Le Vent, au Large

Le Souffle du Guide, joyaux de la flotte de Harondor, fendait les flots pour revenir à son port d'attache après une mission d'ambassade relativement longue dans les provinces de Harad. Ce genre de mission était devenues très féquentes depuis environ deux ans, depuis que le pays avait un nouvel Emir. La tâche de trouver une épouse digne du Seigneur Jonak avaient mobilisé les ressources du Royaume un temps certain. Vu la situation dans laquelle se trouvait l'Emirat, il semblait impératif de trouver le meilleur parti possible afin de consolider leur position au maximum. Rien que le fait de désigner un certain nombre de prétendantes acceptables avaient pris de longues semaines aux conseillers. Tout était à évaluer afin d'assurer que la misère ne se cachait pas derrière une splendeur apparente.

Le jeune Roi était donc présent sur le navire. Il arrivaitmaintenant qu'il visite les familles des différents clans assez importants pour être digne d'intérêt dans ce chaos sans nom qu'était devenu le Harad.
Le jeune était pensivement appuyé près de la figure de proue, seul. Cette rencontre n’avait pas été des plus intéressantes pour lui. Pour dire vrai, descendant d’une légende telle que Meakil le Mahdi, il avait plus à coeur de prouver qu’il avait hérité de ses capacités de diriger et de ses dispositions militaires que d’être voyagé à divers bout du Harad par ses conseillers, l’empêchant ainsi de vraiment faire ses preuves au pouvoir. Mais sans doute la patience était une vertu qui était celle des rois…

Les gros nuages gris apparus à l’horizon peu avant étaient maintenant au dessus du bateau, et une pluie fina commença à tomber. Soudain, le vent se leva, agitant davantage le navire déjà secoué par les vagues du grand large, qui semblaient elles aussi se faire plus intenses. La pluie se fit forte et le vent gonffla encore davantage les voiles. La tempête avait surgi sans crier et déjà le pont était trempé.
Les mousses s’agitaient fébrilement pour rentrer les voiles, mais ils s’y étaient pris trop tard… Le bateau tanguait violemment.
«　Seigneur ! Venez vous mettre à l’abris !　» fit une voix. Jonak sentait qu’il serait bon d’obtempérer. Mais lorsqu’il se leva, un violent coup de vent ébranla sérieusement le bateau dont les voiles étaient toujours dehors. Une trombe d’eau s’ensuivis, emportant le jeune émir sans héritiers par dessus bord.
Le vent avait emporté le dernier des Duzingi et avec lui s’envolait sans doute la cohésion du royaume…