Douleur.
Cette douleur qu'il avait reçu devant son pire échec. Il avait failli tout comme ses amis Forlong et Skaline mais pour le vieil homme qu'était Meneldir, ce n'était pas seulement un signe de faiblesse mais aussi un signe de fin.
Comment aurait il pût continuer à parcourir le monde en restant comme avant. Débordant d'énergie, c'est ainsi que ses amis le qualifiaient quand on les questionnaient sur la vie du professeur.
Enfin de l'ancien professeur, car il ne l'était plus. Qu'était il à présent?
Retraité, misérable, égaré, déçu par la vie.
Non, je suis écrivain, historien, chroniqueur. pensait-il en son fort intérieur en se levant ce matin-là.
C'était le premier jour de cette seconde naissance.
Dix jours plus tôt, il était revenu à cheval dans la cité du nord la tête blafarde et baissée. Nimdalf peinait lui aussi sur la route et le dunadan savait pourquoi. Il le savait que trop bien. Ce cheval était comme lui.
Usé et aigri. En manque de liberté.
Pour l'un, c'était une liberté de pensée, ce besoin d'expurgation des sentiments, cette catharsis.
Pour l'autre, c'était juste la liberté d'aller où il voulait et se laisser mourir quand il le voudra devant le sable de sa terre natale.
Il était resté en retrait devant le Roi et n'avait pas cherché à se faire remarquer. Il n'avait aucune allégeance directe envers ce roi mais il ne savait que trop bien ce que représentait l'Arnor. Et encore cette douleur cents fois, mille fois sans cesse rappelait par les gémissements de tristesse dans la salle du trône, bientôt repris par le son des cloches de la ville annonçant une nouvelle grave.
En sortant de la salle en même temps que le capitaine il ne prononça que deux mots, deux mots qui résumaient tout.
Tous deux avaient une route bien différente à prendre.
"A bientôt."Après avoir relâcher son cheval aux portes de la ville, il erra plusieurs jours à l'extérieur des murs. Il cherchait lui même sa réponse, il retraçait sa vie, sa manière de croiser l'Histoire.
Tout ces gens qui entre-croissent cette Histoire son appelées des catalyseurs, ce sont eux qui la façonnent et la modifient.
Bien sûr, parmi ceux-ci, il y a les rois, les princes et les personnalités mais il y avait aussi des gens qui se voyaient sans cesse mêlaient dans les intrigues et les aventures sans grande raison. Meneldir et une part de ses amis étaient ainsi. La guilde étaient essentiellement constitué de catalyseurs. Comment expliquer qu'un assassin puisse se démarquer des autres en changeant le monde? Nulle explication, simple constatation. Certains diront que ces personnes le veulent mais même si cela était le cas comment expliquer leu survie à travers toutes les épreuves et les heureux concours de circonstances.
En repassant les portes, il se dirigea vers sa chambre à l'auberge et prit soin de son apparence. Les cheveux noués en une queue de cheval dans les dos avec les méches beiges qui apparaissaient entre la grisaille. Une barbe taillé en pointe en une légère barbichette. Un tunique noire certi d'une ceinture de cuir sans ornement et un veste grise.
Dans un placard, dans le coin, étaient entassé les armes, l'armure et le bouclier du vieil homme. Depuis bien longtemps, il n'était pas sorti aussi léger. Il n'avait point un poignard pour se protéger aujourd'hui.
En redescendant dans la salle commune de l'établissement, Il se nourrit d'une chère simple, un ragout avec un pain blanc au miel, arrosé d'un verre de cidre. Il était à peine 15 heures mais déjà il était pressé.
Le reste de sa journée, il cherchât dans tous les coins de la cité une petite maison à acquérir.
Il ne recherchait rien de spécial. En vérité, il désirait une maison sobre avec un bureau orienté plein sud. Une ou deux chambres. Une petite cuisine ainsi qu'un salon ou une salle qu'il adapterait en une bibliothèque.
Ce ne fût que le jour suivant qu'il trouvât ce qu'il cherchait. Elle était telle qu'il l'avait voulu.
Il fut convenu avec le vendeur d'un prix respectable et lorsque Meneldir demandât la raison de la vente, l'homme sembla gêné:
"C'était la maison de mon oncle, un lieutenant du roi. Il a .... il est mort au nord dans la grande bataille du mois dernier. Je ne désire pas garder sa demeure. L'officiel qui nous a annoncé sa mort nous a expliqué que son corps ne serait pas ramené car tout allaient être enterrés sur place."Ce fût vrai mais la véritable raison de cela fut l'état imprésentable de la plupart des morts.
Le lendemain, il cherchât ce qu'il avait besoin comme matériel et déménagea son brix à brac. Une bonne paire de plume, un crayon à graphite, du papier grossier et plusieurs séries de livre d'une cinquantaine de pages.
Il dénicha enfin ce qu'il cherchait absolument dans une boutique d'alchimiste. Un énorme grimoire vierge de toutes marges. Ces grimoires de physiciens qui ne craignent pas les irritations des produits chimiques et les effets du temps.
Et nous, y voilà, il était devant le Sud, il n'avait plus qu'à commencer.
[HRP 1er post depuis de longs mois, enfin en vacances (pour trois jours ) HRP]