. Une lecture différente, un simple silence induit par la virgule qui m'avait échappée, et alors tout m'est apparu clairement :

« Quand j'aurai compris comment il a réussi à devenir, si vite et en n'éveillant nullement l'attention, général, je veillerai à ce que justice soit rendue ».


Un silence assourdissant s'abattit sur les épaules des trois fauteurs de trouble de la Cité Blanche. Comment une lettre et une simple virgule pouvaient-elles à ce point changer le sens d'un message au point que ces révélations menaçaient de détruire leur monde ? Comment un détail aussi mince pouvait-il produire deux réalités aussi distantes l'une de l'autre ? Une seconde auparavant, elles se préparaient à affronter Lord Rhydon et les espions de l'Arbre Blanc qui lui étaient demeurés fidèles. Une tâche déjà titanesque. Désormais, les perspectives venaient d'évoluer contre elles, et c'était toute l'armée du Gondor qui était susceptible de se mettre à leurs trousses. Neige finit par balbutier :

- Vous voulez dire que…

Elle n'osait pas le prononcer à haute voix. Non. Ce n'était pas possible. Ce n'était tout simplement pas envisageable. Elle avait deviné que la corruption qui étreignait le Gondor s'étendait jusque dans les hautes sphères, mais si haut ? Non. Non, elle ne pouvait l'admettre. Nallus baissa la tête, conscient que ce secret était un lourd fardeau à porter :

- Rhydon n'est qu'un pion. C'est le général Cartogan, le véritable ennemi.

A cet instant précis, les deux femmes se rendirent compte qu'aucun Sanctuaire, aucun noble et aucune relation ne les protégerait de cet individu presque tout puissant à Minas Tirith, apprécié du peuple et considéré comme un incorruptible. Elles étaient entrées en guerre contre l'homme le plus intouchable de toute la Cité Blanche à part le Haut-Roy, un personnage qu'elles ne pourraient pas abattre sans risquer de passer pour des séditieuses. Nallus observa Lithildren et Neige, comme pour leur demander ce qu'elles comptaient faire désormais.
Sujet: L'Université de Minas Tirith
Ryad Assad

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Rechercher dans: Université de Minas Tirith   Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'Université de Minas Tirith    Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 26 Mar 2017 - 23:53
La grande Université de Minas Tirith est un lieu emblématique de la capitale. C'est là que se rassemblent les esprits les plus éminents du royaume, lesquels dispensent leurs précieux enseignements aux jeunes élèves qui sont appelés à constituer la future colonne vertébrale de l'administration royale. Ces derniers sont pratiquement tous membres de la noblesse, et les très rares à appartenir à la haute société marchande servent les ambitions de parents qui aspirent à voir leur famille acquérir un statut nouveau.

~~ Personnages importants  ~~


Tag nallus sur Bienvenue à Minas Tirith ! Niklas10

- NIKLAS MAKIAVEEL -
Savant de l'Université de Minas Tirith

Niklas Makiaveel est une de ces figures incontournables de la vie intellectuelle du Gondor, et plus largement de la Terre du Milieu. Auteur de très nombreux précis et traités d'histoire, de politique et de géographie, il est devenu un professeur éminent de l'université de la capitale gondorienne. Son engagement auprès des Peuples Libres l'a conduit à participer à la Réunion de Tharbad, et à signer la fameuse Missive des Érudits. En plus de ses obligations professorales, et des conseils qu'il dispense à qui veut l'entendre, il travaille en collaboration avec les membres de la Société des Chercheurs.


- NALLUS -
Savant de l'Université de Minas Tirith

Membre fondateur de la Société des Chercheurs et ami de Niklas Makiaveel, le professeur Nallus est un expert en cryptographie. Ses travaux et recherches sur le sujet ainsi que sa correspondance avec le mystérieux "Gil de Tharbad" l'ont amené à faire des découvertes surprenantes sur les puissants du Gondor. Des informations qui ont provoqué l'ire des autorités et son arrestation. Libéré par un groupe d'insurgés, il lutte désormais au côté de ces derniers.


- ERELIUS -
Savant de l'Université de Minas Tirith- Algébriste - Statisticien

Erelius est un homme remarquable a bien des égards. Véritable génie dans son domaine, il est un homme coupé du monde, se souciant peu de ce qui se passe au-délà des murs de l'Université. Les mathématiques sont pour lui une obsession et les chiffres des compagnons bien plus intéressants que les humains. Piètre pédagogue, peu d'élèves de l'Université peuvent se vanter d'avoir compris un seul de ses cours. Néanmoins sa réputation de " savant fou" est avant tout le fruit d'une propagande de Cartogan; ses modèles statistiques alarmants sur la popagation de l'épidémie ont en effet attisé la colère des autorités qui se sont empressés d'étouffer l'affaire. Ce chercheur loufoque pourrait bien être plus perspicace qu'il n'y paraît.
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