C'est un fameux trois mâts

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Derkos Vardrin
Capitaine Pirate
Derkos Vardrin

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C'est un fameux trois mâts  EmptyDim 23 Sep 2012 - 18:46
L'air du grand large. Le doux souffle du vent caressant telle la plus aimante des maîtresses l'amant aimant qu'est le pirate. Accoudé au bastingage du Pourfendeur, portant excellemment bien son nom tellement il pourfendait les vagues avec une facilité déconcertante, Derkos profitait tout simplement du moment présent. Dire qu'il aimait être en mer eut été un doux euphémisme, être en mer était sa vie, les meilleurs moments de sa vie avaient été connus à naviguer sur celle-ci tandis que la terre ne lui avait accordé que malheurs et problèmes.

Pour le moment le bateau se dirigeait vers le nord, ils étaient partis dans la matinée d'Umbar et ne devraient être en vus des côtes harondoriennes que le lendemain dans la soirée si les calculs de Vardrin étaient exact et que rien ne venait troubler la traversée du navire pirate. La mer était calme, le temps semblait malgré tout se rafraîchir à mesure qu'ils remontaient au nord et les nuages commençaient à se masser au dessus des têtes de nos pirates, des nuages qui ne devraient représenter aucune menace selon l'expérience du Capitaine, une petite bruine tout au plus mais rien de trop extrême qui aurait pu ralentir voire arrêter net le voyage du Pourfendeur.
Malgré ce temps clément, peu de bateaux naviguaient en ces eaux, territoires privilégiée des pirates et donc, par conséquent, évitées par les bateaux marchands souhaitant un tant soit peu conserver l'intégrité de leur cargaison et surtout l'intégrité physique de leur équipage.

Un léger bruit attira le regard de Vardrin sur sa droite, c'était Salem qui venait d'arriver aux côtés du Capitaine :

"Alors mon cher Salem ? Ce voyage en mer, le premier d'une longue série peut être ? On devrait pas avoir trop de problèmes pour cette première étape mais nous devrons nous arrêter pour que je parle à un de mes contacts dans un petit port d'Harondor, j'espère que le temps ne se gâtera pas trop d'ici, j'ai l'impression que l'air est plus frais que d'habitude, et j'ai entendu des drôles d'histoires sur le Docks, comme des tombées de neige à des endroits où ils n'en avaient plus vus depuis des générations et des générations."

Ces bruits étaient des rumeurs qui circulaient depuis quelques temps dans les docks et le Capitaine n'avait pas encore eu le temps de se rendre compte de leur véracité ou pas. Et pour tout dire c'était loin d'être le genre d'informations qui l'intéressait plus que ça, on ne faisait pas de l'argent avec de la neige ou du gel. Il n'y avait donc aucun intérêt à s'intéresser plus que de mesure à ces bruits. La mission qu'ils étaient en train d'accomplir par contre avait le pouvoir de le rendre plus riche qu'il n'en aurait jamais eu l'occasion dans ses rêves les plus fous et c'était sur cela qu'il devait se concentrer pour le moment.
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Ryad Assad
Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
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C'est un fameux trois mâts  EmptyDim 23 Sep 2012 - 23:37
Enfin le départ ! On ne peut pas dire que je l'avais attendu, ni même que j'étais heureux à l'idée de partir, mais les pirates étaient tellement excités avant que nous mettions les voiles que j'étais presque soulagé que l'attente soit enfin terminée. Le Pourfendeur des Vents avait glissé dans un silence étonnant, au regard de sa taille, sur les flots, quittant en douceur le port d'Umbar. A cette heure de la matinée, le calme s'était emparé de la Cité du Destin, et notre départ passerait inaperçu pendant encore de nombreuses heures. Je n'avais jamais pris la mer et, curieux, je m'étais levé aux aurores pour suivre les manœuvres. Les mains nonchalamment croisées dans le dos, je regardais les hommes s'affairer à l'appareillage, joyeux comme des enfants. Ridicule. A mes côtés se trouvait Agathe, qui observait avec attention les réactions du navire aux directives du barreur. Bientôt, nous quittâmes le port non sans adresser un salut amical aux sentinelles qui gardaient l'entrée de la baie. Le vent était favorable, et il gonfla les voiles avec humeur, comme s'il nous enjoignait à nous éloigner le plus vite possible de cette maudite cité. Il faisait un peu froid, suffisamment pour que j'aie jugé utile de me vêtir d'une petite cape qui me mettait bien à l'abri. Agathe elle-même en portait une, dont le capuchon était rabattu sur ses oreilles frileuses. Personnellement, je restais tête nue à observer le paysage qui défilait devant nous.

Peu à peu, le navire gagna de la vitesse, au fur et à mesure que nous nous éloignions des côtes, comme si une force invisible avait relâché son étreinte à contrecœur, laissant le Pourfendeur libre de voguer à son rythme. Il y avait quelque chose que je n'avais pas prévu, et qui me secoua étrangement, ce fut le roulis du navire. Il n'allait pas encore très vite, mais je sentais nettement sous mes pieds le sol se dérober par à-coups, comme un cheval effectuant ruades sur ruades. Je m'agrippai au bastingage, imité bientôt par Agathe qui était aussi inexpérimentée que moi en la matière. Derrière nous, j'entendis le rire narquois des marins qui avançaient sans la moindre difficulté. J'avais bien noté leur démarche chaloupée à terre, mais maintenant que nous étions partis, ils semblaient se mouvoir avec une grâce surnaturelle. Tels de petits rongeurs, ils filaient sur le pont du navire, grimpaient le long des cordages, le tout avec une agilité surprenante pour des êtres aussi rustres. Leur ballet avec quelque chose d'émouvant, et il était particulièrement ironique qu'ils soient les premiers à ne pas en avoir conscience. Les secousses du navire se firent plus forte, à mesure que celui-ci gagnait en vitesse, et je pus identifier un rythme assez régulier. Il montait pour affronter une vague, et retombait avec un "Pof" triomphal, avant de se présenter face à la suivante. Malgré moi, mes genoux firent la mise au point, et si je n'étais pas totalement assuré sur mes jambes, j'étais déjà moins enclin à chuter. Une main se posa brutalement sur mon épaule, et je fis un pas de côté.

- Vous allez bien ? Demandai-je.

En fait, je connaissais déjà la réponse, mais j'avais eu besoin de poser la question, comme pour meubler une conversation imaginaire. Agathe, à mes côtés, était livide. Elle semblait sur le point de rendre son petit déjeuner, et ses jambes tremblotantes semblaient ne plus être en mesure de la porter. Je glissai un bras sous son épaule pour la soutenir, tandis qu'elle se penchait par-dessus bord pour nourrir les poissons. Il lui fallut quelques instants d'intimité toute relative pour achever de vider son estomac, instants que les marins mirent à profit pour nous lancer piques et moqueries dont elle ne perçut proprement rien, trop préoccupée par ses propres soucis. Moi par contre...

Je ne tins cependant pas compte des paroles cruelles des marins - il allait falloir que je m'y habitue, de toutes façons -, et raccompagnai Agathe, clopin-clopant, à notre cabine. Elle ne se sentait pas très bien, mais elle n'avait plus rien à rendre à la mer, aussi devait-elle désormais se reposer. Je la forçai à s'allonger sur sa couchette, et à boire un peu d'eau pour se désaltérer. Je crus lire dans ses yeux de la gratitude, mais je préférai ne pas m'avancer. Avec délicatesse, je la recouvris d'une couverture pour qu'elle ne prenne pas froid, et lui enjoignis de fermer les yeux.

- Vous êtes papa ? M'interrogea-t-elle.

Je marquai un temps d'arrêt. La réponse à cette question était trop douloureuse. Je croyais avoir enfoui ces souvenirs au plus profond de moi, mais sa question totalement innocente était comme la lame qui trouve le défaut d'une armure. Précise et particulièrement dangereuse.

- Rreposez-vous, lâchai-je, laconique.

Et je sortis. Décidément, elle avait le don pour me pousser dans mes retranchements, et mes réactions ne me plaisaient guère. Il allait falloir que j'exerce un plus grand contrôle sur moi-même, si je voulais éviter que quelqu'un ne me démasque. Il serait dommage d'avoir à faire disparaître un marin dès notre premier jour en mer. Retrouvant l'air frais - trop, d'ailleurs - du dehors, je me dirigeai d'un pas de plus en plus sûr - non sans resserrer autour de moi ma cape de voyage - vers le Capitaine Vardrin qui se tenait debout sur le pont, savourant pleinement l'odeur iodée et le bruit apaisant des vagues. Je ne cherchai pas à dissimuler ma présence, et quelques secondes avant que je ne m'annonce, le Capitaine se tourna vers moi, la mine visiblement réjouie. Il était tout aussi heureux que ses hommes de prendre la mer, de toute évidence.

- Le prremier d'une longue sérrie, je l'ignorre, mon Capitaine. Mais je dois reconnaîtrre que la Merr a quelque chose d'agrréable...d'apaisant...sauf pourr Agathe.

Je me permis de partir d'un rire léger, parfaitement calculé. Histoire de détendre l'atmosphère, dirons nous. Puis j'écoutai Vardrin m'expliquer un peu plus en détail en quoi allait consister notre mission. Etrangement, il se confiait à moi, alors qu'il ne devait pas parler énormément de ce genre de choses à ses hommes. Etait-ce parce qu'il voyait en moi un érudit capable de relever le niveau de la conversation, ou simplement parce qu'il m'appréciait en tant qu'individu ? Je décidai de tenter le tout pour le tout, lorsqu'il aborda la question des chutes de neige anormales :

- De la neige là où il n'y en a pas d'orrdinairre, dites-vous ? Je peine à imaginer mon village natal rrecouverrt de neige, je dois l'avouer. Mais il me semble avoirr lu quelque chose sur un phénomène similairre. C'était lorrsque je me trrouvais à la bibliothèque de Minas Tirrith, si je me souviens bien. Ils parrlaient du Rrohan, envahi à la faveurr d'un hiverr parrticulièrrement long et frroid. Je suppose que c'est de bonne augurre pourr ce qui concerrne le Harrondorr.

Je haussai les épaules, comme pour chasser le souvenir de ces temps immémoriaux, et fixai mon regard sur l'horizon qui s'étendait à perte de vue devant nous. Là, je savais que se trouvait le Harondor et le Gondor. A grande distance, certes mais si près à l'échelle des Terres du Milieu. Il ne nous faudrait que quelques jours pour y parvenir, et derrière nous suivrait l'ensemble de la flotte des Seigneurs Pirates, des esclaves par milliers, ainsi que des mercenaires avides d'or. Le simple fait de penser que tout ceci pouvait constituer une "armée" me tirait un sourire intérieur. Et dire qu'ils avaient une chance de réussir était encore plus ridicule ! Pauvres Harondorim, qui en étaient rendus à craindre l'assaut de péquenauds dépenaillés, d'esclaves décharnés, et de mercenaires désabusés. Sans détourner le regard de la frontière entre la mer et le ciel, je lançai l'air de rien :

- Espérrons simplement que les Harrondorrim n'aient pas eu vent de ce qui se trrame à Umbarr...Il serrait dommage que nous ayons l'honneurr d'êtrre les prremièrres victimes de cette guerre, n'est-ce pas ?

Et en disant cela, je n'étais pas aussi détendu que j'en avais l'air.

#Reznor #Ryad #Agathe


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"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"
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