Les deux cavaliers s’avançaient vers les collines. Le capitaine répondit aux questions du garde royal:
-Maîtriser un feu par une période de sécheresse c’est comme espérer vider l’Isen avec un seau d’eau. La seule chose qui arrête les flammes sauvages c’est une rivière, ou bien une profonde tranchée creusée dans la terre. Là encore, faut-il espérer que le vent ne souffle pas assez fort pour propager les étincelles de l’autre côté…
Un silence s’installa entre les deux hommes après ces paroles peu encourageantes, jusqu’à ce qu’ils ne remontent au-dessus de la colline.
-Vous aviez raison, Théodell. Ce feu n’a rien de naturel. Et il se pourrait bien que ce soit l'œuvre des Dwimmen. Ce que je ne comprends pas, c’est que d’après mes cartes il n’y a aucun village suffisamment grand dans les alentours pour justifier un incendie de cette taille. Ne perdons pas de temps!
Le capitaine, inquiet, éperonna son cheval. Ils n’étaient plus très loin du fleuve, et lorsqu’ils descendirent de la colline, la végétation se fit plus dense. Ils avancaient à présent à travers une forêt éparse, ce qui avait pour désavantage de limiter leur vue.
L’odeur de la fumée et des cendres devenait tellement forte que même les chevaux étaient nerveux. Enfin, ils arrivèrent à une clairière.
Le capitaine Thédras resta bouche face au triste spectacle qui s’offrit alors à leurs yeux.
Un vaste champ s’étendait devant eux, portant les traces d’une terrible bataille qui avait dû s’y dérouler la veille. Des centaines, ou peut-être même des milliers de corps d’hommes et de chevaux gisaient au sol. Il ne s’agissait pas d’une simple attaque sur un village, ni même d’une escarmouche. Théodell put reconnaître quelques chariots renversés semblables à celui dans lequel il avait trouvé Niphredil dans le campement des Dwimmen. Les corps des envahisseurs gisaient également sur le sol, mais ceux des Rohirrim et de leurs montures semblaient plus nombreux encore. Une bannière verte et blanche à moitié brûlée gisait au sol. Personne ne l’avait relevée.
Thédras sortit son épée du fourreau avec un sifflement sinistre et murmura à Théodell:
-Partez vers la gauche, je vais vers la droite. Il faut trouver des survivants pour comprendre le maléfice qui s’est abattu sur ce champ…
Bientôt, Théodell se retrouva seul, en marchant à travers cette vision d’enfer. La fumée était partout et le feu brûlait encore par endroits, même si ses origines étaient difficiles à comprendre. Les corps n’étaient pas soigneusement empilés pour les brûler, comme le faisaient parfois les Rohirrim à l’issue d’une escarmouche contre les orques. Les corps des Nurniens et des Rohirrim gisaient au sol, parfois face à la terre, parfois face au ciel, les visages ensanglantés et noircis déformés par des grimaces de douleur, de peur ou de haine. Certains avaient les yeux grand ouverts, comme s’ils étaient prêts à se relever. Mais ils étaient tous morts.
Enfin, il arriva en haut d’une petite colline. Un grand guerrier gisait par terre, adossé à son cheval, lui aussi tombé au combat. Son bouclier aux couleurs du Rohan était à ses pieds, brisé par les coups ennemis. Une lance avait transpercé l'abdomen du Rohirrim, mais il avait vendu chèrement sa vie. Les corps des nombreux ennemis terrassés par sa lame l’entouraient en demi-cercle, comme s’ils lui rendaient hommage.
C’était à ce moment-là que Théodell le reconnut.
Le grand guerrier qui gisait au sol n’était nul autre que le Capitaine de la Garde Royale: Wald.
Lorsque le jeune Rohirrim s’en approcha, il put s’apercevoir que le capitaine était encore en vie. Ce dernier ouvrit les yeux, et son visage, bien que pâle et ensanglanté, était toujours aussi impassible.
-Théodell Korsessen c’est cela?
Un spasme de douleur tordit son visage, et il fit signe au Garde Royal de s’approcher:
-Je n’ai plus beaucoup de temps, alors écoute-moi…Nous sommes arrivés d’Edoras avec le Vice-Roi et mille-lances. Mortensen a donné…l’ordre d’attaque. Il ne voulait pas attendre les renforts. Ces satanés Dwimmen ont brisé notre charge. D’autres sont sortis de la forêt, par centaines, et nous ont pris à revers. Ce fut un massacre.
Il posa sa main sur son ventre percé par une lance qui l’avait cloué au sol. Il vit le regard de Théodell et grogna:
-Te préoccupe pas de ça. Le vice-roi…sa danse écarlate a emporté beaucoup d’ennemis, mais ils ont fini par le blesser et l’assommer. Gallen Mortensen est encore vivant…Tu te souviens de ton serment, soldat..? Répète-le-moi…
La sueur perlait le front du capitaine.
-Un groupe des Dwimmen l’a emmené vers la ligne des arbres, vers le nord…je les ai vu disparaître là où avait péri l’eored du seigneur Dúnca…avec les queues de cheval brunes sur les casques…Retrouve le Vice-Roi, Théodell…retrouve Gallen…
Sa main chercha le pommeau de son épée, et il resserra ses doigts dessus.
-Pour le…Rohan…soldat?
Tels furent les derniers mots de Wald, Capitaine de la Garde Royale. Le vétéran qui avait combattu aux cotés du roi Firion et survécu aux flammes du dragon à la Grande Bataille du Nord, avait trouvé la mort sur ce champ de bataille sans nom, aux côtés de l’homme qu’il avait fait serment de protéger.
Lorsque Théodell se retourna enfin, il put voir que le capitaine Thédras l’avait rejoint, et avait assisté silencieusement aux derniers moments de Wald, bien qu’il n’avait pas pu entendre les mots murmurés au garde royal par le mourant.
-Ces uniformes…la garde royale…c’est donc l’armée du Vice-Roi qui a subi cette terrible défaite… Théodell, qu’avez vous appris?!
Le Garde Royal savait qu’il n’y avait pas de temps à perdre.
L’inquiétude de Théodell ne fit qu’augmenter au fur et à mesure que lui et son compagnon avançait dans le bois clairsemé en direction des flammes. L’odeur de fumée âcre et épaisse s’insinuait déjà dans les narines du cavalier, mais à cela venait s’ajouter l’odeur douloureuse de la chaire brulée. Il n’y avait plus aucun doutes, rien dans ce feu n’était naturel. Alors qu’ils cavalaient à vive allure, poussés par l’inquiétude, ils découvrirent avec horreur une grande clairière où des monceaux de cadavres entassés pèle mêle brulaient tristement. C’était un véritable massacre, les corps des rohirimms et ceux des perfides Dwimmens entrelacés dans une dernière et morbide étreinte formait un spectacle si pénible au cœur du jeune homme que celui-ci crus défaillir. Il fit faire quelque pas à Mithrin au milieu de la boucherie, jetant des coups d’œil affligés autour de lui. Les rohirimms avaient été pris par surprise, certains soldats n’avaient même pas eu le temps d’enfiler leurs casque, laissant leurs visages grimaçants et noircis à la vue de Théodell… Cependant, ses paires s’était bien battus au vus de la quantité de Dwimmens qui gisait là.
Mais trêve d’émotions, il fallait chercher des survivant, des traces, n’importe quoi qui puisse les aider à comprendre ce qu’il s’était déroulé dans cette clairière. Thedras bifurqua vers une autre partie du champs de bataille et le garde royale se trouvas bientôt isolé au milieu du charnier à ciel ouvert. Il remarqua une bannière verte et blanche qui gisait sur le sol, carbonisée par endroits et tachée de sang. Il la prit délicatement, la pliât et la passa à sa ceinture. Jamais il n’oublierait se dit-il, jamais il ne laisserait la mémoire de ses frères crever dans cette clairière souillé par le sang des envahisseurs.
Alors qu’il gravissait une petite colline, un râle de douleurs attiras son attention. Un grand homme, ses cheveux blond barrant sa figure ensanglanté, une pique planté dans le ventre, était adossé à sa monture. Théodell le reconnus sans aucune hésitation, c’était Wald, son capitaine, LE capitaine de la garde. Celui-ci était entouré des nombreux ennemis qu’il avait emmené dans la mort avant de tomber. Ses dernier instants étaient digne d’un homme de son rang. Il accourut après de Wald, lui prenant doucement la tête… Il respirait avec peine, et du sang s’écoulait de ses lèvre.
« -Capitaine ? Capitaine Wald ? Que vous est-il arrivé ? un léger tremblement perçait dans la voix du jeune homme -Théodell Korsessen c’est cela ? Dit Wald en ouvrant les yeux, aussi impassible dans l’agonie qu’il l’avait était lors de leurs dernière entrevue.
-Oui capitaine, c’est bien moi.
-Je n’ai plus beaucoup de temps, alors écoute-moi…Nous sommes arrivés d’Edoras avec le Vice-Roi et mille-lances. Mortensen a donné…l’ordre d’attaque. Il ne voulait pas attendre les renforts. Ces satanés Dwimmen ont brisé notre charge. D’autres sont sortis de la forêt, par centaines, et nous ont pris à revers. Ce fut un massacre.
Alors c’était donc ca se dit Théodell, dans cette lugubre clairière gisait l’armé de Vice-Roi lui-même… Et alors que Théodell posait ses yeux sur la lance plantée dans l’abdomen de Wald, son supérieur grommela d’une voix éraillé : -Te préoccupe pas de ça. Le vice-roi…sa danse écarlate a emporté beaucoup d’ennemis, mais ils ont fini par le blesser et l’assommer. Gallen Mortensen est encore vivant…Tu te souviens de ton serment, soldat…? Répète-le-moi…
-Moi, Théodell fils de Bahdmund , cavalier de la Marche Ouest, jure solennellement de mettre ma lame au service de la famille royale. Je m’engage à protéger de mon corps et de mon âme la Vice- Reine , le Vice-Roi et tous les siens, ainsi que d’honorer la mémoire d’Eorl et les valeurs du peuple des Eorlingas, dussai-je y laisser la vie. Dussai-je y laisser ma vie oui… comme vous avez laissé la vôtre.
La voix du capitaine de la garde se faisait de plus en plus ténue.
Mais où les Dwimmens ont-ils amené Mortensen dans ce cas-là ? reprit Théodell, tentant d’en apprendre le plus possible avant que la vie ne quitte le corps de Wald
-Un groupe des Dwimmen l’a emmené vers la ligne des arbres, vers le nord…je les ai vu disparaître là où avait péri l’eored du seigneur Dúnca…avec les queues de cheval brunes sur les casques…Retrouve le Vice-Roi, Théodell…retrouve Gallen… Le premier garde royale du Rohan resserrât sa main sur son épée alors qu’il prononçait ses dernière paroles.
-Pour le…Rohan…soldat ?
-Pour le Rohan capitaine, pour le Rohan et pour mon serment. »
Tel fut les dernier mots qu’entendit Wald, Capitaine de la garde royale, vétéran de nombreuse guerres, sacrifié dans cette combe perdue et anonyme, mort pour honorer son serment. Il tenait encore la tête du cadavre quand il remarqua que Thedras se tenait derrière lui, et quand celui-ci questionna Théodell sur la situation, le garde répondit : « Tout ces morts… ce sont les mille lances que le Vice-Roi menait pour nous rejoindre, qu’Eorl accorde la paix à leurs âmes. Mais il y a plus grave, ces traitres ont capturé Mortensen... Nous devons le retrouver, et nous ne serons pas trop de deux pour s’en charger. »
Sur ces mots, Théodell partir vers le nord du charnier, et il ne tardât pas à apercevoir les fanion brun de l’éored de Dùnca. Juste après le dernier cadavre, de nombreuses traces de pas et de chariot s’éloignaient vers le nord à travers les arbres. L’état du sol labouré par les guerrier Dwimmens laissé penser que les traces étaient encore fraiches, quelque heures tout au plus.
« -Thedras, si les guerrier Dwimmens ont put vaincre les 1000 lances du Vice-Roi, nous n’auront aucune chances avec nos quelques centaines de cavalier… peut être qu’à deux nous avons une chance, ne serait-ce qu’infime, de nous infiltrer dans leurs camps en jouant sur la diversion et la surprise. Peut-être pourrions nous demander à vos soldats de faire diversion, d’harceler les Dwimmens toute la nuit durant. Ainsi, vous et moi pourrions nous faufiler sous le couvert des ombres dans leurs tanière et trouver Mortensen ? »
Ils discutèrent brièvement de la stratégie à suivre, Théodell se remettant à l’expertise de Thedras sur les détails les plus techniques. Mais le temps pressait, et ils repartirent bien vite au galop sur leurs chevaux pour rejoindre l’éoreds qu’il avaient laissé une heure plus tôt. Poussant leurs monture dans leurs limites, ils aperçurent bientôt le nuage de poussière que formait les quelques centaines de cavaliers en marche. Thedras s’arrêta sur une petit colline qui surplombait la plaine, sortit son cor et fit raisonner le puissant chant de ralliement des guerrier de la marche. D’un seul bloc, toutes les lances décrivirent un long demi-cercles et opérèrent un demi-tour vers la collines.
Le soleil commençait déjà à se perdre dans les ombres du soir quand leur plan fut fin prêt. L’éored, divisé en plusieurs groupes de cavaliers très mobiles, avait pour charge d’harceler le campement Dwimmens, par le feu, les flèches et le fer, plus ils sèmeraient la confusion, plus la mission de Théodell et Thedras aurait de chance de réussir. La troupe avait suivis l’itinéraire que Wald avait indiqué dans ces dernier mots, à travers les bois. Les soldat étaient nerveux et aux aguets, désireux de passer inaperçus le plus longtemps possible. Théodell, Thedras et quelque autre rohirimms s’étaient placer en éclaireur, et ils ne tardèrent pas à apercevoir le camp des envahisseur, au fond d’une profonde vallée qui s’ouvrait à l’orée des bois, adossé à une falaise de grès. Cet endroit aurait pus être un petit coin de paradis bucolique se dit Théodell, si seulement il n’était pas recouvert de chariots, de tentes décrépites et de Dwimmens. Le campement paraissait désordonné et retentissait de braillements et de bruits qui ne rappelaient pas du tout celui d’un camps militaire. Seul les tentes adossées à la petit falaise étaient protégé des rohirimms, mais tout les autres coté semblaient propices à des escarmouches éclaires. Et c’était bien sûr dans ces tentes les plus reculées que Théodell aperçut des chariots portant de grande cage de fer forgées. Il indiquât les cages à Thedras d’un geste de la main. Un plan se formait dans l’esprit du jeune homme…
« -Capitaine, vous voyez cette falaise ? Elle est remplie de creux et de buissons assez touffus pour cacher deux hommes, si nous la descendions jusqu’en bas, nous pourrions surement délivrer Mortensen ? Par Eorl, il doit être dans ces grande cage juste en dessous de la falaise. »
Au moins, à deux ils passeraient inaperçus en empruntant ce chemin-là, Mais ils allaient devoir se délester d’une grande partie de leurs équipement pour pouvoir descendre, et se passer de corde… Mais la pente n’était pas si raide que ça, et Théodell avait déjà grimpé des rochers plus pentus que cela dans son adolescence, seulement… jamais dans un lieu aussi remplis d’ennemis. Ça y’est, il ne pouvait plus reculer pensant Théodell, et il se répétât une dernière fois son serment en serrant la poignée de son épée. Thedras plongea sont regard dans le sien et dit d’un souffle « Maintenant » et siffla entre ses doigts, lançant le signal pour l’éored de lancer l’attaque. Dans la nuit sans étoiles, seulement éclairé par la sourde lumière d’un petit croissant de lune, les chevaux cavalaient sans bruit vers le fond de la combe, glissant comme de de l’eau sur les versant de la vallée. Le silence était pesant, jusqu’à au moment où il fut brisé par une flèche embrasée, solitaire, tiré par un rohirimms anonyme, qui vint se planter dans un chariots. La chance tourna alors en faveur des fils d’Eorl, car la flèche atteint un baril de poix, surement stocké là pour l’entretien des toiles cirées des chariot. L’explosions éclaira tout le camps pendant quelques secondes, où les Dwimmens purent voire des centaines d’autre flèche s’abattre sur eux. Mais face à autant d’ennemis, ces flèches n’avaient que pour rôle de créer la panique, non de tuer. Et la panique s’empara bel et bien des envahisseur, tandis que Théodell et Thedras harnachais leurs chevaux, et deux autre supplémentaire pour les prisonniers, aux arbres qui surplombaient la falaise. Les deux hommes laissèrent leurs lances, leurs boucliers et leurs casques à l’abris dans un buisson, ne gardant que leurs épée et une marteau de forgeron afin de briser d’éventuel chaines.
La descende de la colline commença donc… Les deux homme s’accrochait au racines des arbres, au petit entailles dans la pierre, se cachant dans chaque buissons de bruyère et chaque replis de la pierre. Les intempéries avaient creusé le grès friable de la falaise, et de nombreux creux formaient de petites grottes dedans, des cachettes parfaites pour éviter les regards. Les feu qui se propageaient dans le camp faisaient danser des ombres changeant sur la falaise, mais personne ne semblait faire attention au deux rohirimms qui descendais péniblement, mètre par mètre. Plusieurs fois Thedras manquât de tomber, visiblement moins adroit que le garde royale, mais le relief était clément et aucun des deux hommes ne se brisât les os. Lors de leurs escalade, Théodell ne cessait de se remémorer son serment, encore et encore, cela lui apportait du courage et de la force quand ses bras en manquaient. Ils finirent par atterrir en bas, caché dans des petit arbuste et des bruyère de plus en plus foisonnantes, bien heureusement, personne ne les avait remarqué, aucun Dwimmens n’était dans les parages, à premier vue. On entendait encore les cris et les bruits de combats espacés. Leurs diversion marchait !! les Dwimmens guerrier étaient occupés à prévenir les feu et à contrer les charges éclaires des rohirimms, tandis que les femmes, les enfants et les vieillard se terraient dans leurs huttes et leurs chariot, ou tentaient de se rassembler hors du camp. La panique battait encore son plein !! Théodell donna un accolade accompagné d’un sourire à Thedras, qui lui rendit la pareil, puis les deux hommes sortirent leurs têtes de la végétation, ils étaient juste devant les grandes cages en fer, à moitié recouvertes de couverture miteuses.
Aldarion Roi d'Arnor
Nombre de messages : 1996 Age : 34
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
Lun 8 Avr 2024 - 19:46
Une seconde explosion lumineuse avait fugacement éclairé le campement. Une vision d'horreur se révéla alors Théodell et à Thedras. Le camp dwimmen était étendu sur une distance incroyable dans toute le vaste cirque entouré par le petit bois dans lequel ils se cachaient.
C'étaient des milliers d'hommes en armes qui se mettaient désormais en mouvement. De femmes et d'enfants il y en avait au final très peu. De toute évidence il s'agissait d'un campement avancé à vocation principalement militaire.
Partout dans le camp des tas de cendres fumaient encore légèrement, expliquant l’odeur infecte de chair brûlée.
Peu à peu les dwimmens paraissaient s’organiser, chaque incursion d'un petit groupe de rohirrims devenait plus risquées. Telle une marée humaine, les ennemis armés de torches et de longues lances, encerclaient les petits groupes. Jusqu’à présent, les puissants destriers des cavaliers de la marche leur permettaient de se dégager mais la frontière devenaient de plus en plus tenue entre la fuite et la mort.
L’intensité des attaques semblait diminuer à mesure que l’ennemi organisait sa riposte.
Après quelques minutes seulement des cors retentirent, rappelant les hommes du riddermark. Thedras était soulagé, il espérait que les pertes n'avaient pas été trop sévères, il aurait dû être près de ses hommes au cœur de la bataille.
Cela n’avait été qu’un feu de paille. La tactique était bonne mais intenable face à la masse des ennemis et à leur connaissance supérieure du terrain.
Theodell et Thedras étaient coincés entre le sous-bois jouxtant immédiatement le camp et la falaise. Ils devaient prendre une décision rapidement. Le chaos ne durerait pas éternellement.
Thedras murmura quelques mots à Theodell.
“Couvrez mes arrières”
Sans attendre de réponse, il s'élança vers les grandes cages. Discret, il avait réussi à se glisser rapidement derrière celles-ci. Theodell voyait les lourds tissus bouger très légèrement les uns après les autres.
Après quelques minutes, Thedras retraversa l’espace à découvert entre le camp et le sous-bois. Il se glissa près de Theodell à bout de souffle.
“Personne… il n’y a… personne dans les cages.”
Le visage de Thedras changea soudain tandis qu'une lame se posait avec délicatesse sur la gorge de Theodell.
[NE REPONDS PAS DE SUITE]
Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes.
Calion Palantir Ambassadeur des Elfes - Premier Nez
Nombre de messages : 591 Age : 29 Localisation : Rohan Rôle : Elnaith de la Maison du Roi
Calion et Sighild s’étaient réfugiés dans le bois, ils avaient disparu de l’éperon rocheux duquel ils avaient pu observer le camp des Dwimmen. Ils avaient dévalé la colline boisée mais à l’opposé de la position de Voronwë qui était resté avec les chevaux. Celui-ci était encore loin.
Les deux Elfes étaient devenus des proies.
Le bois avait été envahi de tous les Dwimmen disponibles. Ils fouillaient le moindre recoin mais les Elfes étaient connus pour leur agilité et leur discrétion. Beaucoup passèrent devant eux alors qu’ils se cachaient dans les bosquets les plus touffus ou bien les arbres les plus hauts. Néanmoins les deux Elfes ne purent se rapprocher de leur troisième compagnon ainsi que de leurs destriers.
Le soleil déclinait à l’Ouest et les ombres de la nuit prenaient leur quartier parmi le sol mousseux. Les recherches des Dwimmen qui avaient duré toute la journée diminuèrent jusqu’à l’arrêt. Sans doute pensaient-ils les Elfes hors de portée dorénavant.
Avec la baisse d’intensité des recherches, le stress diminua à son tour. Parfois des bruits proches étaient entendus tandis qu’ils se faufilaient silencieusement parmi les fourrés ou les branches dans ces cas les deux se pressaient de se plaquer au sol derrière un bosquet ou de sauter dans le premier arbre venu.
Ils avaient fini par longer la falaise de laquelle ils avaient observé le camp plutôt, avant qu’Evgen ne déguerpisse. Ils avaient en quelques sorte tourner en rond mais ils n’avaient pu faire autrement avec tous les Dwimmen qui grouillaient alentours. Calion pensa à Voronwë, peut-être était-il à leur recherche, peut-être s’était-il fait prendre ? Calion ne désespérait pas de le retrouver mais l’inquiétude montait.
L’angoisse du Noldo s’accrût alors que des ombres s’approchèrent d’eux.
Calion serra sa mâchoire et ralentit sa respiration. Il scrutait le moindre feuillage, la moindre branche, la moindre ombre. Ses yeux s’écarquillèrent alors qu’un sifflement se fit entendre tout près d’eux, à quelques pas seulement. Son cœur s’emballait. Il tira sur l’anneau permettant d’activer sa lame rétractable qui descendit dans un léger bruit métallique qui aurait pu provenir des ombres elles-mêmes. À ce moment il reconnut le cor du Rohan résonner.
Au loin Sighild et Calion pouvaient entendre des cris et le fracas des armes ainsi que des hennissements. Ils pouvaient aussi voir des torches vaciller. Cela dura quelques minutes.
Les deux Elfes étaient devenus les prédateurs.
Une ombre s’extirpa du reste et partit en direction du camp comme l’aurait fait Calion si Evgen l’avait suivi dans son plan. Il le vit secouer ce qui semblait être des tissus dans les cages aperçues plus tôt. L’Elfe se rapprocha à pas de velours, indétectable sur la mousse comme un prédateur peu avant de fondre sur sa proie. L’ombre revint et Calion put clairement distinguer qu’il s’agissait d’un homme du Rohan de par son accent.
Calion se glissa derrière celui qui était resté et posa délicatement sa lame rétractable sur la trachée de sa proie.
« Deux minutes c’est le temps qui vous est imparti pour m’expliquer qui vous êtes et ce que vous faites ici sans quoi le dernier son que vous entendrez l’un de l’autre ne se résumera qu’à un gargouillis sanglant. » murmura-t-il sévèrement.
La lame rétractable ne reflétait nulle lumière, elle était si froide, il pouvait la sentir. La pointe acérée n’aurait aucun mal à transpercer la gorge de l’homme que Calion tenait fermement. La mort était au bout du chemin si l’un d’eux parlait. Sighild intervint à son tour, lame d’Ouistrenesse dans la main et pointant celui qui était revenu peu avant. Les deux hommes étaient piégés.
Nombre de messages : 314 Age : 34 Localisation : Va savoir... Rôle : Mage/Sorcière
~ GRIMOIRE ~ -: Semi-Elfe -: 115 ans (23 ans humain) -:
Jeu 11 Avr 2024 - 19:55
Respirer. C'est la clé.
Fuir. Se cacher. La seule solution pour survivre.
Ils les virent passer à de nombreuses reprises : ces êtres responsables de tant d'horreurs et de malheurs. Il aurait été pourtant si simple de les tuer, groupe par groupe.
Le risque était cependant trop important pour eux. Leur sort ne devait pas se jouer ici.
Alors ils patientèrent. Tels de jeunes enfants, ils allaient et venaient, changeant de cachettes sans se faire prendre.
La magicienne demeura sereine et confiante quant à leur chance de sortir. Les Elfes pouvaient se montrer très patients, ils le prouvèrent encore en ces lieux.
Les recherches s'estompèrent peu à peu.
Tout en restant sur ses gardes, Sighild pensa à son aimé. Calion lui avait donné l'ordre de les attendre en dehors du bois, il serait un relais important pour leur fuite à venir. Ils s'étaient fixés un court instant avant que Voronwë ne parte : elle le vit, ce regard amoureux et inquiet. Elle eut, elle aussi, ce regard remplit d'amour et un sourire confiant.
*Mon amour...nous serons bientôt réunis.*
Soudain, un bruit la fit sortir de ses pensées. Elle suivit silencieusement Calion.
Des soldats ?! Sans doute des survivants de ce massacre...ou peut-être, des déserteurs.
Sighild imita l'Ambassadeur d'Imladris et pointa l'épée qu'il lui avait offerte vers Thedras. Les deux amis écoutèrent les explications des deux soldats. Elle murmura à son tour :
"Il ne vaut mieux pas aller de ce côté." elle pointa du visage la direction opposée"Et par là ?"
Les Hommes virent un visage fermé et peu amical. Sighild n'avait qu'une envie : partir de ce lieu. Une part d'elle rêvait de retourner près des siens, retrouver sa mère et sa petite sœur. Vivre paisiblement, aux côtés du Hérault d'Imladris.
Mais l'infecte puanteur la ramena très rapidement à la réalité :
"Le temps joue en notre défaveur soldats..."
Dernière édition par Sighild Baldrick le Ven 3 Mai 2024 - 11:05, édité 1 fois
Les questions se bousculaient à toute vitesse dans l’esprit de Théodell, qui était ces deux elfes ? pourquoi leurs attitudes semblait-elle si hostile ? Et par Eorl pour quelle foutue raison les forets de la marche grouillaient d’elfe ces temps-ci ? « Décidemment Capitaine, il y’a plus d’elfes que de Dwimmens dans le Riddermark » prononça doucement Théodell en fixant la lame d’argent de l’elfe où les rayons de la lune se reflétait.
« C’est nous qui avons planifié l’attaque de ce soir sur le camp, nous recherchons deux prisonniers de la plus haute valeur… Rangez votre arme maitre Elfes, nous ne somme point vos ennemis. Alors qu’il sentait la pression de la lame se relâché, le jeune garde repris : Je suis Théodell, garde royale au service de sa Vice-Majesté Mortensen, et voici Thedras, mon capitaine. » Théodell attendit la réponse de l’elfe, tout en jetant un coup d’œil à la femme qui l’accompagnait, et qui affichait un visage fermé digne d’un gisant…
« Vous deux aussi avez des compte à rendre, deux elfes, armé jusqu’au dents, se cachant dans un camp ennemis, cela ne peut pas être anodins. Qui êtes-vous donc ? Que voulez-vous au Royaume du Rohan ? ? Mais trêve de question, hâtons-nous de déguerpir d’ici avant que les Dwimmens nous repère. »
Après avoir répondus, l’elfe qui maintenait sa lame sous la gorge de Théodell fit un pas de côté, libérant le jeune homme, et la femme baissa sa lame, gardant toujours cette expression étrange qui le mettait tant mal à l’aise. Thedras se redressa légèrement et regarda aux alentours en écoutant les deux étrangers discuter sur le chemin à prendre pour fuir de cette nasse mortelle qui se resserrait peu à peu sur eux.
Après quelques instants de discussion il fut décidé de partir du coté opposé à celui des cage. Les ombres dansaient encore sur le versant de la falaise, dessinant en noir sombre sur fond orange les silhouettes nerveuses des Dwimmens occupés à éteindre les nombreux brasiers allumé par les hommes de Thedras. Théodell ne pouvait s’empêcher de se demander où était passé Mortensen et les autres prisonniers. En tout cas ils ne pourraient jamais le savoir si il mourrait ici dans ce camp au fond de cette vallée.
Leurs deux nouveaux compagnons les suivaient sans un bruits, marchant comme la nuit qui s’avance inexorablement dans le crépuscule, les bruits de leurs pas s’estompaient aussi vite que leurs bottes touchaient le sol. Ils n’auraient aucun problème à s’enfuir si la situation tournait mal, contrairement au deux Rohirimms. Le cavalier se retourna et chuchota :
« Si nous partons, faisons un détour en haut de la falaise, nous y avons laisser des montures et notre équipement… il y’en auras assez pour nous quatre. Théodell attendit la réponse des elfes.
Calion Palantir Ambassadeur des Elfes - Premier Nez
Nombre de messages : 591 Age : 29 Localisation : Rohan Rôle : Elnaith de la Maison du Roi
Les deux hommes semblaient terrifiés. Ils étaient donc les instigateurs de l’attaque du camp des Dwimmen. C’était une réussite selon Calion, ils manquaient de cavaliers mais avaient fait suffisamment de raffut pour désorganiser leurs envahisseurs. Calion relâcha légèrement sa prise sur Théodell.
« Je ne vous dois absolument rien Rohirrims. Dit-il sèchement. Nous sommes ici bien malgré-nous, embarqués d’origine dans une tout autre affaire qui n’avait rien avoir avec votre pays. Il regarda Sighild. Partons d’ici, mettons-nous en sûreté, et retrouvons Voronwë. Nous parlerons et déciderons quoi faire une fois en sécurité. »
Calion écarta sa lame de la gorge de Théodell et elle disparut sous son avant-bras droit. Sighild baissa à son tour sa lame núménoréenne.
Les quatre prirent un instant pour écouter les alentours. Puis ils s’éloignèrent du camp. Malgré leurs efforts de discrétion les Hommes étaient si bruyants contrairement aux Elfes qui n’avaient aucun mal à dissimuler le bruit de leurs pas derrière ceux des Rohirrims.
Une fois arrivés sur la falaise, les Rohirrims retrouvèrent leurs chevaux, étonnamment gardés par Voronwë. Ce dernier fut en joie de retrouver ses amis. Sighild et lui s’enlassèrent. Le Héraut d’Imladris expliqua avoir été abandonné par Evgen et ses hommes. Il a pu esquiver les Dwimmen toute la journée. Il dit s’être retrouvé ici et put voir l’attaque des cavaliers. Il disait espérer que Sighild et Calion soient tout proche. Il avait trouvé ces chevaux et avaient décidé de les garder au cas où.
Calion remercia Voronwë. Il se retourna vers les Rohirrims. Il avait instauré un climat de confiance. Les deux cavaliers semblaient comme apaisés. Il est dit que c’est un don des Elfes de Valinor.
« Ici nous allons pouvoir parler… Asseyez-vous. Sighild resta debout, à l’affût. Je me nomme Narmacil, il posa sa main droite sur son cœur. Et voici Elwing et Voronwë. Tous trois venons d’Imladris. Il marqua une pause. Vous disiez être au service du Vice-Roi Mortensen tout à l’heure. Il soupira. Écoutez, j'ai le regret de vous annoncer que... Je suis désolé… Il est mort. »
Le silence s’installa immédiatement. La phrase choqua les Rohirrims ainsi que Voronwë qui n’avait pas assisté à la scène. Les hommes de Rohan ne surent quoi répondre alors Calion poursuivit.
« Il est mort courageusement sur le bûcher que lui avait destiné les Dwimmen. Nous étions suffisamment proche pour que le Seigneur Evgen d’Aldmund le reconnaisse clairement. Vous pouvez ne pas me croire et je le comprendrais… Néanmoins nous devons urgemment nous rendre à Edoras afin de rendre compte de la situation à votre roi. »
Calion avait jeté le nom d’Evgen en pâture afin que les deux jeunes hommes le croient, Calion n’aurait pas pu inventer ces noms.
Les Elfes avaient rassemblé leurs affaires tandis que les Rohirrims encaissaient la nouvelle. Calion enfourcha son destrier et dit.
« Vos soldats trouveront sans doute un moyen de rentrer… Nous aurons besoin de vous afin d’atteindre Méduseld, je dois voir le Roi et la Vice-Reine. »
Comment les cavaliers pourraient-ils croire cet Elfe venu de nulle part qui les avait en plus menacés auparavant ? Ils avaient pourtant pu lire la vérité dans ses yeux si perçants. Les voilà qu’ils avaient pris la tête devant les trois Elfes, à bride abattue, vers Edoras.