Une Ombre derrière les tombes

Le vent était violent cette nuit-là. Son long murmure se répercurtaient sur les murs, dans la cité. A proximité du cimetierre, de grands sauls penchaient machinalement leurs branches qui se mouvaient gracieusement.
Rath Dinnen était vide cette nuit-là. Pas un bruit, si ce n'est le vent.

Quand, tout à coup, des bruits de pas qui approchent se font entendre. Bientôt, une haute silhouette se découpe sous la lune. D'un bras, elle agrippe la barrière et s'élance par-dessus. Son ombre avance parmi les tombes, s'arrêtant ici et là, inspectant certaines, se penchant méthodiquement sur d'autres.

Soudain, il se fige. Un long sourire malicieux éclaire sa face qui s'illumine. Il sort un long poignard et commence à graver quelque chose sur une des croix de pierre. Il s'arrête un moment, les oreilles tendues, aux aguets, et crache au loin, sur un chemin de pierre.

De nouveaux bruits de pas se font entendre, progressant dans l'allée. Le visage de l'homme s'étire comme par douleur dans un horrible rictus. Il frissone. Sa longue silhouette se relève et une voix sifflante se fait entendre:

"Je continuerai plus tard..."

Il entaille une dernière fois la tombe et disparait dans la pénombre, entre les vieux sauls.

Rath Dinen, le dernier lit des morts. Lieu de passé, lieu des oubliés.
Calme mais pourtant jamais inactif. Mais ce ne sont pas les morts qui marches.

Personne ne s'était donner la peine de soigner les étranges gravures, malgré les protestations des visiteurs périodiques de citoyens envers leurs defunts.

Ombre parmis les ombre, trois silhouettes firent leur chemin dans le cimeterre. Aussi silencieux et vigilant que des félins, ils faissaient par moments des haltes dans leur marche pour pivoter sur place et observer leurs arrières. Leur trajectoire n'était pas droite, ils apportaient un soin certain quand à leurs traces.

Au Rath Dinen, une tombe fut rajoutée. Sans cérémonie ni invitation, son sol s'allourdit d'un nouveau cadavre. L'inconnu ne risquait pas d'être visiter souvent, les racines des grands sauls le recouvrerait dans quelques années.

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- Que m'as tu injecté dans les veines ? Esce l'essence même du chaos ? Je... Suis... Iconoclaste... Je résisterais ! Cette vie... Acceptée... La douleur... ressuscité...

La sombre figure, tapis aux milieu des ombres profondes des sépulcres, en cette nuit sans lune, luttait contre elle même.
Accroupie, elle se balançait d'avant en arrière tel un enfant malade. Son seul remède, un anneau qu'il portait au doigt, le frottant avec acharnement. Son état ne s'améliora pas et son ode se fit répétitive.

Une légère brise souleva sa cape qui arborait le symbole de l'Arbre Blanc. L'habit flottant donna l'impression d'un flocon n'ayant prise avec le sol.


Un visage, jusque là dissimulé par une généreuse chevelure, apparue quand la figure se redressa, fixant le ciel vierge de toute étoile impure.

- Que cela soit écrit ! Que cela soit dit ! Je suis le divin iconoclaste...

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