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 Une sœur peut en cacher une autre

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Ryad Assad
Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
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Ryad Assad

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Farma - Une sœur peut en cacher une autre - Page 2 EmptyJeu 10 Avr 2014 - 11:56
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Rokh n'était pas particulièrement doué pour lire les émotions des gens, et la plupart du temps il n'y prêtait tout simplement pas attention. Il pouvait déceler bien des choses grâce à ses sens aiguisés, et son entraînement poussé, mais lorsqu'il s'agissait de les interpréter, il faisait preuve d'une méthode tout à fait radicale. Il considérait les menaces physiques comme primordiales, et le reste était secondaire. Tout était relégué au même plan, et il traitait indifféremment la colère, la peur, la haine... tant que cela ne conduisait pas à un véritable danger pour sa santé, pour la santé d'une personne qu'il connaissait. Ce fut la raison pour laquelle il ne réagit pas lorsque la jeune femme parut encaisser le choc des révélations faites par le geôlier. La prisonnière était morte, et alors ? Il aurait même dit : "une prisonnière", car la fameuse Lena ne lui disait rien, ne lui dirait jamais rien puisqu'elle avait rejoint ses ancêtres, et il se fichait éperdument de ce qu'elle avait pu être, de ce qu'elle avait pu représenter. Il ne s'intéressait pas davantage aux liens que la jeune noble pouvait entretenir avec elle. En réalité, quel besoin avait-il d'en savoir davantage ?

Il aurait certes pu trouver cela étrange qu'une comtesse étrangère vînt quérir des informations sur une vulgaire prisonnière dans un pays voisin, mais il n'était pas suffisamment au fait des us et coutumes de la noblesse locale pour pouvoir se permettre de juger de leurs agissements. Dans son esprit, il ne s'agissait que d'un caprice de sang bleu, pas meilleur et pas pire que les autres. Il avait pour charge d'accompagner la jeune femme, et il devait le faire sans chercher à comprendre ses motivations, qui de toute façon devaient lui échapper totalement. Il n'était pas stupide, cependant, et il remarqua bien l'abattement qui se lisait dans son attitude, la raideur de son ton, et la froideur de sa réaction. Ce n'étaient toutefois que des informations factuelles, qui n'avaient pas plus de conséquences dans sa vie que de savoir s'il pleuvait ou s'il faisait beau. Encore que le temps à l'extérieur était un sujet de préoccupation qui pouvait avoir une incidence concrète sur sa vie : les états d'âme d'une étrangère, non.

Toutefois, son attitude changea radicalement lorsqu'il entendit la comtesse grogner pour elle-même qu'elle aurait la tête de quelqu'un. L'esprit de Rokh se mit immédiatement en branle : une menace quant à la sécurité d'une personne qu'il connaissait ? C'était comme si on avait actionné le mécanisme longtemps bloqué d'une porte, qui s'ouvrait subitement, libérant les démons enfermés derrière. Il s'immobilisa un bref instant dans l'escalier, à moins d'un mètre derrière la jeune femme, et rapprocha imperceptiblement sa main de son arme. Elle lui tournait toujours le dos, et n'avait pas perçu sa réaction. Pas encore.

- Quelle tête ? Interrogea-t-il d'une voix froide comme la mort.

Il recommença à avancer, gravissant les marches avec une lenteur majestueuse, gagnant à chaque fois une dizaine de centimètres, qui finirent par le faire dépasser la comtesse de la tête et des épaules. A chaque pas, il paraissait de plus en plus imposant, et l'aura sombre qu'il dégageait était renforcée par l'obscurité qui régnait dans les lieux. Derrière la jeune femme, la porte ouverte donnait sur le sol boueux de la cour, et on pouvait entendre distinctement le tambour des gouttes de pluie frappant le pavé, inlassablement, impitoyablement. Mais pour l'heure, elle observait plutôt le guerrier avec un regard indéchiffrable. L'Oriental continua à avancer, forçant la jeune femme à reculer pour se maintenir à une distance raisonnable :

- Je vous ai demandé quelle tête vous désiriez avoir, comtesse.

Cette fois, ce n'était plus une question, mais bien un ordre implicite. Aucune menace n'avait été formulée, mais l'attitude du combattant était sans équivoque. Il dominait la situation, par sa maîtrise martiale, et il était en train de s'affranchir petit à petit des contraintes qui pesaient sur lui. On lisait dans son regard noir qu'il était plutôt du genre à agir et à regretter ensuite, ce qui le rendait incroyablement dangereux. Ses sourcils se froncèrent devant l'absence de réponse de la jeune femme, qui pourtant paraissait avoir entendu son interrogation. Par réflexe plus que pour l'impressionner, il plaça sa main gauche sur le fourreau de son arme, immédiatement sous la garde. C'était le signe avant coureur qu'on allait dégainer, en règle générale, même si pour le cavalier, c'était surtout une habitude ancrée dans ses mœurs, héritée d'un long entraînement. Un observateur attentif aurait remarqué que même lorsqu'il ne portait pas d'arme au côté, il posait sa main à cet endroit, comme pour se rassurer. Mais en l'occurrence, Varvad pendait à sa ceinture, et pouvait à tout moment quitter sa tanière pour venir trancher la chair. Il n'avait pas hésité une seule seconde à transpercer un des prisonniers dans les geôles, plongeant avec une rage l'acier dans sa cuisse, et il ne paraissait pas douter le moins du monde de ce qu'il faisait.

Il continuait à avancer, et la jeune femme à reculer, tant et si bien qu'ils se retrouvèrent bientôt tous les deux dehors, exposés au vent tourbillonnant et à la pluie battante. Leurs cheveux dégoulinaient d'une eau bizarrement grasse et lourde, leurs vêtements trempés collaient à leur peau, et les gelaient de l'intérieur. Mais à moins de vouloir courir dans la boue, au risque de faire une mauvaise chute, ils étaient contraints de rester là par la volonté du guerrier. Nulle aide ne viendrait pour sauver la comtesse, car les geôliers étaient occupés à passer leurs nerfs sur un de leurs prisonniers, et les gardes qui se trouvaient de l'autre côté étaient trop loin pour venir prêter main-forte à la jeune femme. Se serait-elle mis à crier qu'ils n'auraient pas bougé, car le vent soufflait en rafales si fortes que le moindre son serait emporté avant d'avoir pu atteindre une oreille amie. Mais paradoxalement, c'était aussi un endroit parfait pour entretenir une conversation où nul ne pouvait les épier. Un moment idéal pour passer aux aveux, avant d'y être contraint par la force.

Rokh, de toute façon, ne semblait pas enclin à laisser la jeune femme filer ainsi, et il attendait des réponses. Il était aussi borné que son attitude rigide le laissait penser, et lorsqu'il trouvait un problème, il ne renonçait jamais de lui-même avant d'avoir été au bout des choses. Son tempérament enflammé le motivait, et plus on lui résistait, plus il prenait les choses personnellement. Une question d'honneur, en somme.

La tempête qui s'abattait sur Aldburg violentait également les deux protagonistes de ce duel mental, où aucun des deux ne semblait vouloir lâcher, et ils étaient mis à rude épreuve. La température semblait avoir baissé de plusieurs dizaines de degrés, et ils devaient lutter contre les éléments pour rester concentrés. Le premier à baisser sa garde devrait céder irrémédiablement du terrain. Rokh, à ce petit jeu, paraissait le mieux armé - et pas seulement parce qu'une épée le flanquait -, et il semblait capable de résister indéfiniment aux affres du temps, tant qu'il aurait la victoire en ligne de mire. Le chien de garde s'était mué en chien de guerre, et si on pouvait se moquer impunément du premier, le brimer en comptant sur sa muselière pour être à l'abri, on ne pouvait que craindre le second, libéré de ses chaînes et de ses entraves, qui menaçait de déchaîner toute sa rage contre l'individu qui aurait attiré ses foudres. Présentement, cet individu n'était autre que la comtesse des Nimrais, aussi seule qu'on pouvait l'être dans l'univers, incapable d'échapper à une conversation qui n'aurait rien d'agréable.

Rokh s'avança encore, cassant la distance respectueuse qu'il avait laissée jusque là, s'insinuant dans le cercle de la jeune femme, se tenant suffisamment proche pour pouvoir lui briser la nuque s'il le désirait. Sa respiration était calme et profonde, sa tête très légèrement penchée sur le côté, et il ressemblait en cet instant à un magnifique prédateur, parfaitement concentré en attendant l'ouverture pour sauter sur sa proie. Même si ses motivations demeuraient peu claires, et ses intentions encore floues, ses griffes et ses crocs étaient bien réels. On disait toujours qu'il ne fallait pas jouer avec les bêtes sauvages, car leurs attributs étaient faits pour donner la mort. De même, la comtesse ne pouvait pas se permettre de jouer alors que sa vie en dépendait.

Feulant presque, Rokh lâcha :

- Expliquez-vous, comtesse... et soyez convaincante.

Cette fois, menace il y avait. Les dés étaient jetés, et c'était à la jeune femme de décider quand ils allaient arrêter de rouler.


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Farma - Une sœur peut en cacher une autre - Page 2 EmptyJeu 10 Avr 2014 - 19:59
Anna sentit un frisson lui remonter le dos lorsque l’Oriental prit la parole. Avait-elle pensé tout haut ? Certainement, semblait-il. Et elle risquait gros, à présent. Faisant mine de ne pas avoir entendu, réfléchissant à une réponse possible, elle continua de monter les escaliers glissants, ses talons claquant contre la pierre humide des marches. Mais Rokh accéléra le pas, et, alors qu’elle sortait enfin des geôles et arrivait dans le déambulatoire qui offrait une bien maigre protection contre la pluie battante et les rafales de vent, il la dépassa. Menaçant, la dominant de plus d’une tête, l’Oriental la transperçait d’un regard glacial. Il avançait, la forçant à reculer jusqu’à un pilier de bois, avant de s’immobiliser. Le dos presque contre la poutre, le visage balayé par la pluie qui était poussée par les violentes bourrasques, la jeune comtesse retournait sans ciller son regard au guerrier du Rhûn, encore à un mètre d’elle.

La jeune noble jeta un rapide regard aux alentours : personne n’était susceptible de lui venir en aide. Les deux gardes, engoncés dans leurs manteaux jusqu’au nez, leur tournaient le dos et s’éloignaient d’eux. Et elle aurait eu bien du mal à se faire entendre avec le vacarme de la pluie sur l’ardoise et le chaume. Sentant Rokh bouillir, elle riva de nouveau son regard dans le sien, tentant de cacher sa tristesse et sa rage derrière tout l’orgueil que pouvait lui conférer sa position. Il n’oserait pas la toucher, elle était trop haut placée, cela ferait un esclandre diplomatique. Mais en même temps, comment prédire les actions d’un barbare d’Orient ? Ils ne pensaient pas comme les Occidentaux, il pouvait se montrer capable du pire, en dépit des convenances. Anna déglutit, sentant la tension monter.

Puis il avança, pénétrant dans son cercle, engageant les hostilités. La menaçant. La jeune femme se sentait bien faible, bien incapable de répondre à cette situation. Devait-elle dévoiler son appartenance à l’Ordre et espérer que sa loyauté était préservée ? Devait-elle accepter l’escalade et risquer bien pire encore ? Devait-elle avouer, lui livrer une partie de la vérité ? Elle réfléchissait au plus vite de ses capacités, les yeux alternant entre la main posée sur l’épée et le regard d’acier du vétéran, qui, la tête penchée sur le côté, faisait l’effet d’un rapace prêt à fondre sur sa proie.

N’en menant pas large, elle rassembla néanmoins tout son aplomb, et répondit :

« Cessez immédiatement, ou ce sera votre tête qui me sera offerte ! » Anna put voir briller la rage dans les yeux sombres de l’Oriental, mais, avant qu’il ne réagisse, elle continua : « J’accepterais vos excuses si elles sont accompagnées de la mort de ce chien insolent qui a osé poser ses yeux sur moi, qui a osé rire de mon nom, rire de mon rang. Ce même homme que vous voulez voir mort, vous aussi. Ce même homme qui vous a torturé, par plaisir, par simple cruauté. Ce même homme qui se réjouit e la souffrance des autres, qui apporte la honte sur lui et ses maîtres. Je sais que vous souhaitez sa mort, Rokh, que vous souhaitez mettre fin à sa misérable vie. Offrez-la moi, et je ne vous tiendrais pas rigueur de ce qui vient de se passer. Au contraire, même. Je vous récompenserais. Pensez-y. » Anna décida de jouer le tout pour le tout, de tenter sa chance. Peut-être qu’en dévoilant son appartenance à l’Ordre, en se faisant passer pour un supérieur, pourrait-elle l’utiliser pour tuer Mortensen, pour venger sa sœur. Le coup était risqué, mais l’enjeu si grand qu’elle ne pouvait le laisser passer. « Pensez-y avant de faire une erreur qui pourrait vous être fatale, lefnui… »
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Farma - Une sœur peut en cacher une autre - Page 2 EmptyDim 13 Avr 2014 - 12:14
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Une vraie bête sauvage.

Rokh, calme et maître de lui-même, avait le sentiment de se retrouver face à un petit animal mis en difficulté par un plus gros prédateur. Et plutôt que d'accepter la mort sereinement, de courber l'échine en attendant le coup fatal, ou de supplier pour voir sa vie épargnée, elle sortait les griffes et les crocs, consciente que seule l'offensive pouvait lui permettre de survivre. Ce n'était pas une tâche facile que de s'attaquer à plus fort que soi dans pareille situation, et on pouvait dire qu'elle avait un certain aplomb... ou peut-être beaucoup de folie. Car après tout, qu'est-ce qui empêchait le guerrier de la mettre à mort sur-le-champ ? Les règles, certes... ou bien la perspective d'être puni, châtié pour un geste malheureux qui pouvait avoir des conséquences désastreuses sur les relations entre le Gondor et le Rohan. Mais après tout, n'était-il pas un Oriental, un chien au service de Farma ? Loin de sa maîtresse, libéré de sa laisse, il pouvait tout à fait mordre le premier le venu, et commettre une erreur fatale au nom de son intuition.

Une intuition qui se confirmait de plus en plus, et il avait l'impression - en dépit de ce que la comtesse affirmait pour se sauver la mise - qu'elle lui cachait quelque chose. Elle paraissait anxieuse, quelque peu effrayée, et elle parlait rapidement, comme si elle craignait qu'il l'éliminât sans sommation. Elle regardait nerveusement son épée, et il se rendit alors compte de la posture dans laquelle il se trouvait. Clairement, il la menaçait, et elle était en droit de s'inquiéter pour sa propre sécurité. Mais, bien qu'il eût pris conscience de l'effet qu'il produisait sur elle, il ne changea pas de position d'un iota, satisfait de lui insuffler une peur insidieuse au point de la forcer à s'expliquer. Son visage était un masque de neutralité, à l'exception de ses yeux sombres au fond desquels on voyait brûler les flammes de la guerre. Nul doute que lui trancher la gorge dans l'instant ne lui poserait aucun problème, et qu'il aurait davantage de difficultés à trouver un motif légitime pour son action qu'une raison de ne pas la commettre.

Changeant habilement de sujet pour détourner la furie de l'Oriental de sa destination première, elle dirigea ses pensées vers le geôlier qu'ils venaient de rencontrer. Un homme brutal et sauvage, un homme cruel et malveillant, qui prenait du plaisir à voir les autres se traîner à ses pieds. Il aimait briser les âmes autant que les corps, et son ingéniosité en la matière paraissait sans limite. Certes, aux yeux du cavalier, c'était un individu qui méritait la mort, au moins cent fois. Il avait d'ailleurs eu bien du mal à ne pas mettre fin à ses jours lorsqu'il avait croisé son visage, et probablement que la présence de la comtesse l'avait dissuadé de se jeter comme une tempête de chair et d'acier sur son adversaire, au mépris de toutes les règles qu'on lui avait imposées.

Mais voilà que la jeune femme qu'il avait justement voulu protéger de ce funeste spectacle lui demandait la tête du misérable ver qui dirigeait la prison de la forteresse. Quelle ironie du sort ! Pendant un instant, il se tint silencieux, considérant sérieusement l'option de faire demi-tour, et d'aller massacrer l'impudent sans autre motif que celui de la vengeance - qui était une raison plus que suffisante selon lui. En fait, il était sur le point d'accepter la proposition, et de faire ce que demandait la jeune femme en face de lui, quand elle ajouta une phrase qui changea tout. Un mot, en fait.

Lefnui.

Les deux syllabes résonnèrent dans sa tête pendant une paire de secondes qui parurent aussi longues qu'une éternité toute entière, tandis qu'il mesurait ce qu'impliquait que ce mot apparût entre les lèvres de la jeune femme. Il y avait une foule de conséquences possibles, dont certaines étaient franchement inquiétantes pour lui, pour l'avenir en général, et potentiellement pour Farma. Ses yeux s'agrandirent de surprise, puis se plissèrent pour dévisager la comtesse, qui lui paraissait soudainement très loin d'une riche et distinguée noble du Gondor. Ce qu'elle était, il n'en avait aucune idée, mais elle n'était pas ce qu'il paraissait, c'était certain.

Les options défilèrent devant ses yeux aussi rapidement que les comètes dans le ciel lorsque les oracles voulaient y lire les signes. La comtesse des Nimrais, membre de ces groupes qui s'opposaient à l'OCF, et qui traquaient ses membres pour les éliminer ? Il en avait entendu parler plusieurs fois, mais il n'avait jamais cru à leur pouvoir réel. C'était aussi sensé que de considérer qu'un groupe de bandits pouvait inquiéter l'armée du Rhûn. Ils pouvaient se cacher, certes, réaliser quelques actions d'éclat avec de la chance, mais cela ne leur donnait pas la possibilité d'inquiéter sérieusement l'organisation parfaitement militaire de l'OCF. Mais désormais qu'elle se trouvait là, face à lui, forte de connaissances très précises à son sujet, il se demandait quel était le pouvoir réel de ces individus. Allait-elle le tuer ? Allait-elle lui demander des informations qu'il refuserait de donner de toute façon ? Tout était possible, désormais.

Elle pouvait également appartenir au commandement de l'OCF, et avoir entendu dire qu'il se trouvait aux mains des rohirrim. Peut-être était-elle là pour s'assurer qu'il n'avait pas parlé... et qu'il ne parlerait jamais. Il ne connaissait pas autant de secrets qu'on pouvait le penser - après tout, il n'était qu'un soldat -, mais il avait vu de quoi permettre à un esprit malin de retrouver la trace de l'Ordre. Le tuer était certainement plus simple que de tenter de le faire libérer, et cette organisation mystérieuse devait considérer qu'un guerrier de son talent ne valait pas de prendre des risques inconsidérés. Pourtant, il était bien meilleur que tous les hommes qu'il avait eu l'occasion de croiser jusqu'alors... Quel gâchis ! On avait toujours sous-estimé son talent, mais il allait leur montrer qu'il n'était pas un simple sous-fifre dont on pouvait se débarrasser impunément. Il était Rokh du clan Visuni, lieutenant des Cataphractes de Rhûn, et il comptait parmi ses ascendants des héros, des légendes, des hommes qui avaient contribué à faire l'histoire de son pays. On ne se débarrasserait pas de lui comme d'un vulgaire outil devenu encombrant.

Sa réaction fut sans appel, rapide et incroyablement brutale. Sa main gauche se tendit à une vitesse fulgurante, tandis que la droite dégainait avec un mouvement parfaitement fluide Varvad, sa superbe épée de cavalerie. Tout aurait pu se terminer immédiatement. Une seule frappe de taille, au niveau de la gorge, aurait forcé la jeune femme à garder ses secrets derrière ses lèvres, et elle serait morte avec sur le visage le masque de l'incompréhension, de la stupéfaction. Peut-être que tout aurait dû se terminer ici, maintenant, sous cette pluie battante qui les trempait jusqu'à l'os, qui avait dilué les fards et les maquillages qu'ils utilisaient pour dissimuler leur véritable identité. Il aurait été tellement plus simple pour Rokh de pouvoir frapper sans hésitation, de pouvoir se débarrasser de ce problème comme il le faisait à chaque fois. Mais, muselé par les ordres de Farma et par son désir d'affronter le Maréchal, il ne pouvait rien en faire. Pas ainsi, tout du moins.

De sa main libre, dont les doigts tendus ressemblaient aux serres d'un faucon, il attrapa la gorge de la jeune femme, et la plaqua sans douceur dos à un mur. Il était fort comme un boeuf, et il avait réussi à faire décoller les pieds de la comtesse de quelques centimètre au-dessus du sol, la rendant totalement impuissante. Il aurait pu lui briser le cou d'une seule pression, d'une seule torsion, mais il n'en fit rien. Pas pour l'instant. Il ne serrait même pas vraiment, pour permettre à l'air de continuer à oxygéner ses poumons affolés. Il se contentait de la tenir en l'air, le menton relevé, exposant sa gorge dénudée à Varvad qui ruisselait d'eau, mais qui n'en paraissait pas moins dangereuse. La lame était à moins de trois centimètres de la peau de la comtesse, et elle semblait vibrer, comme animée d'une vie propre. Son désir de sang était presque palpable, et les yeux du guerrier ne laissaient pas de place au doute : s'il l'estimait nécessaire, il laisserait à son arme le plaisir de s'abreuver à la source, et de boire la vie de la jeune femme. Toutefois, bien décidé à ne pas laisser parler sa colère, il gronda :

- Je vous préviens, je ne me laisserai pas tuer aussi facilement... Maintenant, vous avez trois secondes pour me servir l'explication la plus convaincante de votre vie, ou je vous jure que je vous trancherai la gorge. C'est clair !?

Il avait rugi cette dernière phrase, y ajoutant une brusque mais éphémère pression sur le cou de la comtesse pour bien lui faire comprendre qu'il ne plaisantait pas. Elle avait joué avec le feu, et elle en sentait désormais la chaleur ardente. Elle devait désormais trouver un moyen de ne pas se brûler...

________
HRP : Désolé de la longueur, c'est écrit dans le train langue/HRP


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