Nathanael Espion de l'Arbre Blanc
Nombre de messages : 1025 Age : 35 Localisation : Pelargir Rôle : Espion
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 34 ans -:
| Sam 27 Fév - 15:41 | | - Très bien, faites-le entrer, qu’il en soit ainsi.Le général Cartogan poussa un soupir à fendre l’âme. Il avait repoussé cette entrevue aussi longtemps que possible, mais l’homme s’était acharné. Il chercha du réconfort dans le dossier moelleux de son fauteuil, se préparant au pire. L’énergumène qui avait exigé de le rencontrer était connu pour sa réputation sulfureuse et il était à peu près certain qu’il laisserait quelques plumes au cours de cet échange. L’homme avait réalisé toutes les formalités administratives nécessaires pour parvenir jusque sur le pas de sa porte. Il avait écourté les délais avec, sans doute, quelques pièces habilement glissées ici et là. Cartogan se ferait un plaisir de découvrir plus tard ceux qui avaient permis d’avancer cette entrevue. - Messire Helevorn, Lanternier du Sixième Cercle de la Cité Blanche, est introduit ce jour auprès du général Cartogan après requête de sa part pour en apprendre plus grandement à propos de l’arrestation de son sujet, maître Tom.Le soldat énonçait d’une voix absolument monotone les formalités administratives de rigueur. Le général Cartogan demeura stoïque tandis que la porte de son cabinet s’ouvrait sur les frivolités vestimentaires du Lanternier. Helevorn avait pris un plaisir exquis pour choisir ses atours et sa cape : colorés, … certains auraient dit bariolés. Il affichait un rictus plein de mépris qu’il déguisait sous le couvert d’un sourire de circonstance, poli et affable. Mais le général Cartogan n’était pas dupe. Helevorn fit une courbette en agitant son sceptre dans une parade extravagante qui n’avait pour but que d’amuser la galerie et d’exaspérer le Général. C’était chose faite. Cartogan ne prit pas même la peine de se lever. - Venez-en au fait messire Helevorn. A propos de quoi désiriez-vous m’entretenir ? L’on m’a fait dire que votre serviteur occupait toujours nos geôles. Nous en prenons le plus grand soin. De quoi avez-vous à vous plaindre si ce n’est que nous entretenons votre homme aux frais de la couronne ?Le sourire d’Helevorn disparut. Une ombre agita son regard et ses yeux noirs étaient pleins de colère et de haine. Le généra Cartogan était serein. Disposait-il des informations qu’Helevorn ne souhaitait pas voir apparaître au grand jour ? L’inquiétude fut rapidement chassée de son visage, mais le général l’avait perçue et il souhaitait bien en profiter. - Et bien messire ?Cartogan joua l’impatience. Helevorn essayait de percevoir les cartes qu’ils avaient respectivement en main. Ils étaient comme deux saltimbanques sur une corde tendue, tout était un jeu d’équilibre. - Il semblerait que vos hommes aient malmené mon serviteur, général. Et les instances que vous dirigez se refusent à m’informer quant à la provenance de l’ordre qui leur a été assigné. Tom a été arrêté au Sanctuaire. Un lieu de paix et de repos pour les âmes égarées. L’armée ne dispose d’aucune prérogative pour mener une arrestation en ces lieux à ma connaissance. A moins que notre cher général puisse modifier la loi de notre beau royaume sans l’avis nécessaire de notre Haut Roi ? - Gare aux insinuations douteuses messire Helevorn. Il nous reste quelques places chaudes pour ceux qui viendraient à proférer des accusations infondées. - Je n’oserai jamais insinuer quoi que ce soit mon Général, si je n’avais en ma possession les informations qui me permettent de confirmer ce que je dis.Le général Cartogan se raidit. Son fauteuil lui parut soudainement moins douillet. Il se redressa le plus calmement possible mais il était inquiet. Il était de notoriété publique que le Lanternier se vantait de bien des choses qu’il n’avait pas commises et qu’il cachait habilement ce qu’il avait vraiment fait. Mais il aurait été trop culoté de venir agir ainsi sous son nez, dans son cabinet. Soit il tentait une diversion rocambolesque, soit … le général prit une profonde inspiration, réfléchit au problème et se concentra sur le sujet dont il était question. - Il vous est impossible d’affirmer quoi que ce soit à mon encontre messire. Mes directives et mes ordres ne sauraient aller à l’encontre de la Volonté de notre Haut Roi, que les Valars le bénissent. - J’ai pourtant le témoignage de quelqu’un qui serait à même d’attester mes dires. Un personnage important et dont la parole ne saurait être contestée. Cela va sans dire. Comment s’appelle-t-il déjà ?Helevorn prit un plaisir mesquin à imiter une réflexion extrême tout en interrogeant son sceptre du regard. - Mais si, vous devez le connaître. Un vieux monsieur, barbu, un peu étrange … ho si, cela me revient ! Il va toujours vêtu de bleu …Helevorn planta son regard dans celui de Cartogan. Le général blêmit, bien malgré lui. Il était temps que certaines affaires soient tirées au clair. Et rapidement. #Cartogan #Helevorn |
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Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
Nombre de messages : 2510 Age : 32 Localisation : Pelargir Rôle : Humaniste
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 36 ans -:
| Lun 23 Mai - 2:51 | | - Que venez-vous de dire ?
Il s'était retourné lentement, reposant précautionneusement le superbe vase qu'il observait d'un œil critique, pour porter son attention sur son visiteur. Celui-ci, l'air décontracté au possible, ne s'était pas départi de son petit sourire. Il ne se rendait pas compte de la situation. Passant son sceptre dans son autre main, il lissa sa manche piquée de multiples couleurs qui n'allaient pas toujours ensemble. Son accoutrement offrait un contraste saisissant avec celui, uni et sobre, de son interlocuteur. Répétant avec une bonhomie feinte, il articula distinctement :
- Je suis allé voir Cartogan… pardon, le « Général Cartogan », aujourd'hui. Au sujet de l'affaire qui nous préoccupe, naturellement. Que des hommes en armes pénètrent au Sanctuaire et y arrêtent mon serviteur… Enfin, on n'est plus à l'abri de rien, avec ce gougnafier à la tête de l'armée. Je vous le dis, bientôt il nous fera prendre des vessies pour des lanternes. Vous suivez ?
Il sourit de sa propre plaisanterie, mais avec une rapidité saisissante il revint à un ton plus sérieux. Un ton froid et dur comme l'acier, cassant sous tous aspects. En deux grandes enjambées, il fut sur le vieillard qu'il regarda droit dans les yeux, non sans s'être assuré que personne dans le Sanctuaire n'épiait leur conversation :
- J'ai besoin des informations dont vous disposez. C'est maintenant ou jamais.
- Je ne les ai pas.
Helevorn, lanternier de Minas Tirith, fit un pas en arrière comme si on l'avait frappé d'un coup de poing en plein menton. Il demeura coi un instant, interdit, interloqué, surpris à tel point que le vieillard dut reprendre. Il s'éloigna de quelques pas, invitant tacitement le facétieux commerçant à le suivre :
- Je n'ai pas les informations dont vous avez besoin. Vous avez précipité les choses, Helevorn.
- Mais vous aviez dit que vous les aviez !
Un soupir s'échappa de la bouche du maître du Sanctuaire. Un soupir désolé, plein de lassitude et de regrets :
- Je pensais les avoir… Nous avons reçu une… une lettre. Les érudits de la Société des Chercheurs travaillent encore dessus, mais ils n'ont pas réussi à en interpréter le sens. Je suis convaincu que l'information se trouve dedans, ou au moins qu'elle nous conduira à un indice, mais pour l'heure ce n'est qu'un fouillis sans la moindre logique.
- De quoi parle la lettre ?
Le vieillard haussa les épaules, et passa pensivement la main dans sa longue barbe blanche.
- Des vignes du Harad, d'un livre sur les signes du destin. Rien de tout cela n'a de sens.
Helevorn regarda un instant de côté, comme s'il essayait de lier les éléments. En effet, ils ne voulaient rien dire pris séparément, et encore moins quand ils étaient pris ensemble. Enfonçant une porte ouverte, il souffla :
- Il y a sûrement un code, quelque chose…
- Bien entendu, qu'il y a un code. Mais pour l'heure, il demeure indéchiffrable, et l'information que vous recherchez reste inaccessible. Si proche et pourtant si loin.
Ils restèrent silencieux un moment, continuant à marcher en réfléchissant activement. Ils n'avaient pas beaucoup de solutions à leur disposition, et tout ce qu'Helevorn pouvait proposer, son interlocuteur l'avait déjà envisagé sans doute. Il restait une seule chose à traiter, un seul facteur à prendre en compte. Le lanternier fit une moue contrariée, avant de glisser :
- Que faisons-nous pour Cartogan ? Je ne risque pas grand-chose pour ma part, je suis connu à Minas Tirith, et il n'osera pas s'en prendre à moi directement. Par contre vous… Il voudra forcément vous surveiller, voire même essayer de vous arrêter.
- Il y a des zones d'ombre chez ce Général. J'ignore quelles sont ses réelles ambitions, mais il représente une menace pour le Gondor, et pour la Terre du Milieu. Il marqua une pause : Quoi qu'il en soit, il ne peut pas m'arrêter sans motif. Et même alors, il croit toujours que nous avons quelque chose de compromettant à son sujet, il ne fera rien d'irréfléchi. Cela nous donne un… un avantage, en quelque sorte.
Helevorn paraissait sceptique. A dire vrai, il n'était pas bienvenu de s'opposer à l'un des personnages les plus puissants du royaume actuellement, et probablement l'un des moins tolérants. La politique de Cartogan pour réduire la criminalité à Minas Tirith avait eu des résultats étonnants… mais à quel prix ? La garde n'était plus aussi bienveillante qu'auparavant, et quiconque était pris à frauder ou à trafiquer quoi que ce soit était placé derrière les barreaux et soumis à une justice impitoyable. Les gens honnêtes étaient contents, même même s'ils baissaient la tête et rasaient les murs. Les gens moins recommandables étaient partis depuis longtemps. Il ne restait qu'une poignée de gens pour lever la tête vers les agissements du Général, et trouver qu'il prenait de plus en plus d'ampleur, au détriment du Haut-Roi du Royaume Réunifié, que l'on ne voyait presque plus ces temps-ci.
- Avez-vous des gens sur qui vous pouvez compter ? J'ai mes propres gens, mais je gage qu'il serait préférable qu'on ne nous voit pas trop associés. Cela nourrirait inutilement les rumeurs, qui courent plus vite que le vent ces derniers temps.
- Je vais réfléchir à la question, mais je ne veux pas m'entourer de gros bras attirés par l'argent. Je suis convaincu qu'il y a encore des hommes de bien ici-même, et c'est eux qu'il nous faut trouver pour tirer cette histoire au clair.
Helevorn eut un sourire ironique. Des hommes de bien ? Ce vieillard idéaliste risquait de finir avec une lame dans le ventre avant d'avoir pu apercevoir l'ombre de l'un d'entre eux. La guerre contre l'Ordre, l'arrivée de cette armée étrange qui s'était emparée de Cair Andros, l'hiver douloureux… Tout cela avait émoussé la bonté du peuple de Gondor, et il était désormais bien difficile de trouver une once de courage et de vaillance chez les héritiers d'Elessar. Le lanternier garda ces pensées pour lui, cela dit.
- Bonne chance alors, Alatar. Et que les Valar veillent sur vous.
Il avait dit cela sans y croire, mais la phrase était de circonstance dans ce Sanctuaire de paix. Remettant son chapeau sur sa tête, il s'éloigna d'un pas souple et élégant, laissant le vieillard seul avec ses pensées. Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
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