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 Un Comte à régler

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Learamn
Agent de Rhûn - Banni du Rohan
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Learamn

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Age : 25
Localisation : Temple Sharaman, Albyor
Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan

~ GRIMOIRE ~
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- -: 25 ans
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Un Comte à régler EmptyVen 22 Déc 2023 - 14:06


Au travers de la vitre humide du fiacre, les paysages du Lebennin défilaient lentement sous un ciel gris et menaçant. Les territoires vallonnés du Nord de cette région étaient encore visibles au loin, à l’horizon, mais ils avaient cédé leur place à des centaines d’hectares de plaines fertiles traversées par plusieurs cours d’eau qui venaient irriguer la terre et nourrir tout ce qu’on y produisait. Le regard du Comte était empli de nostalgie. Oui, il ne s’en était pas immédiatement rendu compte mais son pays natal lui avait bel et bien manqué.

Le voyage depuis Minas Tirith avait été plus long que prévu. En temps normal, quelques jours était suffisant pour descendre l’Anduin depuis la capitale jusqu’à Pelargir puis la grande route commerciale permettait de rallier Linhir en moins d’une semaine. Cependant, les rives du Grand Fleuve n'étaient plus sûres et la grande cité portuaire devait faire face à un blocus pirate qui handicapait le royaume entier. Ainsi, pour d’évidentes raisons de sécurité, un détour avait été nécessaire, rallongeant le voyage de près d’une semaine supplémentaire, passées sur les routes du Royaume. Quand ils pouvaient s’arrêter à une auberge de voyage, Alcide et sa suite se faisaient le plus discret possible, craignant sûrement que l’on ne reconnaisse l’ancien Intendant du Gondor, l’une des figures les plus importantes du royaume. S’il n’avait pas toujours voulu se mettre en avant au cours de son mandat, restant presque une figure à la discrétion trop marquée pour certaines mauvaises langues, son nom était bien connu en ces terres. L’homme appréhendait quelque peu les réactions qui accompagneraient son retour. Du dédain pour un noble ambitieux cédant aux sirènes du pouvoir avant de revenir bredouille, sa carrière s’étant fracassée sur la realpolitik de la capitale ? Du soulagement de voir revenir un seigneur qui fut apprécié de tous? Peut-être pire, de l’indifférence à l’égard d’un personnage qui avait disparu de leur quotidien depuis un long moment.

Sa démission à la suite des sinistres évènements ayant secoué la Cité Blanche avait été plus significative qu’il ne l’avait pensé, et, avec le recul, une véritable erreur. Après la mort du Général Cartogan, de nombreuses critiques s’étaient élevées à l’encontre de l’Intendance qui n’aurait pas rempli son rôle de réconciliateur garantissant la paix sociale. La Reine avait temporairement repris les choses en main et Alcide avait été convaincu par sa Cour de remettre sa démission.

“Une simple formalité pour satisfaire les critiques”
lui avait-on répété.

“Vous serez sans nul doute conforté à ce poste lors du Conseil du Sceptre” l’avait-on rassuré.


Pourtant, il avait été berné. Le clan des Fidèles de la Reine avait manigancé en coulisses pour que les grands Seigneurs de ce Royaume choisissent Dalia de Ronce comme nouvelle intendante. Ce n’était pas un mince exploit, tant une certaine misogynie régnait encore dans certains cercles du pouvoir Gondorien. Alcide, de son côté, avait senti le vent tourner quelques jours avant la tenue du Conseil et s’était tourné vers les plus conservatifs des représentants, et en particulier l’influent Général Aerith. Au final, cette alliance de circonstances avait volé en éclats face à la dextérité des fidèles de la couronnes, qui à coup de promesses et d’autres concessions étonnantes, étaient parvenu à rallier les seigneurs des fiefs à leur cause.

De Ronce avait été nommée et Alcide avait perdu son pari. Pour un politicien chevronné comme lui, la défaite avait été amère. Il avait d’abord cherché des responsables et sa rancœur s’était tour à tour tournée sur la Reine, ses Fidèles et même la Compagnie du Sud dont il soupçonnait une implication loin d’être innocente derrière ce vote. Après tout, l’ancienne Grande Guérisseuse faisait bien partie de l’entourage nébuleux de ce satané Saemon Havarian. Puis, il avait fini par réaliser qu’il était le principal responsable de cette déchéance. Cet échec était avant tout le sien. Une acceptation qui lui fut salvatrice.
Ainsi, il avait sereinement vidé les quartiers de l’Intendance avant de souhaiter élégamment beaucoup de réussite à son successeur. Il n’y avait pas officiellement de passation de pouvoir, l’Intendance ayant été laissée vacante suite à sa démission, mais il avait tout de même tenu à accueillir Dalia et lui prodiguer quelques conseils sur les prérogatives de son nouveau poste. Les intérêts du royaume passaient avant tout et, en mettant de côté toute rancœur personnelle, le choix du Conseil n’était pas forcément le plus mauvais. Malgré son expérience, elle avait été éduquée à la politique et à la diplomatie et jouissait d’une image populaire et positive auprès des habitants de Minas Tirith, loin de l’aristocratie du Lebennin qu’incarnait Alcide. Tout ce dont la Couronne avait besoin.

Alcide avait été utile au pouvoir pendant un temps. Il en avait désormais été écarté. Bien qu’il dispose toujours d’un hôtel particulier au sein de la capitale, il avait vite réalisé que sa place n’était plus à Minas Tirith.

Son regard se détourna du panorama pour se poser sur la banquette vide en face de lui. Il eut un sourire triste. Malgré tous ses arguments, Vedraï, sa nièce, avait refusé de rentrer avec lui. Il en avait été déçu, lui qui voyait déjà toute leur famille réunie sous un seul toit. Cela faisait tant d’années qui avaient déjà été gâchées. Mais la jeune femme était farouche et animée d’une volonté d’indépendance solidement affirmée. Elle avait désiré rester dans la grande ville un peu plus longtemps, assurant tout de même à son oncle qu’elle viendrait bientôt le visiter.
Un autre échec pour le Comte d’Illicis.

Le convoi franchit finalement les murs de Linhir alors que la pluie se mettait à battre. Les rues dallées et remarquablement bien entretenues étaient peu fréquentées mais quelques regards suffisaient à comprendre que la cité n’avait point souffert du départ du Comte. Bien au contraire. Le blocus de Pelargir faisait de Linhir le nouveau principal point d’entrée maritime vers l’intérieur des terres de l’Ouest du Gondor. Le trafic n’y était pas aussi important que dans la grande cité fluviale, Le Gilrain et le Serni étaient des fleuves bien plus modestes que l’Anduin et ne ralliaient pas Minas Tirith, mais de plus en plus de marchands décidaient de s’arrêter à Linhir, encore épargné par les affres de la guerre.

La carriole s’arrêta devant un château de taille relativement modeste mais à l’architecture raffinée.

“Nous sommes arrivées messire.” Lui indiqua le cocher.

Alcide prit une longue inspiration et réajusta sa cape de voyage alors qu’on lui ouvrait la porte. Il descendit prudemment du véhicule en s’appuyant sur le marchepied glissant.
Une belle femme d’une trentaine d’années se tenait devant l’entrée, un large sourire illuminant son visage au teint légèrement hâlé.

“Mon oncle! Quel plaisir de vous voir ici!
-Plaisir partagé ma chère Amelaï.”


Lors de son départ pour Minas Tirith, Alcide avait confié la gestion de la ville à son autre nièce. Certains avaient vu cela d’un mauvais œil mais le Comte de Linhir n’avait pas eu l’ombre de doute quant à la réussite de la sœur aînée de Vedraï. Suite à la mort de son frère, Alcide s’était chargé d’éduquer ses trois nièces sous son toit. L’aînée, Valeraï, fruit d’un mariage illégitime, avait été confiée à l’Arbre Blanc à un jeune âge. Elle en était désormais l’un des agents les plus émérites. La cadette, Vedraï, refusant un mariage arrangé, avait fui, disparaissant au Sud pendant de longues années avant de réapparaître subitement, prisonnière des pirates. Au final, seule la radieuse Amelaï était réellement restée au côté de son oncle. Ce dernier lui avait dispensé une éducation de haute qualité, la formant aux arts, à la politique et à l’économie. Tout ce dont elle avait besoin pour devenir une dirigeante accomplie.

“Thelyes est absent ?”
S’interrogea Alcide.
Oui, il est au chevet de son père”

L’ancien Intendant acquiesça silencieusement. Le mari d’Amelaï était issu d’une autre grande famille de Linhir, leur union renforçant l’influence des Illicis mais aussi assurant une vraie union entre les nobles de la cité portuaire. Alcide savait que ce mariage n’était pas le fruit de l’amour mais Amelaï, consciente de ses responsabilités, ne s’en était jamais plaint, acceptant son destin pour le bien commun. Un respect mutuel régnait entre les deux époux, dénué de la passion qui animait deux amants. Sa nièce en souffrait-elle? Si tel était le cas, elle n’en montrait rien.

Des domestiques débarrassèrent Alcide de sa cape et se chargèrent de porter à l’intérieur ses bagages. Amelaï le guida jusqu’au au petit salon et lui servit un verre de vin tout en lui exposant les récentes actualités qui agitaient Linhir.

“Les coffres se portent bien et le commerce se fait de plus en plus florissant. Certaines guildes ont commencé à gronder, arguant que l’on prélevait trop de taxes mais nous avons rapidement conclu un accord.”

Alcide sourit, décidément le fruit n’était pas tombé loin de l’arbre.

“Tu as fait du bon travail, ma nièce. Les retours que j’ai eu à Minas Tirith était tous excellents.”

La jeune femme s’installa à son tour en face d’Alcide, verre à la main.

“Vous me flattez. Mais il y a encore bien des choses à régler. Le Quartier des Tanneurs souffre encore d’inondations régulières et les travaux d'agrandissement du port traînent. Et puis il y a ce diable de Barbesco Lopa qui arrive toujours à nous filer entre les doigts tout en poursuivant ses affaires…Bref, je vous laisse la ville avec de sacrée problèmes.
-Non.”


Amelaï, surprise par la réponse expéditive de son oncle, cligna des yeux.

“Comment ?”


Alcide se redressa lentement et se dirigea vers la grande fenêtre circulaire qui illuminait toute la pièce. Il contempla la cité fortifiée et le port qui la jouxtait, un air triste sur le visage.

“Non.”
Répéta-t-il. “Je ne suis pas venu pour prendre ta place; Amelaï. Comme je te l’ai dis tu as fais un excellent travail, le peuple t’aime et tu as une grande carrière devant toi. Quant à moi…”

Il ferma les yeux et, pour la première fois depuis si longtemps, fut envahi d’un agréable sentiment de sérénité.

“Quant à moi, je vais enfin pouvoir prendre un peu de repos.”


#Amelaï


The Young Cop


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