Guérison chez les Béornides .

La marche du lendemain fut rude et Jegor ce faisait de plus en plus pesant, Asarid ne due garder que quelques pièces de viandes séchées découpées et qu'une seul peau de faon, ses forces venaient à lui manquer.
Son amis était devenus blême et transpiraient à pleine gouttes, le poison avançait dans ses veines.
D'ailleurs un simple humain serait mort depuis quelques heures déjà, mais Kaël était du sang de Nùmenor ; mais malgré cela il était plus que temps qu'ils arrivent chez les Beornides et Carrock était en vue !

Le Haut-Roc était majestueux et le soleil qui brillait haut et fort faisait scintiller la petite cascade qui tombait dans le cours d'eau en dessous.
Le paysage était magnifique et seule la forêt derrière contrastait avec la luminosité de Carrock à ces instants précis.

Asarid eu d'abord du mal à les trouver, mais quand il vit un ours plus massif que la moyen leur faire face il sut alors qu'ils étaient arrivé au bon endroit.
Le plantigrade géant s'était mis debout en grondant et grognant, les pattes s'agitant vers les rôdeurs en signe d'avertissement, si bien que Asarid eut un doute sur le fait que se soit bien un beornide et pas un ours un peu plus gros que les autres.
Mais lorsque face à lui les poils de l'ours se rétractèrent dans sa peau, que ses crocs rétrécirent pour former des dents, que sa peau passa du brun foncé à une peau bronzées et cornées par le temps et que la taille de la bête pris forme d'un humain, certes fort mais bel et bien un humain, le rôdeur fut soulagé.

-Mon ami a besoin de soins urgents, il est empoisonné et les quelques plantes que j'ai trouvé n'ont fait que le ralentir ! Aidez nous s'il vous plait !

L'homme en face d'eux fit une moue désinvolte et lança sur un ton bourru de sa caverneuse voix :
-Pourquoi aiderai-je des étrangers ? Vous ne nous apportez que des problèmes et vous n'avez rien qui ne nous intéressent vraiment en échange de notre aide.

Asarid, déstabilisé par la réponse désappointante de l'anthropomorphe, réfléchis rapidement à la question qui n'en était point une à la base et regarda la peau de faon qui recouvrait son compagnons de route.
Il fini par demander :
-Vous chassez de temps autres et j'imagine que pour faire vos vêtements d'hiver vous avez besoin de peau d'animaux ?

Caractériel et borné le beornide répliqua d'abord que quand ils avaient froids ils se transformaient, mais l'état de souffrance de Jegor et la peau de faon neuve proposée indirectement le firent soupirer et il accepta alors la supplique.

La maison de ce beornide était au début du Carrock, presque dans la forêt.
C'était un batiment simple, fait de bois, de chaume et de paille et il n'y avait qu'une seule pièce servant de tout-faire.
Une femme était là allaitant un enfant, le rôdeur se demanda d'ailleurs si une femme aussi belle et attentionnée pouvait aussi être une ours géante et terrible, mais la question passa rapidement et il se reconcentra sur le cas de Jegor.

Le Beornide le mit alors sur une couche de paille tressée et l'ausculta et demanda sur avec un mélange de curiosité et gravité dans la voix :
-Par quoi fut il blessé ? Une lame ? Une flèche ou un carreau ?

-Une flèche empoisonnée d'un orque ! Et j'ai soigneusement désinfecté la plaie avec de l'athelas, mais ça n'a pas soigné pour autant mon ami, le poison est loin dans ses veines maintenant !
Dit alors le jeune rôdeur.

-Je vois, répondit l'homme, alors je ne peut rien faire... seul les elfes le pourraient et d'ici mieux vaut aller au Cercle de la Forêt d'Or que remonter chez les elfes de Thranduil...

Asarid lâcha un soupir de désespoir puis dit sur un ton presque paniqué :
-Mais c'est à plus de deux jours de marche !

Le beornide se tourna vers sa compagne qui avait alors reposée le bébé dans son landau, leurs regards se croisèrent et celui de cette dernière avait tout de celle qui lui autorisait à les aider, voir qui le lui ordonnait.
Après un pincement de lèvre et une attitude conciliante, l'homme accepta alors de les aider :

-Je vais plus vite qu'un cheval quand je suis en ours, je peux porter votre ami jusque là bas et demander aux elfes de l'aider...

Asarid eu alors un nouvel espoir pour son ami à l'agonie, mais l'homme ours continua :

-Mais...je ne peux porter que lui et c'est bien parce qu'il est mourant ! Vous devrez faire la route seul vers la forêt, nous n'avons point de cheval ici !

Le rôdeur fit mine de comprendre malgré la légère déception et l'envie de ce reposer.
Il demanda alors une dernière requête :

-Puis-je rester un peu ici pour me reposer et repartir demain ?

La femme répondit alors positivement à la place de son homme qui allait répondre l'inverse :

-Bien sur ! Restez ici tant que vous le voudrez !

Le beornide se retransforma et Jegor fut solidement attaché pour ne point tomber lors de la cavalcade vers la forêt.
Asarid était inquiet mais pouvait alors dormir paisiblement pour la première fois depuis quelques jours .

Asarid se réveilla après une bonne nuit de sommeil . La paresse l'avait attrapé cette nuit là , et il se refusait à sortir de son lit . Mais la pensée de Jegor souffrant en route vers la Lothlórien le sortit aussitôt de son lit . Le jeune homme se nettoya le visage avec l'eau de la bassine et remit sa chemise en tissus et son gilet en cuir . Il prit alors sa ceinture , où était accrochée sa dague et son épée , et l'a passa autour de sa taille . Avant de prendre son arc , il passa les bandoulières de ses carquois de flèches . Le long de la route vers le Carrock , ne sachant pas s'endormir , il s'était grossièrement fabriqué une sorte d'attache pour ses deux carquois . Attachés à deux bouts de cuir qu'il avait rapidement arrachés aux brigands qu'il avait tués avant de rencontrer Jegor , il pouvait désormais passer les deux carquois dans son dos sans être gêné . Assis sur son lit , il enfila ses bottes et ses mitaines de cuir également . Asarid attrapa sa cape posée sur le rebord de son lit et accrocha la broche qui soutenait le nœud . Le Rôdeur se leva , retira la chaise qui bloquait la porte de sa chambre et sortit en direction de la cuisine . Assise à table , la femme qui l'avait recueilli tricotait . En le voyant arriver , elle se leva et lui sourit .

-Alors , vous avez bien dormi ? Désirez-vous quelque chose à manger avant de repartir ? Je peux facilement vous cuisiner quelque chose , cela ne me pose pas de problème , lui proposa-t-elle d'un ton toujours aussi attentionné .

-Ça ira , je pars tout de suite et me débrouillerai pour trouver à manger , merci de votre hospitalité .

La discussion ne dura pas longtemps car Asarid , aussi reconnaissant soit-il envers cette femme , garda la paranoïa d'être empoisonné par cette nourriture si gentiment proposée . C'était une mauvaise habitude de sa part car rien ne lui promettait qu'il trouverait de la nourriture en chemin . Mais étant caractérisé comme Rôdeur , il se débrouillerai bien grâce aux enseignements de son défunt maître . Il remercia rapidement la femme et sortit de la maison , laissant son pseudo brancard sur le côté de la maisonnette , il ne lui servirait plus à rien désormais . Sachant que les bois de la Lórien se trouvait vers le sud , il se repéra grâce au soleil et se mit en route à grande allure .

Il marcha trois bonnes heures avant de faire une première pause . Il devait être à peu près deux heures de l'après-midi d'après la position du soleil . Asarid avait traversé l'Anduin au Carrock pour avoir plus de facilité à rejoindre les bois de la Lothlórien les jours suivants . Son estomac commençait à réclamer un peu de nourriture et il regrettait de ne pas avoir accepté la proposition de la jeune femme . Cependant , il était maintenant trop tard et il assumait son acte . Il s'assit quelques minutes sur un rocher pour reposer ses jambes en pensant aux différentes manières qui s'offraient à lui pour récupérer de la nourriture . Le monde regorgeait d'aliments prêts à se faire ingurgiter , mais énormément de personnes ne les connaissait pas et par conséquent , ne pouvait profiter de tous ses produits à l'état brut .

Asarid se releva et regarda quelques instants autour de lui . Il s'approcha d'un pommier et y décrocha quelques pommes pour la route . Une ou deux l'aurait suffit à cet instant , mais il préféra en prendre plus pour le reste de la route . Après cette halte , il se remit en route vers le sud , en direction de la Lórien , où il espérait retrouver son ami dans un meilleur état que celui où il l'avait laissé ...



La nuit allait tomber sur la Terre du Milieu et Asarid sentit que l'air se refroidissait . Au-dessus de sa tête , de gros nuages gris s'étaient installés dans le ciel et les quelques oiseaux présents dans les airs volaient très bas . Son mentor lui avait un jour dit que tous ses signes signifiaient qu'il allait bientôt pleuvoir . Il stoppa sa marche pour se faire un abri , profitant que le soleil n'était pas encore totalement couché . Il rentra dans un minuscule bosquet et regarda si personne ne s'y trouvait . Une fois sa vérification faite , il commença à ramasser de grosses branches qui lui serviraient à faire la base de son abri . Après cela , il ramassa d'autres branches plus petites qu'il posa sur les autres pour y faire un quadrillage . Asarid ramassa alors des feuilles et autres détritus d'arbres pour faire son toit , ce qui le protégerait de la pluie . Il s'improvisa un matelas avec des branchages et posa sa couverture dessus . Une fois bien protégé , il posa son arc , ses carquois et son épée à terre , à portée de main et s'endormit sur ses gardes .

Trois heures , quatre heures ? Asarid ne savait pas combien de temps il avait dormi , mais il faisait encore noir quand il se réveilla . Des bruits se firent entendre plus loin dans le bosquet et le Rôdeur se mit sur ses gardes . Il attrapa rapidement son épée et , ayant une mauvaise visibilité , ferma les yeux pour essayer d'entendre un quelconque bruit . Un chuchotement d'homme se fit entendre , suivi d'un autre . Il n'arrivait pas à distinguer ce qu'ils disaient , mais par précaution , il prépara ses affaires en hâte et faillit même oublier sa couverture . Il la replia en vitesse , accrocha ses carquois et rentra son épée dans son fourreau . Cela ne servait à rien de prendre des risques inutiles , sans savoir le nombre d'ennemis , leurs forces et leurs armements . Sans un bruit , il s'éloigna de son campement de fortune , prêtant attention aux mouvements et sons qui pourraient parvenir de l'endroit vers où il se dirigeait . Il se concentra alors vers son campement pour voir où en étaient les hommes . Ils devaient maintenant être arrivés près de son abri . La pluie s'était calmée mais il continuait encore de tomber quelques gouttes . Il remit sa capuche sur sa tête et accéléra l'allure pour sortir le plus vite possible de ce bosquet et reprendre sa route en pleine nuit vers la Lórien ...