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Am Stram Gram ... Les désirs de Baltog sont des ordres | |
| Aldarion Roi d'Arnor
Nombre de messages : 1994 Age : 34
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
| Ven 1 Déc 2023 - 10:04 | | Le 3 décembre 301 4A
Alors que le soleil terminait tout juste de se coucher, une énorme agitation secouait le sommet du Mont Gram. Le plateau, habituellement laissé aux corps en putréfaction des gobelins morts ramenés par leurs congénères, était surpeuplé. C’étaient pas loin de six milles guerriers gobelins et une bonne cinquantaine de trolls qui attendaient avec impatience le départ. Fimbulfambi, seigneur en titre, se tenait dressé sur un haut rocher qu’il avait fait conduire là par son troll préféré. A ses côtés, son successeur putatif, Grak-Mabulf, dit L’Epouvanteur,, se tenait droit, en tenue de bataille. Il avait été désigné par le Seigneur du Mont Gram pour mener la Grande Armée d’Aide à Baltog. Nul doute que l’air serait plus respirable pour Fimbulfambi aussi longtemps que son héritier serait loin de lui. Grak était un bon chef de bande et pourrait faire un seigneur très potable. Il était costaud et malin… mais il était surtout de moins en moins patient et le temps de la confrontation avec son futur prédécesseur ne tarderait pas. Fimbulfambi le savait proche de Baltog et estimaient très faibles les chances que son “protecteur” lève le petit doigt pour calmer les ardeurs de l’ambitieux. Ce n’était pas un problème, le seigneur avait déjà mangé trois “héritiers” trop vaniteux avant de désigner Grak. “ Misérables snagas !!”, hurla Fimbulfambi, provoquant un tonnerre de glapissement et de bruits secs provoqués par le claquement d’ornements en os. Un sourire carnassier se dessina sur son infâme visage. “Notre bon roi Baltog nous appelle à l’aide… les Khozdai sont à ses portes !”Il laissa planer un silence tandis que des murmures parcouraient l’armée rassemblée. “Nous sommes les gobelins du Mont Gram ! Il n’y a pas d’appel auquel nous ne répondons pas, il n’y a pas de promesse que nous ne tenons pas !” Fimbulfambi ne croyait pas un traître mot de ce qu’il venait de dire et il savait que Grak non plus. Cependant, cela aurait le mérite de plaire aux espions de Baltog et de galvaniser les troupes. Il fit une accolade maladroite à L’Epouvanteur avant de tendre le poing dans une direction aléatoire sensée représenter Gundabad. Cela faisait longtemps que Fimbumlfambi n’avait pu quitter la sécurité réconfortante du Mont Gram et son sens de l’orientation avait toujours été approximatif. ***
L’Epouvanteur était descendu parmi les premiers le long du chemin sinueux qui permettait de quitter le sommet du Mont Gram pour rejoindre la plaine. Il observait, non sans un certain plaisir, son armée descendre dans les cris et la mauvaise humeur, et se rassembler dans la vallée. Il n’avait aucun doute sur le fait que ses ennemis, les hommes du sud en premier, n’auraient rien loupé de cette bruyante sortie. Cela faisait déjà longtemps qu’il harcelait Fimbulfambi pour rouvrir au moins un des tunnels inférieurs. Le chemin jusqu’à Gundabad était globalement plutôt facile. Un réseau de grottes et de tunnels permettait d’avancer sous terre sur quasiment tout le territoire contrôlé par le Mont Gram. Il y avait deux zones principales où ils seraient obligés de sortir à découvert. Les gobelins détestaient le soleil et Grak ne faisait pas exception. Cependant, sa principale crainte concernait les trolls qui eux se changeaient littéralement en pierre au contact de celui-ci. La première zone sensible se situait au niveau du Palog-Olog Zagh, Col du Troll Idiot , nommé ainsi à cause du troll changé en pierre qui trônait au milieu. C’était un col qu’il était possible de traverser en moins d’une heure, ce qui ne poserait pas de problème. Le second, que les gobelins appelaient Dushatâr Zagh, le Col du Sorcier, était beaucoup plus délicat. Frontière officielle entre le territoire du Mont Gram et de Gundabad il offrait une vallée de plusieurs kilomètres, quasiment dégagée. Ils envoyaient régulièrement des troupes dans cette zone et une escarmouche avait d’ailleurs eu lieu quelques mois auparavant avec des hommes du sud. Cependant, faire traverser une grosse armée et des trolls risquait d’être plus compliqué. Si le Roi du Sud voulait bloquer son avancée, c’était l’endroit idéal pour attaquer… mais Grak avait ses renseignements et un plan de rechange. Il estimait à une dizaine de jours le temps nécessaire pour rallier Gundabad. Des échos qu’il avait de l’avancée des troupes, ils risquaient fort d’arriver pour la fin de la bataille. Grak savait que cela faisait partie de la stratégie de Fimbulfambi. Baltog ne pourrait pas lui reprocher de pas avoir agi tout en étant qu’il minimisait le risque de perdre trop de troupes. Grak n’était absolument pas dupe. Cela faisait trop longtemps qu’il était héritier et Fimbulfambi commençait à se méfier. L’envoyer à Gundabad était un excellent moyen de s’en débarrasser tout en espérant qu’il s’y ferait tuer. Il savait que s’il survivait et revenait, auréolé de cette victoire, il se déclarerait pour prendre le trône. La confrontation, de toute façon inévitable, aurait lieu et le seigneur en titre aurait eu largement le temps de s’y préparer. Grak n’était pourtant pas un oiseau pour le chat. Il y avait plusieurs options sur la table… dont celle de renverser Baltog s’il le trouvait en position de faiblesse suffisante. Dans le cas inverse, il ne manquerait pas de signaler au Roi Gobelin le manque d’enthousiasme de son vassal afin d’obtenir un support dans sa tentative de coup d’état. C’étaient des perspectives finalement réjouissantes, d’autant qu’elles impliquaient au préalable de massacrer quelques khozdai. Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes. |
| | | Aldarion Roi d'Arnor
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| Mar 23 Jan 2024 - 16:59 | | Pipo n'appréciait pas vraiment la tournure que prenaient les événements. Il avait emprunté le cheval du vieux Tobias et s'était rendu au point de rendez-vous. Il espérait sincèrement obtenir un bon prix pour les informations précieuses qu'il apportait. Emeric avait eu droit à six mois de paix quand il avait donné le régiment. Il y avait laissé deux doigts car ils avaient un peu douté de sa sincérité et les six mois en avaient plutôt duré cinq mais cela avait été appréciable. Dam avait négocié deux mois supplémentaires pour le Tribun et sa suite. Vu l'importance de ces infos, Pipo se prenait à rêver d'une trêve d'un an. Il avait essayé de se débiner, trouvé tous les prétextes pour envoyer quelqu'un d'autre… en vain. Personne ne se serait permis de juger un délateur, la paix s'appliquait à tous. Néanmoins, c'était à chacun de prendre ses responsabilités. Tu vas au point de rendez-vous, tu allumes un feu la nuit, ils viennent écouter ton histoire puis tu repars, lui avait expliqué Dam. Rien de très compliqué en somme. Pourtant, quand il était arrivé, le villageois avait été directement emmené. Les gobelins l'avaient amené dans une caverne. On l'avait rudoyé, insulté et on lui avait craché dessus. Finalement, ils l'avaient emmené dans une autre caverne un peu plus loin. Il avait été bon pour raconter son histoire une troisième fois et avait eu droit à un nouveau tour de rudoiement, insultes et crachats. On l'avait amené dans une troisième caverne, toujours plus profondément, toujours plus grande. Il y avait énormément de gobelins, cela grouillait dans tous les sens. Il y avait également un enclos remplis de grandes créatures que Pipo avait identifié comme des trolls. Le villageois commençait à ne plus être très rassuré. Tentant de se rassurer, il maugréait dans sa barbe. Il était là pour rendre service après tout. Il avait dit ce qu'il avait à dire. S'ils n'étaient pas contents ce n'était pas son problème. Il avait droit à un peu de respect quand même. Il allait leur dire. Cela n'allait pas se passer comme ça. La détermination et les revendications de Pipo s'évanouirent comme neige au soleil quand un énorme gobelin s'approcha de lui. Grand et robuste, il avait le visage recouvert d'une sorte de cagoule composé d'un mélange de cuir et d'os dont le villageois craignait de deviner la macabre origine. Son armure sombre était agrémentée de morceaux d'os, de dents et même de ce que Pipo identifia comme un visage humain. La créature s'approcha de lui d'un pas étonnamment leste. “Raconte-moi ton histoire…”,murmura-t'il d'une voix sourde et traînante. Pipo tenta de rassembler ses idées et surtout de faire semblant de ne pas réaliser qu'il s'était fait dessus. “J'étais dans mon village, quand des soldats sont arrivés. Des hommes du Roi. Ils ont repéré votre armée et comptent vous bloquer la route au niveau du Col du Sorcier.”L'Épouvanteur grogna. “Combien ?”Pipo dégluti bruyamment. “Au moins cinq mille hommes..”L'Epouvanteur saisit sa main et la porta à sa bouche brutalement, le soulevant du sol. D'un mouvement sec il ferma ses dents sur son petit doigts, le sectionnant net. Pipo hurla de douleur. L’Épouvante le saisit à la gorge et le souleva jusqu’à son propre visage. “Raconte-moi ton histoire”, siffla-t’il entre des dents. Pipo avait du mal à parler à cause de la douleur, de la main qui enserrait sa gorge mais aussi de la peur. “Il y a cinq milles soldats du roi qui vont vous attendre pour vous bloquer au col du Sorcier.”L'Epouvanteur relâcha très légèrement sa main autour de la gorge de Pipo. “Tu viens d'où ?”“Amon Delen…”,souffla le villageois d'une voix rauque. Le grand gobelin le laissa lourdement tomber. Il se tourna vers un de ses sbires. “Envoi une équipe au Dushatâr Zagh, ne vous faites pas repérer”, tonna-t'il de sa voix profonde. Les informations du villageois confirmant ses craintes. C'était l'endroit parfait pour une embuscade Il se tourna alors vers Pipo. L'humain s'était blotti contre un gros rocher, tenant sa main ensanglantée. “Toi, tu restes ici. Si tu m'as menti, on rasera Amon Delen et je te donnerai vivant à manger à mes trolls. Si tu as dit la vérité, nous oublierons ton village quelque temps et je te tuerai avant de te donner au trolls.”Pipo ne réagit même pas. Une larme s'était mise à couler doucement le long de sa joue. Les gobelins n'avaient pas usurpé leur réputation de cruauté. ***
Zartha se tenait caché sous un énorme arbre à l'ombre protectrice. Il avait rampé hors de la caverne qui terminait le grand tunnel qui aboutissait au Dushatâr Zagh. Le soleil n’était pas encore couché et si les trolls ne supportaient pas la lumière de celui-ci, l’éclaireur gobelin ne l’appréciait pas beaucoup plus. Il s’était désormais assez avancé pour deviner une immense masse de tentes positionnées sur le versant opposé du col. Des feux commençaient également à s’allumer un peu partout dans le camp. Il était difficile de compter exactement le nombre de soldats, ceux-ci étaient pour la plupart à l’intérieur des tentes. Ils se reposaient sans doute pour être en forme pour la bataille qu’ils prévoyaient de lancer cette nuit. Les généraux ennemis paraissaient malins. Leur position ne permettaient pas une attaque surprise ni un véritable contournement. Ils semblaient avoir une idée très précise d’où se trouvaient les trois entrées du tunnel qui passait du col du sorcier à la Grande Voie de Gundabad. Ils avaient positionné leur camp légèrement en contrebas. Ils auraient même l’avantage de pouvoir mener une charge. Leur plan connaissait néanmoins trois failles majeures. Tout d’abord, ils avaient oublié que le cœur des hommes était aisément corruptible. Ensuite, ils n’avaient pas jugé bon de dissimuler leurs positions… enfin, ils ne paraissaient pas connaître le Chemin des Ânes. Constituant un détour de plus de quinze kilomètres, le Chemin des Ânes permettait de contourner l’entrée de la Grande Voie de Gundabad et de la rejoindre plus loin dans les montagnes. Traversant une large vallée formée par la fonte d’un très ancien glacier, le Chemin était utilisé par ceux qui souhaitaient rejoindre Gundabad mais dont les montures se montraient rétives à l’obscurité des cavernes. Zartha ricanna en pensant à l’ingéniosité de l’Epouvanteur. Quand les hommes se rendraient compte de la supercherie, ils seraient déjà retourné dans la confortable obscurité de la Grande Voie. Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes. |
| | | Aldarion Roi d'Arnor
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~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
| Jeu 25 Jan 2024 - 21:48 | | Fein se tenait droit, immobile dans l'obscurité. La journée avait été fatigante. Comme la veille, ils avaient méthodiquement abattu et aligné les pins qui poussaient sur la partie inférieure de la vallée. L'objectif était double : limiter au maximum les couverts de la racaille gobelins et préparer un magnifique feu de joie. Fein pensa avec un sourire aux vieilles histoires sur leurs ancêtres numénoréens et sur leur appétence pour le bois. Près de cinq milles soldats avaient bûcheroné deux jours durant et cela se voyait.La vallée avait été complètement recouverte sur près de deux kilomètres par des troncs enduits de poix. Ils avaient bien fait les choses et le paysage semblait avoir été dessiné par une tempête et non façonné par la main de l’homme. Les soldats de l’Arnor étaient désormais alignés, munis d'une multitude de flèches incendiaires ou non. C’était un déluge qui se préparait à s’abattre sur les gobelins. Ils avaient creusé un sillon qui serpentait devant les positions des hommes. Celui-ci était rempli de poix. Une étincelle suffirait à l’allumer et à permettre à chacun d’allumer ses flèches. En attendant, ils restaient dans le noir. Fein avait craint d’être trop fatigué pour combattre. Néanmoins, l’adrénaline et l’excitation du combat lui donnait l'impression d'avoir retrouvé ses vingt ans. Pourtant, l'attente commençait à se faire longue… et l'inquiétude s'installait peu à peu dans son cœur. ***
Grak était nerveux. Les trolls avançaient lentement, ils paraissaient mal à l'aise loin de leur cavernes. La longue file des gobelins s'étirait tandis qu'il incitait ses chefs de bande à houspiller les retardataires. Traverser le Chemin des Ânes leur avait permis d'éviter les troupes de l'Arnor mais également rallongé considérablement le temps à l'extérieur du réseau de voies souterraines. Il ne pouvait pas prendre le risque de perdre trop de temps s'il ne voulait pas voir ses trolls se faire pétrifier. Après plusieurs heures à avancer au pas pour tenter péniblement de maintenir un semblant de cohésion, L'Épouvanteur avait donné ordre de hâter l'allure provoquant une désorganisation générale. Il n'aimait pas ça mais il serait temps de remettre tout ce beau monde en ordre de marche plus tard. Une tempête avait fait rage dans la vallée et des troncs bloquaient les abords du chemins. Grak sourit, cela allait forcer ses soldats à se rassembler en une file plus ou moins réduite. ***
Estef humait l'air environnant les yeux mi-clos. Un sourire se dessina peu à peu sur son visage. Il en était désormais persuadé, leur plan allait marcher. “Préparez-vous ! Nous allons au chemin des Ânes !”, cria-t'il à ses hommes. Sans attendre les quelques centaines d'hommes qui se tenaient assis autour des feux de camp se relevèrent. Estef vérifia les lanières de ses bottes. La marche allait être longue mais les gardes des Landes en avaient l'habitude. Un hululement sinistre s'éleva quelques pas en contrebas du camp. C'était le signal du guetteur, quelqu'un venait. Estef se glissa comme une ombre jusqu'à la position de la sentinelle. Là,en contrebas du col du sorcier, un important groupe d'hommes s'approchait. Un homme avançait à leur tête. Estef sourit largement,il aurait reconnu cette tignasse parmi mille autres. ***
Un serpent de feu était soudain apparu au sommet de chacun des versants de la vallée. Des silhouettes se tenaient juste derrière. Il avait fallu un moment pour que Grak comprenne. Le ciel s'était enflammé quand des milliers de flèches s'étaient élevées dans le ciel avant de s'abattre sur les gobelins. Grak avait tout juste eu le temps de dégager son bouclier. Comme par magie, un mur de feu s'était élevé de part et d'autre de la longue colonne des gobelins. Grak avait compris… c'était un foutu piège. Les arbres n'étaient pas tombés par hasard, ils avaient disposés là par un ennemi qui les attendait. Ses soldats hurlaient dans tous les sens, gagnés par la panique et l'effet de surprise. Il devait réagir s'il ne voulait pas que son armée termine en charpie. Il paraissait impossible de remonter les versants de la vallée tant l'amas d'arbres en feu paraissait inextricable. “ En avant !”, hurla-t'il, “Sortez de cette vallée !”Ils devaient sortir du défilé, retrouver un terrain dégagé et se frayer un chemin jusqu'à l'entrée des cavernes. Certains des gobelins s'acharnaient à tenter de passer au travers des pins en feu pour atteindre les tireurs. Ceux qui parvenaient à passer cette barrière finissaient pour la plupart criblés de flèches et les rares qui atteignaient l'ennemi se faisaient cueillir à un contre dix. Gark poussait les groupes qu'il croisait vers l'avant, ce défilé infernal devait avoir une fin. De temps en temps, un troll, parvenait à forcer le passage, des gobelins s'engouffraient alors à sa suite parvenant à mener de petites escarmouches au cœur des lignes ennemies. Malheureusement, les hommes d'Arnor étaient trop nombreux, mieux équipés et souvent plus habiles au combat. Certains tombaient sous les coups des gobelins et surtout du troll mais ils finissaient pas avoir le dessus. Il aurait pu paraître intéressant de faire se rassembler assez de trolls et de gobelin au bout d'une de ces ouvertures pour mener une charge coordonnée. Malheureusement, ils étaient trop désorganisés et fonçaient sur l'ennemi pour éviter ses flèches. Gark se démenait pour rallier ses troupes et tenter de les faire progresser vers le bout du Chemin des Ânes. Les corps s'amoncellaient autour de lui et ses espoirs s’amenuisaient. Il lutta plusieurs dizaine de minutes, progressant à petit pas. Déjà il devinait les premières lueurs de l’aube et avec elles la fin de ses espoirs. Il retira son masque, celui qui lui avait fait obtenir le surnom d’Épouvanteur et se résolu à sauver ce qui pouvait l’être : sa peau. Il dévala à toute vitesse le chemin qu’il avait mis si longtemps à grimper, il slalomait pour éviter les flèches qui pleuvaient toujours à un rythme soutenu. Alors qu’il parvenait au bout de la file de gobelins, il s’arrêta net. Face à lui, une troupe d'un petit millier d’hommes arrivait, sans doute décidée à exterminer les fuyards. Parmi ceux qui menaient cette charge, un homme retint son attention. Sa chevelure blanche, son épée au pommeau d’aigle avaient sans nul doute de quoi attirer l’œil… mais c'était surtout la détermination dans son regard qui avait attiré Grak. La morsure d’une flèche le ramena à la réalité. Il n’aurait pas dû rester immobile. Une seconde flèche l’atteignit. Son regard fût attiré par une lueur à l’est. Le soleil se levait. Un macabre sourire s’afficha sur son visage quand il vit ses trolls se figer. Le chemin des Ânes allait devenir le chemin des trolls, Gundabad n’aurait pas ses renforts et Fimbulfambi allait pouvoir se trouver un nouvel héritier. Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes. |
| | | Forlong Tribun Militaire d'Arnor
Nombre de messages : 3423 Age : 32 Localisation : En Arnor Rôle : Vieux loup au service du Royaume du Nord
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
| Dim 4 Fév 2024 - 20:16 | | Estef se glissa comme une ombre jusqu'à la position de la sentinelle. Là, en contrebas du col du sorcier, un important groupe d'hommes s'approchait. Un homme avançait à leur tête. Estef sourit largement, il aurait reconnu cette tignasse parmi mille autres. L’homme en question avait détaché une hampe de sa selle et la leva au-dessus de sa tête, en dévoilant un étendard vert orné d’étoiles : celui du royaume d’Arnor. Il avait maigri et ses rides s’étaient approfondies, mais pour ceux qui le connaissaient aucun doute n’était possible. Forlong Neldoreth d’Arnor, Tribun du Royaume du Nord et commandant des armées du roi Aldarion était de retour. Derrière lui se trouvaient quatre cent hommes dont les uniformes avaient vu des jours meilleurs, mais les broches en forme d’étoile brillaient sur leurs capes et leurs épées étaient propres et affûtées. Les survivants du régiment perdu du Commandant Sodden. L’heure n’était pas aux longues retrouvailles, et Forlong se contenta de serrer l’avant-bras d’Estef dans un salut guerrier avant d’écouter son compte rendu de la situation et de la bataille en approche. Ils devaient prendre à revers l’armée du Mont Gram prise au piège par le gros des forces dunedaines. Les quatre cent hommes du Tribun ne seraient pas de trop. Ils entamèrent la montée vers le Chemin des Anes. Au loin un halo rouge indiquait que la première partie du plan avait fonctionné et que les gobelins étaient pris au piège. Lorsque les premiers bruits des affrontements se firent entendre, Forlong tourna son cheval vers les quelques centaines des guerriers assemblés derrière lui, et s’exclama : -Hommes du Nord ! Je vous ai promis que si vous faisiez preuve de loyauté et de courage vous seriez reintroduits dans les rangs de l’armée. Ce jour est arrivé. Une opportunité pour vous de redevenir des soldats d’Arnor ! Une opportunité pour vous d’honorer le nom du Commandant Sodden en accomplissant la mission qui vous avait été donnée, celle de combattre les gobelins du Mont Gram !
J’ai moi-même été prisonnier dans les cachots de Gundabad et sachez que je préfère mourir plutôt que d’y retourner, ou de laisser un autre de mes compatriotes subir le même sort. Alors en marche, guerriers du Nord ! Que la mémoire de nos lames brillantes reste à jamais gravée dans les esprits de ces sombres créatures, et qu’elles n’osent plus jamais sortir de leurs trous pour souiller nos terres !
Les yeux du Tribun brillaient à la vue de plusieurs centaines d’épées sorties en unison de leurs fourreaux. Il se tourna vers un homme qui était resté silencieux et recroquevillé sur lui-même. Son visage pâle et ses mains liées aux poignets. -Qu’on m’apporte une épée.
Un de ses soldats lui donna sa lame. Forlong se tourna vers le prisonnier, et leva l’épée en l’air, avant de couper ses liens d’un geste précis. -Malor. Pour toi aussi c’est une opportunité de redevenir un soldat d’Arnor. La cour martiale t’attend, mais même un homme qui a perdu son chemin peut faire preuve de noblesse avant la fin.
Il retourna l’épée, l’atrappant par la lame avec son gantelet, et la tendit à l’homme qui le regardait les yeux écarquillés. Le Tribun se tourna vers son second en commandement, un homme à la moustache impressionnante qui tenait un arc en main. -Sergent Ranan. Si l’ancien capitaine Malor tente de fuir ou de s’attaquer à un des notres, abattez-le.
Le sous-officier acquiesça d’un hochement de la tête. Forlong leva sa propre épée, une splendide lame dont la garde ressemblait à des ailes d’aigle. C’était l’arme du feu Commandant Sodden, et aujourd’hui elle goûterait à nouveau au sang des ennemis du royaume. -Pour l’Arnor !
Ils chargèrent. La stratégie des hommes du Nord ainsi que la présence des renforts inattendus leur avaient garanti la victoire, mais tels des rats pris au piège, les gobelins de Mont Gram étaient plus dangereux que jamais. La plupart des guerriers de la Garde des Landes et du Régiment Perdu n’avaient jamais vu de troll auparavant, et beaucoup périrent lorsque les lignes se heurtèrent. Alors qu’il combattait, Forlong vit d’un coin de l’oeil l’ancien capitaine Malor enfoncer son épée dans le cou d’un troll en lui infligeant une blessure mortelle, avant d’être à son tour écrasé par l’arme gigantesque de la créature. Il avait choisi sa fin. Les hommes de Forlong et d’Estef avaient tenu bon, en empêchant les gobelins de reformer les lignes et d’organiser une retraite vers les tunnels. C’était le sergent Ranan qui abattit le terrible Epouvanteur de deux flèches meurtrières. Un grognement terrifant des trolls se fit entendre lorsque le soleil perça au-dessus des montagnes, avant de laisser place à un silence de pierre. La bataille du Chemin des Anes était terminée, et un danger terrible dont le roi des nains Thorik ignorait l’existence fut écarté, laissant Baltog de Gundabad seul face aux forces de la Coalition. Forlong marchait sur le champ de bataille, en admirant les créatures gigantesques pétrifiées qui ornaient à présent le sentier qui porterait à présent le nom du Chemin des Trolls. Il avait discuté longuement avec Fein de Cameth Brin et Estef Lapertz. A présent, il était temps pour lui de rentrer à Annuminas et de faire son rapport, afin d’expliquer sa disparition et le sort du Régiment Perdu et de ses malheureux officiers. Cela faisait des longs mois qu’il n’avait pas vu l’Intendant Aleth Enon qui lui avait confié le rang de Tribun ainsi que sa mission. Il se demandait comment le vieil homme qu’il avait appris à respecter le recevrait... Au loin, une colonne de cavaliers attira son regard. Ils portaient des capes bleues, ce qui ne correspondait à aucun régiment qu’il connaissait. En attendant leur arrivée, il ferma pendant un moment les yeux, laissant le soleil matinal réchauffer son visage. Il était de retour. #Forlong #Malor #RananMembre des Orange Brothers aka The Good Cop |
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