14 résultats trouvés pour Reznor

AuteurMessage
Sujet: [Passé] Des Doutes de Pirates
Reznor

Réponses: 2
Vues: 577

Rechercher dans: Le Port de Harlond   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Passé] Des Doutes de Pirates    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 25 Juin 2017 - 23:24

23 Mars de l’An 301 du quatrième Âge, 7 jours après le mariage d’Aldarion et Dinael

Où qu’elle aille, dans n’importe quelle direction qu’elle se dirige, Vedraï sentait le poids des regards se tourner vers elle. Certains la dévisageaient ouvertement, d’autres lui lançaient des petits regards furtifs, tandis que d’autres encore attendaient qu’elle ait tourné la tête pour l’observer à loisir derrière son dos. Il fallait dire que depuis le coup de théâtre qui avait suivi l’arrestation du pirate Reznor, la jeune femme était un sujet de prédilection à la cour du Roy de Gondor.

Il y avait ceux, et c’était les plus nombreux, qui se contentaient de trouver incroyable que la nièce de l’Intendant réapparaisse vivante des années après avoir disparu. Et prisonnière d’un bateau pirate qui plus est ! Par les Valar, quel sacré calvaire devait-elle avoir vécu… Il y en avait d’autres qui faisaient part d’une animosité à peine voilée envers la jeune femme. Ceux-là semblaient considérer que c’était par sa faute que l’on avait dû libérer le Capitaine Reznor, qui aurait fait un otage précieux. Ces partisans de la guerre totale avec Umbar en voulaient aussi à son oncle, qui, d’après eux, n’aurait jamais dû accepter l’échange proposé par le pirate. Vraiment, cette Vedraï n’en valait pas la peine.

Il y avait également ceux qui regardaient la jeune noble avec le plus grand intérêt. Elle était après tout célibataire et ma foi fort jolie. D’une noblesse et d’une fortune correcte, cela suffisait de faire d’elle un parti intéressant. Mais bien sûr, le plus important était le fait qu’elle était la nièce du nouvel Intendant de Gondor. Tous ces nobles t estimaient qu’un mariage avec la belle Vedraï, pour eux-mêmes ou pour leur fils, était le meilleur moyen d’entrer dans les bonnes grâces du deuxième personnage du Royaume. Mais à vrai dire, tous ces gens-là, les intrigués, les fâchés, les envieux et les intéressés, Vedraï s’en fichait pas mal. Il restait une dernière catégorie qui la préoccupait nettement plus. Il s’agissait des gens en qui résidait le vrai pouvoir. Ceux qui allait immanquablement s’intéresser à son cas et avec lesquels chaque interaction serait comme marcher sur des charbons ardents, car le moindre faux pas l’enverrait droit au bûcher.

Parmi ceux-là, l’homme qui était le plus proche d’elle, de par ses liens familiaux, était aussi celui qu’elle craignait le plus, car en tant qu’Intendant son oncle Alcide était un des hommes les plus puissants du Gondor. Aussi avait-elle été quelque peu rassurée quand, le soir de l’échange, celui-ci s’était contenté d’échanger avec elle pendant un bref quart d’heure, avant de décréter que sa nièce devait être emmenée aux Maisons des Guérison pour s’assurer qu’elle était en bonne santé et qu’ils poursuivraient leur conversation le lendemain. Vedraï n’avait pas protesté, car elle n’avait aucun intérêt à sous-entendre qu’elle avait bien été traitée par les pirates, et cela lui permettait de peaufiner l’histoire qu’elle allait raconter à son oncle pour justifier sa disparition.
Les guérisseurs qui s’étaient occupés d’elle avait bien trouvé çà et là quelques cicatrices et traces de coups, vestiges de son passage dans la piraterie, ils avaient vite déclaré que la jeune femme était bien portante. Elle ne semblait pas non plus avoir subi de traumatisme, et ils la laissèrent rapidement seule dans sa chambre. Et, après une nuit sans sommeil qu’elle avait passé à s’inquiéter sur son sort, son oncle Alcide s’était présenté en milieu de matinée. Il était seul, ce qui fit grincer des dents à Vedraï. Elle aurait préféré raconté son histoire à toutes les personnes intéressées du premier coup. Moins de risques de se contredire.

Alcide s’était d’abord assuré que la jeune femme allait bien, et qu’il était on ne peut heureux de la revoir vivante, quelles que soient les circonstances, car il devait reconnaître qu’il ne l’espérait plus. Et bien sûr, après quelques échanges divers, le sujet s’était bien entendu porté sur ce qui s’était réellement passé.

« Je m’excuse, mon oncle… » avait commencé Vedraï. « Tout est ma faute. Rien de tout cela ne se serait passé si je ne m’étais pas enfuie de la villa d’Arzawa… »

Elle avait décidé d’opter pour une version qui n’était pas trop éloignée de la vérité. Pas question d’inventer un enlèvement ou quoi que ce soit de ce genre. Le risque était grand, car en admettant sa responsabilité, elle n’avait aucune certitude d’obtenir le pardon de l’Intendant. Elle commença à raconter qu’elle ne voulait pas d’un mariage arrangé avec un noble gondorien, qu’elle avait envie d’aventures. Et elle avait rencontré un homme, un Harondorim qui gagnait sa vie en escortant des caravanes de marchands. Elle en était tombée amoureuse et avait fugué pour le rejoindre. Elle avait parcouru le Harondor avec lui, jusque-là au moins son récit restait proche de la vérité.

« C’est à Al’Tyr que tout a basculé. Il y a eu des troubles dans la cité. Jamil s’est fait tuer. Je me suis retrouvée seule, sans argent, sans rien… Après plusieurs jours à mendier dans la rue, j’ai pu trouver une taverne qui voulait bien m’employer comme serveuse. Non mon oncle, ne vous inquiétez pas, pas ce genre d’établissement. La situation n’était pas glorieuse, mais je ne suis jamais tombée aussi bas. Je mettais péniblement quelques pièces de côté, dans l’espoir de pouvoir me payer une place sur un navire à direction du Gondor ou d’Arzawa… Malheureusement, le nouveau gouvernement d’Al-Tyr n’était pas favorable à la domination du Gondor… La plupart des échanges se faisait vers le sud. J’ai décidé de tenter ma chance par la route, vers Arwa, dans l’espoir de rejoindre Dur’Zork… »

C’est à ce moment-là du récit qu’elle s’était détournée de sa véritable histoire. Car depuis Al’Tyr, c’était directement Umbar qu’elle avait rejoint, avec une toute autre carrière à la clé. Elle avait poursuivi son récit, l’inventant maintenant du tout au tout. Fort heureusement, son oncle ne l’avait quasi jamais interrompue, se contentant que quelques exclamations et interrogations par moment. Et quand elle eut fini, la réaction d’Alcide rassura fortement la jeune femme. Il semblait n’émettre aucun doute la véracité de son histoire, et mieux, il ne lui gardait aucune rancune pour sa fuite. La joie de la revoir vivante semblait être le sentiment dominant auprès de l’Intendant. Il avait poussé un soupir de soulagement lorsqu’elle lui avait annoncé qu’elle n’avait pas été maltraitée par les pirates, qu’elle avait passé tout le voyage prisonnière dans une étroite cabine. Il ne parut même pas déçu quand elle lui dit que du coup, elle n’avait entendu aucune information intéressante fuiter dans des discussions de pirates. La seule chose qu’elle put lui raconter était que, une fois on l’on vint ouvrir la porte alors que les Seigneurs Pirates étaient en pleine discussion, elle avait entendu que Reznor comptait retourner directement à Umbar, mais qu’il devait déposer Yse à Al’Tyr où elle comptait rester un mois… mais elle n’avait pas entendu pourquoi…

Et le jour suivant, elle put compter sur son soutien en public, ce qui lui fit encore plus plaisir. D’abord lorsqu’un nobliau murmura derrière qu’on aurait jamais du l’échanger contre le pirate Reznor. Alcide, qui l’avait entendu, déclara haut et fort que Reznor importait quand Taorin croupissait toujours en prison. Au-delà, de la joie d’avoir été défendue par son oncle, ce fut le choc pour Vedraï. Taorin ? En prison ? C’était une nouvelle source d’inquiétude. Elle n’avait certes jamais échangé avec le Chien Borgne, celui-ci devait tout de même avoir entendu parler d’elle. Et que devait-elle faire ? Tenter de lui porter assistance discrètement, ou l’ignorer du tout au tout ?

Alcide intervint une deuxième lorsqu’une vieille dame au visage outrageusement maquillé vint à critiquer la tenue de Vedraï. S’il y avait bien une chose que celle-ci ne puisse concevoir, c’était de porter les énormes robes pleines de fioritures prisées par l’ancienne aristocratie. Heureusement, l’invitation surprenante de la reine Lyra au mariage avait importé avec elle la mode rhûnienne. Il n’était pas rare en Rhûn que les femmes s’habillent de façon plus masculine, avec des pantalons amples ou simplement une jupe par-dessus des braies classiques. De nombreuses gondoriennes s’étaient rapidement attribuées cette mode et, habituée à sa vie de pirate, Vedraï leur avait emboité le pas avec joie et soulagement. Après qu’ils se soient faits rabroués publiquement par l’Intendant, Vedraï n’avait plus vu ni le jeune noble, ni la vieille dame le lendemain à la cour.

Cependant, il y avait d’autres personnages importants avec qui elles n’avaient pas les rapports privilégiés qu’elle avait avec son oncle. Elle redoutait particulièrement Radamanthe. L’ancienne pirate se rendait bien compte que, même en ayant perdu la moitié du Harondor et sa capitale, même si les gens le raillaient derrière son dos, l’ancien bourreau restait un des personnages les plus puissants du Royaume. Entre la moitié de l’Emirat et la Principauté d’Ithilien, le territoire dirigé par Radamanthe équivalait, au niveau de la superficie, à la moitié du Gondor. Et l’Emir déchu n’avait aucune raison de l’aimer. S’il y en avait un qui devait être particulièrement furieux qu’elle ait été échangée contre la libération de Reznor, ça devait bien être Radamanthe. Ce dernier devait en effet certainement estimer que c’était à cause du capitaine pirate et de ses troupes, que Dur’Zork était tombée. En effet la manœuvre de Radamanthe au moment décisif de la bataille avait été astucieuse, et elle aurait pu lui valoir la victoire… si Reznor n’était pas arrivé du Nord-Ouest au moment opportun, à l’improviste comme à son habitude et ainsi prendre les forces loyalistes en tenaille. Et qui plus est, certains murmuraient qu’il y avait des tensions entre Radamanthe et son oncle Alcide. Le premier avait été lui-même Intendant, poste qu’il avait abandonné lorsqu’il avait acquis le titre d’Emir. L’Intendance était resté vacante plusieurs années, avant qu’Alcide reprenne le poste… peu avant que Radamanthe ne perde sa capitale. Si l’on ajoutait à cela que l’Ithilien, dont Radamanthe restait le Prince, était normalement liée à l’Intendance…
Vedraï comprenait bien que Radamanthe avait toutes les raisons de la haïr, et elle le craignait plus que tout. Elle savait que si elle laissait échapper la moindre information, que si l’Emir avait le moindre soupçon, il avait les moyens de creuser jusqu’à révéler son histoire au grand jour… et ça ne serait pas seulement elle mais aussi sa famille qui en pâtirait.

La première nuit, aux Maisons de Guérison, elle en était même arrivée à faire un nouveau cauchemar à son sujet. Elle revoyait sa face barbue, plaquée à quatre pouces de son visage, et l’Emir lui posait un milliard de questions, toujours plus proches de la vérité. Et soudain, il ôtait le cache-œil qu’il portait depuis l’escarmouche de l’enlèvement du fils de Méphisto, et à la place d’une blessure béante, il y avait une sorte de petit palantir, une pierre de vision, et Radamanthe s’écriait :

« J’ai tout vu ! Je sais tout de toi, Vedraï d’Illicis ! Je t’ai vu trahir ton pays et te vendre aux pirates ! Et pour ça, tu vas mourir !»


Heureusement, elle s’était réveillée avant de revivre la scène d’exécution de son premier rêve. Et la nuit précédente, elle avait pu dormir tranquille. En effet, elle avait appris que Radamanthe n’était plus à Minas Tirith. Il avait, parait-il prétexté une urgence pour repartir dans sa capitale de l’Ithilien. Mais on murmurait qu’il était entré dans une rage folle à la libération de Reznor, et qu’on avait entendus ses éclats de voix tard la nuit dans le bureau de l’Intendance. Il était parti au petit matin. Voilà qui avait le don de soulager Vedraï, mais la jeune femme était bien consciente que Radamanthe finirait tôt ou tard par revenir en la Cité Blanche, et là, elle ne pourrait pas éviter leur face à face.

C’était le deuxième jour qu’elle déambulait à la cour du Roy Méphisto, deux jours depuis l’échange fatidique, et Vedraï se rendait compte que même en l’absence de l’Emir, bien d’autres dangers guettaient. D’abord ce mystérieux général, Cartogan, qui, en tant que chef de l’armée, devait certainement avoir participé à l’arrestation de Taorin et Reznor ? Personne n’avait dit mot à ce sujet, mais elle en était convaincue. Elle devait même se méfier des marchands. On racontait que le maître de la Compagnie du Sud, Saemon Havarian, était un personnage louche, et faisait bien plus que du négoce. Tantôt on le disait au service d’Aldarion, tantôt de Radamanthe. Certaines l’apparentaient à des organisations dont Vedraï n’avait jamais entendu parler, comme la Couronne d’Enfer ou les Pêcheurs d’Etoiles. Mais la jeune femme n’avait aucune envie de mêler le vrai du faux, et se jura de rester bien loin de ce mystérieux personnage. Et puis il y avait ce visage familier qu’elle avait finalement aperçu dans la foule, après avoir passé deux jours à le guetter avec anxiété. A vrai dire, c’était grâce à ses cheveux, d’une couleur si particulière, qu’elle l’avait reconnue tout de suite. Sa demi-sœur, Valeraï. C’était, après tout, un peu à cause d’elle que Vedraï avait fugué. Par jalousie.

Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! Neige210

Valeraï était l’aînée, mais avant tout elle était le fruit d’une aventure de jeunesse de leur père commun. Fille illégitime, elle était restée malgré tout à Linhir, avec ses petites sœurs de bonne naissance, du moins jusqu’à ses douze ans. Elle avait alors été envoyée à Minas Tirith, pour poursuivre son éducation, avait-on dit. Vedraï n’avait pas compris, à l’époque. Elle aussi continuait d’être éduquée, mais toujours à Linhir… Ce n’est que quelques années plus tard qu’elle avait saisi qu’il s’agissait d’une éducation particulière, car Valeraï avait été confiée au Service de l’Arbre Blanc.

Ayant disposé d’une éducation de noble, tout en ne pouvant prétendre à aucun titre, Valeraï était la candidate idéale pour entrer dans l’espionnage. Athlétique et aventureuse, Vedraï avait trouvé en elle une sorte de modèle. Et lorsqu’elle apprit ce que sa demi-sœur faisait réellement, elle s’était toujours dit qu’elle voulait suivre la même voix… jusqu’à ce que son père l’apprenne et mette fin à ses illusions. Vedraï était une d’Illicis, sa place n’était pas de faire les sales boulots du Gondor. La jeune fille ne l’avait acceptée bien sûr, et cette frustration avait joué un grand rôle dans sa fugue. Et voilà, que sa grande sœur apparaissait devant elle, dans un contexte différent cette fois. Car Valeraï faisait toujours partie de l’Arbre Blanc, et à en juger par son accoutrement, Vedraï jurait qu’elle devait faire partie des gradés. Elle portait une tunique noire dont les ornements en argent faisaient immanquablement penser à une tenue d’officier. Et elle ne se cachait pas, laissant penser que les basses besognes étaient depuis longtemps derrière elle.

« Vedraï ! J’avais peur de ne jamais te revoir… »

« Valeraï… Je n’en reviens pas moi-même d’être de retour en Gondor après si longtemps… »

« Quel bonheur de te retrouver, petit sœur… »


Elles s’installèrent dans une alcôve à l’écart et parlèrent pendant des heures. Cette conversation permit à Vedraï d’apprendre une foule d’informations importantes. Les circonstances de la mort de leur père Sylphide, lors de ce terrible affrontement aux confins du monde. Qu’il valait mieux ne pas appeler sa demi-sœur par son vrai nom en public, car ici tout le monde la connaissait sous le surnom de Neige. L’ascension de leur oncle au poste d’Intendant. Tous les développements qu’avait connus le Gondor depuis sa fugue. Mais le sujet le plus important fut bien sûr les aventures de Vedraï. Ce fut une épreuve terrible pour la jeune femme. Elle avait cette envie folle de raconter toute la vérité à sa sœur, mais elle se rendait bien compte que son métier était précisément d’interpeller les traîtres. Elle ne savait pas comment sa sœur aurait réagi à la vérité. Pouvait-elle compter sur leur proximité pour la protéger. Au final, Vedraï s’en tint à la même version qu’auprès d’Alcide, et mentit à celle qui était jadis sa confidente.

« … j’étais restée trop longtemps à Urlok et c’est ce qui a causé ma perte. La ville n’était pas prête à l’attaque des pirates. Ce fut un massacre. Une victoire totale et facile pour Umbar. J’ai été capturée, comme des centaines d’autres. J’ai honte Val’… J’avais peur d’être livrée à ses brutes. C’est moi qui leur ai révélé qui j’étais… Ils n’en même pas dû m’arracher cette information de force, je me suis offerte moi-même en tant qu’otage… C’est de ma faute si le capitaine pirate a été relâché… »

L’espionne s’était alors rapprochée de sa petite sœur et l’avait prise dans ses bras.

« Arrête, Vedraï, tu as fait ce qu’il fallait pour te protéger. Peu importe qu’on ait laissé partir ce Reznor. Si les pirates ne t’avaient pas capturée, tu errerais encore aux confins du Harad. L’essentiel, c’est que tu es là… »

Ce jour-là Vedraï avait regagné ses appartements toute heureuse d’avoir revu sa sœur et d’avoir longtemps échangé avec elle. Pourtant, plus tard le soir, c’est en pleurant qu’elle s’effondra dans son lit. Passée l’euphorie du moment, elle réalisait pleinement à quel point son existence allait être ardue. Tant de personnages à qui la moindre parole de travers pouvait provoquer sa perte. Radamanthe, bien sûr, le taciturne Cartogan et même le mystérieux Havarian. Mais surtout ceux qui étaient le plus proche d’elle, son oncle Alcide, le nouvel Intendant, et même sa propre sœur, l’espionne Valeraï.
Non, Vedraï ne se sentait pas prête à vivre une vie dans le mensonge.

Résumé:


#Reznor #Neige #Alcide
Sujet: [Passé] Des Doutes de Pirates
Reznor

Réponses: 2
Vues: 577

Rechercher dans: Le Port de Harlond   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Passé] Des Doutes de Pirates    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 17 Juin 2017 - 21:44
26 Mars de l’An 301 du quatrième Âge, 10 jours après le mariage d’Aldarion et Dinael

Un vent puissant gonflait les voiles blanches du Joyeux Requiem, qui fendait les flots bleus azur en direction plein Sud. Cela faisait une demi-journée que le navire pirate avait quitté l’estuaire de l’Anduin pour enfin atteindre la pleine mer, provoquant des soupirs de soulagement à tout l’équipage. Loin du fleuve, un navire Gondorien ne pouvait plus leur bloquer la route, et toute poursuite était désormais inutile, car nul vaisseau de guerre ne pouvait rivaliser avec le Requiem à la course. Tous les membres d’équipages étaient des guerriers aguerris, mais ils n’en étaient pas pour autant moins soulagés de s’en être tirés sans effusion de sang de ce traquenard qu’avait été Minas Tirith. Maintenant qu’ils étaient en pleine mer, nombreux étaient ceux qui laissait éclater leur joie en s’enfilant plusieurs bouteilles de rhum. Plusieurs d’entre eux étaient déjà affalés sur le pont, ivres morts.

Il fallait dire que pour une fois, la discipline n’était pas au beau fixe sur le Requiem. Le fait que le capitaine n’ait quasi pas quitté ses quartiers depuis le départ n’aidait pas à maintenir l’ordre. Seul dans sa cabine, Reznor n’avait pas attendu d’atteindre la pleine mer pour s’engloutir du rhum. Il avait même probablement été dans un état second depuis que le navire avait quitté le port de Harlond. Seul… Là le bât blessait… Le capitaine n’arrivait toujours pas à se rendre compte de ce qu’il avait fait.

Reznor avait laissé la cabine en l’état depuis qu’il y était rentré il y avait déjà plusieurs jours. Tout lui rappelait Verdraï et tout lui rappelait son absence. Les draps défaits sur le lit dans lequel il n’avait pas encore dormi une seule fois depuis leur départ. Le coffret à bijoux, entr’ouvert et la penderie, grande ouverte, lui laissant constater que la seule robe de dame que Vedraï possédait avait disparu, tandis que ses vêtements de pirate, aux nuances d’ocre et d’or, étaient négligemment jetés sur le plancher de la cabine. Il voyait même le reflet du petit crâne en ébène, qui avait fini au sol lui aussi. Reznor était sûr qu’il pouvait encore sentir son parfum.

En voyant la scène, on aurait pu croire que la jeune femme avait finalement abandonné la vie de pirate, et son capitaine par la même occasion. Mais ce dernier savait très bien qu’il n’en était rien. C’était lui qui avait trahi Vedraï.

« Je n’avais pas d’autre choix ! » s’écria-t-il à haute voix. Mais comme il n’y avait personne d’autre que lui-même pour l’écouter, il s’enfila une nouvelle rasade de rhum.

Il n’avait même pas pu lui faire correctement ses adieux. L’échange s’était fait en public, à côté de son navire qui mouillait dans le port de Harlond. Naturellement, les soldats Gondoriens ne l’avaient pas laissé aller chercher Vedraï lui-même, il avait dû envoyer un de ses hommes tandis qu’il restait sous bonne garde des sbires de l’Intendant. Elle avait à peine eu le temps de se débarrasser de ses affaires de pirate avant de paraître sur le pont à l’exclamation de tous, menée par Boz’œil qui faisait semblant de la tenir fermement par le bras. Alors que la jeune femme passait à côté de lui, elle lui avait asséné un crachat en plein visage. Était-ce pour parfaire la mise en scène, ou une réelle manifestation de dédain ?

Reznor ne le saurait sans doute jamais… Pour le savoir, il aurait fallu qu’ils se revoient, et comment cela pouvait-il arriver ? L’Intendant Alcide avait tenu parole. L’échange avec sa nièce effectué, il avait laissé repartir le pirate, en criant haut fort que ce dernier pendrait haut et court s’il refoulait les terres du Gondor. A peine arrivé à bord, ses hommes l’avaient informé que Taorin, l’instigateur de la conquête du Harondor, avait lui aussi été arrêté.  Reznor ne manifesta aucune suprise. Le Chien Borgne était après tout un bien plus gros poisson que lui, il était logique qu’il subisse aussi les fourberies gondoriennes.  Mais lui n’avait pas la chance d’avoir la nièce de l’Intendant pour utiliser comme monnaie d’échange. Reznor n’avait d’autre choix que d’abandonner Taorin à son sort, tandis que la jeune fille redevenait donc Vedraï d’Illicis, et sa noble famille avait encore gagné en pouvoir depuis sa fugue au Harondor des années auparavant. Comment pourrait-elle échapper à ses origines pour retourner vers Umbar ?

Et pourtant, l’instinct du Capitaine lui disait qu’ils se reverraient un jour avec certitude, et l’instinct de Reznor le trompait rarement sur ces choses-là. Restait à savoir quand et dans quelles circonstances… La jeune femme avait acquis les compétences maritimes et guerrières pour participer à une expédition contre Umbar, par exemple. Et rien ne lui disait que même si elle ne se présentait pas en conquérante, elle n’allait pas lui enfoncer un poignard dans le cœur. Reznor n’osait pas imaginer ce que Vedraï pensait de lui en ce moment. Mais il n’avait pas besoin de l’imaginer, car depuis le départ du Requiem, il avait fait chaque nuit le même rêve.

Il se revoyait le jour de la traîtrise, le jour où il avait dû faire une décision cruciale pour sa survie. Une décision qui allait tout chambouler, et qu’il avait dû prendre en une fraction de secondes. Il se revoyait entouré de soldats gondoriens de toutes parts. Les gardes qui auparavant étaient simplement plantés autours des portes avaient soudain  saisit leur lance à deux mains à la faveur d’une simple exclamation de leur commandant. Reznor devait reconnaître qu’il n’avait pas vu venir le stratagème pour les piéger. Simple, terriblement fourbe mais diablement efficace.

Derrière la rangée de soldats, le pirate revoyait Radamanthe, l’Emir déchu qui ne pouvait cacher un rictus de satisfaction jouissive derrière sa grosse barbe. Alcide, le nouvel Intendant, dans son pourpoint bleu azur, avait le visage crispé. Ce n’était pas ainsi qu’il s’imaginait le dénouement des négociations. Il n’était peut-être même pas d’accord avec ces machinations mais il s’était  à l’évidencerésigné. C’était son regard que le pirate cherchait. Sa décision était prise, elle avait même été prise bien avant qu’il n’ait été confronté à la situation réelle. Il avait levé et écarté les bras, en signe de soumission. Déjà un chevalier en profitait pour lui confisquer son sabre. Et quand enfin ses yeux rencontrèrent ceux du notable gondorien, le pirate s’écria :

« Hey Intendant ! Dis-moi, quelles nouvelles de ta nièce, la tendre Vedraï ? » Reznor regarda les yeux du gondorien s’écarquiller, ses lèvres trembler de colère, ses poings se serrer. Mais il ne disait mot, se contentant de regarder fixement le pirate, redoutant les prochains mots qui allaient sortir de sa bouche.

« Pas grand-chose, hein, depuis qu’elle a disparu au Harondor ? » continuait Reznor avec un sourire moqueur. « Mais le pauvre pirate que je suis sait où se trouve la belle… Pourquoi, elle est prisonnière sur mon navire, parbleu ! »

D’aucuns disent que ce fut l’une des rares fois où ils virent le nouvel Intendant perdre son calme. Livide, il s’écria :

« Mensonges ! Affabulations ! Sournoiseries de pirate ! »

Reznor, bien que toujours entourés de gardes braquant leur hallebarde vers lui, ne prenait plus la peine de lever les bras en signe de soumission. Il se fendit d’un bruyant éclat de rire tout en rétorquant d’un ton moqueur :

« Que Morgoth me patafiole si je mens ! Mais je comprends tes doutes, petit Intendant… Aussi ai-je apporté une preuve… Attrape »

Reznor fit un geste de la main, et un objet brillant apparut de sa manche. Aussitôt il le lança en direction d’Alcide. S’eût été un coutelas que l’Intendant serait certainement tombé raide mort, mais fort heureusement, il s’agissait d’une chaînette en argent que le Gondorien attrapa au vol. Tremblant, il ouvrit finalement son poing serré sur le pendentif, pour l’examiner. Il n’y avait aucun doute. L’emblème de la maison d’Illicis d’un côté, celui de la ville de Linhir de l’autre. Au milieu, un V ouvragé.

« Alors, convaincu ? » railla le pirate. « Mes hommes savent quoi faire si je ne rentre pas de la Cité Blanche. Le marché est simple : ma liberté, contre celle de ta jolie nièce… »

Et c’était à ce moment que son cauchemar se détournait de la réalité telle qu’elle s’était déroulée à Minas Tirith. Alcide se plantait droit devant lui et commençait, comme dans ses souvenirs : « Je n’ai pas le choix, pirate… » Mais le visage de l’Intendant était comme différent. Il était plus fin, la peau moins ridée. Il y avait comme un air de famille, d’ailleurs les yeux étaient les mêmes. C’était le visage de Vedraï que le pirate voyait sur le corps de l’Intendant, et elle s’écriait :

« Je n’ai pas le choix, car tu ne me l’as pas laissé, Reznor ! Tu m’as obligée à t’accompagner, et pourquoi ? Pour servir de monnaie d’échange ? »

Le garde le plus proche voyait à son tour son visage se déformer pour se muer en celui de la jeune Gondorienne, qui criait ses mots :

« Tu te débarrasse de moi car tu préfères cette salope de Yse, hein c’est ça ? Eh bien retourne la sauter loin d’ici ! »

Reznor voyait alors la tête de Radamanthe se porter juste devant lui. Il était livide, son œil survivant écarquillé par la colère, et son haleine puait l’alcool. L’Emir déchut le saisissait par le col de sa chemise et, de l’autre main, il lui enfonçait un poignard dans les côtes. Mais même la barbe hirsute de Radamanthe disparaissait, et son visage était peu à peu remplacé par celui de Vedraï, qui murmurait en grinçant des dents :

« J’ai trahi ma patrie pour toi, j’ai combattu les alliés de mon père et voilà comment tu me remercie ? Tu me livres à ceux que j’ai abandonnés ? »

C’est alors que les portes de la salle du conseil s’ouvraient à la volée, poussées des deux mains par un homme à l’armure étincelante. Ses cheveux et sa cape flottaient derrière lui, et il s’avançait à grandes enjambées. C’était le Roy Méphisto. Mais à mesure qu’il s’avançait, c’était à nouveau le visage de Vedraï qu’il voyait, et elle rugissait comme une lionne.

« Tu m’as prise pour une catin d’Umbar ? Une fille de joie dont on jouit un soir et puis dont on se débarrasse sur le côté ? Et qu’on vient rechercher quand on a bonne envie ? Tu vas voir… »

Et s’approchant de la plus en plus, le Roy dégainait Anduril, la Flamme de l’Ouest et, d’un seul mouvement, tranchait la tête du natif de la Cité du Destin.


C’était toujours à ce moment-là que le pirate se réveillait en sueur, le visage de celle qu’il avait abandonnée hantant ses pensées, même après avoir émergé. Reznor porta le goulot de la bouteille de Rhum à ses lèvres, mais elle était vide. Il se leva en titubant pour aller en chercher une autre dans sa réserve puis hésita un instant. Il se ravisa. Le rêve de la nuit passée serait le dernier, il se le jura. Il avait pris sa décision, et il l’assumait. Il se souvenait que Taorin n’avait pas eu ce choix, lui.
Reznor se rendait compte que sa décision avait été priseil y a bien des années. Depuis qu’il était devenu pirate. La piraterie, c’était la liberté. La mer et le vent salé qui lui fouettait le visage, c’était aussi la liberté. Et lorsqu’il s’était battu pour libérer Umbar des adorateurs de Melkor, c’était toujours pour la liberté.

La liberté était cette maîtresse dont on ne pouvait plus se passer. C’était l’idéal qui animait le Capitaine depuis si longtemps. Alors, si pour la retrouver, sa liberté, il devait sacrifier sa belle Gondorienne, aussi attaché qu’il y fût...

"Je n'hésite pas un instant."

#Reznor #Alcide #Radamanthe
Sujet: [Passé] La diplomatie est la police en grand costume
Taorin

Réponses: 0
Vues: 425

Rechercher dans: Le Palais   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Passé] La diplomatie est la police en grand costume    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 23 Juin 2015 - 11:25
Les portes ouvertes, dont les figures gravées fixaient la troupe qui passait sous le linteau de pierres blanches, laissèrent passer la troupe des Seigneurs Pirates survivants, en route pour le Palais royal. Chacun était escorté par trois ou quatre de ses hommes, des vétérans de multiples batailles, soudards experts dans l’art d’ôter une vie. Bien qu’arborant des vêtements de parade, ou ce qui pouvait s’en rapprocher le plus pour des corsaires, tous étaient exceptionnellement armés, qui d’un lourd sabre d’abordage qui battait son flanc, qui d’un long coutelas à la lame bien entretenu, qui d’un arc attaché dans le dos, le carquois rempli de flèches sûrement empoisonnées. La délégation était accueillie aux portes par une forte troupe de soldats gondoriens, qui servaient à la fois à protéger les Suderons des éventuelles attaques dont ils pourraient être victimes lors de leur traversée de la cité, mais aussi pour les maîtriser en cas de trahison de leur part.

La troupe fendait la foule de badauds qui s’était regroupée, attirée par ce défilé peu commun pour cette fin de cérémonie nuptiale. Au centre, Taorin, Reznor et Yse discutaient des derniers points de détails des négociations à venir. Ils en avaient déjà discuté toute la nuit, à l’abri de leur campement : ils avaient fini par se décider de montrer leur volonté de mettre un terme au conflit en ne venant que si légèrement escorté. Il fallait montrer aux nordistes que le Sud ne se mettrait pas à genoux, mais ils ne devaient pas non plus irriter les rois des grands royaumes dont la puissance n’aurait aucun mal à balayer le nouvel Emirat, Umbar et tous leurs alliés. La tâche serait ardue, surtout que Radamanthe était une personnalité bien connue des deux souverains du Royaume Réunifié, et pouvait encore faire valoir son titre de Prince de l’Ithilien. Mais les Seigneurs Pirates ne venaient pas sans arguments en leur faveur.

La montée jusqu’au dernier rempart de la Cité Blanche se fit sans incidents notables. Bien sûr, les Suderons avaient été insultés à plusieurs reprises par des Gondoriens emportés par leurs préjugés, mais comment les en blâmer ? Ils en étaient, pour la plupart, restés aux insultes, peu intéressés par une potentielle confrontation avec les soldats lourdement armés aux armes de l’Arbre Blanc. Seul un petit groupe d’ivrognes avait lancé quelques fruits et légumes de mauvaise qualité sur la troupe, touchant majoritairement les pavés usés de la Cité mais aussi l’épaule d’un caporal ou autre sous-officier du Gondor, salissant son armure jusque-là immaculée. Les pirates restaient impassibles, conformément aux instructions : il ne fallait surtout pas créer un nouvel incident qui ne manquerait pas dégénérer rapidement.

La délégation arriva finalement devant la porte du dernier rempart de la Cité Blanche. Les gardes du corps des Seigneurs Pirates furent priés d’attendre, et furent installés dans un corps de garde. Reznor, Yse et Taorin furent alors conduits jusqu’au palais, passant devant l’Arbre Blanc planté par le roi Elessar, passant sus l’ombre de la tour d’Echtelion, foulant, pour la seconde fois, les pavés qui avaient été foulés par d’innombrables hommes de légende. Toujours impassibles, ils se dirigèrent vers la salle du trône, où Sa Majesté Aldarion d’Arnor devait les recevoir, avant de se diriger vers une salle plus calme où les véritables négociations pourraient avoir lieu. Chaque Seigneur Pirate n’avait plus qu’un homme de confiance, un bras droit, sur les talons.

Le sabre ayant appartenu à l’ancien roi gondorien Castamir, appelé l’ « Usurparteur » par les gens du Nord, battant son flanc, le Chien Borgne pénétra dans la salle du trône de l’une des plus grandes puissances des Terres du Milieu. Sans hésiter, les trois Seigneurs Pirates s’avancèrent entre les colonnes de marbre, entre les Gardes de la Citadelle en uniforme d’apparat, jusqu’au souverain nouvellement marié…

*** *** *** *** ***

La salle où auraient lieu les négociations était située au quatrième étage d’une aile du palais, et possédait de larges fenêtres donnant vers l’Est, les Champs du Pelennor, Osgiliath, et, au loin, les montagnes noires du Mordor. Une grande table ovale trônait au milieu. Sur le mur opposé aux fenêtres étaient suspendus divers boucliers et étendards antiques, ainsi qu’une tapisserie décrivant les exploits d’un ancien roi ou Intendant. De petites tables avec plumes et encriers étaient disposées dans les coins, afin de permettre aux scribes de noter les discussions et ainsi d’en tirer un traité que les différentes parties en présence pourraient signer.

Quelques personnes étaient déjà dans la pièce lorsque les Umbarites entrèrent : Radamanthe, l’ancien maître de Dur’Zork, vaincu devant ces mêmes murs, attendait, accompagné de ce qui semblait être un conseiller ainsi que de deux ou trois serviteurs munis de carafes, parchemins, plumes et encre. Taorin vit le regard noir que lui jeta le Prince d’Ithilien alors qu’il donnait son sabre à l’un des deux soldats qui montaient la garde devant la porte. Yse et Reznor faisaient de même avec le second gondorien.

Un siège luxueux avait été placé en tête de table : il s’agissait sans doute de celui réservé à Sa Majesté Aldarion d’Arnor, qui devait arbitrer les négociations. A la droite de ce qui s’apparentait presque à un trône, un fauteuil vide accueillerait sans doute le nouvel Intendant du Gondor, puis venait celui de son prédécesseur, Radamanthe. A sa gauche, un deuxième fauteuil vide était sans doute celui du général Cartogan, puis venaient les trois sièges des Seigneurs Pirates. Yse prit place au milieu, Reznor à sa droite, pendant que le Chien Borgne prenait place à sa gauche, uniquement séparé de celui dont il avait pillé les coffres et vaincu sur le champ de bataille par une maigre largeur de bois ciré.

Ils n’attendirent pas longtemps Aldarion, qui entra rapidement, Alcide d’Illicis sur les talons. Les deux hommes prirent place autour de la table, et, sans plus attendre, l’Arnorien ouvrit les négociations. Après les présentations d’usage, et les premières discussions toujours fleuries bien que tendues, Taorin prit la parole.

« Majesté, Altesse, messires, » commença-t-il, insistant particulièrement sur le titre de Radamanthe, « nous venons aujourd’hui dans l’espoir de mettre fin au conflit qui nous a opposé. La guerre qui a eu lieu, et ne manquerait de reprendre si nous ne parvenions à un accord, a assez duré. Le Harondor est meurtri par les innombrables conflits qui y ont pris place depuis des siècles, et il est temps qu’il connaisse enfin une période de paix et de prospérité, libre de toute domination extérieure.


Mais, malgré notre bonne volonté, certaines personnes semblent toujours s’opposer à une clarification des relations entre le Sud et le Nord. Vous n’êtes pas sans savoir que notre confrère et ami, le Seigneur Pirate Riordan, a été assassiné il y a quelques jours à peine, alors qu’il marchait dans les rues de Minas Tirith. Nous même avons été attaqués, et n’avons survécu que par chance. Plusieurs de nos hommes ont été tués ou grièvement blessés pendant ces attaques. Il ne s’agissait pas de vulgaires brigands. Fort heureusement, nous avons réussi à capturer l’un d’entre eux… Et, bien que cet homme n’ait pas encore avoué l’identité de son employeur, nous craignons que la divulgation de telles informations ne créent d’inutiles tensions… »


*** *** *** *** ***

Il était suspendu par les poignets à une poutre. Mis à genoux, il saignait abondamment du dos, où le fouet avait fait ses ravages, et avait la peau marquée de contusions dues aux coups assénés avec violence par les pirates. Plusieurs dents manquaient à son sourire, un de ses yeux ne s’ouvrait plus, et son nez n’était plus qu’une bouillie sanglante. Il sentait dans son dos deux hommes, torses nus, les poings tâchés du sang du prisonnier, qui attendaient leur heure en préparant quelques autres accessoires de mauvais augure. Autour de lui tournait  un troisième homme, celui qui posait les questions.

Il ne savait pas où il était : la pièce semblait grande, mais remplie de caisses de bois et de sacs de toile épaisse. Seule une lanterne éclairait l’endroit où il était retenu, zone libre délimitée d’un côté par un mur de bois légèrement incliné, et par des empilements de caisses pour les autres. Etait-il dans un entrepôt ? Dans les bas quartiers de la Cité ? Il était inconscient quand on l’avait amené ici et suspendu à cette poutre honnie. Il n’avait plus non plus aucune notion du temps : ses tortionnaires entraient et sortaient de manière apparemment aléatoire, et, de temps en temps, un homme ou une femme venaient lui poser des questions : ils voulaient savoir qui l’avaient employé, principalement. Mais, malheureusement pour eux, il était loyal à ses convictions : il ne trahirait pas son employeur.

L’interrogateur lui posa une question. Toujours la même. Qui t’as engagé ? Il cracha par terre un mélange de salive et de sang pour toute réponse. Il n’arrivait pas à bien discerner le visage de cet homme qui lui tournait autour, mais ce dernier semblait, au rythme rapide de ses pas, excédé par le manque de coopération de son invité.

« Attachez-le à une chaise, et préparez la pince » dit-il aux autres tortionnaires.

Les deux hommes lui détachèrent les mains, soulageant enfin ses épaules du poids de son corps, et l’assirent sans efforts sur une chaise. C’était sans doute le moment de tenter de s’échapper, mais il n’aurait jamais réussi à vaincre ces trois hommes en pleine possession de leurs moyens. Ils l’attachèrent à la chaise, et, soudain, l’un d’eux lui attrapa la main droite, et, avant qu’il n’ait le temps de s’en rendre compte, lui arracha l’ongle du pouce avec une pince de fer terriblement imposante. Il cria, de douleur et de surprise.

« Parle, et j’abrégerais tes souffrances. Epargne-toi ces horreurs. »

Il grogna, puis cria de nouveau lorsqu’un deuxième ongle se vit arraché. Il tremblait, ligoté sur sa chaise par une épaisse corde qui aurait pu être utilisée dans un navire. Elle lui comprimait la poitrine, marquait ses chairs. Encore, la pince s’approcha de ses doigts et de ses orteils. Il n’arrivait plus à compter, son esprit était perdu dans un océan de douleur. Il n’entendait plus que les grincements du bois, que les respirations lourdes de ses tortionnaires, leurs pas autour de lui, et les gouttes de sang qui tombaient de ses mains rougies dans la flaque de plus en plus grosse à ses pieds. Et, de temps en temps, la voix douce de son interrogateur, voix qui entrait en contradiction avec les horreurs qu’il subissait.

Puis, alors qu’il sentait la dureté de la pince contre l’un de ses derniers doigts possédant encore un ongle, il craqua. C’en était trop. Il allait leur répondre, il allait leur dire ce qu’ils voulaient entendre, il allait tout raconter : tout était bon pour faire cesser le supplice, pour mettre fin à la souffrance.

« C’est… C’est cet homme qui m’a engagé… J’connais pas son nom, mais il est v’nu à l’auberge un soir et il m’a dit… »
#Taorin #Reznor #Yse
Sujet: L'Expédition à Arzawa
Reznor

Réponses: 3
Vues: 631

Rechercher dans: Le Harad   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'Expédition à Arzawa    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 21 Avr 2013 - 18:58
La barge avait glissé sur le fleuve, avançant contre le courant à la force de bras des rameurs installés dans les cales et grâce au vent qui par bonheur, avait soufflé dans la bonne direction. Par bonheur car la barge n'était pas une de ces galères marchandes équipée de rangées et rangées de rameurs, non ce n'était là qu'un mode de propulsion d'appoint, pour parer aux coups durs, et avec tous les prisonniers qui avaient été réassignés à d'autres tâches, il n'en restait pas des masses pour se contenter de faire marcher les rames. Ces derniers étaient évidemment les plus à plaindre, ils allaient rester ainsi enchaînés pour ainsi dire tout le temps. Pas que ceux qui aient été choisis pour figurer de Gondoriens ne soient pas attachés eux aussi. Ils allaient cependant jouir d'une plus grande liberté de mouvement, pour faire genre, une fois arrivés à Arzawa. Tout le monde avait été transféré, trois jours plus tôt, du navire où ils avaient été entassés comme prisonniers jusqu'à un autre navire pris à Methir, les cales remplies de précieuses marchandises de toutes sortes, mais à provenance principalement du Nord. Le transfert ne s'était pas effectué sans problèmes, avec ce temps de chien. Les deux navires avaient eu beau se coller autant qu'ils le puissent, ça n'avait pas empêché deux prisonniers de finir à la mer. Un avait été repêché avec une corde, l'autre avait disparu immédiatement. Et ce, uniquement depuis le bateau sur lequel se trouvait Jakov. Le Capitaine avait manifestement opéré une sélection similaire sur le deuxième bateau de prisonniers, c'était du moins ce qu'ils avaient du constater quand d'autres prisonniers à la peau pâlotte eurent été transféré de la même façon. Là aussi, ils furent deux à manquer leur coup et pas de chance pour eux, la mer fut la plus prompte à récupérer ses victimes. Trois hommes en moins en tout, cela n'avait eut de n'émouvoir ni Reznor, ni Vedraï. Sans doute avaient-ils bien songé que ça risquait d'arriver, et un quota devait être prévu. Cela permettait d'ailleurs de limiter la présence des prisonniers à bord. Les pirates, eux, étaient tout arrivés sans soucis sur le bateau de l'expédition.

Le bateau qui avait d'abord remonté l'Anduin, chose qui n'aurait pas manquée d'être risquée si il n'affichait pas des couleurs gondoriennes. Mais c'était le cas, donc il n'y avait pas grand chose à craindre. Ce serait plus tendu lorsque les pirates devraient remonter le fleuve. Cela signifiait longer les côtes de la Principauté de Dol Amroth sur plusieurs lieues ce qui voulait dire qu'il y avait de fortes chances de se faire repérer. Il faudrait profiter du temps et de la nuit,ce qui serait tout aussi périlleux. L'Anduin était mal connu de la plupart des Capitaines, ce qui n'était pas sans surprises vu que la dernière attaque d'Umbar sur le Gondor avait vu la flotte de faire désagréger. Mais le Poros se révélerait bien plus dangereux. La rivière était loin de la largeur de l'Anduin et ses rives rocailleuses, ses nombreux bancs de sable rendaient la navigation hasardeuse, même pour une barge de commerce, et même en plein jour comme se pouvait se le permettre le navire marchand à présent baptisé Aigle de Pelargir. Or les navires pirates n'avaient pas le luxe d'être tous équipés de fonds plats, et de plus, ils devraient faire leur approche finale de nuit, d'après les plans du Capitaine. Cela rendrait la navigation nettement moins aisée, terriblement périlleuse même, surtout que la rivière formait de nombreux méandres avant d'arriver à Arzawa.

Ce n'avait pas empêché l'Aigle de Pelargir, lui, d'atteindre la ville sans encombre, et de se présenter au port sans avoir à subir davantage de contrôles que ce qui était de tradition. C'était déjà une bonne nouvelle en soi, pour les pirates. Cela signifiait vraisemblablement que l'on avait pas encore eu vent ici de la capture de Methir et de la prise de certains des bateaux mouillant là. La navire, avait avoir passé les systèmes de défenses du port, était amarré à quai. L'équipage constata des fortins qui, paradoxalement, offraient une meilleure protection que ce qui avait été rencontré à Methir, alors qu'Arzawa était sensée être moins exposée d'une attaque navale. Ce n'était pas pour leur faire plaisir, mais leur expédition avait pour but de remédier à ces problèmes justement.

Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! Vedrai10

Vedraï était restée à bord tandis que celui qui avait été désigné comme capitaine du navire traitait avec la douane. C'était le second d'un capitaine fiable engagé par Reznor, Gondorien de souche, il serait crédible pour ce poste, tout comme Vedraï faisait crédible comme sa bourgeoise de fille l'accompagnant pour avoir du pays et se former quelque peu en négoces, toute fille qu'elle soit. C'était justement étrange de sa rappeler que fille elle était. Accoutrée comme elle était dans une robe et des fourrures soyeuses, on ne reconnaissait pas vraiment la pirate qu'elle était. Cela ne l'empêchait pas d'être la véritable chef des opérations, et comme c'était le faux capitaine qui était chargé de tous les tracas administratifs, les gérants du port tenant quand même à tenir, leur comptes, elle avait tout le temps de préparer le véritable but de l'expédition. En attendant l'approbation des douanes, les marchandises étaient bloquées à bord. Cela n'était en aucun cas un problème, comme rien n'interdisait les allées et venues des marins dans le port. Il était bien normal qu'il en profitent de retrouver la terre ferme, et il y avait assez à faire pour tous ceux que Vedraï avait envoyé débarquer.

"Jakov" fit la jeune femme. Elle n'avait pas manqué de remarquer que le garçon, ou la jeune fille plutôt, portait quelques traces de coups. Elle lui avait pourtant donné de quoi ce défendre. C'était toute autre chose que de savoir s'en servir. Il lui faudrait lui demander ce qui s'était passé, lorsqu'elle aurait l'occasion. Mais depuis qu'ils avaient embarqué, impossible de s'isoler avec qui que ce soit, ni même vraiment d'avoir du temps pour ça.
Elle lui présenta un jeune garçon, un mousse sur un des bateaux secondaires de Reznor. Moins âgé, qu'elle, mais appartenant au camps des pirates, lui. Ils étaient les deux plus jeunes du navires, les deux seuls qui soient encore des adolescents, et elle comptait s'en servir.

"Voici Lim. Vous allez débarquer, vous balader un peu dans la foule, vous faire oublier. Vous ne serez rien que des garçons de docks qui traînent... et puis vous irez faire un tour près des fortifications à l'entrée du port. Ayez l'air innocemment de vagabonder. Inutile d'essayer de faire discret, vous n'en seriez que plus repérables. Ayez l'air naturels, vous verrez bien quelque chose qui justifiera votre présence là-bas."

Après avoir donné quelques précisions de plus, elle les laissa aller.
Lim devait avoir quinze ans tout en plus, voire moins, selon son visage juvénile. Légèrement plus petit que Jakov, il paraissait aussi moins maigrichon, sans doute à cause de son meilleur traitement et du fait qu'il bossait dur, sur un navire. Et il était aussi nettement plus curieux, comme il s'en aperçut dès qu'ils eurent débarqué.

"Alors tu t'es fait choper à Methir, c'est ça ? Pas d'bol... Enfin, ça dépend, tu f'sais quoi là-bas ? C'est co marrant la vie de pirate, tu sais... L'aventure et tout..."

Ils prenaient le temps de flâner dans les ruelles, se fondre à la population, s'enfoncer dans les rues, tout ça dans le but de se faire oublier avant d'aller vers les guetteurs.

"C'est les pirates qui t'ont arrangé comme ça ? Tu t'es rebellé ou quoi qu'ils te foutent une rosse comme ça ?"

#Vedraï #Reznor #Jakov
Sujet: Le Requiem mène la Flotte
Reznor

Réponses: 12
Vues: 790

Rechercher dans: Le Harad   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le Requiem mène la Flotte    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 1 Avr 2013 - 23:02
Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! Methir10

Reznor jeta un coup d'oeil sur le pont du Cormoran, qui voguait à quelques dizaines de pieds du Requiem. Il esquissa un mince sourire. Au moins était-il dégagé à présent. Les deux jours d'éclaircies avaient fait du bien à la flotte. Il avait cessé de tomber pluie et grêle, même les nuages s'étaient évadés, laissant par dessus eux un ciel d'un bleu froid. D'un bleu glacial. Peut-être le soleil avait-il légèrement réchauffé la température durant ces deux jours, si tel était le cas, ils n'avaient même pas remarquer le changement. Les gens d'Umbar n'avaient pas l'habitude d'un hiver aussi rude. Ils souffraient. Le pire endroit pour avoir froid, c'était sans doute un bateau. Ici point de feu pour se réchauffer, ou bien il fallait être fou. Reznor savait l'histoire d'un équipage qui, coincé dans les glaces de la baie de Forochel, avait mis le feu à leur propre bateau, en commençant par le grand mât. Quelle folie que celle qui pousse à la mort.
Le froid avait réclamé son dû parmi sa flotte aussi, cependant. Illyn avait succombé le sixième jour, en toussant comme un possédé. Ceux du Sud supportaient mal cet hiver. Il devait déjà être malade avant d'embarquer, s'était dit Reznor. S'il avait su, il ne l'aurait pas engagé, tout capitaine réputé qu'il soit. Maintenant c'était son fils Gastor, dix-sept ans, qui avait hérité du Cormoran, avec à ses ordres des hommes cent fois plus expérimenté que lui. Le fils n'arriverait jamais à imposé son autorité sur eux. Reznor avait déjà du intervenir en voyant l'état du pont du fier vaisseau. Il faudrait y remédier après Methir. Car Methir approchait et s'il y en avait bien un qui n'était pas réjoui par cette soudaine éclaircie, c'était Reznor. Heureusement, l'Hiver semblait être avec eux.

Ce jour là, par quatre heures de l'après-midi, la nuit tombait sur Methir. Les nuages gris étaient revenus, déversant çà et là grêle ou neige. Ils étaient bien des lieues au dessus d'Umbar à présent. Il faisait plus froid encore et ce qui plus au sud était en mer de la neige fondante ne fondait à présent plus. Un temps parfait pour une arrivée discrète.

Ce jour là, par six heures de l'après-midi, les pirates tombaient sur Methir. Les voiles noires s'étaient engouffrées dans le port, déversant çà et là flèches et projectiles. Il faisait froid, plus qu'à Umbar qui était plus au sud, mais bientôt le feu allait réchauffer toute la ville. Le feu, qui lui seul éclairait la scène. Les nuages cachant lune et étoiles avaient facilité une arrivée discrète.

Methir n'était qu'un petit port, vivant surtout de pêche et de quelques navires marchands. Leur position septentrionale leur garantissait une illusoire sécurité. Prendre la ville fut un jeu d'enfant. Les guetteurs sonnèrent bien l'alerte lorsque les navires entrèrent dans le port, mais il était déjà trop tard. Déjà les quais étaient pillonnés de traits de balistes et de pierres, et les navires les plus menaçants la proie des flammes. Les quais étaient suffisamment vide que pour débarquer sans avoir à toucher aux quelques navires marchands amarrés là. Tant mieux. Reznor ne voulait pas avoir à risquer s'approcher du feu. Une fois débarqués, le triomphe des pirates fut total. Un demi millier d'hommes se déversa dans les rues. Des hommes qui n'avaient attendus que ça toute la journée. En face ils rencontraient la maigre résistance de la garde qui toute la journée avait cru à un jour normal. Cà et là un officier essayait de former une milice d'hommes armés de harpons et de marteaux, des hommes éreintés qui venaient de finir une dure journée de labeur... peine perdue que de s'opposer à ces pirates sanguinaires. Sanguinaires, ils l'étaient. Reznor ne voulait pas perdre de temps avec ce port sans intérêt. Les pillages se devaient d'être rapides. Les prisonniers, inutiles, à moins qu'ils ne soient en état de se battre à leurs côtés.

A l'aube, la ville était à sac. Sur les trois milles âmes vivant là, nombre avaient péri dans l'attaque. Les hommes surtout, quoi que certains des prisonniers eussent été épargnés après une sélection de Reznor. Ceux qui semblaient enclin à leur servir. On les avaient entassés sur les navires marchands épargnés, avec le plus gros du butin amassé. C'était les seuls êtres qu'ils emporteraient. Certains avaient bien usé des femmes comme il leur en plaisait sur le moment, mais il était inutile d'en emporter comme esclave. Arzawa primait. Ils avaient brûlé tous les pigeonniers, éventré toutes les montures, coulés tous les navires qu'ils n'emportaient pas. Methir était isolée et autant qu'elle le reste le plus longtemps possible. Dès l'aube ils repartaient vers Arzawa, car ils devaient se hâter à présent.
Aussi coupé du monde que puisse être le port, la nouvelle de leur forfait finirait bien par atteindre Arzawa et Dur'Zork. Pas de sitôt, espérait-il.
La guerre était lancée, le premier coup porté. Le deuxième ne saurait tarder.

#Reznor #Vedraï
Sujet: Le Borgne et le Boiteux
Reznor

Réponses: 4
Vues: 670

Rechercher dans: Les Havres d'Umbar   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le Borgne et le Boiteux    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 6 Jan 2013 - 23:01
Le pirate marchait à grands pas dans les ruelles de la Cité du Destin. Dû à sa jambe raide, les deux membres d'équipages n'avaient cependant aucun mal à suivre son allure. Cela leur laissait même tout le temps de jeter un coup d'oeil mécanique aux alentours alors qu'ils avançaient. Umbar n'était jamais des plus sûres en soirée, même pour un Seigneur Pirate. Accompagnés de deux baraques armées jusqu'aux dents -quoique moins que lui-même- c'était relativement moins risqué. Reznor se hâtait, malgré une cape supplémentaire, le froid mordait sa peau avec davantage de force de le vent de la pleine mer, ce qui était assez inhabituel vu la situation de la ville portuaire. Il avait déjà eu plus froid, certes, comme quand il avait pourchassé Corwen et livré bataille, mais s'était alors non loin de la baie de Forochel, à des miles et des miles plus au Nord. Le pirate esquissa un sourire en songeant que si cet hiver féroce était généralisé, il devait faire particulièrement invivable tout là-haut et qu'il était malgré tout bien mieux dans ces régions. Reznor n'aimait pas particulièrement le froid. Il avait toujours vécu au sud et sa jambe meurtrie le tiraillait particulièrement par des températures aussi peu accueillantes.

Aussi fut-il particulièrement heureux lorsqu'il atteignit le Palais des Seigneurs Pirates. Montant les marches au plus vite, il découvrit son visage immédiatement en arrivant à la porte pour se faire reconnaître, lançant un regard qui fit vite comprendre aux gardes qu'ils avaient intérêts à ouvrir la porte vite fait. Ceux si ne se firent pas prier, ils devaient d'ailleurs bien être contents de profiter ne fût-ce qu'un instant d'un courant d'air chaud. Tandis que ses deux hommes d'équipage lui demandèrent ce qu'ils devaient faire à présent, Reznor réfléchit un instant puis déclara :

"Allez donc vous réchauffer quelques minutes en salle des gardes. Prendre un petit remontant ou quoi avant de rejoindre le Requiem."

Ca ne servait à rien de leur demander de l'attendre. Tant qu'à faire, il profiterait lui aussi des quartiers qui lui étaient réservés au palais. Ca lui éviterait un trajet dans le froid, et il fallait bien dire que le navire n'était non plus l'endroit où faisait le plus chaud en ces temps. Un peu d'alcool dans le gosier leur ferait le plus grand bien avant de devoir affronter l'hiver pour dire à sa Seconde qu'elle était maître du bateau pour la nuit. Le Capitaine, lui s'enfonça dans le palais, à la recherche d'un serviteur de passage. Lorsqu'il en trouva un, il lui donna l'ordre d'aller allumer un feu dans sa chambre. Ceci fait, il se dirigea vers les quartiers d'un autre des Seigneurs Pirates. De celui qui avait déclenché tout le chambardement dans la Cité, précisément.

On frappa deux fois sur le bois de la porte, un serviteur annonçant en même temps :

"Mon Seigneur, le Seigneur Capitaine Reznor demande à être reçu."

Le pirate avait fait passer un message plus tôt dans la journée pour prévenir qu'il comptait passer le soir. Il espérait que son collègue avait bien été averti de sa visite, qu'il ne se soit pas bougé pour rien. Même si après tout il avait quand même une chambre sur place. Une voix à l'intérieur confirma que le Chien Borgne était bien dans la place, et la porte s'ouvrit bientôt. Un feu ronflait dans la cheminée, ce qui ne manqua pas de réjouir Reznor. Son collègue parmi les Neuf se trouvait devant lui, et le pirate entra dans la pièce, un sourire carnassier sur le visage, tout en lançant :

"Ah, Taorin, vieux compère ! Alors, alors, comment vont les préparatifs ?"

Reznor s'avança et ne eut vite fait de s'installer dans un siège, pour ses jambes fatiguées. Surtout l'une d'entre elles, précisément. Ne voulant pas y aller par quatre courants marins, il commença directement à parler.

"Bien, bien... Je suis bien désolé de ne pas t'avoir beaucoup apporté mon soutien ces derniers temps, mais avant que tout le branle-bas commence, j'avais quelques affaires à régler. Des butins à écouler, ce genre de choses, avant que les routes marchandes ne deviennent impossibles... Et je n'avais pas vraiment envie de laisser un quelconque mouscailleux s'occuper de ce bastringue..."

Reznor avait l'habitude d'écouler lui-même ses prises. Il n'avait pas son pareil pour marchander et dégoter les meilleurs prix pour ce que ses rapines avaient bien pu lui procurer, et vu le temps qu'il avait absent de la Cité du Destin avant son retour fortuit peu avant le Chien Borgne, il avait les cales remplies de choses précieuses lorsqu'il avait noué les amarres, et ça lui avait pris un petit temps de tout liquider.

"Soit... Mais j'ai bien remarqué beaucoup de rassemblement de soldats d'infanterie jusqu'à présent, un joli paquet même, mais tu sais bien que je n'aime guère m'éloigner des côtes... Alors, c'est bien beau tout cette armée, mais quid de la flotte, parbleu ? Il est tout de même bien question qu'une partie de l'attaque se fasse par la mer non ?"

#Reznor #Taorin
Sujet: C'est un fameux trois mâts
Ryad Assad

Réponses: 1
Vues: 613

Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: C'est un fameux trois mâts    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 23 Sep 2012 - 23:37
Enfin le départ ! On ne peut pas dire que je l'avais attendu, ni même que j'étais heureux à l'idée de partir, mais les pirates étaient tellement excités avant que nous mettions les voiles que j'étais presque soulagé que l'attente soit enfin terminée. Le Pourfendeur des Vents avait glissé dans un silence étonnant, au regard de sa taille, sur les flots, quittant en douceur le port d'Umbar. A cette heure de la matinée, le calme s'était emparé de la Cité du Destin, et notre départ passerait inaperçu pendant encore de nombreuses heures. Je n'avais jamais pris la mer et, curieux, je m'étais levé aux aurores pour suivre les manœuvres. Les mains nonchalamment croisées dans le dos, je regardais les hommes s'affairer à l'appareillage, joyeux comme des enfants. Ridicule. A mes côtés se trouvait Agathe, qui observait avec attention les réactions du navire aux directives du barreur. Bientôt, nous quittâmes le port non sans adresser un salut amical aux sentinelles qui gardaient l'entrée de la baie. Le vent était favorable, et il gonfla les voiles avec humeur, comme s'il nous enjoignait à nous éloigner le plus vite possible de cette maudite cité. Il faisait un peu froid, suffisamment pour que j'aie jugé utile de me vêtir d'une petite cape qui me mettait bien à l'abri. Agathe elle-même en portait une, dont le capuchon était rabattu sur ses oreilles frileuses. Personnellement, je restais tête nue à observer le paysage qui défilait devant nous.

Peu à peu, le navire gagna de la vitesse, au fur et à mesure que nous nous éloignions des côtes, comme si une force invisible avait relâché son étreinte à contrecœur, laissant le Pourfendeur libre de voguer à son rythme. Il y avait quelque chose que je n'avais pas prévu, et qui me secoua étrangement, ce fut le roulis du navire. Il n'allait pas encore très vite, mais je sentais nettement sous mes pieds le sol se dérober par à-coups, comme un cheval effectuant ruades sur ruades. Je m'agrippai au bastingage, imité bientôt par Agathe qui était aussi inexpérimentée que moi en la matière. Derrière nous, j'entendis le rire narquois des marins qui avançaient sans la moindre difficulté. J'avais bien noté leur démarche chaloupée à terre, mais maintenant que nous étions partis, ils semblaient se mouvoir avec une grâce surnaturelle. Tels de petits rongeurs, ils filaient sur le pont du navire, grimpaient le long des cordages, le tout avec une agilité surprenante pour des êtres aussi rustres. Leur ballet avec quelque chose d'émouvant, et il était particulièrement ironique qu'ils soient les premiers à ne pas en avoir conscience. Les secousses du navire se firent plus forte, à mesure que celui-ci gagnait en vitesse, et je pus identifier un rythme assez régulier. Il montait pour affronter une vague, et retombait avec un "Pof" triomphal, avant de se présenter face à la suivante. Malgré moi, mes genoux firent la mise au point, et si je n'étais pas totalement assuré sur mes jambes, j'étais déjà moins enclin à chuter. Une main se posa brutalement sur mon épaule, et je fis un pas de côté.

- Vous allez bien ? Demandai-je.

En fait, je connaissais déjà la réponse, mais j'avais eu besoin de poser la question, comme pour meubler une conversation imaginaire. Agathe, à mes côtés, était livide. Elle semblait sur le point de rendre son petit déjeuner, et ses jambes tremblotantes semblaient ne plus être en mesure de la porter. Je glissai un bras sous son épaule pour la soutenir, tandis qu'elle se penchait par-dessus bord pour nourrir les poissons. Il lui fallut quelques instants d'intimité toute relative pour achever de vider son estomac, instants que les marins mirent à profit pour nous lancer piques et moqueries dont elle ne perçut proprement rien, trop préoccupée par ses propres soucis. Moi par contre...

Je ne tins cependant pas compte des paroles cruelles des marins - il allait falloir que je m'y habitue, de toutes façons -, et raccompagnai Agathe, clopin-clopant, à notre cabine. Elle ne se sentait pas très bien, mais elle n'avait plus rien à rendre à la mer, aussi devait-elle désormais se reposer. Je la forçai à s'allonger sur sa couchette, et à boire un peu d'eau pour se désaltérer. Je crus lire dans ses yeux de la gratitude, mais je préférai ne pas m'avancer. Avec délicatesse, je la recouvris d'une couverture pour qu'elle ne prenne pas froid, et lui enjoignis de fermer les yeux.

- Vous êtes papa ? M'interrogea-t-elle.

Je marquai un temps d'arrêt. La réponse à cette question était trop douloureuse. Je croyais avoir enfoui ces souvenirs au plus profond de moi, mais sa question totalement innocente était comme la lame qui trouve le défaut d'une armure. Précise et particulièrement dangereuse.

- Rreposez-vous, lâchai-je, laconique.

Et je sortis. Décidément, elle avait le don pour me pousser dans mes retranchements, et mes réactions ne me plaisaient guère. Il allait falloir que j'exerce un plus grand contrôle sur moi-même, si je voulais éviter que quelqu'un ne me démasque. Il serait dommage d'avoir à faire disparaître un marin dès notre premier jour en mer. Retrouvant l'air frais - trop, d'ailleurs - du dehors, je me dirigeai d'un pas de plus en plus sûr - non sans resserrer autour de moi ma cape de voyage - vers le Capitaine Vardrin qui se tenait debout sur le pont, savourant pleinement l'odeur iodée et le bruit apaisant des vagues. Je ne cherchai pas à dissimuler ma présence, et quelques secondes avant que je ne m'annonce, le Capitaine se tourna vers moi, la mine visiblement réjouie. Il était tout aussi heureux que ses hommes de prendre la mer, de toute évidence.

- Le prremier d'une longue sérrie, je l'ignorre, mon Capitaine. Mais je dois reconnaîtrre que la Merr a quelque chose d'agrréable...d'apaisant...sauf pourr Agathe.

Je me permis de partir d'un rire léger, parfaitement calculé. Histoire de détendre l'atmosphère, dirons nous. Puis j'écoutai Vardrin m'expliquer un peu plus en détail en quoi allait consister notre mission. Etrangement, il se confiait à moi, alors qu'il ne devait pas parler énormément de ce genre de choses à ses hommes. Etait-ce parce qu'il voyait en moi un érudit capable de relever le niveau de la conversation, ou simplement parce qu'il m'appréciait en tant qu'individu ? Je décidai de tenter le tout pour le tout, lorsqu'il aborda la question des chutes de neige anormales :

- De la neige là où il n'y en a pas d'orrdinairre, dites-vous ? Je peine à imaginer mon village natal rrecouverrt de neige, je dois l'avouer. Mais il me semble avoirr lu quelque chose sur un phénomène similairre. C'était lorrsque je me trrouvais à la bibliothèque de Minas Tirrith, si je me souviens bien. Ils parrlaient du Rrohan, envahi à la faveurr d'un hiverr parrticulièrrement long et frroid. Je suppose que c'est de bonne augurre pourr ce qui concerrne le Harrondorr.

Je haussai les épaules, comme pour chasser le souvenir de ces temps immémoriaux, et fixai mon regard sur l'horizon qui s'étendait à perte de vue devant nous. Là, je savais que se trouvait le Harondor et le Gondor. A grande distance, certes mais si près à l'échelle des Terres du Milieu. Il ne nous faudrait que quelques jours pour y parvenir, et derrière nous suivrait l'ensemble de la flotte des Seigneurs Pirates, des esclaves par milliers, ainsi que des mercenaires avides d'or. Le simple fait de penser que tout ceci pouvait constituer une "armée" me tirait un sourire intérieur. Et dire qu'ils avaient une chance de réussir était encore plus ridicule ! Pauvres Harondorim, qui en étaient rendus à craindre l'assaut de péquenauds dépenaillés, d'esclaves décharnés, et de mercenaires désabusés. Sans détourner le regard de la frontière entre la mer et le ciel, je lançai l'air de rien :

- Espérrons simplement que les Harrondorrim n'aient pas eu vent de ce qui se trrame à Umbarr...Il serrait dommage que nous ayons l'honneurr d'êtrre les prremièrres victimes de cette guerre, n'est-ce pas ?

Et en disant cela, je n'étais pas aussi détendu que j'en avais l'air.

#Reznor #Ryad #Agathe
Sujet: Un diner tout en finesse
Reznor

Réponses: 38
Vues: 4749

Rechercher dans: Les Havres d'Umbar   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un diner tout en finesse    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 3 Juin 2011 - 14:18
Reznor esquissa un sourire en constatant qu'une fois de plus le hasard avait bien fait les choses. Moins d'une semaine après qu'il ait rejoint Umbar, mettant finalement un terme à une campagne d'une envergure certaine, voilà que le capitaine Taorin rentrait lui aussi à la Cité du Destin et conviait tous les Seigneurs Pirates à dîner le soir même.
Reznor était sur les docks lorsque l'information lui parvenu. Il supervisait le déchargement de sa cargaison, qui n'était toujours pas terminé. Il fallait dire que depuis que le Joyeux Requiem avait été sérieusement endommagé quelques années auparavant, au point que les réparations ait forcé Reznor a rester à terre quasi un an (car il allait sans dire qu'il répugnait à l'idée de commander tout autre vaisseau de sa flotte), le pirate ne voyageait guère plus sans quelques navires d'escortes. A vrai dire, pour la présente campagne, il aurait été plus juste de parler d'une petite flottille que d'une escorte. Reznor et les navires sous ses ordres s'étaient éloignés d'Umbar pour quelques mois de rapines et de pillages, jusqu'à ce que les cales soient pleines de richesses diverses, ce qui expliquait qu'il n'ait pas encore finit de tout débarquer.

Un dîner ce soir même. Reznor se félicita d'avoir programmé son rendez-vous pour la fin d'après-midi. Depuis à peu près le milieu de sa campagne en Extrême Harad, l'idée qu'il avait eue, et qui était précisément l'objet de l'entretien qu'il souhaitait avoir, cette idée était en centre de toutes ses pensées et de ses préoccupations, à un point tel que ce dîner rassemblant les Neufs ne lui semblait pas le plus important. Non, ce qu'il attendait avec impatience était son entretien, et les réponses qu'il allait avoir. L'horaire semblait parfait. L'idée prendrait du temps à expliquer, mais il estimait q'il aurait largement assez de deux bonnes heures. Après quoi les deux Seigneurs Pirates pourrait se rendre à la réception de leur confrère.  

Le Capitaine du Requiem continua encore quelques heures à donner ses ordres puis, calculant mentalement le temps qui s'était écoulé, il envoya un mousse vérifier au cadran solaire le plus proche. Constatant que son horloge interne ne l'avait pas trompé, il délégua le commandement à Vedraï, sa Second et s'en alla, non sans s'emparer d'une bouteille d'un de ces vins fins du Dorwinion, d'un demi-siècle d'âge. C'était là un des fleurons de son butin. Cinq caisses entières de 246, une des meilleures années.


***

Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! Oo52Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! 1005-57

Lorsque les Seigneurs Pirates Reznor et Yse arrivèrent à la salle de réception, ils étaient encore en pleine conversation. Si l'idée du Capitaine avait mis moins de temps que prévu pour être expliquée, et que Yse avait très vite apporté une réponse très vite à sa proposition, ils avaient du ensuite rédiger un certain nombre de lettres. Tâche fastidieuse s'il en est, qui aurait pu être laissée à charger de domestiques, mais ils étaient d'avis que le moins de gens seraient au courant le mieux ce serait. Après les avoirs déposées à la volière, ils avaient décider de poursuivre leur conversation en marchant à travers le palais. Il en était préférable ainsi, car s'ils avaient décidé de rejoindre le salon de l'un ou de l'autre, la courtoisie aurait été de proposer quelque chose à boire, or ils avaient déjà vidé une bouteille à deux, et les vins du Dorwinion sont particulièrement forts. Rasséréné à l'idée que son projet semblait possible, Reznor avait idée que finalement la réunion du soir aurait son importance, et il préférait avoir l'esprit un minimum clair.

"... mais nous aurions beaucoup de chance si quiconque dans ma famille proche  soit en mesure d'apporter une réponse à ... notre problème. Mais ils pourront certainement nous conseiller sur la personne à contacter." entendit le garde, reconnaissant clairement la voix d'Yse.

"Et après, nous avons bien assez d'or pour nous montrer convaincants..." répondit Reznor alors que les deux pirates apparaissaient au bout du couloir. Notant l'air intrigué du garde, il 'en dit pas plus.
Pénétrant dans la salle, ils ne s'étonnèrent pas de la trouver vide. Leur petite ballade les avait conduit jusqu'ici, et ils avaient décidé d'entrer, bien qu'ils savaient arriver tôt.
Ce n'était pas un problème. Yse pourrait ainsi le mettre au courant de ce qui s'était passé les six mois durant lesquels le pirate avait été absent. Leur conversations avaient jusqu'alors été bien trop prenante pour qu'ils abordent ce sujet. Il s'enquit cependant de Taorin à un domestique, surpris tout de même de ne même pas voir leur hôte.

"Il me semble qu'il est toujours dans ses appartements privés, Mes Seigneurs. Jai cru comprendre qu'il s'entretenait avec un Seigneur Capitaine. Il ne devrait sûrement pas tarder, il a sans doute été mis au courant de votre arrivée."

#Reznor #Yse
Sujet: Prisonnier du Requiem [Passé]
Reznor

Réponses: 0
Vues: 622

Rechercher dans: Les Havres d'Umbar   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Prisonnier du Requiem [Passé]    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 30 Juil 2009 - 11:40
28 mars 290 Q.A.

L'homme aux cheveux blancs enrage. Il est prisonnier de son propre navire. Il a été mis aux fers dans ses propres cales.
Reznor à l'air mal en point. Ses vêtements sont déchirés, ils est recouvert de sang coagulé et de poussière, certaines de ses blessures n'ont été traitées qu'avec un bandage de tissu, il risque l'infection. L'homme apparaît bien plus misérable que le gamin des rues qui s'est fait enrôlé jadis par le capitaine Ephron. Car derrière sa barbe de queqlues jours, se lit une véritable douleur sur son visage. Pas qu'il ait mal physiquement. C'est la haine qui le fait souffrir ainsi. Il est là dans les cachots, et ce chien de Myzka se prélasse à sa guise dans la cabine du Capitaine. Dans sa cabine. Il aurait préféré qu'il le tue plutôt que de lui faire subir cet affront.

Bien sûr, c'était sa propre faute. S'il avait fui ou lieu de faire face quand il était tombé sur l'armada du capitaine corsaire à la sortie du port d'Umbar, les choses auraient été différentes. Il ne pouvait se résoudre à fuir devant Myzka, qui était déjà depuis longtemps son ennemi juré. La bataille avait été rude. Il s'était bien débrouillé, il avait coulé à nouveau le navire du corsaire. Mais les autres navires de la flotte l'avaient encerclé. Tout son équipage avait été vaincu, ou avait été précipité par dessus bord. Myzka, privé de bateau, avait trouvé un remplacement de choix...

La grille du cachot s'ouvre et deux hommes le trainent dehors, vers le pont, en le gratifiant de toutes sortes de noms. Il n'est même pas atttaché, jamais il ne réussirait à échapper à la poigne des deux hommes, il est bien trop faible...

"... ami nous assure que tout se passera selon le plan. Trois bateaux à Dol Amroth devraient suffir. Qu'on transmette les ordres."

Myzka parle ainsi tandis qu'il range le message qu'il vient de recevoir via un aigle dans sa manche. Il se retourna vers Reznor et dévoile toutes ses dents jaunâtres dans un sourire cruel.

"Ahah... Mais qui voilà ? Le petit pirate. Le pirate raté... Je t'ai assez regardé dépérir, je ne souhaite plus t'accorder l'hospitalité... Lâchez-le, j'aimerais voir combien de temps il va tenir avant de tomber à genoux..."

Les mains qui le retiennent aussitôt se libèrent, et ses jambes sont lourdes, faibles... Pourront-elles supporter son propre poids ? Il le faut. Jamais il ne s'agenouillera devant Myzka.

"On fait le fier ? Attends, je vais t'aider, moi..."

Le corsaire s'approche. Il a déjà l'épée à la main. Dès qu'il sera à terre, il lui tranchera la tête. Il doit lui faire face. Il ne cèdera pas face à Myzka.
Non, il ne doit pas faire face comme ça. Il a vu ce que ça a déjà donné. Il le retourvera et lui fera payer, il le jure.
Dans un sursaut d'espoir, Reznor se détourne. En deux pas il a atteint le bastingage. Il saute par dessus-bord.

#Reznor
Sujet: Le Joyeux Requiem [Passé]
Reznor

Réponses: 0
Vues: 641

Rechercher dans: Les Havres d'Umbar   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le Joyeux Requiem [Passé]    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 21 Mai 2009 - 23:45
19 Juin 278 QA

Le Amarth lay Asmodaï fend les flots en direction d'Umbar. Cela fait deux ans que le navire n'y a plus jeté l'ancre et le capitaine Ephron pour faire étalage du pouvoir et de la richesse qu'il a acquis en Orient.
Sur le pont principal, à côté de la figure de proue, le capitaine a demandé la présence du second. Celui-ci arrive. C'est un homme de taille moyenne qui boite légèrement. Ses cheveux blancs sont encore courts à l'époque, mais il a déjà l'habitude de garder sa barbe mal rasée. Il est vêtu d'habits clairement d'origine orientale, malgré qu'il soit un des seuls membres de l'équipage a ne pas être originaire du Harad lointain, voire de plus à l'est encore.

"Oui, Capitaine ?"
 
Reznor se place devant Ephron, une expression fière figée sur son visage. Même si chaque fois qu'il a quitté le navire pour tenter sa chance ailleurs il a fini par revenir, il n'oublie pas ce que l'homme a fait, treize ans auparavant. Le capitaine désigne un navire au loin, devant le chenal principal du port d'Umbar.

"Ce bateau a l'air belliqueux. Il a hissé le pavillon rouge."

Reznor sort sa longue vue et comme son supérieur lui suggère il observe le navire en question. Il se rapproche vite, il peut distinguer son nom sur la coque.

"Le Joyeux Requiem... Jamais entendu parler. Ce n'est qu'un petit brick. Attaquons le, cela montrera aux gens d'Umbar l'efficacité du navire... Enfin, c'est ce que je suggère, capitaine."

Ephron le regarde de travers. Il trouve que son second se permet trop d'initiatives depuis qu'il a quitté l'Amarth pour tenter sa chance seul. Mais l'attaque est décidée. Ils écraseront ce petite navire.

Toutes les balistes ainsi que le trébuchet sont chargées. L'ordre de tirer est donné pendant que les pirates fourbissent leurs armes en vue de l'abordage. La plupart des projectiles passent à côté. Le navire ennemi va trop vite et est trop maniable pour permettre de le viser correctement. Deux boulets reliés par une chaîne viennent déchirer le mât principal du navire oriental. Le Amarth lay Asmodaï est quasi immobilisé. Ephron donne ses ordres, ses pirates se préparent à subir un abordage et non à la donner.

Ils sont arrosés d'une pluie de flèches et les pirates ennemis arrivent. Ces derniers sont inférieurs en nombre, mais ils se battent comme des diables. Reznor résiste et exhorte ses hommes. Malgré sa jambe dont la blessure ne s'est jamais vraiment éteinte, il se bat avec fureur. Il a acquis un sacré coup d'épée, à force et il abat plusieurs pirates ennemis.
Les assaillants ont réussi à enflammer plusieurs endroit du pont du Amarth. Le pirates de ce navire sont en pleine débandade. Un trou a été percé dans la coque.

Ephron ne comprend pas. Son navire ne peut pas finir ainsi. Il n'a pas su en tirer toutes ses possibilités, il a été surpris. Mais il refuse de croire que c'est la fin. Il fend la mêlée pour atteindre le second de l'autre bâtiment, qui conduit l'assaut. S'il le tue il pourra renverser la donne.
Il domine les échanges. Un homme est derrière lui. C'est le capitaine du Joyeux Requiem. En lâche, il lui enfonce une lame dans le dos.

"Ephron !"

Reznor voit son mentor s'effondre. Il reçoit d'abord un coup dans le visage, puis une douleur plus grande encore. Un coup de sabre a trouvé sa jambe et la vieille blessure s'est ouverte. Un craquement sinistre se fait entendre. La coque se brise, le navire coule. Les pirates commencent déjà la piller, sans se soucier des combats. Reznor fait un effort terrible pour s'agripper au bastingage. Tout est perdue. Il bascule et tombe dans la mer.

L'Amarth lay Asmodaï a été vaincu par le Joyeux Requiem. Le Capitaine Ephron a été vaincu par le Joyeux Requiem. Reznor a été vaincu par le Joyeux Requiem.

#Reznor
Sujet: Le départ du Requiem
Reznor

Réponses: 1
Vues: 771

Rechercher dans: Le Port de Harlond   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le départ du Requiem    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 9 Fév 2009 - 22:17
[Suite à une absence de Flore qui va durer un certain temps, nous avons décidé d'en rester là pour le RP à l'auberge. Ellipse narrative donc.]

Le Capitaine Reznor avait à présent quitté sa défroque de marchand et maintenant que la Joyeux Requiem voguait vers la mer sur l'Anduin il pouvait afficher ostensiblement ses armes sans craindre d'ennuis. Il n'avait pas trouvé un aussi bon prix qu'il l'aurait souhaité pour les fractions de son butin qu'il avait vendu, et il lui en restait encore, mais peu importait. Ce grand cru millésimé de Rhûn avait bien plus de son propre âge, les bouteilles attendraient bien un peu.

L'homme aux cheveux pâles se tenait à l'avant du pont, accoudé au bastingage, le regard pointé vers le lointain, vers la mer et la grande étendue d'eau sur laquelle il était bien plus agréable à naviguer que sur ce fleuve pas assez large à sn goût. Vers la mer, et la liberté. Vers la mer où il redeviendrait très officiellement un pirate. Un Capitaine Pirate, pardon.

"Les hommes se demandent pourquoi nous repartons alors que tout le butin n'est pas écoulé. Ils se demandent si nous repartons pour le sang, ou pour l'or."

Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! Img-224423vrnzy

La voix de Vedraï l'avait surpris. La toute nouvelle maître d'équipage - depuis que son prédécesseur avait été promu capitaine du Liberta, la dernière acquisistion de Reznor - avait réussi à s'approcher silencieusement de lui pour s'adosser au bastingage. L'étrange Capitaine répondit laconiquement :

"Le sang et l'or ont la même saveur."

Surtout lorsqu'il s'agissait du sang de Corwen, ne put-il s'empêcher de penser. Il ne digérait toujours pas le fait que cet crapule, alliée de cette vermine de corsaires avait réussi à s'en tirer après avoir failli envoyer le Requiem par le fond. Sa petite blondinette de subalterne directe se permis de répondre d'un ton railleur :

"Je sais pourquoi vous attendez tant cela. Et je m'en étonne. Ne dites-vous pas toujours que le passé importe peu et que seul compte l'avenir ?"

Sur le visage de l'homme qui avait été dénué de toute agressivité envers l'elfe Flore quelques temps auparavant, un sourire mesquin se dessinna et Reznor partit d'un rire glacial, que suivit bientôt Verdaï avant même que la Capitaine n'ait sorti sa réponse philosophique. Car tout pirate qui se respecte se devait d'haïr l'empereur astral.

"Juste, juste. Je ne t'ai pas fait seconde pour rien. Mais je ne pense plus à ce que Corwen a fait, je t'assure. Juste à ce que je vais lui faire."
#Reznor #Vedraï
Sujet: Le Requiem en Gondor
Reznor

Réponses: 0
Vues: 790

Rechercher dans: Le Port de Harlond   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le Requiem en Gondor    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 29 Nov 2008 - 22:09
Reznor voyait les contours du quai se dessinner plus nettement, avec, dans le fond, un peu plus loin, la forme éclatante de Minas Tirith, la Cité Blanche. Ca changeait agréablement de la Cité du Destin et de son odeur de pisse que même l'air marin ne pouvait pas chasser.
Bien sûr, son navire, le Joyeux Requiem, avait été dépourvu de ses artifices guerriers. Rangées les balistes, dans leurs caisses les anges-à-deux-têtes, et dans sa sacoche, soigneusement plié, l'étendard à ses couleurs. Le navire s'apporchait totalement neutre, et mis-à-part son allure fine qui ne tenait guère du navire marchand, bien malin celui qui verrait le lien avec un pirate.
Et puis, quand bien même il serait identifié, il était tout de même sous-protectorat de feu le Prince Berund de Dol Amroth, et n'avait plus commis le moindre acte de piraterie en Gondor depuis qu'il était Capitaine. Et comme si ça ne suffisait pas, son titre de membre du Conseil d'Umbar les ferrait réfléchir à deux fois avant de déclarer une guerre ouverte aux pirates, beaucoup plus pro-occidentaux ces temps-ci.

Le Requiem accosta, fut amarré, et le Capitaine fut le premier à mettre pied à terre. Et se tournant vers son équipage, avec un rire sarcastique :

"Allez-y doucement, mes agneaux, on n'est pas à Umbar, ici. Les filles d'ici ne sont pas des catins, et il vous en coûtera si vous les traitez comme telles..."

Il prit ensuite quelques mousses avec lui et son alla d'un pas clanquediquant, d'abord régler le payement de l'emplacement sur les docks au préposé chargé de percevoir les taxes, et il s'en alla ensuite vers le chantier de l'armateur, auquel il avait passé commande auparavant.
Il fallait avouer que ce dernier ne l'attendait plus. Les deux vaisseaux commandés par l'homme aux cheveux pâles étaient fini depuis longtemps, et si le pirate n'avait pas payé d'avance, le constructeur les aurait déjà vendu pour retirer son bénéfice.

Reznor baptisa le premier Liberta, en hommage à l'indépendance retrouvée par les pirates d'Umbar, débarassés de ces sangsues melkorites et puantes. Le second serait Allegria, du succès et de l'or qui scintille. Il savait déjà qui il allait transférer.
Celà fait, le pirate s'en alla vers la ville. Il avait toute une cargaison de produits de luxe, issus d'honnêtes pillages, à négocier.

#Reznor
Sujet: Retour à la Cité du Destin
Reznor

Réponses: 1
Vues: 658

Rechercher dans: Les Docks   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Retour à la Cité du Destin    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 10 Nov 2008 - 1:09
Un navire léger fendait les flots en vue des Havres d'Umbar. Ce navire, particulièrement rapide et facile à manœuvrer, était aisément reconnaissable pour tout connaisseur, à ses hautes voiles blanches, sa coque claire et effilée, ses différentes balistes disposées sur le pont. A son pavillon aussi, au crâne et à l'étoile immaculés accompagnés d'une lune rouge sur fond noir, le tout ayant été rejoint récemment par l'emblème des membres du Conseil d'Umbar, titre dont été propriétaire l'homme accoudé au bastingage, près de la proue.

Le Capitaine du Joyeux Requiem fixait les rivages qu'il avait quitté deux mois auparavant, malgré la gloire acquise par la prise de la Cité du Destin. Le fait qu'il soit devenu un des neuf dirigeants de la ville ne semblait pas l'avoir réconcilié avec cette dernière. Même débarrassé des fanatiques Melkorites et des corsaires à leurs bottes, il n'arrivait pas à apprécier le port de son enfance, pourtant véritable capitale des forbans et autres marins peu recommandables.
Foutaises que cela ! Umbar ne pouvait être la capitale des pirates. Car la seule patrie d'un pirate se doit d'être la mer. C'est du moins ce qu'affirme toujours le Capitaine Reznor.

Les lèvres figées dans une expression grimaçante, ses cheveux pâles flottants au vent, et les cales de son navire pleines de marchandises exotiques d'une somptuosité à faire pleurer un Roi, il voyait les quais du port se rapprocher. La dernière fois qu'il les avait vu, c'était lorsqu'il partait, comme je l'ai déjà dit. La fois d'avant, il était de ceux qui lançaient un assaut acharné contre Umbar dans l'espoir, symbole absolu de liberté en Terres du Milieu soit débarrassée de ses récents maîtres, même pas des marins.
C'était le succès de cette opération qui avait précipité sa gloire.

Enfin, le Joyeux Requiem entra dans le port et, avec ses extraordinaires capacités, il était bientôt amarré à sa place. Premier de tout son équipage à descendre, Reznor posa le pied sur le pavé des docks le regard plein de nostalgie.
Déjà, des regards se posaient sur lui. Il fallait dire, le retour après deux mois du Requiem et de son Capitaine, lequel était l'un des neuf, n'était une mince affaire.
Ce dernier donna quelques instructions à ses marins qui déchargeaient une partie de la cargaison qu'ils auraient sans doute plus facile à écouler ici-même.

De tous les visages présents qui observaient la chose, il y en eu un que Reznor reconnut immédiatement. Un de ses collègues au sein du Conseil d'Umbar. Une de ses collègues, plutôt. Le Capitaine Yse était sans doute la femme pirate la plus respectée de toutes les mers, et elle se dirigeait vers lui.

"Où étiez-vous donc passé ?" fit-elle d'une voix cristalline. "Nous commencions à craindre que les neuf ne soient déjà plus que huit. Qu'avez vous été faire ?"

Reznor esquissa un sourire, ce qu'il faisait souvent, satisfait de se souvenir que s'il détestait la ville, au moins on pouvait y faire des rencontres intéressantes...

"J'étais en Extrême Orient, et faisais ce que je fais le mieux, sans doute, piller de riches navires marchands. Voyez mon butin... S'il restait dans la région le moindre seigneur susceptible d'acheter ces splendeurs, je serais riche comme un Roi."

Il désigna d'un geste du bras la file de matelots déchargeant le fruit de ses rapines. Yse fit une moue qui semblait signifier qu'elle n'était guère satisfaite.

"Remarquable... Mais pensez-vous vraiment que ce soit le meilleur moment pour courir les mers éloignées ? Le Harad est à peine débarrassé des derniers fanatiques. Votre aide nous aurais été précieuse et vous auriez eu votre compte de bataille sanglante pour satisfaire votre sabre..."

"Ne nous offusquez pas..." Reznor une bouteille de parfum ouvragée dans le coffre qu'un matelot déchargeait tout près de lui et l'offrit à la pirate, avec un pincement au coeur cependant, ces senteurs exotiques auraient été chercher dans les milles pièces auprès d'une comtesse Gondorienne...
"Je n'ai pas fait que du pillage là-bas, reprit-il. "J'ai sans doute passé autant de temps dans leurs ports étranges à m'entretenir avec des marins et des marchands, de leur noble parfois même. Il me semble important de voir comment nos voisins de l'Est voient le changement de pouvoir à Umbar.

"Et comment prennent-ils la nouvelle?" Yse avait oublié toute rancoeur dans sa voix. Il fallait dire que le sujet l'intéressait. D'ailleurs qui n'était pas intéressé par ce qui se passait par delà les mers orientales, ces contrées qu'y ne figuraient plus sur les cartes des Terres du Milieu, et qui recelaient de mystères incroyables.

"Mal. Ils ont peur pour leurs marchandises. Ils craignent que nous soyons mieux disposés envers Gondor que les propriétaires précédents, et que de fait craignent que nous nous concentrions beaucoup plus sur eux. Ajouté à cela le fait que de plus en plus de leurs Choses écument leurs mers - j'en ai combattu une sorte que je n'avais jamais rencontré - et ils craignent vraiment pour leur prospérité...
Comment on été les choses ici ?"

"Sardanapale et Lahan ne sont pas du genre à renoncer à attaquer Gondor. Ils ont du accidentellement confondre quelques-uns de leurs navires marchands avec des bateaux Melkorites... Mais il faut dire qu'il y en a de moins en moins qui prennent la mer, avec la guerre générale... Riordan ne prend plus la mer en personne, il a tellement d'équipages subalternes qu'il délèguent tout. Sined et moi sommes resté tranquilles.
Seul le Capitaine Novor manque à l'appel. Comme vous il a pris la fuite...
Combien de temps restez-vous ?

"Une semaine, sans doute..."

"Seulement ?"

"Oui, j'ai personnellement de très bon contacts avec Gondor, et le prix des objets exotiques y atteint des sommets. Je vais donc devenir un honnête marchand, pour quelques temps... »

Le Capitaine Yse soupira, mais ne dit rien. Finalement, la jeune femme salua Reznor et s'en retourna à ses activités, satisfaite d'avoir des nouvelles du neuvième Seigneur Pirate et des mers Orientales, relativement déçue de voir que le Conseil ne pouvait décidément pas se retrouver au complet bien longtemps...

Le Capitaine Reznor, lui, s'éloigna en boitant vers le centre-ville, où il négocierait ses marchandises pour moitié moins de la valeur qu'elles auraient auprès d'un Prince, et puis il irait se saouler la gueule dans les règles de l'art, la seule façon qu'il puisse supporter Umbar.

#Reznor #Yse
Sujet: Une taverne
Forlong

Réponses: 21
Vues: 1133

Rechercher dans: Dol Amroth   Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: suite    Tag reznor sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 30 Mai 2007 - 18:35
Un grand homme aux cheveux blancs avec une epee sur le dos entra dans la piece. Il demanda a l'aubergiste une biere, et chercha du regard une place libre pour s'asseoir. Il vit Reznor et souria. Il se rappella de la recitation faite par celui ci au concours de la joute orale. Il s'approcha de la table. L'autre homme le regarda avec curiosite; meme si ils ne s'en apercevaient pas, ils se ressemblaient beaucoup, non seulement par la couleur des cheveux, mais aussi par l'age et la posture. Forlong demanda:
-Cette place est elle libre?
Reznor fit un signe de tete affirmatif, et Forlong s'asseya.
Il dit:
-Je suis Forlong, mercenaire du Arnor, momentanement au service du Prince Berund.


#Forlong #Reznor
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Sauter vers: