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Sujet: [Note] La Grange - Quartier général des Âmes Perdues
Learamn

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Rechercher dans: Lossarnach   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Note] La Grange - Quartier général des Âmes Perdues    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 28 Déc 2020 - 13:39
Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! Grange10

Située en périphérie de la cité de Lossarnach, la Grange est le quartier général des Âmes Perdues. Ce groupe de mercenaires mené par l'emblématique Bras de Fer s'est établi dans la région suite à un accord financier avec Palvan Jillar, puissant propriétaire foncier.  Désireux de ne pas trop attirer l'attention sur leurs activités et faute de mieux, les mercenaires se sont d'abord installés dans une simple grange en bois située en plein milieu des vastes champs de blé. Au fil de leurs succès et grâce au soutien financier de Jillar d'importants travaux ont rapidement pu être entrepris afin de faire du bâtiment, une demeure au goût du Bras de Fer. Cependant le lieu reste rustique et plus fonctionnel que luxueux; la Grange faisant plus office de Caserne que de Palais.  Les mercenaires affiliés aux Âmes et qui sont le plus souvent envoyés  à travers le continent,  ont ici un véritable foyer leur permettant de profiter de leur salaire entre deux missions.

Aventuriers en quête de reconnaissance et chasseurs de primes en tout genre, si vous êtes en quête de gloire et de richesse; c'est en ce lieu que vous trouverez certainement votre prochain contrat juteux.

Pour en savoir plus lire le Zoom sur le Lossarnach
#BrasdeFer #Grange #Jillar #ÂmesPerdues
Sujet: Une main de fer dans un gant de velours
Learamn

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Rechercher dans: L'Arnor   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une main de fer dans un gant de velours    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 18 Nov 2020 - 14:40

De sa main valide, Ald’ar réajusta son manteau avec une grimace. Le temps froid et humide de ces terres septentrionales était bien moins agréable que le soleil de Lossarnach. Il fut un temps où lui, Lossoth d’origine, aurait parfaitement supporté ces températures si basses; peut-être s’était il exilé depuis trop longtemps. Des images de sa jeunesse passée dans la Baie de Forochel lui revinrent alors en mémoire et parvinrent même à lui arracher un sourire ému. Il se souvenait ainsi  des longues chasses au phoques sur la banquise en compagnie de son grand-père, des expéditions qui pouvaient durer des jours entiers  loin du campement de sa famille qui comptaient sur leurs prises pour se nourrir. L’éducation sévère dans le style le plus pur du clan des Attanank, lui avaient inculqué les valeurs qui étaient les siennes et dont il s’était inconsciemment inspiré lors de la création des  mes Perdues.
La vie y avait été si rude et il avait grandi dans une famille forcée de vivre au jour le jour, dans un environnement hostile où il était impossible de savoir de quoi le lendemain sera fait. Et s’il avait saisi la première opportunité qui s’était présenté à lui pour quitter sa vie de nomade du Nord, il n’avait jamais oublié le fait qu’ils s’agissaient précisément les affres du Grand Nord qui avaient fait l’homme qu’il était aujourd’hui.

Les mercenaires déambulaient entre les étals disposés de façon plutôt anarchique et sur lesquels les marchands plus ou moins véreux avaient placés toutes sortes de bibelots, pour la plupart sans valeurs, en espérant profiter de l’excitation du public suite à la rédaction de la missive des érudits relatives aux artefacts perdus. Qui ne rêvait pas d’obtenir une précieuse relique des ancien temps, et que certains imaginaient même comme des objets magiques dotés d’immenses pouvoir. Ald’ar était un sceptique de nature et toutes ces histoires ne lui inspiraient pas grande confiance mais il avait vu trop de choses incroyable en ce monde pour se dire que tout ceci était impossible.  

Il marchait au côté de Dame Melaine, calquant sa démarche sur celle de cette dernière, une main posée sur le pomme de son épée comme pour indiquer à tous sa qualité de protecteur. Lagor et Nomuas suivaient plus discrètemen à quelques mètres de là.

“Bien entendu Dame Melaine
, répondit Ald’ar d’un ton neutre en écartant machinalement les manants qui se trouvaient sur leur chemin,  nous vous trouverons un endroit sûr pour y déposer vos articles. Je me porte garant de leur protection. Nous nous assurerons également pour que vous obteniez les objets que vous désirez, quelqu’en soit le prix.”

Le prix n’étant bien entendu pas seulement une donnée financière aux yeux du guerrier.

C’est alors, qu’au milieu de la foule, le Bras de Fer se sentit bousculé dut s’agripper à une table en bois pour garder l’équilibre. Une vilaine douleur à la hanche se fit sentir sous le choc; ses articulations avaient souffert du voyage et bien qu’il fût encore en grande forme physique, le mercenaire n’était plus aussi vigoureux et le poids des années se faisait de plus en plus ressentir. A cause de la douleur, il mit d’ailleurs quelques secondes à remarquer que l’on avait glissé un morceau de papier dans sa poche. Avec un grognement, il s’en saisit et le déplia.

A la vue de ce message, ses yeux s’écarquillèrent de surprise et son coeur s’arrêta un instant. Sur le parchemin était griffoné la mention “Je sais qui tu es” assorti d’un dessin représentant une couronne sombre: le symbole de l’Ordre de la Couronne de Fer. Affolé, Ald’ar leva les yeux et regarda tout autout de lui dans l’espoir d’identifier celui qui l’avait bousculé et dont il n’avait pas eu le temps de voir le visage. Ce n’était pas chose aisée, la foule était dense et il n’avait aucune idée de ce à quoi il pouvait ressembler mais il ne pouvait se permettre de le laisser s’échapper. De toute évidence cet individu n’était pas un Lossoth le connaissant depuis l’enfance; rares étaient les Attanank qui s’aventuraient au Sud de Forochel. Et en raison du mode de vie solitaire des gens de son clan, le Bras de Fer n’avaient connu que bien peu de monde chez les Lossoths, la plupart n’étaient plus de ce monde. Non, le symbole était bien la preuve que c’était son passé dans les rangs de l’Ordre que quelqu’un voulait faire ressurgir. Un passé qu’il avait naïvement cru avoir laissé  derrière lui, après avoir quitté les rangs suite à la défaite de Fondcombe. Il ne nourrissait que bien peu de regrets pour ses exactions commises dans l’armée de l’organisation mais s’en voulait néanmoins d’avoir un moment cru à leur grand discours idéologique. Son retour au mercenariat correspondait finalement bien mieux aux valeurs Attanank qui étaient les siennes.

Il identifia alors une petite silhouette qui s’engouffrait en courant dans le dédale de ruelles; ce devait être lui. Mais il était bien trop loin, aucune chance qu’il puisse le rattraper.

“Nomuas!”
cria l’ancien Lefnui.

L’elfe sylvain n’eut pas besoin d’ordre plus clair pour s’élancer à la poursuite de l’individu que son compagnong désigna d’un mouvement du menton. Il s’élança avec une dexterité impressionante et se mit à slalomer à une vitesse folle.  Avec Nomuas à ses trousses, le fuyard avait intérêt à trouver une très bonne cachette avant de voir son avance fondre. Les Ames Perdues étaient en quête de réponses et elles étaient prête à tout pour les obtenir.

Ald’ar adressa un regard inquiet à Lagor. Melaine leur avait demandé de trouver un lieu sûr pour sa marchandise. Asthrabal les avaient chargé de la protection de l’historienne. Et si au final, en ce lieu perdu, ils devraient avant tout penser à se protéger eux-même?
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
Learamn

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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 12 Juil 2020 - 12:52

Le capitaine de la patrouille faisait du zèle. Sûrement un homme de principes qui se considérait totalement dévoué à “la cause” et à son piètre souverain. Ce genre de personnes qui aimaient se croire incorruptible, mais Ald’ar savait que ce genre d’hommes n’existait pas; seule variait la quantité d’or nécessaire pour faire fléchir une âme réticente.  Le mercenaire eut un petit sourire en coin alors que le credo de son organisation résonnait dans son esprit.

“Vends moi ton âme, je te donnerai de l’or.”


Heureusement pour eux, les preuves manquaient pour pouvoir incriminer cette terrible scène aux deux étrangers. De toute façon, sur ce point là, le Lossoth n’avait pas menti; ils étaient bien innocents dans cette affaire et avait été tout aussi surpris en découvrant ce macabre spectacle. Toutefois, les gardes de Lossarnach semblaient décidé à montrer les muscles face à cette bande de mercenaire qui défiait indirectement leur autorité depuis leur arrivée controversée dans la région. Le capitaine ne les ménageait pas et exigea d’eux qu’ils partagent toutes les informations qu’ils avaient concernant leur enquête, demanda où se trouvait donc le troisième larron et leur interdit de quitter la région. Autant de choses visant à établir une hiérarchie claire. Au vu de la situation, le Bras de Fer jugea que la coopération était la seule solution viable, du moins une simulation de coopération.

Tout le mal que se donnait ce capitaine pour retrouver ce meurtrier amusait quelque peu Ald’ar. Cette naïveté était presque touchante. Il espérait sincèrement pouvoir retrouver ce meurtrier sur les grandes routes en quadrillant les principales voies d’accès à la région; comme si les personnes derrière le cambriolage des Caves d’Or seraient assez stupides pour se faire avoir de la sorte.  Car il en avait l’intuition, le meurtre de Medved était bien lié au vol du Bourgeois. Ils s’agissaient là de professionnels, probablement venus de loin pour accomplir leurs méfaits, et qui avaient bien pris soin de laisser ici pour effacer méthodiquement toute trace qui permettrait aux enquêteurs de les retrouver. Une partie d’entre eux se trouvaient d’ailleurs probablement très loin de Lossarnach, avec les artefacts dérobés, et tout espoir de les retrouver semblait bien vain. Mais avec cet assassinat, tout indiquait qu’au moins un de leur complice se trouvait toujours dans les alentours et les  mes Perdues avaient tout intérêt à le retrouver les premiers pour honorer leur contrat.

L’ancien sbire de l’Ordre de la Couronne de Fer répondit le plus calmement du monde à l’officier.

“Je comprends tout à fait vos directives Capitaine et je n’ai nulle intention d’y déroger. Vous savez vous et moi, au fond nous sommes identiques, nous essayons simplement de faire notre travail correctement. Nous menions simplement une enquête privée pour le compte du Bourgeois, afin de l’aider à réparer les dommages qui lui ont été faits. Un simple service rendu à un de nos amis , rien d’illégal ou d'inacceptable à ma connaissance. Au cours de nos recherches nous avons entendu que cette demeure appartenait à un respectable seigneur portant beaucoup d’intérêts aux artefacts exotiques et  objets venus d’ailleurs. Une piste bien faible mais un lien suffisant pour que nous désirions la creuser en venant ici. Malheureusement en arrivant ici, nous sommes tombés sur ce bien triste spectacle.
Quant à notre compagnon, eh bien, il est simplement retourné dans notre humble demeure pour s’y reposer. Les derniers jours ont été particulièrement éprouvants pour lui.”


Le Lossoth fit un signe des mains respectueux en direction de l’officier, comme pour illustrer son obéissance.

“Comprenez Capitaine que notre but est nullement d’entraver votre enquête, bien au contraire. Si nous pouvons vous aider de quelque manière que ce soit, nous en serions ravis; mes hommes sont braves et ont les sens affûtés.”

Sur ces mots aussi mielleux que mensongers, le Lossoth fit signe à son compère de le suivre à l’extérieur. Il était temps de rentrer au bercail pour le moment, en espérant que Nomuas les y attendait avec des informations récoltés lors de son périple souterrain.


A leur arrivée dans la fameuse Grande, quartier général des  mes Perdues situé en périphérie de la ville, leur voeu fut exaucé: l’Eldar s’y trouvait, nonchalamment assis sur une chaise en bois, jouant avec la pointe de sa dague. A leur entrée dans la bâtisse, il se redressa légèrement et parla de sa voix toujours aussi calme et monocorde.

“Les souterrains étaient bien sombres et moi-même avait bien du mal à y voir quelque chose. Pourtant certaines traces que j’y ai vu ne trompent pas, il y a bien quelque chose ou quelqu’un de violent dans ces tunnels. Le meurtrier les a très certainement empruntés.
-Et tu n’as pas pu suivre la piste.
-Sans la carte c’était mission impossible, les bifurcations y sont nombreuses et avec l’obscurité qui régnait j’aurai eu tôt fait d’y tourner en rond. J’ai jugé plus préférable de vous retrouver avant de retourner dans ces souterrains avec un plan d’action.”


Ald’ar acquiesça d’un mouvement de tête alors que Lagor montrait quelques signes de nervosité.

“Mais comment y retourner, la maison de Goldenbar est probablement bouclée et surveillée?
- Nous pouvons passer pas les Caves d’Or…il y  a un accès rappelle toi…
-Oui mais...mais… c’est que c’est un peu étroit."
Rétorqua la colosse qui essayait tant bien que mal de garder sa prestance.

Ald’ar répondit avec un sourire malicieux.

“Voyons, je suis certain qu’en poussant un peu tu réussiras à passer…”


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C’est ainsi que les trois mercenaires se retrouvèrent à nouveau à l’entrée des Caves d’Or où Geoff les accueillit avec toujours aussi peu de civilité. Les tâches avaient été savamment divisés entre Lagor et Nomuas qui s’aventureraient, avec torches cette fois-ci, au sein des tunnels, tandis qu’Ald’ar partagerait la progression de l’enquête avec Asthrabal dans l’espoir de glaner des informations supplémentaires. Ils durent cependant dûment négocier avec les gardes des lieux pour obtenir une audience avec le riche négociant qui semblait bien occupé. Bien entendu, on leur confisqua à nouveau leurs armes même si l’elfe et Lagor obtinrent le droit de les récupérer juste avant de pénétrer dans les souterrains. La panthère d’Esgaroth n’eut d’autre choix que d’enlever son armure massive pour pouvoir passer, non sans difficulté, dans le passage creusé dans la pierre. Heureusement pour lui, le tunnel s’élargissait au fur et à mesure. Munis chacun d’une torche et d’un sabre, ils s’engouffrèrent dans les profondeurs de la vallée, prêts à retrouver la bête. Et, au fond, une partie d’eux espérait sincèrement qu’il s’agissait bien d’une bête.

Ald’ar quant à lui faisait à nouveau face au Bourgeois. L’homme semblait épuisé et le vol récent semblait l’avoir grandement affecté. Il savait Asthrabal jeune, pourtant il paraissait avoir une bonne dizaine d’année de plus que son âge réel. La richesse pouvait parfois aussi être un fardeau. Le Lossoth choisit la transparence en expliquant le déroulé de l’enquête en omettant aucun détail; une relation de confiance était primordiale entre le client et les mercenaires. Il exprima également son inquiétude concernant l’ingérence d’Artheyrn dans cette affaire qui ne le regardait pas.

“Les malfaiteurs ont probablement fui la région depuis plusieurs jours mais tout porte à croire que un ou plusieurs de leurs complices se trouvent toujours ici pour effacer les traces de leur passage. Et la famille Goldenbar semble bien avoir un lien avec tout ceci, en particulier sa fille. Dites-moi, mon cher, que savez vous d’elle? Avez-vous déjà eu des contacts avec cette famille? Ou avec leur domestique qui semblait en savoir trop? “
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 24 Juin 2020 - 13:02


Nomuas mit quelques secondes à réaliser qu’il connaissait cet endroit. D’ordinaire il était  très rapide à faire ce genre de connexions mais cette fois-ci il ne s’était pas du tout attendu à cela. Pourtant à mesure qu’il découvrait les vieilles fresques à moitié effacées par le temps et les fondations délabrés du bâtiment, le doute n’était plus permis. Il s’agissait bien de la bâtisse dans laquelle il avait pénétré en suivant le tunnel découvert dans les Caves d’Or. Le lien entre le vol des artefacts et la demeure des Goldenbär était désormais évident; il n’y avait encore aucune preuve que la fameuse fille soit directement mêlé à cette histoire mais ceci ne pouvait être une simple coïncidence. Soit elle était directement impliquée, soit les cambrioleurs avaient appris d’une quelconque manière l’existence du réseau souterrain et de l’implication de la dynastie du Seigneur.  Cependant les réponses qu’ils trouvaient semblaient toujours venir accompagnés de questions encore plus nombreuses. Nomuas espérait sincèrement que le gardien des lieux qu’il avait croisé quelques heures plus tôt pourrait leur fournir des éclaircissement.

Mais il déchanta rapidement.

Au centre de la salle principale gisait le cadavre affreusement mutilé du pauvre Medved. L’assassinat avait été aussi violent que sauvage, loin des méthodes de meurtres plus soignées du Sindar. Au jugé de l’état de la pièce, ’homme avait de toute évidence tenté de lutter, en vain. Ses membres déchiquetées gisaient ça et là, son corps reposait selon un angle bien peu naturel et sa face était complètement défiguré. Sans la courte barbe et ses vêtements en guenilles, il aurait eu bien du mal à reconnaître l’homme qui les avaient mis sur la piste du réseau souterrain de Jonnery. La scène macabre qu’ils avaient sous leurs yeux et les innombrables traces de griffes laissaient penser qu’une bête sauvage avait pénétré dans la maison avant de prendre son cible son seul occupant: un loup solitaire ou un ours à priori, mais ils étaient rare dans cette région sans dangers. Et puis certains détails ne collaient pas avec cette hypothèse: aucun morceau de chair n’avait servi de déjeuner à l’animal, ni empreinte de pattes dans la flaque de sang, ni même le moindre trace de poils.

L’ironie de la situation narguait avec facétie les  mes Perdues. Les mercenaires avaient été envoyés par le domestique chez Jonnery, qui les avait renvoyés à la case départ. Une case départ où ils avaient trouvé mort  le seul homme susceptible de leur fournir des réponses pour faire avancer leur enquête. Leurs mystérieux adversaires semblaient décidément avoir un coup d’avance sur eux. Peut-être même surveillaient-ils leurs avancées pour leur mettre des bâtons dans les roues.

Et pour couronner le tout voici que les gardes du Roi de Lossarnach venaient mettre leur grain de sel. Il ne manquait plus qu’eux tiens! De plus la présence des trois compères sur la scène de crime représenterait l’opportunité parfaite pour le souverain de se débarrasser enfin de ces encombrants mercenaires.

Ald’ar leva les yeux au ciel et eut un léger rictus trahissant sa nervosité. Il devait vite trouver une issue à cette situation délicate. Il y avait bien sûr l’option de l’affrontement, celle visiblement privilégiée par un Lagor qui avait déjà posé sa main sur sa garde. Ils étaient tout trois des émérites combattants et pourrait sans doute se défaire d’une patrouille de simples hallebardiers. Il ne s’agissait pas là de la Garde Montée du Roi, formée de redoutables guerriers mais d’hommes de troupes sous la houlette du Général Nofthrurm, des hommes  d’en bas souvent mal équipés et facilement corruptibles au contraire de leurs homologues du palais.  Mais aux yeux du Bras de Fer, la violence ne devait être que leur dernier recours. Son organisation venait de s’installer dans la région et commençait seulement à se faire un nom ici; mais pour le moment il valait mieux ne faire aucun écart face aux lois en vigueur au risque d’être perçu comme une menace. Ils n’étaient pas encore assez puissants pour se permettre ce genre de choses, le Roi Artheyrn était un dirigeant faible mais si les  mes se montraient comme des criminels ils perdraient sûrement l’aide financière de la Pièce ainsi que le soutien tacite du Bourgois et du Général Nofthrurm, grassement soudoyé, concernant l'existence d’un groupe de mercenaire dans la vallée.

Attaquer n’était donc pas la solution. Peut-être mentir alors ? Ald’ar était bon orateur et pourrait sûrement induire les gardes en erreur mais là encore les risques à payer étaient grands. Le moindre détail qui ne collerait pas parfaitement pourrait leur valoir une accusation de meurtre et un passage en prison.

Restait alors la dernière possibilité: coopérer.

Toutefois, désireux de ne pas mettre tous ses oeufs de la même manière il ordonna à l’elfe:

“Nomuas, tu connais cet endroit et l’entrée du tunnel. Pénètres-y et tente de suivre d’éventuels ramifications qui nous auraient échappé; nous t’y rejoindrons au plus vite. Dans le cas contraire, attends notre retour à la Grange.”

Sans carte, c’était à l’aveugle que le Sindar devait s’aventurer  dans ce véritable labyrinthe souterrain; mais quels autres choix avaient-ils? Si ses compères venaient à être arrêtés par la milice, il représentait leur dernier espoir de faire la lumière sur toute cette histoire. Il acquiesça donc d’un mouvement de tête et disparut prestement. Un instant plus tard, les hallebardiers forcèrent la porte qui s’écroula avec grand fracas.

Face aux nouveaux arrivants, le Lossoth afficha un grand sourire et écarta les bras en signes de bienvenue.

“Ah mes amis! Je vois que vous n’avez pas tardé! En voilà une bonne chose! Peut-être pourriez vous nous aider à comprendre ce qui s’est passé ici!”

Il désigna du doigt le cadavre au milieu de la pièce, affichant un expression d’horreur mêlée de tristesse habilement simulée.

“Nous enquêtons pour le compte du Bourgeois et nos recherches nous ont menées ici où nous avons fait cette terrible découverte. Pauvre homme que voilà! Les blessures laissent à penser qu’une bête s’est introduit ici mais j’ai d’autres hypothèses… Et je crois pouvoir dire que vous pouvez nous écarter de la liste des suspects. Nous venons d’arriver et regardez, nos armes sont propres et pas la moindre trace de lutte sur nos vêtements alors que vu la scène… Et puis franchement quel travail de barbare… Nous tuons certes, mais pas de la sorte.”

Il s’approcha lentement de celui qui commandait la patrouille pour continuer son opération séduction, Lagor restant,lui,  en retrait et prêt à bondir si les choses venaient à dégénérer.

“Nous cherchons les mêmes réponses mon ami; et je crois bien que nous gagnerons tous les deux à coopérer pour élucider ce tragique incident. Qu’en dites vous...Sergent?”
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 8 Juin 2020 - 12:59


Ald’ar avait certes obtenu de précieuses informations auprès du cartographe. Jonnery l’avait renseigné sur l’identité supposée de la femme ayant acheté les précieuses cartes et sur l’histoire tumultueuse de sa famille avant de partager avec lui la location de leur demeure familiale. Pourtant il quittait la boutique avec plus de questions que lors de son arrivée: ce récit sur le seigneur Goldenbär et sa ligné le laissait perplexe mais c’était là l’unique piste dont ils disposaient à présent. La mystérieuse cliente s’était volatilisée avec ses acquisitions et si il n’y avait véritablement aucun lien entre la fille du riche négociant et cette personne, alors il devrait repartir de zéro. Cette enquête avait quelque chose de agaçant; à chaque fois qu’ils faisaient une nouvelle découverte et avancer dans leur enquête, de nouveaux éléments inattendues venaient se rajouter et rendre leur tâche plus compliquée. Chaque heure qui passait éloignait un petit peu plus les  mes Perdues des artefacts.

Le Lossoth partagea les informations qu’il avait récolté avec ses compères en quelques phrases concises avant de leur indiquer la marche à suivre. Lagor mentionna rapidement leur rencontre incongrue avec Dame Aelix et l’intervention des hallebardiers de Lossarnach. Le Bras de Fer fronça les sourcils en apprenant cela. Lossarnach était une région paisible et d’ordinaire sans histoires, ce qui en avait fait le premier choix des mercenaires pour établir leur quartier général sans trop faire de vagues, loin du regard des hommes les plus fidèles de Cartogan ou des influents officiers d’Osgiliath. Mais depuis quelques jours, et en particulier le cambriolage des Caves d’Or, la tension était palpable entre les différents acteurs. Blessé dans son ego, Asthrabal était devenu particulièrement irascible et son choix de s’allier avec les  mes Perdues sapait encore un petit peu plus l’autorité du Roi Artheyrn qui avait pourtant mis ses hommes les plus fidèles sur l’enquête et qui voyait d’un très mauvais oeil la montée en puissance d’un groupe de mercenaires incontrôlables sur ces terre. Le “souverain” disposait d’un pouvoir tout relatif et sa capacité de nuire était réduite à la fidélité de sa garde rapprochée; l’armée régulière ayant fermé les yeux depuis longtemps sur les activités des  mes grâce au travail de la Pièce qui s’était assuré de soutien tacite du Commandant en chef de la garnison locale. Pourtant Ald’ar avait jugé plus judicieux de ne pas faire trop de vagues et se montrer discret jusqu’à ce que son organisation croisse suffisamment pour ne plus se soucier de l’animosité du Roi. Pour le moment, les mercenaires avaient fait profil bas; une chose à laquelle l’homme du Nord était peu habituée.

Ils marchèrent ainsi près de deux heures jusqu’à l’adresse que Jonnery leur avait donné. Ils devraient y trouver ce vieux domestique; s’ensuivrait alors probablement un autre interrogatoire qui les méneraient, du moins l’espéraient-ils, sur une nouvelle piste. Ald’ar jeta un coup d’oeil en coin à Lagor et percevait sa frustration de son lieutenant. La situation ne seyait guère au colosse qui était un homme d’action et qui devait bien en avoir assez de jouer les détectives en herbe. Ald’ar lui même, malgré son expérience et son intelligence, en était un peu frustré et commençait à se demander jusqu’où tout cela allait les mener; mais il y avait de l’or en jeu. Beaucoup d’or posé sur la table par le Bourgeois. Ainsi qu’une réputation à se forger pour les  mes Perdues.

Ald’ar pénétra donc le premier dans la bâtisse qui semblait sur le point de s’écrouler. La demeure avait jadis dû être luxueuse mais les années d’abandon étaient clairement visibles: la végétation commençait à ramper le long des murs dont les bordures semblaient s’effriter.

L’endroit semblait vide. Le Lossoth cria alors à pleins poumons:

“Medved! Medved êtes vous ici? Nous venons en ami sur conseil de ce bon vieux Jonnery! Nous aimerions vous parler!”

Il n’y eut aucune réaction. Seul le silence régnait. Le mercenaire ajouta alors:

“Cela concerne votre maître, le seigneur Goldenbär... ainsi que sa fille…”


Cette fois-ci, la phrase ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd.
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 14 Avr 2020 - 16:23



Avec grande satisfaction, Ald’ar fit claquer sa langue.  Jonnery ne l’avait pas trompé sur la qualité de son vin, de mémoire le Lossoth n’avait jamais eu l’occasion de goûter d’un breuvage aussi délicat. Pas qu’il fut un expert dans le domaine, loin de là, mais il savait apprécier les bonnes choses de ce monde à leur juste valeur. Il s’agissait souvent de femmes mais le vin ferait l’affaire pour le moment.  Confortablement installé dans son fauteuil, et gardant précautionneusement son bras en Fer dissimulé sous sa cape, il écoutait attentivement le récit de son hôte. Celui-ci semblait prendre énormément de plaisir à raconter son histoire mêlant à souhait rumeurs et souvenirs personnels tout en se perdant dans certains détails dont le mercenaire se serait bien passé.

Ce Seigneur Goldenbär semblait être une personnalité bien intrigante aux dires du marchand. Assez téméraire pour se lier avec les royaumes de l’Est ce qui avait fait son succès mais aussi provoqué sa chute. Il aurait sûrement fait un client idéal pour les  mes Perdues s’il avait préservé sa richesse mais Ald’ar avait assez d’expérience pour savoir qu’après chaque nouvelle saison une nouvelle fortune en chassait une autre. Ainsi Goldenbär avait sûrement dû céder sa place à des hommes comme Jillar qui avaient sû tirer le meilleur de la situation actuelle quand lui avait échoué à s’adapter au nouveau monde.

L’histoire de cet homme était certes intéressante mais n’aidait pas forcément le Bras de Fer dans ses projets. Le Seigneur se trouvait six pieds sous terre et il était effectivement peu probable que sa fille probablement morte ressurgisse soudainement pour s’octroyer cette carte si convoitée. A moins qu’elle ne se retrouve mêlée au groupe de voleurs ayant violé les Caves d’Or, mais ce scénario était pour le moins baroque. Mais rien ne devait être laissé au hasard. Il restait ce vieux domestique dans cette demeure en ruines, ce Medved, s’il y en avait un qui pouvait savoir ce qu’il était advenu de la jeune femme et sur son retour possible, ce devait être lui. Étrangement, la description de l’endroit où il se trouvait ressemblait étrangement à la maison où Nomuas avait débouché à la sortie du tunnel. Il y  avait rencontré un vieillard qui les avait envoyé ici même. Ce pouvait être rien de plus qu’une coïncidence mais rien ne devait être laissé au hasard.

“Passionnante histoire!
Fit Ald’ar avec un air enthousiaste qui n’était qu’à moitié feint. Décidément les gens de ma région ont le goût du récit et de l’aventure, pas comme ces citadins à l’esprit étriqué qui peuplent la Cité Blanche.”

Il reprit une gorgée de vin en s’efforçant de ne pas paraître trop rustre dans sa manière de boire. Jouer au noble n’était de toute évidence pas l’aspect de son métier qu’il préférait.

“Mais ma curiosité pour ces tunnels ne s’en retrouvent que plus renforcé. Imaginez, je dis bien imaginez, que cette famille soit lié à tout cela. Bien sûr, vous avez raison les chances sont minces mais cela vaut le coup d’essayer. Cette demeure du Seigneur; où se trouve-t-elle? Ce Medved, où puis-je le trouver? Peut-être se rappelle-t-il même de mon père!”

La piste était maigre mais elle avait le mérite d’exister. Et en l’absence de toute autre option, le Bras de Fer se devait de la creuser.


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La réponse plutôt froide de la jeune femme au corset surpris légèrement l’elfe. Nomuas n’avait clairement pas l’habitude d’être ainsi pris de haut, mais il se contenta de hausser simplement un sourcil avec un petit sourire en coin.  Le cran dont elle faisait preuve était plutôt appréciable pour des mercenaires de leur espèce. Celle qui devait être sa servante posa alors une main sur le bras délicat de sa maîtresse, l’air quelque peu inquiet. Un peu plus loin, une patrouille de gardes de Lossarnach intrigués par la présence de ces deux énergumènes auprès de l'aristocrate venaient à leur rencontre. L’elfe échangea un regard avec son compère et fit un pas en retrait pour s’effacer, de toute évidence il n’était pas le mieux placé pour poursuivre la conversation. Il n’aimait pas particulièrement l’idée de laisser le colosse user du verbe qu’il maniait bien moins efficacement que sa lourde épée.

Lagor  inclina légèrement la tête en signe de respect:

“Toutes nos excuses Ma Dame si nous vous avons fait offense. Là n’étaient nullement nos intentions. Je dois dire que je ne m’attendais pas forcément à croiser ici la ravissante épouse d’un haut dignitaire de l’armée du Gondor; mais au fond en y réfléchissant c’est logique la région est si belle et verdoyante. Quant à ces fleurs…”

Son regard sombre était dorénavant dirigé vers le panier en osier rempli de tulipes de la vallée d’Imloth Melui.

“ Quant à ces fleurs je dois admettre que j’en ai rarement vu de si resplendissantes. Que ce soit à Esgaroth, Dale ou dans les oasis du Harad lointain.”


Nomuas restait parfaitement impassible mais était quelque peu amusé par les dires de son collègue. Jamais il n’aurait imaginé la panthère d’Esgaroth en romantique poète s’émouvant à la vision de champs fleuris.  Lagor ajouta alors sur un ton assez bas en pointant les gardes qui approchaient d’un subtil mouvement du menton:

“Nous sommes ici en amis, voire même peut-être pourrions nous travailler à l’avenir au service de votre éminent époux. J’espère simplement qu’ils se montreront aussi compréhensifs que vous l’êtes.”
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 8 Nov 2018 - 11:37


Décidément les gens avaient la langue bien pendue dans la région. Entre le vieillard qui s’était entretenu avec Nomuas et cet antiquaire de nature bien curieuse les  mes Perdues avaient aisément recueillies de précieuses informations pour leur mission.  Cela leur avait un peu facilité la tâche jusque là. Ald’ar avait été élevé dans la Baie de Forochel au milieu d’un clan où les paroles étaient rares et précieuses, les Lossoth étaient des taiseux de nature, préférant garder leur  force pour braver le froid glacial que pour chercher à entendre les derniers potins portant sur la fille du chef de clan. Sa carrière dans l’Ordre de la Couronne de Fer n’avait également pas été caractérisée par de longues discussions, la hiérarchie y était très verticale et le secret était de mise pour préserver la sécurité de l’organisation : une pie trop bavarde finissait le plus souvent en oiseau mort.  Cependant la dimension loquace des habitants de la région plaisaient beaucoup au mercenaire, lui qui avait un goût prononcé pour la théâtralité et les longues tirades ampoulées: ici il avait peut-être trouvé un public idéal qu’il cherchait depuis des années. La mention de Pavlan Jillar, qualifié de “picsou” ( ce qui n’était pas faux), amusa grandement un Ald’ar pour qui il était le principal soutien financier. Le bougre était connu dans le coin, pas forcément en sainte odeur, mais son influence et son pouvoir étaient certains ce qui ouvrait de belles perspectives aux  mes Perdues.

Ils furent interrompue par  l’arrivée inopportune de deux femmes dont les vêtements et l’attitude trahissaient leur appartenance à la haute classe sociale; particulièrement pour la femme au teint albe dont les manières , les luxueux atours et surtout la naïveté étaient caractéristique  de la noblesse gondorienne. Avec un sens du commerce certain, Jonnery parvint à faire avaler à la jeune femme une histoire fantasmagorique sur le passé d’une dague, certes de bonne facture mais qui n’avait certainement jamais été ceinte à la ceinture d’un général du Roi Elessar , ni même d’un de ses écuyers d’ailleurs. La mention du Numénoréen Noir arracha un sourire amusé à Ald’ar.  L’antiquaire était finalement plus malin que ce qu’Ald’ar pensait; la clientèle venant de Minas Tirith était aisément impressionnable mais faire passer une simple dague pour une relique du Troisième  ge à la valeur inestimable tenait du coup de maître. Le plus bluffant dans cette manoeuvre commerciale était sûrement que la jeune femme sortirait de la boutique en ayant le sentiment d’avoir fait une bonne affaire.

Les deux Gondoriennes finirent par sortir, fières de leur acquisition et le Bras de Fer, resté jusque là silencieusement en retrait s’approcha à nouveau du comptoir où le propriétaire de lieux le bombarda de question. Ald’ar prit quelques secondes pour réfléchir à ses réponses; face à une clientèle naïve, Jonnery était parvenu à vendre son histoire grotesque mais face à un homme moins dupe, le vendeur était sûrement capable d’avoir une approche plus subtile pour entourlouper son potentiel client. Le Lossoth se méfiait de lui et choisit bien ses mots pour recueillir les informations qu’il était venu chercher. Finalement il y avait aussi sûrement des choses à apprendre dans les méthodes de Jonnery

“Je dois admettre que votre sens du commerce est assez impressionnant. Ces gens sont peut-être dépourvus de passion mais leur bourses, elles, sont bien remplies. Il n’y a aucune honte à en profiter en petit peu.”

Le Lossoth s’éloigna du comptoir pour parcourir les rayons d’un regard distrait.

“Vous savez mon père n’était au départ qu’un modeste artisan: un tailleur-sculpteur au talent certain. La réussite vint quand il se fit remarquer d’un noble de la capitale qui l’a pris sous son aile et lui a ouvert les portes de la haute société du royaume. Il avait certes beaucoup de talent mais je retiendrais surtout son sourire espiègle quand il parvenait à soutirer des sommes gigantesques pour de simples babioles qu’il avait mis à peine une heure à confectionner.”

Ald’ar fit mine d’adopter une expression déçue quand l’antiquaire lui annonça que la carte avait été achetée près d’un mois plus tôt. Mais en réalité il jubilait intérieurement: il tenait certainement sa première  piste vers les malfaiteurs. Cela méritait d’être approfondie sans se précipiter comme il l’avait fait pour le chat du seigneur Oriental quelques mois plus tôt mais une carte d’un réseaux de galeries méconnues de tous vendue juste avant le cambriolage des Caves d’Or du Bourgeois? Ce ne pouvait décemment pas être une coïncidence.
Le Lossoth fit donc mine de s’intéresser aux divers cartes, au demeurant de très bonne facture, que lui proposait le marchand pour poursuivre la conversation.

“Je dois reconnaître que la précision de vos cartes sont très appréciables. Elles pourraient m’être utile pour mes futures voyages.”


En réalité ce genre de plans détaillés de divers régions adjacentes pouvaient être grandement utiles pour de futures opérations pour le groupe de mercenaire. Ald’ar savait d’expérience qu’une bonne connaissance du terrain était un atout primordial voire nécessaire à la réussite d’une mission. Il indiqua à Jonnery les cartes qui avaient attiré son attention et en paya le prix qui lui semblait plutôt honnête.

“Mais dîtes-moi mon ami. Je suis vraiment curieux à propos de la carte sur le réseau de galeries. C’est un sujet qui m’intéresse au plus haut point, il y a si peu de personnes avec qui partager sur la question et encore moins qui en ont une connaissance détaillée. Ce seigneur Goldenbär, ou plutôt sa fille, saurez vous où je peux la trouver ? Peut-être pourrais-je la convaincre de vous prêter quelque temps sa précieuse acquisition pour que vous puissiez la dupliquer.  Ne vous inquiétez pas j’y mettrai le prix.  Vous m’avez dit qu’elle n’habitait plus dans la région. Pourquoi est elle donc partie? Fuyait-elle quelque chose? Pardonnez mon ignorance mais j’ai été éloigné de Lossarnach pendant tant d’années que parfois sur certains sujets je me sens comme un véritable étranger.”


---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

A l’extérieur de la boutique, Lagor attendait avec impatience que les deux femmes qui étaient rentrées dans le magasin en sortent. Le décolleté plongeant de celle qui était luxueusement vêtue représentait un spectacle aguicheur et bien plaisant pour la Panthère d’Esgaroth dont le quotidien n’était que très rarement agrémenté de ce genre de douceur.
Alors quand il la vit pousser la porte et s’avancer en compagnie de son “amie” et de sa nouvelle acquisition soigneusement empaquetée, le colosse s’approcha de quelques mètres pour admirer l’harmonie des traits blancs de la noble gondorienne.
Nomuas, lui aussi observait la distinguée cliente mais pour des raisons bien différentes. Il ne ressentait aucune attirance physique pour cette mortelle fardée de toute parts. Ce qui attira son attention c’était avant tout ses vêtements qui en disaient long, surtout cette paire de gants en délicate dentelle blanche. Peu de monde s’habillait de la sorte: seuls les plus riches des bourgeois du royaume et la haute noblesse arborait de tels ornements et qui disait riche disait le plus souvent puissant.
Les  mes Perdues en étaient encore à un stade embryonnaire mais la mise en place d’un réseau solide d’influence, élément absolument primordial à la réussite de leur entreprise, prenait progressivement forme.  Les mercenaires avaient besoin de contacts parmi les puissants pour s’y forger une réputation et décrocher des contrats juteux. Peut-être que ces femmes représentaient une porte d’entrée vers ce monde.
Sans se soucier du regard interrogateur et un brin jaloux de son comparse, le Premier Né s’approcha d’un pas vif vers ces dames.

“Mes Dames. Veuillez m’excuser mais nous ne sommes pas du coin comme vous pouvez vous en douter et nous nous sommes quelque peu égarés en cherchant à rallier Osgiliath. Auriez-vous une idée de la meilleure route à suivre? Mon ami est allé chercher la réponse chez cet antiquaire, peut-être l’avez vous croisé… Je suis, moi, plus enclin à chercher du soutien auprès de deux femmes pleine de grâce et de charme et dont la beauté fait honneur à ce royaume qu’à un vieux marchand aigri.”


Son regard perçant fut alors attiré par l’objet emballé dont la forme était sans équivoque. Nomuas prit un air exagérément intrigué :

“ Une arme? Qui donc craignez vous si fort que vous ayez recours à une lame? N’avez vous donc personne pour assurer votre protection?”
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 28 Sep 2018 - 12:01


Six pourcents pour les artefact, deux de plus si les cambrioleurs étaient ramenés sans compter la mise à disposition des ressources non négligeables de la Compagnie du Sud, cette fameuse guilde marchande à l’influence considérable dans la région qui régulait une majorité écrasante du commerce effectué et au sein de laquelle le Bourgeois occupait une place de choix. D’ailleurs l’annonce qu’en cas d’échec aucun marchand de la Compagnie ne ferait plus jamais appel à leurs services arracha une grimace au Lossoth, si cela venait à arriver ce serait clairement un frein au développement des  mes Perdues. Les grands commerçants soucieux de protéger un convoi proposaient très certainement les contrats les plus juteux et les moins risqués pour un groupe de mercenaire.  Et comme tout négociant qui connaissait un minimum de succès faisait partie de la Compagnie du Sud, tout cela risquait de se compliquer si il ne donnait pas satisfaction à Asthrabal; il faudrait alors prospecter des contrats dans d’autres région plus éloignées où la présence de la Compagnie était moins écrasante ou alors aller jusqu’à songer de proposer leurs compétences aux autorités officielles qui, disait-on, avaient de plus en plus de mal à assurer la sécurité aux frontières. Mais l’heure n’était pas de penser à l’échec, ce n’était pas même envisageable. Le propriétaire de lui récupérerait ses biens et se chargerait de recommander les services des  mes Perdues à tous ces “amis” fortunés de la Compagnie. Le succès ne leur rapporterait pas seulement l’argent promis par le Bourgeois mais aussi une solide réputation qui pouvait leur promettre un avenir radieux .
Le Bras de Fer  passa un doigt sur ses lèvres violacées avant de dire avec un sourire satisfait.

“Je vois que votre réputation d’habile négociateur n’est pas surfaite. Mais je crois que nous avons trouvez un terrain d’entente. Marché conclu!”


Il serra avec force la main que son nouvel employeur lui avait tendu, ce dernier n’y mit d’ailleurs pas la même vigueur et le mercenaire devina la profonde lassitude qui accablait le commerçant. Il ne connaissait son âge exact mais il le savait bien trop jeune pour que ses tempes déjà grisonnantes et son air fatigué ne soient qu’une conséquence naturelles des années qui passaient. L’ancien agent de l’Ordre ne savait quel Mal pouvait bien ronger son interlocuteur mais là était probablement un sujet qui mériterait d’être creusé un peu plus tard.

“Mon associé, Pavlan Jillar, viendra vous rendre visite dans les prochains jours pour une rédaction en bonne et dûe forme du contrat. Au plaisir mon cher Asthrabal; nos lames ne vous décevront point.”

Il se leva finalement, prêt à sortir récupérer ses effets et surtout ses armes sans lesquelles il se sentait impuissant voire même nu.  La guerre était ce qui le définissait, il n’avait jamais vraiment rien fait d’autre dans sa vie à l’exception de sa jeunesse dans un clan chasseur près de la Baie de Forochel. Pour lui, avoir une épée ceinte revenait au peintre emportant son pinceau partout où il se rendait, c’était vital.  Mais alors qu’il s’apprêtait  à quitter les lieux la porte s’ouvrit, laissant apparaître Geoff ainsi que la silhouette imposante de Lagor. Les deux hommes avaient trouvés dans la galerie découverte un peu plus tôt derrière la tapisserie: une figurine de bois peint représentant un fier paon faisant la roue. Un objet intrigant dont la présence dans le tunnel était des plus surprenantes. Asthrabal s’en saisit, l’examina puis feignit l’indifférence face à cet objet apparemment “sans importance; toutefois la force avec laquelle il pressait l’oiseau inanimé dans ses mains indiquait tout autre chose. Ald’ar le remarqua mais n’en montra rien; il indiqua simplement à Lagor de le suivre et partit, décidé à retrouver ces voleurs.



Nomuas les retrouva non loin de là quelques dizaines de minutes plus tard. L’Eldar était revenu avec de précieuses informations qui leur indiqua la marche à suivre. Il leur raconta sa rencontre avec le vieillard à l’autre bout de la galerie et ce dont il avait pu en tirer concernant le réseau qui parcourait la ville de Lossarnach.
Les trois acolytes décidèrent de ne pas gaspiller la moindre seconde et, après avoir récupéré leurs montures, ils mirent le cap vers la vallée d’Imloth Melui où résidait le cartographe qui était susceptible d’avoir divulgué des indications ayant servi aux voleurs.

“Des voleurs..
.fit Ald’ar avec dédain. Je n’ai jamais aimé cette race, bien souvent des lâches et piètres combattants profitant de la faiblesse de l’autre pour s’enrichir sans risques et qui mouillent leurs braies crasseuses à la moindre opposition.”

Le Lossoth était loin d’être un enfant de coeur et il n’avait jamais rechigné à commettre de nombreux crimes pour de l’argent mais jamais il ne s’était rabaissé au rang de ces malfrats miteux. Il voyait dans la criminalité, comme dans tout autres domaines, différentes classes allant de la noblesse aux pratiques les plus viles. Le mercenariat revêtait une véritable grandeur; on risquait constamment sa vie pour un travail, on se mettait en danger et il fallait compter sur ses compétences et son courage pour réussir. Nulle place n’était réservée pour les pleutres ou les faibles chez les  mes Perdues. Dans un autre registre, les assassins méritaient aussi leurs gains de par leur talent sans commune mesure. Mais les voleurs ou autres pirates, là était bien la classe la plus vile des criminels; rien de plus que des couards ayant trouvé des innocents plus faibles pour leur soutirer leur bien ou des parasites entrant lâchement dans les demeures pour prendre en cachette des objets de valeurs. Ald’ar les méprisait au plus haut point.

Ils quittèrent la cité de Lossarnach au trot avant d'accélérer légèrement la cadence jusqu’à Imloth Melui. Si les deux lieux étaient très proches, ils se différenciaient grandement par leur panorama et leur population. Au contraire de Lossarnach qui rassemblait tous les niveaux de strates sociales et qui présentait une architecture aussi varié que disparate à mesure que l’on s’éloignait du centre ville, Imloth Melui était en grande majorité habité par des membres de la noblesse gondorienne qui avait ici acheté de grandes résidences qui s’étendaient sur des lieux à la ronde. Une bonne partie de ces habitations à la fois pittoresques et très confortables étaient d’ailleurs vide, leur propriétaire passant la majorité de leur temps dans les grandes villes du royaume, ne venant ici que quelques semaines par an pour des vacances qu’ils considéraient comme bien mérité loin de l’agitation de Minas Tirith et des troubles d’Osgiliath. Il fallait dire que le tableau bucolique que donnait à voir la vallée avait un réel charme, le village avait un côté riant et hautement apaisant, la sérénité qui y régnait était telle que l’on pouvait entendre le ruissellement du petit cours d’eau qui traversait le bourg, les rues parfaitement pavées étaient nettoyées avec soin et les multiples petits squares souvent ornementé d’une fontaine d’eau claire renforçait le caractère distingué du lieux. Les champs de fleurs de toutes les couleurs s'étendaient à proximité du village: il y en avaient de toutes les couleurs et de toutes les formes donnant un aspect chatoyant et quasiment merveilleux à la vallée renforcée par la magnificence des Montagnes Blanches à l’arrière plan. Le commerce était très limité à Imloth Melui contrairement à Lossarnach, centre névralgique du “Grenier du Gondor” et où l’un des marchands les plus célèbres du royaume s’était établi; mais c’était pourtant bien ici que l’on faisait pousser les plus belles mais aussi les plus chers fleurs du Gondor, régulièrement des convois partaient en direction de la capitale où les citoyens les plus fortunés pourraient acquérir une rose ou une tulipe de Lossarnach: une des nombreuses marques de luxe indispensable à la bourgeoisie ou la noblesse gondorienne.

Les  mes Perdues arrivèrent finalement, après une demi-journée à cheval, à l’entrée d’Imloth Melui. Nomuas désigna alors une des premières bâtisses de la bourgade: c’était la boutique de l’antiquaire dont le vieillard prolixe avait fait mention.  La maison était de taille moyenne et semblable à toutes les autres et seul l’écriteau “ Jonnery: Cartes et Antiquités” pouvait renseigner les passants sur le fait qu’il s’agissait en réalité d’une boutique et que la porte leur était ouverte.

“Attendez moi ici. Je vais y aller seul pour ne pas éveiller trop de soupçons. Mais tenez vous prêt à intervenir au signal.” ordonna le Bras de Fer en mettant pied à terre.


S’il rentrait dans la boutique en compagnie d’un colosse à la peau sombre lourdement armé ainsi que d’un elfe à l’allure très inhabituel, le vendeur aurait alors toutes les raisons du monde pour se méfier. Pour le moment l’approche pacifique semblait préférable.

Le Nordique poussa la porte en bois qui souleva un volute de poussière sur son passage et pénétra dans la pièce faiblement éclairé en faisant grincer le parquet quelque peu vieilli. Les antiquités exposés n’avaient vraisemblablement rien d’exceptionnel et semblait plutôt destiné aux nobles gondoriens en quêtes de décorations pour leur résidence secondaires. Toutefois ce furent les nombreuses cartes, enroulées sur elles-même et déposées dans une bibliothèque derrière le comptoir qui attirèrent l’oeil gris et perçant du mercenaire. Après avoir fait semblant de parcourir les rayons durant quelques secondes il s’approcha et salua l’antiquaire qui s’enquit de l’objet de cette visite.

Ald’ar caressa sa moustache ce qui lui donnait l’air détendu aux yeux d’un étranger même s’il s’agissait en réalité d’un toc indiquant qu’il montait un mensonge pour obtenir quelque chose.

“Je suis Forenbel Afedon de Minas Tirith. Voyez-vous, mon père venait de la région et y passé près de quarante ans avant de partir s’installer à Minas Tirith pour sa carrière. Il est revenu à Lossarnach il y a quelques temps pour y passer les dernières années de sa vie. Une retraite dorée et méritée qui s’est achevé il y a quelques semaines lorsqu’il nous a quitté.  Peu de temps avant sa mort il m’a parlé de son ancienne maison d’Imloth Melui et en guise d’hommage je me suis promis de la racheter et d’en faire une résidence pour la famille Afedon.”



Le Lossoth marqua une pause, à présent que le contexte était posé il pouvait en venir à ce qui l’intéressait.

“Mais mon père a aussi fait mention d’un réseau de galeries qui parcourait les principaux villages de la région ainsi que sa capitale et qui serait laissé à l’abandon. Selon lui seules les familles ancestrales ont connaissance de ce réseau dont l’existence est transmise de génération en génération. Je ne peux vous cacher que cette histoire m’a intriguée au plus haut point, tout cela est plutôt surprenant et plutôt unique dans tout le royaume. Et j’ai entendu dire que vous étiez en quelque sorte un spécialiste de la question… Me trompes-je?”


Une approche trop brusque d’un informateur dans les bas-fonds de la Cité Blanche avait par le passé failli coûter cher au Bras de Fer qui cette fois préférait prendre des pincettes
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 2 Sep 2018 - 23:20

Ald’ar émit un petit rire  et sourit au Bourgeois qui, confortablement installé dans son luxueux fauteuil, sirotait un verre de vin avec délicatesse. Un tel degré de raffinement qui contrastait réellement avec la vie austère à laquelle le Nordique avait eu droit. Depuis sa naissance il avait dû braver les éléments et la mort qui guettait les habitants de l’inhospitalière Baie de Forochel, il avait mené une vie de combattant, de mercenaire arpentant les routes du continent sans avoir ni foyer ni famille. Il s’était souvent contenté du strict minimum au niveau du confort ou du niveau de vie, s'accommodant souvent de bien peu; il se plaisir à dire que cette vie “à la dure” avait forgé sa résilience.  Il ne regrettait pas  d’avoir mené ce mode de vie mais il n’avait  jamais non plus caché son attirance pour le luxe tel qu’il se présentait sous ses yeux dans les Caves d’Or. S’il avait quitté son peuple, les Lossoth, c’était aussi dans l’espoir de rencontrer le succès ailleurs, dans des terres plus civilisée, bien loin de la précarité du Nord lointain. Et aujourd’hui après les récompenses conséquentes reçues de la main du seigneur oriental quelques semaines plus tôt et la mise en place de son projet de mercenariat à grande échelle, il sentait que bientôt peut-être ce serait à lui d’être assis dans un fauteuil de velours à se sustenter des mets les plus distingués. L’histoire d’Ald’ar Omenuir s’apparentait à celle de la brute qui se rêvait dandy et du grognard qui se voyait muscadin. Mais le monde bourgeois des affaires n’était pas une arène moins féroce que celle des gladiateurs, on y retrouvait les mêmes ennemis prêt à vous faire mordre le sable pour défendre au mieux leurs intérêts et à ce petit jeu là Asthrabal avait bien plus d’expérience que l’ancien Lefnui dont l’art de la négociation n’avait pas toujours été vraiment exemplaire. Ceux qui avaient servi sous ses ordres lors du sac de Fondcombe s’en souvenaient sûrement très bien.  

Comme attendu l’offre gourmande d’Ald’ar ne connut pas l’adhésion du propriétaire des lieux mais la contre-proposition qui suivit restait tout de même alléchante. Le Nordique ne savait pas vraiment grand chose de la nature des biens dérobés mais leur valeur semblait bien conséquente au vu de l’inquiétude du Bourgeois et des moyens investis pour en retrouver la trace.  La perspective de toucher six pour cent de leur valeur était vraiment encourageante même s’il se rendait maintenant compte que la présence de Palvan dans de telles circonstances aurait été précieuse. Il aurait sûrement mieux mené les négociations qu’un Ald’ar un peu perdu dans tous ces chiffres face à l’un des marchands les plus influents et renommés du continent et tête pensante de la Compagnie du Sud.

Par contre il y avait bien une donnée que le Lossoth était mieux capable d’analyser que n’importe quel négociant du  royaume : le degré de faisabilité d’une mission. Quand on parlait d’opération de terrain le mercenaire était dans son élément et ses quelques décades d’expérience en la matière jouaient en sa faveur. Et en l'occurrence la demande du Bourgeois relevait quasiment de l’impossible.  Se sentant en confiance sur ce sujet, Ald’ar commença avec cela:

“ Compte tenu du temps écoulé depuis le cambriolage, les malfaiteurs pourrait être à des dizaines voir des centaines de lieux de Lossarnach; peut-être se sont-ils même dispersés aux quatres coins des Terres du Milieu. Les ramener vivant et apte à parler ne sera alors clairement pas une mince affaire. Une telle mission est bien évidemment dans nos cordes mais au vu de sa complexité il faudra revoir votre offre à la hausse. Voici ma proposition: six pour cent pour les artefacts et on monte à neuf si je vous ramène les cambrioleurs en bon état plus le droit de disposer d’eux une fois que vous aurez mené votre petit interrogatoire. A cela il faudra aussi compter un certain soutien financier,logistique et politique pour pouvoir mener à bien notre mission.”


En effet de tels professionnels capables de s’introduire dans les Caves d’Or lourdement gardées pourraient faire d’excellentes recrues pour les ¨ mes Perdues.

“Si nous sommes d’accord alors je vous laisserai régler les termes du contrat avec mon associé M.Jillar”.

Faisant mine de se redresser, Ald’ar tendit sa main valide à son nouvel employeur.

“Alors ...Marché conclu?”


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Le vieil homme était très bavard, trop bavard même pour un Nomuas qui chérissait avant tout le silence et la discrétion mais dans le cas présent le tempérament babillard de l’inconnu était une aubaine; d’autant qu’il semblait savoir pas mal de choses sur ces tunnels. L’Eldar prit donc son mal en patience et s’efforça d’adopter un ton plus bienveillant que le premières paroles échangées. Il se détendit et accepta avec un sourire faussement reconnaissant de s’asseoir en face du vieillard qui lui servit du thé.  Il n’en but pas une goutte, des siècles d’activités dans le milieu de l’espionnage et de l’assassinat l’avait rendu complètement paranoïaque sur ce genre de chose et jamais il ne mangeait ou ne buvait ce que lui tendait un inconnu, il avait lui-même tellement de fois tuer en glissant quelques gouttes de poison mortel dans un breuvage destiné à une cible. Néanmoins pour ne pas éveiller le moindre soupçon il porta la tasse à la bouche et fit mine de boire quelques gorgées tout en écoutant attentivement le discours verbeux de son interlocuteur. Au milieu du flot d’informations inutiles et anecdotes inintéressantes au possible il y avait quelques pistes qui pouvaient se révéler précieuse pour la suite.  Ainsi un réseau de galerie parcourait la ville en cas d’attaque, donc le tunnel qu’il venait d’emprunter n’était pas le seul; le caractère désuet de ces installations pouvait aussi en faire un passage privilégié pour les malfaiteurs pourvu qu’ils en aient connaissance.

Nomuas reposa délicatement sa tasse et demanda d’une voix suave et chantante. Si son apparence n’avait plus grand chose à voir avec celle de ses semblables, le ton de sa voix et son caractère envoûtant n’avait par contre pas changé depuis sa jeunesse passées à Vertbois.

“Mais dîtes moi mon ami; existe-il une carte ou quelque document sur ce système de galerie pour  y voir plus clair. Vous qui semblez bien connaître ce système , je vous en prie éclairez moi , cette sagesse, cette connaissance est-elle connue de tous ici et au-delà. Qui en connaîtrait assez sur ces galeries pour pouvoir les emprunter à leur guise sans éveiller le moindre soupçon afin de circuler dans la ville et de pouvoir entrer n’importe où, y compris dans les endroits les mieux protégés?”


Il fit à nouveau mine de boire avec satisfaction.

“Toutes ces questions peuvent vous sembler étrange mais votre histoire de galerie à hautement éveillé ma curiosité. Je me suis récemment installé dans la région et aie emprunté ce tunnel par pur hasard mais tout ceci m’intrigue au plus haut point, je dirais même que cela m’excite.”


Nomuas en faisait peut être un peu trop mais il avait le pressentiment qu’avec cet homme la nuance et la subtilité n’était pas forcément requises pour obtenir au plus vite des informations, il avait choisi d’y aller avec des gros sabots pour le flatter et le mettre en confiance.

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De son côté Lagor avait également trouvé quelque chose : une figurine peinte en bois représentant un paon faisant la roue. Elle avait été placée dans la galerie empruntée un peu plus tôt par son acolyte aux oreilles pointues qui l'avait renversé sans s'en rendre compte. Le colosse à la peau sombre fronça les sourcils et montra l'objet à Geoff sui se trouvait derrière lui.

"C'était dans le trou...on devrait monter pour leur montrer ."


Ald'ar et Asthrabal pourraient sans doute tirer plus de cette sculputure que les deux guerriers qui n'avaient strictement aucune idée du pourquoi de la présence de cet objet. Etait ce un artefact du Bourgeois? Un élément de décoration? Un oubli des cambrioleurs? La panthère d'Esgaroth n'en savait rien mais espérait que son supérieur en sache plus; Lagor était un guerrier, un homme d'actions pas un détective. Toutes ces enquêtes visant à collecter des indices pour remonter à la source n'appartenaient pas à son domaine, il ne se révelerait réellement précieux qu'au moment où les épées devront être dégaînées.
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 14 Aoû 2016 - 13:00



Ainsi l’idée de vérifier les murs et ce qui se trouvait derrière les tapisseries n’avait effleuré l’esprit de personne ici avant l’arrivée des trois mercenaires.  A priori les méthodes de travail de la garde des lieux ainsi que de l’armée régulière étaient à revoir ; mais quoiqu’il en était ils n’étaient pas là pour tergiverser sur ce qui aurait dû être fait. D’ailleurs cette erreur arrangeait plutôt bien les affaires du Bras de Fer et de ses acolytes qui venaient au moins de montrer que eux ils avaient les bons réflexes.  Le Bourgeois s’était montré assez méfiant à leur égard depuis leur arrivée ce qui était un réaction plutôt compréhensible quand se présentaient sur le seuil de votre porte un Lossoth avec une arme à la place du bras, un colosse à la peau sombre et un elfe plutôt atypique; tous sortis de nulle part; c’était assez peu commun.  Là ils venaient de marquer des points dans l’esprit du riche marchand d’artefacts et avaient peut-être par la même gagné un peu de sa confiance ce qui était suffisant lorsque l’on voulait  se faire grassement payer pour services rendus.

Asthrabal l’informa que le bruit d’un cambriolage s’était plus ou moins répandu dans la région et que plusieurs factions menaient l’enquête tout en émettant certaines réserves sur l’engagement complet des forces du Roi. Les relations entre l’Affable et le Bourgeois étaient-elles devenues houleuses?  C’était en tout cas ce que voulaient les rumeurs qui se répandaient aussi dans le coin et il se pouvait bien qu’elles disaient vraies.

D’un geste Asthrabal invita le Nordique à la suivre à l’extérieur de la chambre forte mais Lagor ne fut clairement pas convié et ils laissèrent donc la Panthère d’Esgaroth en compagnie  de Geoff.

Le commerçant conduisit le mercenaire jusque dans une belle pièce parfaitement agencée et meublée; il s’assirent chacun de part et d’autre d’un magnifique bureau en bois ouvragé : le dur des négociations allait pouvoir commencer et Ald’ar s’en délectait déjà; la signature d’un premier contrat pour son groupe était imminente et ce serait sûrement le premier d’une longue liste ; la première étape qui les mènerait à la gloire, au succès et à la richesse.

“Nous avions à coeur de vous montrer que nous ne sommes pas des branquignoles venus vous faire perdre votre temps ; des “amateurs” comme vous dites. Nous avons tous trois assez d’expérience pour pouvoir prétendre avoir les capacités de vous ramener vos biens.”

Le Bourgeois lui demanda alors quel était le prix à payer pour s’allouer les services des mercenaires et bien qu’il était loin d’être un expert en commerce et négoce une idée vint à l’esprit d’Ald’ar pour rendre leur contrat encore plus solide.

“Pour les informations, inutile de nous payer...Nous nous sommes présenté ici avec la ferme intention de vous ramener ce qui vous a été volé et c’est ce que nous ferons dans le cas contraire ce serait un échec sur toute la ligne et nous ne mériterions pas votre or.  Voici ce que je propose : nous voulons un pourcentage d’environ 10 % de la valeur des artefacts que nous vous ramènerons. Cela peut paraître cher mais au moins vous serez garanti que nous ne serons payé qu’en fonction de la réussite de notre mission.

Bien entendu une estimation des biens rapportés devra être effectué par une tiers personne, experte en ce domain et qui n’aura aucun préavis sur la question.

Cependant si vous voulez continuer et revoir les termes du contrat plus longuement et dans des considérations plus techniques je vous invite à le faire avec mon associé qui est plus qualifié dans ce domaine. On l’appelle la Pièce mais vous devez sûrement  le connaître sous le nom de M.Jillar...non?”



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Dans la chambre forte, Lagor semblait bien dubitatif et ne cessait de parcourir la pièce en long, en large et en travers à la recherche d’un autre indice qu’ils auraient pu rater.  Geoff lui ne bougeait pas d’un iota.  Le colosse de Lacville tapota alors un des murs de pierre et se gratta le crâne, toujours aussi circonspect.

“Mais comment peut-on construire un tunnel dans cette roche? Ça a dû prendre des mois, voire des années à moins que ce passage ne soit bien plus ancien qu’on ne le pense…”


La panthère d’Esgaroth était difficilement impressionnable mais là il semblait bien interloqué devant l’exploit qu’avait réalisé les cambrioleurs. A moins qu’il ne s’agissait pas d’une simple prouesse technique ; et si cette galerie avait été là depuis bien longtemps sans que personne n’y prête attention? Elle était probablement  loin d’avoir délivrée tous ses secrets.  

Malheureusement , coincé dans cett vaste pièce en compagnie de Geoff et bien trop robuste pour pouvoir glisser ne serait-ce que son buste à l’intérieur de l’ouverture; Lagor n”était pas vraiment en mesure de faire avancer l’enquête.

En l’état actuel des lieux seul un pouvait recueillir de nouveaux indices.

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Au cours de ses six siècles d’existence Nomuas avait connu des accueils plus bienveillants que celui qui lui fut réservé à la sortie de la galerie.  Un vieillard s’était présenté à lui , un gourdin à la main, et l’avait invectivé en lui signalant qu’il se trouvait dans une propriété privée.

Instinctivement l’elfe porta sa main à son ceinturon ou d’habitude se trouvaient toutes ses lames mais il n’en trouva aucune. Asthrabal leur avait confisqué toutes leurs armes avant qu’ils puissent entrer dans les Caves d’Or. Il jura intérieurement  avant de rétorquer au vieux propriétaire des lieux qui se rendait tout doucement compte que son visiteur indésirable était un intrus plutôt particulier.

“Et cette galerie  qui part de chez vous conduit également à un propriété privée. Et j’ai toutes les raisons du monde de croire qu’elle a été récemment empruntée.



Nomuas jeta un coup d’oeil dans son dos, où se trouvait l’entrée de cette fameuse galerie. Le trajet à l’intérieur de celle-ci avait été pour le moins intrigant , en plus d’avoir été éprouvant. Si le corridor était étroit et assez “ sauvage” au début, il s’élargissait progressivement à mesure que l’on s’éloignait des Caves d’Or. Le tunnel finissait même par devenir un véritable couloir, plutôt large et haut et même aménagé à l’aide de poutre en bois pour soutenir le plafond. Le tout paraissait ancien , vieux de plusieurs années : soit les voleurs avaient préparé leur rapt depuis longtemps soit ils avaient utilisé un passage bien plus ancien que leur projet.

Nomuas analysa rapidement la bâtisse dans laquelle il se trouvait  à présent : l’endroit était en ruine mais tout indiquait qu’autrefois cela avait servi de splendide et luxueuse demeure. Qu’est ce que cela pouvait bien signifier? Et qui était ce vieillard au comportement agressif?

“Très cher... Ne vous inquiétez pas ;  je m’en irai dès que j’aurai ce que je suis venu chercher. Je vous conseille donc vivement de me dire tout ce que vous savez à propos de ce tunnel et de ceux qui l’ont utilisé récemment.”


L’elfe adressa un sourire pas vraiment rassurant à l’homme; le jeu de manipulation et d’intimidation commençait pour l’Eldar qui s’en délectait d’avance. Heureusement que c’était lui qu’on avait mis sur le coup ; Lagor aurait déjà décapité le pauvre bougre avant qu’il ne puisse parler et Ald’ar aurait trop vite perdu patience.

“Ah ...et  il est inutile d’essayer de me mentir. Je le saurai tôt au tard et alors je vous le ferai payer  par un lourd tribut. On ne ment pas à un Premier Né sans en subir les conséquences non?”
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 3 Mar 2016 - 20:01


Asthrabal était un homme prudent , et les gardes désarmèrent donc le trio de mercenaires qui s’étaient pompeusement présentés quelques minutes plus tôt à l’entrée des Caves d’Or.  Celui qui semblait être le chef des gardes fit bien attention à immobiliser la prothèse métallique du Bras de Fer qui pouvait rapidement être utilisée comme une arme. Ald’ar , considérablement gêné par le port de cette encombrante attelle , ne protesta pourtant pas ; il valait mieux ne pas froisser le Bourgeois avant même de l’avoir rencontré ; le Nordique se laissa donc faire.  
Les mercenaires furent dépouillés de leurs innombrables armes et  de divers objets que des gardes très zélés avaient considéré comme étant potentiellement dangereux ; de toute évidence la prudence du maître des lieux était assez proche de la paranoïa.

On les conduisit ensuite dans un somptueux salon richement ornementé et qui renfermait des reliques inestimables provenant des quatre coins du continent. Asthrabal se tenait devant eux, visiblement inquiet . Ald’ar examina rapidement celui dont il avait tant entendu parler et qui détenait une grande part du pouvoir économique de la région ; c’était un homme d’un âge assez mûr et de taille moyenne , pas réellement impressionnant physiquement mais les traits de son visage et son attitude reflétaient un certain rayonnement qui pouvait partiellement expliquer son succès.
Le Bourgeois prit la parole et argua que la manière dont ses invités du jour s’étaient présenté insinuait la présence de quatres guerriers or il n’était que trois. Effectivement la langue d’Ald’ar avait fourché et il aurait dû dire “ Le Glaive et les Sabres”  mais à présent que son interlocuteur soulevait de tels questions , le Lossoth se mit à vouloir jouer sur son lapsus.

“Nous nous sommes installés dans la région il y a peu et le groupe armé que nous dirigeons et encore en formation. déclara le Bras de Fer.  Quant à la notoriété , eh bien… j’ai bon espoir qu’elle viendra très rapidement. “

Le marchand d’artefacts , sans prendre la peine de répondre aux indications du mercenaire , se leva de son luxueux fauteuil et les invita à le suivre.  Ils descendirent  alors un escalier éclairé par d’étranges lumières ; tout ici semblait être pensé pour émerveiller et fasciner les visiteurs. Lagor qui n’avait pas côtoyé une telle aisance de vie depuis longtemps observait avec étonnement tous les recoins ; Ald’ar quant à lui se contentait de jeter de brefs regards mais ce qu’il vit suffit à lui faire comprendre que les Caves d’Or était peut-être l’un des lieux les plus captivant du royaume si ce n’est des Terres du Milieu.  De son côté Nomua ne semblait pas vraiment impressionné et il se contentait simplement d’avancer juste devant Geoff ; il regarda seulement la lame qui ceignait à sa ceinture avant hausser les épaules avec une pointe d’insolence.

Le petit groupe très hétéroclite s’arrêta devant une immense et épaisse porte en métal qui semblait bien impénétrable . De toute sa carrière Ald’ar n’avait jamais vu une paroi aussi importante pour garder des reliques dans une demeure privée.  Pour le coup le Lossoth était réellement impressionné et cette protection extraordinaire parvint même à attirer l’attention de l’elfe qui l’examinait sous toutes les coutures de son regard vert cobalt .
A l’aide d’étranges clés Asthrabal et Geoff actionnèrent deux mécanisme qui firent ouvrir la porte sans aucun bruit. L’intérieur de la pièce était là aussi somptueusement aménagée avec de grandes tapisseries et de grands tapis ; de nombreux coffres et écrins abritaient les fameux artefacts qui avaient rendu le commerce du Bourgeois si fructueux mais de toute évidence certains manquaient à l’appel ce qui provoquait , à raison , la colère et le désarroi d’Asthrabal.  Il n’y avait rien de plus cruel que de perdre en un instant tout ce que l’on avait amassé pendant des décennies ; Ald’ar , Lagor ou même Nomuas avait déjà pu expérimenté cela .

Ald’ar analysa rapidement l’état des lieux avant de se tourner vers son potentiel employeur.


“Comme vous le dites la porte n’a pas pu être forcée ; l’enfoncer aurait laissé des traces. Et j’aimerai bien voir qui pourrait la forcer , elle me semble bien impénétrable”.


Lagor acquiesça , même la Panthère d’Esgaroth se semblait pas être en mesure de la faire vaciller d’un iota malgré son imposante carrure.  Les trois mercenaires se mirent alors à ausculter la pièce de manière rigoureuse ; les voleurs étaient bien entrés par quelque part et comme ils n’étaient pas passés par d’inexistantes fenêtres ou par la porte il fallait bien qu’il y ait des indices sur le mode d’entrée qu’ils avaient utilisé car toute effraction laissait des marques ; les pillards les plus doués ne pouvaient que les atténuer en espérant que quand on les remarquerait ils seraient déjà loin mais il était impossible des les effacer complètement.  Les trois mercenaires avaient l’expérience avec eux et Nomuas et Ald’ar avait été plusieurs fois amenés à s’infiltrer dans des endroits où ils n’auraient pas dû se trouver : pour reconstituer les méthodes d’un malfaiteurs il fallait impérativement réfléchir comme un malfaiteur ce que le  Nordique , l’Eldar ou le colosse pouvait naturellement faire.

Ald’ar étudia le sol , poussant certains tapis en cas de besoin ; il savait que dans certains bâtiments d’anciennes trappes désaffectées et inutilisées depuis des lustres étaient parfois reéxploitées par des cambrioleurs. Mais ce fut finalement Nomuas qui découvrit le pot aux roses ; depuis quelques minutes l’elfe examinait les murs de l’antichambre et vérifiait ce qui se trouvait derrière les tapisseries. Il ne tarda pas à trouver un tunnel étroit qui de toute évidence n’aurait pas dû être là.

"-Un tunnel ...murmura-t-il avant de s’exclamer à haute voix. Les voleurs ont construit un tunnel dans la pierre!

Il écarta la tapisserie d’un geste brusque dévoilant le passage exigü.

-Ils ont creusé un tunnel dans la pierre ?
Fit un Lagor dubitatif qui frappait la roche comme pour en tester la solidité.

Le Bras de Fer se tourna alors vers le Bourgeois

-Les pillards sont venus il y a trois jours et ils doivent déjà être loin à l’heure qu’il est , si nous voulons préserver une chance de les retrouver il faut agir maintenant sans plus tergiverser. Nomuas ; emprunte ce tunnel et regarde où il conduit , veille à nous tenir informé de chaque indice que tu trouveras. "



L’elfe était le seul capable d’entrer dans ce passage trop petit pour Lagor qui avait les épaules bien trop larges ou même pour Ald’ar trop robuste et considérablement importuné par le port de cette attelle de sécurité.  Le choix se porta donc sur Nomuas qui ne semblait pas vraiment effrayé à l’idée de s’engouffrer dans cette sombre galerie sans ses armes qui étaient restées à l’entrée du domaine.  Le Nordique avait jugé bon de rappeler à l’elfe de les tenir au courant; les vélleités d’indépendance de l’elfe était parfois un peut trop affichées il fallait veiller à les contrôler tout en lui laissant assez d’espace pour le frustrer.

“En attendant de voir où ce tunnel débouche et de potentiels indices je dois savoir qui est au courant de ce vol et si d’autres personnes enquêtent déjà dessus. Et il faudrait également songer aux modalités du contrat pour que notre collaboration devienne officielle si vous voyez ce que je veux dire.”


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Nomuas avançait dans le noir total et dans un conduit où l’air était assez rare et où il fallait prendre garde à ménager ses efforts et son souffle mais l’elfe ne semblait nullement paniqué et il avançait tranquillement à l’aide de ses coudes et de ses jambes. Parfois une pierre lui égratignait la peau mais il ne bronchait pas ; la seule chose qu’il semblait avoir perdue était la notion du temps. Il ne sut pas combien de temps il s’était engagé dans son tunnel mais même pour un elfe pour qui une décennie ne signifiait pas grand chose , il lui semblait s’être passé un temps assez important. C’est alors enfin il vit la lumière au loin...
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 29 Oct 2015 - 19:55

La cité de Lossarnach n’était ni la plus puissante , ni la plus riche, ni la plus célèbre du Gondor. Si l’on demandait à un voyageur quelconque de citer une voire deux villes du Royaume de Mephisto il évoquerait la resplendissante Minas Tirith ou encore l’ancestrale Osgiliath peut-être même le port de Pelargir au coeur des discussions ces derniers temps à cause de la période troublée que la ville maritime traversait. Mais il y avait fort à parier qu’aucun d’entre eux ne citerait Lossarnach ; le bourg et la région qui l’entourait n’étaient pas des plus emblématiques. Quelques personnalités secondaires avaient fait irruption dans les ouvrages historiques comme Forlong le Gros ou encore Dame Morwen mais nul roi ou grand héros ne naquit en ces terres. Le  seigneur de la région avait beau porter le titre de “Roi” cela n’en faisait pas un monarque reconnu  et célèbre dans les Terres du Milieu pour autant ; d’ailleurs il se faisait voler la vedette par un certain marchand d’artefacts depuis quelques années.
Et pourtant c’était probablement l’un des endroits les plus agréable et paisible de cette partie du continent ; il y faisait bon vivre surtout depuis que le Rude Hiver avait cédé sa place à un printemps et un été resplendissants. Les caisses étaient loin d’être vide notamment grâce au commerce très fructueux du blé qui poussaient à foison dans les champs ; la terre fertile qui entourait la bourgade n’était pas étrangère à cette masse de production . La ville s’était développé sans prétention ; ici les rues n’étaient pas pavés d’or et les bâtisses n’étaient pas murées de marbres à part peut-être dans le quartier du  palais royal. Contrairement aux habitants de Minas Tirith , ceux de Lossarnach n’étaient pas des citadins à proprement parler . S’ils habitaient effectivement dans une ville en pleine croissance ils travaillaient encore pour beaucoup d’entre eux dans les champs et leurs demeures étaient agencés de manière à rappeler la ruralité et l’importance dans le développement de la cité. De la même manière il n’était pas rare de croiser divers animaux domestiqués dans les rues de la ville : certains Lossarnachois , parmi les plus aisés et les plus sédentarisés , commençaient à se plaindre des piaillements des poules dans les rues ou des bouses de vaches certes rares mais néanmoins dévastatrices pour l’odorat comme pour les souliers. Ici , les gens avaient le sourire et ne semblaient pas aspirer à mieux qu’à cette vie à mi-chemin entre campagne et ville dans laquelle ils se plaisaient si l’on excepté une minorité de nouveaux bourgeois vivant au centre ville qui avaient adopté un mode de vie beaucoup plus urbanisé.
Ils ne manquait ni de nourriture qui était abondante ni d’argent ; des pièces d’or entraient sans cesse dans les caisses.  Les habitants de Lossarnach étaient tout simplement heureux.
De toute évidence il y faisait bon vivre et le monde ne tarderait pas à comprendre qu’il y avait de bonnes chances de s’enrichir en faisant affaire ici à l’instar d’Asthrabal .

D’ailleurs le bruit courrait que de curieux étrangers se serait installé dans une grande étable située un peu à l’extérieur de la cité. Certains disaient les avoir aperçus dans les rues et dans la taverne ; ils racontaient que ces hommes étaient contact avec Palvan Jillar. Qu’est ce que ces étrangers pouvait-il vouloir à ce banquier reconnu et réputé pour être sans histoires? Cela avait tout d’une belle escobarderie visant à amplifier l’importance de l’arrivée de ces intrigants étrangers.

Cet après-midi là , les derniers sceptiques , qui ne croyaient pas même à l’existence de ces hommes sur qui ont disait tant d’affabulations , purent constater qu’ils se trompaient : ces gens existaient bel et bien et ils étaient tout sauf banal.
 Tous les regards convergeaient vers les trois silhouettes qui s’avançaient d’un pas sûr sur l’allée centrale ; les artisans qui travaillaient dehors s’interrompirent tous dans leur besogne pour suivre du regard les nouveaux venus . Certains se précipitaient même au fenêtre pour assister  à ce curieux défilé . De toute évidence ces trois individus n’étaient pas des espions infiltrés puisqu’ils n’avaient pas peur de sortir ainsi en public et d’être observé par tous.

Il fallait avouer que ces trois hommes avaient de quoi attirer le regard. Sur la gauche se tenait une véritable force de la nature ; un géant de plus de deux mètres à la carrure impressionnante : son large poitrail était au moins deux fois plus grand que celui d’un homme normal . Il était vêtu d’une lourde et splendide  cuirasse dorée surmontée d’un col de fourrure  qui devait certainement peser plusieurs dizaines de kilos mais le poids de l’armure ne semblait pas le déranger outre mesure. L’homme avait la peau sombre et le crâne rasé et son air taciturne n’inspirait pas la sympathie .
Et pourtant le guerrier à la peau d’ébène était encore le moins inquiétant du trio .

La silhouette qui s’avançait à droite n’était pas celle d’un homme , ni même celle d’une femme d’ailleurs. Non il s’agissait d’un elfe . Croiser un représentant de cette race légendaire à Lossarnach était déjà quelque chose d’exceptionnel mais il fallait ajouter à ce fait que cet elfe avait une allure plus atypique. Sa chevelure était presque intégralement rasée si l’on exceptait une crête iroquoise qui trônait sur son crâne meurtri et sa peau presque jaunie était bardée d’une multitude de cicatrices qui montaient jusqu’à son visage. D’ordinaire les elfes inspiraient plutôt confiance mais celui-ci effrayait plus qu’autre chose.

L’homme qui marchait au centre n’avait ni d’oreilles pointues ni une taille exceptionnelle. Ses cheveux grisonnants étaient coupés courts et un bouc ornait son menton . Son apparence était moins inhabituelle que celle de ses deux acolytes mais son teint clair et ses yeux gris trahissaient son origine étrangère.  Il portait sur ses épaules une ample cape de voyage qui dissimulait la majeure partie de sa silhouette.

Tout trois avançaient d’un pas sûr et décidé , de toute évidence ils savaient où ils allaient . Ils avaient un objectif précis.




Ald’ar Omenuir n’avait pas perdu son temps depuis son arrivée à Lossarnach ; lui et ses deux lieutenants s’étaient déjà établis dans leur quartier général et ils s’étaient immédiatement mis en quête d’un premier contrat pour lancer leur entreprise. Palvan avait beau leur fournir des fonds  il fallait que les résultats viennent rapidement non seulement pour garder la confiance du créancier mais aussi pour soigner la réputation du groupe naissant. Il pensait avoir enfin trouver une affaire intéressante bien que celle ci avait réellement besoin d’être clarifiée.
C’était Nomuas qui avait recueilli  , la veille , les quelques informations qu’un garde éméché lui avait confiés en l’échange d’un nouveau verre de vin. Les détails étaient encore floues mais ce qui était certain c’était qu’il y avait de l’agitation du côté des Caves d’Or .

Le Roi Artheyrn s’était en effet rendu dans la demeure du Bourgeois et il en était ressorti dans un état de colère noire; l’on disait déjà que les deux personnalités les plus influentes de la cité avaient eu un litige . Dès le lendemain on avait pu croiser des hommes de la garde qui s’activer dans les rues de la ville. Cette affaire était encore bien imprécise mais elle avait le mérite d’exister. Ald’ar comptait bien saisir l’occasion d’autant plus qu’il ne pouvait pas rêver mieux qu’un contrat avec Asthrabal pour commencer.

En recueillant ses précieuses données , Nomuas avait déjà montré au Bras de Fer que ce dernier avait eu raison de lui accorder sa confiance . L’elfe , fort de centaines d’années d’expérience , connaissait sa valeur et il comptait bien profiter de cette première mission pour que celle-ci éclate aux yeux du monde.

Quant à lui Lagor avait bien conscience qu’il serait d’une utilité relative durant la partie “diplomatique” de la mission . Il n’était pas le plus doué pour négocier un contrat mais si la tâche requérait un combattant émérite sur le terrain le mercenaire savait qu’il aurait un rôle important  jouer.

Cette curieuse trinité marcha ainsi dans les rues de Lossarnach pendant plusieurs dizaines de minutes ; en constatant l’attention qu’il suscitaient , le Lossoth esquissa un sourire. Cela n’avait pas été un hasard s’il avait décidé de se montrer lui et ses lieutenants en plein centre ville à la vue de tous. Il fallait que les gens sachent et voient qui venaient de s’installer à proximité de leur demeure . S’il ne se manifestait pas l’organisation était appelée à mourir dans l’oeuf ; il était primordial que le visage du Glaive et des Sabres soient gravés dans les mémoires .
Rester reclus et barricadé dans son bastion n’était pas une solution , bien au contraire cela empêchait tout développement . Le groupe de mercenaires n’avaient pas vocation à rester secret comme des espions voudraient le rester ; les contrats seront plus nombreux si tout le monde avait eu vent de leur existence et de leurs compétences.

Lorsqu’ils arrivèrent à proximité de la splendide bâtisse dans laquelle résidait ce fameux Asthrabal des gardes vinrent à leur rencontre et leur barrèrent la route. Ces hommes portaient un uniforme différent de celui que portait l’armée régulière de la ville ; c’était une milice dissidente. Ainsi le Bourgeois disposait de son propre corps de garde indépendant ; l’influence du personnage sur la région devait être démesurée pour que le Seigneur de la cité tolère une telle chose. De toute façon pouvait-il seulement faire quelque chose à l’encontre d’un autre groupe armé?

-Halte ! Qui va-là?
les héla un des gardes sur un ton peu commode .

En effet , les guerriers semblaient prêt à intervenir contre ces curieux visiteurs qui ne semblaient pas être de paisibles négociants venus échanger avec Asthrabal à propos des hausses du cours du blé vert .  

D’un geste Ald’ar indiqua à ses compagnons de s’arrêter et de ne pas faire le moindre geste pouvant être perçu comme une agression. Calmement,  le Bras de Fer répondit au militaire:

-Nous avons entendu dire que le maître de ces lieux avaient besoin d’aide ; nous avons donc accourus pour solliciter une audience.

Les gardes quelques peu décontenancé par le langage calme et courtois des visiteurs abaissèrent leurs hallebardes et échangèrent des regards. L’un deux , sûrement le plus vaillant , leur demanda:

-Bien , et ...et qui dois-je annoncer?

Le Lossoth fit mine de réfléchir pendant un instant

-Dites au Bourgeois que le Glaives et les Sabres mettent leurs compétences à son service.
Sujet: Vends moi ton âme , je te donnerais de l'or.
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Rechercher dans: Lossarnach   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Vends moi ton âme , je te donnerais de l'or.    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 2 Oct 2015 - 16:58




Le tout commençait à prendre forme ; les négociations n’auraient pas pu mieux se passer. Chacun des acteurs des négociations assis autour de cette petite table de bois commençaient à voir où le Bras de Fer voulait en venir et saisissaient petit à petit le rôle qu’ils auraient dans la future organisation.
Toutes les questions logistiques et diverses se résolvaient rapidement , visiblement ils étaient tous impatients de quitter la table des négociations pour pouvoir commencer concrètement à bâtir cet ambitieux projet .

Le moment délicat de la négociation autour de la répartition des gains se déroula également sans accrocs au plus grand plaisir d’un Ald’ar qui ne voulait pas voir des tensions se tisser dès la première réunion . Il valait mieux partir sur de bonnes bases , saines et solides. Sa réclamation de vingt pourcent des richesses gagnées semblait plutôt honnête aux yeux du Lossoth. En effet , si le taux demandée était somme toute important il ne fallait pas négliger le travail de Palvan qui était un élément essentiel de l’organisation . Tout au long des discussions il n’avait cessé de répéter qu’il était prêt à financer allègrement le groupe , s’il ne recevait rien en retour il risquerait fort d’être déçu et de quitter le navire. Un  scénario inenvisageable pour Ald’ar Omenuir qui ne disposait pas d’un autre individu assez riche susceptible des les aider dans leur folle entreprise. Les cinquante pourcents revenant aux mercenaires ayant réalisé la mission allaient de soi et il n’y avait pas à discuter là-dessus. Aucun guerrier ne mettrait sa lame à leur service avec un bénéfice inférieur , il fallait que le jeu en vaille la chandelle . Il restait donc trente pourcent pour les trois dirigeants du groupe et les caisses de ce dernier ; une somme honorable d’autant plus qu’ils pourraient continuer à compter sur les généreuses aides du créancier de Lossarnach.

Le Nordique fut également ravi de constater que son blason faisait l’unanimité auprès de ses invités . Si Palvan se montra encore une fois plus expressif et enthousiaste que les autres tous trois semblaient impressionnés par le travail réalisé par le “serveur”. Un magnifique emblème qui résumait en un seul dessin la psychologie , les intentions et la diversité du groupe ; il suffisait d’un seul coup d’oeil pour comprendre .

La présentation de la bannière fut même un tel succès que les hommes présents ne tardèrent pas à s’en inspirer pour se trouver des surnoms. Une initiative que le Bras de Fer n’avait pas vraiment prévue mais qu’il trouva excellente. Si il était vraie que la chose l’amusait un peu elle n’était pas complètement dénuée d'intérêt ; l’utilisation de nom de codes pouvait s’avérer utile dans certains cas . Certes il n’avait pas pour projet de créer un groupe d’espions agissant avec un secret et une discrétion extrême mais avec ces surnoms ils tenaient un moyen d’éviter de crier sous tout les toits les noms des dirigeants de l’organisation , en particulier quand d’oreilles hostiles traînaient par là .

Ainsi Palvan Jillar répondrait désormais au nom de “La Pièce “ en raison de son rôle de financier . Lagor Grethat serait le “Sabre Rouge “ pour son rôle martial de combattant . Et Nomuas Arnarion , “Le Sabre Noir” à cause de sa discrétion et sa propension à agir dans l’ombre. Il ne manquait plus que deux surnoms : celui de Palkinto et le sien. Ses deux lieutenants n’attendirent pour lui en proposer un qui sonnait comme une évidence : “ le Glaive” , cela lui plaisait.

Il sourit légèrement , il commençait à accumuler les surnoms . Ils ne désirait pas renoncer à ce qu’on l’appelle “Le Bras de Fer “ . “Le Glaive” serait donc une appellation plutôt professionnelle , spécifique dans la hiérarchie et utilisée dans les documents relatifs à l’organisation quand “Le Bras de Fer” serait le surnom qui le définissait lui de manière précise , le nom qui obséderait bientôt  de nombreux esprits et qui forcerait crainte et respect.  

Etrangement personne ne se demanda pourquoi Palkinto n’avait pas aussi droit à un pseudonyme , cela déçut un peu Ald’ar ; ainsi ils ne la considéraient pas comme une égale dans la hiérarchie malgré le fait qu’elle soit attablée avec eux .

-Alors ce sera Le Glaive mes amis .

C’est alors que tour à tour Lagor et Nomuas déclarèrent prêt à vendre leurs âmes , en référence à l’invitation envoyée par le Lossoth quelques jours plus tôt. Lui n’en attendait pas mieux ,  Il serra donc leurs mains.

-Vos âmes sont vendues , gloire et richesses viendront .

Ald’ar se tourna alors vers Palvan qui ne s’était pas encore prononcée mais qui de toute évidence devait savourer le “spectacle” qui se jouait autour de lui et auquel il participait.

-Et vous mon cher Palvan , vendez vous aussi votre âme?

Les négociations étaient désormais quasiment terminées , ils pourraient bientôt pouvoir rentrer en action , prouver leur valeur et construire leur réputation. Il ne restat plus qu’un élément que le Bras de Fer désirait présenter à ses associés . Il tira un des parchemins de la liasse qu’il avait amené et le déplia d’un geste impérieux.

-J’ai pensé que si notre organisation voulait garantir sa stabilité , sa sécurité et sa réputation il fallait que les mercenaires engagées soient liés par un contrat et un code d’honneur qu’ils auraient signé au préalable. Je vous lis ce que j’y ai déjà écrit

-Un agent du groupe n’attaquera ni ne volera  un autre agent du groupe .

-Un agent du groupe s’engage à mettre sa lame au service de l’organisation et donc à obéir aux ordres des supérieurs
hiérarchiques.

-Un agent du groupe s’engage à ne pas commettre des actes formellement interdits par la loi du royaume sauf ordre contraires pour éviter de mettre en danger la sécurité du groupe.

-Sauf ordres contraires  , un agent du groupe ne tuera pas des civils.

-Sauf ordres contraires, un agent du groupe ne s'adonnera pas au  pillage et au banditisme.

-Sauf ordres contraires , un agent du groupe respectera les désirs de l’employeur.

-Sauf ordres contraires , un agent du groupe n’attaquera pas des soldats du royaume où ils se trouvent.

-Dans le cadre d’une mission un agent du groupe devra répondre de tous ses actes devant ses supérieurs.

-Un agent du groupe s’engage à répondre promptement à l’appel de l’organisation si celle-ci a besoin de sa lame où qu’il se situe.”


Bien entendu ce n’est qu’un premier jet , susceptible de changements. Nous pourrions y rajouter les notions économiques que nous avons définies et préciser de manière plus détaillée la hiérarchie. Je suis ouvert à toute objection. Bien sûr le terme “groupe” pourrait être remplacé par un nom que nous donnerions à l’organisation ; pour l’instant je préfère attendre que les choses se lancent et se fassent pour décider d’un nom cohérent.


Ald’ar écouta alors attentivement les propositions et objections de chacun . Ce code d’honneur était d’une importance primordiale , en effet il fallait s’assurer que les mercenaires engagées soient liés par un contrat et n’agissent pas au détriment des intérêts du groupe. Les notions de hiérarchie et de loyauté étaient donc primordiales ; il fallait aussi prévenir tout acte considéré comme assez illégal pour nécessiter une intervention armée par les autorités locales . Le Bras de Fer ne désirait vraiment pas avoir l’armée de Cartogan sur le dos.

-Messieurs , je crois que nos négociations se terminent là.  Je propose que nous allons tous voir le lieu proposé par La Pièce pour notre quartier général et de chercher dès demain un contrat intéressant pour débuter.

Il se tourna alors vers le créancier

-Je vais juste accompagner Palkinto dehors pour récupérer ses maigres affaires puis je vous la laisse en espérant qu’elle saura combler vos attentes.

Le Lossoth se leva alors avec la jeune adolescente et d’un pas rapide ils sortirent de la taverne et se dirigèrent vers le cheval du mercenaire où elle avait laissée ses effets. Ald’ar se saisit du petit baluchon et le tendit à sa protégée ; celle-ci ouvrit alors la bouche.

Elle dégagea alors sa frustration et son incompréhension

-Pourquoi? Pourquoi me laisser dans les mains de cet homme? En avez vous déjà assez de ma compagnie ? Ne me pensez vous pas capable de vivre dans ce monde de mercenaire ?

Ald’ar poussa un soupir et posa sa main valide sur l’épaule de Palkinto et il la fixa intensément de son regard profond.

-Je ne doute aucunement de toi et j’ai conscience de ce que tu es capable de faire. As-tu remarqué que je t’ai fait installée à la table des négociations au même titre que ces trois hommes ? J’ai fait cela car à mes yeux tu es leur égale ; dans notre projet tu es au moins aussi importante qu’eux .  J’ai confiance en Palvan , c’est un homme honnête qui ne me trahira pas malheureusement il n’a pas toujours les bons réflexes ; sa vie mondaine ne lui a pas apprise à faire face à des situations auxquelles nous serons peut-être confrontés. De plus tu sera installée en ville , tu fréquentera la société et y entendra et verra de nombreuses choses que nous dans notre quartier général n’aurons pas eu vent  . Tu devras même peut-être agir si la situation l’exige et si personne d’autre ne le peut . Comprend-tu? Tu seras mes yeux , mes oreilles , mes mains dans la cité et dans la haute société.

La jeune fille fit un signe d’approbation de la tête tandis qu’un air déterminé se dessinait sur son visage. Elle ne désirait pas décevoir l’homme qui l’avait libérée quand bien même il trempait dans des affaires pas forcément très claires ; de toute façon elle n’avait pas vraiment le choix : Ald’ar était le seul repère qu’elle avait dans sa jeune existence.  Elle servirait donc Palvan mais loyauté irait toujours vers le Bras de Fer.

Ald’ar lui adressa un sourire puis chercha quelque chose dans la sacoche accrochée à la selle de son cheval . Il en sortit une fine dague elfique qu’il avait dérobé dans les forges d’Imladris après que l’Ordre eût conquis la cité elfique. Il la lui tendit

-C’est une petite lame mais elle assurément plus efficace , tranchante et solide que la plupart des autres . Fais en bon usage mais ne te mets pas inutilement en danger , tu es trop précieuse pour que l’on te perde . Sois mon” Poignard”.

La jeune fille se saisit du poignard qui était accessoirement la source de son surnom personnel et elle cacha l’arme à l’intérieur de ses vêtements tout en se promettant de la garder constamment avec elle.

Le Glaive et le Poignard retournèrent alors auprès du Sabre Rouge, du Sabre Noire et de la Pièce pour fermer la table des négociations et attaquer les choses de manière concrètes.

Les âmes étaient vendues , l’or et la gloire les attendaient.

#ÂmesPerdues
Sujet: Vends moi ton âme , je te donnerais de l'or.
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Rechercher dans: Lossarnach   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Vends moi ton âme , je te donnerais de l'or.    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 29 Sep 2015 - 23:26

Lagor devait avouer que la réponse d’Ald’ar à la remarque de Palvan était plus pertinente que la sienne , trop impulsive. Si le mercenaire à la peau sombre avait une longue carrière martiale derrière lui il devait bien avouer que celle du Bras de Fer avait de quoi impressionner , qu’aurait il fait à sa place s’il avait perdu un bras? Aurait il pu continuer ses activités malgré son handicap? Il fallait très certainement une forte motivation et une certaine dose d’abnégation pour pouvoir surmonter pareille épreuve ; le Lossoth en avait fait preuve. C’était peut-être pour cela que c’était ce dernier et non le géant d’Esgaroth ou l’elfe qui se trouvait dans la position de chef du projet.

La discussion continua à se dérouler de manière active et de nombreux sujets furent évoqués ; après avoir déterminé la localisation de leur quartier général  c’est le thème des armes qui fut abordé.  Pour un groupe de mercenaires aspirant à se développer , trouver un fournisseur d’armes de qualité était une nécessité absolue ; un peintre a besoin de son pinceau , un mercenaire de son arme.  Le banquier s’engagea à financer les besoins en matériel ; encore fallait il savoir où se procurer ce dit matériel ; et sur ce plan là Palvan ne risquait pas les aider . Il n’était pas vraiment habitué à ce genre d’adresse. Nomuas ne semblait pas non plus être en mesure de proposer quelque chose d’intéressant , depuis des siècles il utilisait les mêmes armes elfiques ; solides et inoxydables et par conséquent il n’avait jamais eu à faire avec un forgeron humain capable de créer des épées à la chaîne.  Lagor lui avait fréquenté ce milieu de manière régulière tout au long de sa carrière ; heureux de pouvoir fournir des informations quand les autres convives en étaient incapables il prit la parole.

-Effectivement je connais un forgeron à Minas Tirith , ce n’est pas le moins cher du royaume mais c’est du joli travail . Je me suis fourni chez lui pendant très longtemps. Après peut-être qu’il voudra éviter de se mêler à un tel projet …


Nomuas coupa alors la parole au mercenaire , l’elfe avait imposé sa voix suave et mielleuse sur le ton rude et grave de Lagor .

-Si nous mettons assez d’argent le forgeron cédera , c’est certain.


Cet artisan était un humain et comme tout humain il était donc plutôt facile de le convaincre à l’aide d’un simple moyen dont il semblait disposer grâce à Palvan : l’argent. Dans le monde des hommes nul n’était incorruptible et Nomuas avait su en prendre conscience après les années qu’il avait passé à les côtoyer notamment au sein de l’Ordre ; chez les elfes cela aurait été différent mais les deux peuples étaient si différents.  Le forgeron forgera  , il n’y avait plus qu’à espérer que le fruit de son travail soit de qualité.

Les mercenaires réunit autour de la table prenait peu à peu conscience des moyens dont ils disposaient . Le créancier assis avec eux était indéniablement très enthousiaste et il était prêt à investir allègrement dans leur projet ; ainsi le grouppe disposerait de tout le matériel nécessaire sans se soucier du prix . Que ce soit du matériel militaire , logistique ou domestique ; tout était à leur portée. C’était un sentiment un peu étrange pour eux qui n’avaient jamais vraiment vécu cette situation là , eux qui avaient longtemps lutté contre la misère et qui , il ya quelque temps  ,  ne pouvaient pas même envisager qu’il disposerait d’un fond économique aussi confortable. Ald’ar avait fait appel au bon associé en la personne du banquier , Nomuas esquissa un sourire ; décidément le Nordique n’avait rien perdu de son sens des bonnes affaires.

Les négociations se poursuivirent , on parla longuement de nombreux détails techniques . Lagor intervenait beaucoup de manière pas toujours extrêmement pertinente mais il n’hésitait pas à donner son avis ou son ressenti sur chaque point . L’elfe était quant  à lui beaucoup plus en retrait , ne prenant la parole que rarement néanmoins chacune de ses interventions étaient claires , justes et réfléchies malgré leur brièveté.  Nomuas n’était pas un bavard mais il semblait évident que c’était un être hautement intelligent.

Vint alors la question du partage des gains ; un moment qu’ils avaient tous attendus bien qu’ils savaient pertinemment que les négociations pouvaient engendrer certaines tensions. Il fallait espérer qu’Ald’ar soit assez fin et malin pour satisfaire les envies de tous  ; mission délicate surtout que les négociations menées par le Lossoth ne s’étaient pas toutes soldées par de franches réussites.  Le banquier réclamait un cinquième des bénéfices , ni Lagor ni Nomuas ne réagirent même si aux yeux de l’elfe la demande semblait raisonnable. Palvan acceptait de les financer de manière conséquente et finalement vingt pour cent n’était pas excessif au vu de ce qu’il apportait à l’organisation.  En tant que créateurs du groupe Nomuas et Lagor ne percevraient pas de salaire personnel après chaque mission ; ils utiliseraient donc les trente pour cent dûs à la troupe pour leur usage personnel qui ne réclameraient d’ailleurs pas beaucoup d’or et surtout pour continuer à développer l’organisation en effectuant de nouveaux investissement ou comme le proposait le créancier en conservant les richesses gagnées .  
De toute façon le dernier mot reviendrait au Bras de Fer , il était clairement l’autorité en place et nul n’osait répondre à Palvan avant le Nordique bien qu’ils aient chacun leur opinion sur la question. Lagor voyait vraiment en Ald’ar un supérieur qu’il fallait suivre pour marcher vers le succès . Nomuas était de son côté plus pragmatique , en aucun cas il se voyait comme moins compétent ou inférieur à cet humain ; il était capable d’en faire autant voire plus mais il ne voyait pour l’instant aucune raison à bousculer la hiérarchie . Le Bras de Fer était en haut de la pyramide ? Grand bien lui fasse cela n’en faisait pas le plus talentueux . L’elfe respectait l’homme et écouterait ses directives même si à l’avenir il comptait bien aussi faire entendre sa voix .

C’est alors que le Lossoth les prit tous de court en interrompant les négociations . Il appela le serveur qui les avaient accueilli un peu plus tôt dans la taverne et lui murmura quelque chose à l’oreille. Carm revint avec un grand parchemin sous le bras.  Avec un plaisir à peine dissimulé Ald’ar leur présenta alors ce qu’il voyait comme une bannière pour leur organisation , leur blason , leurs armoiries en quelques sorte. Un motif de toute beauté qui fit instantanément l’unanimité bien que chacun l’appréciât à des degrés différents , en effet le Nordique se gardait bien de fournir toutes les explications et seul un oeil expert pouvait relever la multitude de détails et de références qui se trouvaient à l’intérieur du dessin.

Palvan manifesta un enthousiasme débordant ; il ne put s’empêcher d’applaudir  et de rire avant de déclarer qu’il pourrait confectionner plusieurs objets avec ce blason imprimé par dessus.

Lagor trouvait également ce travail fortement épatant même s’il n’en saisissait pas vraiment toutes les subtilités . Il aimait bien l’idée qu’il soit si important pour le groupe qu’il figure symboliquement sur la bannière sous la sa forme d’un sabre.

-Tu as fait appel à moi pour ma rage au combat ; alors je serait le Sabre Rouge.

Le banquier avait un surnom : “La Pièce “ alors il n’y avait pas de raison que lui n’en ait pas un aussi , le Sabre Rouge sonnait comme une évidence pour lui . Nomuas ajouta alors

-Alors j’imagine que l’on va devoir m’appeler le Sabre Noir?


Si le rouge renvoyait au sang et à l’affrontement direct le noir renvoyait à l’obscurité et aux ombres dans lesquels Nomuas aimait se mouvoir et oeuvrer.


-Le Sabre Noir ! Mais oui bien sûr quelle idée brillante! La Pièce , Les Sabres , un rouge l’autre noir et puis …


Le géant à la peau d’ébène jeta un coup d’oeil au dessin

-...L’épée?


-Non . Le glaive .
reprit l’elfe.

Le groupe avait à présent quelque chose pour les représenter , une bannière qui ; ils l’espéraient , inspireraient bientôt respect et crainte. Un blason qui , ils l’espéraient aussi , regrouperaient bientôt des centaines de lames et attireraient les contrats . Des armoiries qui rimeront avec gloire , richesse et reconnaissance.

-Pour ma part je suis prêt à vendre mon âme , je n’attend plus que la gloire .
fit Nomuas tout en tendant sa main à Ald’ar .

-Je vends aussi mon âme contre de l’or .
clama alors Lagor en tendant également sa main au Lossoth.

Il était temps de conclure leur contrat et les négociations et de passer aux choses concrètes.
Les âmes étaient vendus et les damnés n’attendaient plus que gloire et richesse.

#Sabres #ÂmesPerdues
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Rechercher dans: Lossarnach   Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Vends moi ton âme , je te donnerais de l'or.    Tag Âmesperdues sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 21 Sep 2015 - 22:43

Comme le Bras de Fer l’avait espéré Palvan accepta avec un plaisir non simulé de prendre Palkinto à sa charge .  La jeune fille n’aurait rien à craindre chez lui , c’était un homme en tout point respectable et qui respectait ses engagements ; elle y serait sans aucun doute très bien traitée.  Mais aux yeux du Lossoth l’adolescente représentait bien plus qu’un simple cadeau offert à son nouvel associé en guise de bonne volonté ou d’amitié , bien plus.  Elle lui était loyale ; après tout comment aurait il pu en être autrement? Il l’avait libéré des griffes de bandits puis l’avait pris sous son aile alors qu’elle n’avait aucun foyer où aller . Un geste étrange venant d’Ald’ar qui n’était pas franchement connu pour ses actes de bonté désintéressé .  En s’installant dans la demeure du banquier Palkinto rentrerait dans un nouveau monde huppé où se côtoient nobles , bourgeois , barons et officiers ; une haute société que le Nordique n’avait pas réellement l’occasion de rencontrer de manière régulière ; ce genre de personne ne se mêlaient guère au petit peuple et encore moins à des mercenaires à l’allure peu rassurante qui erraient sur les routes du royaume . La jeune fille serait donc ses yeux et ses oreilles dans ce milieu , à l’affût de chaque information susceptible de l’intéresser qu’elle aurait pu entendre : une espionne en quelque sorte. Qui pourrait la soupçonner de travailler pour lui avec son visage juvénile et innocent?  Si il l’envoyait s’installer chez Palvan ce n’était pas pour qu’elle puisse prévenir Ald’ar d’une quelconque trahison ou félonerie du créancier , ni pour attaquer ce dernier quand il deviendrait trop embarrassant . Non . Palvan était un pilier de son projet et il avait besoin de lui ; de plus s’il l’avait choisi lui et pas un autre c’était parce qu’il le savait être un homme de principes , droit et loyal tant que l’argent suivait .Le Nordique ne comptait nullement trahir son tout nouvel associé mais il gardait à l’esprit que Palvan n’apparaissait pas comme son subordonnée dans la hiérarchie , en vérité il était un peu à l’écart de la hiérarchie puisqu’il agissait comme une sorte de sponsor. La banquier financerait Ald’ar et lui porterait conseil tandis que le guerrier présenterait ses projets et ses envies à l’homme d’affaire ; le tout dans une forme d’association où chacun désirait être sur un même pied d’égalité. Par conséquent le Lossoth ne devait pas s’attendre à ce que Palvan ne vienne l’avertir de tout les faits et gestes de la haute société dans laquelle  il évoluait ; le banquier n’avait pas de compte à lui rendre et ne lui devait rien , contrairement à Palkinto.

Concernant le quartier général , Palvan affirma détenir un terrain aux abords de la ville de Lossarnach avec une grande grange qui pourrait faire l’affaire. Ald’ar faisait confiance au créancier ; personne ne connaissait les terrains de la région mieux que lui à part peut être Asthrabal .

-Nous visiterons cela au plus vite mais si vous affirmez que ça fera l’affaire je vous fais confiance.

Ce genre de phrases était importante à dire aux prémices d’une association ; cela mettait en confiance l’autre parti qui  pourrait alors porter un regard amical sur l’associé.

Sur le recrutement tous s’exprimèrent et apportèrent leur point de vue . Mais là où tous les avis se rejoignaient c’était dans le fait que la majorité des mercenaires ne viendraient pas vers eux tout seul comme par magie  après avoir récité quelque incantation . Pour attirer guerriers et mercenaires il fallait faire ses preuves et montrer au monde que la gloire et la richesse se trouvaient de leur côté . Et cela ne pouvait que se faire sur le terrain . Certes les hommes les plus démunies comme les anciens membre pourchassés de l’Ordre les rejoindraient assez rapidement mais Ald’ar ne désirait pas faire de son groupe une sorte de sous-organisation de l’OCF qui abriterait exclusivement des anciennes pies. Non les intentions des deux organisations se voulaient fondamentalement différentes et le Bras de Fer espérait bien rallier à sa cause d’autres mercenaires et combattants que ceux ayant combattu sous l’étendard de l’Ordre.
Le Lossoth tiqua très légèrement quand Palvan lui demanda s’il sentait capable de construire son succès sur la boue et la sueur. Le banquier lui demandait s’il en était capable? La question n’avait même pas lieu d’être le Bras de Fer et les deux autres combattants présents n’avaient jamais douté , ne serait-ce qu’une fraction de seconde , de leur capacité.  Ald’ar cependant prit la peine de répondre calmement et courtoisement au banquier . Il souleva sa manche et dévoila l’intégralité de sa prothèse fichée dans sa chair , la peau avait bleuie autour de l’endroit de l’opération .

-La boue et la sueur ne m’effraient pas ; j’ai déjà vu pire. S’il le faut nous construirons même notre succès sur le sang et la chair.


Cependant sur le fond le créancier avait raison , dans un premier temps Ald’ar et ses deux lieutenants ne pourront pas se payer le luxe de faire la fine bouche et de choisir leur contrats. Ils allaient devoir saisir chaque opportunité pour s’affirmer comme une valeur sûre et reconnue . La gloire et le succès étaient peut être encore loin mais il fallait bien commencer par là , en faisant attention de ne pas brûler des étapes et alors richesse et reconnaissance se profileront peu à peu à l’horizon .

-Malgré tout vous avez tous raison ; dès demain nous nous mettrons tous à la recherche de contrats dans la région , il n’y a pas plus de temps à perdre.  Sinon au niveau de l’équipement je vois que nous somme tous correctement armés,  à l’exception de notre ami Palvan, pour l’instant nous nous satisfairons de nos armes personnelles mais quand les recrues commenceront à venir il nous faudra vite constituer un stock conséquent . Et pour cela il nous faut mettre déjà en quête d’un fournisseur de qualités.


Les discussions continuèrent à aller bon train durant plusieurs dizaines de minutes ; on débattait logistique , opérations et financements jusqu’à ce que le serveur ne vienne souffler quelque chose à l’oreille du Lossoth  qui prit alors  la parole avec un léger sourire en coin .

-Messieurs permettez moi de vous interrompre au milieu de ces intéressantes et fructueuses négociations mais j’ai ici quelque chose qui pourrez vous faire plaisir.


Le Bras de Fer adressa alors un regard soutenu au comptoir , Carm s’empressa alors de les rejoindre avec un grand parchemin sous le bras . Le serveur tendit le document roulé sur lui même au mercenaire.

-Monsieur Omenuir.
Fit-il sobrement.

-Merci beaucoup Carm .


Le dénommé Carm retourna alors vaquer à ses occupations , tandis que les yeux d’Ald’ar semblaient s’être illuminés d’une pointe d’excitation nouvelle qu’il était bien rare de percevoir dans son regard gris.

-Mon ami Carm est un artiste à ses heures perdues. Il est extrêmement doué pour le dessin et la peinture et sur ma demande il a réalisé un petit quelque chose sur ma demande.

Le Bras de Fer marqua une pause et finit sa tasse d’infusion avant de continuer.

-Tout groupe qui se respecte et qui aspire à une certaine gloire se doit d’être reconnaissable ; par un uniforme ou une bannière. C’est dans cette optique que sous mes directives Carm a dessiné un étendard pour notre organisation naissante.  Je ne veux bien sûr pas précipitez les choses , je suis conscient que nous n’en sommes qu’à nos débuts mais voilà je voulais la partagez avec vous.



D’un geste théâtral il déroula alors en grand la bannière , tous les regards , y compris celui de Palkinto se penchèrent alors dessus avec un intérêt certain.
Spoiler:


De son index Ald’ar fournissait quelques explications succintes.


-La présence des armes rappelle notre vocation guerrière  : l’épée , ou le glaive , au centre me représente moi tandis que les deux sabres ce sont vous : Nomuas et Lagor ; les piliers essentiels au développement de notre groupe. Tandis que vous mon cher Palvan on vous retrouve à travers la pièce qui entoure l’épée .

Bien entendu le Lossoth ne fournit pas toutes les explications sur la bannière car il espérait que ses “convives” seraient assez intelligent pour trouver les éléments manquant seuls . Les couleurs étaient significatives et seul un oeil attentif pouvait repérer le fameux blason retourné qui se trouvait en dessous des armes . Un logo à l’histoire sanglante qui refaisait son apparition en compagnie d’autres symbole , l’emblème ne prenait pas toute la place et était même en position inversée en bas de l’étendard mais il était bien présent.
Nomuas fut sûrement le seul  à l’avoir remarqué.

-Alors cela vous convient il ?
Demanda Ald’ar indéniablement satisfait par le travail de Carm.

#Palkinto #Carm #ÂmesPerdues #Glaive
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