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La Cinquième Cible | |
| Nârwel Rusk-Iâr Agent de l'Arbre Blanc
Nombre de messages : 606 Age : 35
~ GRIMOIRE ~ -: Homme de Gondor -: 57 ans Grisonnant -:
| Jeu 1 Juil 2010 - 21:33 | | Il cracha par terre. Le glaire tomba avec fracas sur la dalle crasseuse qui composait avec ses congénères le sol de l'étroite cellule ou il était enchaîné. Son homologue animal leva la tête vers lui, il renifla avec son museau de rongeur, puis disparu dans un piaillement. Son gros corps disparu dans un coin du mur. Une meurtrières laissait entré une mince rayon de soleil. Telle une lame tranchant l'obscurité, la lumière ne pouvait fendre de fers si sombres.
Mais ce rat là ne pouvait s'échapper, les chaînes étaient forgé d'un fer étranger, bien plus résistant que toute la ferraille du pays. Les Melkorites avaient amenés au moins ça à Albyor, de meilleures armes, de meilleures tortures, de meilleures chaînes. La vie, elle, devenait de plus en plus infâme. Et malgré des répressions militaire très violentes contre les mouvements de foule, de nombreuses familles avaient réussi à quitter la ville.
L'assassinat de la Quatrième cible y avait contribué. Cela avait foutu un joyeux bordel pendant un temps. Eodroc et lui, s'en était réjouirent. Jusqu'au jour ou ce dernier ne donna subitement plus de nouvelles.
Certains soir, le Rat s'attendait à ce qu'Eodroc arrive et le libère. Ce fut sans doute le seul ami qu'il eut jamais eu. Pourtant sa disparition ne l'ébranlait pas. C'était monnaie courante à Albyor, il avait été le Gardien du Port. Il n'avait jamais compté les cadavre que lui et ses hommes sortaient du fleuve...
Des pas résonnèrent derrière la lourde porte de métal. Il avait réussi. C'était bien aujourd'hui, il n'avait pas fait d'erreur. C'était aujourd'hui qu'il devait mourir. Un sourire passa sur le visage de l'homme. Il cracha à nouveau. Le glaire était aussi jaune qu'une purée dans une marmitte d'orc.
Ses genoux heurtèrent durement le sol pavé. Cette fois-ci les gardes ne le battirent pas. Ils se contentèrent de le relever avec méfiance. Le Rat les dépassait d'une bonne tête, et ses deux mois de prison n'avaient pas fait fondre ses muscles. Il releva la tête, une lueur mortelle passa dans ses grand yeux noirs. Sa barbe fourmillaient de petit insectes.
L'eau glacée l'envahit soudain, alors que la chaleur l'accablait, le froid et la violence des jets le jetèrent une nouvelle fois à terre. Là où ils aurait été rué de coups, ses gardiens le relevèrent et l'habillèrent.
Le Rat mangea bien, du porc et de la sauce, des carottes cuites au romarin, une pomme et un loukoum à la rose. C'était l'un des meilleurs repas qu'il eut jamais manger. Ce devait être le dernier.
La lumière au bout du couloir. La foule qui hurle. Le Rat, celui qui fut un cauchemar pour les Melkorites d'Albyor, s'engagea vers dans le couloir de la mort. Deux gardes du palais prirent le relais. Ceux-là étaient au moins aussi épais que lui. Il les dévisagea longuement avant qu'un centurion ordonna qu'on le fasse sortir.
Ralya plissa des yeux, le soleil l'aveugla. Mais au milieu de la foule, il cru apercevoir un homme, et une hache. |
| | | Sirion Ibn Lahad Intendant d'Arnor - Comte d'Amon Araf
Nombre de messages : 1865 Age : 33 Localisation : Arnor
~ GRIMOIRE ~ -: Homme du Sud -: 35 ans -:
| Mer 7 Juil 2010 - 20:10 | | Trois grands rapaces sillonaient le ciel clair en quête de viande fraîche. Formant un cercle, ils survolaient la place où un homme au visage cagoulé attendait, assis sur le billot en train de terminer un bout de pain sec. La foule s'amassait peu à peu sur les pavés brûlants sous le soleil de plomb. L'on parlait du condamné du jour. L'ancien garde du Port selon les rumeurs les plus certaines. Mais alors pourquoi un bon gars avec un métier fixe était-il devenu fou en tuant à plusieurs reprises ? Seules les autorités le savaient mais aucun communiqué à ce sujet n'avait été annoncé. De tout cela, Druss s'en fichait complètement. Une tête de plus à trancher, se disait-il en avalant la dernière bouchée de son pain. La chaleur l'innondait comme toujours lorsqu'il montait sur cette estrade de mort. Sans ombre aucune, il devait tout préparer, tout vérifier avant l'éxécution, le soleil frappant sa peau mate. Ses bras épais dégoulinant de sueur n'attendaient qu'un ordre pour faire leur mouvement final. Ses mains rugueuses habituées à tenir fermement l'arme de mort tenaient pour l'instant une grande outre d'eau fraîche. Et la hache. Quelle hache ! Celle de son grand-père. Bourreau lui-aussi, tout comme son père. Une besogne de famille, une besogne d'hommes forts et la famille de Druss en avait toujours dénombré plus que chez les autres. Sa famille était crainte pour cela : elle engendrait des gaillards durs au mal et dur à tuer. L'arme de mort reposait à ses côtés, le métal reflétait l'astre solaire. De grands cris d'exaltation se firent entendre tout à coup. Deux gardes du Palais venaient tout juste d'apparaître entourant un homme à la stature plutôt imposante. Druss se leva aussitôt, jetant son outre plus loin sans la moindre la délicatesse. Ses mains devinrent moites pour la première fois depuis qu'il faisait ce travail. Les paroles de l'homme lui revinrent en tête. Une tête de plus à libérer... des liens le reliant à la vie ? Le condamné approchait toujours un peu plus. Druss souleva sa lourde hache d'une main et la posa sur son épaule d'un geste vif. Le condamné, fers aux mains, monta les cinq marches le menant vers une fin sinistre. Les deux gardes n'étaient pas loin. Druss croisa le regard du condamné, seuls les yeux du bourreau et le bas de son visage étaient visibles derrière le masque sombre. "Veux-tu qu'on te couvre la tête ? Qu'on te libère de tes chaînes ? Une dernière volonté ?"#Druss Envie de dessiner vos propres cartes fantasy ? Rendez-vous sur Cartogriffe.
Dernière édition par Sirion Ibn Lahad le Mar 20 Fév 2024 - 9:41, édité 1 fois |
| | | Nârwel Rusk-Iâr Agent de l'Arbre Blanc
Nombre de messages : 606 Age : 35
~ GRIMOIRE ~ -: Homme de Gondor -: 57 ans Grisonnant -:
| Jeu 15 Juil 2010 - 18:31 | | Enfin ses yeux s'habituèrent à la lumière éblouissante d'un soleil de plomb caché par de grand nuages gris. Albyor la sombre n'avait jamais été aussi rayonnante que le jour de sa mort penserait t-on... Il ricana en s'avançant vers le bourreau.
Et quand il l'eut reconnu le regard mortel du bourreau. Il murmura pour lui même des mots sans importance. Il avait eu le temps de réfléchir en prison, il n'y avait que ça à faire. Car quand dormir était impossible, l'esprit s'étirait jusqu'à se briser. Mais il avait un plan.
Une dernière volonté? Il n'en était pas bien sûr. Mais il aurait peut être voulu voir quelqu'un. Un ami, celui qui était aussi recherché que lui, sinon plus. Il pensait le voir aujourd'hui. Ou entendre le bourreau lui murmurer l'astuce d'Eodroc dans le creux de l'oreille.
Au lieu de ça, le Rat qui avait vainement essayé d'aider une cité aussi misérable qu'Albyor, se redressa un peu plus, dominant tout le monde du haut de la potence. Du regard il défiait la pierre sur laquelle la lame viendrait buter après avoir traverser sa chair.
Vint alors un homme incroyablement fin, richement habillé, ses vêtements semblaient si lourd que l'on doutait que son corps tiennent le choc. Deux gardes l'encadrait. Il passa et dévisagea Ralya d'un air creux. Mais ces yeux étaient aussi noir que le jais des Melkorites, et leur symbole ornait la nuque du Vizir d'Albyor.
Trois grands rapaces sillonnaient le ciel clair, la viande n'allait pas tarder à être couper. Aujourd'hui le Vizir avait promis un peu de chair aux ténèbres.
Son discours était méthodique, fanatique et revanchard. Il a haïssait l'époque ou l'injustice et la recherche du profit gangrenait Albyor, l'époque du Roi. Ralya reconnaissait les torts de l'ancien régime. Mais rien ne valait l'enfer religieux dans lequel l'Ordre mystérieux des Melkorites était en train de plonger Albyor, si ce n'était le Rhûn tout entier.
"Lève ta hache bourreau, mais pense bien à l'endroit ou elle s'écrasera. Peut être te devrais-je une dette alors..."
Alors qu'il posait ses mains enchaînées devant lui, la Cinquième cible se retourna vers lui. D'un signe de la main, elle ordonna qu'on procède à l'exécution. |
| | | Sirion Ibn Lahad Intendant d'Arnor - Comte d'Amon Araf
Nombre de messages : 1865 Age : 33 Localisation : Arnor
~ GRIMOIRE ~ -: Homme du Sud -: 35 ans -:
| Ven 16 Juil 2010 - 23:10 | | C'était lui. Le condamné monta une à une les marches menant à la potence. Il semblait calme. Pourtant la plupart pissait dans leur froque avant même d'être arrivé en haut. Et quand ils voyaient le bourreau et sa hache, alors là... certains pleuraient, lançaient des injures en l'air pour lutter contre leur peur, quelques uns avaient même tenté de s'enfuir en courant. Quelle erreur car ces gars-là, on les écartelait à la place sur le champ. Certains avaient déjà demandé à Druss des faveurs comme aller voir leur famille après l'éxécution pour les rassurer et leur dire qu'ils n'avaient pas souffert. Le gouvernement d'Albyor n'était pas vraiment pour mais Druss se faisait un devoir d'obéir aux dernières volontés de ces hommes et ces femmes qu'il séparait de la vie si brutalement... Mais lui. Rien. Il eut même un bref sourire sur le visage ! Décidément, cette éxécution serait particulière. Druss savait déjà qu'il s'en souviendrait toute sa vie. Ce type-là, il ne devait pas avoir froid aux yeux, il devait même avoir du cran. Normal, après tout il avait quand même éliminé quatre têtes d'Albyor. Seul. Ouais, il avait du cran celui-là, pensa Druss. Puis soudain le condamné lui parla. ... mais pense bien à l'endroit où ta hache s'écrasera ... Comme s'il ne savait pas ce qu'il avait à faire ! Oui, Druss savait parfaitement ce qu'il allait faire dans les minutes à venir. Le Vizir lui fit un signe de la tête. Druss fit craquer ses doigts, attrappa à deux mains sa hache familiale avec précaution, la leva au-dessus de son épaule droite. L'on put voir la lame refléter la lumière du soleil. Le temps s'arrêta. La hache décrivant un arc de cercle parfait. Le mouvement sûr, expérimenté, réfléchi. Tout était millimétré. La lame fendit l'air et trancha sa cible. L'éclat des chaînes de Ralya retentissa sur toute la place. Les maillons avaient cédé en quelques instants. Le condamné lança alors un regard à son bourreau qui venait frapper à quelques centimètres de sa tête. Druss lui tendait aussitôt une dague qu'il avait soigneusement caché dans sa botte. "Fais ton office, dit-il à Ralya en montrant le Vizir encore sous le choc, et grouille avant que d'autres rappliquent !" Druss s'esquiva aussitôt sur sa gauche, une lame passa près de lui. L'un des gardes était sur lui. Sa hache repartit à travers l'air. Une tête se déchira à son corps en un éclair. Le second garde se ruait déjà sur lui mais Druss était prêt à l'accueillir. Pendant ce temps, le Vizir sentait une désagréable sensation parcourir son échine en voyant Ralya se relever... Envie de dessiner vos propres cartes fantasy ? Rendez-vous sur Cartogriffe.
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| | | Nârwel Rusk-Iâr Agent de l'Arbre Blanc
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~ GRIMOIRE ~ -: Homme de Gondor -: 57 ans Grisonnant -:
| Jeu 2 Sep 2010 - 20:44 | | Le Rat pris un instant pour se relever, il s'étira avec un sourire de gamin. Cela faisait 47 jours qu'il n'avait pas pu écarter les bras ainsi. Un des gardes richement paré lança sa lance en avant, avec une force depuis longtemps retenue Ralya brisa le bois de la longue arme. Se saisissant du bout ferré de la riche hallebarde il décapita à moitié l'ancien propriétaire de l'arme qui venait de le tuer.
Le Vizir resta figé sur place, la frayeur passa dans son âme alors que Ralya se debarassa du dernier fou qui composait l'Elite armée des Melkorite en Albyor. Le Rat îvre de voir la fin enfin se profiler la fin du sombre règne des fanatiques sur une cité déjà assombrie par sa propre nature. Albyor la cité Noire de Khand allait enfin retrouver ce qui faisait son charme, une ville de libre droit, ou chacun avait sa chance, le Bien comme le Mal.
Le Rat du Port s'abatit comme la foudre sur le frêle homme. Jeté à terre par le poids titanesque de son destin, le corps du Vizir céda, révélant son écarlate banalité. Son dos craqua tel une brindille sous une botte et les points puissants de Ralya remuèrent ses entrailles qui éclatèrent sous l'oeil avide de trois rapaces. Enfin, le festin commençait.
Les grands oiseaux se jetèrent sur la dépouille fumante du Fanatique avec apetit, déjà Ralya tirait derrière lui l'homme qui l'avait libèré de ses chaînes. Fusant à travers une foule aussi effrayée qu'admirative, les deux hommes disparurent autant implacablement la vie au rares gardes qui pensait encore utile de leur barrer le chemin.
"Trouvons des chevaux, il nous faut quitter la ville. Je connais quelqu'un à Vieille-Tombe qui pourra nous aidés!" parvint-il à crier au bourreau qui avait décider de faire preuve de justesse dans une justice pourrie par la seul folie de la foi sombre des Melkorites.
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