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 L'influence et ses limites

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Learamn
Agent de Rhûn - Banni du Rohan
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Learamn

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L'influence et ses limites - Page 2 EmptyVen 13 Sep 2024 - 13:02



La colère de Floria était justifiée. Au fond de lui, Hugin ressentit même une curieuse pointe de compassion à l’égard de cette jeune fille. À peine adulte et déjà devait-elle affronter, seule, les vices et tourments d’une cité qui ne laissait aucune place aux plus faibles. La transition de l’âge de l’innocence vers celui de la maturité était parfois brutale, faite d’embûches et de regrets d’une vie plus candide. Elle portrait sur ses frêles épaules le poids d’un deuil qu’elle n’avait pas encore eu le temps de faire alors même que des hordes de vautour gravitaient autour du funeste destin de Judia et d’en tirer profit. Hugin le premier.

Il avait conscience de tout cela. User de ce drame ne l’enchantait pas mais il n’éprouvait aucun remords à le faire. Depuis le début de sa carrière de journaliste indépendant, ou même de lanceur d’alertes, il avait bien compris que pour atteindre ses objectifs, il ne pouvait se fixer ce genre de limites. Rendre le pouvoir au peuple. Rétablir la vérité pour le bien de royaume. Placer les gouvernants face à leurs responsabilités. Ces nobles objectifs justifiaient bien quelques mensonges en cours de route.

Si Floria désirait suivre cette route, s’échapper de ces conditions, alors elle devrait finir par le comprendre.

Après sa longue diatribe, la jeune femme sembla pourtant ouvrir une porte à une potentielle collaboration. Ainsi était-elle consciente des manipulations du polémiste mais ne pouvait point décliner son offre. Exactement ce qu’il avait prévu. Il était temps désormais de jouer cartes sur tables. Du moins avec certaines cartes.

“Votre sœur a été enrôlée par l’Arbre Blanc, une organisation alors dirigée par un homme: Lord Rhydon. Un nom que vous avez sûrement entendu auprès de vos “amis” avec qui vous avez fait un tour en prison. Après tout, c’est cette autre brute de Sora qui lui a tranché la tête lors des émeutes de la semaine dernière. Face à ce chaos, la Reine en personne a dû rétablir l’ordre, érigeant certains en héros, d’autres en vilains…Un récit national qui permettrait au Gondor de repartir de l’avant. Certains pensent que la réalité est un peu plus complexe ; quant à moi…’’

Il s’interrompit un instant, comme s’il cherchait un bon mot qui la caractérisait.

“... je pense que ce n’est qu’un ramassis de connerie. Une soupe servie à la populace pour qu’ils puissent continuer leur petite tambouille politique. L’enquête menée par vos copains de l’Arbre Blanc sur Rhydon, c’est de la poudre aux yeux, une diversion visant à satisfaire les plus excités. Une petite carotte donnée données aux affamées tout en gardant secrète l’entrée du garde-manger. Rhydon était un traître, peut-être, mais il n’était qu’un pion. Munthor, Haradiel, de Vigo, l’Arbre, les Juges, l’Université. Ils ont tous trempé dans cette sordide affaire et ont bien des choses à perdre. La terrible vérité va bien au-delà; Judia et tous ceux qui ont perdu la vie en cette triste journée méritent mieux que ce mensonge qu’on veut nous faire avaler.”

Hugin parlait avec passion, une lueur fiévreuse dans son regard. Son excitation était palpable. Il vivait pour ce genre d’affaires, et il se savait tout proche de son plus gros coup.

“Tout cela je le sais. Cependant, je dois être prudent et absolument sûr de mon coup avant de tout révéler au grand jour. De puissantes forces s’opposent à mon entreprise. J’ai besoin de plus de preuves.”

Il tendit à nouveau sa main vers Floria.

“Aidez-moi Floria Morbise.”



------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Le visage rougeau d’Angelus Munthor pâlit instantanément à la mention de Lord Rhydon et de la famille Haradiel. Son attitude, séductrice et assurée jusque là, changea du tout au tout. Il se mit à regarder nerveusement autour de lui, craignant que des oreilles indiscrètes ne traîne dans la chambre dans laquelle il se trouvait.

“Quoi ? Que ? Comment ? Vous ? Une Haradiel ?”
Bafouilla-t-il.

Ses mains, autrefois baladeuses, s’étaient désormais écartée de la jeune femme comme si celle-ci était devenue un démon. Il croisa nerveusement ses doigts boudinés tout en dandinant maladroitement d’un pied sur l’autre. Pris d’un soudain accès de panique, il en révéla probablement plus qu’il n’aurait dû dans sa quête de détails.

“Qui ? Qui d’autre sait pour la cargaison ? Je…je…Avner a pourtant juré que…’’

Puis, la panique céda à la rage. La colère de s’être laissé ainsi dupé par cette imprudente, en sa propre demeure, le soir de sa propre fête d’anniversaire. Son visage bouffi redevint écarlate alors qu’il haussa le ton.

“Ce diable de Rhydon est mort. Et avec lui ses satanées promesses et manigances! Il n'y a aucune protection qui ne tienne ! Je ne connais aucun Haradiel ! Sortez de chez moi ou j’appelle mes gardes !”


#Angelus


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Sighild Baldrick
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L'influence et ses limites - Page 2 EmptyDim 15 Sep 2024 - 18:04
L'influence et ses limites - Page 2 Floria17

Avec les informations qu'elle glanait de çà et là, l'Arbre Blanc était décidemment une organisation qui lui donnait envie de vomir. L'Arbre Blanc, responsable de la mort de sa sœur, et par effets ricochets, de ses mésaventures. Hugin semblait en savoir plus qu'il ne lui disait : il fit mention de Syp et de la prison...la jeune Morbise ignorait que son camarade n'était autre que celui qui avait guidé Zehev vers le hangar. Une chose était sûre : elle accepterait mais devrait être méfiante.

Le conseil d'Alessa de Sora lui revinrent en tête : ne laissez pas le chagrin vous aveugler. Hugin était animé par un désir de connaître la vérité, et sans doute un désir de gloire. Floria, quant à elle, était animée par un désir de paix et de liberté. Floria ne partagerait pas le combat d'Hugin si Judia n'avait pas été mêlée dans cette histoire. Sa défunte et tant aimée soeur.

“Aidez-moi Floria Morbise.”

Sa douce main alla se placer dans celle du journaliste. Une poignée franche pour Floria, peut-être ne l'était-elle qu'à moitié pour Hugin. "Pour Judia" se dit-elle, mais elle se mit à nouveau à douter d'elle-même : sa sœur accepterait-elle de la voir ainsi? Se mêlant à toute sorte d'histoire pour honorer sa mémoire et connaître le fin mot de cette histoire. La réponse était bien évidemment non, Judia Morbise connaissait mieux que sa petite soeur Minas Tirith et ses dangers. Malheureusement, Floria était en cette heure seule maîtresse de son destin.


"Nous ferions mieux de retourner dans la salle de réception."


Elle le laissa passer devant. Il n'y avait personne dans les couloirs. La servante d'Angelus n'était plus là. Hugin eut la galanterie de lui ouvrir la porte.
Ils revinrent dans la salle de réception et firent comme si de rien n'était. Comme si ils étaient de vrais associés, de vrais amis.
Pouvait-elle réellement considérer Hugin comme tel ? Pouvait-il la protéger ? Elle n'en était pas persuadée. Pour l'heure, la seule chose qui la préoccupait était d'en finir avec cette soirée. Ils avancèrent vers leur stand, pendant que les convives continuaient à boire et à manger.

Soudain, une autre préoccupation la frappa en plein visage : Orline n'était plus là. Une préoccupation qui l'étonna d'ailleurs au vu de leur dernière échange mais les faits étaient pourtant là : la danseuse et l'invité principal avaient disparu de la salle. Restant calme, Floria chuchota à Hugin :



"Le maître des lieux semble être parti avec cette danseuse. Cela ne me dit rien qui vaille pour elle..."


Et Syp ? Où était-il ? Elle le chercha du regard sur l'ensemble de la salle...mais rien. S'étaient-ils séparés ? Ou Syp était-il dores et déjà aux côtés de sa belle dulcinée ?

Ils entendirent certains hommes rire au sort de cette pauvre femme, qui devait sans doute être déjà dans le lit du Seigneur Munthor. D'autres espéraient pouvoir bénéficier "d'une autre danse" pour la fin de soirée, pensant qu'ils pourraient payer pour avoir ses faveurs, ou pas. Visiblement, même en ville les hommes pouvaient se comporter comme de vrais goujats, ne pensant pour la plupart qu'avec leur entrejambe.

Floria regarda Hugin et chuchota à nouveau :

"Par où souhaitez-vous continuer ? " elle essuya leur stand et reprit "Nous avons oublié de prendre la caisse de pommes de terre...nous pouvons prétexter d'aller en chercher si nous devons ressortir...cette excuse fonctionne je vous assure."

Hugin put lire un air taquin sur le visage de Floria : une manière pour elle de détendre l'atmosphère entre eux, mais aussi et surtout, de se rassurer elle-même...
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Kryss Ganaël
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L'influence et ses limites - Page 2 EmptyLun 16 Sep 2024 - 17:50

La situation lui échappait une fois de plus, mais Orline ne souhaitait pas en rester là. Elle n’avait pas à prouver sa valeur auprès de l’Arbre Blanc ni même auprès de cet homme vil qui transpirait le raffinement de bas étage, acheté par ci par là sans goût ni même réflexion autre que le besoin impérieux d’assurer son rang et embellir son image auprès des plus naïfs. Elle s’approcha donc de lui tandis qu’il reculait comme brûlé par sa seule présence, et son regard d’ambre prit une teinte de colère authentique. Les hommes, tous pourris à la moelle, tout bon à se mettre dans les draps pour les salir et demander à une femme de se charger du reste.
Elle avança vers lui pas par pas alors que le malheureux bafouillait et accrocha avec force sa tunique brodée, faisant cliqueter ses bracelets métalliques qui ne lui rappelèrent que trop bien les menottes des geôles de Minas Tirith :



- Oubliez donc votre protection, Sir. Si j’ai pu remonter jusqu’à vous, d’autres le pourront !


Un léger grognement dans sa voix qui avait perdu quelque peu de son accent du Sud. Elle le repoussa légèrement mais sans le lâcher, jusqu’à l’accoler contre son bureau.
Elle le regarda un instant, cet homme qui tenait pourtant les rênes de son avenir. Elle n’avait jamais eu à faire preuve d’autant de manipulation pour soustraire des informations, et l’Organisation soi-disant secrète s’était lavé les mains de leurs formations. Mais bon, à part Neige, il n’y avait que des hommes alors… cela allait de soi. Orline reprit en approchant son visage avec lenteur du sien :



- Vous voulez rester à l’abri ? Aidez-moi à réunir les preuves pour effacer toute trace de notre implication. Que cela vous plaise ou non, il nous faut collaborer.


Son ton s’adoucit sur la fin de sa phrase tandis que son regard descendit sur cette moustache entretenue. Elle retint un élan de répulsion mais persista de sa voix enjôleuse, un doigt caressant l’ovale de son visage pour le rassurer :


- Vous m’avez demandé mon prix, Sir. Le voici…




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L'influence et ses limites - Page 2 EmptyMar 15 Oct 2024 - 22:32




En l’espace de quelques minutes seulement, Angelus Munthor était passé par toute une panoplie d’émotions bien différentes qui avaient fini par donner à ce visage, d’ordinaire si fier et arrogant, un air étrange de confusion. Le désir avait cédé sa place à la curiosité ; puis la surprise, la colère et enfin la peur avaient successivement pris le relais.

Avec une facilité déconcertante, la jeune Haradiel le poussa contre son bureau, une détermination familière dans son regard noisette. Le fonctionnaire voulut d’abord répliquer, se défendre face à cette étrangère qui osait ainsi le défier sous son propre toit. Elle l’avait surpris mais il était sans doute plus puissant, il devait bien rester quelques vestiges de ses muscules d’antan sous ces couches de graisse accumulées avec les années et la luxure.

Pourtant, les mots qu’elle avait prononcée sur un ton menaçant n’étaient pas dénués d’intérêts. L’affaire de la cargaison impliquait le maître des lieux tout autant que la famille Haradiel ; ce bougre de Daeron avait-il envoyé sa fille, en tenue de danse, pour l’atteindre e couvrir ses arrières. Une méthode bien surprenante pour ce commerçant réputé si affable mais dans la Cité Blanche, Angelus plus que tout autre, savait à quel point les apparences pouvaient se révéler trompeuses.

Il se dégagea tout de même de la prise d’Orline et réajusta le col de son chemisier d’un air contrarié, le visage encore un peu rougeaud et le souffle un peu court.

“Bien…bien…Avec la mort de l’autre, on ne sait jamais ce qui peut ressortir. C’est lui qui nous avait promis le secret et la destruction des preuves mais le connaissant il avait dû garder des documents quelque part, histoire de nous faire chanter à l’occasion.  Maintenant qu’il est plus là, si son successeur met le nez là-dedans, ça pourrait nous coûter cher. De Vigo sera moins conciliant que le dandy.”

Rhydon leur avait pourtant promis d’effacer toute trace pouvant trahir l’existence de ce convoi. Mais ce renard était bien bien trop rusé pour se priver d’un tel atout et il s’était sans doute contenté de s’assurer que l’histoire ne ressorte pas publiquement.

“Pas ici…pas ici… c’est trop risqué. Trop d’oreilles indiscrètes et aucune sorte de preuve ne peut entrer chez moi. Retrouvons-nous demain soir sur les docks de Harlond, sur le fameux quai, là-bas on pourra s’assurer que toute trace a disparu sur place et dans les registres. Et bon dieu, ramenez le Capitaine Avner aussi, il trempe tout autant là-dedans.”

Angelus avait repris un semblant d’assurance et après avoir resserré sa ceinture, saisit fermement Orline par la manche.

“Maintenant déguerpissez, on ne peut nous voir ensemble. Et n’oubliez pas…”

Son regard devint menaçant. Il en était presque fascinant de voir le commissaire aux impôts passer en quelques minutes d’un spectacle pathétique implorant pour sa vie à une attitude intimidante et sournoise qui l’avait mené jusqu’à son poste actuel.

“N’oubliez pas… si je tombe…vous chutez aussi. Vous et toute votre famille."




#Angelus



----------------------------------------------------------------------------------------------------------------





Hugin semblait perplexe, il avait certes réussi à convaincre la jeune Morbise à rejoindre sa quête de vérité et il ne faisait aucun doute que ses talents seraient utiles ; cependant, cet enrôlement imprévu compliquait certaines choses. Le polémiste avait pour habitude de travailler seul, ne partageant que très rarement l’avancée de ses enquêtes, ce qui lui avait valu quelques problèmes à l’époque où il travaillait, jadis, au sein de la rédaction du White City Herald.  Travailler avec un binôme, de plus aussi jeune et aussi inexpérimentée dans e genre d’affaires, pouvait se révéler délicat. Que fallait-il exactement lui révéler ? Assez pour qu’elle soit utile tout en veillant à ne pas tout dévoiler a risque de tout faire capoter.

Il sourit à peine à la remarque quelque peu taquine de sa jeune partenaire, son esprit se trouvait déjà ailleurs.

“Non…non…oubliez les patates. J’en sais assez. Retournons à la roulotte.”

Sous les protestations des derniers convives qui se dirigeaient encore vers leur stand avec des yeux avides, Hugin leur annonça qu’ils avaient épuisé leur stock de pommes de terre et s’employa à remballer le matériel pour quitter les lieux au plus vite.

Ils avaient désormais mieux à faire que cette fête d’anniversaire.

Le duo regagna la maison des Morbise qu’ils avaient quitté quelques minutes plus tôt, Hugin laissa sa camarade ranger le chariot et détacher la monture qui le tirait. L’homme se dirigea immédiatement vers le poste de dessin où il avait trouvé Floria lors de leur première rencontre. Il saisit brusquement un crayon et un parchemin vierge qu’il tendit à sa partenaire.

“Prenez ça.”

Hugin se redressa et se mit à faire les cents pas tout autour d’elle, une habitude qu’il avait prise avec les années quand il essayait de mettre de l’ordre dans son esprit chaotique.

“Alors voyons… La présence de vos amis de l’Arbre à la réception indique bien que je ne m’étais trompé. Munthor est bien mêlé à toute cette affaire et sa gouvernante m’a sûrement dis la vérité. Rhydon, Munthor…Les pièces s’assemblent et nous rapprochent du but. Mais y a encore des pièces à trouver. La gouvernante m’a révélé que Rhydon et Munthor se connaissent depuis de nombreuses années, étudiants à l’Université au même moment il y a de longues années. Deux cancres probablement. La gouvernante m’a parlé d’un troisième larron, qui aurait choisi la voie militaire. Un vétéran d’Assabia…”

Hugin tournait de plus en plus rapidement et son débit de parole augmentait en conséquence. Du bout des doigts, il s’était également mis à se masser énergiquement les tempes, comme pour en extraire une déduction de son esprit.

“Un homme grand…presque deux mètres m’a-t-elle dit. Des yeux noirs comme la nuit et un nez légèrement tordu à la base. Vous dessinez ? Oui, son portrait. Dessinez son portrait. Grand, yeux noirs, nez cassé, plus vieux qu’il n’en a l’air aussi, une mâchoire carrée et une dentition douteuse. Vous l’avez ?”

Hugin s’approcha du croquis réalisé à la minute par Floria, le résultat était légèrement générique en raison du manque d’informations précises mais tout de même assez convaincant.

“Bien! Bravo! Faîtes-en une deuxième copie, ce genre de larrons, vétérans sans le sou fréquentent surtout les tavernes douteuses des cercles inférieurs de la Cité. Séparons-nous, chacun avec un dessin et tâchons de retrouver sa trace dès l’aube demain matin.”

Il posa sa main sur l’épaule de Floria, visiblement peu ému à l’idée d’envoyer cette gamine vers cette première tâche bien périlleuse.  Le prix de la vérité était parfois salée.

“Restez discrète. On se retrouve ici demain au coucher du soleil.”


Le journaliste, sans un regard de plus, se précipita vers la sortie d’un air pressé ; lassant Floria seule dans la demeure de sa défunte sœur.


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L'influence et ses limites - Page 2 EmptySam 19 Oct 2024 - 13:33

Enfin ses mots semblèrent l’atteindre et Orline Haradiel aurait volontiers poussé un soupir de soulagement, si cela n’avait pas entièrement brisé l’image qu’elle essayait d’imposer à cet homme. Elle avait cru sincèrement être au-dessous des attentes de l’Arbre Blanc et manquait d’entrainement et de talents, tout simplement. Mais au dernier moment… au dernier moment elle avait ‘réussi’ ou du moins, évité l’échec cuisant.
Son regard ambré plongea dans le sien, le jaugeant telle une commerçante pouvait juger de la véracité d’un client quant à ses prétendues richesses. Il semblait suffisamment retourné pour être sincère alors soit… Elle l’aida à réajuster son col, pensive. Et tapota quelques fois son torse une fois remis en place. Au moins sa propre valeur n’avait pas été arrachée cette nuit-là. L’Arbre Blanc ne méritait pas ce prix.

Il l’attrapa fermement sur le poignet, enfonçant sans ménagement les bracelets métalliques dans sa chair. Elle serra les dents et ils s’affrontèrent un instant du regard. Elle était devenue que trop familière des menaces, ainsi la sienne ne lui fit ni chaud ni froid.
Elle reculait désormais vers la porte de sortie du bureau et lui envoya sur un ton suave qui avait tout repris de son accent du Sud :



- Ne soyez pas en retard Sir… et pas de mauvaises surprises.



Et elle prit congés. Un homme en livrée lui donna une bourse bien fournie, persuadée des échanges qu’ils avaient eus. Quelle réputation, pensa-t-elle, mais elle n’allait pas dire non à une rémunération qui selon elle était totalement méritée.
Elle retrouva Syp dans la salle mais un regard vers lui indiqua qu’il était profondément pris dans une conversation, connaissait-il cette personne ? Cela risquait de leur nuire à tous les deux, d’aller à sa rencontre. Elle lui fit donc un signe discret qu’il attrapa d’un coin de l’œil, et la belle haradrim sortit de la salle de réception pour récupérer ses affaires, se changer avec soulagement, et partit direction la demeure des De Sora.

Elle dut demander au majordome de transmettre une missive secrète à la Capitaine Neige afin qu’elle puisse lui faire son rapport au lendemain, puis alla se réfugier avec un plaisir non feint dans cette chambre si luxueuse. Elle devrait rentrer chez elle, bientôt, afin de ne pas inquiéter ses parents. Dès qu’elle aura fait son rapport auprès de la femme si étrange, se promit-elle. Elle ignorait comment elle pourrait faire face à son père avec les manigances qu’elle savait mais craignait encore bien davantage ce qu’elle ignorait encore. Savait-il, Daeron Haradiel, tout ce que sa fille sacrifiait pour les sauver des griffes de la justice gondorienne ? Probablement que non.
Son regard se posa sur le mobilier, l’âtre qui avait été entretenu en attendant son retour, et des images s’imposèrent à elle ainsi que les bribes d’une voix caverneuse. Elle sentit son cœur pencher, mais résister à l’appel. Elle ne pouvait se permettre de tels écarts… pas tant que sa famille était en danger. Alors… si ses mots étaient justes et ses intentions sincères… se surprendra-t-elle à quémander à son tour un baiser pour s’y perdre pleinement.

Le lendemain après le petit déjeuner qu’elle prit seule – Syp était-il rentré ? – Orline fut conviée à descendre à nouveau dans le sous-sol secret du Manoir. Elle y trouva la Capitaine Neige et d’une voix neutre lui raconta l’avancement de l’enquête et ses échanges avec Angelus Munthor.
Etait-elle impressionnée de ses efforts ou au contraire fâchée ? Qu’importe, pensa Orline, remontée toujours contre cette Organisation qui n’avait rien de noble ni d’honorable et pour les propos humiliants qu’elle avait tenue contre le Directeur Rhydon et sa famille. Elle ne la connaissait pas et pourtant elle l’avait jugé par des propos implacables. Une fois son récit terminé, Orline Haradiel conclut :



- Comment puis je trouver ce Capitaine Avner, et quels arguments conseillez-vous d’utiliser pour l’amener au dock de Harlond ce soir ? Il est impératif de mettre la main sur les preuves avant leur destruction.


Elle releva son menton et dans son regard d’ambre un reste de fierté blessé. Elle avait hâte d’en finir pour retrouver les siens et espérait sincèrement que pour un coup, l’Arbre Blanc tiendrait ses promesses.

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L'influence et ses limites - Page 2 EmptyDim 27 Oct 2024 - 18:42
L'influence et ses limites - Page 2 Floria17


La porte de la maison fut fermée à double tour. Un petit meuble fut ajouté devant cette dernière, avec un balai pour bloquer la poignée. Il en fut de même pour la seconde porte donnant sur la cour. La grande porte permettant de sortir de la cour était, quant à elle, déjà solidement fermée. Il n'y avait donc pas de risque pour les bêtes et la roulotte. Les volets de la maison demeuraient fermés.

Il était rassurant pour la jeune Morbise de rester en sécurité. Les événements récents la rendait quelque peu paranoïaque à l'idée d'avoir un intrus chez elle, mais pouvait-on vraiment lui reprocher cette peur? Pour une jeune fille de son âge qui plus est ?

Une fois la dernière porte sécurisée, Floria resta un instant contre la porte : elle était à nouveau seule, dans cette maison sombre et silencieuse.

Elle baissa la tête, lâchant un soupir. Était-ce du désespoir? De la fatigue ? Ou de la tristesse ? Elle seule le savait vraiment.

Floria rangea soigneusement ses affaires et contempla le portait dressait sous les indications, ou plutôt les ordres, d'Hugin.
"Un homme grand. Des yeux noirs comme la nuit et un nez légèrement tordu à la base. Plus vieux qu’il n’en a l’air, une mâchoire carrée et une dentition douteuse." : voilà qu'elle était bien avancée.

L'idée de se rendre dans les "cercles inférieurs" de Minas Tirith ne lui plaisait guère. De plus, et dans la précipitation du départ de son nouvel acolyte, Floria n'eut pas le temps de lui avouer la chose suivante : elle ne connaissait pas cette partie de la cité.

Elle se sentit soudainement incapable de remplir cette mission. La jeune fille se laissa tomber sur sa chaise, se demandant comment elle allait faire, elle, cette jeune noble des campagnes. Elle ne pouvait pas faire faux bond à Hugin, bien qu'il le ferait peut-être si elle était en danger ceci...

Floria se retourna vers le portait si joyeux d'elle et de sa soeur :

"Qui aurait pu croire, en te voyant si souriante, que ton destin serait aussi tragique. Je sais que tu me déconseillerai d'y aller, mais...je dois savoir. Je ne peux pas laisser ces gens te salir. Ils pourront dire ce qu'ils veulent de moi, je m'en moque. Mais pas toi, certainement pas toi. De là où tu es, ma chère grande sœur, protège moi."



Des larmes perlèrent à nouveau ses yeux :




Et puis tu sais, je préfère être ici que chez nous...

Elle n'en dit pas plus. Un léger frisson parcourut son corps : son proche avenir au domaine Morbise n'était guère mieux finalement.

Soudain, Floria eut un éclair de génie. Elle retira le petit meuble mis devant la porte menant à la cour, l'ouvrit, et se dirigea vers la roulotte une bougie à la main.
S'enfermant à nouveau dans la caravane, elle se dirigea vers la cachette secrète de sa sœur : elle redonna quelques coups de poing à certains endroit pour en ressortir les différentes informations : une insigne en bois représentant un Arbre Blanc, quelques notes et d'autres papiers.

Par mesure de précaution, Floria garda l'insigne de l'Arbre Blanc avec elle, il pourrait lui être utile. Elle dispersa sur la table des Deux Fourchettes les notes d'un côté, les autorisations de commerce de l'autre, le carnet des repas distribués, celui des recettes et enfin les cartes de la cité.

Elle prit celle qui concernait la partie inférieure de la cité : Judia y avait noté les endroits où il lui arrivait de vendre de la nourriture ou c'est point de dons : il lui arrivait en effet de distribuer de la nourriture gratuitement aux plus démunis ,pour éviter notamment le gaspillage, mais aussi de donner des vêtements.

Rangeant le reste des affaires de Judia, Floria retourna dans la maison avec la carte et l'insigne de l'Arbre Blanc. Elle alla se chercher du saucisson sec et une bouteille de vin blanc. Floria avait faim et apprenait plus facilement en mangeant quelque chose. Elle se trancha quelques rondelles fines et regarda plus en détails le plan.

Pendant environ deux heures, elle apprit le nom de certaines rues, nota qu'il fallait éviter d'emprunter. A certains endroits de la carte, Judia avait écrit "CG" pour "Coupe-Gorge".

Fatiguée, Floria rangea ses affaires et celles de sa sœur dans son sac. Elle prit soin de remettre un petit meuble contre la seconde porte. S'installant dans la chambre de sa sœur, Floria s'endormit très rapidement.

Bercée par le parfum de sa tant aimée et défunte sœur.

Floria se réveilla aux aurores, et grâce aux cris du réveilleur. Elle était reposée de ses périples récents et prête pour accomplir au mieux sa mission.
Une fois sa toilette effectuée, Floria ouvrit le sac de vêtements destiné aux plus démunis et fit un choix judicieux : elle s'habilla comme un garçon.
Elle y trouva : un pantalon marron foncé, une chemise blanche un peu jaunit, une tunique à manche courte verte foncée. Avant d'enfiler ses vêtements, elle banda le tour de son buste pour cacher sa poitrine et l'aplatir.  Elle y ajouta une ceinture à son pantalon ainsi qu'une autre par dessus sa tunique. Elle s'attacha les cheveux et se mit un bonnet en coton.

Les vêtements ne sentaient clairement pas le propre mais ils lui permettraient sans doute de faire illusion.

Elle cacha sa bague dans la maison de sa soeur. Le fait de s'en séparer était très dur pour la jeune Morbise, c'était le dernier cadeau de sa soeur...mais cela risquait de lui coûter cher si elle venait à la conserver. Elle la récupérera plus tard, comme ses carnets de dessin et le reste de ses affaires.

Dans le sac de vêtements, Floria sortit une petite sacoche qu'elle put attachée à sa ceinture. Elle y déposa le portrait de l'homme recherché et quelques pièces au cas où. Elle ferma fermement ladite sacoche et la conserva bien devant elle. Floria n'était pas dupe : il y avait des voleurs partout.

Avant de partir, Floria prit un morceau de charbon et se salit volontairement le visage pour paraître pauvre. Ses dents n'avaient pas été lavées, elle mangea un peu de saucisson, bu un peu de vin pour avoir une haleine peu propre et des dents un peu sales également...

L'insigne de l'Arbre Blanc fut placé au niveau de sa poitrine, dans le bandage. Elle y ajouta la clé de chez Judia en referma la maison.

Prête à partir, Floria s'engagea sans plus attendre dans cette quête. La jeune Morbise était désireuse de connaître la vérité mais aussi apeurée face aux dangers dont elle pourrait faire face. Cependant, elle garda son calme et ne laissa rien transparaître.

Les rues commençaient à prendre vie. Un renouveau pour la cité compte tenu des récents événements. Tout en marchant, elle observa chacun des passants, tout en réfléchissant aux questions qu'elle pourrait poser. Devrait-elle présenter de suite son insigne de l'Arbre Blanc ? Ou était-ce dangereux de le faire ? La prendra-t-on au sérieux ? Il fallait peut-être qu'elle se montre sûre d'elle plutôt que d'agir comme une frêle jeune fille.

Du courage, oui. Il fallait faire preuve de courage.

"Un vétéran d'Assabia, sans le sou, fréquentant des tavernes douteuses". Sa soeur lui avait peut-être donné à manger et aussi des vêtements jadis...Harpartant les rues du centre de la cité, Floria ne vit aucun mendiant qui lui ressemblait. Elle n'avait donc pas le choix que d'aller dans la partie la plus basse.

L'odeur était pestilentielle à certains endroits mais Floria prit sur elle et continua à avancer. Faire preuve de courage et garder cette pensée en tête. Elle arrêta dans un premier temps des dames, vielles pour certaines et plus de son âge pour d'autres:

S'cusez moi, je cherche m'oncle. Un grin bonhomme avec un r'gard comme la nuit. M'oncle est un peu usé, avec d'dents pas aussi belles que les vot'es. Vous l'auré pô vu? Ah? Merci et o-revouar."

Après avoir interrogée cinq femmes, elle décida de stopper ses recherches quelques instants. Adossée à un mur, elle regarda autour d'elle : toujours rien. Et pas de traces d'Hugin non plus : cherchait-il également dans cette partie de la cité?! Elle en douta.

Au loin, un ménestrel se mit à jouer de la musique, cela attira beaucoup de personnes. La population présente se concentra en masse autour de cet artiste qui joua à la liberté et la bonne santé du peuple. Légèrement en retrait, Floria ne repéra pas l'homme qu'elle recherchait. Bon. Il était temps de poursuivre car il était bientôt midi.

Elle continua ses recherches et interrogea cette fois-ci des hommes. Elle montra cette fois-ci le dessin, expliquant que c'était un portrait "qu'il" tenait de sa mère, inquiète pour son petit frère :



S'cusez moi, je cherche m'oncle. Un grin bonhomme avec un r'gard comme la nuit. Maman l'cherche. Vous l'auré pô vu?"

Certains lui répondèrent et d'autres proposèrent d'aller dans les "CG" indiquaient sur le plan de Judia. "Il" refusa poliment. Retournant sur ses pas, Floria tomba nez à nez avec le ménestrel.

Elle lui posa alors la même question, en lui tendant le portait :
S'cusez moi M'sieur, je m'appelle Flo, je cherche m'oncle. Un grin bonhomme avec un r'gard comme la nuit. Maman l'cherche. Vous l'auré pô vu?"
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Learamn
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L'influence et ses limites - Page 2 Neiger10
#Neige  


Le Capitaine Neige avait écouté attentivement le rapport de la jeune recrue, sans prononcer le moindre mot ou trahir la moindre émotion. Le visage fermé, elle attendit qu’Orline finisse son récit et prit quelques longues secondes de réflexion. Ils avaient fait quelques progrès et les pistes rapportées par sa subordonnée méritait d’être creusée. Un seul crime assez grave pouvait suffire à faire incriminer l’ancien Directeur pour toutes les exactions qu’il avait pu commettre durant son mandat.  Cette histoire de cargaison illégale pouvait bien être la clef, encore fallait-il en déterminer la nature, les circonstances et l’identité des personnes concernées.

Néanmoins, certains éléments restaient inquiétants. La peur d’Angelus qui semblait toujours craindre pour sa vie malgré la mort de Rhydon; ce dernier disposait-il toujours d’agents qui lui étaient encore loyaux dans la Cité Blanche. Neige en doutait. Ou alors quelqu’un d’autre désirait préserver toute cette affaire sous silence.

Syp n’était pas reparu également depuis la veille. Avait-il cherché à fuir ? Ou avait-il suivi des indices durant toute la nuit ? Il lui faudrait sonder la Comtesse pour clarifier certaines choses au sujet de son curieux neveu.

“Angelus est un salaud corrompu mais pas un idiot. Désire-t-il vraiment coopérer ou alors nous tendre un piège ? L’avantage avec ce genre de personnages ayant réussi à monter si haut c’est qu’ils ont beaucoup à perdre. Enormément. Il fera tout pour préserver son rang, son statut et sa richesse malgré la chute de son partenaire. Peu importe la manière. En gardant cela en tête, que ferqis-tu à sa place ? Trahir ses anciens partenaires et collaborer pour espérer une certaine clémence du nouvel ordre en place ? Ou alors persister et chercher à effacer toute trace de ces méfaits ? Quoiqu’il en soit il faudra te montrer ferme et sûre de toi tout en veillant à ne pas trop le mettre sous pression ; c’est quand  une bête se sent acculée qu’elle risque de mordre sans réfléchir.”


De son ceinturon, il dégaina une petite dague à la lame légèrement recourbée. Un unique opale était fiché à l’extrémité du pommeau. Elle planta l’arme dans le bois de la table du Repaire. Une première arme pour la jeune recrue de l'Arbre.

“À n'utiliser quand dernier recours. Pour un membre du Service, employer la force implique bien souventun échec de sa mission première.  J’ai encore de bons contacts à la Caserne, je vais me charger d’Avner pour m’assurer qu’il soit bien présent au port ce soir. Quant à toi…”


Elle marqua une pause, consciente que ce qu’ele s’apprêtait à demander à la recrue ne serait pas forcément bien accueillie mais elle n’avait guère le choix.

“Quant à toi je veux que tu rendes visite à ton père. J’ai voulu éviter d’impliquer ta famille jusque là mais à présent il n’y a pas d’autres choix. Nous avons besoin de savoir tout ce qu’il a sur cette fameuse marchandise et son parcours. S’il se montre coopératif, le Gondor saura se montrer reconnaissant.”

Elle plongea son regard dans celui de la jeune femme. Elle lisait la confusion, la peur, l’inquiétude dans les pupilles d’Orline et ressentit un léger pincement au cœur. Toutes ces émotions qu’elle même avait pu ressentir depuis ses premiers pas au sein du Service. La Capitaine n’avait pas toujours été cette espionne froide et calculatrice; il avait fallu des années de missions sous couverture, d’affrontements sanglants et de compromissions au nom des intérêts supérieurs du Royaume pour faire d’elle cette personne là.

Quelque part au fond, toutefois, subsistait toujours la petite Valeraï pleurant ses parents et s’accrochant à la tunique de son oncle quand celui-ci la confia à la Tête de l’Arbre Blanc des décennies plus tôt.

Dans un rare élan de bienveillance, elle prit la main gracile d’Orline entre les siennes.

“Je sais à quel point cela est dur. Mais il le faut Orline. Nous sommes si près du but.”



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Le ménestrel éclata de rire suite à la requête de Floria, puis en remarquant le portrait que lui tendait la gamine affiche une mine désolée, comprenant que ce n’était pas une mauvaise boutade. Malheureusement, la description faite par la jeune femme était bien trop générique pour être bien utile. Si l’homme qu’elle recherchait avait un oeil de verre ou une jambe de bois, alors cela aurait été bien plus facile pour elle.

L’artiste haussa les épaules et déclara qu’il n’avait pas la moindre idée d’où pouvait bien se trouver un tel homme. Alors qu’il se saisit à nouveau de sa cithare pour reprendre ses airs enjoués célébrant les rumeurs d’une levée prochaine de la quarantaine; l’attention de Floria se porta sur une femme, d’un certain âge qui passait parmi les rangs de l’assemblée.

Elle secouait une petite boîte métallique où se trouvaient une poignée de pièces généreusement données par certains. Les ruelles du Premier Cercle était un choix de lieu bien étrange pour demander l’aumône. La quémandeuse finit par s’approcher et la jeune Morbise put distinctement lire l’annonce écrite en lettres cursive sur un papier épinglé à la petite boîte.

“Association des Vétérans du Huitième Otharrimion de Minas Tirith.”



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