Chapitre 1 : Le siège de Fornost

L'aube arriva... et avec elle une sombre rumeur. L'ennemi approchait... Peut être était ce notre chance.
En effet je soupconnais l'armée de Malock d'être divisée entre ceux qui voulaient tenir la ville et ceux qui voulaient nous poursuivre.
Visiblement une troupe avait décidé de sortir, et si nous les vainquions nous pourrions prendre la ville moins défendue.

J'avais fait reperer l'endroit le plus adapté pour une bataille rangée et maintenant je faisais avancer l'armée. J'avais mit en première ligne les cavaliers qui pourraient contre attaquer en cas de rencontre, ou du moins se réorganiser rapidement. Derrière les fantassins avancaient à bon rythme... Au centre de cette masse d'homme à pied se trouvaient les archers. Ils pourraient tirer dans tout les cas..

Halbarad marchait sur le flanc droit de l'armée, et il essayait de presser le pas pour rejoindre le Roi en tête.

A ce moment, une puissante sonnerie de cors retentit, forte mais encore assez éloignée. Quand les troupes de l'Arnor passèrent la petite colline et débouchèrent en terrain découvert, tous purent voir une grande tâche sombre se mouvoir lentement dans les plaines herbeuses, droit au Sud. D' autres cors sonnèrent de nouveau, par deux fois, et immédiatement, comme par quelque code défini à l'avance, l'armée adverse s'immobilisa, et des ordres furent donnés.

Le Capitaine des Rangers avait finalement gagné le niveau de Tar-Aldarion, mais ce dernier ne semblait pas vouloir interrompre leur course. Halbarad l'aurait préféré, pourtant, quitte à repartir, il aurait aimé s'arrêter pour évaluer les forces adverses et mieux organiser la charge. L'armée des ténèbres semblait assez conséquente, mais tous ignoraient s'il s'agissait là de toute leur force, ou si des renforts étaient restés dans la Cité. Personne ne savait non plus si Malock était à la tête de ses troupes, ou s'il se terrait dans la place forte, regardant à distance et avec couardise de quel côté pencherait la balance.

Je m'étais levé peu après Halbarad mais il était déja partit. J'allai rejoindre l'armée après m'être préparé : l'armée partait vers une bataille et je voulai être sur de ne rien raté de l'avancé vers la guerre. Je me jignit aux premier rang de fantassin, juste derrière les cavaliers et j'avançais avec tout le monde ma main droite sur la garde de mon épée qui était sur mon flanc droit.

On avançait à bon train et soudain un cor se fit entendre et je vis une grande tache sombre qui se mouvait lentement puis s'arrêtait après la sonnerie d'autres cors.

Nous continuions à avancer vers l'armée du mal sans s'arrêter. La bataille allait commencer.

Soudain, les capitaines du Nord firent halte, à environ deux furlongs des envahisseurs de l'Arnor. Il n'y avait toujours nulle trace de Malock, mais peut-être était-il a l'intérieur des rangs, protégé par ses hommes aussi semblables et aussi sombre que lui.

Ainsi, sur cette plaine, allait se dérouler la grande bataille tant attendue. au Sud, face à eux, les Gens Libres pouvaient apercevoir Fornost, non sans un pincement au coeur. Car, quelque soit la dureté de la guerre, ni Halbarad, ni le Roi, ni tous les guerriers du bien ne se seraient attendus à combattre de ce côté-ci des murs. Mais le fait que la ville soit aux mains de ces immondes créatures n'était pas une source d'abbatement, bien au contraire: un sentiment de révolte et de courroux s'empara du Capitaine des Rangers.

"Ils sont à portée de tir... Archers! Tenez-vous près! Bandez vos arcs! Visez juste! Attendez l'ordre du Roi."

Les archers d'Arnor, dans lesquels se trouvaient de nombreux Rôdeurs, encochèrent leurs flèches, tandis que les épéistes passaient devant, protégés par leurs boucliers. Les cavaliers, quant à eux, s'étaient placés sur le flanc droit, un peu à l'écart et en retrait, hors de portée des traits ennemis. Ils pourraient ainsi sonner la charge dès qu'Aldarion le déciderait.

Je levai le bras. Nous étions encore hors de portée et notre position au dessus d'eux nous avantageait.
Ils étaient nombreux, mais pas tous là... Ils devaient être autant que nous.

- On tient la position et on ne bouge plus !

Il fallait attendre là nuit, l'ennemi ne bougerait pas d'ici là , il était bien trop mal mit.... Mais la nuit peut etre que la victoire serait facilitée.

Je fis dresser des tentes , les deux armées étaient proches l'une de l'autre, mais en face aussi ils étaient arreté... Sans doute avaient ils envoyé un message pour obtenir des renforts de Fornost... Au pire nous attaquerions à minuit.
J'encourageais les hommes à dormir tandis qu'une garde étaient organisée, si l'ennemi bougeait nous bougerions plus vite...
Mais il ne nous fallut pas attendre aussi longtemps.

Les deux armées étaient immobiles, le silence régnait sur la petite plaine. Dans les montagnes, Aldarion ne bougeait pas...
Soudain, alors que la nuit tombait, quelque chose apparut en haut d'une colline sur le flanc de l'armée du Mal.
Un cavalier lumineux, vétu d'une armure resplendissante, le visage masqué.
Il en était de même pour la cinquantaine de cavaliers à ses cotés...
Les cavaliers de la Lune était là, et le Cavalier était à leur tête.
Il leur parla en elfique. Quelque chose qui devait signifier : en pointe.
Il sortit une hache, célèbre pour avoir appartenue à Rustor Erumelgos, le prince assasiné des elfes...
Fort d'une telle aide, l'Arnor allait tenir... au moins jusqu'au matin.

Aldarion avait encouragé ses hommes à reprendre des forces, c'est pourquoi Halbarad s'était bientôt endormi dans une des tentes. Mais quand les cavaliers de la Lune firent irruption chez l'ennemi, les sentinelles d'Arnor poussèrent de grands cris, et le Capitaine sortit de son abri pour voir ce qui pouvait bien causer une telle agitation.

Et il fut heureux, car il pouvait voir une troupe de cavaliers, grands et majestueux, et à leur tête un magnifique guerrier, duquel semblait sortir une sorte de lumière blanche. On cria aussi du côté adverse, mais de panique et non de joie, et les hommes corrompus couraient en tous sens, cherchant leurs armes dans les ombres.

Les cavaliers de la Lune attendirent un instant pour se regrouper. A ce moment, Halbarad Dunàdan courut vers Tar-Aldarion, l'interpelant:

"Sire! Quels sont vos ordres? Que vont faire ces cavaliers, attaquer ou nous rejoindre? Car s'ils sonnent la charge, ne faudrait-il pas envoyer en urgence les Rohirrims, et suivre avec nos fantassins?"

C'était ce que j'attendais... J'espérais que la Lune nous apporte son soutient et il avait fallut attedendre la nuit.

- En formation ! Charge générale !

Je me tournai vers Dunadan...

- Lors d'une antique bataille, un général agit face à un ennemi plus nombreux et mieux armés avec une intelligence rare... Il chargea, étendant sa ligne de front pour égaler celle de l'ennemi, il déforca le centre et renforca les flancs.... Le centre rompit mais l'ennemi fut enrouler par les ailes.. On dit qu'un messager courut pendant deux jours pour annoncer la nouvelle, il en mourrut...

Je souris.

- Tenez le centre avec vos rodeurs, au moment de l'impact repliez vous. Je me tiendrez en retrait avec ma garde pour contre-charger le centre adverse face au vide.

Les rohirrims étaient déjà disposés sur les flancs, j'avait étendu les fantassin, les rodeurs au centre, et avec moi deux cents fiers chevaliers de l'Arnor. Cette tactique avait étée autrefois utile à Rustor Erumelgos... Puisse t'elle encore marcher.

Toute l'armée s'élança contre celle de Malock. Et les viles créatures furent prisent de peur, car d'un côté arrivaient les chevaliers de la Lune, et de l'autre, face à eux, le Mage Bargoduin, et au centre en première ligne, le Capitaine Halbarad, et avec lui les grands Rôdeurs du Nord, entourés par quelques fantassins d'Arnor. Sur les flancs galopaient les cavaliers de Rohan, avec Eorlund. Le Roi, Tar-Aldarion, chevauchait avec ses deux cent chevaliers. Enfin, tout autour, se trouvait le reste de l'armée, pour que les flancs soient forts, suivant la tactique du Roi.

Mais les ennemis étaient tout de même en supériorité numérique. Et le fait d'attendre un adversaire qui charge permet une chose: d'en tuer un bon nombre grâce à une volée de flèche... C'est ce qu'ils firent: par trois fois ils bandèrent leurs arcs; et par trois fois certains des cavaliers de Rohan furent étendus au sol - jamais plus ils ne reverraient leurs verts prairies du Riddermark. quelques Rôdeurs tombèrent là aussi, avant d'avoir pu atteindre l'ennemi.

Cependant, la charge était toujours bien organisée, et une expression de doute commença à apparaître sur les visages des hommes et des demi-Orques. Et le Dunàdan cria d'une voix puissante comme un cor:

"Tirez l'épée, pour l'Arnor, pour vos familles et vos foyers. Pour votre Roi! Battez-vous!!!"

Les ordres du Roi étaient clairs: pour Halbarad et ses Rôdeurs, il fallait attaquer l'ennemi au centre puis battre en retraite, juste pour occuper les demi-Orques, afin qu'ils soient ensuite pris dans la tenaille des cavaliers de Rohan.

Et les Rangers du Nord chargèrent donc, leur Capitaine en tête. Les têtes adverses sautèrent, car les Rôdeurs étaient des hommes farouches, mais la situation tourna. En effet, la charge des Rohirrims perdit de son élan, et ils furent bloqués et entourés. A cause de cela, les semi-Orques purent passer par les flancs, et les guerriers d'Halbarad furent pressés par la gauche, puis par la droite, et enfin à l'arrière, si bien qu'un cercle d'ennemis les serrait de près (et ils n'avaient pas l'avantage d'avoir des montures comme les Rohirrims).

Lors des combats, le Dunàdan reçut un vilain coup de gourdin sur le front. Le sang coula à flot, car la blessure était sérieuse, mais le Capitaine dut ne pas en tenir compte s'il voulait se sortir de cette nasse.

J'avais suivis l'armée dans sa charge, mais nous nous tenions en retrait.
Sur les flancs, les armées d'Arnor et du Rohan gagnaient du terrain ,encerclant peu à peu l'ennemi. Au centre la situation était nettement moins brillante.
Les troupes d'Halbarad subissaient des pertes considérables. Je fis signe à mon musicien de sonner la retraite.
Il saisit son cor et sonna les notes caractèristiques. Je saisi la lance que me tendait un écuyer et attachai mon bouclier à mon bras. Par précaution, j'abaissais la visière de mon casque. Mourir aveuglés par des éclats de moi était stupide.Je levai ma lance, au bout de laquelle était attaché un fanion de l'Arnor.Je criai la phrase des Dunedains:

" Résiste et mords ! "

Et nous chargeames au centre. L'ennemi fut surpris par la contre attaque brutal, et l'armée s'enfonça rapidement d'une dizaine de mètres.. Mais ce n'était pas assez. Je jettai les débris de ma lance au sol et je détachain la visière de mon heaume.Je sortis mon épée, une arme assez courte et maniable, et commencai à taillader alentours. Il nous faudrait bientôt une aide pour redynamiser notre charge...

Les pertes étaient lourdes du côté des Rôdeurs; Halbarad n'aurait pas fait long feu si Aldarion et ses hommes n'avaient pas chargé sur l'arrière de ceux qui les encerclaient. Quand le Capitaine vit son Roi taillader les rangs ennemis, sa réaction ne se fit pas attendre:

"Rôdeurs! En arrière! Faite rompre les rangs qui nous séparent du Roi!"

Et les Rôdeur se rassemblèrent. Se retournant tous à la fois, ils surprirent les demi-Orques, et chacun, d'un large coup d'épée, entailla violemment son vis-à-vis. Il y eut maints hurlements de la part des ignobles créatures, et l'arrière fut déserté: Aldarion et Halbarad se trouvèrent face à face, et tous les Rôdeurs survivants étaient sortis de l'empêtrement.

[J'ai enlevé ton dernier paragraphe qui ne cadrait pas avec la suite du scénario . Désolé :s]

Le Cavalier fixa ses hommes. Sa voix faible à cause du masque était malgré tout audible.

- Allons nous laisser le Roi de l'Arnor seul face à l'Ennemi ?

Le Cavalier était un fin stratège. Il savait qu'il était maintenant temps de lancer sa force dans la bagarre, sa charge porterait un dernier coup au moral des ennemis.

D'un mouvement de bras précis il indiqua l'endroit ou il voulait que la charge se fasse. Au trois quart dos. Ainsi l'ennemi serait attaqué par derrière mais possèderait une possibilité de fuite.

Il détacha sa hache et la tendit vers la lune, elle renvoya son éclat.

Ils chargèrent, une cinquantaine de guerriers en armure lourde, resplendissant de lumière. Le Boiteux tenait l'étendard, il était célèbre pour sa manière étrange de chevaucher, il n'avait plus qu'une seule jambe.
L'ennemi cria, l'ennemi mourrut... Le sort de la bataille était presque scellé.

Grâce à la charge soudaine des Cavaliers de la Lune et à la ruse de leur chef, l'issue de la bataille semblait sombre pour les Gens de Malock. Les Rohirrims, qui avaient d'abord été encerclés, virent soudain que leurs assaillants avaient la tête à autre chose, qu'ils fuyaient devant la furie des nouveaux venus.

Et les hommes d'Eorlund et de Oma se retrouvèrent au même endroit que les gens d'Arnor. Ainsi, encouragés par la déroute et la fuite de l'armée ennemie vers le Sud, tous se rassemblèrent, pour ce qui devait être la dernière charge, qui sonnerait le glas des ennemis.

Se trouvaient dans ce regroupement le Grand Roi Tar-Aldarion avec ses chevaliers, Halbarad le Capitaine et ses Rôdeurs, Bargoduin, le Maréchal Oma des Rohirrims avec ses cavaliers, ainsi qu'Eorlund.
La ligne avait été formée, et tous pouvaient voir, à une petite distance devant eux, de multiples tâches noires qui couraient, comme prises de folie.

Il faudrait bientôt rattraper toutes ces "fourmis" et les écraser sans pitié.

Chacun attendait l'ordre du Roi pour sonner la charge.

L'ennemi fuyait... Mais ils avaient une possibilité de retraite : Fornost.
Je regardais alentours...

- Halbarad consolidez la position avec l'infanterie !

Je fis signe à Eorlund de s'approcher ainsi qu'au maréchal du Rohan.

- On les poursuit avec la cavalerie en balayage !

Les cavaliers se redéployerent rapidement en une ligne. La technique du balayage était simple, il fallait poursuivre l'ennemi et traverser ses lignes avant de faire demi tour et de charger à nouveau.

Je fis signe à mon musicien qui sonna avec vigeur. La cavalerie s'élanca à toute vitesse en une formation assez écartée que pour passez à travers les lignes ennemies.

Lors du premier passage nous fauchâmes nombres d'ennemis. Arrivé en haut de la colline je fis signe au cavaliers de se retourner. Nous chargeâmes à nouveau... A ma surprise les cavaliers de la lune s'étaient joints à nous .

Et des guerriers qui fuient ne peuvent pas à la fois se battre correctement et courir. De plus le balayage des Rohirrims était très efficace, et l'aide des cavaliers de la Lune avait scellé le sort des hommes corrompus et des demi-Orques de l'armée de Malock.

Halbarad, avec les Rôdeurs qui avaient survécu et les autres fantassins de l'Arnor, marchait d'un pas sûr et determiné en direction du carnage final. Mais l'infanterie n'y prit pas part: il ne fallait pas prendre le risque de se trouver au milieu des charges alliées, et d'être piétinés ou décapités par ses propres amis. Les morts de cette nuit étaient amplement suffisants pour en ajouter d'autres.

C'est pourquoi le Capitaine et ses hommes se contentèrent de poursuivre l'ennemi d'assez loin, afin de boucher le chemin du Nord. Les ennemis seraient alors acculés contre les murs de Fornost, et les survivants seraient mis à mort - s'il en restait.

Mais tout en marchant, une menace grandit dans l'esprit d'Halbarad, celle des archers qui étaient peut-être restés dans l'enceinte de la cité de Fornost. Car le Dunàdan ignorait si la ville était à présent abandonnée, ou s'il restait des ennemis pour la défendre, aussi bien qu'il ignorait si Malock gisait sur le champ de bataille, ou s'il attendait sa mort, caché dans une des tours de Fornost.

Plus en retrait, Halbarad avançait prudemment en direction du combat, en un groupe compact, mais qui s'étendait néanmoins sur plusieurs dizaines de mètres, afin de couper toute retraite à l'ennemi. Mais la bataille faisait rage un peu en avant, et les Rôdeurs se rapprochaient lentement des ennemis. Or, le Capitaine Halbarad, qui avait la vue perçante, remarqua un cheval esseulé au milieu des gens de Malock: c'était un beau destrier de Rohan. Et qui dit cheval dit aussi cavalier, et Halbarad se précipita à l'aide de celui qu'il venait d'apercevoir, Eorlund le Rohirrim.

"Restez en arrière! dit-il à ses Hommes."

Car il ne souhaitait pas les mener dans le combat, redoutant les charges des cavaliers. Mais lui y alla bien, et il se tint aux côtés d'Eorlund, attendant le retour des Hommes de la Lune.

Alors qu'Eorlund semblait se battre, à terre, avec son ennemi agonisant, Halbarad vit que l'homme à la main sectionnée, enragé par cette blessure, avait l'intention de se jeter sur son "mutilateur". Le capitaine le vit sortir de sa ceinture, grâce à sa main restante, un long poignard noir, déjà ensanglanté par quelque coup porté plus tôt dans la bataille. Et le Dunàdan s'interposa entre celui-ci et le Rohirrim, qui a ce moment-là étouffait un cri de douleur, car son avant-bras le faisait souffrir.

L'homme au couteau réprima un cri de désarroi, car il espérait pouvoir frapper un ennemi à terre. Mais qu'importe, quand il vit Halbarad, il fonça, poignard en avant, avec un force décuplée par la haine. Mais une petite dague n'a que peu de chance face à une épée aiguisée; et le guerrier perdit bientôt sa seconde main, par un coup précis d'Halbarad, qui dans le même mouvement, décapita son vis-à-vis.

Quelques guerriers demeuraient encore autour du Dunàdan et du Rohirrim, mais le plus inquiétant n'était pas cela. Car la menace de la cavalerie alliée était toujours là: les cavaliers de Rohan et ceux de la Lune avaient fait volte-face, et s'apprêtait à lancer une dernière charge, un dernier balayage, et la bataille serait terminée. Alors Halbarad, ne souhaitant guère être piétiné à mort, s'écria soudain:

"Eorlund! Quittons la mélée! Les cavaliers reviennent!!!"

Mais ce dernier était amoindri par sa blessure, et le Capitaine l'aida à se relever. Cependant, quitter le combat n'était pas chose facile, car les guerriers ennemis les entouraient toujours. La situation était délicate pour les deux combattants des Gens Libres.

Par une chance inouïe ou par la vue perçante et la grande intelligence des cavaliers, Eorlund et Halbarad virent que la charge les avaient épargné. Mais leurs ennemis n'avaient pas eut le même sort qu'eux: beaucoup gisaient morts ou agonisants, et ils étaient bien peu à demeurer debout. C'est pourquoi les cavaliers se retournèrent tout de suite, pour combattre les derniers survivants sans charger; ça n'en valait pas la peine.

Et tous les Rôdeurs vinrent en cette heure de joie, qui était pour certains mêlée aux larmes, car beaucoup avaient perdu un parent, un ami. Les derniers Hommes mauvais et demi-orques furent éliminés, non sans mal toutefois, car ils se battaient avec rage dans leur désespoir.

Toute l'armée des Gens Libres fut bientôt réunie, et au sujet de toutes les discussions était le grand Cavalier de la Lune, ce chef en armure resplendissante qui avait causé la terreur chez les créatures de l'ombre. Il portait toujours son casque, si bien que nombreux étaient ceux qui se demandaient de quel genre d'être il pouvait bien s'agir. Tar-Aldarion se trouvait à ses côtés, ainsi que beaucoup de capitaines.

Mais Halbarad avait l'esprit, ainsi que les yeux, fixé sur Fornost, se demandant ce qui les attendraient au moment de regagner leur possession.

L'armée du Mal avait été balayé. De l'autre coté de la colline se dressait Fornost. Mais l'aube pointait déjà. Le Cavalier fit signe à ses hommes de se rassembler... Cette mission n'était pas pour lui... Il avait fait sa part du boulot.
Il rangea toujours en silence sa hache dans sa gaine et se tourna vers Tar-Aldarion :
- Nos routes se séparent ici Roi, je vous souhaite beaucoup de chance dans vôtre quête...

Sa voix était douce, et tandis qu'il parlait il caressait tout aussi doucement la crinière de son cheval monté à nu.

Je savais l'ennemi affaiblit, agonisant même. Malock ne devait plus disposer que d'un petit millier de fidèles. Il serait facile de reprendre ma cité...
Quand le Cavalier m'annonca sa décision de nous quitter je blêmit. Mais je n'était pas décidé à accepter ce destin...

- Vous craignez le jour Maitre de la Lune ? Celui qui portait autrefois cette hache, et le premier à la porter aussi, ne craignait point la lumière et ne se fixait aucune barrière supersticieuse pour faire le bien... Abandonnerez vous vos alliés aux portes de la victoire ? Fornost sera nôtre à l'aube si vous nous y aider...

Le Cavalier tourna sa tête cherchant du regard les visages masqué de ces compagnons.

- Nous combattrons à vos cotés alors Tar-Aldarion, ami des elfes et sage par ses paroles...

Je souris... Fornost allait nous revenir.
Le plan serait simple, mais il nécessitait discretion et intelligence. Je criai :

- Rines !

Sortant d'un groupe de soldat qui semblait tout ignorer de sa précense, un petit homme au teint sale s'avanca.Je lui indiquai la ville par delà la colline.

- Combien de temps te faut t'il pour ouvrir la porte ?
- Deux heures messires...

Je lui souris.. C'était parfait.

- Soldats de l'ARNOR ! Recouvrez de draps vos armes et vos armures que la Lune notre alliées ne se retourne pas contre nous !