Evgen avait stoppé net sa monture, aussitôt imité par l’ensemble de la troupe. Effectivement, en se concentrant, il distinguait des volutes de fumée. Le seigneur d’Admund avait du mal à distinguer un bois, il voyait surtout un léger relief.
Les hommes se réorganisèrent, adoptant une position défensive et ralentissant l’allure. Ils avancèrent encore pour se rapprocher. Devant eux, se dressait une légère pente qui constituait le pied d’une colline boisée. Les fumées paraissaient parvenir de l’autre côté du bosquet, en contrebas de l’autre versant de la colline. Ils entendaient un vague murmure, comme un étrange bourdonnement. Evgen leva la main, signifiant à la troupe que le moment était venu de s’arrêter.
Les cavaliers se déployèrent en demi-cercle face aux bois. Evgen descendit de selle, il saisit un arc court attaché à son cheval et s’approcha de Jaroth. Il lui tendit les rênes de sa monture.
“ Aucun risque inutile, si je ne suis pas revenu dans la demi-heure, rentrez à Aldmund.”
Il pointa du doigt trois de ses soldats qui mirent pied à terre et saisirent à leur tour leurs arc. Il s’approcha de Sighild et de ses compagnons.
“Je n’ai aucun ordre à vous donner mais votre présence à tous les trois serait plus que bienvenue.”
Il avait l’air grave et plus aucun amusement ne semblait se marquer sur son visage fermé. Sans un mot de plus, il s’avança en direction du bois, suivi par ses hommes.
La progression dans le bosquet était difficile, encore plus compte tenu de leur volonté d’avancer avec discrétion. Le petit groupe s’était espacé afin de maximiser leurs chances de débusquer une éventuelle sentinelle. Ils étaient loin du point de rendez-vous et l’odeur des fumées rappellait de bien mauvais souvenirs à Evgen.
Soudain, un des hommes siffla trois coups brefs. Evgen fit signe à tout le monde de se rassembler pour se rapprocher de celui qui avait lancé l’appel. Le soldat se trouvait sur un éperon rocheux qui donnait une vue dégagée sur l’origine des fumées.
Ce qu’il vit glaça Evgen d’effroi. Devant eux s’étendait un immense camp militaire. Des hommes en armes circulaient, la peau noire et les armes étranges. Des tas de corps brûlaient un peu partout dans le camp, son odorat ne l’avait pas trompé. Au centre, un bûcher prêt à être allumé semblait attendre une victime. Les corps qui brûlaient étaient déjà bien calcinés mais de toute évidence il s’agissait majoritairement de cavaliers de la marche. Ils arrivaient trop tard, la bataille avait déjà eu lieu.
“Nous acceptons le sacrifice”, les mots de Threvedir avaient résonné dans l’air.
A ces mots, un bruit résonna dans la tête de l’homme. Un bruit mat, comme celui d’une pièce qui se serait enfin décidée à tomber. Le sort en était jeté, il avait refusé sa chance, il avait fait son choix.
On tendit l’épée et le fourreau à Lisan et des hommes le saisirent par dessous ses épaules et l’éloignèrent vers l’autre bout du camp. Il hurla, protesta mais rien n’y fît. Le choix avait été fait, le sacrifice avait été accepté.
L’homme paraissait étrangement calme, résigné. Ils le soulevèrent aussi et lentement le conduisirent vers le bûcher. Alaric s’approcha de lui, un air mauvais sur le visage.
“Toi souffrir beaucoup, feu faire très mal quand vivant.”
Ils l’attachèrent au grand poteau de bois au-dessus du bûcher. Le ciel était bleu, d’une pureté incroyable. C’était un beau jour pour mourir.
***
Evgen observait de loin la scène, on amenait lentement un prisonnier vers le bûcher tandis qu’un second était conduit vers le bout du camp. Son regard se concentra sur celui-ci, un homme lui tendit un cheval et l’aida à monter dessus. Tandis qu’il s’éloignait, Evgen constatait qu’un cavalier semblait, discrètement, le prendre en chasse.
Son regard revint sur le premier prisonnier. Soudain, il se figea. Il l’avait reconnu.
“Mortensen…”
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Calion Palantir Ambassadeur des Elfes - Premier Nez
Nombre de messages : 565 Age : 29 Localisation : Rohan Rôle : Elnaith de la Maison du Roi
À travers les sentiers l’amas de cavaliers s’était transformé tantôt en colonne et parfois s’étirant sur des centaines et des centaines de mètres, tantôt une dizaine d’entre eux tenaient sur un rang à peu près droit.
« Il est fracturé… » dit Calion à Evgen qui ne cessait de scruter son nez.
« Je vais finir par l’ensorceler, comme ça, plus personne ne le verra. » Il sourit.
« Certes il y a eu du bruit mais avec une telle nouvelle, il faut se préparer hâtivement… Et le bruit n’est que la conséquence. Je suis surtout heureux de ne pas avoir été réveillé par d'autres bruits. Il marqua une pause. C’est un plaisir partagé que de chevaucher en votre compagnie, il y a bien longtemps que cela ne m’était pas arrivé avec un Rohirrim. »
Au fil du chemin, Evgen se rapprocha du Noldo.
*Une chevelure écarlate comme le soulignait Ask-Aig…*
« Vous la disiez masquée, à quoi ressemblait ce masque ? »
À l’évocation du rapace, Calion ne put s’empêcher de penser à son aigle Terendul qu’il avait relâché mais qui parfois le visitait. Peut-être veillait-il sur lui depuis les cieux.
Il pensa.
*Erian, Erian… Erian.*
« Erian c’est au Nord des Terres du Roi n’est-ce pas ? »
Evgen acquiesça de la tête.
« Nous irons une fois la bataille remportée. » dit-il avec le sourire.
Calion était confiant, il connaissait la bravoure de ce peuple et l’habilité au combat monté, notamment l’archerie.
Le Noldo était sur le point d’adhérer aux propos de Sighild lorsqu’elle désigna de la fumée beaucoup plus loin.
*J’ai déjà vu cela* pensa-t-il.
Elle dépassa Jaroth et à mesure qu’ils se rapprochaient, Calion confirmait ses pensées. La troupe s’arrêta au pied d’une colline boisée. Evgen mit pied à terre, Calion le regardait se saisir de son arc et donner ses rênes à son second qui inclina la tête. À son tour Calion hocha la tête et descendit de son cheval. La visage d’Evgen avait changé, la gravité de la situation l’avait envahi, sans doute avait-il compris que déjà il était trop tard. Calion l’avait deviné depuis un certain temps déjà.
Le Noldo se saisit de son arc et à pas de velours pénétra dans le bois. Ils avaient formé une ligne et progressaient ainsi. Calion était à l’extrémité gauche de la formation. Il ne faisait aucun bruit à contrario des Rohirrims. Une odeur nauséabonde stagnait sous les arbres, une odeur que Calion connaissait.
Les sept se rassemblèrent à l’appel de l’un d’eux, Calion se hâta et s’allongea immédiatement sur le rocher.
Une vision d’horreur au loin, ou bien y était-il, sa vision se brouillait. L’odeur était plus intense et Calion se croyait sous les cadavres, un souvenir lointain de Glaurung.
Le camp militaire n’était pas fortifié, quelques piques par ci ou par là mais pas de murs ou une quelconque palissade, juste des tentes. Ce camp se devait être temporaire, pas une garnison fixe.
Une scène se jouait devant eux et il s’agissait d’en devenir les acteurs. À la mention de Mortensen, Calion, bien que surpris, dit calmement.
« Vous en êtes certain Evgen ? »
Celui-ci acquiesça.
« Il n’y a lors pas de temps à perdre. Il est dirigé vers ce monticule de bois. C’est un bûcher à n’en pas douter. Il a l’air de faire partie d’un rituel. Nous pouvons l’interrompre. C’est à vous de voir Seigneur Evgen. Nous pouvons tenter de sauver votre Vice-Roi ou bien nous retrancher à Aldmund. » dit-il, gravement.
Calion ne plaisantait pas avec la mort, il ne la connaissait que trop bien.
« Pendant que nous perdons du temps ici, le Vice-Roi se rapproche de sa fin. Nous pouvons les surprendre maintenant, nous bénéficierons de l’effet de surprise. »
La demi-heure arrivait à son terme.
« Il faut intercepter ce cavalier ainsi que son poursuivant. Il réfléchit. Très bien. Je… Je peux m’y introduire et y neutraliser les premiers gardes mais il vous faut sonner la charge immédiatement. Je pourrai abattre ceux qui entourent Mortensen tandis que vous foncez dans le camp. »
Evgen hocha la tête. Mortensen se rapprochait de son destin, il était désormais attaché à un poteau central.
Aldarion Roi d'Arnor
Nombre de messages : 1958 Age : 34
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
Le regard d’Evgen paraissait perdu dans le lointain. Il écoutait parler Calion mais la voix de l’elfe lui apparaissait comme un bourdonnement vague et indistinct. Depuis le début, il sentait que cette affaire s'engageait mal. Il sentait se préparer une tempête de haine et de violence. Ce qu’il voyait là ne faisait que le conforter sur le fait que la tempête s’était levée et que désormais rien ne pourrait l’arrêter. Mortensen était un symbole et sa mort allait achever de raviver les braises de la colère. Le riddermark n’avait pas besoin de ça.
“... vous foncez dans le camp”, les mots de Calion résonnait dans sa tête.
Le seigneur d’Aldmund secoua la tête, il crût percevoir que Calion avait mal interprété son mouvement et y voyait un signe d’encouragement. Il planta ses yeux froids dans ceux de l’elfe.
“Il est hors de question que je risque la vie de mes hommes. Nous ne sommes qu’une cinquantaine et nous n’avons aucune chance de réussir là où toute l’armée du Vice-Roi a échoué.”
Les dwimmens paraissaient être encore plusieurs milliers, en arme et bien organisés. Des sentinelles surveillaient les abords du camp et Mortensen se trouvait au cœur du campement. Tenter de le sauver relevait de la folie douce et si Evgen avait survécu autant d’années dans le métier des armes c’était parce qu’il n’était pas fou. Il n’avait jamais été un héros et n’avait jamais eu l’intention d’en devenir un.
“Ce combat n’est pas le mien, ni le vôtre Elfe. Nous n’avons pas à sacrifier nos vies pour tenter de sauver la sienne. Le Vice Roi a vécu par et pour la violence, il devait finir par tomber sur plus fort que lui, cela ne pouvait pas se terminer autrement.”
Il se releva et fit volte face en direction du reste de ses hommes.
“Un vieux sage m’a dit 'un jour quand tu sentiras que ta chance est en train de tourner, fait demi-tour.' Ainsi soit-il.”
Il avait déjà commencé à dévaler le talus, il se retourna à nouveau.
“Si vos yeux et votre précision vous le permettent, faites usage de votre arc, libérez-le du feu, achevez ses souffrances. Pour notre part, nous rentrons à Aldmund.”
Il pointa la direction du nord-est.
“Erian se trouve par-là, bonne chance.”
Sans se retourner, il s’engagea d’un pas décidé vers Jaroth et ses hommes. Cette guerre n’était pas la sienne. La tempête avait débuté et il était temps de se mettre à l’abri aussi loin que nécessaire.
Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes.
Sighild Baldrick Adepte des Arts Secrets
Nombre de messages : 286 Age : 34 Localisation : Va savoir... Rôle : Mage/Sorcière
~ GRIMOIRE ~ -: Semi-Elfe -: 115 ans (23 ans humain) -:
Ven 5 Avr 2024 - 20:39
La scène était horrible à voir. Elle réveilla de vieux souvenirs. La magicienne pensa un court instant à Lammath…à l’Ordre de la Couronne de Fer…à tous ces morts. Ce Mortensen était en une fâcheuse posture, Calion avait raison, il fallait agir vite. Mais les événements prirent une toute autre tournure…
Les Elfes suivirent en hâte le chef des Fauves. Evgen était de toute évidence en train de fuir, mais il fut saisit fermement par le bras par la magicienne :
“Qui se cache tandis que son peuple meurt ? Qui garde son épée au fourreau pendant que ses compagnons tombent ?”
Dans le plus grand calme elle reprit mots pour mots les paroles de Jaroth. Il ne s’était pas retourné. Il se dégagea violemment de cette prise et poursuivit sa fuite. Sighild n’eut rien. Elle continua :
« Ce mal qui est derrière nous ne cessera de grandir si vous demeurez ainsi. Le feu que vous avez vu se propagera et il sera bientôt aux portes de votre précieuse forteresse. Même cachés, vous ne pourrez rien y faire. »
Aucune réaction de la part de ce « Fauve » qui s’en alla. Sighild regarda au loin Jaroth, il détourna son regard, sans doute honteux :
« Soit. Partez…Je vous dis adieu Evgen le Couard. »
A son tour, elle retourna dans la forêt. Leur chance de réussite s’était considérablement amenuit, mais il lui était impossible d’imiter Evgen. Le Vice-Roi du Rohan était en danger.
Aux côtés de ses amis, la demi-Elfe marcha d’un pas décidé :
« Il y a sans doute une faille….il faudrait créer une diversion… »
Elle décida de s’avancer seule, et en toute discrétion, pour mieux observer la scène. Ses facultés elfiques lui permirent de ne pas se faire repérer. Sa magie lui aurait été d'un grand secours...
Les flammes se rapprochèrent peu à peu des pieds de Gallen Mortensen. Elle eut une sombre pensée : laisser cet homme mourir, éviter de se faire poursuivre si une flèche venait à être décochée pour le tuer. Fuir, comme Evgen.
Il fallait agir...et vite.
Au plus profond d’elle, elle pria pour un miracle...
Calion tomba des nues. Evgen n’était pas si courageux qu’il s’en donnait l’air.
« Je ne vous parle pas d’une bataille en bonne et due forme, je vous parle d’un sauvetage. Mais soit. »
Il regarda le Vice-Roi au loin.
« Vous avez raison, ce n’est pas notre combat. » Dit-il sèchement.
Evgen se releva et s’adressa aux trois Rohirrims qui les avaient accompagnés. Il se tourna une dernière fois sur les Elfes. Calion se tut lorsque le Seigneur d’Aldmund lui proposa d’abréger les souffrances du Vice-Roi de Rohan. Calion mesura l’ampleur de la situation. Evgen leur indiqua la direction de leur prochaine destination. Sighild le retint fermement et tenta de le raisonner, en vain. Puis il s’enfonça dans les bois. Depuis l’éperon rocheux, Calion le vit disparaître. Celui-ci n’était personne pour retenir le Rohirrim. Il éprouva néanmoins une certaine rancœur. L’Elfe se releva.
Que pouvaient-ils faire maintenant qu’il ne restait que les trois Elfes ?
Le Noldo s’adressa à ses compagnons.
« Depuis tout ce temps, après tous ces Âges, les Hommes continuent de me surprendre. Peut-être ne suis-je qu’un idéaliste… »
Il repensa au discours d'Evgen à Aldmund au moment du départ.
« De belles paroles pour rien… Encore. »
La magicienne cherchait à créer une diversion, elle ne souhaitait pas laisser Mortensen dans cette situation, mais qui l’aurait voulu ? Au loin le bûcher crépitait sinistrement, illuminant le visage du captif. Calion posa son regard sur ce dernier, et revint sur ses amis.
« Sighild, il marqua une légère pause. Si vous avez une idée pour le sortir de là c’est maintenant ou jamais… »
La magicienne ne dit mot, elle cherchait désespérément un moyen, un miracle, sa magie aurait été d’un grand secours.
Comme durant les Jours Anciens, les Elfes s'accrochaient à la vie de leurs petits-frères. Les Hommes entre eux avaient bien peu de scrupules.
Le Noldo scrutait le Rohirrim. Plus rien ne pouvait être fait pour lui, ses propres frères d’armes avaient déjà fui, il était seul, la fumée se répandait autour de lui. Il avait vu trop de gens souffrir inutilement durant sa longue vie. Peut-être que cette fois-ci, il pourrait libérer cette âme de la douleur ardente. Il repensa à Evgen qui avait sans doute été plus pragmatique que lui. Mais Calion était attaché à la vie des Hommes. Il les avait vu venir au monde, les avait accueillis, les avait vu mourir les uns après les autres. Leur vie n’était qu’un battement de cil pour Calion et celui-ci ne pouvait pas tous les sauver de leur trépas inévitable. Il avait tenté de le faire auparavant, mais la destinée de l'Homme est funeste. C'est inéluctable... Pensa-t-il. Cette contemplation le plongeait dans une introspection profonde, où il se demandait si la destinée des Elfes était encore de guider les Hommes. Peut-être aurait-il dû prendre le dernier navire pour Aman. La perspective de l'éternité, si chère à son cœur d'Elfe, se teintait désormais d'une mélancolie infinie devant ce spectacle macabre. Le Noldo se sentait pris au piège. Il se résigna.
« Je ne peux pas le laisser souffrir ainsi… Si quelqu’un doit le faire, ce doit être moi. »
Calion se saisit de son arc. L'action paraissait comme cérémonielle. Il récupéra une flèche de son carquois dans son dos. Il l’encocha. Il stabilisa sa visée tout en bandant son arc. La lumière du bûcher s’intensifiait. Calion regarda le Vice-Roi Mortensen dans les yeux tandis qu’il semblait se débattre parmi les flammes. Au-dessus de lui le ciel était si bleu. Les flammes léchaient les vêtements du Vice-Roi. Des guerriers rassemblés autour se réjouissaient. Une colonne de fumée s'élançait et contrastait avec le bleu azur au dessus d'eux. C’est un beau jour pour mourir. Se dit le Noldo. Il bloqua sa respiration. Il décocha sa flèche ; elle fendit l’air.
Gallen Mortensen Vice Roi du Rohan - Champion Rohirrim
Nombre de messages : 1581 Age : 48 Localisation : Minas Thirith Rôle : Vice Roi du Rohan
Gallen était concentré sur lui même , il était dans une bulle, il ne pensait qu'à ses sensations , à la future douleur.
Tenir , ne pas supplier, , la voix de Thorin lui revint en tête. Toujours calme le Vice roi touna son regard bleu cobalt vers ses deux interlocuteurs
"Toi tu as de la chance, en d'autres circonstances, sans mes erreurs, ta tête servirait de repas aux vers mais je gage qu'avant la fin de cette guerre tu seras mort, pense à cela lorsque la nuit viendra"
et à l'autre "Garde ta pitié "
Deux dernières bravades...
"Tenir, ne pas supplier"... "Tenir ne pas supplier", le Champion du Rohan essaye de maitriser sa respiration... Il est attaché au poteau, il serrent fort ils ont donc peur qu'il s'échappe, pourtant il a fait serment...Et la fumée vint à ses narines.....Puis la douleur , infernale, un Kaléidoscope de couleurs défila devant ses yeux...Les images de sa famille, de ses ennemis apparurent... Mais "Tenir ne pas supplier"..
Il réussit à lever les yeux vers le ciel bleu, mais celui-ci fut caché par la fumée âcre qui montait du bûcher.
"Tenir , ne pas supplier"
Puis les images des cloques, de sa peau craquelant percutèrent son âme... Gallen serra les dents. la douleur est trop forte, même la lame de Lammath n'était aussi cruelle.
"Tenir ne pas supplier"
il regarda le cielà nouveau.. des larmes monytèrent, dues à la fumée et à sa rage et... à la perte.
Il se força à basculer sa tête et il hurla à plein poumon
"AELYN"
Et un trait de lumière du soleil perça la fumée sombre et à cet instant le Champion du Rohan vit la flèche... Etonnamment sa pensée fut "une flèche elfique ??"
La pointe le frappa, il ne pouvait en être autrement , le tir était parfait
La tête du Champion du Rohan retomba , il murmura juste
"Je meurs encore une fois pour le Rohan"
Puis sa bave se méla à son sang...Il s'affaissa un peu plus mais il avait tenu ...
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
Lun 8 Avr 2024 - 19:48
Le coup d'éclat de Calion avait eu l'effet escompté. Il n'avait pas manqué sa cible et la mort avait libéré le Vice-Roi. Le camp avait d'abord été saisi de stupeur. Sighild avait eu la présence d'esprit d'éloigner son compagnon d'aventure le plus loin possible de l'endroit d'où il avait tiré. Trouver l'origine du tir était à la portée de leurs ennemis mais s'ils n'étaient pas experts en balistique.
Ce faisant ils s'étaient encore éloignés de l'endroit où était resté Voronwë pour garder leurs chevaux.
Rapidement le bois avait grouillé de dwimmens à leur recherche. Les deux elfes avaient pour avantage leur grande discrétion, l'acuité de leurs sens et la rapidité de leurs mouvements. Néanmoins, ils avaient dû redoubler de précaution pour se faufiler en silence entre les patrouilles. Logiquement, les hommes du sud avaient tout fait pour les éloigner de l'extrémité opposée du campement. Même s'ils avaient pu éviter de se faire attraper, les deux compères n'étaient pas parvenus à se rapprocher de leurs montures.
Progressivement, les ombres du soir étaient descendues sur la forêt et sur le large cirque dans lequel était installé le campement dwimmen. Des bruits se faisaient encore entendre dans la forêt, mais l'ardeur des recherches avaient diminué.
Calion et Sighild avaient fini par arriver à l'entrée d'un étroit couloir qui longeait la falaise du sommet duquel ils avaient observé le camp avec Evgen.
Les deux elfes se figèrent tandis que des ombres venaient à leur rencontre. Ils se plaquèrent contre la falaise. Soudain, le calme de la nuit fût rompu par un sifflement.
Rapidement après, des cris retentirent à l'autre extrémité du campement tandis que des cavaliers se lançaient dans des attaques éclairs. Des explosions retentirent à différents endroits du camp. Cependant, le chaos ne dura que quelques minutes. Le temps pour les dwimmens de se réorganiser avant de tenter de prendre leurs ennemis au piège.
Profitant du chaos, un homme se détacha parmi les ombres à quelques pas de leur cachette. Il traversa l'espace dégagé entre le campement et le bois pour se diriger vers un coin où se trouvaient des cages. L'homme revint rapidement près de son compagnon. Il lui glissa quelques mots… c'était du commun avec un accent du Rohan. Il était temps de faire plus ample connaissance.
Une femme au visage couleur suie passa la tête dans sa tente.
- Prépare-toi.
Aussitôt, Sapporo se leva. Il posa avec délicatesse l'écuelle qu'il avait en mains et attrapa son grand arc recourbé. Le visage masqué ne laissait entrevoir que le contour de ses yeux renforcés par une épaisse couche de cendres. Son carquois à la ceinture, il écarta la toile pour rejoindre l'extérieur. Le camp semblait en proie à une certaine agitation. Encore de nouveaux perturbateurs locaux... Il prit une profonde inspiration avant de marcher jusqu'à son pur-sang aussi noir que la nuit. Sapporo bondit tel un chat sur le dos de la bête. Un claquement de langue suffit à le faire avancer.
À la sortie du camp, Sapporo patienta. Sa proie n'allait plus tarder. Il vérifia sa corde. Parfaitement tendue. Soudain, un bruit attira son attention. Derrière une ligne de tente, deux des siens traînaient le rohirrim vers l'extérieur de leur campement. Un brave hongre les y attendait. On mit l'ex-prisonnier en selle avec un petit barda. Une pichenette sur l'arrière-train du hongre le fit détaler au galop. Sapporo prononça de discrètes litanies, tandis que le cavalier s'éloignait.
- Telle est la vie...
Puis ses bottes frappèrent les côtes du pur-sang. L'animal s'élança. Aussi rapide que la lumière, aussi terrible qu'inéluctable. En quelques secondes, il rattrapa la moitié du retard accumulé sur sa proie. Dans un mouvement des plus froids, Sapporo lâcha les rênes, tira une flèche de son carquois et banda son grand arc. C'était une arme unique dont le matériau était des plus originaux.
Malgré les soubresauts, Sapporo resta d'un calme absolu. Il aligna son œil à sa flèche. La lumière du soleil déclinait. Sapporo regarda la silhouette de Lisan tandis qu’il fendait l'air sur son hongre. Au-dessus d'eux, le ciel avait pris une teinte rose orangée. C’était une belle après-midi pour mourir. Il bloqua sa respiration. Il décocha sa flèche ; elle fendit l’air.
Le cri étouffé de Lisan arriva jusqu'aux oreilles de l'archer, avant que son corps meurtri ne s'effondre sur les plaines du Riddermark. Rapidement, Sapporo arriva à sa hauteur et mit pied à terre.
Le rohirrim tenta de ramper, mais la flèche était profondément enfoncée dans l'un de ses omoplates, limitant ses gestes. Sapporo laissa son arc à l'arrière de sa selle et se saisit d'une dague aussi brillante qu'aiguisée. Encore une fois, il psalmodia des paroles inaudibles. Il s'accroupit près de Lisan rampant et de son genou, bloqua son dos.
- Vous aviez... promis... grogna le rohirrim. J'ai... l'épée. Pitié... laissez-moi pa... - ... voici maintenant la mort.
Le psaume fut complété. Aussitôt, Sapporo tira les longs cheveux de Lisan en arrière et dans un geste limpide et calme, il trancha net la gorge de sa proie. L'archer garda le silence, comme pour honorer les derniers instants de sa victime. Son regard se posa sur le tissu en peau de bovin à quelques pas de là. Ces locaux s'attachaient à des choses bien dérisoires. Ce qu'ils appelaient symboles n'étaient rien de plus que des faiblesses à retourner contre eux.
La chose était désormais entendue et cette bataille allait marquer un tournant.
