Vers les Monts d'Angmar et l'ermite des montagnes

Je me remis à table et repris une cuisse de chevreuil tout en surveillant le nouveau membre de la compagnie. Bien qu’il semblait sympathique, je regardais attentivement Idrick. Je croquai à pleines dents dans ce bon lapin. Pour moi, ce repas était un véritable festin car manger du lembas tout les jours, cela perdait sa saveur. Tout en mangeant, je réfléchissais aux aventures pourries qui venaient de m'arriver : l'épisode du loup, celui de la femme qui met trois heures pour savoir si elle vient et qu'on a du abandonner, l'épisode du vendeur d'herbe à pipe avec sa tête de gobelin ... j'en arrivai même à oublier de scruter les moindres mouvements d'Idrick. Quand j’eus fini de manger, je me levai pour enfiler les gants que le cousin d’Amadeo m’avait si gentiment donné. Les pics de fer aux bouts des gants semblaient redoutables dans un combat au corps à corps. Quand j’eus fini d’observer mes gants, je partis m’entraîner quelques minutes avec mes nouvelles haches de jet. Le pauvre sapin s’en souvient encore. En me remettant à table, j'allumai ma pipe et savourai un peu d'herbe de la Comté ; les autres venaient tous juste de finir leur repas. C’est dans l’art de manger et de boire que les nains sont les plus rapides et les plus forts ! Après un long silence, je me risquai enfin :
- Alors Idrick, parlez-nous un peu de vous ! On ne sait rien de vous mis à part que vous aimez manger du lapin. Vous vivez à Fornost ? Pour ma part, je me nomme Azêbar d’Erebor que l’on surnomme Fléau des Orques ou Hache Ethérée.

Je me levai brusquement sans attendre une réponse du nouveau venu car j'avais entendu un bruit suspect. Je partis dans la direction du bruit en saisissant ma hache au passage. Le bruit se répéta plus près cette fois, derrière un petit bosquet plus précisément. Je risquai un coup d'œil et vis 6 gobelins. Ah ! Les viles créatures ! Elles débattaient de la façon qu'elles allaient nous attaquer. Une paire de gobelin voulait nous tendre une embuscade. Une autre voulait enflammer les bois autour de nous pour que l'on meure par les flammes ou asphyxiés. Et enfin les deux autres gobelins restants dont le chef voulaient nous tirer des volées de flèches dans la gueule avant de nous achever au corps à corps. Je rejoignis le groupe en vitesse. J'annonçai discrètement la nouvelle à Amadeo. Je ne savais ce qu'il allait décider de faire car il n'eut pas le temps de me répondre. Les gobelins avaient mis à exécution un nouveau plan : ils nous attaquaient tous en masse. Tous possédaient des épées du Mordor ainsi que des arcs détériorés. Le chef possédaient une hache provenant de Cirith Ungol. Saisissant Gûrzal à deux mains, je poussai un long cri et criai :
- Allez ! Venez viles créatures ! Venez tâter la lame de Gûrzal !

Idrick essaya de ne pas s'énerver:ces types le considéraient comme un paysan,alors qu'il était bien plus.

Il se releva et,regardant droit dans les yeux l'homme qui semblait être le meneur,il lui dit:
"Pour qui me prends-tu? Pour un bellâtre?Les femmes ne m'intéressent pas,elles ne sont guère fréquentables en général. Pour répondre à ta question, non je n'étais pas à la taverne,je suis arrivé à Fornost il y a 3 heures et je vous ai rattrapés.J'ai besoin d'un travail,ainsi que d'un peu de compagnie jusqu'à Angmar ou,dit-on,des Numénoréens Noirs roderaient encore,et ça,ça m'intéresse beaucoup."

Il regarda l'homme brandir son arme:"Dois-je me battre avec toi pour te prouver que je suis digne d'être avec vous?"

Il observa le Nain qui revenait de sa séance de décrassage:"Sachez,maitre Nain,que ma vie n'est guère intéressante pour un demi immortel comme vous,mais nous pouvons parler de vous et vos amis. Par exemple, dans quel domaine êtes-vous doué et vos amis?"

L'entendant, il se retourna et,voyant les gobelins,sans poser aucune question,il sortit son arc et se mit à décocher des tirs pour abattre ces maudits ennemis.

Le soir commençait à s'installer. Le vent frais de l'Ouest nous envoyait de plus en plus de bourrasques d'air froid.
La faim commençait à faire gémir mon estomac, mais le Mont Gram n'était plus qu'à quelques kilomètres et je préfère y arriver aujourd'hui.

Les trolls des montagnes sont présents mais les nombreux rochers permettent d'allumer un feu et de se protéger des tempêtes nocturnes, fréquentes par ici.
Les chevaux commençaient eux-aussi à présenter des signes de faiblesse.
Je jeta de temps en temps un regard oblique vers Idrick.
Je m'en voulais de lui avoir parler come un paysan, mais je tenais plus que tout à protéger ma communauté, je devais avoir une autorité et gérer le groupe comme une main de fer dans un gant de velour.

Les premiers rochers de Gram étaient apparus depuis longtemps, mais on pouvait à présent distiguer des cavernes, dans lesquels vivent sûrement un bazard de créatures les plus terrifiantes que les autres.
Aratorn éternua, et un fil de morve volait à présent à côté de ses pattes, rattaché à la narine gauche de l'animal, ce qui fit rire les autres cavaliers.
Enfin, le mont Gram,...nous y sommes !
Je trouva un endroit facile à défendre et à l'abris du vent. On alluma un feu et on fit cuire des chevreuils et des rats. C'était délicieux !

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Après la bataille contre ses foutus gobelins, nous étions repartis puis nous nous avions de nouveau fait une pause. Amadeo semblait plongé dans ses pensées ... Il devait simplement déterminer notre chemin mais je le sentais plus perplexe. Idrick ! Ah, Idrick, je ne savais que penser de ce gaillard là ! Même s'il avait tué des gobelins, je gardais constamment un œil sur lui ! Il disait être rôdeur ! Mais même un suderon aurait tué ces gobelins ! Je devais l'avouer ... : il n'avait pas le physique d'un suderon mais on ne savait jamais. Le temps se faisait de plus en plus lourd au fur et à mesure que nous nous rapprochions du Mont Gram. Après avoir dîné, je m'étais endormi rapidement. Seul Idrick et Amadeo restaient éveillés. A la chaleur du feu, mes yeux se refermèrent peu à peu. Et je crus voir, avant de m'endormir dans un profond sommeil, Idrick engager la conversation avec Amadeo en dégustant un petit supplément de lapin que je n'avais pas eu. Puis je tombai dans un profond sommeil ... profond et agité surtout ! Je n'eus jamais fait autant de rêve en une seule nuit ! Tout d'abord je me revis dans une forêt poursuivant quelque chose. Je crus qu'il s'agissait de la Forêt Noire et que j'essayai de rattraper ce fichu loup ! Mais la forêt était plus ancienne et nul loup n'était autour de moi. Puis, je fus transporté : j'étais dans un désert de sable. Le Harad ! Et j'étais avec un nain, un autre nain près de moi. Je me penchai pour le voir quand je fus transporté en Erebor dans la maison de mon frère. Il était allongé sur son lit et bougeait dans tous les sens. Il hallucinait, il parlait mais je ne pus comprendre ses paroles. Puis mon sommeil devînt stable ... jusqu'à ce que ...

Jusqu'à ce qu'Idrick me réveilla.
- Oh, messire nain ! Voulez-vous un peu de lapin ? Il en reste encore un peu.
- Volontiers ! lui dis-je en me relevant
Je m'assis près du feu autour d'Idrick et d'Amadeo. En grignotant ma cuisse de lapin, je pensais longuement à mes rêves. Je n’y comprenais rien ! Mon frère gisant sur son lit, une forêt et un désert et un nain. Une hypothèse surgit soudain dans mon esprit, et si le nain que j’avais vu en rêve était mon frère ? Celui parti il y a quelques années dans le Harad. Et si le rêve était vrai, mon frère était vivant ! Amadeo et Idrick parlaient ensemble mais je n’y prêtai aucune attention. Je levis la tête et aperçus toutes les constellations dans le ciel. J’adorais observer les étoiles mais aujourd’hui je le fis presque machinalement, perdu dans mes pensées. Je ne me préoccupai pas le moins du monde d’où nous allions et avec qui car d’après ce que j’avais compris Môrhïn devait nous rejoindre cependant elle ne l’avait pas fait. Ayant fini mon lapin, je jetai l’os dans le feu. C’est Idrick qui me tira de mes pensées en nous proposant à Amadeo et à moi d’aller nous coucher. Contrairement à Amadeo, j’acceptai la proposition et partis me recoucher le peu de temps qu’il nous restait pour dormir…