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[A l'auberge] La Belle, la Brute et le Forban | |
| Reznor Seigneur Pirate
Nombre de messages : 144 Localisation : Là où le vent me porte...
~ GRIMOIRE ~ -: Homme peu recommandable -: Une petite quarantaine d'années -:
| Sam 13 Déc 2008 - 13:49 | | Reznor dut sans doute prendre plusieurs détours qui leur firent perdre du temps, mais à vrai dire il n'avait aucune envie d'apostropher un passant pour lui demander son chemin, tant pis s'il devait pour cela passer trois fois au même endroit. Néanmoins, arriva un moment où ils furent en face de l'auberge principale, située sur une petite place, tout au bout de la rue. C'est à ce moment que Flore s'inquiéta du fait que sa présence puisse rebuter les marchands que contacterait le pirate. Ce dernier répondit avec un sourire malicieux.
"Ah, ah ! Dans ce cas, peut-être devrais-je vous obliger à accepter le tissu que je vous proposais tantôt. Mais soyez sans crainte, ce n'est pas quelques vêtements maculés de terre qui feront reculer ces gens-là. Ce que je transporte à trop de valeur, et il y a si peu de marchands qui arrivent à Minas Tirith avec leur cargaisons. Les pirates et les corsaires, voyez-vous. Tant de navires tombent entre leurs mains que pour moi qui ait réussi à atteindre la Cité, c'est la fortune assurée."
Il fallait avouer qu'avoir soi-même volé la cargaison à un navire marchand d'Extrême Orient, être un pirate, et encore, un des Neufs du Conseil d'Umbar, cela aidait considérablement à survir sans problème en mer. Mais si parler ainsi des forbans des mers alors qu'il en était un le faisait sourire, à la question suivante de Flore, son visage prit une expression proche de celle de l'elfe. Il fit un effort pour sourire en répondant, mais cela donna plus l'impression d'une grimace crispée que de quelque chose de sincère.
"Ah, vous savez, ceux qui comme moi décident de prendre la mer, ils le font souvent pour fuir leurs origines. Lorsque je retourne où je suis né, ce n'est jamais de gaieté de coeur."
Il se racla la gorge et son regard se perdit dans le vide un bref instant, avant de répondre à l'autre question de Flore, tout aussi troublante.
"Des gens comme vous ? C'est à dire que... Entrons."
Ils étaient arrivés en face de l'auberge. Reznor décrochait une petite bourse de sa ceinture et la lança ses mousses, en récompense d'avoir tiré ces charettes depuis le port, sans geindre ni se plaindre alors que ce n'était pas à quoi ils étaient habitués. Cela leur permettrait de se désaltérer eux aussi, tout en gardant un oeil sur la charette. Le pirate entra sans hésitation et après avoir balayé l'intérieur d'un rapide coup d'oeil, il s'installa à une table tout en commandant d'ores et déjà deux pintes.
La conversation prit un tour tout particulier. Le pirate aurait pourtant juré avoir affaire à une représentante du peuple elfique, et pourtant la définition qu'en donnait la jeune femme était des plus stéréotypées. Il réfléchit et se dit, en fin de compte, que les elfes étaient rares en Gondor, surtout hors des villes. Il y avait bien parfois quelques elfes isolés à Umbar, mais lui-même, s'il n'avait pas voyagé jusque dans le Nord, par delà les Havres Gris, aurait-il vraiment eu l'occasion d'en voir ?
"Ca, je peux vous assurer que les elfes sont bien réels. Ils sont de moins en moins, sans doute, et dans quelques générations ils ne seront plus que des légendes, mais en attendant, ils existent et la plupart n'ont rien de magiciens. On pourrait presque les confondre avec des humains, mais ils sont plus élancés, et ont le trait plus fin, et l'extrémité de leurs oreilles ne sont pas rondes comme les notres. A vrai dire, quand tout à l'heure vous m'avez demandé si j'avais déjà vu des gens semblables à vous, j'aurais dit oui... Mais vos déclarations me troublent, à vrai dire..."
Dernière édition par Reznor le Mer 17 Déc 2008 - 18:24, édité 1 fois |
| | | Flore Citoyen
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~ GRIMOIRE ~ -: Noldor -: 43 printemps -:
| Dim 14 Déc 2008 - 19:41 | | - Des pirates, hein ? Ce sont des vauriens, des voleurs, des crapules, des gens de la pire espèce ! Ah, les terribles récits du vieux sage de mon village résonnent encore dans mes oreilles. Il s’est fait arracher un œil pour avoir osé leur tenir tête, vous savez ! Si la malchance guidait un jour ma route vers l’un d’entre eux, je lui montrerai de quel bois je me chauffe pour sûr, rhâ, vermines !
Elle termina sa tirade en abattant son poing dans la paume de son autre main ; sourcils froncés et dents serrées, sa fébrilité était palpable. Bien qu’elle n’ait jamais eu affaire à des flibustiers -c’est du moins ce qu’elle croyait- l’on pouvait voir à son expression qu’elle leur portait une grande aversion. Malheur à ceux qui s’en prenaient à ses proches ! Il ne lui en fallait pas plus pour haïr l’entièreté d’une espèce ; c’était certes affligeant de mièvrerie mais c’était aussi l’un des traits les plus prononcés de sa personnalité : le besoin de protéger les siens à tout prix.
- Veuillez m’excuser. Ca n’avait rien contre vous, c’est juste que.. vous savez, ils me manquent.
Ses lèvres se fendirent d’un sourire triste alors qu’elle entrait à la suite du marchand dans l’auberge. Des regards vitreux fortement alcoolisés, des rires gras, de la fumée jusqu’au plafond et une chaleur étouffante, c’était tout à fait le genre d’ambiance que Flore recherchait après la solitude et le froid mordant des bois. Malgré les quelques bougres bien imbibés de l’assemblée, la présence crasseuse de la miséreuse avait quelque chose de dérangeant. Heureusement pour elle, ils étaient pour la plupart bien trop absorbés par leur bouteille pour la remarquer.
A son tour, elle s’assit ou plutôt s’écroula sur sa chaise avec la discrétion d’un troll des cavernes. Après avoir posé son bâton et sa besace au sol, elle rejeta sa tête en arrière et poussa un soupir de soulagement. C’était la première fois depuis bien longtemps qu’elle ne s’était pas sentie aussi bien et, oubliant une nouvelle fois les bonnes manières qui lui dictaient de se taire, elle reprit en se redressant.
- Ne souriez pas si vous n’y avez pas le cœur. Vous ne pouvez feindre une joyeuse indifférence, pas avec moi. A votre expression, je me doute que votre passé est un sujet qui vous est douloureux à évoquer, aussi n’insisterai-je pas, mais vous savez, être nostalgique de ses terres n’est pas une faiblesse qu’il faut occulter. Ah, voilà la bière.
En effet, une charmante demoiselle venait de poser les deux pintes sur la table en souriant gentiment au pirate. Quand ses yeux rencontrèrent la triste mine de Flore, son sourire se transforma en grimace et elle repartit immédiatement vers le patron des lieux en lui lançant des regards peu avenants. Pendant que les deux conversaient à grand renfort d’amples signes de mains, l’elfe continuait tranquillement sa discussion.
- Oh, vraiment, ils existent, hm ? Eh bien.. vous en savez certainement plus que moi à ce sujet, cependant il serait vraiment improbable que je sois une elfe. Enfin regardez-moi, je ne ressemble pas vraiment à une humaine améliorée, au contraire. Il est dommage qu’ils se fassent rares, j’aurais aimé en rencontrer au moins un pour en avoir le cœur net. Ah et au fait, j’oubliais..
Elle fouilla dans sa besace et en ressortit un vieux livre poussiéreux à la couverture griffée. Entre deux pages jaunies, elle extirpa une fleur d’elanor séchée. Même morte depuis longtemps, elle avait conservé l’éclat de la Lórien et semblait d’une valeur inestimable. Avec mille précautions, Flore la tendit à son interlocuteur pour qu’il l’examine.
- Savez-vous d’où elle vient ? C’est la raison pour laquelle j’ai quitté ma demeure. Il faut absolument que..
- Euh.. Mon bon sire..
L’aubergiste avait quitté son comptoir et se tenait désormais devant les deux protagonistes, mains dans le dos. Visiblement, il avait quelque chose à dire mais était plus qu’hésitant, sans doute à cause de l’allure peu chaleureuse du pirate. Il jeta un œil derrière lui, cherchant secours auprès de la jeune serveuse mais à son expression sévère, il se retourna et se lança.
- Eh bien.. Voilà, c’est que vous comprenez.. La euh.. Demoiselle qui vous accompagne, êtes-vous sûr qu’elle soit.. fréquentable ? C’est que je ne voudrais pas avoir dans mon établissement une malingre transportant on ne sait quelle maladie contagieuse.. Ca ne serait pas bon pour ma clientèle, vous voyez.
- Une malingre ? Non mais pour qui vous prenez-vous ?
Flore s’était levée avec une vivacité insoupçonnée pour un être aussi pitoyable. Elle hurlait à la face de l’aubergiste en oubliant totalement les notions de retenue et de politesse.
- Je suis certainement en meilleure santé que vous, mon bon monsieur, et vous le prouverai si tel est votre souhait ! Comment osez-vous me conjecturer de la sorte alors que vous n’avez jamais entendu parler de moi ? C’est à cause de mes vêtements ? Hé, tous les destins ne sont pas emplis de dinde farcie et de bonne bière, et si vous n’êtes pas conscient de ce fait, je vous conseille de sortir une fois de la magnificence de votre cité et d’aller rendre visite à ceux qui vous fournissent votre blé ! |
| | | Balak Seigneur de Guerre
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~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 37 -:
| Lun 15 Déc 2008 - 18:34 | | Troublé par le tapage engendré par la demoiselle, Balak en perdit le fil de ses pensées. Elle semblait très remonté contre le patron, un brave homme un peu limité sur le plan intellectuel hélas. il distillait son hydromel lui-même, cependant, et Balak souffrait grandement que le bienfaiteur de son gosier soit ainsi traité. De plus, les récriminations de la jeune fille pourraient attirer un garde un peu trop zélée, provoquant un sacré grabuge.
Retourne à ton comptoir, mon gars, y a des chopes à servir. je vais arranger ça.
Le mercenaire s'approcha des deux antagonistes, se contentant d'un mouvement de la main à son pourvoyeur d'alcool préféré.
Et ressers-moi donc un hydromel, je te prie.
-Bien, m'sieur Balak.
Puis le guerrier se tourna vers la jeune furie, l'étudiant avec attention.
Pardonnez les manières de phacochères de cette homme, gente demoiselle, il n'est qu'un pauvre aubergiste qui tient à la réputation de son établissement. Comprenez-le, les gens qui viennent ici se restaurer ou partager une chopine sont généralement des soldats, et la présence d'une clientèle différente le rend mal à l'aise.
Balak se mis alors à fouiller dans sa tunique, en sortant une poignée de pièces d'or.
Tenez, voici 500£ pour le dédomagement, au nom de l'auberge. Cela vous convient-il, belle enfant ? |
| | | Reznor Seigneur Pirate
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~ GRIMOIRE ~ -: Homme peu recommandable -: Une petite quarantaine d'années -:
| Mer 17 Déc 2008 - 15:04 | | Même si Reznor avait commencé par sourire lorsque le patron s'étaint inquiété de la présence de son interlocutrice, et s'il avait gardé un certain rictus sur les lèvres lorsque Flore avait immédiatement réagi elle-même comme une furie, il avait perdu cette assurance lorsque la voix de l'elfe monta encore d'un octave, proférant des mots plus durs encore. L'intervention du grand homme qui le dipsensa d'avoir à répliquer lui-même, et surtout le fait que le tavernier n'oppose aucune réssitance à ses arguments lui rendit le sourire et lui enleva la désagréable idée qu'il y avait une certaine chance que cette histoire finisse avec larrivée de la milice. Et de fait, une certaine chance que les véritables ennuis ne commencent que vraiment.
"Allons, l'ami..." fit le pirate à l'adresse du mercenaire. "Je vous en prie, prenez donc une chaise et laissez moi vous offrir à boire, monsieur... monsieur comment ?"
Il attrappa prestement une chaise d'une table voisine et la glissa vers le dénommé Balak, un sourire malsain de nouveau imprimé sur ses lèvres. Néanmoins ses paroles suivantes pour l'elfe qu'il avait rencontré moins d'une heure auparavant, et, reprenant ses habitudes de roublard sans pouvoir rien n'y faire, c'est avec un spouçon d'ironie dans la voix et avec un grand sourire qu'il déclara :
"Eh bien, ma chère Flore, on peut dire que vous vous échauffez facilement ! Je vous comprend, bien naturellement, mais, par Ulmo, je vous en prie, laissez-moi répondre à ce genre de remarque..."
Il ponctua ce mince reproche d'une sorte de petit rire nerveux. Après tout, c'était déjà la deuxième fois en une heure qu'il la voyait sortir de ses gonds ainsi et il se disait qu'elle avait eu bien de la chance qu'il n'y ait pas de gardes présents. Et il n'y aurait pas toujours un étrange guerrier barbu pour arranger les choses aussi simplement, pensa t-il en rammenant son attention sur le mercenaire. |
| | | Flore Citoyen
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~ GRIMOIRE ~ -: Noldor -: 43 printemps -:
| Mer 17 Déc 2008 - 19:07 | | L’intervention du mercenaire fut aussi fortuite que bienvenue. S’il n’avait pas mis fin au conflit, il ne faisait aucun doute que Flore aurait fini par renverser sa bière sur l’aubergiste en le gratifiant de sobriquets scandaleusement hilarants. Si garder son sang froid n’était pas une tâche des plus aisées pour la jeune elfe, elle maniait les mots avec autant de dextérité qu’une fine lame son épée, ce qui ne jouait pas toujours en sa faveur.
Voyant que la source de ses ennuis s’éloignait avec sa bedaine distendue, l’Eldar se décrispa quelque peu. Elle posa les mains sur la table en restant toujours debout, relevant ses yeux vers le nouveau venu qu’elle considéra des pieds à la tête. Sa silhouette massive et ses traits volontaires lui valurent d’être confondu avec un soldat. Décidément, cette ville n’était pas l’endroit idéal pour rencontrer de frêles damoiseaux aux manières coquètes.
- Bonsoir, mon Seigneur, et merci.
L’intonation de sa voix laissait deviner que Flore avait repris tout son calme. Elle se redressa et inclina légèrement la tête en le saluant, laissant ses lèvres s’effiler en un sourire discret. D’une main, elle désigna la chaise que le pirate venait de tirer et invita de ce fait le guerrier à s’assoir.
- Acceptez donc l’invitation du Seigneur Reznor, je vous promets de ne pas me mettre à vociférer des injures à votre encontre, fit-elle en souriant plus encore.
Ceci étant dit, elle se rassit elle-même et déposa délicatement la fleur d’elanor sur la table de peur de la froisser plus qu’elle ne l’était déjà. Avec tous ces bouleversements, elle ne savait finalement toujours pas d’où elle venait ni ce qu’elle était. Ces questions lui brûlaient les lèvres mais la courtoisie voulait qu’elle s’intéresse plutôt à l’homme qui lui avait épargné bien des contrariétés, ce qu’elle fit.
- Vous êtes bien prévenant de vous excuser ainsi pour notre cher aubergiste. Je devine que vous devez lui porter une certaine sympathie et m’excuse de m’être emportée de la sorte envers lui. De plus, il n’avait pas totalement tort ; je ne suis pas belle à voir.
Non, elle n’était pas belle à voir. Elle était accoutrée d’atours si misérables et son corps paraissait si fragile qu’elle en faisait presque pitié. Néanmoins, se lamenter sur sa condition était une des dernières choses qu’elle avait envie de faire à l’instant c’est pourquoi elle reprit à l’intention de l’écumeur des mers, cette fois.
- Mon pauvre ! Vous devez sans doute regretter de m’avoir ramassée sur cette route comme un vieux chiffon. Malgré mon âge, je suis toujours prompte à réagir avec la fougue de la jeunesse et je suis navrée que vous ayez dû assister à ce triste spectacle. Je tâcherai de me contenir avec plus de vigueur désormais, pour vous.
Le mercenaire avait eu exactement la même réaction que Reznor : compenser le mécontentement de la jouvencelle par de riches présents. A cela, elle répondit.
- Je vous en prie, gardez votre argent. Suis-je donc si lamentable pour que vous me proposiez pareille somme alors que c’est moi et moi seule qui ai engendré le conflit ?
Elle avait formulé sa question sans la moindre once d’amertume bien qu’elle ait été teintée d’une ironie triste et d’un sourire sans joie. |
| | | Balak Seigneur de Guerre
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| Ven 19 Déc 2008 - 17:29 | | Décelant la pointe de tristesse dans la voix de la jeune dame, Balak pris un air mi-souriant, mi-sévère, tentant de la faire sourire.
Mais, voyons, madame, ce présent vous est donné au nom de toute la maisonnée, ce n'est pas du chef de mon humble personne. Il serait inacceptable que ct établissement respectable ne vous offre pas une compensation pour les préjudices qui vous ont été causé.
Balak se tourna vers le tavernier, un rire sournois illuminant sa face.
La maison tient beaucoup à ses clients fidèles, et la qualité de ces boissons n'a rien à envier aux qualités de réceptions. Par exemple, il aurait été inconcevable de faire payer un honnnête consommateur pour éviter un scandale, sans que celui-ci ne lui soit vu accordé un crédit pour TOUTES ses consommations au cours de l'année...
Bien qu'il fut particulièrement étoit d'esprit, l'aubergiste saisit l'allusion, grognant quelques mots inintelligibles, avant de venir servir son "sauveur" en traînant le pas. le mercenaire se tourna alors vers le visage angélique de son interlocutrice.
Mais laissez-moi me présenter : Balak, fils de Wagoc, exerçant la peu glorieuse profession de mercenaire. Et ma tenue n'est guère plus présentable après des jours passés à parcourir les routes des terres frontalières d'Arda. Mais sous ses "vieux chiffons", comme vous les nommez, je distingue clairement une charmante jeune femme, qui contraste fortement avec mes allures de barbare du nord.
Balak adressa un furtif regard à l'homme qui se tenait auprès d'elle. De ce personnage, balak ne savait trop quoi penser, aussi préféra-t-il lui laisser le soin de se présenter, il jugerait on fois ceci fait. Puis son regard revins se poser sur l'elfe, plus concentré que précedemment.
Mais dites-moi, dans votre parole j'ai relevé quelques indices qui m'ont permis d'échafaudée une théorie, et pardonnez-moi si elle se trouve non vérifiée ou si j'aborde un sujet déplaisant, mais ne seriez-vous pas un membre du Grand peuple ? mademoiselle ? |
| | | Reznor Seigneur Pirate
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~ GRIMOIRE ~ -: Homme peu recommandable -: Une petite quarantaine d'années -:
| Lun 22 Déc 2008 - 23:07 | | Le pirate aux cheveux pâles s'était amusé de voir son interlocutrice refuser à nouveau une compensation, et il en avait souri ostensiblement. Il avait rarement vu quelqu'un d'aussi honnête et droite dans sa personne. Il est vrai que son entourage de flibustiers vénaux, d'escrocs sans scrupules et de mendiants à Umbar n'était pas pour lui donner une image positive du genre humain. Ces gens-là auraient immédiatement choisi de prendre le dédommagement, auraient demandé davantage et seraient partis à toute jambe.
"Ca, sire mercenaire, vous ne verrez sans doute jamais une personne aussi intègre que cette Dame ! Personnellement, je me nomme Reznor, et je suis marchand et navigateur, le deuxième était utile pour l'exercice du premier."
A nouveau, il proposa une chaise à l'homme dont il était étonné de l'attitude galante envers Flore vu l'apparence bourrue. Mais bon après tout, lui-même n'était pas un si mauvais bougre, malgré son apparence peu recommandable. Enfin, tant qu'il restait sur terre du moins. Mais il avait surtout noté les dernières paroles du guerrier. Lui aussi avait demandé à Flore si elle appartenait au beau peuple, comme il l'avait dit. Il avait assez voyagé pour savoir ce que cela voulait dire, et il imaginait que le combattant avait parcouru suffisament de chemins pour savoir de quoi il parlait. Décidement, il trouvait cela de plus en plus étrange. Aussi son ton était redevenu tout à fait sérieux quand il dit :
"Messire Balak aussi vous prend pour une elfe..." |
| | | Flore Citoyen
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| Lun 5 Jan 2009 - 0:36 | | La jeune Eldar mit une main devant sa bouche en étouffant un rire alors que le mercenaire faisait explicitement comprendre à l’aubergiste qu’il lui était redevant. Il venait tout bonnement de s’octroyer le droit de boire gratuitement durant un temps considérable et elle admirait l’habileté avec laquelle il avait forcé la main au tenant des lieux. Elle-même en retira une satisfaction certaine qui à elle seule aurait suffi à laver l’outrage dont elle avait été victime.
Avec tous ces rebondissements, elle en avait même oublié de se présenter et ouvrit grand les yeux en réalisant ce manque de politesse. En guise de compensation, elle se leva en heurtant la table –ce qui fit dangereusement tanguer les chopes- et se plia littéralement en deux en une révérence grotesque. Quelques os craquèrent quand elle se redressa et elle se massa douloureusement les hanches.
Le visage de la jouvencelle s’empourpra grandement quand elle reçut sans doute l’un des compliments les plus flatteurs de sa vie et elle porta une main à sa joue en fixant le sol. Elle resta muette quelques instants et reprit la parole en riant avec la grâce d’un bûcheron, persuadée d’avoir saisi le sens d’une plaisanterie hilarante.
- Hahaha ! Allons, allons, ne vous jouez donc pas de moi, mon bon seigneur ! Allez, à mon tour de me présenter. Eh bien, je suis Flore Poudevigne, fille de Romaric Poudevigne, pour vous servir. Quant à ma profession, je crois que « vagabonde » serait le terme le plus approprié. Un mercenaire et un marchand, voilà une bien honnête compagnie pour une va-nu-pieds ! Je tâcherai de m’en montrer digne !
Elle termina avec un grand sourire et un éclat de malice au coin de l’œil et se rassit.
- « Ca, sire mercenaire, vous ne verrez sans doute jamais une personne aussi intègre que cette Dame! Personnellement, je me nomme Reznor, et je suis marchand et navigateur, le deuxième était utile pour l'exercice du premier. »
- Eh bien ! Que de compliments ! Je vous remercie de votre considération, seigneur Reznor ; en effet, je suis une honnête harpie qui hurle à tout va.
Trêve de plaisanteries. L’elfe reprit son sérieux quand on évoqua une nouvelle fois ses origines et s’accouda sur la table en posant son menton dans la paume de sa main. Elle leva les yeux au ciel et prit une moue concentrée en essayant de réfléchir sérieusement à la question, à haute voix.
- Hm… J’avoue qu’à vous entendre tous deux, je ne peux m’empêcher de laisser une pointe de doute m’envahir. A vrai dire, je n’en sais rien. J’ai toujours été convaincue que j’appartenais à la race des hommes mais comment en être sûre, à présent ? Depuis que j’ai quitté ma demeure, j’ai découvert l’existence de nombre de créatures que je croyais légendes, dont les elfes, il y a peu, grâce au seigneur Reznor ici présent. Je n’ai aucun souvenir de mes géniteurs à part cette fleur séchée, mais je doute qu’elle nous soit d’une grande aide dans la résolution de ce mystère.
Elle se redressa et prit délicatement l’elanor entre son pouce et son index et la tendit vers ses interlocuteurs. C’eût été un indice précieux si l’un d’eux avait déjà vu les terres de Lòrien mais totalement inutile si ça n’était pas le cas. Il y avait une chance que son long voyage n’ait pas été vain et que sa quête prenne enfin un sens concret ; son cœur se mit à battre plus vite et son visage se teinta d’une expression étrange où l’on pouvait lire un espoir désespéré. C’est avec appréhension qu’elle attendit leur réaction. |
| | | Balak Seigneur de Guerre
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~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 37 -:
| Mer 7 Jan 2009 - 15:14 | | Voyant le visage de la jeune femme s'empourprer, le mercenaire afficha un sourie léger et malicieux. Ses paroles étaient sincères, il trouvait la demoiselle fort appréciable, car un bon vétéran, il savait voir au-delà des simples apparences, décelant ainsi un bien charmant minois derrière les haîllons qui la parait. Et son caractère quelque peu impulsif ne gâtait en rien l'image de la jeune personne. S'attardant sur les dernières paroles de l'elfe, Balak examina avec attention la fleur en question.
Hum... C'est étrange...je crois avoir déjà vu cette plante, mais je ne saurais dire où. Elle est très belle, même si ses atours sont occultés par sa sécheresse. Vous devriez demander conseil à un herboriste, il doit sans doute en avoir un en fonction dans la cité. Ce serait un réel plaisir que de vous y accompagner.
Balak adressa un charmant regard à la jeune eldar en souriant inocemment.
Je pourrais également vous montrer quelques magasins d'étoffes, où vous trouverez sans doute des parures à votre goût. Il est bien triste qu'une femme aussi charmante que vous n'ait pas d'habits mettant en valeur sa beauté. Si comme je le pense vous appartenez à la noble race des immortels, votre prestance doit être visible de tous.
Sans méchanceté aucune, Balak prenait tout de même un certain plaisir à troubler la jeune Flore par ses paroles. Il se demanda cependant si elle était aussi jeune qu'elle paraissait, la race des elfes étant bien connu pour leur exceptionnel longévité. Puis le mercenaire s'attarda quelques instants sur l'homme qui l'accompagnait. Selon ses propos, ce marchand avait rencontré récemment rencontré Flore dans la cité. Même si il n'avait aucune raison de douter de sa bienvaillance, Balak restait sur ses gardes, ne sachant que penser de cet individu Il avait l'air trop...pas assez...non, décidémment, le mercenaire ne voyait pas quels attributs lui donner, si ce n'étais ceux d'un commerçant ordinaire. Mais son instinct le trompait rarement, aussi le guerrier préféra rester vigilant. Il lui adressa tout de même la parole, avec un ton relativement froid, mais toujours correct. Et vous, maître Reznor, qu'en est-il de votre travail ? Vous venez de débarquer en Gondor ? Peut-être pourrais-je vous servir de guide, ou même de garde du corps pendant votre séjour, moyennant une légère réttribution, bien entendu. Balak fixa quelque insant le navigateur avant de reprendre. Pardonnez ma curiosité, mais quels genres d'articles sont en votre possession ? je pourrais éventuellement en acquérir quelques uns, pour peu qu'ils soient de qualité... Ce dont je ne doute nullement, bien entendu. |
| | | Reznor Seigneur Pirate
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| Lun 12 Jan 2009 - 22:23 | | Reznor esquissa un petit sourire lorsque le mercenaire aborda le sujet des vêtements de Flore. Décidement les rencontres de l'elfe semblaient se dérouler quasi de la même façon avec le guerrier qu'avec le pirate.
"Il n'y aurait même pas besoin de courir si loin, messire Balak... J'ai déjà proposé tout à l'heure de céder à dame Flore quelques tissus en ma possession. Et si c'est vrai qu'elle élève parfois vite la voix, il faut dire que son intégrité n'est pas à remettre en cause; là où d'autres ce seraient empressées de partir avec, elle a refusé."
Le forban adressa un sourire carnassier à l'elfe. Il ne pouvait que trouver amusante cette modestie, cette manie de toujours décliner les quelques compliments qu'il faisait. Puis le grand barbu s'adressa à lui, et il s'y intéressa, ne perdant pas une occasion de parler affaire.
"Merci, sire mercenaire. Mais j'ai déjà pu visiter une fois ou deux Minas Tirith, et je ne compte pas rester longtemps, ni m'aventurer dans les quartiers sordides. Pour ce qui est de mes marchandises, je doute que les étoffes dont j'ai parlé et mes parfums orientaux soient ce que vous recherchez, si vous êtes amateur de bons alcools, j'ai des bouteilles d'un petit vin Rhûnien qui est fameux... Peut-être serez-vous intéressé pour le goûter ?"
Evidemment, Balak ayant obtenu sa consommation gratuite à l'auberge pendant un bon bout de temps, le capitaine se doutait qu'il ne s'agissait pas là de la meilleure cible. Mais voilà, de toutes les cargaisons qu'il avait pris les mois précédents, il avait préféré garder les denrées visant la clientèle féminine. Avec leurs maris partis guerroyer, c'étaient les dames de la cour qui tenaient les cordons de la bourse, et Eru et Reznor savent tous deux qu'elles adorent ces marchandises exotiques...
"Mais pardonner-moi de parler affaire en ce moment, madame Flore, reprit-il en s'adressant à l'elfe. Je n'ai personnellement jamais vu cette fleur, il faut dire que je m'aventure peu à l'intérieur des terres. Néanmoins je pense avoir assez vu d'elfes pour connaître un signe qui ne trompe pas... Les oreilles..."
Il lui avait semblé, tout à l 'heure... Mais les cheveux de Flore encadraient son visage sans rien laisser entre voir à présent. Et s'il n'avait pas voulu paraître étrange et impoli en lui demandant d'écarter ses cheveux, il semblait pour lui qu'il était tant de savoir à présent... |
| | | Flore Citoyen
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| Mer 14 Jan 2009 - 1:32 | | - En effet, Seigneur Balak, voilà qui est fort bien pensé. L’aide d’un herboriste me serait d’une grande utilité et s’il vous plaît de m’accompagner, j’avoue que mon esprit n’en serait que plus tranquille. Je ne connais que peu cette cité que je visite pour la première fois et force est de reconnaître que l’idée de m’égarer seule dans d’obscures ruelles n’est guère engageante. Mais pour l’heure, trinquons, amis, à notre heureuse rencontre en ces temps incertains.
Elle leva sa chope et alla buter contre celles de ses compagnons avec force et vigueur puis commença à boire sa bière à grandes gorgées. La belle d’houblon était même si agréable en bouche qu’elle disparut d’un seul trait, engloutie à la barbare par une frêle demoiselle dont on attendait sans doute un maniérisme plus coquet. Après s’être désaltérée, elle reposa sa pinte vide sur la table et s’enfonça dans sa chaise en poussant un soupire d’aise.
- Vous aviez raison, Seigneur Reznor, la bière de Minas Tirith est bigrement appréciable !, fit-elle en tapant du poing sur la table comme une brute de guerrier.
Si Flore était une elfe, son gosier quant à lui appréciait autant un bon alcool qu’un maître nain, peut-être même un peu trop. Son visage d’ordinaire si pâle avait repris des couleurs et le bout de son nez rosi lui donnait des airs d’ivrogne peu glorieux. Elle n’était pas éméchée pour autant et c’est avec le plus grand soin qu’elle remit l’elanor dans son livre et le rangea dans sa besace. Enhardie, elle reçut même les compliments du mercenaire avec un léger sourire puis reprit.
- Je vous remercie mais comme notre cher marchand l’a souligné, il m’a déjà été proposé de riches tissus que j’ai dûment refusés. S’il est vraisemblable que je possède quelques qualités morales, mes attraits physiques ne méritent pour leur part pas tant d’éloges et je me sentirais embarrassée de revêtir des vêtements de nobles dames alors que je ne suis que.. eh bien, juste moi. D’autant plus que je ne pourrai leur porter le soin qu’ils méritent, car comme vous l’avez peut-être deviné, je suis tout le temps sur les routes.
Elle trouvait en effet pour le moins étrange qu’on puisse apprécier ses traits, ayant elle-même toujours éprouvé une certaine aversion pour son corps. Là d’où elle venait, elle ne ressemblait en rien aux villageois, ce qui la laissait dans l’incompréhension la plus totale et la faisait se sentir difforme. Elle avait toujours été trop grande, trop mince, sans parler de sa peau qui se refusait à dorer sous le soleil et ses mains qui ne durcissaient pas sous le labeur. Non, bien qu’en tant que digne descendante des Noldor, sa beauté elfique ne laissait pas indifférent, elle ne s’était jamais considérée comme bénie par la grâce de Varda, au contraire.
Lorsque l’écumeur des mers évoqua ses oreilles, elle ne put s’empêcher de froncer les sourcils en ramenant son regard sur ses mains qui entouraient sa chope. C’était justement à cause de particularités de la sorte qu’elle n’avait jamais pu supporter son reflet dans un miroir et elle ne sut que répondre. Après tout, elle n’avait jamais tenu avec quiconque une conversation dont le thème était ses « disgrâces » comme elle les appelait et la perspective d’être ainsi mise à nu la laissait perplexe. Elle prenait toujours grand soin de les occulter de peur d’être prise pour un monstre et hésitait grandement à les exposer. Finalement, après que le pour et le contre aient fini de s’adonner à une guerre sanguinaire dans son esprit, elle conclut que le meilleur moyen pour avoir réponse à ses questions était de ne rien leur cacher, même au risque de les dégoûter. Lentement, sans oser lever les yeux, elle dégagea une mèche de ses cheveux derrière son oreille dont l’extrémité pointue apparut. Elle se décida à répondre, gênée, d’une voix d’enfant qui avoue une bêtise.
- Je ne voulais pas vraiment vous les cacher, mais c’est que.. vous comprenez, je craignais votre réaction. Je ne voulais pas que vous preniez peur, je sais qu’elles sont sculptées d’une bien étrange façon. Vous dites que ce serait quelque chose de commun pour une.. elfe ? |
| | | Reznor Seigneur Pirate
Nombre de messages : 144 Localisation : Là où le vent me porte...
~ GRIMOIRE ~ -: Homme peu recommandable -: Une petite quarantaine d'années -:
| Dim 18 Jan 2009 - 20:24 | | Cette fois-ci, le pirate avait levé les yeux de sa chopine qui déjà était presque vide -logique, il n'avait rien bu depuis qu'il avait quitté les quais où était amarré son bateau, et si ça ne valait pas le rhum dont regorgeaient les cales du Requiem, c'était nettement mieux que de l'eau - et il fixait son interlocutrice avec un air on ne peut plus sérieux, toute trace d'amusement ayant quitté son visage. La scène était d'un critique, d'un dramatique presque, tellement cette histoire était intrigante et que, maintenant, après toutes ces interrogations, la vérité allait enfin éclater.
Il assista d'abord avec intérêt au combat mental auquel se livra Flore, tellement il lui semblait évidemment qu'elle était tiraillée entre deux choix importants, capitaux, même, et qu'elle hésitait ébormément néanmoins. Finalement, lorsqu'il la vit porter une de ses mains à ses cheveux, il redoubla encore d'attention, et c'est les yeux écarquillés qu'il attendait enfin de voir apparaître l'oreille de l'elfe...
D'autant plus que cette dernière, toujours hésitante, prenait particulièrement son temps pour écarter ses cheveux, prolongeant ainsi le suspense. Et puis, la vérité, finalement, suivie un instant après par la déclaration gênée de l'elfe, car il avait à présent la certitude que s'en était une.
"Loin de m'effrayer, dame Flore, cela confirme bel et bien notre hypothèse... Il s'agit en effet d'un petit signe disctinctif qui différencie elfes et humains. Cela ne fait plus aucun doute à présent, vous avez des oreilles d'elfe..." |
| | | Balak Seigneur de Guerre
Nombre de messages : 368 Age : 34 Localisation : là où le destin me mène.
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 37 -:
| Dim 25 Jan 2009 - 21:16 | | Le mercenaire confirma les dires du "commerçant" d'un léger hochement de tête. Il ne faisait aucun doute que cette personne appartenait à la race des Immortels. Quand à savoir pourquoi elle a été écarté et élevé aussi loin de sa patrie et des membres de son peuple...
Vous en apprendrez sans doute plus sur vous même une fois l'origine de cette plante découverte. Je serais ravi d'apporter mon concours à vos recherches, mais je ne puis me déplacer hors de la cité avant un certain temps... j'attends un ami censé m'apporter de précieuses informations. Je me tiens cependant à votre disposition d'ici son arrivée.
Une voix âpre et froide résonna dans la taverne.
Tu n'auras pas à patienter longtemps, Balak.
Un homme d'un bonne cinquantaine d'année, aux cheveux grisonnants et à l'allure martiale pénétra dans l'établissement. Fier et droit dans son armure de cuir clouté, il observait chaque clients de l'auberge avec un air sinistre et évasif. Son visage exprimait une profonde lassitude, et son regard tourmenté, commun à tous les vétérans usés par la guerre, semblait perdu dans le lointain. Ils se rapprocha et plongea ses yeux gris dans ceux du mercenaire, l'invitant à écouter ce qu'il avait appris de son vaste réseau de connaissances. Balak se fendit d'une rapide révérence d'excuse avant d'aller retrouver l'individu. Après quelques échanges et chuchotements entre les deux hommes, le mercenaire revint s'asseoir auprès de ses compagnons. Sa main tremblait légeremment, et son teint était livide.
Mes amis, c'est le coeur lourd que je dois vous quitter. J'aurai voulu vous assister dans votre quête de vérité, mais j'ai moi-même quelques... différents familiaux à régler. J'espère vous revoir bientôt...
Si je survis à tout ce bordel...
Après avoir salué brièvement Flore et Reznor, Balak sortit du bâtiment en compagnie de l'étrage guerrier aux yeux argentés. |
| | | Flore Citoyen
Nombre de messages : 22
~ GRIMOIRE ~ -: Noldor -: 43 printemps -:
| Jeu 29 Jan 2009 - 20:08 | | Ainsi donc la vérité sur les origines de Flore avait été rétablie. Comment avait-elle pu vivre pendant tout ce temps sans le savoir et surtout, comment se faisait-il que personne d’autre ne s’en soit rendu compte ? C’est vous dire à quel point le village où elle avait grandi était renfermé sur lui-même ! Il lui avait fallu braver monts et tempêtes pour enfin prendre conscience, après plus de 40 ans d’ignorance, qu’elle était une elfe !
Elle était tout simplement abasourdie. Depuis que l’écumeur des mers lui avait annoncé la nouvelle, elle le fixait d’un regard creux sans parvenir à articuler le moindre mot. C’est qu’elle ne savait trop quoi dire, elle venait tout de même d’apprendre qu’elle n’était pas humaine ! Bien que son visage ait été vide de toute expression hormis une surprise béate, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir un certain soulagement.
D’une part elle éprouvait une certaine fierté de faire partie de la « noble race des Immortels » comme Balak disait mais surtout, elle était heureuse de découvrir qu’après tout, elle n’était pas une enfant maudite d’Ilúvatar. L’étrange incidence –ou plutôt l’absence d’incidence- du temps sur son être s’expliquait enfin, ainsi que son physique particulier. Elle qui s’était sentie seule, exclue toute sa vie faisait désormais partie d’un peuple à son image, et cette idée la remplissait d’une joie sans limite qui finit par éclater sur son visage en un sourire franc. Elle posa ses mains sur celles de ses compagnons et parla enfin.
- Merci, mes amis, je ne puis exprimer assez quel bonheur, quelle délivrance je ressens. Grâce à vous, je n’aurai plus à vivre dans la honte de mes différences. Maintenant dites-moi, dites-moi tout de ce que vous savez de mon peuple. Où les avez-vous rencontrés, et plus particulièrement, savez-vous où je puis les trouver ? Sont-ce des bonnes gens, ou du moins ceux que vous avez rencontrés l’étaient-elles ? Ah, il est tellement de choses qu’il m’empresse de savoir !
Avant qu’elle ait pu finir de noyer les deux hommes sous ses questions ô combien nombreuses, elle sursauta en entendant subitement une voix étrangère s’adresser au mercenaire. Immédiatement, elle se tourna pour faire face au vieux guerrier qui était sorti de nulle part. Son allure ne lui annonçait rien de bon et elle fut surprise de voir son ami aller le rejoindre.
De sa place, elle ne quittait plus les deux acolytes des yeux et se demandait bien ce qu’ils pouvaient se raconter. Le nouveau venu n’avait pas pris la peine de saluer Reznor et l’elfe ; elle en déduit que ce qu’il avait à dire était grave et urgent. Le retour de Balak confirma ses craintes et à voir sa mine déconfite, elle prit peur pour lui. Qu’avait-il bien pu entendre pour être autant préoccupé ? C’est une réponse qui resterait secrète, car à peine revenu, il était déjà reparti. Elle n’avait pas même eu le temps de lui dire au revoir, ou plutôt bonne chance.
Elle voulut pendant un bref instant sauter et courir à sa suite pour lui prêter main forte dans peu importe quelle affaire il était imbriqué mais se ravisa en se rappelant que c’était personnel et que l’aide d’une vagabonde sans compétence aucune était certainement la dernière chose dont il avait besoin. Impuissante et inquiète, elle se retourna vers le pirate les sourcils haussés et le regard interrogateur, même si elle devinait bien qu’il ne devait pas savoir plus qu’elle que faire et qu’en penser. |
| | | Reznor Seigneur Pirate
Nombre de messages : 144 Localisation : Là où le vent me porte...
~ GRIMOIRE ~ -: Homme peu recommandable -: Une petite quarantaine d'années -:
| Ven 30 Jan 2009 - 22:39 | | Reznor avait un moment tout simplement cessé de faire quoi que ce soit, qu'il s'agisse ne fut-ce de porter sa chope à ses lèvres. En fait, il regardait attentivement celle qu'il pouvait donc maintenant qualifier d'elfe, car il était bel et bien sûr que s'en était une. Il la fixait, guettant sa réaction, à l'affût de la moindre émotion exprimée. Car son interlocutrice avait été étonnée la première fois qu'on lui avait parlé d'elfes, et elle avait visiblement du passer de nombreuses années dans l'ignorance, si elle s'estimait plus âgée que lui-même. Il craignait quelques peu sa réaction maintenant que la vérité sur ses origines lui avait été dévoilée, et ce sans aucun doute encore possible.
Mais en fait, la surprise vint du côté du mercenaire Balak. Le pirate fut soulagé d'entendre Flore comme si elle était débarassée d'un poids pesant, mais il ne s'attendait pas à ce qu'un homme surgisse ainsi pour appeller le grand guerrier. Après avoir saluer celui qui avait partagé sa table, il dit à la jeune elfe :
"Ne vous inquiétez pas... Les mercenaires s'en viennent et s'en vont comme va le vent. Ils sont en peu comme des marins... Moi je navigue sur les flots poussé par la brise, eux parcourent le monde en large et en travers. Ces gens-là ne peuvent rester en place, il n'y a qu'à espérer qu'il ne parte pas là pour quelque aventure dangereuse..."
Mais à vrai dire, le pirate, lui dont le risque et l'aventure était l'essence même de son métier, se doutait bien qu'un mercenaire ne s'en va pas brusquement juste pour porter un message ou autre... Restait les questions de Flore. Si Balak avait pu apporter quelque réponse, cela se révèlait dommage qu'il parte, car Reznor n'en savait que peu...
"Ma foi, les elfes ont bonne réputation... On les dit droits et sages. Je n'en ai rencontré que très peu, à vrai dire, mais je peu dire que ce sont des gens distingués, et que calme et intelligence sont deux traits de caractères les définissant bien. Il y a en qui vivent dans des grandes forêts au Nord et d'autres dans une Cité portuaire à l'Ouest. Je compte d'ailleurs faire voile dans cette direction, mais votre fleur me fait penser davantage à quelque chose qui pousse dans les bois... Je connais bien quelques personnes qui ont bien connu les elfes, mais elles vivent dans la contrée d'où je viens... Mais il me semble que beaucoup d'elfes passent par Minas Tirith. Je pourrais peut-être vou aider à en rencontrer un qui semble ouvert à la discussion..." |
| | | Flore Citoyen
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~ GRIMOIRE ~ -: Noldor -: 43 printemps -:
| Lun 2 Fév 2009 - 18:09 | | Le départ de Balak ne sembla pas ébranler plus que cela le pirate qui prenait cet événement avec un naturel déconcertant pour notre jeune elfe. Contrairement à elle, il avait su garder tout son calme et ne s’émotionna pas de voir le mercenaire quitter l’auberge à grande hâte, une mine sombre figée sur son visage. Sa réaction avait été parfaite ; s’il avait manifesté son inquiétude sous quelque forme que ce soit, il aurait inconsciemment encouragé Flore qui se serait levée d’un bond et serait partie à la recherche de son ami.
A voir Reznor rester si flegmatique malgré ce coup de théâtre, l’Eldar ne put que taire une bonne fois pour toutes ses élans de bravoure insensée. Elle jeta un dernier regard à la porte où avaient disparu les deux guerriers, puis après une brève prière silencieuse, prononça ces quelques mots sans trop y croire.
- Oui.. Je suppose que quoi qu’il en soit, nous ne pouvons rien faire à part espérer que tout se passe comme il l’entend.
Alors que le marchand commençait à répondre à ses questions, elle reporta son attention sur lui et l’écouta, très concentrée. La façon élogieuse dont il avait de décrire son peuple ne manqua pas d’arracher un petit rire à la jouvencelle. Elle trouvait en effet comique de constater qu’ils étaient à peu près son exact contraire.
- Sages et distingués, dites-vous ? Vous êtes malchanceux, vous devez avoir devant vous la seule elfe qui ne soit ni l’un ni l’autre ! Eh bien, dorénavant l’on me connaîtra comme celle qui a du sang d’elfe, une éducation d’humaine et une soif de nain !
Elle rit de plus belle, de son rire cristallin qui pouvait emplir de joie les cœurs les plus fatigués. Une bonne plaisanterie, c’était tout ce dont elle avait besoin pour alléger son esprit et remettre ses tracas à plus tard. Pour l’heure, elle devait se focaliser sur ses recherches.
Si elle avait eu des révélations aussi inattendues que stupéfiantes, elle ne savait toujours pas d’où venait sa fleur, celle qui l’avait menée si loin de sa demeure. De surcroît, elle n’avait pas la moindre idée d’où trouver d’autres représentants de sa race dans Minas Tirith, et les cités elfiques se trouvaient au loin. Cette idée aurait pu ternir l’enthousiasme de nombreux hommes mais pas la sien, non, il lui en fallait bien plus. Elle gardait le sourire aux lèvres et restait égale à elle-même : joyeuse et énergique.
- Oh, je ne voudrais pas être un fardeau, vous avez déjà sûrement beaucoup à faire. De plus, les chances qu’un elfe fasse son apparition en ces lieux et en cette heure me semblent peu probables, ce qui veut dire que je devrai sûrement me déplacer et.. je ne voudrais pas que vous en souffriez.
Elle avait dit cela en repensant à sa jambe qu’il semblait traîner avec peine. Evidemment, Flore étant qui elle était, elle aurait préféré mille fois déambuler dans des rues glauques et menaçantes que d’incommoder un « honnête homme ».
Son aventure prenait un nouveau tournant et elle attendait avec impatience de repartir sur les traces de son passé. Ses mains pianotaient fébrilement sur la table et il n’était pas dur de deviner l’impatience dans ses yeux. Elle avait tellement hâte qu’elle ne ressentait même plus l’envie de manger un poulet de 5 kilos, la faim ayant laissé place à une agitation jouette. |
| | | Reznor Seigneur Pirate
Nombre de messages : 144 Localisation : Là où le vent me porte...
~ GRIMOIRE ~ -: Homme peu recommandable -: Une petite quarantaine d'années -:
| Lun 2 Fév 2009 - 22:08 | | Le pirate accompagna franchement le rire de Flore lorsqu'elle fit sa plaisanterie sur ses origines, et leva sa chope à moitié vide pour trinquer. Il était ravi que son interlocutrice le prenne ainsi. Si c'était à lui qu'on avait révélé qu'il descendait d'un noble du Gondor, ou pire encore, d'un de ces corsaires à la solde de fanatiques religieux, il n'aurait sans doute pas réagit de cette façon. Mais c'était sans doute aussi pour cette raison que le forban avait fait une croix sur tous les souvenirs qu'il avait de ses origines, au point même que nul, même parmi les plus anciens membres de son équipage ne sachent les détails de son enfance. De toute façon, c'était bien là un adage de pirate. Peu importe le passé, seul compte l'avenir. Sauf peut-être lorsque cela concerne la vengeance. Il était bien décidé à faire payer à Corwen son alliance avec ses ennemis, et surtout le fait qu'il avait failli envoyer son Joyeux Requiem par le fond.
"Eh bien, ma foi, cela met un peu de piment dans les rencontres... La plupart des elfes ont la réputation d'être très prévisibles..."
Reznor esquissa un petit sourire. Ses peu nombreuses rencontres avec des elfes ne lui avait pas laissé une expérience d'être très folichons. Sages et droits, certes, mais sans doute trop pour le Capitaine. Il fallait sans doute être peu tordu ou original pour vraiment retenir l'attention du pirate. Néanmoins, à l'instant présent, il se ré-intéressa aux projets de Flore.
"Voyons, j'ai tout mon temps, vous savez, et comme les elfes qu'on rencontre dans la Cité ne doivent pas être pauvres, j'aurais une bonne chance d'écouler de mes stocks en vous aidant..."
Cependant, le pirate doutait tout de même de cette affirmation. Les elfes étant des artisans hors-pair, on povuait se demander s'ils trouveraient vraiment intéressants ces objets exotiques originaires de Rhûn ou du Lointain Orient.
"Je doute voir une elfe apparaître dans cette auberge, certes, mais en sortant dans la rue, nous avons des chances d'en croiser, et je pourrais facilement en reconnaître un. Bien sûr, si vou préférez continuer votre quête vers vos origines seule, et je comprendrais parfaitement, après toutes ces révélations, je n'insisterais pas. Mais n'oubliez pas d'ailleurs que mon voyage me mènera par bateau vers des terres elfiques..." |
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