La Mer de Sable

Le désert du Harad porte très bien son surnom. Tous ceux qui ont entrepris de l'explorer – et qui sont revenus pour le raconter – l'ont décrit comme s'étendant à perte de vue, comme un véritable océan sans fin. Nul ne peut y survivre seul, et il serait fou de s'y aventurer sans être accompagné par des hommes de la région qui connaissent les points d'eau et les secrets de la traversée. En effet, pour invisibles qu'elles soient, des frontières existent tout de même et il serait malvenu de s'aventurer négligemment sur le territoire du mauvais chef de guerre. Des tribus hostiles, en quête de butin, rôdent parfois au détour des dunes en s'attaquant sans pitié aux malheureux qui s'y perdent, tuant sans vergogne et s'emparant de leurs biens. On y croise également des Khandéens qu'il vaut mieux éviter, de crainte d'être réduit en esclavage et vendu. Les voyageurs qui esquivent ces dangers doivent encore échapper au soleil brûlant dont on dit qu'il rend fou, et à la morsure des scorpions et des serpents dont le venin est légendaire.